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La Faucheuse. de T-Tylon



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» Auteur : T-Tylon - Voir le profil
» Créé le 21/09/2010 à 23:39
» Dernière mise à jour le 27/05/2011 à 00:18

» Mots-clés :   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense   Terreur

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Couverture.
Sinnoh. Hôpital de Vestigion. Aile Ouest, service d'urgence.

Vendredi 9 Avril. 12 heures 02 minutes.



L'Hôpital de Vestigion est un énorme bâtiment divisé en plusieurs secteurs, et le service général et d'accueil fait office de pierre angulaire et se situe au centre du complexe. Ce dernier se divise ensuite en 4 autres secteurs appelés « aile », qui sont chacune spécialisées dans un domaine de soin : les urgences pour l'aile Ouest, les laboratoires/réserves dans l'aile Nord, le service « terminal » pour l'aile Sud, et les services « expérimentaux » pour l'aile Est.

Le service « Terminal » consiste à prendre en charge des personnes « déjà condamnées » par la maladie, et/ou en fin de vie ; comme des patients qui sont incompatibles pour tout type de greffe d'organe, et qui sont obligé d'être sous accompagnement médico-mécanique jusqu'à leur mort. Là où le service expérimental veille à « traiter » différents patients via des « techniques non standardisés ». Il va de soit qu'ils ne « traitent » qu'à condition que le patients soit d'abord passé par une batterie de test qui prend plusieurs mois. Et qu'ensuite, en fonction des résultats, le patient passe par une légion d'avocats pour lire et relire les différents contrats aux closes innombrables, et le signe donc en toute connaissance de cause.

L'aile Nord est en fait la plus « au centre » du tout. Car c'est elle qui fait office de centre d'analyse pour les cas avancés, qui possède la plus grande réserve de médicaments et de matériel médical en tout genre, et qui fait aussi office de banque de « matériel biologique » (terme pseudo-bureaucratique pour mettre dans le même panier des « morceaux » de pokémon et d'humain). En clair, c'est sur cette aile que repose plus de 80% de l'hôpital. Les 20% restant étant attribués équitablement aux différentes ailes.

Enfin, la caserne de véhicule de l'hôpital se situe dans un dernier bâtiment en retrait du complexe. Il est composé d'un entrepôt très vaste capable d'accueillir à peu près tout type de véhicule, ainsi que d'une piste d'héliport principale fonctionnant en tandem avec les différents points « d'hélico-accès » disséminés sur les toits des différentes ailes. C'est dans cet entrepôt que les révisions sont faites sur les véhicules, et c'est aussi de là que partent la majorité d'entre eux lors d'une urgence via plusieurs chemins en fonction des conditions. Ce qui permet d'éviter tout risque d'embouteillage qui viendrait paralyser tout le service.


Bien qu'imposant et véritablement grand, l'Hôpital fut avant tout créer sur une base d'efficacité d'accès, aussi bien à pied qu'en véhicule. Ce qui fait qu'il ne repose pas sur un seul « plan », mais plusieurs différents niveaux dans le sol. Concrètement, il y'a 3 « niveaux » d'accès différents qui sont toujours connectés à l'extérieur. L'accueil fait office de niveau 0 et se situe à plusieurs mètre au dessus du niveau « normal » de la ville, suivit du niveau -1 qui lui est à hauteur de la ville, et le niveau -2 qui se situe en dessous de la ville ; le niveau zéro servant aux piétons, le -1 aux véhicules normaux/visiteurs, et le -2 étant le niveau réservé exclusivement à l'Hôpital. Ce qui fait qu'au final : les piétons passent « au dessus » des voitures sur des « ponts-plate-formes », les voitures passent sur des petites voies/ponts qui transitent entre les deux niveaux, et les derniers passent sous les voies via des mini-tunnels reliés à l'air libre.

Vue du ciel, l'Hôpital ressemble à une fleur et en a sa complexité…C'est à se demander qui est l'architecte.


---------------


Après avoir quitté l'aile centrale, ainsi que son « compagnon d'infortune », le trio de célébrité se laissa guidée par l'ancienne reine de l'île, qui les dirigeait vers l'aile Ouest d'un pas sûr. Sans prêter attention aux quelques personnes qu'elles croisaient. Et elles finirent par arriver à l'entrée du service en question, devant le regard interloquée de la demoiselle aux cheveux noir.


