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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 31/08/2011 à 04:16
» Dernière mise à jour le 01/09/2011 à 17:03

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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050 - Ethylotest 5 - A l'Etienne !
« Tu vois, j'suis pas un homme,
Je suis le roi de l'illusion
Au fond, qu'on me pardonne
Je suis le roi, le roi des cons. »

(Zazie, Je suis un homme)

« Ces humains drôle d'homo-martiens, bipèdes aux abois
L'excentrique s'aperçoit combien l'autre monde est là… »

(Lisa, Drôle de Creepie)



Noir.

Long couloir noir. Sombre. Les murs sont poilus ( ?) et l'air est chaud et irrespirable. Moite. Pesant. Une espèce de bruit sourd, comme le bruit du silence. Personne. Aucun vent. Pas âme qui vive. Peu de lumière sinon aucune, sinon celle qu'offre l'accoutumance des yeux.

Il est là, hésitant, tâtonnant comme pour trouver la lumière. Depuis qu'il a franchi cette porte, il ne voit plus de lumière. Quand a-t-il franchi cette porte d'ailleurs ? Il ne se rappelle même pas comment il est arrivé ici exactement.

Sa marche dure depuis un moment déjà. Où va-t-il arriver comme ça ?

Cela fait beaucoup de questions quand même.

Lumière. Enfin. Elle est loin, si lointaine...

Tout d'un coup, il a froid. Il devient fiévreux. Des frissons, idiots et imperceptibles. Des fourmis partout dans le corps jusqu'à ce qu'il ne sente plus rien. D'étranges sensations le traversent. Comme s'il réalisait peu à peu.

Il arrive finalement au bout. Une très belle femme blonde l'accueille. Elle est vêtue de noir. Elle a un beau regard gris. Elle sourit, elle est accueillante et chaleureuse.

- Mon Dieu mon Dieu ! Mais vous êtes tout sale !
- Hein ? Où… Où suis-je ?

… à une fête.

Il y avait des tas de gens bien à cette fête, et l'invité se sentit tout de suite à l'aise, dans son élément – ce qui lui fit penser que ce n'était pas une fête normale. Cynthia laissa le nouvel arrivant s'installer et partit rejoindre Hélio. Eddy Banks pencha la tête, intrigué, aux côtés de Matt Clancy et de Sherman Cumberdale. Frédo de l'arène d'Acajou était assis à une table, aux côtés de Jonas. Ryan et Marcus Price mangeaient ensemble, tranquillement aux côtés de leur père Edmund. Linus et Jonathan jouaient au Poker. Megan Doppler buvait un champagne avec Lucy Winchester. Kenneth Heine papotait avec ses parents. Erwan Smirnoff et Ian Grandier semblaient en grande conversation philosophique alors que Coralie ramenait des verres, visiblement remplis de bière ou d'autre chose.

Dexter vint chercher le nouvel arrivant.

- N… Non, pas toi…

Nathan se mordilla les lèvres.

- Je suis désolé…
- … Nathan, mais qu'est-ce que tu as bien pu faire pour arriver là ?
- … Pardon Dexter, je voulais pas… Je voulais pas…

N se mordilla les lèvres. Derek Pentwell se leva de sa chaise.

- Peu importe, ce qui est fait est fait… marmonna Derek.
- Dexter, j'avais tout perdu…

Eddy, Cynthia, Hélio et Matt plissèrent les yeux, compréhensifs.

- … j'ai franchi… la ligne jaune…

Ryan Price se mordilla les lèvres.

- Je sais que c'est lâche… de… se…

Kenneth eut un sinistre soupir. Megan ajusta ses cheveux et hocha la tête. Marcus regarda son frère qui le regardait d'un air tout aussi désolé.

- J'aurais dû… attendre, mais…

Dexter acquiesça, mais il serra quand même Nathan contre lui.

- Pas si tôt… pas si tôt, Nathan, je ne t'attendais pas si tôt…
- Dexter…
- Au moins nous sommes réunis à jamais, c'est ce qui importe.

Nathan eut, pour la première fois depuis sa naissance, un sourire apaisé de toute contrainte. Dexter l'amena vers le buffet.


***
***
***

Fracas et fureur sous cent mille météores.

Rouvrir les yeux et voir un mort en face de soi.

Daniel recula, impressionné. Il avait beau avoir eu le père qu'il a eu, il n'avait jamais vu de cadavre d'aussi près avant ce jour. Les Pokémon de Nathan s'échappèrent rapidement. Jungko, Zoroark, Shaofouine, Togekiss.

Ne restaient à leur place que Trioxhydre et Mentali. Daniel se retourna. Il vit le Trio Ombre et descendit les marches. Clarissa était en bas.

- CHERIE, IL FAUT QUE TU EVACUES LES LIEUX !!!

La lumière dans le stade était impressionnante. L'instant d'avant il faisait nuit et maintenant il y avait cent millions de petits soleils au-dessus des têtes.

- Daniel… Il…

Daniel se retourna vers le terrain et hocha la tête. Clarissa serra les dents.

- Dis-moi que Gerald n'a rien vu…
- Non, tout va bien… Nora non plus…
- Il faut partir d'ici…

Dans le gradin Smirnoff, c'était la cohue. Et pour cause : Roland était occupé cent marches plus bas à consoler Rachel.

- Roland !!
- Je sais, je sais, j'ai vu.
- Roland !!!
- Je suis là. Je sais que ça ne change rien mais je suis là.
- Gnnnn…

Roland laissa Rachel pleurer contre lui. Il en avait presque oublié les météores.

Et aux gradins…

- On attaque comme ça, en ligne ! signifia Malcolm.
- Non, en cercle, c'est mieux ! Le cercle ça marche toujours ! marmonna Colin.
- C'est qui le militaire, ici ? On attaque en triangle !
- Vous êtes débiles ou quoi ? Vous voulez vraiment qu'on attaque ça ?! grommela Estelle.
- Y'a pas à tortiller, soit on attaque soit on reste là à tout se prendre sur la gueule et là on va le sentir passer, croyez-moi ! cria Travis.
- On devrait demander à Roland… marmonna Léopold.
- Je crois qu'il est un peu indisponible… souffla Charlie.

Dimitri soupira et se leva, se mettant face à tout le monde.

- Euh…
- Qu'est-ce que tu y connais en combat, toi, d'abord ? grogna Estelle.
- Me parle pas sur ce ton !! cria Norbert.
- Du calme, du calme, ça va nous tomber dessus plus vite que vous ne le pensez ! cria Travis.
- OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOH !!!

Tout le monde regarda Dimitri qui venait de crier dans la queue de son Brouhabam, s'en servant comme d'un mégaphone.

- Merci. Vous allez tous sortir un Pokémon, un seul ou éventuellement plusieurs Pokémon que vous estimerez valable dans ce combat face à des projectiles de type Dragon. Vous allez vous placer en colonnes.

Charlie pencha la tête sur le côté. Etienne acquiesça.

- Faites ce qu'il dit. C'est l'élève de mon fils, il l'a conditionné, il sait quoi faire.
- C'est un peu comme écouter le chien de Pavlov en fait… marmonna Malcolm.
- Silence dans les rangs ! grommela Dimitri.

(OST Game of Thrones – Main Title) – et n'hésitez pas à le relancer quand il se finit ! Oui, c'est un ordre !

- Colonne 1 : Finn, Denis, Alice, Léopold.

Finn sortit Milobellus.
Denis envoya Altaria et Tyranocif.
Alice sortit Cadoizo.
Léopold sortit Sorbébé et Lokhlass.

- Colonne 2 ! Colin, Kate, Aude, Bernice !

Colin envoya Oniglali.
Kate sortit Libégon.
Aude envoya Carmache et Tiplouf.
Bernice sortit Mushana.

- Colonne 3, la plus importante ! Malcolm, Etienne, Vince et Charlie !

Malcolm envoya Noctunoir.
Etienne sortit Lucario, Flagadoss et Blizzaroi.
Vince envoya Kecleon et Crocorible.
Charlie sortit Cizayox, Kaimorse et Ludicolo.

- Colonne 4 : Estelle, David, Yann, Norbert !

Estelle sortit Serpang.
David envoya Corayon.
Yann envoya Golemastoc qui s'éleva au-dessus de lui et Colhomard à ses côtés.
Norbert sortit Azumarill.

- Monsieur Travis !
« … Moi j'ai droit à du monsieur… »

- Vous avez un Mammochon, un Drattak et un Castorno. Trois Pokémon très utiles. Vous allez vous placer au sommet des autres et les couvrir au cas où.
- … Comment tu connais mes Pokémon ?!
- Maître Roland m'a donné la liste de tous vos Pokémon avant les matches. Je sais, c'est de la triche.
- Tu m'étonnes ! grommela Malcolm.
- Quel enfoiré ! soupira Estelle.
- Je jure de tuer ce mec ! soupira Charlie.
- Madame Judith, idem, mais en bas. Moi, je donne les ordres de commande, parce que – je vais être franc – je n'ai absolument rien contre ces météores… sentimentalement comme offensivement parlant.

Yann baissa la tête, abattu par le flot de conneries déversées par Dimitri.

- Madame Claire, vous allez porter l'offensive suprême.
- Moi ?!
- Votre connaissance en physique des attaques et vos Pokémon aux attaques spéciales développées et vos combinaisons vont vous permettre de faire le ménage. Vous allez monter au plus haut des gradins et faire le ménage en profondeur et en largeur ! C'est vous qui achèverez l'attaque et qui nous débarrasserez de ce qui reste des météores.
- … Si tu le dis ! acquiesça Claire.
- Bon. Préparez-vous, ils sont presque au bord de la coupole…

On n'avait pas attendu les Smirnoff.

Théodore avait envoyé Maraiste et Scalproie faire le travail. Marigold s'occupait d'évacuer les civils avec l'aide de ses Apitrini, de Scarhino et de Scarabrute.

Donna avait sorti Polagriffe dont les Chute Glace frappaient les météores. Harrison avait rameuté son Galegon.

- LAME DE ROC !

Les rochers qu'il envoyait vers le ciel étaient assez rapides. Tobias observait, intrigué.

- … Pourquoi vous faites ça, genre ?
- Parce qu'il le faut ! cria Donna.
- Mouais, port'nawak. Moi, j'joue à la PSP 7…

Max et Ethel…

- CA Y EST, VOILA, JE ME RAPPELLE POURQUOI ON EST ENSEMBLE ! cria Max.

Ethel leva les yeux au ciel.

- Mais quel gros crétin, je vous jure…

Tortank balançait des charges glacées à la face des météores. Hexagel jouait au projecteur, lançant de parfaits rayons lasers glacés sur les pauvres rochers en fusion. Carchacrok balançait du Dracochoc en veux-tu en voilà. Max était sur Dracaufeu à shooter du météore en compagnie de Lançargot.

Mister Love-Pin couvrait Jeannine, ses Lockpin en cercle bondissait dans les airs pour donner du Poinglace.

- Yeah ! Quel feu d'Artifice !!

Trafalgar avait sorti Boréas, Clamiral et Mammochon pour faire le ménage. Gloria l'épaulait avec Draco et Majaspic.

- Fais attention, Gloria, ces météores pourraient être plus vicieux qu'on ne le pense.
- Oui papa.

Rose avait évacué avec les autres « civils ». Sheldon avait fait de même.

Adam et Jennifer avaient évacué.

- … on aurait pu rester dans le stade et lutter contre les météores…
- Oui, ou on aurait pu aussi se jeter du haut d'un pont… marmonna Jennifer.
- … Je retrouve la Jenny que j'ai connu au départ !

Dans le stade, Gus avait emmené George à l'abri alors que Nathalie luttait avec Aeropteryx.

- Merci de rester pour m'aider…

Richard avait aligné Galeking, Morpheo, Maraiste et Lugulabre qui frappaient les projectiles, épaulés par les pouvoirs de Lewsor.

- De rien, mais tu te démerdes bien tout seul.
- Oui c'est vrai. En fait tu ne me sers à rien !
- … Gnnnn…

Et le groupe Lonely Lust…

- Kicklee, Pied Brûleur !!

Le Pokémon de Dylan balançait son pied à ressort sur les météores.

- Octillery, Onde Boréale !

Les cercles arc-en-ciel frappèrent les météores.

- Mime Junior, Psyko !

Le Pokémon de Shahrukh ralentissait les météores.

- Poissoroy, Laser Glace !

Motel tenait son Pokémon qui balançait des rayons glacés de façon quelque peu aléatoire.

- Sharpedo, Aqua-Jet !

Le Pokémon d'Hannah chargeait dans le tas.

Andrew et Penny s'étaient rentrés dans le stade, n'ayant aucun Pokémon pouvant efficacement contrer cet assaut.

Jules par contre avait sorti Kaimorse et Rhinastoc, et il s'en donnait à cœur joie.

Plus haut dans le stade, Jasper avait eu la flemme de se déplacer, et Musteflott le protégeait un minimum.

Timothy était resté assis « Maudit rhumatismes ! » Békipan et Oniglali se chargeaient donc de sa protection.

Antoine de Beaufort avait évacué au moment où le match de Nathan avait commencé.

Dawn Rutherford s'était permis d'intervenir avec Lakmécygne.

Will et Vincent… étaient dans les coulisses des médecins, mais… Non, non, il ne vaut mieux pas que la narration dise où ils étaient, ce qu'ils faisaient et dans quelle tenue. Point final.

Malgré ses protestations, Stuart avait été évacué par Neil et Vanessa à l'annonce de Marigold.

Edgar avait sorti Grolem et Chapignon qui faisaient le ménage à coups de Lame de Roc et Canon Graine.

Gilles s'était armé de Sorbouboul qui chassait les nuages météoriques en balançant des glaçons.

Omar avait quant à lui pris Colhomard à ses côtés pour des attaques toujours plus efficaces.

Lila et Stacy, trop fainéantes, avaient évacué.

Bon en fait non elles avaient été embarrassées par Lenny qui s'était remis en maillot, avait sorti tous ses Pokémon et dégommait du Draco Météore à coup de Laser Glace. Tout en chantant des chansons de marins.

Sur l'île, les membres du Conseil des 4 s'étaient répartis en autant de groupes que de stades et avaient chacun contré un météore envoyé au début de l'assaut. Cependant ils avaient eu plus de mal avec les fragments de météores lâchés par ces météores. Du coup tous les stades avaient reçu des dégâts.

Percila, aux côtés de Lucio et de Clément, semblait songeuse.

- Cryptéro, dis-moi que mes enfants vont bien…

Le Pokémon ferma l'œil situé au sommet de son crâne et le rouvrit sous forme de cristal où Percila pouvait voir ce qu'il en était.

- Oh… Je vois…

***

Le Trio Ombre était bloqué. Impossible d'approcher Trioxhydre et Mentali.

- Une barrière. L'enfoiré a pensé à tout !
- On fait quoi, putain ? On reste là comme des cons ?
- Du calme, du calme. On va

Dimitri sonna le cor de chasse.

- COLONNE UNE !

Milobellus, Cadoizo, Sorbébé et Lokhlass mitraillèrent les projectiles. Tyranocif balança des Lame de Roc pour compléter le tableau. Altaria donna du Dracosouffle.

- J'fais pas des choses aussi épiques avec mes parents… marmonna Denis.
- COLONNE DEUX !

