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L'arc-en-ciel (One-shot) de illapa



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» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 06/02/2011 à 21:04
» Dernière mise à jour le 06/02/2011 à 21:04

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L'arc-en-ciel.
C'était l'hiver.
Il n'aimait pas particulièrement l'hiver. Mais il n'appréciait pas non plus particulièrement les autres saisons. Sauf peut-être le printemps. L'hiver... tout était froid. La neige tombait, glacée et humide. Petit, il la trouvait amusante. On pouvait glisser dessus et faire des pokémon de neige. Puis, en grandissant, son point de vue avait un peu changé. Tout était noir et blanc, tout en nuance de gris. Quelle tristesse.

Il regarda les flocons tomber en soupirant. Quand il était petit, il aimait leur courir après pour les avaler, jusqu'au jour où, à force de cavaler partout la truffe en l'air et la bouche grande ouverte, il s'était mangé un arbre.
Il soupira et continua son chemin.
Il vit plus loin une humaine avec une capuche rouge et un panier, en train de vendre des allumettes. La petite avait l'air de se les geler, et personne n'appelait les services sociaux. L'hiver était rude pour tout le monde. Monde injuste.

Il continua sa route. Il vit passer un adulte avec une brouette de bûches pour la cheminée. Les gens vivaient dans de confortables chalets de bois et se chauffaient à la cheminée. On avait illuminé le village pour Noël et le nouvel an, puis on avait tout enlevé. Seuls subsistaient la neige, les stalactites, le gel, le blizzard, et le froid. Et le silence.

Au final, c'était une saison blanche qui faisait broyer du noir.

Il arriva enfin chez lui. Il s'était installé dans la cave d'un chalet habitée par quelques mamies. Les vielles humaines aimaient lui laisser une coupelle de lait. Parfois, leurs petits enfants venaient les voir, ils jouaient un peu avec lui et tout le monde était content comme ça. Il était le mangriff familial.

Mais cet hiver c'était différent.
Un des petits-enfants était tombé gravement malade.
Tout le monde était triste. Le manteau de pureté qui recouvrait ce monde avait pris des allures de linceul. Les arbres dénudés découpaient leur silhouette noire tel des volutes de ténèbres figées par le froid. Le ciel pleurait à froides larmes, épaisses et blanches. Le soleil se protégeait de cette terre mortuaire en se cachant derrière d'épais nuages.

Alors la delcatty de cette famille vint le voir. Elle appartenait à la mère du garçon, et se prénommait Dianne. Elle arriva, très sûre d'elle et déclara, d'un ton autoritaire :
-Pollux, il faut qu'on fasse quelque chose !
-Quoi donc ? Je ne suis pas médecin. Nous ne sommes que des pokémons. A moins que tu aies une idée, nous...
-Allons chercher un arc-en-ciel.

Sous le coup de cette déclaration, le mangriff n'en cru pas ses oreilles. Si le contexte avait été différent, il aurait pu croire que la delcatty plaisantait. Mais elle était très sérieuse, et son air déterminé ne laissait en aucun cas croire le contraire. Néanmoins, lui restait incrédule.
-Très... bien. Et as-tu une idée de l'endroit où chercher ?
-Oui ! Quand on écoute les histoires des maminettes...

Quand on écoutait les histoires des vieilles humaines, on apprenait plein de choses sur les arcs-en-ciel. Ils sont magiques. Ils relient la terre et le ciel. Ils sont un pont qui mène au paradis. Ils ont une clé en or enterrée à leurs pieds. Ils sont inaccessibles. Ils sont le reflet des plumes du légendaire Ho-oh sur le ciel.
-Alors si on cherche bien sur les traces de Ho-oh, on peut trouver un arc-en-ciel !
Pollux haussa les épaules.
-Mais les histoires de Ho-oh se passent à Jotho ! On ne peut pas aller jusque là-bas ! On en sait même pas où c'est !
-Hé ! On trouve aussi des arc-en-ciels par chez nous ! Il y a peut-être des plumes de Ho-oh dans la région !
Le mangriff soupira :
-Oh, génial. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin...
Dianne le coupa d'un ton sans réplique :
-Ca nous laissera plus de chance de trouver qu'en ne la cherchant pas du tout ! Allons y !

Et ils y allèrent. Dianne parce qu'elle y croyait, Pollux parce qu'il n'avait rien de mieux à proposer, et qu'il aurait fini par céder de toute façon. Ils emballèrent quelques baies dans un torchon que le pokémon blanc fixa sur un bâton, et, équipé de leur balluchon, ils quittèrent le village à la recherche d'un arc-en-ciel.
Puis il se dirigèrent vers le nord, vers les montagnes. Dianne avait bien réfléchi à la direction à choisir. Elle avait choisi cette direction, car on disait qu'il y avait dans les montagnes un royaume de glace, dirigée par la reine Polaire, souveraine réputée pour sa sagesse.

Ils marchèrent donc, bravant le froid, le vent et la neige, le ciel et sa tristesse, les arbres et leur accablement, traversèrent des champs, des rivières, un village et arrivèrent dans une forêt.
Cette dernière était aussi lugubre que tout ce qu'ils avaient vus jusqu'à présent. Elle ne semblaient être qu'un regroupement d'arbres aux formes torturées, amputée de leur carrure verdoyante par l'action du froid, qui tendaient lamentablement leurs branches vers l'ombre du soleil caché derrière les épais nuages gris.

Ils progressèrent lentement, péniblement et silencieusement au milieu des silhouettes dénudées. Au bout d'un moment, ils eurent la désagréable impressions qu'ils étaient suivis. Ils se resserrèrent, prêts à combattre, et parcoururent du regard les environs à la recherche du moindre danger.
Intérieurement, les deux voyageurs prièrent Arceus pour que ce ne soit pas une meute de medhyenas/grahyenas affamés. Mais une meute aurait été plus facilement repérable. Or, rien ne semblait bouger, à pat quelques maigres flocons qui dégringolaient des branches, délogés par un petit vent froid et mordant.
Mais il y avait deux points rougeoyants derrière un buisson aux allures de skelenox. Deux yeux couleurs sang qui les observaient discrètement. Pollux ordonna :
-Qui est là !? Montrez-vous !
D'un ton fort, qui résonna dans le silence floconneux et fit s'effondrer une masse de neige un peu plus loin.