« Tu es déjà allé dans cet hôpital avant pour te repéré aussi facilement ? »

« Non. J'ai entendu où Vistelle et les enfants se dirigeaient, et le reste je l'ai déduit en survolant le plan à l'accueil. »

« Mais tu nous as guidé via des « petits chemins » comme si c'était naturel de passer par là. »

« Allons miss baie, depuis le temps, tu devrais connaître le degré de compétence et d'analyse d'une maitresse pokémon ! Cynthia ne nous aurait jamais dirigées sinon. »

« Je prend çà pour un compliment Flo. Je voulais qu'on puisse se rendre là-bas sans avoir du public sur le dos. Et, depuis le temps, j'ai rapidement appris à repérer et prendre ce genre de passage pour ne pas avoir de « fan » entre les pattes. »


=Comme c'est étonnant…Je connais quelqu'un d'autre qui n'en pense et n'agît pas moins. Les grands esprits se rencontrent…=


« Je comprend… Mais tu peux m'expliquer pourquoi tu as fait sortir ton Carchacrok pour porter mon sac ? Je pouvais parfaitement le prendre. »

« On va éviter de reprendre du service 24 heures après avoir affronté la mort sans y être préparée, c'est bien compris ? »

« Mais…Tout de même… Sortir Rhélys pour juste çà… »

« Et bien pose lui la question. »


Ce qui n'était pas la peine. Elle s'était tournée vers le pokémon, et cette dernière poussa un très léger grognement en la regardant de ses yeux jaune sur fond noir, pour indiquer que ça ne la gênait pas le moins du monde. En fait, le sac n'entrait même pas en compte ; étant tellement léger pour elle que ça reviendrait presque à porter une plume.


« Tu vois ? »

« J'ai compris, je m'incline… »

« Ca y est : elle commence à devenir raisonnable ! Y'a peut-être un espoir pour cette petite timide ! »

« Flo… »


Elle rigolait légèrement en s'amusant à taquiner son amie, qui n'avait pas le cœur à répliquer de toute façon, cernée par ses deux camarades qui, malgré le bilan du docteur, n'avaient nullement l'intention de la laissée se surmener. Elles continuèrent ainsi pendant quelques minutes jusqu'à arriver au bâtiment en question. Rhélys fut rappelé dans sa ball par sa maitresse, qui laissa le sac aux bon soins de Flo, se dirigeants toutes les trois vers l'accueil de cette aile.


« Bonjour. Serait-il possible de nous indiquer la chambre de deux pokémon nommés Sonic Et Shadow, s'il vous plait ? »


Evidemment, nouvelles faces de Barbicha de la part de la part des personnes chargées de l'accueil, mais visiblement plus expérimentées car reprenant leurs esprits plus rapidement ; service d'urgence oblige.


« Attendez deux secondes… Voilà : chambre d'observation 26, 1é étage à droite, couloir B. Il y'a déjà des personnes présentes, et vous pouvez vous y rendre en prenant l'escalier B. »

« Je crois savoir de qui il s'agît. Merci beaucoup, et au revoir. »

« A vôtre service. Ah au fait, les visites se termineront à 12 heures 30 pile. Je suis désolée, mais il n'y a aucune exception, même pour vous. »

« C'est entendu. »


-----------


Elles prirent les escaliers et suivirent le chemin donné jusqu'à arriver à la chambre en question, dans laquelle elles n'entrèrent qu'après avoir toqué, comme l'a intimée Cynthia.

La scène était… dérangeante… Il y'avait de la joie de la voir rétablie, et visiblement en forme devant les personnes déjà présente… Mais aussi une forme de tristesse de se réjouir devant les deux pokémon enfermés dans une sorte de « couveuse », avec quelques tuyaux et bandages qui les couvraient…

C'était une atmosphère malsaine.

Mais, constatant le problème et sachant qu'ils ne pourraient rester plus longtemps, l'ex maitresse pris la parole.