Tiplouf et Oniglali complétèrent la charge glacée. Mushana ralentissait les météores, Carmache et Libégon donnaient dans le détail avec Dracosouffle.

- TRAVIS ET JUDITH !

Judith sortit Givrali qui diffusa un Blizzard salutaire. Elle dégagea les rangs inférieurs d'éventuelles chutes de météores, et évidemment elle protégeait sa fille et son gendre, toujours dans les marches, gérant le traumatisme.
Travis passait derrière les autres, veillant à ce qu'ils ne ratent rien. En volant et en utilisant ses troupes au sol, il était garanti de couvrir ce qu'il fallait. A son propre étonnement, il était très efficace.

- COLONNE 3 !

Noctunoir envoyait des Poinglace directement sur les météores. Lucario délivrait de l'Aurasphère en veux-tu en voilà, Flagadoss, Blizzaroi, Kecleon et Kaimorse complétaient le laminage glacé. Crocorible enchaînait les Lames de Roc. Cizayox était au milieu de la mitraille et saquait les projectiles à coups de Griffe Acier tandis que Ludicolo donnait du Blizzard à la pelle.

- COLONNE 4 !
- Comment tu te la pètes !!
- COLONNE 4, SILENCE !
- Sérieux ???

Serpang, Colhomard, Azumarill et Corayon congelèrent le ciel à leur tour. Yann tourna la tête vers Amy. « Elle a sûrement évacué… »

Mais non, elle était dans les gradins, non loin de Yann. Son Airmure tentait de frapper les météores avec l'aide de Bec Vrille, mais la créature se prenait plus de météores qu'elle n'en éclatait. L'oiseau de fer tomba vers le sol.

- Airmure !!

Golemastoc rattrapa le Pokémon dans sa main. Amy s'étonna et vit Yann qui lui souriait. Amy rappela son Pokémon, hocha la tête en remerciement et se dirigea vers les sorties du stade. Golemastoc couvrit sa fuite avec Poing Ombre.

- Yann, concentre-toi ! grogna Dimitri.
- Ferme-là, crétin ! T'es pas un général ou un truc dans le genre !
- Je suis en mode épique, tu peux pas comprendre.
- Genre ! Genre tu nous la joues Neville Londubat, mais MORT DE RIRE !
- Je suis 100 fois plus Neville Londubat que toi !
- Pfeuh ! T'es aussi épique que Ginny Weasley mon pauvre !
- Retire ça !
- Nan !
- Retire ça !!
- Nan, nan, nan !! T'es une rouquine inintéressante et t'es amoureuse du héros !!
- Nan c'est toi qui est… brun et… amoureuse du héros !!
- J'donne pas dans le HPNL, tu le sais TRES BIEN !
- Sale HPGW en carton !
- Toi-même !
- Les garçons, vous avez 17 ans, bordel ! grogna Estelle.

David observait le stade. Le trio Ombre n'arrivait pas à atteindre Trioxhydre. « Je me demande qui sont ces trois personnages en noir qui sont soudainement apparus… J'espère que le trio d'Ogoesse ne s'est pas enfui… Et qu'ils vont bien… »

David tourna la tête et remarqua… que Perrine était toujours là, dans le stade.

- P… Per… OH NON ! NON !

Certains météores descendaient plus vite que d'autres.

- Resserrez les tirs ! cria Dimitri.
- Toi, resserre les fesses parce que ma chaussure va s'y fourrer d'ici peu ! grommela Yann.
- … Je doute qu'anatomiquement une chaussure puisse rentrer dans un rectum !

Soupir dégoûté de la part du Gradin Smirnoff, très content d'entendre tout ça.

- Ca dépend la chaussure…

Tout le monde regarda Léopold qui serra les dents.

- Je plaisantais ! Hihihi… Hi…

David descendit les gradins.

- Eh !! cria Denis.
- PERRINE EST ENCORE A DECOUVERT !! JE DOIS LA SORTIR DE LA !
- Ne sortez pas des rangs ! grommela Dimitri.
- Dimitri, tu te prends pour qui, là ?
- Personne. Tu veux encore qu'on ait un débat sur Harry Potter ?
- NAN ! cria Malcolm.
- Pitié pour nos oreilles les garçons ! soupira Charlie.
- Bordel nan, putain ! cria Finn.
- Arrête juste d'être prétentieux !
- Et toi arrête de pousser les autres à la mutinerie !
- Pff mais tu délires mon pauvre ! Pis j'ai pas besoin de les pousser !

Denis sortit du rang aussi.

- Eeeeeeh ! geignit Dimitri.
- David, attends, prends ça !

Nimbuline vint aux côtés de David.

- Va rejoindre ta fille ! Sauve-là et reviens !
- … Ok !

Denis laissa Altaria à David et sortit Laggron.

- On continue, messieurs-dames ! cria Denis.
- Soldat Denis ! Pourquoi ne pas avoir sorti Laggron plus tôt ? interrogea Dimitri.
- Je ne parlerais que sous la torture, en présence de mon avocat ou les deux ! sourit Denis.

Dimitri haussa les sourcils et se tut. Pendant ce temps, David la jouait Super Copter.

- Sa mère va me tuer si elle sait que je l'ai laissé faire ça ! soupira Etienne.
- Linda te tuerait si tu le laissais jouer du violon… « Non, il va se crever un œil avec l'archet !! » geignit faussement Travis

Dimitri vit David partir et soupira.

- Claire, à vous !

Claire sortit son équipe.

- On y va, les amis…

Le Vent Violent de Farfaduvet chassa une bonne centaine de Météores.
Maganon shootait ceux qui restait avec Lainergie.
Yanmega et son Bourdon firent le ménage avec l'aide de Groret pour les ralentissements.
Enfin, Moustillon gelait ce qui était gelable.

- Si la maison pouvait être nettoyée aussi facilement !

Claire fit le ménage parmi la plupart des météores. Du coup, le peu qui restait tomba super vite, mais fut rapidement appréhendé.

David se heurta au mur psychique de Mentali.

- Attention, Nimbuline… Ce mur m'a l'air incassable, même ces trois hommes en noir ont l'air désœuvrés… Perrine d'abord !

David descendit vers sa fille.

- Chérie !
- Papa !

Elle tirait le bras de Kyle. « Il est mort ?!!! »

Disons qu'il était un peu assommé.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?! s'étonna David.
- Quelqu'un l'a poussé et il s'est cogné…
- … Je vois… Va te mettre à l'abri !
- Mais…
- Perrine, va te mettre à l'abri ! Je suis ton père !

Perrine regarda David et sourit.

- D'accord papa !

La gamine remonta alors que David posait Kyle sur Altaria. « Faudra la désinfecter à l'eau de javel après ça ! »

Altaria porta Kyle en lieu sûr, mais plutôt que de poser Kyle délicatement, David choisit de le pousser. Le jeune homme tomba rudement au sol.

- … Ouuuupseuuuh !! souligna bien David, non sans jouissance.

Il regarda Perrine, qui le regardait, intriguée.

- Je l'ai pas fait exprès !
- Nan, nan, je dis pas…
- … Bon, j'y… J'y vais…
- Oui…

David se baissa et regarda Perrine.

- A bientôt. Je te promets… qu'on se reverra.

Perrine hocha la tête en souriant alors que son héros de père repartait sur Altaria, l'air totalement gonflé de courage. « J'suis un père génial ! »

Se retrouvant face au mur, il plissa les yeux. « Je ne sais même pas si je peux les aider… En même temps je sais même pas qui ils sont ni ce qu'ils font là… Mais si Trioxhydre reste là, il va recommencer ses météores… S'il se retourne et qu'il me voit, je suis mort !! »

David sortit Symbios.

- Percer une défense c'est facile, ça l'est plus si c'est moi qui contrôle sa puissance… Zone Etrange…

Symbios créa un halo bleu entre ses mains et l'apposa sur la protection qui changea de constitution.

« C'est devenu un mur physique au lieu d'un mur spécial. Bon ! »

- PSYKO !

Symbios tendit les bras et fit voler en éclats le bouclier de Mentali. Ce faisant, le Pokémon Psy s'enfuit. David sourit. Le Trio Ombre s'étonna de pouvoir approcher Trioxhydre.

- Dingue… Comment… s'étonna Armando.
- On dirait qu'on a été aidés ! sourit Noa.

Rachid regarda David repartir vers son gradin. Il soupira.

- Ce garçon est vraiment incroyable. Il faudra penser à le récompenser après tout ça.

Noa et Armando se regardèrent, intrigués.

- Enfin bref. Allons-y, les gars. Limonde !!

Rachid envoya le Pokémon qui se plaqua sur le rostre de Trioxhydre. Le Pokémon s'étonna d'avoir une chose si moche sur le poitrail.

- Coup d'Jus !

Le dragon fut électrocuté et recula. Armando sortit deux Pokéballs.

- Fermite !

Le Pokémon se retrouva à terre et fonça vers Trioxhydre. Il lui attrapa la jambe dans ses mandibules.

- Et Aflamanoir !

Le Pokémon sortit à son tour de sa Pokéball. Il repéra Fermite et se hâta de le griller avec Feu d'Enfer. Par la même occasion, il incendia Trioxhydre.

- Héhé ! Fermite agit comme un bidon d'essence super inflammable !
- … Ca ne te gêne absolument pas de griller Limonde en même temps ! grogna Rachid.
- Ca va, c'est pas comme si tu y tenais !

Rachid lança son regard le plus noir à Armando.

- Je plaisante, je plaisante !
- Un peu de sérieux, les gars ! souffla Noa. A moi, les Bargantua !!

Les deux poissons foncèrent en Aqua-Jet sur Trioxhydre, le repoussant totalement. Le Trio Ombre rappela ses Pokémon. Trioxhydre rugit et cracha vers eux un Dracochoc soutenu.

- Attention !!
- Oula !
- Eh !!
- DraaaaaaaaaaaaacoCHOC !!!

Une tempête Dragonne frappa Trioxhydre par derrière. Le Trio Ombre aperçut Goyah aux côtés d'un Diamat.

- Tu en reveux ? A vous les jumeaux !

Les deux têtes de Diamat se regardèrent, ouvrirent la bouche et créèrent la sphère de Dracochoc, puis en se tournant vers la cible, ils l'envoyaient. Trioxhydre esquiva cette fois.

- Je vois. J'ai pas le choix, quoi. PYRAX !

Le papillon du Soleil apparut. Trioxhydre grogna face à ce qui s'imposait comme sa Némésis. Il lui balança des salves de Dracochoc et de Vibrobscur. Pyrax esquiva comme il put.

- Attaque BOURDON !

Pyrax créa un bruit sourd intense. L'attaque écrasa littéralement Trioxhydre qui fut obligé d'utiliser ses pieds peu agiles.

- Par quel diablerie ce Nathan a pu clouer ce Pokémon ici…

Goyah se servit d'un téléphone.

- Les garçons !

Rachid se saisit de son téléphone à lui.

- Maître, qu'est-ce qu'on peut faire ? On ne peut pas abattre ce Pokémon !
- Non, en effet. Comment Vinner a pu le retenir ici ?
- C'est juste un Pokémon, il lui en a peut-être tout simplement donné l'ordre.
- Ou alors il y a autre chose…

Trioxhydre se mit soudain à préparer un autre Draco Météore.

- Ah non ! grommela Goyah.
- Zut, zut, zut !! geignit Noa.
- Eh mince… soupira Rachid.
- Bordel… grommela Armando.

Un Tartard arriva et frappa Trioxhydre d'un Poinglace.

- Une fois ça va, deux fois, bonjour les dégâts ! Et j'vous parle pas de ce que c'est quand ils sont plusieurs !!

Roland se tenait aux pattes de son Scorvol. Rachel avait été laissée aux mains de Malcolm. Roland observa le cadavre de Nathan sur le terrain. « Pauvre type. Qu'est-ce que tu es venu te suicider de façon aussi grotesque ?! »

Trioxhydre grogna en direction de Roland.

- Ta gueule ! Il est con, ce Pokémon ! Newton, Projection !

Tartard attrapa la queue de Trioxhydre et le balança en bas de la pyramide du terrain.

- Bon, réfléchissez, les zigotos, j'ai beau être le meilleur du tournoi, je doute que je puisse le retenir longtemps !!

Rachid, Armando et Noa se concertèrent. Goyah observait la scène. Roland soupira.

- Putain, magnez votre cul !

Trioxhydre se releva et s'éleva face à Roland et Scorvol.

- Wops… Gros souci.

Le trio ombre se tourna vers Trioxhydre.

- Arrête !... C'est… C'est le seigneur N qui te le demande !!

A l'écoute du nom « N », Trioxhydre sembla sortir d'une transe, et il s'envola hors du stade, au grand soulagement de tous. Le stade, vidé, retrouva un calme assourdissant.

- … C'était si simple ? s'étonna Rachid.
- En une seule lettre il avait insinué un tel ordre ! s'étonna Noa.
- Ça devait pas être un demi-dresseur… songea Armando.

Roland rappela Tartard et retomba sur le terrain face aux frères.

- Eh bah putain… Quelle journée ! soupira Roland. Vous êtes qui, les patrouilleurs noirs ?
- …
- Nous sommes…
- Et où sont passés les trois frères tapettes ?! J'espère que vous les avez pas assassinés !

Rachid, Armando et Noa se regardèrent et retirèrent leurs masques et perruques. Roland haussa les sourcils.

- Ok, je crois que je viens de revivre la fin de la saison 3 de Lost…

***

La suite était étrange pour tout le monde. Comme la nuit et le silence avait repris, tout le monde était parti se coucher comme si de rien n'était, comme si les choses allaient continuer normalement le lendemain. Rachel ne dormit pas de la nuit, complètement traumatisée par ce qui s'était passé. Elle veillait sur Ethan qui pourtant était tout tranquille. Comme si elle avait besoin de se rassurer avec lui.

Au lendemain, la majorité des concurrents avait été conviée à rejoindre les bateaux. Le tournoi était annulé. Même si les Conseils des 4 avait empêché des dégâts majeurs de se produire, le suicide de Nathan en direct sur les écrans géants à travers l'île avaient choqué tout le monde. Et le Stade Victini lui-même avait subi des dégâts tels qu'il ne pouvait plus être le stade qui accueillerait les manches suivantes. En somme, il ne pouvait plus y avoir de tournoi possible dans un stade qui pouvait s'écrouler à tout moment.

Cependant, un groupe de concurrents avait été convié dans l'enceinte du stade.

C'est ainsi que Roland, Rachel et Ethan se préparaient.

- Cette « convocation » est stupide. Je ne veux pas retourner là-bas.

Roland regarda Rachel.

- On doit bien. Je suppose qu'on aura des explications…
- Je n'en veux pas.
- Allez maman !

Rachel regarda Ethan qui se ravisa. Rachel soupira.

- Je suppose que de toute façon j'ai pas le choix…

Elle se remit à sangloter. Roland se mordilla les lèvres.

- Tu dois me trouver affreuse ! Je pleure ce mec alors que… Alors que…
- Ca va, je comprends. Il a quand même pas fait ça discrètement…

En fait Rachel avait envie de s'arracher la peau avec les ongles tellement elle se sentait conne.