Ils virent alors un malosse tout tremblant sortir de sa cachette.
-Me... Me faites pas de mal !
Les deux compagnons se radoucirent, mais restèrent néanmoins sur leurs gardes. L'hiver, la forêt était dangereuse, on ne savait pas quelle mauvaise rencontre on pouvait faire. Dianne demanda cependant avec douceur :
-Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?
Timidement, le malosse répondit :
-Je me nomme Castor. Je... je me suis perdu.
Un peu méfiant, Pollux l'interrogea :
-Et où comptais tu aller comme ça, tout seul ?
-A la mer. Je vais à la mer. Mais je me suis perdu. Alors quand je vous ai vu, je vous ai suivis, je me suis dit que vous alliez bien quelque part où je pourrais me repérer.
Les deux voyageurs s'étonnèrent. Un peu incrédule, le mangriff continua son interrogatoire :
-A la mer ? Mais la mer est au sud d'ici !
-Vraiment ? Je me suis renseigné auprès d'un lombre. Il m'a dit qu'on était sur une île, donc il y avait de la mer dans toutes les directions pour peu qu'on aille tout droit jusqu'au bout.
Un silence gêné lui répondit. Il ajouta :
-Et puis, je me suis égaré. Alors j'ai demandé mon chemin à un grahyena. Je lui ai demandé où était la mer. Il ne savait pas ce qu'était la mer. Je lui ai dit que c'était un endroit où il y avait plus d'eau qu'on ne pouvait en imaginer, et il m'a dit qu'au nord, il y avait un endroit comme ça.
Nouveau silence. Castor eut un maigre sourire jaune. Dianne reprit la conversation :
-Effectivement, d'un certain point de vue, il y a un endroit dans les montagnes avec plus d'eau qu'on ne peut l'imaginer. Mais c'est de l'eau gelée. C'est le royaume de glace de la reine Polaire.
-Oh.
Le malosse avait l'air dépité. Puis il sembla avoir un regain d'espoir et demanda :
-Vous... Vous croyez qu'on peut devenir un pirate sur la glace ?

Les deux autres exprimèrent leur surprise en chœur :
-Quoi !? Comment ça ?
Le malosse eut un soupir mélancolique, puis il déclara avec des flammes dans les yeux :
-Oui ! Je veux devenir un pirate ! Un grand pirate ! Écumer les mers sur un bateau, avoir un drapeau noir avec une tête de skelenox ou d'osselait blanche, tout ça... Mais si je trouve pas la mer... Vous pensez que je peux devenir un pirate de glace ? Après tout, la mer, la glace... ça reste quand même de l'eau, pas vrai ? On peut surfer dessus, affronter des tempêtes tout ça... Ça reste dans le même registre, non ?
Ses deux interlocuteurs ne surent pas quoi répondre. D'une part parce qu'ils étaient étonnés, d'autres part, parce que... Hé bien, certes c'était du même tonne-eau, mais c'était quand même très différent.
Dianne ne voyait pas de raison de ne pas essayer. Pollux trouvait que c'était une idée étrange qui en valait une autre. Après tout, eux même courraient après un arc-en-ciel. Ils répondirent :
-Pourquoi pas ?
-Tu peux toujours essayer...
Le petit pokémon de ténèbres sauta de joie.
-Chouette ! Vous allez au royaume de glace aussi alors ? On peut faire un bout de chemin ensemble ? J'peux vous réchauffer, je sais cracher du feu si besoin !
Pollux ajouta, plus amusé qu'ironique :
-Et ça t'évitera de t'égarer une nouvelle fois, je me trompe ?
Castor eut un nouveau petit rire gêné, puis ils y allèrent.

Ils marchèrent bravement et courageusement, s'abritant dans des grottes réchauffées par le feu de Castor la nuit, mangeaient leurs baies, et un matin, quelques jours après leur départ, ils arrivèrent à la frontière du royaume de glace. Le malosse était impressionné.
-Woaw ! Quel immense glacier !
Dianne lui répondit :
-Il s'étend sur plusieurs flancs de montagne et descend jusque dans la vallée entre ces montagnes. C'est ce qu'on appelle la Mer de Glace.
-Génial ! Vous pensez que je pourrais être un pirate dessus ?
-Je ne sais pas.
Pollux intervint :
-Ma foi, si t'arrive à trouver un bateau qui aille là dessus, tu peux toujours essayer... Comment on traverse ce truc ?
-Hm... J'ai entendu dire qu'il y avait un village pokémon pas loin... Sur la montagne est. On pourra leur demander et refaire le plein de baies, il ne nous en reste plus qu'une.

Ils contournèrent donc l'immense glacier pour atteindre le flanc de la montagne est. Ils peinèrent pendant une éternité au milieu des sapins, tournèrent un long moment en rond avant de trouver un cadoizo qui les conduisit jusqu'au village qu'ils cherchaient.
Là, ils purent enfin se reposer, prendre une bonne nuit de sommeil. Les pokémons qui vivaient là leur donnèrent de quoi manger. Ils leurs déconseillèrent de traverser la mer de glace en plein hiver, mais leur histoire les avait émus, aussi une farfuret du nom de Tejat se proposa-t-elle de leur servir de guide. En revanche, ils n'avaient aucune idée sur comment le malosse pouvait devenir pirate des neiges.