« Voulez-vous venir manger un morceau avec nous ? Histoire de fêter la sortie de Cynthia de l'hôpital. Et on en profitera pour ramener quelques gâteries pour les deux petites boules de poil. »

« C'est déjà presque l'heure ? Je n'ai pas vu le temps passé… Je crois que nous allons répondre à vôtre invitation… Les enfants ? »


Un hochement de tête presque imperceptible pour répondre affirmativement à la proposition, sachant pertinemment qu'ils devraient quitter la pièce d'ici peu de toute façon. Ils tapotèrent juste légèrement les couveuses pour signaler aux pokémon qu'ils reviendraient dans l'après-midi. Et le petit monde quitta la pièce, pour prendre le 4x4 de Florianne : son véhicule personnel.

La discussion repris durant le trajet les menant chez la championne.


« Vraiment, jeune fille, tu ne devrais pas plutôt rentrer à Floraville pour te reposer un peu plus longtemps ? »

« Je vais bien, je te l'ai dis… Hormis quelques marques, je vais bien… »

« Quelques marques ? On parle de véritables balafres qui barrent ton dos, je n'appelle pas cela « quelques marques » ! »

« Calmez-vous, s'il vous plait. Inutile de haussez le ton. »


La vielle dame reprit son calme sur la demande de l'ex maitresse. Elle était assise à l'arrière du véhicule à gauche, et la femme aux cheveux bond à droite, les enfants étant entre eux deux ; tandis qu'à l'avant Flo conduisait, et que Cynthia était à côté d'elle. Qui d'ailleurs reprit le fil de la conversation.

----

« Et toi, tu ne rentre pas à Floraville ? »

« Tout le monde est au courant de ce qui s'est passé. Quand on a été prévenu, tout le monde était sous le choc : Christophe était incapable de faire ou dire quoi que ce soit, et ma belle-fille s'est effondrée. Les parents de Benjamin sont encore plus blancs que leur farine. J'ai moi-même faillis faire une crise cardiaque…
Quand on nous a expliqué que vous étiez pris en charge par la championne, ce fut un énorme soulagement ; les parents de Benjamin voulurent voir leurs fils tout de suite. Mais il faisait nuit, et Tommy avait justement profité de cette journée pour réviser le véhicule qu'on utilise principalement… Un moyen comme un autre de ne pas penser à l'enterrement… »

« Mais alors… Comment es-tu là ? Les moyens de transport motorisés de Floraville sont peu nombreux, parce que l'on se sert principalement de pokémon… Mais même en pokémon rapide, c'est impossible d'arriver à Vestigion de Floraville en quelques heures. Et je ne connais personne possédant de type vol suffisamment rapide pour- »

« J'en ai profité pour la prendre avec Happy, en même temps que je délivrais l'information. »

« Tu t'es déplacée toi-même ? »

« Mon Togékiss n'a l'air de rien, mais il est très rapide. Et quand je fus moi-même mise au courant, je savais que si n'importe qui prévenait la famille, ce serait une panique. Je me suis servie de ma réputation pour les rassurer, et j'ai pris Vistelle avec moi. »

« Ah…Merci… »

« Mais je suis quand même de l'avis de Vistelle ; Si tu pouvais rentrée au plus vite, ça les soulagera de te voir en bonne santé. Et ça réduira les tensions qui doivent leurs noués la gorge encore à l'heure actuelle. »

« D'ailleurs je peux t'y conduire, après qu'on aura mangé et que j'aurais ramené les enfants vers les pokémon. Mon arène ne rouvrira pas tout de suite. Et, depuis que la forêt à retrouvée son état normal, ça ne prendra que quelques heures pour te reconduire. »

« C'est gentil…Mais… Non merci. »

« Pourquoi ? »

« Je préfèrerais rentrée avec tout le monde guérit… »


Même si elle ne le voyait pas, elle savait qu'un fin trait de stupéfaction ornait les différents visages des passagers.