« Quand Roland est à deux doigts de mourir en donnant ses organes à David, je me demande si j'aime vraiment Nathan et quand Nathan se suicide, je me demande si j'aime vraiment Roland, mais quel GENRE de PROBLEME j'ai MOI au JUSTE ??? »

David et Denis avaient du mal à se lever.

- Je veux pas bouger !
- Moi non plus mais il faut bien, Denis !
- Allez viens on leur fait faux bond et on reste au lit toute la journée !
- … On peut pas, Denis, il va bien falloir qu'on rentre de toute façon !
- Certes. En tout cas hier tu étais… Je le répète mais tu étais extraordinaire !
- C'est toi qui me rend extraordinaire, n'inverse pas les rôles… attends, tu parles de la façon dont j'ai été sauver Perrine, ou de…
- David, quand on dit ce genre de choses dans un lit, forcément on parle de sexe !
- … oui, ça paraît logique. On se lève ?
- Ok, mais douche crapuleuse !
- Douche crapuleuse, c'est parti !

Lily n'en croyait pas ses oreilles.

- Une balle, comme ça ?

Finn hocha la tête.

- Pan, direct. Le mec en face il a rien vu venir.
- Ca devait être horrible…
- Tu as eu un excellent réflexe en évacuant les enfants aussi vite. On leur a évité de sacrés images dans la tête.

Lily soupira.

- Si j'avais su, j'aurais évacué Rachel aussi…
- … Ouais, elle a grave morflé.
- Maman, n'ai soif !
- Flora, on dit quoi ? grommela Lily.
- Steuplé !
- Bon !

Malcolm était affolé.

- Il faut que j'aille voir Rachel ! Elle est tellement bouleversée !
- Je suis sûr que Roland l'a rassurée.
- Roland est nul pour rassurer les gens !
- Malcolm…
- Quoi ?
- Roland aime Rachel, il fera ce qu'il faut.
- … Pour la rassurer après le suicide de son ex-mari ? Tu penses que Roland va être tout sucre tout miel ? Genre « C'est bien, continue de pleurer ! Tu as raison ! Il était mieux que moi ! »
- Aide Alexander à s'habiller au lieu de dire des bêtises.

Malcolm aida son fils alors que Claire donnait le biberon à Léa.

Dans la chambre de Yann et Dimitri, ça s'habillait aussi.

- Yann ?
- Hm ?
- … Tu me trouves bête ?
- Tu nous as bien sauvés la mise hier, nan, t'es pas bête.
- … On est toujours amis ?
- Ouais, Dimitri.
- Ca n'empêche que pour la chambre…

Yann hocha la tête.

- Je comprends, tu veux aller te poser avec ta meuf, c'est bon… Même si ta meuf c'est Rose et que décidément je ne sais pas si je pourrais me faire à Rose et toi ensemble de façon intime et bizarre… Bref, fais ce que tu veux. Je suis ton ami et ton… presque-demi-frère donc je peux accepter ce genre de choses.

Dimitri acquiesça et murmura :

- Merci Yann.
- Ouais.

Yann soupira. « Amy n'a certainement pas été convoquée, elle a dû repartir… J'espère que je la reverrais… »

***

– OUVRE !
« Non. »

Linda, derrière Etienne, soupira. Maison des Heine, pendant la période où ils étaient cloîtrés avec Malcolm.

- Malcolm Heine, pour l'amour du ciel !
« Monsieur Smirnoff, s'il vous plait. Si j'ouvre, maman va crier. »
- Bon sang, Malcolm, j'ai changé tes couches !
« Désolé »
- MALCOLM OUVRE CETTE BON DIEU DE PORTE !
« Vous n'êtes qu'un vieux machin qui ne comprend plus rien à rien !! Dégagez ou j'appelle la police ! »

Etienne soupira.

- C'est sans espoir…
- Ca va, Etienne, on reviendra quand ils iront mieux…
« Etienne ? »

Etienne se tourna vers la porte.

- Kenny ?
« Etienne, ça n'est pas la peine, on n'ouvrira pas. »
- Est-ce que je peux au moins savoir si tout va bien ?
« Judith est agoraphobe, elle ne peut pas sortir et on ne peut pas ouvrir sans qu'elle ait de crise. »
- … d'accord, mais toi…
« Je suis un peu diminué, Etienne, je ne veux pas que tu me voies comme ça, ni toi, ni Linda. A vrai dire… »

Etienne plissa les yeux.

« … je préfèrerais parfois être m… »
- Kenny, stop ! On s'en va, rétablis-toi. Quand tu iras mieux, on se fera un café….
« Tout ce que tu voudras, Etienne. Sans rancune. Passe mon bonjour à Linda. »
- Linda, il te passe le bonjour.
- Je suis là, Kenneth, rétablissez-vous bien.
« Et si… les enfants passent pour récupérer Malcolm, dites-leur… dites-leur de ne pas se donner cette peine, Malcolm repartira bien de lui-même… il est tellement gentil, il ne partira pas même si on lui demande… Dites-leur que… qu'on n'ouvrira pas de toute manière. »
- … Roland ne l'entendra pas de cette manière…
« On verra. »

Etienne se releva et hocha la tête.

- Bon… bah… à plus, j'espère.
« Hm. »


***

Roland, Rachel, Ethan, Lily, Finn, Noé, Flora, David, Denis, Etienne, Linda, Estelle, Travis, Alice, Vince, Judith, Malcolm, Claire, Nell, Alexander, Léa, Charlie, Léopold, Yann, Dimitri, Colin, Aude, Walter, Daria, Nadia, Kate, Bernice, Norbert, Lionel étaient présents, formant ce qui pouvait s'appeler officiellement « Le gradin Smirnoff ». Un surnom qui n'avait plus longtemps à vivre, heureusement.

- Qui a hâte de rentrer ? soupira Bernice.

Nombre de mains se levèrent.

Etaient présents également Max, Ethel, Ulrich et Gloria Trafalgar, Marigold Heller et Théodore Raven, Brice Tramer et Jeannine Dokusei, Daniel Pentwell, Clarissa, Louis, Nora et Gerald, Adam Merridew, Jennifer Scoresby, Richard Lewis, Darlène Lewis, Nathalie Kane-Landon, Gus et George.

Face à eux, les trois frères d'Ogoesse, Rachid, Armando et Noa, accompagnés de Goyah. Ils étaient dans le stade. La pyramide du terrain avait été rentrée sous le stade. Ils se trouvaient donc dans l'enceinte, sur un très grand terrain plat.

- Merci d'être venus ici… marmonna Rachid. Je sais que c'est un jour difficile pour vous tous, en plus de l'annulation du tournoi qui fait que… techniquement, vous n'avez plus rien à faire là, mais une personne sentait qu'il était nécessaire que vous soyez tous là pour entendre certaines choses.
- Chouette, des mystères, on en a jamais assez ! soupira Roland.
- Roland, chut ! grommela Lily.
- Vous pouvez venir ! cria Rachid.

Nigel Bonelly arriva en tenant Layton qui était menotté. Interrogation générale. Léopold haussa les sourcils.

- C'est… C'est le sale petit con qui m'a menacé avec un flingue ! TUEZ-LE, AGENT BONELLY !!!

Tout le monde regarda Léopold, blasé. Charlie soupira.

- Tu… es exaspérant.
- Mais c'est vrai, il a vraiment pointé un flingue sur moi ! Max est témoin !
- Ne compte pas sur moi pour prendre part à ton délire… soupira Max.

Nigel toussota. Kalindra était derrière lui.

- Bref, hm… Layton n'a aucun lien direct avec ce qui s'est passé.
- En ce cas, pourquoi est-il menotté ? s'étonna Charlie.
- Il est menotté parce qu'il a essayé de s'enfuir et parce qu'il savait des choses qu'il n'a pas révélé. Il savait, notamment, pour l'attaque.

Layton baissa la tête. Rachel soupira.

- Je le comprends. Moi aussi j'aimerais bien ne plus être là…
- Rachel… geignit Claire.
- Je… Ces lieux me rappellent la nuit dernière et… ça n'avait rien… d'épique ou de spectaculaire. Un homme est mort. Quel que soit… son passé, ses actes, ce qu'il a tenté de faire… Il n'y a pas à… remuer les choses.

Rachid se mordilla les lèvres.

- Nathan Vinner a tué Derek Pentwell ainsi que N Harmonia.

Haussement de sourcil général. Lily plissa les yeux.

- Derek Pentwell, LE Derek Pentwell ?!
- Oui, mon père…

Tout le monde regarda Daniel qui soupira.

- Ce n'est pas grave… Enfin, je comprends les raisons de Nathan, alors… je ne lui en veux pas. Mon père devait bien mourir un jour, que ce soit de sa main, c'est… logique en quelque sorte.

Nigel demanda la parole.

- Hm… Nathan travaillait pour moi, au départ. Avec Layton, ils étaient mes commis, mes agents de l'ombre. Je m'en servais pour traquer les internationaux qui commettaient des délits à Poképolis. En théorie, aucun des agents du gouvernement n'a la possibilité de le faire. Je me suis mis d'accord avec Astor, Patsy et Winnie pour que ce soit possible par une partie tierce précisément créée pour cela. Nathan et Layton faisaient par ailleurs un travail remarquable. Nous n'avons déploré aucun incident durant son mandat. Cependant…

Nigel sembla gêné. Kalindra prit le relais.

- Cependant, moi et Nigel ne pouvions pas rester en poste du fait de notre… relation.
- Un agent de gouvernement qui sort avec son Maître de Conseil, c'est… délicat…
- On admirera la… remarquable ironie avec laquelle les éléments se sont enchaînés… soupira Roland.
- Nigel a donc dû démissionner, ce qui rompait de facto le pacte interrégional passé entre les quatre agents pour que l'activité « illégale » de Nathan se poursuive.
- C'est quand même marrant, chaque fois qu'on est dans la merde, c'est votre faute…
- ROLAND ! grommelèrent Malcolm, Claire, Charlie et Lily.
- Gros mot, tonton ! soupira Noé, épuisé.

Nigel soupira.

- Il s'avère que… Qu'Unys entrant dans notre cercle interrégional, les choses ont commencé à bouger et à s'améliorer au gouvernement, il devenait dès lors possible de voir arriver une ère de paix pour Poképolis. La plupart des gouvernements ont été quasiment intégralement remplacés comme vous avez pu le constater en lisant la presse.
- Oh mon Dieu, qui d'autre a suivi l'opération de la prothèse de la hanche d'Angelina Jolie ?

Roland se prit une flopée de regards lasers foudroyants.

- Ca va, j'essaie de déconner un peu, son discours est aussi chiant que la chaîne parlementaire !
- C'est très intéressant de regarder les digressions du congrès !! grommela Brice.
- Ce qui est intéressant c'est que vous portez un costard rose même en période de deuil !
- Hmph. Je n'avais rien d'autre, je ne pouvais pas prévoir les choses !
- Et cet adorable caleçon qu'on a vu l'autre jour ?
- Pourrais-tu cesser, Roland ?

Lequel regarda son père.

- C'est excessivement embarrassant. Laisse monsieur Bonelly parler.
- Bon, bon.

Nigel soupira.

- Derek… a convoqué Nathan pour lui proposer une mission. Pour comprendre le but exact de cette mission, il faut connaître l'histoire d'Unys. Noa…

Le champion aux cheveux bleus s'avança.

- Unys a été fondé par la famille Harmonia qui est également la famille royale. Au cours des siècles, la famille a perdu de son influence auprès du Gouvernement Unovite, peu à peu, la monarchie parlementaire est devenue un Gouvernement pur et simple et les Harmonia restaient dans un rôle purement représentatif, mais cette famille restait une menace du fait de la naissance possible d'un élu capable de renverser la République avec l'aide des Pokémon Légendaires Zekrom et Reshiram.

Roland haussa les sourcils.

- On dirait des marques de mousse à raser…
- N était… destiné, selon toute vraisemblance à devenir le nouveau Roi d'Unys. Il présentait… les dispositions.
- N, c'est un nom, ça, sérieux ? soupira Roland.
- C'est un pseudonyme, le nom du vrai Roi n'est dévoilé qu'après que les Pokémon Légendaires soient devenus siens, marmonna Rachid.
- Nous avons servi N entre l'âge de 3 et 20 ans. Nous avons été kidnappés par Ghetis et utilisés pour former le souverain.

Noa soupira, la tête basse.

- Derek a donc utilisé Nathan pour faire assassiner N.

Silence de mort. Rachel grimaça.

- Pauvre Nathan…
- De fait, les choses s'enchaînent d'elles-mêmes… soupira Nigel. Kalindra…
- Selon les rapports dressés par Béhémoth, Nathan a tué N, puis, dégoûté par son geste, il aurait tué Derek. C'est, selon elle, l'explication la plus logique et ce vers quoi l'enquête se tourne.
- Comment elle va au fait, madame la naine ? songea Roland.

Etienne donna une tape derrière la tête de Roland.

- Ouch !
- Un peu de respect !
- Hmph…

Nigel reprit.

- Enfin, il n'y aura aucune poursuite vu que…
- Attendez…

Rachel plissa les yeux.

- Vous n'avez aucune information sur ce qui a pu le pousser à faire une chose aussi insensée qu'attaquer une île entière avec un Trioxhydre ?!

Nigel haussa les épaules.

- Compte tenu des antécédents psychiatriques de monsieur Vinner, je pense que le calcul s'est fait de lui-même. Layton…

Le jeune homme releva la tête.

- Il parlait tout le temps de… la personne qui lui donnait des ordres. N. J'étais au courant de son plan avec le Draco Météore. Mais je… Je ne savais pas qu'il comptait se suicider ! Bien sûr je savais que son plan était très risqué, et compte tenu de la force des gens dans ce stade – ne serait-ce que vous, les Smirnoff…
- Marque déposée ! informa Roland.
- … j'étais certain que son plan était complètement suicidaire, mais… je ne pensais pas que ce serait… à ce point-là… à présent je n'ai plus rien… Monsieur Nathan était mon mentor et mon boss, on a vécu plein de choses ensemble, je ne pensais pas qu'il… se suiciderait d'une façon aussi… grandiloquente et dangereuse.

Goyah soupira.

- La loi de Poképolis est claire, la non-dénonciation d'une attaque terroriste est passible de prison…
- Je m'y conformerais…
- … mais tu n'auras qu'une amende à payer en faisant des travaux d'intérêt général.
- … merci de votre clémence.

Rachid haussa les sourcils.

- Oh, oh ! Moi j'ai autre chose à dire !

Armando et Noa plissèrent les yeux.

- David Smirnoff, avancez un peu !

David regarda autour et avança.

- Euh… genre, près de vous ou…
- Non, non, juste hors du rang que je vous voie bien !

Un petit David tout rouge sortit du rang familial. Linda s'étonna. Roland grimaça. Denis s'apprêtait à sortir un flingue et à shooter le Rachid à tout moment.

- Votre bravoure et votre aide précieuse nous ont été très utiles ! Je tenais, en mon nom et au nom de mes frères, à vous en remercier !
- … c'est… normal… mais je n'ai fait que rapporter ce que je savais…
- Vous avez aussi brisé le mur de Mentali qui nous a permis de battre Trioxhydre !
- Qui m'A permis de battre Trioxhydre ! grommela Roland.
- Ah ?
- Oui, c'était nous, le trio de types en noir sur le terrain !
- … VRAIMENT ?