Ils se remirent en route le plus tôt possible. Le palais de la reine Polaire se situait tout au nord de la mer de glace, et surplombait les montagnes alentours ainsi que le glacier lui même. Il fallait une journée de marche à pattes pour l'atteindre, mais la neige du glacier était tantôt dure, tantôt molle et profonde, il fallait contourner les crevasses, c'était toute une épreuve que de l'atteindre en cette saison.
Ils l'atteignirent en fin de journée. Ils arrivèrent tout en haut de la mer de glace, au pied d'une immense falaise aux rochers pointus, aiguisés comme des lames de rasoirs, qui semblaient presque couper la lumière rasante du crépuscule de leurs arrêtes tranchantes. Au milieu de ces rocs, il y avait une ouverture. Ils entrèrent, suivirent un couloir glacé, regardant avec méfiance les stalactites qui ornaient le plafond comme autant d'épées de Damoclès, Et au bout de plusieurs longues minutes, ils arrivèrent de l'autre côté.
Il y avait là une immense enclave dans la montagne, comme un immense ravin cylindrique au fond duquel on avait sculpté dans la glace un immense palais troglodyte. Vu l'arhitecture, il semblait dater au moins de l'antiquité.
La nuit était tombée, et on pouvait presque penser que les étoiles se reflétaient sur la façade qui scintillait de milles feux.
A l'intérieur, c'était tout un village qui s'était sculpté, et un ingénieux système de miroir permettait à la lumière d'éclairer les lieux comme en plein jour, où tout du moins comme en pleine nuit.
En voyant les voyageurs arriver, les pokémons qui vivaient là sortirent de chez eux pour les accueillir, et la nouvelle se répandit comme une traînée de neige dans le blizzard.
La nouvelle arriva jusqu'au oreilles de la reine Polaire, qui vint les accueillir en personne. Des voyageurs qui venaient en cette saison, et surtout d'aussi loin, voilà qui n'arrivait pas tous les ans.

On les conduisit au palais, on leur servit un repas de soupe de baie chaude, puis la reine Polaire écouta leur histoire. La reine était une mommartik shiny, qui dirigeait son royaume aux côtés du roi Toundra, un blizzaroi shiny qui avait pour rôle de diriger la garde royale.
Quand Dianne eut fini son récit, elle prit la parole et demanda avec douceur :
-Je vois... Malheureusement, nous n'avons pas d'arc-en-ciel ici. La glace brille parfois de leurs couleurs irisées, mais ici, c'est toujours l'hiver, il n'y a pas de printemps. Alors les arc-en-ciels ne viennent pas chez nous. Nous avons leurs sœurs, les aurores boréales. Mais celles-ci n'ont pas le pouvoir de ramener le printemps et la vie.
Dianne et Pollux étaient profondément déçus. Ils avaient fait tout ce chemin pour rien ! Ils avaient perdu du temps, pour rien ! La reine continua :
-Cependant... Les arc-en-ciel apparaissent toujours quand il y a de l'eau et du soleil. Et le seul endroit où il y a toujours de l'eau et du soleil, c'est la mer. Si vous chercher du côté de la mer, vous trouverez peut-être un arc-en-ciel.
Le mangriff et la delcatty acquiescèrent. Pollux demanda :
-Mais, quand nous l'aurons trouvé, comment allons-nous faire pour l'attraper, afin de le ramener chez nous ? Ils sont dans le ciel, et nous n'avons même pas d'ailes...
Dianne suggéra :
-Avec une plume de Ho-oh ! On dit que les arc-en-ciels sont le reflet des plumes de Ho-oh sur le ciel ! Donc ces plumes doivent avoir le pouvoir d'absorber des arcs-en-ciel pour les faire apparaître ensuite sur le ciel ! Si on avait une telle plume, on pourrait surement mettre l'arc-en-ciel qu'on aura trouvé dessus, pour que la plume le reflète ensuite chez nous !
Pollux soupira :
-Admettons. Et où pourrait-on trouver une telle plume ?

La reine Polaire réfléchit un moment, avant de déclarer :
-C'est une idée. Il faudrait essayer. Il y a, tout au sud de la région, une ville humaine du nom de Townair, spécialisée dans les pokémons vols. Je crois qu'il y a un musée là-bas, ils auront peut-être une plume de Ho-oh. Sinon, à partir de Townair, en allant au sud-est, et en traversant le fleuve qu'on nomme le Cours-Bouillon, vous arriverez à une nouvelle ville portuaire humaine nommée Port-Efeuille. Non loin de cette ville il y a un phare dans lequel vit un scientifique très réputé. Il saura peut-être vous dire comment faire pour ramener un arc-en-ciel chez vous.

Ils remercièrent la reine, puis ils décidèrent de repartir. Dianne parce qu'elle y croyait de toutes ses forces, Pollux parce qu'il ne voyait toujours pas ce qu'il pouvait faire de mieux, et Castor parce qu'il aurait tout fait pour voir la mer.
Tejat décida de se joindre à eux. Elle avait eu une petit discussion avec le malosse. Elle avait décidé de se lancer dans la piraterie à ses côtés. Ensemble, ils rêvaient de chasser du trésor et de devenir riches et respectés. Imaginez donc, un pokémon feu admiré par toutes les créatures de l'océan...

Mais avant qu'ils ne quittent les lieux, le roi Toundra les rattrapa. Il leur indiqua qu'une rivière souterraine passait sous le glacier, et permettait de redescendre plus facilement la montagne jusqu'au fleuve Cours-Bouillon. Il les conduisit à travers le palais géant jusqu'à un lac souterrain. Sur la rive il y avait un piédestal, sur lequel était posé une petit flûte bleue. La reine Polaire se tenait là. En les voyant arriver, elle attrapa l'objet et se mit à souffler dedans.

Tout d'abord, il ne se passa rien. Rien que l'écho qui résonna dans l'immense caverne où se situait le lac. Puis lentement, la surface de l'eau se rida. Enfin, l'élément liquide se mit à s'agiter, devint de plus en plus tumultueux, et un wailord apparut et ouvrit son immense bouche. La mommartik shiny invita les voyageurs à entrer.
-Jonas va vous conduire jusqu'au fleuve Cours-Bouillon.
Puis voyant que les compagnons hésitaient, elle ajouta :
-Ne vous inquiétez pas, il ne va pas vous avaler. A l'occasion, repassez me voir, vous me raconterez votre aventure !

