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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 29/12/2010 à 14:12
» Dernière mise à jour le 28/02/2011 à 18:21

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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032 - Une étude en pourpre (Partie 2)
« Aimer sans espoir, à blanc, ce serait parfait s'il ne fallait pas compter avec les intempéries de sa cervelle ! »
(Joris-Karl Huysmans)



- Jonathan Ludges était un homme bien. J'étais sa femme, et j'étais fière d'être son épouse. Sa deuxième épouse. J'ai eu beau tenter de m'en défaire, j'ai toujours gardé en tête qu'une autre femme m'avait précédé. Ainsi qu'une petite fille. Je suis une idiote, je n'ai jamais su me mentir !

Roland baissa lourdement la tête. Rachel était à ses côtés.

- Jonathan était quelqu'un de profondément gentil, qui ressemblait beaucoup à mon frère, ce qui explique probablement que je l'aie autant aimé. Il s'arrangeait toujours pour ne pas embêter les gens. Il appliquait d'abord la justice à lui-même avant de juger les autres. Il était drôle, aimable, respectueux. Il avait ses défauts bien sûr, il était penché sur l'alcool, il était souvent pessimiste, il était profondément pragmatique sur certains points… Mais c'était un brave homme. Un homme qui s'enferme plus de dix ans pour payer la vengeance de sa famille et s'isoler du monde pour faire son deuil, je trouve ça grand. C'est vraiment ce qui me fait dire que Jonathan était l'homme de ma vie. Parce que moi aussi parfois dans ma jeunesse j'aurais eu envie de m'isoler. Pas au même point évidemment mais je comprends ce qu'il a ressenti. Et aujourd'hui… enfin, il va être libre. Totalement libre.

Elle prit l'urne et s'avança vers la falaise à Rivamar. Elle ouvrit le contenant et dispersa le contenu. Les cendres volèrent au dessus de la mer. Roland, Rachel, Lily et David observaient la scène. Etienne et Linda se tenaient la main tout comme Colin et Kate. Malcolm, Claire, Nell et Finn étaient aux côtés de Charlie et Léopold, tout aussi chamboulés. Norbert et Lionel soutenaient Linus, absolument dévasté. Une bonne partie des Rivamarois étaient présents également pour saluer la mémoire de leur ancien champion.

D'aucuns seraient passés par là, ils se seraient demandé comment il pouvait y avoir autant de personnes pour la dispersion des cendres d'un ancien taulard.

***

- Je déteste ça… Merci beaucoup… Merci d'être venu…
- Je comprends.

Estelle recevait les condoléances aux côtés de ses enfants et de Roland qui lui tenait compagnie.

- Ca va mieux, ton frère ?
- Il loge chez Malcolm, Kyle veut rendre l'appartement sans délai afin de s'installer chez son nouveau giton, et il compte prendre la petite, j'ai encouragé Dave à porter plainte.
- Tu as bien fait.
- Tu crois ?
- Merci… C'est sa fille quand même, ils l'ont adopté à deux…
- Ouais mais… Aucun des deux n'est réellement le père de la petite, ça va se jouer aux moyens de chacun…

Colin soupira.

- Maman on est obligés de recevoir les condoléances ?
- Oui mon chéri… Roland, il faut que David essaie au moins. Ca lui ferait du bien d'avoir la petite avec lui.
- Tu penses ?
- Qu'au moins il essaie !

Quelqu'un arriva.

- Bonjour… J'étais gardien de prison quand votre mari y était… je suis vraiment désolé pour son décès…
- Quel que soit le taux de nitrate que vous avez mis dans ses repas, il est mort d'une simple crise cardiaque.

L'homme regarda Estelle qui se rattrapa.

- Merci. J'avais oublié, pardon.

L'ancien gardien s'éloigna. Estelle soupira.

- Seigneur, quand ce bal de faux-culs va s'arrêter !
- Maman… soupira Kate.
- Tu trouves ça bien, toi ?
- Les gens ne font pas ça à mal, tu sais bien !
- Tout de même c'est lourdingue…
- Je vais rejoindre Rachel.
- Très bien. Roland, qu'est-ce que tu as encore fait à ton père, il a l'air de piquer un fard quand je lui dis que tu m'es d'un grand soutien ?

Roland leva les yeux au ciel.

- Disons qu'il a la rancune tenace.
- Ahn je vois. Tu veux que je fasse quelque chose ?
- Vaut mieux pas, Estelle, vaut mieux pas.


***

- Ca fait toujours plaisir de se revoir ! Sourit Charlie.
- Maiiiis Charlie, ils ont pas ramené Ethan !
- Il est chez sa nourrice et on n'allait pas le reprendre pour ton bon plaisir ! Grommela Rachel.
- Et ton obsession pour les bébés de ton entourage est plus-que-malsaine à la longue ! Marmonna Roland.
- Mais pas du tout ! Je n'ai rien dit à Claire quand Alexander est né !

Charlie roula des yeux.

- Oh bon sang, Léo, tu as offert la majeure partie des jouets de ce gosse ! Malcolm était tellement embarrassé qu'il a quitté le salon quand tu es arrivé !
- En même temps je n'ai pas été aussi loin que j'aurais voulu, j'aurais préféré un nom qui me rende hommage comme Léonard…
- Pour la énième fois c'est le second prénom de son père, c'eut été embarrassant… marmonna Roland.
- Ca fait tellement bizarre de vous voir mariés et avec un enfant tous les deux ! Ricana Charlie.

Rachel et Roland se regardèrent, tout aussi surpris.

- Bah ouais…
- On n'y aurait pas cru non plus il y a quelques années…
- Yann est à la fac maintenant, il est dans ma classe ! Sourit Rachel.
- Oui, alors ?
- Il a l'air à l'aise, en même temps la fac c'est l'académie mais dans une salle plus petite…
- Oui, c'est sûr… admit Léo.
- Ca va, Charlie ?

Il regardait par la fenêtre.

- Oh, oui, oui… Ca fait bizarre de voir son fils déjà à la fac, ça fait un choc…
- Il déprime toujours à cause de son père !
- Merci Léo, je pense que la précision était nécessaire… grommela Charlie.
- Et en même temps je pense qu'il déprimera toujours à cause de son père… marmonna Rachel. Je sais ce que c'est, et c'est d'autant plus difficile quand tu avais des rapports exécrables avec lui…
- Ca va mieux avec Malcolm au fait ? Se risqua Léopold.

Rachel plissa les yeux.

- On se reparle, ce qui est un mieux, mais ça reste tendu.
- Il a la rancune facile, je me demande de qui il tient ça… marmonna Léopold, ironique.
- Pour info, c'est pas moi qui l'ait éduqué ! Grommela Roland.
- Et lui et Claire font ce qu'ils peuvent pour nous rapprocher mais Claire est très prise avec les petits… marmonna Rachel.
- David va mieux ?
- David va. C'est déjà très bien. Il reste à la maison, Rachel tente de le pousser à faire des rencontres mais il rechigne…
- Il faut le comprendre le pauvre, après avoir été déçu comme il l'a été… soupira Léopold.
- En même temps un cabinet de médecin c'est pas l'idéal pour faire des rencontres ! Admit Charlie.
- Oh tu sais Charlie, n'importe quel endroit est bon pour les rencontres, avant qu'on sorte ensemble, j'allais dans les salons de massage et…
- Léo… geignit Rachel.
- Léopold, bon sang… soupira Charlie.

Roland soupira.