Etonnement général face à cette révélation incroyablement étonnante.

- Moi je le savais déjà ! se vanta Roland.
- Evidemment, un tel courage et une telle dévotion méritent une récompense !
- C'est juste moi ou toute cette scène est affreusement gay ?
- Roland, tais-toi ! soupira Lily.
- Et pis d'abord moi aussi je vous ai aidés ! Et moi alors ?
- Vous avez été insultant et grossier, et en plus vous nous avez traités de « Frères Tapette » !

Tout le monde regarda Roland, éberlués.

- Quoiiiiiiiii ? Osez me dire que vous n'y avez pas pensé !!
- Décidément, Roland…
- Nianiania, Roland ! Moi au moins je ne fais pas de chichis avec les surnoms de mes Pokémon…
- Oh, Roland… soupira Linda.

Rachid se retourna vers David.

- Quoi qu'il en soit, si vous souhaitez vous installer à Unys, n'hésitez pas à venir à Ogoesse, je vous ferais une fleur ! Ce sera mon cadeau pour vous remercier de votre aide précieuse sur cette affaire !

La tête de Denis émit de la fumée noire. « Drague pas mon mec, toi !! »

- C'est… c'est très gentil, je suis gêné…euh, je ne sais pas trop si on va aller s'installer à Unys, c'est un peu loin de ma famille... et puis il n'y a pas que moi qui décide…
- Comme nom, je propose HerbalismShipping… songea Roland.
- En tout cas sachez que cette proposition sera active aussi longtemps que je vivrais !
- N'en fais pas trop, Rachid… grommela Armando.
- Quoi ? Vous lui êtes redevables aussi !
- Certes, et on a décidé de cette proposition à trois, mais tu es inconvenant, il a un petit ami !
- JE NE LE DRAGUAIS PAS !!
- C'est ça, et moi je suis blond… soupira Armando.
- Euh… marmonna Goyah.

Les membres de la famille Smirnoff s'étaient écartés.

- Ca n'est VRAIMENT pas le genre de sujet sur lequel tu peux faire le malin !
- Oh je t'en prie, tu m'en veux parce que moi je profite de la vie, alors que toi tu n'es plus qu'un vieux croulant !
- Un vieux croulant qui pourrait t'en apprendre de belles et qui pourrait encore te coller une belle raclée !
- ETIENNE ! s'étonna Linda.
- Maman, vaut mieux les laisser se crier dessus.
- Et voilà qu'une fois de plus tu foules le respect aux morts…
- Oh papa, je t'en prie, parce que toi tu étais fan de Nathan ?
- Là n'est pas la question. Et pour la dernière fois, ne me titille pas avec les surnoms.
- Peu importe ce que tu en dis, c'est ridicule !
- N… Non mais de quel droit tu te permets de me juger ! Je suis ton père !!
- Arrêtez de vous battre ! geignit David.

Roland et Etienne se regardèrent et regardèrent David, puis se re-regardèrent.

- BASTON !
- Avec un grand plaisir ! Voilà qui va me faire le plus grand bien ! grommela Etienne.
- Et moi donc ! Enfin je vais pouvoir coller une raclée à mon pater ! sourit Roland.
- …………. Mais j'ai pas dit ça pour ça !!! geignit David.
- Euh…
- Cool ! sourit Charlie.
- Rachel… marmonna Claire.

La jeune femme pencha la tête.

- Franchement ? FRANCHEMENT ?

Tout le monde regarda Rachel, surpris… parce qu'elle souriait.

- J'AI HÂTE DE VOIR CA !
- … elle était pas en deuil ?! s'étonna Malcolm.
- C'est l'ex mariée, pas la mariée, fuck les conventions ! sourit Léopold.
- Je propose que nous allions prendre place pour assister à cela ! sourit Mister Love-Pin.
- Avec grand plaisir ! sourit Adam.
- Mais qui va arbitrer ?! s'étonna Estelle.

Rachid, Armando et Noa s'avancèrent.

- On s'en charge !!

***

Armando remit en marche les caméras, ce qui fit que les écrans géants de l'île fonctionnaient. Toute l'île fut donc informée du combat en préparation. Néanmoins le stade resta fermé.

- Pourquoi ne pas ouvrir le stade ?! s'étonna Malcolm.
- Question de contrats publicitaires ! sourit Noa. On pourra avoir bien plus de contrats si le match est resté VIP ! L'association Pokémon Unovite va ramasser un sacré pactole !
- … Oh. Ça va, Rachel ?
- Oui. Ca va me faire du bien de regarder un petit combat. Hein Ethan ?
- Papa il va battre grand-père ?
- On va voir mon grand.

Malcolm regarda Claire et haussa les épaules.

- J'arrive pas à savoir si elle va bien ou pas…
- Laisse, elle gèrera ça plus tard… souffla Claire.

Rachid arbitrait le match.

- Ce sera donc un 6 contre 6. Roland Smirnoff contre Etienne Smirnoff ! Bon, on ne peut pas lever le terrain juste pour vous, mais vous avez de la place, là, non ?
- Ce sera parfait… grommela Etienne.
- Je sens ta rage qui remonte, là ! Ca fait plaisir !!
- Ce n'est pas de la rage, c'est la volonté qu'enfin tu comprennes que j'ai mes raisons.

Roland hocha la tête.

- Je ne me bats qu'à une seule condition : Que tu utilises les surnoms de tes Pokémon.
- Non !
- Alors va te faire cuire un œuf !
- Roland, tu ne peux pas comprendre !
- Encore cette histoire de nous qu'on a rendu ta vie impossible ?

Lily et David plissèrent les yeux. Roland sourit. Etienne soupira.

- Ce n'était pas exact. J'ai cessé de surnommer mes Pokémon parce que… les Pokémon ne méritent pas d'être assimilés aux humains. Ce serait salir mes Pokémon que de les surnommer comme des humains.
- Hypocrite.
- Hein ?
- Tu prétends avoir passé l'éponge, tu prétends avoir pardonné à maman MAIS l'humanité est sale et indigne de tes Pokémon ? Hy-po-crite !
- Roland, tu es tellement… crispant !
- Surnoms, papa ! Je veux ta promesse !

Etienne soupira.

- Très bien. Dans ce cas-là, je veux que tu fasses quelque chose en retour.
- Je crains le pire.
- Je veux que tu ne fasses plus JAMAIS aucun commentaire déplacé envers ta mère ou envers moi vis-à-vis de ce qui s'est passé il y a vingt ans.
- Ca date, cette connerie !
- Promets-moi que plus jamais tu ne remettras ça sur la table !
- Ok. Mais toi, tu surnommes tes Pokémon.
- Marché conclu.
- Marché conclu.

Les deux sortirent une Pokéball. Estelle haussa les sourcils.

- Il faut qu'on parie !! Allez hop ! Qui veut miser ?!
- Maman, tu crois vraiment que…
- 100 Pokédollars sur Roland ! sourit Malcolm.
- … 200 sur Etienne ! sourit Linda.

Colin plissa les yeux. « Wow… »

- … A toi de jouer, Kiki !
- Go, Erwan !!

Feuiloutan fit face à Capidextre. Linda était surprise d'entendre à nouveau Etienne surnommer ses Pokémon. Roland haussa les épaules.

- Je trouve ça cool de surnommer ton Pokémon Académique comme ton père.

Etienne plissa les yeux.

- … Il ne l'a jamais vu.
- …
- Il est mort juste avant que j'obtienne mon Pokémon Académique. Il n'a… jamais vu un seul de mes Pokémon.

Rachid plissa les yeux.

- Comme c'est triste…
- Vous êtes censé écouter la conversation ?!
- Nous n'avons pas d'écrans géants, je suis le seul à pouvoir tenir les comptes !
- Parce qu'évidemment nous sommes trop bêtes pour le faire nous-mêmes… soupira Etienne.

Roland regarda son père, amusé.

- … Je ne voulais absolument pas dire cela, monsieur Smirnoff !
- Contentez-vous de tenir les comptes sans faire de commentaires.
- B… Bien !

Etienne hocha la tête.

- Erwan, Coup Double !!

Capidextre sauta et fonça vers Feuiloutan.

- Canon Graine !!

Feuiloutan agita ses bras comme s'il rechargeait des fusils, et il balança deux charges, une par bras, vers Capidextre. Le Pokémon prit appui sur ses Coups Doubles comme sur un ressort et il se projeta en l'air.

- Météores !!

Capidextre fit s'abattre l'attaque vers Feuiloutan. Le singe vert sauta en arrière pour esquiver.

- Vais-je arriver à… tuer le père ?
- Ne te méprends pas, fils… Onde de Choc !!

Capidextre se posa au sol et agita ses queues pour diffuser de l'électricité autour de lui. Feuiloutan s'étonna.

- Papa, c'est bas de ta part !
- Fiston, je ne fais jamais rien de bas. Erwan, Météores.

Capidextre balança les météores qui s'électrifièrent dans le nuage statique et frappèrent Feuiloutan en pluie d'explosifs.

- Hmph…

Feuiloutan était bien touché. Capidextre ricana. Etienne sourit.

- Eh bien, eh bien.
- Géniale la… tactique. Ce qui n'explique pas… pourquoi tu appelles ton meilleur Pokémon en premier, papa ?

Etienne s'étonna.

- Tu aurais pu me faire tourner autour du pot, mais non, tu as choisi d'attaquer directement fort avec Capidextre. Tu veux écourter ce combat.
- … Tu es mon fils, c'est un combat plutôt épineux pour moi…
- Tant de sentiments pour un simple affrontement MAIS pas d'investissement sentimental envers tes Pokémon ? Donnez-moi un H ! Donnez-moi un Y ! Donnez-moi un P !
- Roland Smirnoff…
- Je suis ton fils, mais tu peux m'affronter, papa.

Etienne haussa les sourcils. Roland regardait son père, très sérieusement.

- Je… suis un imbécile.

Rachel haussa les sourcils, surprise, tout comme les gens du public.

- Je ne sais exprimer mon affection envers les gens qu'en les taquinant ou qu'en faisant de l'humour déplacé avec eux.

Denis acquiesça. Linda regardait deux des trois hommes de sa vie. David et Lily étaient intrigués par la joute. Malcolm se couvrait la bouche d'une main.

- Je crois que la pire part de ce combat c'est qu'on entend tout… soupira Trafalgar.
- Tu peux… en conclure ce que tu veux.

Etienne acquiesça.

- J'en déduis effectivement que tu es un imbécile. C'est très simple de vivre uniquement en étant sincère avec les gens.
- … et toi…
- J'ai toujours essayé d'être le plus sincère possible avec les gens que j'aimais. Je n'ai jamais eu un mot plus haut que l'autre avec ta mère ou avec ta sœur ou avec ton frère. Bon, avec toi, c'était plus difficile.

Roland acquiesça.

- Parce que justement…
- Parce que justement j'ai compris très vite que tout ça c'était des conneries.

Etienne se mordilla les lèvres.

- Ca n'est pas la faute de ta mère…
- On devrait renommer cette île « L'Île des Feux de l'Amour »… soupira Lily.
- Je pense qu'on ne peut pas comprendre… pour papa et Roland, les combats sont un moyen d'exprimer ce qu'ils ressentent.
- C'est plus complexe que ça… marmonna Malcolm.

Lily et David le regardèrent.

- Quand j'étais au tribunal, Roland s'est servi de cette occasion pour me parler sincèrement, entre quatre yeux, et récupérer mon amitié. Et là c'est pareil. Roland tient son père entre quatre yeux dans une situation où il ne peut pas fuir. Le seul inconvénient c'est que là, Etienne peut répondre à Roland.

Claire inspira.

- Eh bah Malcolm, tu n'as plus qu'à sortir un dictionnaire Smirnoff / Reste du monde !
- Ouais. Ouais, pas faux.

Roland reprit le match.

- Allez ! Fouet Lianes !!

Feuiloutan se mit à quatre pattes et étendit sa queue pour aller frapper Capidextre.

- Erwan, Acrobatie !

Le Pokémon tourna sur lui-même, repoussant la liane. Il sauta habilement vers Feuiloutan.

- Coup Double !!!

Capidextre frappa Feuiloutan d'une violente double claque. Roland haussa les sourcils.

- Machination !!

Feuiloutan se concentra.

- Trop tard ! Mitrapoing !!

Capidextre sauta vers Feuiloutan, les queues prêtes à vrombir.

- TEMPETEVERTE !!!

Feuiloutan frappa un poing rageur vers Capidextre qui fut emporté par un vortex végétal.

- Wow ! s'étonna Adam.
- Eh bé… souffla Finn.

Capidextre retomba au sol, cuit. Etienne grimaça, quelque peu défait.

- Et vlan ! Fiston : 1, Pater : 0 !
- …
- On peut aussi formuler ça sous la forme de sincérité : 1, hypocrisie : 0, mais je ne voudrais pas charrier, c'est pas mon genre.

Etienne soupira.

- Si tu espères que je réponde à tes provocations… ESTELLE !

Seviper apparut en sifflant. Roland hocha la tête.

- Tante Estelle doit être tellement contente…
- D'autant que c'est un surnom qui lui a été donné dans… la colère.

Roland pencha la tête, intrigué.

- Elle m'avait énervé parce qu'elle était gentille avec… mon beau-père que je détestais. Seviper est entrée chez nous à ce moment-là, je l'ai capturée et, fou de rage, j'ai nommé cet hideux Pokémon qui fait peur à ma grande sœur par son prénom.
- Ton beau-père… Dois-je t'ajouter un Point d'Hypocrisie ?
- La situation était différente. Cette haine était réciproque, et moi je ne te hais pas.
- Je sais ça. Je ne te hais pas complètement non plus…
- C'est dans ces moments-là que je suis heureuse que ma bouche puisse prononcer les mots « Je t'aime » sans qu'un horrible hémorroïde ne me vienne… souffla Estelle.

Etienne souffla.

- Estelle, Queue Poison !!

Seviper ricana et frappa un grand coup de queue vers Feuiloutan. Le Pokémon esquiva.

- Kiki, Acrobatie !!

Le singe fonça sur Seviper en esquivant ses multiples coups de queue.

- Roland, ta naïveté est parfois effrayante…
- Hein ?
- LANCE FLAMMES !

Seviper grilla Feuiloutan. Le Pokémon recula, brûlé et sonné.

- Voilà. Queue Poison !!

D'une vive frappe, Seviper toucha Feuiloutan au ventre. Le Pokémon se tint le ventre et s'écroula, KO. Roland baissa la tête.

- Quelle puissance… marmonna Trafalgar.
- Je me disais aussi, comment Roland a-t-il pu vous résister à ce point et perdre si facilement… marmonna Marigold.
- Ca semble évident, Etienne Smirnoff est au moins aussi fort que son fils…

Etienne regarda son fils.

- Et toi, alors, comment tu l'as eu, ce Feuiloutan ?
- J'veux pas en parler.
- Alors moi je dois me livrer à des confessions mais toi…
- Je l'ai recueilli parce que son ancienne maîtresse était une vieille dame qui voulait se laisser mourir de solitude !

Malaise dans le public. Etienne se contenta de hocher la tête.