Ils promirent, puis il se calèrent sur la grosse langue molle et moelleuse du wailord. Ensuite celui-ci referma son immense cavité buccale, et ce fut le noir complet. Les quatre voyageurs entendirent un bruit d'eau venant du dehors, indiquant que le cétacé géant avait plongé, puis ils attendirent que la lumière revienne.
Ils attendirent une éternité, et enfin, Jonas les laissa sortir. Ils étaient sur les bords du fleuves, près d'une forêt aux arbres dénudés. Ils avaient quitté la haute altitude où se dressaient les fiers sapins qui perçaient la neige. Au loin, au nord, on apercevait les montagnes. L'air était beaucoup plus chaud, même s'il restait tout de même glacé.
Jonas leur indiqua, de sa grosse voix lente :
-Aller vers l'ouest, vous arriverez directement à Townair, la ville humaine. Bonne chance, et n'oubliez pas de repasser voir la reine Polaire à l'occasion !
Puis il replongea. Les quatre compagnons regardèrent son immense ombre sous les flots remonter le fleuve et jusqu'à disparaître. Castor couina :
-Beuuuh, j'suis tout mouillé...
Tejat l'encouragea à sa façon :
-Et tu veux naviguer sur les flots, capitaine ?
D'un coup, le malosse se redressa et déclara dignement :
-Je ne me plaignait pas ! C'est juste que... l'eau, c'est pas assorti à mon pelage, voilà tout ! En route !

Et ils se remirent en marche, comme Jonas le leur avait indiqué. Sauf...
-Tu viens, Dianne ?
Demanda Pollux à la delcatty qui contemplait les eaux tumultueuses du fleuve.
-Ca ne ressemble en rien à nos rivière... Tu as vu comme ces eaux sont tumulteuses ?
-J'imagine que c'est pour ça qu'on l'appelle le cours bouillonnant...
Dianne acquiesça, avant d'ajouter d'un ton vague...
-Et au bout, il y a la mer... Et un arc en ciel...
-Oui. Mais il nous faut d'abord une plume magique. Et les deux pirates en écume sont en train de nous semer.
La pokémon rose acquiesça une nouvelle fois, et ils suivirent le malosse et la farfuret qui avaient déjà pris un peu d'avance.

Ils atteignirent la ville humaine de Townair le lendemain, en journée. Ils aperçurent d'abord de grande éoliennes, qui s'élevaient vers le ciel comme si elles portaient les nuages. Puis une petite forêt semblable à celles qu'ils avaient visité à ce ci près que les arbres portaient des maisons et tout un réseau d'appontements qui les reliaient. La ville était enneigée, et beaucoup d'humains et leurs amis pokémons s'affairaient à dégager la neige de leurs ponts et habitations pour que le poids ne fasse pas céder les infrastructures.
D'un commun accord, ils décidèrent de se rendre au centre pokémon. Ce qui inquiéta Tejat.
-On ne risque pas de se faire capturer par un humain ?
Dianne la rassura :
-Non. Si on ne se sépare pas tout ira bien. Je suis déjà un pokémon « dressé », je ne risque rien. Après, une ball ne peut pas capturer un pokémon si celui-ci en touche un autre. Tout ira bien si on ne se sépare pas. Et les centres pokémons soignent les pokémon. Tous les pokémons. La leveinard du centre pourra peut-être nous aider.

Ils se rendirent donc dans le bâtiment au toit rouge orné d'une pokéball. Les humains furent surpris de voir débarquer ces quatre pokémons avec un balluchon, sans dresseur qui les accompagnait.
L'infirmière Joëlle arriva même à fond de train pour leur demander si leur dresseur n'était pas en danger, mais Dianne et la leveinard du centre échangèrent quelques mots, puis il firent comprendre à l'humaine en rose qu'ils n'étaient que de simples pokémons sauvages en voyage. Puis il demandèrent à la leveinard si elle ne savait pas où ils pourraient trouver une plume de Ho-oh.
La pokémon soigneuse sembla réfléchir un moment, avant de déclarer :
-Je ne sais pas. Je vais me renseigner, en attendant, reposez vous, et manger quelque chose de chaud !
Ils obtempérèrent, ne pouvant guère faire mieux. Leur hôte leur servit de délicieuses brochettes de baies oran grillées et confites, et les installa dans un coin calme réservé aux pokémons.
La leveinard revint les voir dans l'après midi et leur dit :
-Écoutez, au niveau du sol, il y a un marché, un grand marché, très fréquenté par les humains. Mais en regardant derrière les étals humains, il y a aussi des boutiques pour nous. Vous trouverez là-bas un miaouss qui se fait appeler Chamelot. Il vend de tout, il sait aussi beaucoup de choses. Si il y a quelqu'un pour vous trouver une plume irisée, c'est bien lui. Vous le reconnaîtrez facilement, il porte souvent un chapeau melon piqué d'une plume de corboss. Sa boutique s'appelle « Le nid du Corboss ». Bonne chance !

L'espoir ré attisé par les propos de la leveinard, ils se mirent sans tarder en quête de ce chat-melot. Le marché était un lieu protégé de la neige et du froid par l'étage supérieur de la ville, qui empêchait la neige d'arriver jusqu'au sol. C'était un endroit immense et chaleureux, regorgeant d'activité, et un flot tumultueux d'humains et de pokémons y bouillonnait sans cesse. Partout, on achetait vendait et échangeait divers objets, de l'alimentation aux habits en passants par les jouets, les accessoires, les CT et autres pokéballs. Il y avait même un spectrum qui vendait des masques...
Et derrière en effet, caché dans des recoins, sous les racines des arbres, on trouvait des boutiques et des étals à l'échelle des pokémons.
On y trouvait des accessoires de mode, rubans, bandanas, bonnets, lunettes, bijoux et autres parures, des confiseries, la Gazette du Bekipan, des herbes spéciales dont les humains ignoraient l'usage, des cailloux de collection, et tout un tas d'autre chose. Ils n'eurent aucun mal à trouver la boutique de Chamelot. Elle se trouvait sous un arbre, et était indiquée par une pancarte sur laquelle on voyait un Corboss et un togetic.
En entrant, ils constatèrent que la boutique troglodyte était assez spacieuse et proposait tout ce qu'un pokémon pouvait chercher. Tout ce qu'on trouvait sur le marché, et d'autres choses encore, des flacons, des pierres d'évolutions, des CT, tout un attirail de médecine...