- Personnellement je serais plus enclin à lui faire consulter quelqu'un, ça l'aiderait…
- Oh Roland… soupira Rachel.
- Nan, pas David, quand même ! Souffla Charlie.
- C'est dur parfois de l'aborder… Je me demande si on lui fait du bien ou pas en l'aidant… marmonna Roland.

***

- J'y crois pas…
- On l'a vu de nos yeux vus, c'est dur de pas y croire, Yann…

Ils trainaient dans les rues du centre ville de Nénucrique à la recherche de magasins où faire leurs achats.

- Elle… elle est là, dans notre classe, on va passer l'année avec elle !
- Bah ça semble se profiler dans cette direction… Pourquoi c'est toi qui a l'air long à la détente aujourd'hui ? C'est moi d'habitude !
- Dimitri, c'est compliqué…
- A ce point ? C'est juste Rose, c'est juste une fille !
- Tu comprendras quand tu seras plus grand !
- J'ai 17 ans, Yann !
- Sérieux ? T'es pas resté bloqué à 13 ?
- Pourquoi, c'est possible ?
- Dis-moi que tu le fais exprès ! Soupira Yann.
- Eh les bleus !

Yann et Dimitri se tournèrent vers deux « grands ». Des types de troisième ou quatrième année au moins.

- Ouais ?
- Dimitri, ils nous ont appelés « Bleus », on leur dit pas ouais !
- Ah oui c'est vrai qu'en passant d'académie à fac, on redevient les plus petits… C'est le cycle de l'existence, je suppose…
- Dites, vous êtes bien à la faculté de Nénucrique ?
- Euh nan, on est… on est de jeunes chômeurs en recherche d'emploi ! Sourit Yann.

Le type regarda son pote, souriant.

- Sortez vos Pokémon qu'on vous colle une raclée.
- Oh non, je savais que ce genre de choses arriverait ! Soupira Dimitri.
- On peut… On peut pas remettre ça à plus tard ? Sourit Yann, embarrassé.
- On cherche de la bonne baston. C'est-à-dire coller des tartes aux nuls !
- C'est plutôt facile, non ? On est de la même faculté, on devrait tous être amis, nan ? Tenta Dimitri.

Yann le regarda puis regarda les deux crétins.

- Moi aussi, je cherche à savoir ce qu'il fume…
- Galeking, Go !!
- A moi, Gigalithe !

Les deux Pokémon Roche apparurent.

- Impossible que vous battiez notre équipe du tonnerre !
- Ils sont pas du tonnerre, ils sont Roche, et on dit Type Electrique ! Affirma Dimitri.
- Dimitri, bon sang ! Colhomard, go !

Le Pokémon claqua des pinces face aux adversaires. Dimitri soupira.

- J'suis obligé de me battre ?
- Notre honneur est en jeu, Dim !
- Bwoh… J'ai pas envie d'appeler Lucky ou Bernie !

Les deux en face ricanèrent.

- Il surnomme ses Pokémon !
- Quel bébé !
- Eh, le professeur Smirnoff surnomme bien ses Pokémon, lui ! Rappela Yann.
- Ah ouais ? Sauf que nous on n'a jamais eu Smirnoff en cours !
- Même pas Madame Smirnoff ? S'étonna Dimitri.
- Nan !
- Sors ton Pokémon, gamin, que ce soit Lucky ou Bébé-Bernie !

Dimitri, immunisé contre toute forme de moquerie, soupira.

- Bon, bon… Kokomo, à toi…

Rires des types en face ainsi que de l'attroupement qui s'est formé en vue du combat. C'est cependant un Brouhabam qui sort de la Pokéball de Dimitri.

- … Kokomo ? S'étonna un des deux types.
- Bah oui. Beach Boys… Cocktail… Kokomo ! Marmonna Dimitri comme si c'était évident.
- Je précise si ça vous rassure que son Pokémon académique est un Spinda ! Marmonna Yann.
- C'est juste un hommage à ma chanson préférée… dit Dimitri.

Les deux en face ne savaient plus à quel saint se vouer.

- Qui commence ?
- Je crois que c'est Brouhabam qui est le plus rapide… marmonna Yann.
- Cool ! Kokomo ! Casse Briques !

Le Pokémon de Dimitri chargea les adversaires, le bras tendu sur le côté, s'illuminant de puissance.

- Trop pas prévisible le coup ! Poliroche, Gigalithe !

Le Pokémon sembla se lisser.

- Galeking, Mur de Fer !

Le Pokémon augmenta sa protection. Yann plissa les yeux.

« Face à des adversaires qui aiguisent leurs statistiques, tu n'as qu'une solution… »
- Météores !
« … réagir de façon totalement erratique, contraire à ta ligne normale. »

De l'étoile frontale de Colhomard jaillirent des dizaines d'étoiles qui frappèrent les adversaires. Les deux gars d'en face se regardèrent.

- Tu nous as bien regardés, pauvre cloche ?
- Nos Pokémon se fichent de tes attaques Normales, puissent-elles être spéciales !
- Je sais bien mais vos Pokémon sont quand même soucieux de se protéger. Or…

Colhomard arriva pour coller une Pince Masse avisée à ses deux adversaires.

- Oups…
- Sale gosse ! Lame de Roc !

Galeking leva un bras et déclencha la levée de rochers pointus sur Colhomard.

- Toi aussi Gigalithe !

Le Pokémon tapa d'une patte par terre et envoya aussi son lot de rochers. Colhomard commença par morfler jusqu'à ce que les rochers n'atteignent plus leur cible. Dimitri hocha la tête.

- Mégaphone, toujours là !
- Bien joué, Dim !
- Oui généralement je joue bien !
- Ca va chier pour vous, sales mômes !
- C'est vous qui avez commencé le combat ! Grommela Yann.
- Chaaaaaaaarme !

Une foultitude de cœurs tomba sur le combat, à l'étonnement des élèves et de la foule alentours. Chovsourir arriva au milieu de cette effusion quelque peu déplacée. Roland se glissa dans la foule.

- Rappelez vos Pokémon immédiatement !
- Qui le demande ? Vous êtes quoi, juge ?
- Batman l'a clairement demandé ! Signala Roland en montrant Chovsourir.

Yann et Dimitri rappelèrent leurs Pokémon. Les deux étudiants en face plissèrent les yeux.

- Vous êtes qui exactement ?
- Je suis Roland Smirnoff, professeur à la faculté.

Il sortit sa carte de professeur comme on sortirait une carte du FBI.

- Et alors ? On n'est pas vos étudiants !
- Mais ces deux jeunes gens le sont, ce sont mes élèves en apprentissage technique.

Gigalithe et Galeking firent face à Roland qui regarda les deux Pokémon.

- … Certes, et ? Vous allez vous en prendre à moi ?! Un pauvre prof sans défense ?!
- Sans défense ? Avec cette petite boule de poils volante c'est certain !

Roland regarda Chovsourir, hilare. Roland rappela son Pokémon.

- Z'avez raison, il est pas terrible en combat. C'est pas le cas de Kiki et Nout.
- Des surnoms ?
- Il est aussi gamin que ses élèves !

Roland envoya Feuiloutan et Minotaupe. Les deux Pokémon provoquèrent la surprise de la foule. Roland sourit.

- Oui, je sais, ils sont très beaux… Canon Graine !

Feuiloutan tendit les poings vers ses adversaires et balança des charges explosives. Les deux adversaires furent repoussés mais leur défense contint les puissantes bombes.

- Wow !
- Puissant…
- Nout, Aiguisage…

Le Pokémon frotta ses griffes entre elles.

- Gigalithe, Coup d'Boule !

Le Pokémon chargea Minotaupe.

- Galeking, Damoclès !