- J'aurais dû m'appeler Oz au lieu de Smirnoff…
- Plait-il ?!
- Eh bien, ce Feuiloutan est la preuve que tu as un cœur. Ta sœur a eu Flotajou quand elle a fait un investissement judicieux qui a changé sa vie. Et ton frère a obtenu Flamajou quand il a fait confiance en l'amour.
- … et maman c'est Dorothy et toi t'es l'homme derrière le rideau ?!
- Tu sais ce que je veux dire.
- Oui, oui, je vois, Roland est un gentil garçon qui n'a aucune raison de s'énerver etc etc. Ok !
- Ah non, tu as tes raisons de t'énerver et je les respecte.
- Menteur.
- Roland, je suis ton père !
- Si c'est vrai, enlève ton casque et ta cape noire !

Roland envoya Minotaupe.

- Nout, Tunnelier !!

Le Pokémon fonça vers Seviper.

- Lance Flammes !

Seviper repoussa Minotaupe qui se rétablit sur ses pieds.

- Je sais que ce Pokémon est très puissant...
- Griffe Acier !!

Minotaupe sauta vers Seviper et allait presque le frapper…

- DRACO-QUEUE !
- Je déteste cette attaque ! grommela Roland.

Seviper frappa d'un grand coup Minotaupe qui fut repoussé dans sa Pokéball.

- Hmph…
- Eh oui fiston.
- Tactique typique du lâche : Repousser les problèmes à plus tard.
- Voyons ce que tu vas envoyer.
- Vlad !!

Absol apparut, plus en forme que jamais.

- Un très beau Pokémon. Que tu as bien entrainé qui plus est.
- Merci. C'est vrai que ça change de cette horreur que tu oses appeler Estelle.

Estelle plissa les yeux.

- Moi j'aimais bien qu'Etienne ait un Pokémon à mon nom… Je me demande pourquoi il n'a jamais nommé un de ses Pokémon Linda…

Linda regarda Estelle.

- Il m'a déjà expliqué pourquoi… parce que je suis toujours auprès de lui, donc il n'a pas besoin d'avoir un Pokémon à mon nom.
- Ok, trop de guimauve !

Roland hocha la tête.

- On y va, fonce !!

Absol chargea vers Seviper.

- Buée Noire !!

Seviper cracha une épaisse fumée noire et brune. Absol fonça dans la fumée.

- Hm !
- Coupe-Vent !

Absol s'entoura d'une tornade qui dissipa la fumée. Etienne haussa les sourcils.

- Crochet Venin !

Seviper fonça, toutes dents devant. Roland plissa les yeux.

- Une telle simplicité… indigne de toi… COUPE PSYCHO !!

Absol frappa un grand coup en arc de cercle pour éradiquer Seviper. Le Pokémon Poison fut projeté et roula, KO. Etienne haussa les sourcils.

- Eh bien, eh bien…
- Nous sommes presque aussi forts l'un que l'autre à première vue… marmonna Roland.
- Ah non, je suis plus fort que toi. J'ai l'âge et l'expérience qui jouent en ma faveur.
- Certes mais ton apogée est loin derrière toi ! Franchement ! T'étais fort à quoi… 35-40 ans, mais maintenant ? Tes Pokémon commencent à vieillir avec toi, papa ! Sérieusement !

Etienne grommela.

- Voyons ça. KENNY !

Pachirisu apparut. Roland ricana.

- Ce truc sait se battre ? J'ai toujours cru que c'était un Pokémon de compagnie… Je pensais pas que tu l'avais sérieusement entrainé !
- Me sous-estimer… maintenant, fiston, c'est toi qui fais preuve de faiblesse. Vive Attaque !

Pachirisu fonça vers Absol. Roland soupira.

- Tranche Nuit !!

Absol avança de façon saccadée, la corne prête à vrombir. Pachirisu passa sous lui.

- QUEUE DE FER !

Pachirisu donna un coup de queue retentissant qui projeta Absol en l'air. Le Pokémon retomba quelques mètres plus loin.

- Je vais t'apprendre à me craindre ! Kenny, attaque TONNERRE !

Pachirisu se concentra et envoya deux puissants éclairs vers Absol qui esquiva tout dans un bond mémorable. Roland plissa les yeux.

- Vlad, Mégacorne !

Absol retomba au sol et fonça sur Pachirisu qui contra en toute simplicité avec Queue de Fer. Etienne sourit.

- Devine qui a appris à Jennifer la technique de défense de son Altaria ?
- …
- Kenny, Tonnerre !!

L'attaque partit droit dans la tête du Pokémon Ténèbres. Roland serra les dents. Absol retomba vers lui, KO, tandis que ce #@!& d'écureuil ricanait comme un sagouin.

- … je vois, j'ai sous-estimé cette petite merde !
- Je ne l'ai pas appelé Kenny pour rien.
- … Monsieur Heine, sur la fin…

Etienne se figea.

- C'est et cela restera mon meilleur ami.
- Tu as accepté son internement sans heurts.
- Il en avait besoin, je n'avais rien à dire.

Rachel pencha la tête. Malcolm la regarda.

- Roland remue encore la merde, hein ! soupira Malcolm.
- Attends…

Roland pencha la tête vers son père.

- Rien à dire ? Ton meilleur ami se fait interner et se suicide en internement et…
- Que voulais-tu que je dise ?
- … Quand il est mort, tu étais effondré.
- Cela va de soi.
- Je m'en rappelle encore, c'était… terrible. Tu as été terrible avec moi.
- Et alors ? On a été terribles l'un avec l'autre. Tu te rappelles ?
- Ouais, ouais. Mais un détail m'échappe.
- Lequel, fils insidieux et suspicieux que tu es.
- … Tu n'as jamais été visiter Kenneth quand il était interné ?

Etienne resta impassible et répondit du tac au tac.

- Non.
- Non ?
- Non.
- Pourquoi ? C'est ton ami !
- Je n'y suis pas allé.
- Pour quelle raison ?
- Il m'avait demandé de ne plus venir le voir.
- Vraiment ?

Malcolm se demanda ce que Roland cherchait à dénicher.

- Roland, pourquoi tu me demandes ça ?
- Ca me parait juste suspect, c'est tout.
- Ca ne l'est pas, Kenny et moi, ça s'était nettement refroidi depuis… l'hôpital avec ton frère, tu te rappelles sûrement des tensions que cette situation a soulevé...
- Papa, c'est mal de mentir devant un tribunal.
- Je ne suis pas devant un tribunal et quand bien même j'y serais…

***

La porte s'ouvrit, et la tête passa.

- Tu es toujours vivant ?

L'homme sur le lit tourna la tête.

- Oh, Etienne.
- Salut, Kenny…

Le vieil homme se releva.

- Ne te donne pas cette peine… marmonna Etienne.
- Allons, si tu crois que je vais jouer les moribonds devant toi…

Etienne acquiesça.

Kenneth se leva plus ou moins.

- Tu peux…
- Marcher ? Oui, bien sûr. Bon, je ne porte pas de pantalon, mais… ça baigne.
- Je connais, ça, les blouses d'hôpitaux…
- Hm. Un peu trop, même, je suppose.
- Oui…
- Tu veux quelque chose ?
- Tu as à boire, ici ?
- Du jus de fruit, dans des bouteilles en plastique… à servir dans des gobelets en plastique.
- Je vois. Eh bien je m'en contenterais.

Kenneth se déplaça jusqu'au buffet.

- Je sais, j'ai l'air vieux.
- Tu es vieux, Kenneth, tu as plus de cinquante ans !
- Hmph… Alors… Roland est toujours avec Rachel ?
- Oui… ça a l'air de plutôt bien se passer… On se fait à l'idée, peu à peu…

Kenneth soupira.

- Du moment qu'elle va bien…

Etienne plissa les yeux.

- Je… pensais que tu lui en voulais…
- Elle m'a mis ici, forcément, mais… bon, elle a quitté ce pauvre type qu'elle ne méritait assurément pas, qu'elle se case avec Roland, David ou même Charlie, ce sera tant mieux. Ou même avec Lily, tiens.
- J'aurais pas l'air fin… marmonna Etienne.
- Et moi donc. Voilà ton multivitaminé.
- Berk. Quelle soupe. Si j'avais vingt ans de moins, je t'aurais aidé à t'échapper.
- Hm. Si j'avais eu vingt ans de moins, je me serais échappé tout seul.
- Désolé pour tout ça.
- Boh. Quelque part je l'ai mérité. J'ai été égoïste avec mon fils, ignoble avec ma fille… Je mérite ce qui m'arrive.
- Kenny, non…

Kenneth soupira, amer.

- Je pense que de toute façon, dès le départ, l'erreur que j'ai commise…

Kenneth hésita. Etienne baissa la tête.

- … c'est d'être resté mon ami tout ce temps ?
- …
- Avoue, Kenny, ta mère avait raison.
- Hors de question que j'avoue ça. Disons que… J'aurais dû penser un peu plus à moi et un peu moins à toi. Quelque part je trouve que Roland et Malcolm agencent mieux les choses que nous.

Etienne acquiesça.

- Hm. Malcolm est un brave garçon.
- Roland aussi. Il n'est pas mauvais bougre. Juste très con.

Etienne sourit. Kenneth ricana.

- Enfin. Il est un peu tard pour que je regrette mes choix, non ?
- Il est un peu tard pour nous tous. Regarde comme le temps a passé. Linus peut entrer dans le salon de Norbert et Lionel quand ils regardent un porno : Ils n'en ont plus rien à foutre et lui non plus !

Kenneth éclata de rire, ce qui le fit tousser.

- Tu crois qu'ils ont déjà…
- Sûrement.
- C'est répugnant. Que dirait sa femme !
- Du moins ils ont déjà dû faire bouillotte…
- Oui voilà… Siestes crapuleuses l'hiver !
- Exactement. Estelle vit à la maison maintenant, elle et Linda passent leurs journées à lire des magazines ou à regarder des télénovélas…
- Ça doit être passionnant, comme tu dois t'amuser !
- Du coup je suis replongé dans les fondamentaux du duel Pokémon, très intéressant…
- Ah bah…
- Et je viens te voir pour radoter…
- Hm ! On en a vécu des choses.
- Cette maudite prise d'otages…
- Ce jour funeste où Linda a perdu son bébé…
- Et m'a quitté de surcroît…
- Avant de revenir. Tu as oublié le « Avant de revenir ».
- Et que je retrouve mon demi-frère…
- Puis que vous conceviez Roland… Lily…
- Que je me dispute puis me rabiboche avec ma sœur, que je fasse fondre Cynthia et Hélio dans une autre dimension…
- C'était bien sympa, ça, on aurait dû amener une table pliante et un service à thé ce jour-là… soupira Kenneth.

Etienne soupira.

- J'avoue avoir pas mal de regrets moi aussi…
- Et moi donc, Etienne, et moi donc. Surtout te concernant. Si j'avais su, j'aurais… évité de faire certaines choses.
- Tu parles de…
- Sans aller sur ce terrain, ne serait-ce qu'adopter les enfants.
- Tu ne pouvais pas savoir ça, Kenny, voyons…
- Quand bien même.
- Kenny…
- Toute ma vie, que j'en ai conscience ou pas, j'ai fait des erreurs. Tout le temps.
- Mais non.
- Mais si. J'ai renoncé à Linda parce que je croyais plus en notre amitié à nous deux qu'en notre amour à elle et à moi.
- Votre amour ?
- On avait une vraie attirance l'un pour l'autre ! Tu crois qu'on a fait ça pendant ton coma sur un coup de tête ?
- Oui, bon, ça va, trop de détails… soupira Etienne.

Kenneth regarda Etienne.

- Tu m'en veux ?
- Non.
- Tu m'en as voulu ?
- … un centième de seconde.
- Je ne te crois pas.
- Kenny, sérieusement. J'ai eu… un instant de fureur. Mais j'étais dans mon lit, épuisé. Si la situation avait été autre… j'aurais été moins gentil, mais disons que… voilà.

Kenneth acquiesça.

- Tu sais quelle a été ma première pensée, en fait ?

Kenneth releva la tête vers Etienne qui était songeur.

- Hm ?
- … « Ils n'ont même pas pris de douche entre le moment où ça s'est passé et maintenant. Ils ont encore les odeurs et les sensations de ce qui s'est passé. Et les voilà, là, devant moi. »

Kenneth se mordilla les lèvres.

- Et ça… ça, ça m'a vraiment… démoli.
- … je suppose que je ne peux pas m'excuser de nouveau.
- Nan, nan. L'eau a coulé sous les ponts. Ce serait… stérile que je t'en veuille. Tu as assez payé.

Kenneth acquiesça.

- Merci de ton… indulgence.
- C'est juste ma réaction naturelle, je ne vais pas me mettre en colère pour un truc qui date d'il y a presque vingt ans.
- Seize.

Etienne regarda Kenneth qui grimaça.

- … enfin je pense que ça fait seize ans.
- Ca fait seize ans, exactement, oui… marmonna Etienne.

Etienne lança un regard suspicieux à Kenneth qui semblait gêné.

- … un souci ? demanda Etienne.
- Là ? Rien. Je voudrais juste…

Kenneth n'osa pas formuler. Etienne vit son regard frustré et comprit.

- Tu ne peux pas revenir en arrière.
- C'est pas ça, Etienne. Là je constate que ma vie est un foirage complet et je voudrais juste en finir.
- Non…
- Si, Etienne. Depuis que je suis là, j'y pense.
- Kenneth, tu as une famille !
- Avec laquelle j'ai encore plus tout foiré que toi avec la tienne, et pourtant bonjour les cas que tu traines, ne serait-ce que Roland !!

Etienne regarda son vieil ami en train de pleurnicher.

- Ma femme est folle, ma fille me déteste et mon fils… est un lâche et un crétin fini qui ne sait pas pisser debout sans qu'on la lui tienne !
- … Métaphore Rolandienne, s'il en est…
- Je voudrais mettre fin à toute cette putain d'amertume, Etienne ! Tu m'entends ?!!

Etienne serra les dents.

- Mettre fin à ce sentiment que tout serait mieux sans moi ! Je voudrais en finir, s'il te plait, Etienne…
- Euh, attends, là…

Etienne déglutit et reprit sa contenance.

- … implicitement tu me demandes de t'aider ?!
- …

Etienne écarquilla les yeux. Kenneth fuit son regard.

- Je sais que…
- Kenneth, c'est inacceptable. Je refuse.
- …
- … Kenny, non ! Tu… Tu te débrouilleras tout seul !
- … Il faut que j'aille aux toilettes… J'appelle l'infirmière… Ne reviens pas tant que tu ne seras pas résolu à m'aider.
- Je ne reviendrais pas parce que tu vas sortir d'ici.

Kenneth pressa le bouton de l'appel, l'air d'être complètement en souffrance.

- R… Regarde-moi, Etienne !!

Etienne regarda Kenneth qui forçait pour appuyer sur un simple bouton. On aurait dit un vieux tas de merde.

- Regarde-moi, Etienne ! Tu serais à ma place, tu ferais quoi !

L'infirmière arriva.

- Eh bah alors, monsieur Heine ! On doit aller faire son popo ?

Etienne serra les dents, affolé, voyant Kenneth se faire mener aux toilettes.

- On va pousser bien gentiment d'accord ?