Chamelot (et son fameux chapeau) se tenait assis sur un paillasson, attendant tranquillement le client. Lorsqu'il les vit entrer, il les accueilli d'un chaleureux :
-Entrez, entrez ! Bienvenue dans ma boutique ! Que puis-je pour votre service, chers clients ?
Il avait un accent à couper au couteau. Dianne expliqua leur problème. A la fin de sa requête, le miaouss camelot était béat.
-Une plume de Ho-oh ? Une plume irisée ? Pour un arc-en-ciel... La seule que j'ai jamais vue était au musée, mais...
Il y eut un silence, le temps que le félin ait fini de penser, puis il ajouta :
-C'est un défi intéressant, pour un marchand comme moi... Écoutez, j'ai des relations au musée, je pourrais peut-être... Je vais voir ce que je peux faire pour vous, chers clients. Repassez demain, je vous dirais quelles sont les possibilités pour obtenir cet objet. Avez-vous des questions ?
Castor s'étonna :
-Non, pourquoi on en aurait ?
-Habituellement les nouveaux clients aiment bien se renseigner sur le prix, ce genre de chose.
Pollux demanda alors :
-C'est vrai ça. J'imagine que ça va nous couter très cher ?

Chamelot se fendit d'un grand sourire, avant de hocher la tête et d'annoncer d'un air réjoui :
-Je me disais bien... C'est al première fois que vous faîtes appel à nous ?
Ce fut au tour de Dianne d'être étonnée.
-Nous ?
-Oui ! Nous faisons dans l'échange. Nous échangeons des objets et des informations contre d'autres objets et informations. Nous sommes spécialisés dans le troc. Nous ne vous demanderons rien qui ne soit pas dans vos moyens. C'est ainsi que notre chef, le Duc Yildun a commencé, il échangeait ce qu'il avait contre des promesses. Et maintenant, nous avons des succursales dans tout Poëll !
Nous vous donnons ce dont vous avez besoin, vous nous donnez ce que vous avez qui pourrait nous être utile. C'est le principe.
Pollux était un peu sceptique.
-Et si nous n'avons rien ?
Mais dans les yeux du miaouss, une vive lueur s'était allumée.
-Un jour, vous pourriez avoir quelque chose et vous souvenir de nous. Notre société mise sur le futur. Sur l'avenir.
-Miser sur l'avenir ?
-Ouais, c'est ça. L'avenir, c'est une valeur sûre ! C'est un truc dont on sait qu'on en manquera jamais ! C'est comme le vent ou l'eau, ca coule de source, on en aura toujours en stock !
Dianne et Pollux étaient impressionnés par l'ardeur de Chamelot. Castor se disait que s'il devenait riche, il pourrait aider en retour ces marchands d'avenir. Le mangriff déclara :
-Très bien, nous repasserons demain. Allons... Où est Tejat ?
Joyeusement, Castor répondit :
-Oh, elle est restée bloquée sur la pancarte. J'crois que c'est la première fois qu'elle voit un togetic même en image.
-Oh...
Ils récupérèrent donc la farfuret en sortant, puis ils regagnèrent le centre pokémon.

Le lendemain, ils revinrent à la boutique de Chamelot, mais celle-ci n'était pas encore ouverte. Ils flânèrent donc sur le marché, jusqu'à ce qu'un cornèbre les aborde et les informe que le marchand d'avenir les attendait. Il les accueilli avec un grand sourire, et son accent bizarre :
-J'ai une bonne nouvelle. J'ai parlé de votre cas aux gars. Ils sont en train de faire circuler l'information. Il y aurait des plumes irisées dans la région, que des dresseurs auraient rapportés de Jotho. Apparemment, il y aurait un togetic du côté de Grenadia qui en aurait une. On devrait bientôt la recevoir. Il cherche des informations sur un togekiss nommé Sirius qui voyagerait avec un dresseur itinérant. Si vous avez des infos là-dessus, faites le nous savoir que nous puissions lui transmettre.
Dianne n'en croyait pas ses oreilles.
-C'est formidable ! On va pouvoir aller chercher cet arc-en-ciel !
Pollux avait du mal à le croire.
-Ils nous échange une plume de Ho-oh, juste contre des informations ?
Chamelot répondit :
-Et pourquoi croyez-vous qu'on l'ait dessiné sur la pancarte ? C'est un togetic, quoi. Incarnation du bonheur, tout ça... Bref. Je vous ferais savoir quand nous l'aurons reçue. En attendant, profitez de notre belle ville !

Ce qu'ils firent. Durant quelques jours, ils admirèrent les concours de vol, les artisans qui faisaient de la peinture sur plumes et plumages. La leveinard du centre pris soin d'eux. Castor et Tejat se renseignèrent sur la façon de devenir pirate. Ils parlèrent de leur projet au marchand d'avenir, qui leur conseilla, lorsqu'ils auraient atteint Port-Efeuille, de s'adresser au responsable de leur succursale là-bas.
Seule Dianne paraissait anxieuse.
-Tu sais, Pollux, pendant qu'on attend... Le village souffre là-bas. Mon maître est peut-être toujours malade... Et si nous n'arrivions pas à trouver l'arc-en-ciel ? Et si nous n'arrivions pas à le ramener à temps ?
-Nous aurions essayé. Nous aurions fait ce qu'on a pu. Mais pour l'instant... Nous ne pouvons rien faire de plus.
La delcatty soupira d'un air triste. Bien sûr, ils ne pouvaient qu'attendre. Mais ensuite, combiend e temps devraient-ils encore perdre pour trouver et capturer cet arc-en-ciel ?