Le monstre de métal fonça droit sur Feuiloutan.

- Acrobatie !

Feuiloutan fonça en habiles rondades vers ses adversaires qu'il embrouilla par ses agiles mouvements.

- Les offensives ne sont pas toutes faites pour attaquer. Certaines sont de telles diversions qu'elles n'ont pas besoin de toucher leur adversaire pour être efficaces. GRIFFE ACIER !

Minotaupe sauta dans le tas et frappa Gigalithe et Galeking. Les deux Pokémon s'écroulèrent, vaincus.

- G… Gigalithe !
- Galeking !!!

Roland soupira.

- Trop facile. Vous êtes les élèves de Duperrier, vous, à tous les coups… C'est sa classe qui a les résultats les plus craignos…
- PARDON ?
- VOUS INSULTEZ PAS NOTRE PROF LA !!!
- Oh, oui c'est vrai, en fac vous aimez vos profs… ça vous permet d'avoir des délais pour vos thèses…
- RETIREZ CA !
- Non…

Les étudiants se tournèrent vers Rachel aux côtés de Charmina qui maintenait les adversaires en l'air.

- Faites attention les enfants, Charmina est très maladroite !
- …
- …
- Rappelez vos Pokémon. Les combats de rue sont interdits au centre-ville de Nénucrique.

Les étudiants rappelèrent leurs Pokémon à contrecoeur.

- On se reverra, vous deux !
- Ouais !
- C'est fort probable, on est dans la même fac ! Admit Dimitri.

Ils partirent. Roland regarda Dimitri qui se mordilla les lèvres.

- J't'ai dit quoi, à propos de ta langue trop pendue ?
- De la tourner sept fois dans ma bouche… Mais j'y pense jamais ! Sourit Dimitri.

Roland soupira.

- J'aurais dû te fouetter plus souvent pendant notre petite balade itinérante ! Yann…
- Salut Roland…
- On y va, ma douce ?
- Volontiers !

Ils rappelèrent leurs Pokémon et rejoignirent Charlie et Léopold. Yann et Dimitri entrèrent vite-fait dans une boutique sans remarquer leurs parents.

- Les enfants sont formidables… soupira Roland.

***

- Et voilà la situation la plus embarrassante qui soit… soupira Estelle. Bonjour, nous sommes la famille de Jonathan Ludges…

La secrétaire du notaire vérifia sur son ordinateur.

- Ah, oui… Attendez, monsieur Glacht va vous recevoir…
- Glacht, on dirait un nom de groupe de Jpop… souffla Roland.

Sa tante lui fit un tope-là.

Ils revinrent auprès des autres proches.

- Claire et Malcolm sont rentrés avec Nell, informa Rachel.
- Et Lily ?
- Encore aux toilettes, signala Finn.
- Maintenant chaque fois que quelqu'un est aux toilettes j'ai peur pour sa vie ! Soupira Estelle avec sa légèreté habituelle. Ca va les enfants ?

Colin acquiesça, tout comme Kate.

- Ca va être un moment très désagréable à passer… marmonna Estelle.
- Jonathan avait refait son testament ? Demanda Etienne.
- C'était devenu moins obsessionnel ces derniers temps mais il l'avait refait. Parfois il rigolait en le faisant… marmonna Estelle.
- Ca ne m'étonne qu'à moitié… ricana Linus.

Le notaire demanda aux proches d'entrer.

***

- « Je tenais d'abord à vous remercier tous d'avoir rendu la dernière partie de ma vie aussi agréable. Quel que soit l'âge ingrat auquel je mourrais, je sais au moins que j'ai passé une vie sympa. J'ai quand même traversé une guerre, je suis un gagnant. »

Linda agita la tête, pas certaine.

- « A ma femme et à mes deux enfants je délivre le contenu de mon compte épargne, dont le montant total s'élève à… »

Le notaire se saisit de la feuille de comptes.

- Très exactement sept millions huit cent vingt sept mille six cent quatre vingt quatre Pokédollars.

- « Je divise la somme que mon notaire vous aura confirmé en deux quarts pour ma femme et un quart à chacun de mes enfants. Qu'ils usent de cette somme avec la plus grande parcimonie possible. Mais je ne leur en voudrais pas s'ils dilapident tout en drogue ou au casino. »

Colin, Kate et Estelle sourirent.

- « Il apparaît évident également mais je me sens obligé de le signaler ici que ma femme est la légataire officielle de tous mes biens ainsi que de notre demeure à Rivamar. Je passe aux légations moins importantes pécuniairement : A mon beau-frère Etienne je lègue ma collection de cigares, puisse-tu ne jamais les fumer ! »

Etienne hocha la tête.

- Sois-en sûr.
- « A cette chère Linda qui fut une belle-sœur remarquable, je tenais à léguer un terrain que j'ai acheté il y a quelques temps. Un lopin de terre fleuri près du Lac Courage. Il est à toi désormais, le notaire te donnera l'acte de propriété. Fais-en ce que tu veux. »

Estelle regarda Linda.

- Han la veinarde !
- J'aurais aimé avoir ça dans d'autres circonstances, crois-moi !
- « A mon neveu Roland… Roland, nous ne nous sommes jamais très bien entendus, et j'avais au départ prévu de ne rien t'offrir. »

Lequel leva les yeux au ciel. « Connard de Père Noël ! »

- « Cependant je me suis souvenu il y a peu que j'avais acheté des actions il y a très longtemps pour une petite société. Ca m'est revenu en mémoire quand j'ai fait l'inventaire de mes biens pour cette légation précise. Et le notaire va donc t'annoncer le montant que tu vas percevoir en prenant les fonds issus de cette action. Ce sera aussi aléatoire que nos rapports ont pu l'être. »

Le notaire ouvrit l'enveloppe. Roland pencha la tête sur le côté.

- … très exactement trois cent mille Pokédollars !

Roland fit de gros yeux. Rachel lui serra la main très fort.

- Rachel…
- Chut, Roland, chut.
- Hm. Ok. Hm.
- Un problème ? Marmonna le notaire.
- Augh…

Roland se racla la gorge, un léger sourire sur le visage.

- Aucun problème !

Linda, Etienne, Lily et David regardèrent Roland, surpris par sa réaction.


***

- C'est juste une petite grippe…
- Vraiment ?
- Oui… soupira David, lassé.
- Mais pourtant, elle danse comme une dératée…
- C'est un Joliflor… grommela David.
- … ah, bah oui…

David soupira et remplit une ordonnance.

- Vous lui donnerez des calmants si ça vous rassure…
- Vous voulez que j'achète plus de médicaments ?!
- Non, juste que vous évitiez de revenir pour quelque chose que vous pouvez soigner tout seul avec des baies…
- J… J'ai pas le temps de cueillir des baies, je travaille, moi…

David tendit l'ordonnance et regarda le dresseur de son patient.

- Alors votre Pokémon mourra !

Le type se décomposa et prit l'ordonnance.

- … merci… docteur.
- De rien, n'hésitez pas à revenir. Pour quelque chose de VRAIMENT grave.

Le patient sortit. David retourna à son bureau, lessivé. On entra.

- Hey, Docteur House !

C'était une collègue de David, qui consultait dans un autre bureau du cabinet.

- Je peux t'emprunter du vermifuge ? J'ai des tas de clients qui viennent avec des Pokémon remplis de vers…
- Charmant… marmonna David.
- Dis-donc, on n'est jamais allé diner tous les deux ? Ca serait sympa !

Elle alla prendre son dû dans la réserve de David qui soupira en levant les yeux.

- D'autant que t'es pas dégueu comme mec ! Ah voilà !