Etienne plissa les yeux. La violente brûlure le saisit au ventre quand il réalisa jusqu'où il était prêt à aller lui-même devant cette vision d'horreur absolue.

« Ne fais pas ça… »

Etienne se mordilla les lèvres. Fait étrange : Il pensa à la chanson « Russians » de Sting qui n'avait AUCUN rapport avec la situation, juste qu'il y pensa en même temps qu'il ruminait cet alarmant dilemme moral, cette question qu'il ne DEVAIT PAS se poser mais qu'il se posait quand même.

POURQUOI ?

MAIS PARCE QUE !

Il y avait un point fondamental dans la réception de cette demande. Etienne avait un défaut intérieur, tel une horloge, qui lui disait de tout ramener à lui. « Et moi, si j'étais dans telle situation, est-ce que ? ». Cet état d'esprit inique était en réalité guidé par son état d'esprit de professeur. Il devait bien rationnaliser les choses en passant par lui.

Et surtout la vision de Kenneth ainsi…

… se superposait peu à peu à toutes les images de Kenneth enfant.

Insupportable pour Etienne. Cette idée que celui qu'il considérait comme son frère se retrouve dans une situation aussi déplorable.

« C'est la dernière chose qu'il te demande… »
« NON ! »
« C'est trop ignoble, Etienne, tu ne peux pas… »
« C'est ton ami, c'est la dernière chose qu'il souhaite, tu peux faire ça pour lui »
« Arrête Etienne, voyons, ça va trop loin ! »
« Pour toi, il le ferait. »
« Ça restera entre toi et le Diable. »

Etienne se mordilla les lèvres et ouvrit un des tiroirs de la commode. Il défit la ceinture de son pantalon et la glissa entre la paroi du tiroir et les chaussettes sans élastiques.

« Pourvu qu'il ne la trouve pas. C'est juste… au cas où. Mais les infirmières la trouveront bien, non ? Hein ? Elles jetteront ça… »

Etienne était bien crédule. Il était de ces gens qui pensaient « Je fais ça, mais après tout, ça ne marchera pas donc je le fais pour la forme mais ça ne se produira pas, pas vrai ? »

Un peu le genre de réflexion qu'on se fait la première fois qu'on allume un bâton de dynamite, voyez. On a du mal à croire que ce petit truc va faire péter un rocher. C'est quand ça arrive qu'on est vraiment scié.

Etienne ferma le tiroir.

« Ou alors… tu viens juste de laisser à ton meilleur ami la chance de sa vie de se foutre en l'air. Pourvu qu'il ne le fasse pas… pas avec ça ! »

Etienne souffla.

- Eh bien… à plus tard, Kenny !
- Hm…

Etienne sortit, foudroyé par ce qu'il venait de faire.

***

Et pour cause.

- Monsieur Heine, c'est aujourd'hui que vos enfants viennent vous chercher.

Kenneth se releva, faisant des efforts surhumains.

Certains jours, il se dit qu'il aurait mieux fait de mourir sous ces coups de poignards. Il était vraiment trop diminué. Comment annoncer à son fils et à sa fille qu'il ne peut même plus aller seul aux toilettes ? Qu'il doit surveiller ses selles parce que parfois il y a du sang ? Que son bras gauche se fige parfois ? Qu'il doit avaler des tranquillisants pour ne pas avoir de convulsions la nuit ? Qu'il a encore des médicaments à prendre matin midi et soir ?

Qu'il est totalement dépendant y compris pour s'habiller ? Qu'il peut à peine manger seul ?

Il chercha à s'habiller le mieux possible. Tant qu'à revoir des enfants…

Il trouva alors la ceinture d'Etienne. Comme il ne faisait pas ses affaires lui-même d'habitude, il ne l'avait pas trouvée depuis tout ce temps, depuis quelques mois, quand Etienne était passé.

« Ce bon vieil Etienne… »

Kenneth chercha à prendre la ceinture, mais cette bon dieu de sciatique quasiment permanente le reprit.

- Bor… del…

Il se tint le dos qu'il avait d'engourdi, de courbaturé et de très endolori. Certains muscles s'étaient très mal régénérés, et comme Kenneth n'avait pas très bien supporté la rééducation…

Depuis le début, de toute façon, il fait tout pour faire croire qu'il va bien, ce afin de se le faire croire à lui-même.

Et cette ceinture…

« … J'aurais préféré la découvrir avant mais bon… »

Kenneth prépara sa petite pendaison, un moment particulièrement intime.

« La première fois, Roland m'en avait empêché, mais j'avoue qu'effectivement je n'avais pas de bonne raison… »

Kenneth fit coulisser la ceinture.

« mais cette fois, c'est ça ou être un boulet à vie pour Malcolm et Rachel… »

Kenneth se mit sur la chaise.

« Et ça c'est hors de question. »

Kenneth plissa les yeux et haussa les sourcils.

« Oh ! Suis-je bête ! »

Il alla ouvrir la fenêtre pour que ses Pokémon puissent sortir.

« Manquerait plus que ça, bloqués avec mon cadavre… »

Kenneth souffla et alla se remettre en place.

« Mes dernières volontés sont chez le notaire, tout va bien… Etienne et Linda seront déçus, mais ça fera un poids en moins sur leurs consciences… je suppose. »

Kenneth se mordilla les lèvres.

« Je suis sûr qu'en fait, il m'en voulait toujours. »

Kenneth rumina cette pensée et sauta de la chaise.


***

- … je te dirais que NON, je ne suis pas allé voir Kenneth. Il ne voulait pas me voir, nous étions en de très mauvais termes, je te l'ai dit mille fois.
- … C'est triste… marmonna Roland.
- A qui le dis-tu, mais c'était la volonté de Kenneth, et si… mes prises de positions à son égard ont pu apaiser ses derniers instants, eh bien… c'est très bien.
- Tu te réjouis du fait que…
- POURRAIS-TU CESSER DE TOUT ANALYSER COMME SI J'ETAIS LE BON DIEU DE SET D'ATTAQUES D'UN PUTAIN DE CIZAYOX ???

Roland se recroquevilla. Rachid s'était caché sur les marches du stade, apeuré. Dans les gradins où les gens s'étaient installés, la peur régnait.

- … ça va, papa, calme-toi…
- C'était mon MEILLEUR AMI ! Tu penses que ça me fait plaisir de remuer ça ?
- Je… je sais, mais…
- NON, ROLAND ! Tout comme ces cons de juifs feraient mieux d'oublier la seconde guerre mondiale, tout comme ces abrutis de noirs devraient arrêter avec l'esclavage… Penser aux choses, c'est bien, il faut retenir, le passé c'est important mais SEULEMENT les bons moments ! Vos naissances à toi, Lily et David, ça, ce sont des choses que je retiendrais TOUTE MA VIE ! Mais des choses comme les morts injustes et affreuses de Kenneth, Jonathan ou Linus, ce sont des choses que je laisse derrière moi ! Et avant que tu ne demandes comme le sale petit connard que tu es : OUI, CA INCLUT CE QUI S'EST PASSE ENTRE KENNETH ET TA MERE !

Assemblée abasourdie. Richard soupira.

- Ce matin, j'étais de bonne humeur. Ce matin…

Roland acquiesça et envoya Minotaupe.

- C'est le moment de casser de l'écureuil !! TUNNELIER !

Minotaupe sous sa forme de vrille chargea Pachirisu qui esquiva en ricanant. Roland commença à s'énerver. Etienne plissa les yeux. « Je ne peux pas le contrer aussi directement sous cette forme et avec un tel Pokémon… »

Minotaupe frappa Pachirisu. Roland sourit, extatique.

- DANS TA FACE, SALETE D'ECUREUIL !!!
- Inutile d'être insultant…
- Ce Pokémon est super crispant !

Pachirisu retomba alors que Minotaupe se remit dans son état normal.

« Bon ! »
- Kenny, attaque…
- GNAAAAAAAAAAAH ! TRANCHE !!!

Minotaupe colla une volée de beignes dans la tronche de Pachirisu. Etienne plissa les yeux, voyant que Pachirisu faisait bien ce qu'il voulait qu'il fasse.

- Roland !
- Désolé je suis super véner, ton Pokémon se fout de ma gueule !!

Pachirisu souriait en effet tout en recevant les baffes de Minotaupe.

- Vive Attaque, Kenny !

Le Pokémon recula en ricanant. Roland devint rouge et une fumerolle noire satanique s'éleva du dessus de sa tête.

- NOUT, FOUS-LUI SA MERE !!! TRANCHE !

Minotaupe sauta vers Pachirisu.

Bien mal lui en prit.

- Nœud d'Herbe !

Pachirisu, dans un mouvement agile, tendit un câble vert là où il aurait dû se trouver. Minotaupe trébucha et s'écroula lourdement au sol, KO.

- AAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! COMMENT J'AI TROP LA RAAAAAAAGE !!!
- Quand tu frappais à coups de Tranche, Pachirisu en profitait pour donner des coups de Croc Fatal ce qui a affaibli Minotaupe et a conduit à ta défaite.
- … C'est de la triche !!
- Cela s'appelle le talent. C'est ce que tu dirais, j'imagine, si tu étais à ma place.

Rachel sourit, amusée par ce match. David lui tapota l'épaule.

- Hm ?
- Ca va ?
- Oui David, ne t'en fais pas.
- Si t'as besoin…
- Je sais que je peux venir te parler, David, rassure-toi. Merci.

David sourit. Rachel se redirigea vers le match.

- Tu n'as plus que trois Pokémon, Roland.
- Niah niah niah ! Très drôle papa ! Buck !!

Kapoera sortit de sa Pokéball. Etienne plissa les yeux.

- Kenny, Vive Attaque !
- MACH PUNCH !

Au moment où Pachirisu fonçait, Kapoera s'interposa immédiatement.

- Papa, tu vas vite apprendre à qui tu parles ! MAWASHI GERI !

Kapoera tournoya et délivra un puissant coup de pied à Pachirisu qui fut projeté au sol.

- Oups…
- CLOSE COMBAT !

Kapoera retomba sur Pachirisu et le frappa de multiples coups. Etienne haussa les sourcils.

- Inutile d'être agressif.
- Si ! Tu m'énerves !
- C'est toujours aussi inutile…
- Appelle le Pokémon suivant, qu'on en reparle !

Etienne rappela Pachirisu.

- Bon. Debra !!

Flagadoss apparut. Roland s'étonna.

- Flagadoss, Debra, sérieux ?
- C'était le nom de notre gouvernante, à moi et à ta tante.
- Pourquoi nous on n'a pas eu de gouvernante ? Ça aurait rendu les choses plus simples !
- … C'est Linda qui ne voulait pas.

Linda plissa les yeux.

- Etienne m'en parlait comme d'un truc super mais je ne pouvais pas comprendre le plaisir qu'une mère pouvait avoir à laisser ses enfants à une autre femme ! Et surtout, hors de question que je laisse David aux mains d'une inconnue !

David frissonna devant la possessivité de sa mère.

- Mais moi et Roland ça n'aurait pas été grave… marmonna Lily.
- Tu SAIS ce que je veux dire ! souffla Linda.

Denis se mordilla les lèvres et tapota le dos de David.

- T'en fais pas, demain ou après-demain au plus tard, on est à l'appart.
- Youpi… geignit David, impatient.

Etienne fronça les sourcils.

- Debra, Hydroqueue !!

Flagadoss fonça sur Kapoera et frappa le Pokémon combat d'un grand coup de queue. Kapoera esquiva au dernier moment.

« C'est du bluff, avec ses attaques psy il pourrait me mettre dans la mouise… Il veut que je change de Pokémon. Il sait qu'il peut battre Kapoera quand il veut, il veut que j'amène Tartard ou Phyllali sur le terrain… »

Roland fronça les sourcils.

« Je sais qu'il pense comme moi. Il pense exactement comme moi, on a le même mode de pensée. Sauf qu'il est plus relax parce qu'il est vieux. Mais c'est mon père et je sais aussi comment il pense… »

- Debra, Psykoud'boule !

Flagadoss chargea tête la première son adversaire. Roland semblait surpris. « Il s'en tient aux attaques physiques… parce qu'il a peur de ma défense spéciale ?! »

Kapoera se prit délibérément l'attaque de Flagadoss.

- Buck, Riposte !

Kapoera balança Flagadoss ad patres. Le Pokémon Eau retomba lourdement. Etienne plissa les yeux. « Pourquoi ne change-t-il pas ? Le désavantage des types n'est pas assez flagrant ?! Il vient d'utiliser Riposte donc quelque chose me dit qu'il cherche les moyens les plus efficaces et les plus extrêmes de m'infliger des dommages… »

Etienne regarda Roland.

« Ton excès de fierté va causer ta défaite. »

- Debra, PSYKO !

Flagadoss leva les bras, l'air heureuse et épanouie.

- Je déteste ce Pokémon inexpressif. Autant avoir un Staross. Onde Vide !

Kapoera se mit sur la tête et créa une puissante tornade grâce à laquelle il contra Psyko. Etienne s'étonna franchement.

- … quoi ?!
- Lame de Roc !!

Kapoera tourna de plus en plus vite et balança de petits rochers aiguisés à une vitesse folle. Impossible pour Flagadoss de les arrêter ou de les contrer avec Psyko.

- … Debra, Abri !
- RUSE !

Kapoera cessa sa Lame de Roc et frappa Flagadoss d'un très rapide coup de pied. Etienne fronça les sourcils.

- C'est aberrant que tu ne veuilles pas changer de Pokémon ! N'importe qui dans ta situation l'aurait fait !
« Oui… » songea Charlie.
« Clairement, ça n'a pas de sens de garder un Pokémon Combat face à un type Psy… » songea Denis.
« Roland Smirnoff aime à défier les conventions à la vie comme au combat… » songea Trafalgar.
« Quelle importance, tant qu'il cogne sans discontinuer… » songea Max.

Roland regarda son père.

- Pourquoi toi, tu ne changes pas de Pokémon ? De toute évidence, ça fait trop longtemps que cette grosse balourde ne s'est pas battue.
- … je ne te permets pas…
- D'insulter tes Pokémon ? Oh pardon. Grosse vache incapable de se déplacer correctement, immonde truie, honte suprême des Pokémon, regarde-toi, gros sac à patates impotent !
- ………. NON MAIS….
- Toi, change de Pokémon ! Regarde-moi ce truc !!
- … Change donc, Roland, tu ne tiendras pas le choc !
- On parie ?!

Estelle bâilla. David pencha la tête sur le côté. Charlie plissa les yeux, intrigué par cette dispute.

- Roland ça vaut mieux si tu changes !
- Non, toi, change !
- Je ne changerais pas !
- Alors moi non plus ! Reviens, Buck !

Kapoera fut rappelé. Etienne hocha la tête.

- Bon !
- C'est juste pour en finir plus vite, t'es tellement têtu !
- … C'est l'hôpital qui se fout de la charité… soupira Lily.
- Flore !

Etienne sourit alors que Phyllali apparaissait sur le terrain.

- Laser Glace !!

Flagadoss se baissa et cracha un rayon glacé.

- Feuillemagik !

Phyllali déploya la sphère de feuilles que le rayon givrant de Flagadoss perça. Phyllali avait toutefois profité des feuilles pour esquiver.

- Lame Feuille !