Mais quelques jours plus tard, Chamelot les fit convoquer, et leur présenta une petite boîte blanche. Dedans, soigneusement posée sur un écrin de coton se trouvait une petite plume duveteuse. Une petite plume rougeoyante et brillante, aux reflets irisés. Les quatre compagnons s'émerveillèrent devant une telle splendeur. Tejat fut la première à rompre leur silence admiratif.
-Regardez, il y a déjà un arc-en-ciel dedans !
Suivie de Castor :
-C'est un vrai arc-en-ciel capturé, où alors c'est juste un appât pour qu'un véritable arc-en-ciel vienne s'y loger ?
Pollux demanda, d'un ton béat :
-Je sais pas... Je me demande comment ça marche...
Naïvement, le malosse demanda :
-Je crois que normalement, ça vole, non ?
Dianne répondit :
-Aucune idée... Peut-être qu'on en saurait plus en trouvant un arc-en-ciel ?
Le mangriff suggéra :
-Le professeur qui vit dans un phare pourra peut-être nous éclairer... Il faut qu'on aille le voir !

Tous approuvèrent cette idée. De toute façon, Castor et Tejat devaient se rendre à la mer pour devenir pirate. Dianne avait retrouvé l'espoir. Pollux suivait parce qu'il le fallait, il attendait de voir pour y croire. Ils remercièrent Chamelot, puis ils coururent au centre pokémon récupérer leur balluchon, faire le plein de baies et partirent en direction du sud-est, où était censée se trouver la ville de Port-Efeuille.

Ils avancèrent donc a travers les plaines et collines enneigées de Poëll, jusqu'à retomber sur le Cours-Bouillon. Et là, se posa un problème de taille, que Pollux mis en évidence :
-Le Port-Efeuille est de l'autre côté au sud-est, non ? Comment on va traverser ?
Castor s'enflamma :
-Les pirates ne doivent pas craindre l'eau ! Nageons jusque de l'autre côté !
Mais le mangriff le coupa net dans son ardeur :
-Le fleuve est trop violent, tu te ferais emporter et noyer sans avoir la moindre chance de lutter.
Dianne proposa :
-Tejat pourrait utiliser une attaque glace pour nous créer un pont ?

Mais cette tentative échoua. Le fleuve était trop rapide, la glace formée n'était pas assez épaisse et elle se faisait instantanément disloquer et emporter en aval.
Castor eut une nouvelle idée lumineuse :
-On pourrait trouver un bateau !
Pollux rétorqua :
-On pourrait aussi trouver un pont...
La delcatty demanda :
-A-t-on vraiment le temps ?
Le mangriff répondit :
-A-t-on vraiment le choix ?
Tejat mis son grain de sel :
-Mais on ne sait même pas où on peut trouver un pont ou un bateau...
Un silence s'imposa dans le groupe. Que faire ? Chacun se mit à réfléchir sur la meilleur solution. Tenter d'aller au sud en espérant qu'il y ait un pont ? Mais au sud, le fleuve risquait de s'élargir, donc il y avait moins de chance de trouver un pont. Retourner en ville demander de l'aide ? Ce serait une perte de temps... Tandis qu'ils réfléchissaient, Dianne sortit la plume du balluchon de Pollux et la contempla. Puis elle se mit à prier :
-Plume, petite plume magique, s'il te plait, guide nous...
La plume répondit par un reflet irisé, à part ça, elle ne fit rien. Rien que de très normal pour ce qu'elle était. Mais Dianne continua d'attendre. Pollux proposa :
-Retournons en ville demander de l'aide pour savoir au moins comment traverser.

Ils commencèrent à faire demi-tour, mais ils furent arrêtés par une voix venue de nulle part.
-Attendez !
Ils se figèrent net, et regardèrent autour d'eux, mais ne virent personne.
-Là haut !
Ils levèrent les yeux, et virent un dracaufeu descendre droit sur eux. Ce dernier était chevauché par un lucario vêtu comme un humain. Le duo se posa, puis le lucario leur dit :
-Hé ben, voilà un groupe improbable ! Qu'est-ce que vous faites là ? Vous m'avez l'air un peu perdu...
Le groupe le regarda médusé. Puis Pollux se reprit et répondit :
-Heu... On cherche à traverser le fleuve pour aller au Port-Efeuille.
Joyeusement, le nouveau venu déclara :
-Oh ! D'accord. Si vous alliez à Townair, je vous aurais bien proposé de faire la trotte ensemble, mais... Hm, pour traverser il y a un pont à une vingtaine de kilomètres au nord, là ou le fleuve est un peu moins large. Ca va vous faire un sacré détour...
Dianne demanda, d'un ton plein d'espoir :
-Il n'y a pas de moyen plus rapide ?
-Bah... Vous pourriez essayer en volant, mais... Ed, tu penses pouvoir le faire ?
« Ed », le dracaufeu, répondit :
-Ouais. Pas de problème.
-Génial ! Ne perdons pas de temps alors !

Mais alors qu'ils revenaient sur leurs pas vers les bords du fleuve, ils furent rattrapé par une pikachu, accompagnée d'un joliflor qui se les gelait malgré une cape qui le protégeait, un scorplane et un flobio.
-Attendez ! On a entendu que vous alliez traverser le fleuve ? On aurait besoin de traverser aussi...
Le dracaufeu regarda son compagnon d'un air navré.
-Ca va faire beaucoup de monde, là...
Le flobio déclara :
-Excusez-nous. Nous cherchons aussi un moyen de traverser au plus vite.
La pikachu intervint :
-J'te l'avais dit. On ferait mieux de fabriquer un pont nous même !
Le scorplane la coupa :
-Mais c'est pas possible ! Comment tu veux faire ça ?
Le joliflor mit son grain de sel :
-On pourrait avec croissance, mais il faudrait qu'on soit plus nombreux.