Elle sortit de la réserve. David la regarda alors qu'elle, avenante et joyeuse, le regardait.

- Non merci.
- Oh ? Vraiment ? T'es sûr de pas vouloir y réflé…
- J'ai déjà essayé les femmes, ça ne me tente pas de recommencer, merci.

La collègue plissa les yeux et ressortit.

- Désolée !
- C'est moi.

Elle le regarda. David hocha la tête en notant quelque chose sur un dossier.

- C'est moi le problème, tu n'as pas à être désolée.

Elle haussa les épaules et sortit. David s'enfouit la tête entre les mains et appuya sur une sonnette. Un patient entra.

- Bonjour docteur Smirnoff…
- Bonjour, vous venez pour ?
- Le Cacnea de ma fille est bizarre, je la soupçonne de l'avoir trop arrosé !

Le type entra avec une gamine brune habillée dans des couleurs sombres. David grimaça.

- … Je… Je peux pas m'occuper de ça, allez vous adresser à un autre docteur.
- … ah ?
- Je m'occupe pas des… Pokémon Plante !
- Votre précédent patient est sorti avec un Joliflor !

David plissa le yeux et soupira.

- Très bien… Venez…

***

Le patient et sa fille ressortirent. La gamine pleurait, le père était bouleversé.

- Merci docteur… Vous êtes sûr que…
- Il n'en a plus pour très longtemps mais si vous lui donnez beaucoup d'amour, ça devrait lui permettre une fin de vie des plus agréables.
- Merci docteur… Courage ma chérie…

Le duo sortit du cabinet. Les patients en salle d'attente regardaient David qui soupira.

- Son Cacnea a bu trop d'eau, il doit juste aller faire pipi… Patient suivant, s'il vous plait…

***

- J'ai tous ses livres et nulle part où les ranger… soupira David.
- Claire et Malcolm les prendront chez eux, va… au pire, Finn te prêtera un camion ! Assura Lily.

David acquiesça. Ils se tournèrent vers leur père qui prenait Roland à parti alors qu'ils sortaient de chez le notaire.

- Je peux savoir ce qui ne tourne pas rond chez toi ? Chez vous devrais-je dire ?!
- Pardon ? S'étonna Rachel.
- Papa…
- C… Ce pauvre Jonathan est mort et monsieur se permet de se réjouir d'avoir reçu un petit pactole ?
- Etienne ! S'offusqua Linda.
- Etienne, enfin ! Geignit Estelle.
- Papa, ça n'est absolument pas ce que tu…
- Tu veux savoir ce que je pense ? Tu crois encore avoir gagné, Roland, tu te réjouis que ce pauvre Jonathan, en croyant te donner un héritage boiteux, t'ai offert un tel pactole !
- Papa, ça n'est pas ce que tu penses, je t'assure…
- Alors quoi ? C'est quoi cette réaction ?
- J'ai… la réaction que je veux ! Si j'ai envie d'en rire parce que c'est ironique, j'en ris, si j'ai envie d'en pleurer parce que c'est…

Etienne allait lever la main sur son fils mais Estelle l'en empêcha et le poussa en arrière, à la surprise de Linda et Roland.

- C'est pas toi qui a une réaction un peu bizarre, là, non ? Grommela la tante de Roland.

Etienne regarda sa sœur, étonné.

- Excuse-moi, Linda…
- C'était un peu fort quand même… Etienne voyons !
- Etienne, je te défends de t'en prendre à Roland comme ça ! Ou alors pas devant moi ! C'est compris ?
- Roland, ton comportement est inapproprié ! On ne se réjouit pas de recevoir un héritage, aussi précieux soit-il ! C'est inconvenant ! Pourquoi tu as eu ce sourire en coin ?!

Estelle et Linda regardèrent Roland alors que David et Lily étaient blasés sinon nostalgiques et que… Finn s'allumait une clope. Linus se contenta d'un regard intrigué.

- …
- Vous n'en avez pas marre de le soupçonner à tout bout de champ ? Ca devient lourd ! Souffla Rachel.
- Je ne t'ai pas adressé la parole !
- ETIENNE ! S'offusqua Linda.

David baissa la tête.

- Je supporte plus ça… geignit le jeune homme.
- Dave… marmonna Lily.

Elle le serra contre elle.

- Papa, je te promets que ma réaction n'avait rien de déplacé !
- Dans ce cas explique-toi ! En quoi le fait de recevoir de l'argent de la part de ton oncle prête à sourire ! Franchement ça me dépasse !
- Je suis certaine que Roland ne pensait pas à mal, Etienne, ne sois pas aussi aigri bon sang ! Grommela Estelle.
- Etienne, cesse donc ! Soupira Linda.
- Je t'écoute, Roland ! Somma Etienne.

Rachel croisa les bras et s'interposa clairement.

- Il n'a rien à vous dire !
- Ah non ?
- Rachel, non… soupira Roland, lassé.
- Vous voulez une clope ? Proposa Finn à Linus.
- Tabac ?
- Ouaip.
- Pas assez fort. Si vous avez un bon joint par contre… soupira Linus, désabusé.
- Très bien. Très bien. A partir de maintenant je ne t'adresse plus la parole ! Voilà ! Heureux ?
- Papa… soupira Roland.

Un sanglot s'éleva. Tout le monde se tourna vers David qu'une Lily très enceinte serrait contre elle. Rachel serra les dents tout comme Roland. Le jeune homme craquait.

- J'en peux pluuuuuus ! Ca suffit !
- David, David…
- Mon bébé ! Geignit Linda en se précipitant au secours de son jeune fils.
- Arrêtez de vous baaaaattre !

Roland soupira et regarda son père.

- Je suis content d'avoir cet argent en effet !

Estelle pencha la tête sur le côté. Kate et Colin étaient intrigués aussi.

- Parce que…
- Roland… geignit Rachel.
- Parce que moi et Rachel vivons dans un appartement minuscule, insalubre, sans chauffage et avec de l'électricité deux jours par semaine ! C'est à peine si nous avons un lit convenable, on va plus d'une fois prendre notre douche dans une station service et on lave nos vêtements dans une laverie alors qu'il y a un lave-linge dans l'appartement mais pas ou très peu d'eau chaude alors on économise !

Linda se tourna vers Roland, choquée.

- QUOI ?
- J… Désolés de n'avoir rien dit ! En nous reclassant, Monsieur Hadley n'a pas pensé au fait que les logements de fonction des professeurs de Hoenn étaient situés dans les anciens quartiers, qui sont restés dans l'état où la guerre les a laissés… c'est un enfer permanent. Si j'ai la moindre occasion de sortir Rachel de ce trou et de la faire vivre dans un endroit convenable… alors oui, je m'en réjouis ! Désolé Estelle.
- P… pas de problème…

David cessa de pleurer.

- David voyons, ce n'est rien, ce n'est rien, regarde, plus personne ne crie, chuuut mon bébé…
- Ca va, maman, ça va…

Etienne acquiesça.

- Voilà. C'est plus clair maintenant !
- Ca va, vous êtes satisfait ?

Tout le monde regarda Rachel, visiblement fâchée.

- Vieux charognard !
- R… Rachel… marmonna Roland.
- Vous pourriez au moins vous excuser ! Grommela Rachel.
- Si Roland avait été plus clair dès le départ…
- MONSIEUR SMIRNOFF, DES EXCUSES !

David se serra contre sa mère, apeuré.

- … Désolé, Roland, lâcha Etienne.
- C'est moi qui m'excuse, j'aurais dû vous en parler.
- C'est évident.
- Bon. Voilà qui est mieux, souffla Rachel.
- Rachel, s'il te plait… n'en rajoute pas… marmonna Roland.

