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La fin du monde en quatre jours de Nyarno



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» Auteur : Nyarno - Voir le profil
» Créé le 04/12/2010 à 19:25
» Dernière mise à jour le 05/12/2010 à 12:57

» Mots-clés :   Action   Hoenn   Présence d'armes   Présence de poké-humains

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Danger - Jour 2
Jour 2. 14h21.

Matt quitta la salle de réunion et attendit d'être suffisamment loin avant de s'adosser à un mur et de soupirer.

« Bon sang, quelle plaie... »

Il essaya de reconstituer mentalement la liste des informations qui leur avaient été données au cours de cette réunion, qui avait regroupé les officiers et sous-officiers. Une liste de mauvaises nouvelles pour tous les êtres humains vivant à Hoenn.
Premièrement, et c'était Matt qui l'avait rapporté, Siegfried n'avait pas réussi à contacter les quatre Foudroyants et la Poussière de Diamant. Ils étaient injoignables et personne n'arrivait à expliquer pourquoi.
Deuxièmement, Siegfried lui-même était désormais injoignable, et ce, depuis près de deux heures. Matt était le dernier à lui avoir parlé.
Enfin, et c'était sûrement la nouvelle la plus inquiétante, tout contact avec la partie est de l'île était impossible. Les communications radio ou télépathiques n'aboutissaient à rien, et personne ne savait pourquoi.

« La pire situation possible, hein ?
- À qui le dites-vous, mon commandant. »

Il se retourna pour faire face à Austin.

« Quels sont les ordres ?
- Ne baissez pas les bras. Sinon, ce sera moi qui vous exécuterai, et pas les Pokémon. C'est bien compris ? »

Matt se mit au garde-à-vous.

« Chef, oui, chef ! »


Jour 2. 14h24.

« Allez, maman, on y va ? On y va ?
- Oui, mon chéri, calme-toi. Une seconde, d'accord ?
- Où vous allez ? Demanda Horace.
- Pour la cinquième fois, Horace, elle emmène le petit à la plage, répondit Helen. Maintenant que les Pokémon Flamboyants ont ramené le beau temps à Poivressel, autant en profiter...
- Oui mais ça m'embête de vous laisser tout seuls, dit Alcina. Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas venir ?
- On se débrouillait bien tout seuls avant que tu ne reviennes ici, ne t'inquiètes pas, assura sa mère.
- Bon, alors on y va ? S'écria David.
- Oui, allez, on y va. Embrasse pépé et mémé avant !
- À tout à l'heure, pépé, à tout à l'heure, mémé !
- Bon film, » lança Horace.

Alcina et David sortirent de la maison, accompagnés de Flamme. Le soleil brillait sur Poivressel.


Jour 2.14h28.

« Ma chérie... »

Gilliam et Sue tenaient chacun une main de Mary. Ils ne l'avaient pas quitté de toute la journée, même lorsque le personnel de l'hôpital venait vérifier son état de santé. « Vous ne pouvez rien faire pour la garder près de nous, alors nous resterons auprès d'elle jusqu'au bout », avait dit Gilliam.
Il n'arrivait toujours pas à y croire. Qu'avait-il bien pu se passer ? Il n'était pas difficile de deviner qu'elle avait été empoisonnée lors d'une promenade dans les bois, mais pourquoi n'en avait-elle pas parlé à ses parents ? Ils ne cessaient de lui répéter de ne pas s'approcher des Pokémon sauvages, et ils finissaient à l'hôpital avec le pire des diagnostics.
Soudain, un flash de lumière éclaira la pièce. Sue poussa un petit cri et Gilliam se leva d'un bond. Seule Mary n'avait pas bougé.

« Qu'est-ce que... »

Gilliam s'interrompit. Kirlia venait de tomber à ses pieds, inconsciente.

« Kirlia ! Qu'est-ce qui se passe ? Réveille-toi ! S'écria Gilliam.
- Gilliam ?
- Elle est aussi froide qu'un cadavre, dit celui-ci. Infirmière, appela-t-il. Infirmière ! »

Dans son lit, Mary remua faiblement.


Jour 2. 14h37.

« Oh, vous êtes sûrs qu'il va venir ?
- Tu veux qu'il aille où ? Il a peur de nous croiser dans la cité, alors il va venir ici...
- Vos gueules, il arrive ! »


Jour 2. 14h38.

Susan cherchait ses clés dans son sac tout en montant l'escalier. De son autre main, elle tenait la rampe : les lampes de l'immeuble ne fonctionnait plus et elle n'y voyait rien. Elle ne voulait plus penser à son fils pour le moment. Tout ce qu'elle voulait, c'était prendre un somnifère et aller se coucher.
Tout se passa très vite. Susan entendit un grand bruit au-dessus d'elle, dans l'escalier. Elle leva la tête et reçut un coup violent sur le côté de la tête. Sonnée, elle vacilla. Elle eut à peine le temps de se protéger la tête de ses bras avant de tomber en arrière. Le contenu de son sac se vida dans l'escalier alors qu'elle dévalait les marches. Elle sentait qu'elle allait perdre connaissance. Enfin, elle s'arrêta. Elle sentait le goût du sang dans sa bouche et la lumière du soleil à travers ses paupières closes.