Au final ils décrétèrent qu'ils allaient construire un pont, afin que tout les voyageurs entre Tonwair et le Port-Efeuille puisse traverser et rejoindre facilement une ville ou l'autre. Le dracaufeu et le scorplane s'envolèrent donc et crièrent la nouvelle dans tous les alentours, afin de rameuter le plus possible de pokémon plantes. La nouvelle se propagea rapidement, et en une heure, ils avaient été rejoints par une dizaine de pokémon de ce type. Castor et Ed allumèrent des feux pour les réchauffer. Puis, avec tous leurs efforts conjugués, ils utilisèrent croissance pour faire pousser d'immense racine de part et d'autre du fleuve.
Ils renforcèrent leur construction avec la glace de Tejat. Et en une heure de travail et de coordination, ils construisirent un pont de racine et de glace sur le fleuve.

Et ainsi les voyageurs purent traverser sans avoir a faire un détour de 40 kilomètres aller-retour. Par la suite, on raconta l'histoire d'un pont magique qui serait mystérieusement apparut sur le fleuve Cours-Bouillon.
Le lucario et son ami dracaufeu continuèrent leur vol vers Townair, le groupe de la pikachu se hâta vers le Port-Efeuille. Le groupe de chasseur d'arc-en-ciel se joignit à eux.
Quand aux pokémon plantes riverains du pont nouvellement construit, ils firent la fête toute la nuit pour célébrer l'événement.

Nos héros arrivèrent le surlendemain vers Port-Efeuille. Il n'y avait pas de neige ici, le climat était beaucoup plus doux. D'après Dianne, si le printemps se cachait l'hiver, c'était sûrement dans un endroit comme celui-ci.
C'était une ville portuaire tout ce qu'il y avait de plus normal, bouillonnante d'activité et de vie, avec des grands immeubles, des gens, des pokémons, et la mer, au bord de laquelle il y avait de grands hangars, des entrepôts, des bites d'amarrage et de gros bateaux. Un port, quoi. Avec des marins qui chantent, et des rêves qui les hantent, avec des marins qui dorment, comme des oriflammes le long des berges mornes...

Ils quittèrent donc l'autre groupe de voyageurs qui étaient à la recherche d'un de leurs amis, chacun se souhaita bonne chance, puis ils se rendirent au centre pokémon.
La leveinard les accueilli chaleureusement. Elle leur servit du gratin de baie au fromage, elle écouta leur histoire, puis les informa :
-Ah, le scientifique du phare ! Oui, il habite à quelques kilomètres vers l'est. Vous trouverez un village humain fait de bois, le phare est plus loin. Vous ne pouvez pas le manquer si vous longez la plage. Le scientifique ne quitte jamais son phare. Il est un peu... étrange...
Puis elle se tourna vers Castor et Téjat :
-Hm, pour devenir pirate... Ca ne va pas être simple. Je ne sais pas du tout comment vous pourriez faire. Mais le professeur saura peut-être comment on fait. Vous devriez aller le voir. De plus, le village humain sur la route fabrique des bateaux. Vous y trouverez peut-être ce que vous cherchez.

Et juste après avoir terminé leur repas, ils prirent congé de la leveinard, quittèrent la ville par l'est et longèrent l'étendue de sable qui bordait l'étendue d'eau. Après quelques heures de marche, ils atteignirent enfin le fameux village en bois.
Un petit village où il y faisait bon vivre, plus calme que la grande ville. Près de la mer, de longues barques étaient retournées, et de petits voiliers monoplaces étaient amarrés à une unique jetée en bois, ce qui émerveilla Castor et Tejat. Ils restèrent un moment à contempler l'objet de leur rêves, puis ils se remirent en chemin jusqu'au phare.

Le phare en question était une haute tour en pierres grossièrement taillées, perchée sur un promontoire rocheux qui surplombait la mer. C'était une construction assez ancienne, usée par les intempéries. Il n'y avait qu'une seule porte, une immense double porte en bois.
Timidement, Pollux frappa plusieurs fois la grosse porte. Ils attendirent un fracas de l'autre côté, puis plus rien. Au bout de quelques minutes, Pollux se décida à retoquer, mais la porte s'ouvrit.
Dans l'encadrement apparut un humain avec une drôle de tête. Il ressemblait à un alakazam. Il portait une blouse blanche et se massait douloureusement les côtes.
-Oui, qu'est-ce que c'est ? Oh, des visiteurs ? Que puis-je pour vous ?
Les chasseurs d'arc-en-ciel le regardèrent médusés. Puis Pollux se tourna vers Dianne.
-Oh, zut, c'est un humain...
L'intéressé répondit d'un ton un peu perdu :
-Ah, oui. Je suis un humain, oui, oui... Je suis le professeur Véga.
Ses visiteurs sursautèrent. Dianne s'étonna :
-Vous...comprenez ce qu'on dit ?
-Heu... oui, oui, tout à fait. Heu, peut-être vous serez mieux dedans ?

Ils entrèrent donc. L'intérieur du phare était... étrange, et se résumait à une unique pièce ronde, qui était remplie par une gigantesque machinerie, en fer, en bois et en d'autres métaux plus ou moins identifiables. Il y avait des ressorts, des rouages, des choses, des trucs et des machins de toutes formes et d'usage inconnu. Le tout semblait monter jusqu'au sommet du phare et donnait aux groupe groupe de pokémon l'impression d'être entré dans une horloge géante prête à s'écraser sur la tête du malheureux qui se trouverait là au mauvais moment.
Et le plus incroyable, c'est que toute cette machinerie semblait rester en suspension à deux mètres au dessus du sol, ce qui laissait suffisamment d'espace pour deux bureaux croulant sous la paperasse, une étagère pleine de livres et d'autres avec des outils étranges, d'appareils bippants et lumineux bizarres, et un portemanteau où pendait un vieil imper bleu et un chapeau tellement usé qu'il ne semblait pas avoir de forme précise.

-Alors, heu... que puis-je pour vous ?
Toujours intimidée, Dianne exposa les raisons de leur venues.
-Vous cherchez un arc-en-ciel ? Mais j'ai pas bien compris, heu... pourquoi.
-C'est très simple. Les arcs-en-ciel apparaissent quand il pleut et qu'il fait soleil, pas vrai ? Alors si on fait apparaître un arc-en-ciel chez nous, le soleil sera obligé d'apparaître, pour que les conditions soient réunies ! Et quand le soleil sera réapparut, le printemps reviendra ! L'arc-en-ciel va diffuser sa magie pour ramener la vie du printemps ! Et le flot de vie va soigner mon petit maître !
Il y eut un instant de silence. Puis le scientifique soupira.
-Ah, les croyances populaires... Enfin, enfin, vous avez fait un long chemin, vous avez même trouvé une plume de Ho-oh, alors...