Elle acquiesça.

- C'est juste que ça m'énerve de te voir subir comme ça !
- Certes, certes, mais… calme-toi.
- Ca va, je suis calme !
- On peut aller diner tranquillement ou vous devez encore vous foutre sur la gueule ? Grogna Finn.

Tous le regardèrent alors que lui regardait Lily.

- Sérieux, le chiard, on l'appelle Peace and Love. Ils me donnent presque envie de devenir hippie !
- Je sais que j'ai une famille idiote, Finn, inutile de me le rappeler… soupira Lily.


***

- Ca craint, Dimitri, ça craint.
- Oh je pense qu'on aurait pu gagner même si Monsieur Smirnoff n'était pas intervenu.
- J'parlais pas de ça !
- Oh, tu te plaignais encore… marmonna Dimitri.
- Elle… Elle a l'air d'avoir complètement oublié ce qui s'est passé avant ! Elle réapparait comme une fleur et… c'est comme si rien ne s'était passé !
- Gobitto est obligé de porter nos achats ? Ca m'embête…
- Il y tient… soupira Yann. Rose est partie, elle revient et… c'est comme si de rien n'était !

Dimitri soupira.

- Tu répètes ça tout le temps, il faudra qu'à un moment donné tu me dises si tu attends une réponse ou quoi…
- Hein ?
- Si tu as quelque chose à me demander, demande ! « Dimitri, t'en penses quoi ? » Au lieu de te plaindre dans le vide, là…
- Mais je me plains pour que tu réagisses !
- Bah j'ai peut-être pas envie de réagir !
- …
- Tu m'as dit : « Rose était chez moi, son père est venu la chercher, il a vu mes deux pères, il a flippé ». C'est ce qui s'est passé, hm ?
- Oui bah oui…
- On la revoit, c'est tout ! Qu'est-ce qui t'embête ?
- … Le fait qu'elle ait cet abruti pour petit ami !

Dimitri plissa les yeux en prenant un livre.

- En quoi ça te concerne ?!
- … pardon ? Une de nos amies a un petit copain sorti de nulle part…
- Il sort pas de nulle part, ils ont fait leur voyage itinérant ensemble !

Yann regarda Dimitri qui haussa les épaules.

- M… Pourquoi tu lui cherches des excuses !
- Il me manque des données, tu as autre chose en tête qui te perturbe… C'est pas possible autrement.
- Dimitri, je pige encore moins que d'habitude ce que tu dis ! Et c'est pas faute de me prendre la tête !
- A qui je cherche des excuses, Yann ?
- … A Rose ! Elle sort avec ce type qui sort de nulle part !

Dimitri pencha la tête.

- Il sort forcément de quelque part, il a un Vipelierre, donc il est probablement originaire d'Unys…
- Mais je m'en fous d'où il sort !
- … Tu es complexe, Yann… Ah voilà le fameux livre de monsieur Smirnoff ! Je le prends !
- T'en as besoin ?
- Non mais il m'en avait parlé et je le trouvais pas en librairie.
- C'est marrant quand même que tu aies fait ton voyage itinérant avec Roland…
- Ouais, c'était marrant, c'est vrai ! Tu sais, Yann, Rose fait ce qu'elle veut, c'est sa vie… T'as pas vraiment ton mot à dire à moins d'être son père… ou sa mère…

Yann soupira.

- Tu peux pas comprendre.
- Bah nan puisque tu veux pas tout me dire.
- D… Dimitri, y'a-t-il un moment où tu te dis « Je dois arrêter de parler ! »
- Souvent mais j'arrive pas à me retenir !
- Hmph…

Yann et Dimitri arpentaient les rayons de la librairie scolaire.

- Je me demande ce qui lui est arrivé pendant ces années où on l'a pas vue… marmonna Dimitri.
- Moi pas…
- Elle a dû voir du pays, des gens… Si ça se trouve elle a plein d'amis ici. Elle avait l'air tellement sûre d'elle !

Yann soupira, exaspéré.

- Dim, si tu aimes tant Rose, va l'épouser !
- … je peux pas, elle a un petit ami ! Enfin techniquement ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas se marier, mais ce serait inconvenant vis-à-vis de ce petit ami. Pourquoi tu crois que j'aime Rose ?
- Tu en parles tout le temps !! On cherche des livres là !
- Alors parler tout le temps de quelqu'un, c'est l'aimer ?
- Bah en tout cas c'est bizarre ! Grommela Yann en toute mauvaise foi.

Dimitri plissa les yeux.

- Tu m'aimes, Yann ?

Yann se retourna vers Dimitri, stupéfait. Le jeune homme haussa les épaules.

- Tu parles tout le temps de moi, t'es toujours là à dire « Dim, fais pas ci, Dim, arrête de faire ça… »
- … t'es bête !

Gobitto regardait son maître de ses deux yeux lumineux. Yann soupira, incapable d'exprimer véritablement ce qu'il ressentait.

***

- Merci encore, Clarence !
- De rien, c'est toujours un plaisir !

Rachel prit Ethan et l'amena à Charlie et Léopold.

- Oh il est toujours aussi choupinet ! Sourit Léopold.
- Bonjour Ethan !
- Salut tonton Charlie, salut tonton Léo !
- Il a bien retenu que vous étiez ses tontons ! Sourit Roland.

Rachel posa le petit garçon qui regarda les deux hommes qui lui souriaient.

- Il grandit pas, c'est fou ! Sourit Léopold.
- C'est un Smirnoff, il poussera à 16 ans comme on l'a tous fait avant lui !
- Vous venez boire un café ?
- Pourquoi pas, c'est pas comme si on devait aller chercher le gamin à l'école ensuite ! Sourit Charlie.
- Je sens que tu préfèrerais aller le chercher… marmonna Léo.
- Oui, je préfèrerais ! Mais j'vais pas le dire, tu vas encore me railler…

Rachel et Roland se regardèrent.

- Déjà un vieux couple…
- Tu m'étonnes… Même pas 35 ans, déjà routiniers…

Léopold prit Ethan.

- Et hop ! Kidnapping ! Haha !
- Maman maman ! Tonton m'a ki'nnapé !

Rachel leva les yeux au ciel. Roland regarda Charlie.

- Y'a plus simple pour adopter… marmonna Roland.
- Pas pour les homos ! Sourit Charlie.

***

Ethan jouait tranquillement avec Chovsourir qui bondissait autour de lui alors que les adultes prenaient un café tranquille.

- J'ai refusé évidemment, je leur ai dit : « Moi, Charlie Winchester, au Conseil des Quatre ? Pour quoi faire, servir des petits fours ? »

Roland plissa les yeux.

- Tu pourrais, pourtant ?
- Nan. Je préfère amplement ma petite position de champion. Mais d'après Ondine c'est normal qu'ils me fassent la proposition, je suis le champion avant le conseil, j'ai donc des prédispositions… Bref j'ai refusé…
- Malgré le salaire plus élevé ! Signala Léopold.
- On n'en a pas vraiment besoin de mon salaire plus élevé… Je préfère laisser ça à quelqu'un qui en a vraiment envie. Et vous, toujours de fringants professeurs en Fac, ou ça risque de mal tourner ?
- On évite le plus possible les contacts avec l'administration et on est tellement polis qu'on pourrait nous cracher au visage, on dirait « Encore, encore ! » sourit Rachel.
- Bah voyons ! Ricana Léo.
- Vous vous en sortez au moins ? Sourit Charlie.
- Ca fait bientôt cinq ans et ma foi, on assure ! Sourit Roland.
- Ouais pis c'est pas désagréable, je peux faire ce que je veux tant que je respecte le programme.
- Tout cela est trop beau ! Sourit Léopold, malicieux. Il y a bien une ombre au tableau !
- Mon frère ne me parle plus, ça ne te suffit pas ? Sourit Rachel.
- Et moi mon père ne me parle plus…
- On ne veut plus parler à ton père, nuance ! Marmonna Rachel.
- Oui…

On frappa à la porte. Rachel se leva.