Jour 2. 14h39.

« Putain, c'est pas lui ! »

Le bruit d'un verrou qu'on ouvrait retentit un peu plus bas dans la cage d'escalier.

« On se casse ! »

Ils dévalèrent les marches quatre à quatre, passèrent en courant devant un homme qui venait de passer la tête en-dehors, enjambèrent Susan et sortirent de l'immeuble. Des cris retentirent alors qu'un homme demandait d'appeler les secours.


Jour 2. 15h07.

Matt était assis sur son lit. Il analysait une carte de Hoenn et un plan d'une extrême complexité.

« Récapitulons... La base militaire d'ex-Pacifiville se trouve à environ 150 kilomètres de toute habitation... Si j'installe ce système au sommet de la Tour Céleste, alors... »

La porte s'ouvrit brusquement et le capitaine Eagler pénétra dans la pièce.

« Vous, fulmina-t-il. Encore à flemmarder, à un moment où Hoenn a plus que jamais besoin de chacun de ses soldats ! Je...
- Je vous coupe tout de suite, monsieur, répliqua Matt d'un ton chargé d'ironie. Je ne veux pas voir votre tension monter pour rien... Je suis actuellement en mission pour le commandant Austin, et à moins que vous ne vouliez me faire beaucoup rire, ce qui m'étonnerait beaucoup, je vous demanderai de me laisser travailler en paix.
- Vous faire rire ?
- Si, à cause de vous, je ne mène pas ma mission à bien, le commandant Austin viendra vous botter les fesses, et ça me fera bien rire, répondit Matt.
- Comment osez-vous... Je vais vous coller au trou !
- Je croyais que « Hoenn avait plus que jamais besoin de chacun de ses soldats ». Vous n'avez rien de mieux à faire que de m'empêcher de sauver des vies humaines, capitaine ?
- Espèce de... », grogna Eagler en portant la main à sa ceinture.

Mais Matt, en sa qualité d'hommes d'armes, fut plus rapide et tira son revolver avant Eagler. Il pointa son arme sur le coeur de son supérieur, qui n'osa plus bouger. Le capitaine fixa l'arme des yeux.

« Vous voulez que je vous dise, mon capitaine ? Je pense qu'Hoenn est perdue. Je pense que, si ce n'est pas déjà fait, les autres régions ne vont pas tarder à tomber. Je pense que ces Pokémon vont nous massacrer. Je pense qu'ils en ont eu marre de devoir subir le joug des humains et que c'est pour cette raison qu'ils se sont rebellés. Je pense que c'est à cause de types dans votre genre que les Pokémon dressés se sont échappés les uns après les autres.
- Alors, pourquoi vous battre si vous pensez que nous n'avons aucune chance ? Demanda Eagler, les yeux toujours fixés sur le revolver de Matt.
- Parce que mon supérieur vient de m'interdire de baisser les bras, et que, contrairement à vous, je connais la signification du mot « Loyauté ». Adieu, capitaine. »

Et il tira.
Eagler s'effondra, et Austin fit son entrée dans la chambre. Matt remit calmement son arme à sa ceinture.

« Vous êtes là depuis longtemps, mon commandant ?
- J'ai vu Eagler entrer. Je ne sais pas si vous avez bien fait de le tuer, sergent.
- Mieux vaut prévenir que guérir. Il nous aurait fallu le faire un jour ou l'autre.
- Hmf. »

Austin enjamba le corps d'Eagler et s'approcha du lit où étaient restés la carte de Hoenn et le plan. Il prit le plan et l'examina un instant.

« C'est possible, sergent ?
- Cinq heures. Trois, si je ne fais pas d'essais avant.
- Alors, foncez. L'issue de cette guerre pourrait bien dépendre de votre plan.
- Si je peux me permettre une suggestion, mon commandant ?
- Je vous écoute.
- Évitez de mourir, dit Matt. J'aimerais bien avoir quelqu'un avec qui fêter ça si nous nous en sortons. »

Austin ne répondit pas. Il jeta un rapide coup d'oeil au corps d'Eagler avant de se diriger vers la porte.

« J'y penserais. De mon côté, vous connaissez la chanson. Je vous interdis de mourir. »

Matt se mit au garde-à-vous.

« À vos ordres !
- Oh, et félicitations pour votre promotion... Capitaine Sabin.
- Merci, monsieur. »

Austin quitta la pièce alors que Matt et son Alakazam se téléportaient.


Jour 2. 15h21.

Gilliam pénétra dans le centre Pokémon de l'hôpital et se dirigea vers le comptoir. L'infirmière Joëlle le salua.