L'humain en blouse blanche alla fouiller dans les tiroirs de ses bureaux, puis il s'écria :
-Ah trouvé ! Je savais bien que j'en avais un qui traînait par là...
Il revint vers ses hôtes et posa devant un petit objet. C'était un petit prisme en verre. Un simple petit prisme en verre.
Dianne demanda :
-Qu'est-ce que c'est ?
Le scientifique expliqua :
-C'est un piège à arc-en-ciel.
Il attrapa l'objet, le tendit vers la lumière et fit une démonstration.
-Vous le mettez vers la lumière, et...
Il tourna un peu le pisme. Un arc-en-ciel apparut sur le sol.
Les pokémons étaient émerveillés.
-Incroyable ! Comment vous avez fait ça ?
-Comme vous avez pu le voir. Maintenant, vous pouvez rentrer chez vous. Vous aurez votre arc-en-ciel. Le printemps reviendra quand il aura finit de lutter contre l'hiver, c'est un combat difficile, vous savez. Mais le printemps revient toujours. Pour votre maître malade, vous pouvez essayer la plume de Ho-oh, il paraît que ce légendaire à le pouvoir de résurrection. Mais sinon, un bon médecin devrait régler le problème.

Puis il se tourna vers Castor et Tejat.
-Quant à vous... Libre à vous d'aller réaliser votre rêve. Vous avez dû voir, à l'ouest, il y a des humains qui fabriquent des petites embarcations. Si vous les observez, vous apprendrez peut-être à en piloter. La morphologie d'une farfuret devrait être assez adaptée pour manier un de leur voilier.
Les deux rêveurs étaient tout content.
-Alors je vais vraiment pouvoir devenir pirate ? Génial ! Je serais le grand Capitaine Anagramme ! Respecté et admiré par tous aux quatre coins des mers !
Dianne s'étonna :
-Le Capitaine Anagramme ?
-Ouais ! J'ai toujours aimé ce mot ! Tu sais, Castor, c'est l'anagramme de cratos, ca veut dire « force » dans une langue ancienne ! Ca me va bien, hein ?
Le professeur Véga intervint :
-Sauf que ça ne s'écrit pas pareil... Enfin, si ça te va...

Ils remercièrent donc chaleureusement le professeur, puis ils se dirent au revoir sur le seuil du phare. Castor et Tejat allaient retourner au village en bois. Dianne allait partir au nord, retrouver son village.
-Mais on se reverra ! Je suis sûre que vous deviendrez des pirates réputés !
-Tu viendras nous voir, Dianne ! Et Pollux aussi ! Pollux ? Où il est ?

Le mangriff était toujours à l'intérieur du phare, et discutait avec le professeur. Ils l'appelèrent plusieurs fois, mais le pokémon blanc semblait captivé par le scientifique. Au bout d'une demi heure, il se décida enfin à retrouver ses compagnons.
-Le professeur est formidable ! Il étudie le langage humain et pokémon pour que tous puissent communiquer de façon égale. Il sait des tas de trucs ! Il m'a expliqué comment marchait les arcs-en-ciel avec la lumière et tout, c'est fascinant !
-Ah. Nous on était en train de se dire au revoir avec Castor et Tejat.
Le professeur arriva vers eux.
-Ah, oui... Vous pourrez repasser me voir de temps à autre. Et heu... Au plaisir de te revoir, Dianne. J'attendrai ton retour avec, Pollux, de toute façon, je ne bouge jamais de mon laboratoire.
Dianne eut l'air choquée.
-Ton retour ? Pollux ?
L'intéressé expliqua :
-Oui. Je vais te raccompagner au village, puis quand le printemps sera revenu, je viendrais vivre ici avec le professeur Véga. Il y a tant de choses fascinantes à découvrir !


Ainsi fut dit, ainsi fut fait.
Le professeur Véga, avec sa tête d'alakazam resta dans son laboratoire, comme toujours, à faire ses recherches sur la communication.
Castor et Tejat se rendirent au village des voiliers. Ils se familiarisèrent avec les pokémons locaux, puis Tejat appris petit à petit à manier un voilier, puis une nuit, Castor, allias le Capitaine Anagramma, et elle en dérobèrent un, puis ils partirent à la recherche d'un équipage, de trésors et d'aventures.
Pollux raccompagna Dianne jusqu'à leur village d'origine. Leurs humains furent ravis de les revoir, ils s'étaient fait beaucoup de soucis. Les deux pokémons normaux donnèrent le prisme en verre au fils malade de ses maîtres. Il commençait à aller un peu mieux grâce aux médecin, et le piège à arc-en-ciel lui redonna le sourire et des couleurs.
La delcatty lui montra également la fameuse plume irisée.
On raconte qu'une nuit, le petit s'endormit avec la plume brillante sur sa table de nuit. Le lendemain, la plume ne brillait plus, elle avait perdu ses beaux reflets, et l'enfant était guéri.

Puis le printemps arriva, la terre, les arbres, tout revint à la vie. Le printemps revenait toujours, sauf au royaume de la reine Polaire.
Pollux prépara à nouveau son balluchon, il fit ses adieux à ceux qu'ils connaissaient, puis il quitta le village. Juste après son départ, Dianne et son jeune maître le rattrapa et lui donna le piège à arc-en-ciel.
-Si jamais tu passes à Tonwair, donne-le à Chamelot ! Ça pourra peut-être aider quelqu'un d'autre, un jour.
Pollux fit donc un détour par Townair. Ensuite, il prit un pont que les humains construisaient sur le fleuve Cours-Bouillon pour solidifier un mystérieux entrelacs de racines, et il retrouva le professeur dont il devint l'assistant.

La suite... c'est une autre histoire.