- On ne peut pas dire qu'Ethan soit une ombre au tableau… sourit Roland.

Charlie et Léopold plissèrent les yeux.

- Y'a pas intérêt qu'il le soit !
- Ca m'étonne que t'aies pas merdé avec ce môme ! S'étonna Léopold.

Rachel ouvrit à une petite dame blonde.

- Rachel, je…
- Oh mon Dieu… Donna, c'est pour quoi ?

La petite dame semblait très timide. Charlie, Léopold et Roland se tournèrent vers elle.

- Mon… mon mari a eu une remarque déplacée à votre égard ce matin et…
- Ca va, Donna, pas de souci. Vous voulez entrer, on a fait du café !
- Non, je venais simplement m'excuser pour mon mari…

Rachel se tourna vers Charlie et Léo.

- Dans la vie, Donna est Chargée de Relations Publiques pour son mari…
- N… Non… C'est simplement que…
- Tout va bien Donna, nous n'avons aucun grief, nous comprenons que Harrison est un abruti fini, nous sommes toujours vos amis et nous viendrons toujours au club de lecture ainsi qu'aux parties de bingo du quartier et nous vous dirons toujours bonjour en vous croisant dans la rue !

Donna plissa les yeux. Rachel lui tapota les épaules.

- Ca va, Donna. Il n'y a aucun souci, nous avons l'habitude. Vous ne voulez vraiment pas un café ? Un thé ?
- Ca ira, merci, c'était simplement…
- Pour vous assurer que nous n'avions pas mal pris l'intervention toujours de bon aloi de ce cher Harrison, aucun problème.
- Ca va, Donna, tout est nickel ! Assura Roland.

Elle acquiesça.

- Bon après-midi.
- Hm !

Donna partit et Rachel ferma la porte.

- La vie de cette femme est un long chemin de croix sous des nuages gris…
- Voilà en gros c'est une des ombres au tableau : Le voisinage ! Sourit Roland.
- Et David… ? Marmonna Charlie.

Les deux semblèrent hésiter.

- Non… Moi il ne m'embête pas, c'est comme avoir un fils adoptif à la maison ! Admit Rachel.
- Il ne dérange pas trop, mais je sens aussi que cette situation l'embête et le frustre… Et quand il est de mauvaise humeur… On voit son côté Smirnoff ressortir !

Rachel acquiesça.

- Le pire c'est… quand il boit.
- Il n'a plus intérêt à le faire, je pense avoir été assez clair la dernière fois ! Soupira Roland. « C'est mon rein, t'y fais gaffe ! »
- Ce rein, il a bon dos ! Ricana Charlie.
- Tu m'étonnes ! Sourit amèrement Léopold.

***

David ouvrit un placard de son cabinet et se servit un shot de vodka qu'il s'avala cul-sec. Il agita la tête rapidement pour dissiper les effets de l'alcool, rangea la bouteille et alla ouvrir au patient suivant.

- Bonjour Docteur Smirnoff !
- Monsieur Evans, bonjour…
- C'est à propos de mon Machoc, je crois qu'il s'est encore froissé un muscle.
- Allons bon…

***

- Mais je lui fais confiance ! Sourit Roland. Je suis sûr qu'il va reprendre les rênes de sa vie.
- Ca fait deux ans que tu dis ça ! Signala Rachel.
- Ca fait deux ans que j'y crois, nuance !

***

Roland et Rachel rentraient sur Hoenn. Roland conduisait.

- …
- …
- … Je sais pas quoi en penser… marmonna Roland.
- De ?
- … De ton intervention face à mon père.
- C'est normal, non ?
- C'est à moi de faire ce genre de choses.
- Tu es devenu mollasson depuis qu'on est ensemble.
- Peut-être aussi que je ne voulais pas m'énerver contre lui !
- Tu veux que je me tourne vers toi ? « Bon sang Roland ! Quelle idée tu as eue de sourire un dixième de seconde ! Petit salopiot ! »

Roland leva les yeux au ciel.

- Dans un sens il avait raison.
- Chouette, je suis en couple avec un camembert. Dur et revêche en surface mais au-dedans ce n'est que crème gluante et dégoulinante.
- Et je pue, n'oublie pas que je pue !
- Roland, ton père t'a titillé exprès pour que tu t'énerves ! Il te prend pour le Roland d'avant !
- Techniquement je suis toujours le même ! Admit Roland.
- Non, tu as changé, même moi je l'ai vu.

Roland plissa les yeux.

- Ca veut dire que tu n'aimais pas le Roland d'avant mais que tu aimes le Roland de maintenant ?
- Tu étais un connard avec tes parents.
- Et toi, actuellement, t'es pas un peu une connasse avec tes parents ? Tu te fous de ma gueule ?
- Mes parents sont dans une situation particulière, Roland ! Tu l'as bien vu !
- Tu aurais pu être plus clémente avec eux, tout de même !
- Et leur donner la becquée pendant qu'ils se réjouissent de ma fausse couche ! Oh oui !
- Bon, ton père est un peu timbré mais ta mère a de vrais problèmes !
- Malcolm m'a dit qu'elle était complètement shootée aux médicaments, c'est une horreur.
- On pourra aller la voir si ça te dit…
- Non merci.

Roland plissa les yeux, mécontent.

- Alors tu te fais un malin plaisir à faire face à mon père mais moi je n'ai pas le droit d'essayer de te réconcilier avec tes parents ?
- Avec ma mère folle et mon père qui me déteste ? Je t'en prie, Roland. Pour maman, interdiction d'utiliser des psychotropes !
- Tu exagères, comme toujours…
- Tu as toujours représenté quelque chose de particulier à mes yeux, d'accord ? Un mec inaccessible…
- Tu déconnes ? J'ai toujours demandé qu'à sortir avec toi ! C'est trop fort ça !
- Attends, au début je voulais, à contrecœur tu as commencé une relation puis tu as rompu de la manière la plus nulle possible !
- On était trop coincés à l'époque…
- Certes. Ensuite j'ai rencontré Nathan…
- Non ensuite il y a eu le voyage itinérant.
- Ca n'a rien changé entre nous…
- J'ai sauvé ton frère des griffes d'une psychopathe de 15 ans et ça ne t'a même pas titillé l'esprit que j'étais un super mec !
- Tu as fait ça pour Malcolm, pas pour moi !
- C'était pour te faire plaisir aussi !
- Si Malcolm était allé en prison, tu aurais eu un boulevard avec moi ! Assura Rachel.
- Mince alors, un battement d'aile de Papilusion a vraiment cet effet là !
- Tu étais trop dans un trip « Malcolm mon copain », tu étais aussi inaccessible qu'un garde royal britannique !
- Puis tu as rencontré Nathan et là… C'est le coup de foudre.

Rachel roula des yeux.