Phyllali allait abattre sa queue en sabre sur Flagadoss. Le Pokémon Eau se mit à quatre pattes, la queue vers le ciel.

- Hydroqueue !!

L'attaque créa un tourbillon d'eau à la pression très forte, ce qui éloigna Phyllali qui se retrouva derrière Flagadoss.

- Hm ! Laser Glace, Debra !!

Flagadoss n'eut même pas à se retourner, c'est le coquillage qui balança l'attaque dans une portée digne d'un stroboscope. Phyllali tenta d'esquiver mais une de ses pattes fut touchée.

- Flore !
- Allez ! Psyko !

Flagadoss se retourna et leva les bras. C'était sans compter sur la vitesse de Phyllali qui avait déjà pourfendu son adversaire de part en part.

- Debra !
- GIGA SANGSUE !!

Phyllali aspira la vie hors de Flagadoss. Le Pokémon s'effondra. Roland souffla.

- Eh bah putain ! Papa, tu n'as plus que deux Pokémon !
- Je sais !
« Et moi dans tout ça, je ne sers à rien… » songea Rachid.

Etienne souffla.

- Timothy !

Scarhino apparut. Roland hocha la tête.

- Comme l'oncle Timothy. Bon.
- A une époque, il était en fauteuil, j'ai jugé bon d'appeler un Pokémon par son nom pour lui communiquer sa force.

Roland hocha la tête.

- Donc tu penses que les Pokémon sont bénéfiques pour les humains.
- Oui.
- Mais tu estimes à l'inverse que les humains ne sont pas bénéfiques pour les Pokémon.
- C'est une question très compliquée…
- Je ne parle pas de manière générale, je parle pour toi.
- Je pense que les Pokémon ne méritent pas d'être mis en relation avec les humains.
- Evidemment, papa, c'est illégal, puni par la loi et franchement dégueulasse !
- ………………

David, Lily, Linda, Kate et Colin se cachèrent. Estelle était morte de rire.

- Papa, sérieusement, ce refus de surnommer tes Pokémon, ça veut dire quoi ?
- …
- J'ai bien compris que c'était une prise de position personnelle, vis-à-vis de ce qui s'était passé… mais…
- Mégacorne !

Scarhino fonça vers Phyllali. Roland plissa les yeux. Le Pokémon plante sauta pour esquiver son adversaire.

« Je peux le battre. Si je place Aeropique, je le bute ! »

- Feuillemagik !

Phyllali s'entoura de feuilles et effectua un salto aérien avec encore plus de feuilles autour de lui.

- Tim !

Scarhino fit un puissant bond et écharpa Phyllali qu'il projeta hors de la sphère de feuilles. Roland et les gens en tribune écarquillèrent les yeux.

- Woooow ! s'étonna Malcolm.
- On voit tout de suite qui il faut pas faire chier ici ! souffla Charlie.

Phyllali était encore debout. « Merci ta défense merveilleuse… »

- Attaque Aeropique !! « Au pire je peux risquer un ex aequo… »

Phyllali fonça vers Scarhino. Etienne haussa un sourcil.

- Vraiment, fils ?!
- Hein ?
- Timothy, Frappe Atlas !!

Scarhino attrapa Phyllali et le balança au sol.

- Et Mégacorne pour achever !
- Non…

Scarhino fonça comme un missile pour chasser Phyllali de la liste des Pokémon intacts. Roland grimaça et rappela son Pokémon.

- Ca va se payer !
- Je n'attends que ça.

Norbert soupira.

- Quel dommage qu'ils soient père et fils…

Lionel regarda Norbert, étonné.

- … parce que tu voudrais les voir…
- Ça se voit qu'ils sont stressés l'un par l'autre, ça affecte leur manière de se battre, leurs Pokémon ressentent ce stress et résistent forcément moins bien.
- Oh. Oui. T'as raison.
- Lionel, ne me traite plus jamais d'esprit mal placé !
- Oui Norbert.
- BUCK !

Retour de Kapoera sur le terrain.

- Pokémon Combat contre Pokémon Combat, ça va mal finir… marmonna Etienne.
- J'en sais quelque chose… marmonna Rachel.
- Buck, Gyroballe !

Kapoera tournoya alors que sur un de ses pieds se formait une sphère métallique. Le Pokémon Combat fonça vers Scarhino.

- Casse Briques !

Scarhino repoussa la Gyroballe.

- Lame de Roc !

Kapoera tournoya plus vite encore et balança les rochers vers Scarhino qui contra une fois de plus de la même manière.

- Pas de bol, fiston.
- … CLOSE COMBAT !

Kapoera sauta vers Scarhino. Etienne sourit.

- Timothy, CONTRE !

Scarhino stoppa Kapoera dans un mouvement très simple. Roland haussa les sourcils.

- Hmph…
- Tu es trop impétueux, trop fougueux…
- Et toi t'es un vieux crouton ! Mawashi Geri !

Kapoera repoussa Scarhino d'un coup de pied rotatif.

- Aeropique !

Scarhino fonça vers Kapoera. Roland plissa les yeux.

- Le fameux coup d'Aeropique ! Hmph ! Prépare-toi à SOUFFRIR ! Tour Rapide !

Kapoera esquiva l'attaque Aeropique et se retrouva derrière Scarhino.

- Yohoho ! TRIPLE PIED !

Kapoera frappa Scarhino par derrière, puis par devant et enfin par en dessous, de façon ultrarapide.

- Hmph…
- Eh oui papa. Tu la sens venir, ta défaite… Lame de Roc !!

Kapoera tournoya sous Scarhino et balança une nuée de pics rocheux.

- Mégacorne !!

Scarhino fonça vers Kapoera comme une torpille.

- Close Combat, Buck !!

Les deux Pokémon entrèrent en collision, créant une explosion.

- Ouarps !! geignit Etienne.
- Oula… souffla Roland.

Lorsque la poussière se dissipa, les deux Pokémon étaient KO.

- Quoi ?! s'étonna Roland.
- Hmph…

Rachid regarda les deux concurrents.

- Il nous reste un Pokémon chacun… signala Etienne.
- Ca me tue qu'on soit de force quasiment égale…
- Mathématiquement en fait, ça se tient… admit Malcolm.

Claire le regarda.

- Bah, Roland est en pleine montée en puissance mais pas à son apogée. Etienne est en plein déclin mais il a déjà vécu sa grande apogée. Sur un graphique, ils seraient alignés, mais de deux côtés opposés d'une courbe.

Claire hocha la tête.

- Clairement, je ne t'ai pas épousé pour les maths !
- Qui le ferait… les maths c'est chiant ! soupira Yann.

Roland regarda son père.

- Tu vas vraiment continuer à surnommer tes Pokémon après ça ?
- Bien sûr. Tu vas vraiment faire table rase sur ce qui s'est passé après ça ?
- Oui.
- Bon. Alors. Pourquoi ce duel n'est-il pas plus sain ?
- C'est-à-dire ?
- Tu ne vas pas me dire que tu t'es battu à fond, Roland ?

Roland grimaça.

- Si…
- Tu veux dire que tu es aussi bagarreur là que tu l'étais pour le match avec Trafalgar ?
- … peut-être pas, parce que tu es mon père…
- Donc malgré tes griefs, tu as quand même des difficultés à m'affronter.
- …
- Tu nous détestais vraiment quand tu étais jeune ? Moi, ta mère… notre famille quoi ?
- … un peu. J'étais pas à l'aise quoi. C'est dur de grandir dans un environnement où tout le monde est hypocrite.
- Où tout le monde temporise une situation qu'il ne faut pas inutilement ramener sur la table, nuance.
- Parfois, il vaut peut-être mieux être sincère une fois pour toute plutôt que d'être hypocrite toute sa vie, papa.

Etienne sourit.

- Tu me traites d'hypocrite et tu te fais le chantre de la sincérité…

Etienne ricana carrément. Puis il rit à gorge déployée, ce qui étonna son fils.

- Fiston, si tu détestais tant ta famille, il fallait te casser de la maison dès que tu aurais pu !
- … C'est ce que j'ai fait !
- A VINGT ANS ! Tu as mis 11 ANS à te barrer !

Linda était sciée. Estelle sourit.

- Eh bah voilà. Enfin, ils se parlent sincèrement !
- Oh mon Dieu, j'ai peur que ça déchire notre famille ! geignit Linda.
- Il en faudrait plus, Linda, je t'assure. Regarde ce qui n'a pas pu vous séparer toi et Etienne !

Linda acquiesça. Roland était sidéré.

- Mais euh…
- Tu prétends que je suis hypocrite, fiston ! Regarde toi !
- …
- Tu nous détestais, moi et ta mère, mais tu es resté 11 ANS AVEC NOUS ! Tu es intelligent, débrouillard, tu pourrais déplacer des montagnes, MAIS tu es resté avec tes affreux parents jusqu'à ta majorité estudiantine !

Roland se mordilla les lèvres.

- Nous, on pouvait pas te virer ! Tu es notre fils ! C'était notre rôle de parents de t'élever ! De subvenir à tes besoins ! On n'a rien fait sous la contrainte ! Mais toi ? Tu aurais pu aller vivre chez Charlie et Léopold !
- AH NON !

Roland, Charlie et Léopold avaient crié ça en même temps.

- Etienne, et les droits de l'homme alors ?! grommela Charlie.
- Ou alors chez ta tante !

Roland se mordilla les lèvres.

- Ah, non, il y avait John. Et Colin. Et Kate. Trop de gens insupportables. Chez les Winchester ? Le vieux Linus t'aurait trop fait la morale. Chez les Finsbury ? Tu aurais eu l'impression de les embêter. Chez les Heine ? No comment ! Bref tu étais un peu coincé à la maison.

Roland serra les dents.

- Ou alors c'est que quelque part, tu nous aimais, mais tu n'osais pas le dire.
- ... vous êtes ma famille, je pouvais pas…
- Mais tu avais des occasions. Je suis sûr que tu y as pensé.
- … pas vraiment.

Roland baissa la tête.

- J'espérais… j'espérais que quelque part, vous comprendriez enfin que je voulais simplement que vous vous excusiez et que vous ayez toi et maman une conversation…
- Tu ne peux pas régenter ce genre de choses, Roland ! Tu voulais quoi, que je tue ta mère ?
- …

Malcolm hocha la tête, certain que oui.

- Que je quitte la maison en vous laissant seuls, sans assumer mon devoir de père, ou alors en le faisant à distance comme un gros lâche ?!

Roland regarda son père.

- Les choses, Roland, ne sont pas aussi SIMPLES. J'ai ta mère et je vous ai tous les trois. Je ne peux pas divorcer d'avec ta mère. C'est impossible. Notre mariage est construit sur des bases tellement profondes dans nos vies qu'il est absolument impossible qu'on se sépare.
- Et le match alors ?… marmonna Richard.
- Chuuuuuuut ! grommela Nathalie.

Roland baissa la tête.

- Alors la situation n'était peut-être pas idéale, mais c'est la meilleure qu'on ait pu mettre en place. Tu en as souffert, et je suis sûr que David et Lily en ont souffert aussi…

Les deux serraient les mains de leurs compagnons respectifs, émus par ce discours.

- … mais rester avec ta mère est le plus beau compromis que j'ai jamais fait dans toute ma vie. Tu comprendras ça quand tu seras dans une situation similaire avec Rachel – Dieu t'en préserve – mais si jamais un jour cela advenait, tu ferais forcément un choix délicat ne serait-ce qu'à cause de votre fils.

Roland se mordilla les lèvres.

- Papa, tu te méprends. Je ne vous en voulais pas parce que vous étiez ensemble, je vous en voulais parce que j'avais le sentiment que rien n'était réglé. Que vous aviez posé un garrot et qu'il menaçait d'éclater à tout moment. Vous étiez là à faire comme si tout était normal, mais en fait rien ne l'était. Les diners avec les Heine étaient tellement… insupportables !!

Judith hocha la tête assez doucement pour que personne ne s'en aperçoive.

- Ce climat était délétère, c'était insupportable ! J'étouffais, moi, quand on faisait des dimanche après-midi avec John, Norbert, Lionel, Linus et Kenneth. Vous aviez l'air de jouer des rôles, de parler de tout sauf de ce qui fâchait ! Personne n'était sincère ! Il n'y avait pas un mot honnête !

Norbert regarda Lionel et les deux regardèrent à nouveau le terrain.

- De ton point de vue à toi, et d'un point de vue familial, la situation était presque acceptable… mais ça n'aurait été idéal que si on avait été tous seuls, sans les autres autour ! Vous étiez tellement proches que du coup c'est comme si tout le monde avait été concerné d'un seul coup… Et comme vous continuiez à revoir tout le monde, bah... C'est comme j'ai dit à Malcolm pendant son procès ! Avant ça, vous étiez normaux, après… c'était plus pareil pour personne ! Pourquoi ? Parce que la situation avait été laissée dans le flou.

Etienne hocha la tête.

- En ce cas, ne me traite pas d'hypocrite, seulement d'égoïste.
- Et toi cesse de me traiter comme un ennemi, accepte que je puisse aussi avoir morflé.
- Tu n'es pas un ennemi, tu es plus fragile que ton frère et ta sœur, c'est tout.
- … traite-moi de bébé aussi !
- Pas un bébé, non… Une petite fleur toute fragile et innocente !
- Papaaaaaaaa !!

Père et fils sourirent.

A l'étonnement du reste de leur famille.

- OH-MON-DIEU ! formula Estelle.
- Mes deux hommes ! sourit Linda.
- Sors-moi l'appareil photo, Finn, putain !!!
- … mais euh…
- Je devrais être attendri mais j'arrive pas à y croire en fait… Kate, tu as de l'eau bénite ? demanda David.
- Nan, nan, mais… crois-moi, j'en voudrais bien ! s'étonna Kate.
- Moi perso, j'ai fait un vœu ! sourit Colin.

Roland prit une Pokéball.

- Prêt ?
- Prêt, fiston.
- Newton !!

Tartard sortit de sa Pokéball et fit quelques échauffements.

- SHERMAN !

Aligatueur sortit de sa Pokéball dans un retentissant cri sauvage. Roland plissa les yeux.

- Je n'en attendais pas moins !
- Et moi donc, face à ton Pokémon académique…
- Faut-il qu'on vous ouvre le bassin ? demanda Rachid.
- Non, ça ira… marmonna Roland.
- On va se débrouiller… acquiesça Etienne.
- C'est toi le plus rapide, papa.
- Hm ! Surpuissance !

Aligatueur fonça vers Tartard.

- Projection !

Tartard reçut Aligatueur et le balança derrière lui. Le Pokémon Crocodilien ne chuta pas mais se rétablit au contraire sur ses pattes.

- Sherman, Aqua-Jet !

Aligatueur fonça vers Tartard. « Cette fois la Projection ne marchera pas… »

Tartard choisit de recevoir l'attaque. Aligatueur percuta le Pokémon. Etienne plissa les yeux.

- Je sais que tu n'as pas Absorb'Eau !
- … Tu t'en rappelles ?! Oups…
- CASCADE !

Aligatueur frappa Tartard et le projeta dans les airs.

- Et Mania !

Aligatueur saisit Tartard aux bras et l'écrasa ventre à terre. Roland grinça des dents.