« Bonjour, bienvenue au centre Pokémon. Que puis-je faire pour vous ?
- Bonjour... On vous a amené un Kirlia il y a une heure environ... Je voudrais avoir des nouvelles.
- Ah, oui... Elle est en réanimation pour l'instant. Elle est dans un état stable, mais elle est épuisée... Que lui est-il arrivé ?
- C'est ce que j'aimerais savoir, en fait, expliqua Gilliam. Je l'ai laissée au centre météorologique, ce matin. Il y a une heure, elle s'est téléportée dans la chambre de ma fille avant de s'effondrer.
- Hé bien, d'après les premiers examens, il semblerait qu'elle a été gravement gelée, puis brûlée.
- Je vous demande PARDON ? »

Gilliam prit son téléphone portable dans sa poche et composa le numéro de Salem. Il tomba immédiatement sur la boîte vocale. Il réessaya plusieurs fois, mais rien n'y fit.

« J'ai un mauvais pressentiment... Est-ce que je peux la voir ? Demanda-t-il à Joëlle.
- Hé bien, je ne sais pas..., commença l'infirmière.
- Gilliam... » appela la voix de Kirlia.

Le scientifique jeta un regard interrogateur à l'infirmière. Devant son manque de réactions, il se précipita dans la salle de réanimation.

« Kirlia ! Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
- Gilliam..., dit le Pokémon par télépathie. Le centre... attaqué...
- Attaqué ? Par qui, Kirlia ? La pressa son dresseur.
- Je ne suis pas sûre... Des Pokémon Glace... Salem est allé voir Morpheo, et je ne l'ai plus vu après.
- Explique-toi ! Qu'est-ce qui s'est passé, ensuite ?
- Je ne sais pas... Un grand cri... Terrifiant... Puis, tout était glacé. Le blizzard soufflait dehors, et d'un coup, j'ai perdu connaissance. Mais... je crois que j'ai été enfermée dans un bloc de glace juste avant.
- Et comment t'en es-tu sortie ? Demande Gilliam, son téléphone à la main.
- Je ne sais pas... D'un coup, j'ai eu très chaud... C'était comme un incendie...
- Mais il n'y avait plus de Pokémon ? Et Salem ?
- … J'étais la seule survivante. »

Kirlia pencha la tête sur le côté et se rendormit. Horrifié, Gilliam composa un numéro sur son téléphone.

« Allô ? Passez-moi la base militaire de Pacifiville, vite ! J'ai des informations de la plus haute importance sur les Pokémon ! »


Jour 2. 15h34.

Finn pénétra dans son quartier. Il n'avait qu'une idée : parler à sa mère dès qu'elle rentrerait du travail. Il le fallait, pour qu'elle comprenne enfin qu'il n'était pas un moins-que-rien. Elle allait être fière de lui.
Son sang se glaça. Ses yeux venait de se poser sur un cordon de police qui entourait son immeuble. Il courut vers la foule qui s'était rassemblée et la traversa. Un policier l'arrêta.

« Laissez-moi passer !
- Je suis désolé, monsieur, mais l'accès à l'immeuble est interdit...
- J'habite là, laissez-moi passer, je vous dis ! »

Il avait un terrible pressentiment, un pressentiment qui se confirma lorsque le policier reprit la parole.

« Vraiment ? Seriez-vous le fils de Susan Puckerman, par hasard ?
- Où elle est ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Cria-t-il.
- Du calme, monsieur, suivez-moi, s'il vous plaît. »

Finn avait la tête qui tournait lorsqu'il passa sous le cordon. Il suivit le policier en se demandant si son coeur n'allait pas le lâcher.

« Vous êtes bien Finn Puckerman, le fils de la victime ?
- La victime ? S'étrangla Finn. Où est ma mère, monsieur l'agent ? Je vous en prie, dites-moi où elle est...
- Elle vient d'être téléportée à l'hôpital de Poivressel, monsieur. Elle a été victime d'une agression en rentrant chez elle, il y a approximativement une heure. Quelqu'un l'a poussée dans les escaliers.
- Elle n'est pas morte ? Demanda Finn d'une voix tremblante.
- Non, mais son état n'est pas très...
- Je veux y aller !
- Calmez-vous, monsieur...
- Et qui a fait ça ?
- Nous n'en sommes pas sûrs, répondit l'agent. Quatre ou cinq suspects ont été aperçus qui fuyaient la scène de l'agression, mais le bâtiment était plongé dans le noir et le témoin n'a pas été en mesure de les identifier.
- … Moi, je sais qui c'est, dit Finn. Je le sais. »

Il serra les poings.

« Nous n'avons pas de téléporteur disponible actuellement, monsieur Puckerman. Que diriez-vous de venir faire votre déposition en attendant qu'il y en ait... Hé ! »

Lorsque le policier se retourna, Finn était déjà loin. Il allait se lancer à sa poursuite, mais son supérieur lui conseilla de le laisser seul pour pouvoir gérer ce choc.
Finn savait parfaitement qui avait fait ça. La question, c'était de savoir pourquoi. Mais peu importe la raison... Ils le paieraient cher. Très cher.

À Poivressel, la température baissait lentement, mais sûrement.