- Attirée par son côté Bad Boy et Hôpital Psychiatrique, Rachel tombe éperdument amoureuse et décide d'épouser monsieur pendant un mariage gay !
- Merci de me rappeler à quel point j'ai pu être une femme intelligente…
- Quand arrive la fin de la guerre, Rachel, enceinte jusqu'au cou, se fait larguer par courrier ! Ouh que c'est bête !
- Roland…
- Déçue, elle se rabat sur Roland qui lui apparaît convenable maintenant qu'il a cessé d'être un enfoiré avec ses parents.
- Salaud !
- Quoi, c'est bien résumé, non ?
- Je ne me suis pas rabattu sur toi !
- Alors c'est moi qui…
- J'ai toujours eu des sentiments, c'est juste qu'auparavant tu avais cette… cruauté envers tes parents et notamment envers ta mère qui me déplaisait profondément ! Je me disais « Un mec qui est capable de traiter sa mère de pute ne ferait pas un bon petit ami et a fortiori, un bon mari !
- J'oubliais que Rachel Heine voyait à long terme… On voit où ça t'a mené !
- Bon ça va ! Ta vie est parfaite peut-être ? Monsieur « J'ai vu ma mère se taper Kenneth Heine dans un placard à balai, cool j'peux insulter qui je veux ! »
- Han non…
- Tu réalises à quel point tu as fait souffrir ta famille, ton entourage ?
- Merci de me le remémorer, je me sens pas assez coupable…
- Ca sert à rien de te sentir coupable, Roland, merde ! Tu dois aussi prendre conscience du mal que tu as fait ! Imagine on fonde une famille un jour, tu imagines si notre enfant nous parle comme tu parlais à ta famille ?
- Sujet clos…
- Tu imagines à quel point ça me travaille ?

Roland faillit arrêter la voiture. Il regarda Rachel du coin de l'œil.

- S… Sérieusement ?
- Oui sérieusement ! Et ça m'inquiète ! Ma famille de tarés, ta famille de tarés…
- On peut aussi être moins tarés que les autres !
- Tu as mené une vie de chien à tes parents, moi aussi, on peut qu'être de mauvais parents.
- T'es enceinte ou quoi ?!
- Nan, je projette ! Tu l'as dit, je vois grand !

Petit moment de silence. Rachel soupira.

- J'veux pas rentrer à l'appart.
- Moi non plus mais on peut pas faire autrement. On va en agence immobilière dès demain.
- Tu crois que ton oncle pense quoi, en vrai, de ta réaction ? De notre réaction ?

Roland soupira.

- Mon oncle est mort…
- Oui mais s'il nous regardait, là ?
- Je crois pas en ces conneries, Rachel, pour moi la mort c'est comme avant la naissance. Essaie de te souvenir de ce que tu faisais avant de naître.
- … Je n'existais pas encore, Roland !
- Bah après la mort c'est pareil ! Tu ne te souviendras pas de ce que tu faisais avant de mourir !
- … wow… tu es désespérant !
- Merci.
- Bon, mais imagine que tu n'es pas un sale con pessimiste…
- Trop de compliments, je vais rougir.
- Et que tu croies vraiment que ton oncle est là haut et qu'il nous regarde !
- « Fais gaffe aux avions et aux Pokémon volants ! »

Rachel sourit.

- Tu es trop terre à terre.
- Ce qui est paradoxal.
- Roland, il en penserait quoi ?

Roland inspira.

- Il… voulait que son don soit aussi aléatoire qu'aient pu l'être nos rapports. Je ne l'aimais pas trop, mais dans un sens c'est la seule personne de la famille qui a toujours été 100% claire avec moi. Il ne m'a jamais menti. « Tu as été en prison tonton ? » Et lui de me dire « Ouais, mon grand ».

Rachel plissa les yeux. Roland semblait nostalgique.

- Il avait un beau sourire. Quand il était content, tu sentais qu'il savourait ce bonheur. Comme du gâteau. J'ai jamais vu quelqu'un… mordre la vie comme ça. Il en savait toute la rareté, la quintessence, de ce bonheur. J'étais vache avec lui parce que je pensais qu'un type sorti de prison n'avait aucune leçon à me donner. J'avais tort.

Rachel grommela.

- J'enregistre jamais quand tu dis des trucs comme ça !
- S'il nous voit… Je pense qu'il doit être content quelque part de m'être utile, même dans la mort. Et j'apprécie vraiment son geste, c'est vrai. Mon père lui-même l'a remarqué ! J'apprécie ça. J'aime le fait qu'on n'a peut-être plus si longtemps à passer dans cet appartement de fonction pourri.

Rachel leva les yeux au ciel, heureuse à cette idée.

- Dans ma tête, ça nous réconcilie. Lui fait enfin un geste que j'apprécie à sa juste valeur et moi j'apprends enfin à le respecter.
- Dans cette même optique, vivement que ton père meure, dans ce cas. Enfin ça ira mieux entre vous !
- Nan. J'veux pas que mon père meure. Et j'voulais pas qu'Oncle John meure aussi.

Roland secoua la tête.

- Personne ne doit mourir. Jamais.

Rachel plissa les yeux.

- Pourtant c'est l'ordre du monde.

Roland haussa les épaules en souriant.

- J'm'en fiche.


***

Yann regardait la télévision. Dimitri observait la cuisine de leur logement qui était rudimentaire mais correcte.

- Heureusement que ton père m'a appris à me servir des ustensiles ! Admit Dimitri.
- Hm, on va gagner du temps.
- Tu penses toujours à Rose ?
- Nan, là je pense à Pedro qui est en plein divorce d'avec Savannah.

Dimitri regarda la télévision.

- Oh. Déjà vu. Il la tue à la fin et part avec l'argent de l'assurance vie mais se fait rattraper à l'aéroport car Marie-Cruz, en passant la nuit avec lui, a trouvé la lettre d'Antonio.

Yann leva les yeux au ciel et changea de chaîne.

- Foutre un film en l'air, une spécialité Dimitri Corbin.

On tapa à la porte. Dimitri alla ouvrir. C'était Rose.

- Bonjour les garçons !
- Rose, comment sais-tu qu'on habite à cette porte ? S'étonna Dimitri.
- Les boîtes aux lettres.
- Tu es encore ici aussi tard ?
- Je suis au Bloc D ! Je passais voir Sheldon mais je voulais vous rendre visite avant ça… Bonjour Yann !
- Salut… marmonna l'adolescent sur le canapé.

Dimitri regarda vers le bas. Rose tenait un Larveyette.

- Oh il est mignon !
- Merci ! Je l'ai eu pendant mon voyage itinérant ! Je peux entrer ?
- Pour quoi faire ?

Yann sourit. Les talents de majordome de Dimitri étaient quelque chose d'assez extraordinaire en soi. Rose sourit et secoua la tête.

- Tu n'as vraiment pas changé, Dimitri ! Tu pourrais me proposer de boire quelque chose !
- De l'eau du robinet ?

Rose souffla en l'air en ricanant.

- Tu es épatant, Dimitri !
- Monsieur Smirnoff me disait souvent ça !… J'ignore dans quel sens il l'entendait mais il le disait souvent.
- Je vais faire plus simple : Est-ce que je peux parler à Yann en privé ?

Yann se releva de sur le canapé. Dimitri le regarda. Le jeune homme s'avança.

- On peut aller dehors si tu veux !
- … D'accord.

Yann sortit et ferma la porte devant un Dimitri étonné. Il regarda Lucky, son Ponchiot.

- Sont bizarres tous les deux !

***

Rose regarda Yann.

- Tu vas bien ?
- … ouais.
- Tu as bien grandi, ça t'a réussi ces années auprès de… Léopold et Charles…
- Charlie ! C'est Charlie mon père. Tout comme Léopold, deux papas ! Sourit Yann.