« Mais ça prendra encore des semaines avant qu'ils ne puissent sortir ! Tu ne vas pas restée là à te tourner les pouces durant tout ce temps ! »

« …Je ne peux pas restée ? »

« Si… Mais c'est pas là la question ! Tu es maitresse des baies ; les enfants vont bien, toi aussi, et les pokémon vont s'en tirer ; Tu n'as aucune raison de continuer à rester ici, quand tu pourrais rentrer pour te reposer et rassurer tout le monde ! »

« …En fait… Je ne veux pas rentrer tout de suite… »

Flo profita du feu rouge pour se tourner vers elle.

« Et on peut savoir pourquoi ? »


Elle ne répondit pas tout de suite, excédant la championne là où le reste des passagers attendaient la suite plus stoïquement. Mais ce fut celle qui se trouvait à l'arrière du véhicule qui déduisit la réponse.


« Tu ne veux pas retourner à Floraville parce que tu te sens coupable pour ce qui est arrivé. Je me trompe ? »


Florianne se tourna ensuite vers la maitresse d'un regard consterné du genre à dire « c'est une blague ? », avant de se retourner vers la demoiselle aux cheveux noirs, et constater que la déduction faisait mouche dans son mutisme. Elle ne put s'empêcher de monter le ton.


« C'est du délire ! Le seul fautif dans cette histoire : c'est cet ours mal léché ! S'il n'avait pas été là à terroriser tout le monde, rien de tout cela ne serait arrivé ! »

« Flo… C'est vert… »

Elle re-concentra son attention sur sa conduite, avant de reprendre.

« La seule fautive ici : c'est moi. Je t'avais dit qu'il ne nous faudrait que 10 minutes pour te rejoindre, et on a perdu un temps précieux à préparer le matériel nécessaire, et faire les quelques formalités concernant l'arène. Ce que j'aurais pu faire bien plus tôt. »

« Mais, te connaissant, si ça n'a pas été fait… C'était parce qu'il y'avait une raison… »


Ce fut à son tour de ne pas répondre. Elle avait mis dans le mille. En effet, elle avait bien une raison, et une bonne de surcroit… Mais elle ne voulait pas le dire. Comme si cette excuse l'a rendrait encore plus coupable de l'avoir sortie pour « s'innocentée ». Alors elle préféra répondre à côté.


« Ca ne change rien aux faits. Si cet Ursaring-«

« -N'avait jamais existé ? »


Son interlocutrice avait finit sa phrase d'une voix calme avec le même air renfermé. Mais il n'y avait aucune mauvaise intention dans sa phrase, juste un lourd sous-entendu qu'elle développa à côté d'une Florianne coupée dans son élan.


« Si cet Ursaring n'était pas né, tout le monde irait bien ? Si je n'étais pas née, les enfants ne m'auraient jamais accompagnée ; si tu n'étais pas intervenue, nous serions morts… C'est ridicule de prendre sur toi une responsabilité qui ne te revient pas, alors que tu sais que tu n'y es pour rien… »

« C'est complètement absurde. Tu sous-entends que je ne suis pas responsable, alors que tu te blâmes ?! »

« Parce que reporter toute la faute sur un être, quel qu'il soit, juste parce qu'il existe : c'est louable ? »


Elle devint silencieuse, ne sachant pas quoi répondre, car elle avait résumé la situation en une seule phrase. Le fait de renier l'existence de quelque chose, parce que ça nous arrange, ne fait au final que nous faire d'avantage de tort. Elle ne devait logiquement pas s'en vouloir, son amie le lui faisait bien comprendre. Mais pourquoi devait-elle se blâmer ?


« Alors pourquoi tu prends sur toi si moi je n'y suis pour rien ? »

« Parce que c'était clairement de ma faute. Tout le monde avait un rôle à jouer ce jour là. Mais celle qui avait le pouvoir et l'opportunité d'y changer quelque chose : c'était moi. »

« Assez. Le veux pas entendre d'avantage de bêtises sortir de ta bouche. »

« Qu'est-ce qu'on fait quand un enfant brise une vitre en jouant au ballon, alors qu'on lui avait pourtant dit de faire attention ? Qu'est-ce qu'on fait quand on explique clairement à un adolescent qu'une arme à feu est dangereuse, alors qu'il s'en est servit une fois pour « voir ce que ça donnait » et que ça aurait pu avoir des conséquences graves ? »

Seul le bruit de la voiture qui roule venait répondre à son monologue.