- Eh oui, fiston, cette fois, j'y vais à fond.
- Oh papa, enfin tu fais comme je l'ai toujours voulu !
- …
- … oui, ne t'en fais pas j'ai conscience d'avoir dit une horreur ! FORCE !

Tartard se ressaisit et souleva Aligatueur qui recula.

- Allez ! Dynamopoing !!

Tartard tenta de frapper Aligatueur qui recula pour esquiver.

- Dracogriffe !!

Aligatueur tenta de frapper Tartard mais le Pokémon Têtard esquiva lui aussi.

- Tu me prends pour un débutant ?
- Et toi donc ! grommela faussement Etienne.
- Ton Pokémon est trop malhabile pour Tartard !
- A l'inverse tu es trop sûr de toi, ça pourrait te jouer des tours !
- Tu vas voir ! Dynamopoing à nouveau !

Tartard fit tournoyer son bras et frappa Aligatueur qui se prit le coup mais chopa Tartard en retour.

- Dracogriffe !!!

Aligatueur saisit Tartard et le projeta au sol, l'écrasant dans le sable du terrain.

- Et merde ! Force, Newton !!

Tartard appuya ses mains au sol et balança Aligatueur en arrière.

- C'est parti ! Psyko !!

Tartard joua les médiums et retint Aligatueur à distance.

- Intéressant…
- Oui j'ai ajouté cette attaque à mon arsenal il y a longtemps.
- Je vois ça. C'est… une bonne idée !
- Merci. Je trouve intéressant que tu aies doté Aligatueur d'Aqua-Jet, c'est original.
- Il faut bien que je pallie sa maladresse.

Pendant ce temps, le gradin était stupéfait. « Ils parlent sans s'engueuler ?!! »

- Bon, j'arrête de faire comme si ta Psyko m'embêtait…
- Eh !!!
- Danse Draco !

Aligatueur regagna sa liberté de mouvement et se dégagea de la Psyko.

- … Okaaaaaaay…
- Aqua Jet !!

Aligatueur fonça vers Tartard et s'arrêta au-dessus de lui.

- Hydroqueue !!

Aligatueur s'apprêtait à coller une raclée à Tartard. Roland fronça les sourcils.

- Ton règne de terreur s'arrête ici, Dark Vador !
- Je n'en suis pas si sûr, Luke. Et prends garde à ce que ta prétention ne te mène pas du côté blanc de la Pokéball ! admit Etienne.
- Newton, Vibraqua !

Tartard créa un courant marin qui dévia Aligatueur de sa trajectoire et fit échouer son Hydroqueue.

- Hmph… Belle maîtrise…
- C'est pas fini ! Newton, attaque Exploforce !

Tartard prépara la sphère entre ses mains et la lança vers Aligatueur.

- … cette attaque est d'une lenteur…
- Je sais !

Aligatueur la brisa d'une Dracogriffe.

- Attaque Casca…
- Exploforce !

Tartard créa à nouveau une sphère sous les yeux intrigués d'Etienne.

- Et Casse Briques !

Tartard donna de l'élan à sa sphère. Malcolm plissa les yeux. « Oh, toi, t'as vu ça dans une vidéo de la Ligue Pokémon ! »
Adam haussa les sourcils. « J'avais utilisé cette tactique avec Muffin ! Le fils d'Etienne Smirnoff s'inspire de moi ! »

Aligatueur contra de nouveau avec Dracogriffe.

- Je vois… Il va falloir que je la joue Yu Hazuki !
- Jeanne ! cria Dimitri.
- SILENCE, HERETIQUE !
- Oui monsieur…
- Jeanne… Jeanne toi-même, chien d'infidèle ! grogna Roland.

Tartard créa la sphère au-dessus de ses yeux. Dimitri soupira.

- Mais tout le monde comprend mieux avec Jeanne !
- Silence, Mitri !

Dimitri regarda Ethan qui se mettait à l'engueuler lui aussi.

- Bon, bon…
- ET DYNAMOPOING !

Cette fois c'était un boulet de canon qu'Aligatueur se prit en pleine poire.

- SHERMAN !

Le Pokémon fut projeté en arrière et retomba devant Etienne. Il se releva, quelque peu affaibli. Roland plissa les yeux.

- Sherman…
- …
- … c'est…
- … un vieil ami.
- Cet homme qui est mort à la fin de ton second voyage itinérant.

Etienne baissa la tête. Estelle grimaça. « Qu'est-ce que j'ai été lui raconter ça… »
Daniel et Clarissa baissèrent la tête. Adam, Jennifer, Richard, Nathalie et Linda eurent des frissons rien qu'à repenser à ce moment.

- … oui, oui… tu l'as su…
- … en… fouillant ton journal intime ?

Etienne regarda Estelle qui faisait semblant de rien. Judith la regarda.

- Tu ne trompes personne…
- Ta gueuuuuuule…
- Gros mot, tante Estelle ! geignit Noé.

Etienne leva les yeux au ciel. Roland plissa les yeux.

- Je respecte cette part de toi, papa…
- …
- … Je… je sais que je suis pas le mieux placé pour dire ces choses et que une fois encore je me mêle de ce qui ne me regarde pas mais… euh… Tu… tu as eu la vie que tu as eu et même si elle n'a pas eu que des aspects respectables, je pense que… tu peux être fier de toi. Et assumer un peu tout ce qui t'es arrivé, le bon comme le mauvais. Parce que même la vanille et le chocolat peuvent donner un super bon milkshake. C'est une métaphore idiote, mais je veux juste te dire que…
- J'ai compris, Roland.

Etienne acquiesça et sourit.

- J'ai compris. Merci.

Roland regarda son père.

- Tu… tu sais que je te respecte et que je t'admire, hein, papa ?
- Tu me dis ça pour me réconforter parce que tu vois que je vais pleurer !
- Non, parce que c'est vrai !
- Je me doute que c'est vrai !
- Et j'espère que tu n'en as jamais douté !

Etienne se mordilla les lèvres pendant que les autres étaient genre au tennis.

- … quant à moi je suis fier de toi, fiston, ce que tu as accompli pendant ce tournoi… c'était grandiose.

Roland sourit tout comme son père. Linda était toute attendrie. Estelle soupira. « Bon, la fin du match, là !!! »

- Sherman ! Surpuissance !!!

Aligatueur fonça vers Tartard.

- Attaque Dynamopoing !

Tartard comptait stopper Aligatueur avec l'aide d'un coup de poing. Le monstre crocodilien sauta vers Tartard.

- Allez ! cria Etienne.
- Hmph…

***

Le bateau quitta finalement le port quand Goyah en donna l'ordre. Tous les habitants de Poképolis purent enfin quitter l'île de N qui leur avait offert tant d'émotions, positives comme négatives.

- Tu en ressors avec un travail, c'est pas génial ? sourit Neil.

Stuart acquiesça.

- Si… Si, c'est génial.

Marigold leva les yeux au ciel alors que Théodore dormait sur elle. « Je sens que c'est le début d'une grande aventure… »

Vincent et Will… se prenaient en photo avec un portable.

- C'est ridicule ! ricana Vincent.
- Pas du tout. Pour une fois que je suis fier d'avoir un petit ami !
- Un petit ami plus âgé que toi et qui sort d'une grosse déception sentimentale !
- On va colmater ça !
- Colma… Eeeew !!

Kate et Bernice profitaient d'un transat sur le bateau.

- Heureusement qu'ils n'ont pas fini leur combat trop tard, on va pouvoir profiter du soleil ! sourit Bernice.
- Le rêve ! sourit Kate.
- En plus vous devez me garder…

Les deux filles enlacées regardèrent Walter, assis au bout de leur transat.

- Je peux pas me baigner dans la piscine du bateau, je sais pas nager !
- … je tuerais mon frère ! grommela Kate.

David battait des pieds alors que Denis se baignait.

- T'es sûr que tu veux pas venir ? Elle est méga bonne !
- Nan, je préfère rester là !
- T'es nul ! C'est super pourtant la piscine, surtout sur un bateau !

Denis retourna faire un water-polo avec Charlie, Léopold, Claire, Finn et Malcolm.

- C'est pas juste, vous avez Finn dans votre camp et il est super sportif ! grommela Léopold.
- J'arrive pas à croire que ce matin on était dans les gradins d'un stade et maintenant on patauge dans une piscine ! ricana Claire.
- Léo, on peut gagner ! Il suffirait qu'on soulève rapidement l'un d'entre nous pour qu'il attrape les smashs de Finn ! stipula Charlie.
- Mais lequel ?! geignit Léo.
- Le plus léger, ça paraît évident… marmonna Denis.

Charlie hocha la tête.

- Tu pèses combien Denis ?
- C'est très indiscret !! 70 kilos ! Mais c'est que du muscle !

David sourit. « Ah ça… »

- … Léopold n'en pèse que 65 ! acquiesça Charlie, soudain bien espiègle.
- EH ! Non !!! Charlie, j'ai le vertige, tu sais bien !!

Roland, assis sur une chaise à côté de la piscine, regardait la petite troupe s'amuser. Norbert, Lionel et Judith bronzaient en gardant les enfants alors qu'Etienne, Linda et Estelle étaient à un banquet.

Travis s'assied à côté de son neveu.

- Ça va ?
- Mouais.
- Rude semaine, hein ?
- Disons qu'enseigner, finalement, c'est méga facile !

Travis sourit.

- Toi et ton père allez être beaucoup plus proches, maintenant. Ce combat vous a permis d'ouvrir réellement vos cœurs l'un à l'autre, vous avez un vrai rapport père-fils. Vous aurez mis le temps, mais finalement…
- Hm. Je vois le genre. « Fiston, tu sais bien que j'ai gagné, alors ne la ramène pas ! »
- Ton père n'est pas comme ça, Roland. Tu le sais.
- Oui, je le sais.
- C'était pas mal, cette façon qu'il a eu de te feinter avec Aqua-Jet et Dracogriffe à la fin.
- Tu parles. Truc de débutant.

Travis sourit.

- Mais à la fin, tu as eu une réaction très sport. Tu as baissé la tête un moment, tu t'es avancé vers ton père et tu lui as serré la main en le félicitant.
- Non, je lui ai juré que je remplirais sa tombe de béton armé.
- Roland…
- J'ai une réputation à tenir, oncle Travis !

Travis hocha la tête.

- Je croyais ça aussi, Roland. Et puis j'ai grandi. J'étais un vrai salopard, j'ai traité ton père de tous les noms, bien pire que toi. Mais il a tenu bon et j'ai fini par l'apprécier parce que… Eh, c'est ton père ! C'est difficile de ne pas au moins le respecter.

Roland regarda vers la piscine. Léopold frappait une balle super haute de Finn.

- Putain de bordel de merde !! grogna Finn.
- HAHAHA ! DEAD OR ALIVE C'EST MOI !!!
- La poitrine en moins… souffla Claire.

Roland soupira.

- Au moins, maintenant je sens que je pourrais presque être insouciant. Je me sens en paix.

Lily arriva avec Ethan.

- Rachel te demande.
- Je me doute… soupira Roland.
- Je vais dire à Alice qu'elle peut aller retrouver Vince… qui est où, au fait ? s'étonna Travis.
- Au bar à cocktails… marmonna Lily.
- AH NON ! grommela Travis.

Lily regarda Roland.

- Ça va ?
- Comme sur des roulettes, je me sens un peu minable d'avoir perdu contre papa, mais après tout… faut bien perdre parfois.
- … tu étais sincère pendant ce combat ?
- Oui. Je pense vraiment qu'il vaut mieux dire Yu Hazuki que Jeanne Hazuki. Question de logique linguistique.
- …
- Oui, j'étais sincère. Tout ce que j'ai dit à papa était le fond de ma pensée. Tu me connais, non ?

Lily acquiesça.

- Merci d'avoir fait ça. David te remercierait aussi s'il était moins timide. C'est bien ce que tu as fait.
- Ouais, une fois de plus, Roland sauve le monde. Rachel…
- Est au bout du pont.

Roland hocha la tête et se déplaça.

- David Smirnoff, à l'eau, maintenant ! grogna Lily.

Colin et Aude, qui faisaient patauger les jumelles, regardaient David qui haussa les sourcils.

- Quoi, mais… j'ai mon t-shirt et mon short de bain mais je vais pas…
- Va à la flotte avant que je ne t'y foute !
- Il fait froid, y'a du vent !
- David !
- Je suis embarrassé, Lily !

Denis, Charlie et Léopold regardaient Lily qui sortit Flotoutan.

- A trois ! Un !

David enleva prestement son t-shirt.

- Attends, attends !!
- Deux… TROIS ! PISTOLET A O !
- Non !

David fut aspergé mais il se retrouva vite à l'eau. Charlie et Léopold ricanèrent. Denis vint le retrouver.

- Eh bah tu vois, elle est bonne !
- Moui…
- Bon ! En plus on peut aller sous l'eau !
- … Oui, on peut, ou pas !

Lily plongea.

- Allez hop ! Waterpolo à quatre !!
- Lily Meadow, rentrez immédiatement ce Pokémon !! grommela Léopold.

Lily rappela Flotoutan.

- Si on peut plus s'amuser !!

Ethan regarda tout le monde et étendit les bras.

- C'est moi que j'arbitre ! Comme monsieur Rachid !

Charlie plissa les yeux. Finn pencha la tête.

- Tu sais compter, au moins ?!
- FINN ! grommela David.
- Quoi, j'en sais rien moi !

Ethan hocha la tête.

- Pour l'instant, c'est Tonton David qui gagne !
- … eh ouais, même que ! sourit Denis.
- On a l'avantage !! s'enjoua Charlie.
- … mais trop pas quoi ! grommela Malcolm.
- L'arbitre a été acheté à coups de bonbons ! sourit Claire.

Roland retrouva Rachel qui était à la proue du bateau.

- Ca va, chérie ?
- Hm. Ça va, ça va. Et toi ?

Roland sourit.

- Je saurais supporter la défaite… ou la diluer dans dix litres d'alcool. Tu gères ?
- Moyennement. Là, je suis pas d'humeur à m'amuser comme eux tous.
- Je me doute. C'est assez marrant à voir en fait… Mais je comprends que tu ne veuilles pas. Tu déprimes aussi longtemps que tu veux, je suis là au cas où.

Rachel acquiesça.

- Merci. Le ciel est beau, non ?

Roland s'accouda aux côtés de Rachel.

- Ouais. Plutôt.
- Tu t'es fait battre par ton père !
- Oh la ferme ! sourit Roland.
- Tu ne l'as pas laissé gagner, au moins ?
- Non. Il m'a bien eu. J'avais pas pensé qu'il dévierait de son attaque et me prendrait à revers.
- Une tactique de lâche à la Smirnoff !
- Voilà.
- Que tu devrais donc connaître.

Roland soupira.

- J'ai un peu gagné, à ma façon.
- Hm. Je me doute. D'une certaine manière.
- Lui aussi a dû le ressentir comme ça, mais j'ai… choisi de partager la victoire avec lui.
- Je suis persuadée qu'il le sait !
- Oui. Moi aussi je suis persuadé qu'il le sait

Roland regarda Rachel qui était très belle sous ce soleil presque couchant. Et avec son air mélancolique…

- J'ai droit à un Je t'aime ? demanda Roland.

Rachel sourit et embrassa Roland.

- Non.

Roland sourit à son tour et embrassa Rachel.