Rose acquiesça.

- Yann, à propos de… de mon départ précipité…

Le jeune homme était tout ouï.

- Je… Je suis désolée. J'aurais dû dire à mon père qu'il était dans l'erreur, que le fait que tu aies deux papas ne faisait pas de toi une menace pour moi et…

Elle agita les mains.

- Mon développement psychologique, mais… J'avais peur qu'il se retourne contre toi et tes parents et qu'il vous mène la vie dure… Ou qu'il les insulte, ou qu'il te méprise… Alors… J'ai laissé faire et pour ça je te demande pardon.

Yann hocha la tête.

- On peut rester amis ?
- …
- … quoi ?
- C'est une blague ?
- Hein ?
- R… Rose, j'… Je pensais qu'on… que toi et moi…
- …
- M… Mais enfin Rose, tu m'as raconté ces choses sur ton frère et… Et on s'est embrassés !
- Y… Yann, il vaut mieux oublier ça !
- Non ! Non j'peux pas ! J'suis pas un Dimitri, un mec qui oublie tout facilement, qui passe l'éponge ! J… J'avais des sentiments pour toi !

Rose regarda Yann, étonnée.

- Yann, une fois dans l'autre école je me suis faite d'autres amis, on ne se voyait plus, peu à peu… je pensais beaucoup moins à toi, ça m'étonne que ces vieilles choses te tiennent encore à cœur…

Yann regarda Rose, hébété.

- Désolée si… si je t'ai fait souffrir.
- …
- Je dois y aller, à plus tard.

Elle partit dans le couloir, vers le logement de Sheldon.

- Mignonne, allons voir si…

Rose se retourna vers Yann qui cessa, le visage crispé.

- …
- …

Elle le regarda, pas certaine de ce qu'elle devait penser. Yann s'en retourna dans son logis. Il claqua la porte. Dimitri, apeuré, le laissa filer dans la chambre.

***

David soupira. Non pas que le boulot le gavait mais il avait cette désagréable sensation de ne pas avancer, et de fait il était comme coincé dans une vie qui ne lui convenait pas. Vivant chez son frère, travaillant dans un cabinet en centre-ville, torturé par le souvenir de son ex et de sa fille adoptive - qui étaient toujours vivants et qui vivaient toujours avec l'autre imbuvable grand lardon que David ne pouvait pas voir en peinture. A bien y réfléchir, c'était la première personne que David avait vraiment détesté dans sa vie. Il alluma la sonnette et appela un nouveau patient. Un jeune homme brun avec l'air plutôt jovial et épanoui entra. Une sorte de David en version joyeuse.

- Bonjour docteur Smirnoff !
- Bonjour…
- Je suis Denis, Denis Truman !
- Chouette. J'avais personne de ce prénom encore. Que vous arrive t-il ?
- C'est pas moi, c'est mon Pokémon, Fred !

Il sortit son Charpenti, un clown tenant une planche en bois.

- Je crois qu'il a des douleurs articulaires !
- … dans ce cas-là pourquoi venez-vous me voir ?
- … pour que vous vérifiez que ce n'est pas le cas !

David amena le dresseur du patient dans sa salle de consultations. Le Pokémon se posa sur le lit. Il prit la planche du Pokémon.

- Oh… Elle est lourde !
- Je l'entraine, mais j'ai peur qu'il souffre de cet entrainement…
- … Les bras vont bien… Les épaules vont bien…
- Mais quand il marche je sens bien qu'il peine…

David prit le Pokémon par le bras et l'encouragea à descendre et à marcher. Le Pokémon semblait effectivement souffrir. David examina les jambes du Pokémon. Aucun souci.

- Qu'est-ce qu'il a, docteur ?
- … C'est son cou…
- Ah ?
- Il a un torticolis… C'est aussi bête que ça ! Vous le faites dormir chez vous ?
- Bah, oui, dans ma maison, sur des coussins !
- Donnez-lui un lit plus harmonieux, il dort dans n'importe quelle position visiblement et il a l'air d'en souffrir. Surtout quand il marche et surtout quand il porte sa planche un peu lourde pour les bons soins de l'entrainement.

Denis acquiesça.

- Merci docteur.
- De rien… Je vous prescris une pommade…
- Merci infiniment…

David tendit l'ordonnance. Denis souriait.

- Vous me sauvez la vie !
- Je… sauve surtout celle de votre Pokémon à vrai dire.

Denis plissa les yeux.

- Quel âge vous avez ?
- … pourquoi cette question ?
- Juste comme ça, vous avez l'air si jeune !
- … Vingt-deux ans.
- Oh mon Dieu ! On a le même âge ! Dingue !
- Ah…
- C'est marrant d'avoir un docteur de son âge ! Ca vous embête si je vous garde comme médecin traitant ?
- … non… pas du tout…
- Cool ! Je reviendrais alors !
- Comme vous voulez…
- Eh, souriez un peu, j'suis pas méchant !

David hocha la tête et afficha un maigre sourire. Charpenti salua en agitant sa planche et Denis partit.

- Au revoir Docteur S. !
- Au revoir…

David ferma la porte. Il regarda cette porte comme s'il voulait voir au travers. Mais il retourna vite à ses priorités : Déprimer comme un dingue et reprendre un verre de vodka.

***

- Rentrez bien !
- Salut les tontons ! Salua Ethan dans les bras de Rachel.
- Ethan, on reviendra pour te couvrir de cadeaux à Noël !! Cria Léopold.
- Ne fais pas de promesses idiotes ! Grommela Charlie.
- Surtout qu'il a bonne mémoire… marmonna Roland.
- A plus, les amoureux ! Sourit Léo.
- Salut !

Charlie et Léopold repartirent. Dans la voiture, Charlie et Léo se regardèrent.

- Ah, non, non Léo, non !
- Si…

Charlie leva les yeux en l'air.

- Je ne crois pas.
- Ah moi j'en suis sûr ! Il est trop zen, trop serein, soit il se drogue soit il se bourre de médocs…
- Avoir un enfant était peut-être ce qu'il fallait à Roland !
- Charlie, on parle de Roland ! Tu as toujours l'air plein de désillusions à son sujet, c'en est navrant que tu sois naïf à ce point, c'est moi le naïf du couple ! Y'a une faille, un truc, c'est pas logique. Que Rachel se soit assagie passe encore mais pas Roland !
- Mais n'y vois pas une histoire de drogue tout de suite, tu es ridicule… Je pense plutôt qu'il souffre en silence, qu'il se taillade les veines un truc dans le genre… marmonna Charlie.
- Dépressif ! Il est dépressif !
- Pourquoi on pense forcément à mal, si ça se trouve ils sont vraiment heureux !
- Ou si ça se trouve non !

***

Roland et Rachel étaient assis sur le canapé à regarder la télévision, Ethan jouant devant eux.

- Je parie que là, ils dissertent sur nous deux.
- C'est Charlie et Léopold, s'ils ne faisaient pas de commérages, ce ne serait plus Charlie et Léopold, leur mariage repose là-dessus… marmonna Rachel.

Roland hocha la tête et regarda Ethan qui venait vers lui.

- Papa je peux aller jouer avec les Pokémon ?
- Ouais, vas…
- Non, Ethan, tu vas te salir, les vêtements sont en machine depuis ce matin, je ne refais pas de lessive, ça va cinq minutes !
- Oui maman.

Roland regarda Rachel qui regarda Roland.

- Et surtout il est trop jeune pour jouer avec des Pokémon !
- … Bon.

Roland et Rachel continuèrent à regarder la télévision. Roland plissa légèrement les yeux.