« Cet Ursaring était là parce qu'il avait faim ; Tu es intervenues plus tard parce que tu n'avais pas le choix. Les pokémon habitant la forêt s'étaient enfuis ; quand justement ce n'était pas ceux de Benjamin et Matthew qui étaient sur leurs gardes. Tout le monde avait réagit logiquement… Sauf moi. »

Toujours aucun autre bruit que celui du véhicule.

« Il n'y avait pas un bruit dans la forêt, mais j'ai continuée. Sonic et Shadow étaient apeurés, et je n'ai toujours pas réagis. Ayant déjà visité cette forêt par le passé, à la même saison, j'aurais dû nous faire rebrousser chemin… J'avais les connaissances, l'expérience du terrain, j'avais déjà vécu des situations semblables dont les différentes conclusions me sautaient aux yeux… Et je n'ai rien fait… »

« Mais… Tu ne savais pas quelle était la raison de ce silence. C'était logique que-«

« Presque une heure… Une heure de pur silence dans lequel j'ai continué à nous enfoncés sans m'en rendre compte… J'avais une heure entière pour prendre la bonne décision. Tu m'avais même clairement ordonné de ne rien tenter de stupide jusqu'à ce que tu arrives… Et voilà le résultat. »


On dit qu'il n'y a que la vérité qui blesse, mais les mensonges aussi. Malheureusement… Ce n'était pas un mensonge. Ca faisait mal de l'entendre continuer… Ils ne voulaient pas en entendre d'avantage, mais ils ne pouvaient pas l'en empêcher.


« Ce n'est pas un excuse, mais l'enterrement ne m'a pas laisser un bon souvenir. Alors quand ils m'ont proposé de m'accompagner, j'étais mitigée… J'étais simplement contente d'avoir de la compagnie pour ma cueillette, et je me suis laissée prendre au jeu durant toute la journée. Ils se sont tellement amusé que je ne pensais… Que je ne voulais plus pensé à l'enterrement… Alors je me suis dit que la forêt ferait un bon souvenir pour la fin.
Puis quand j'ai constaté qu'il n'y avait rien, ça m'a mise mal à l'aise. Je voulais tellement leur laisser un bon souvenir, que la seule « mesure de sécurité » que j'ai prise fut de t'appeler… Et d'ignorer tes ordres… »


Toujours aucun bruit, alors qu'ils approchaient de la maison.


« J'ai tellement voulu oublier la mort d'Olivier, que j'ai faillit faire tuer son neveu et son ami, alors que j'aurais dû partir… Je suis maitresse des baies, et j'ai renié les faits pour mon intérêt personnel… Je suis la seule en faute. »


Peu importe dans quel sens on regardait la situation, sous quel angle on l'analysait, la décortiquait… C'était intégralement de sa faute. Ils le savaient. Et ça faisait mal à entendre…Parce qu'il n'y avait rien à dire.


« …Je suis sincèrement désolée… Mais je vous en prie, je ne veux pas retourner là-bas comme si de rien n'était, alors que les seules personnes à avoir bien agît sont les seules à souffrir à cause de moi… Je ne pourrais pas le supporter… »


Le véhicule entra dans la propriété de la championne, et se stoppa devant la porte du garage, qui s'ouvra sur l'ordre électronique de sa clé. Le silence était toujours de mise dans le véhicule, dont le moteur fut coupé une fois garé. Mais personne ne descendait du véhicule… En fait, personne n'osait répondre ; l'ex maitresse aurait pu… Mais elle ne pouvait pas répondre à la place de Flo.


« …Je comprends, tu peux rester chez moi… Mais ce sera sur le canapé-lit. Prends ça comme la seule et unique punition que je te donne pour ne pas avoir suivis mes ordres. Et tu ne peux en aucun cas remettre en cause mes décisions. Je ne vais pas te laisser plomber l'ambiance en te laissant te blâmer sans réagir, c'est clair ? »

« …D'accord… »

« J'ai rien entendu. »

« J'ai dit « d'accord ». »

« Si vous avez entendu derrière, faites-moi signe. »


Silence complet. Le coup des trois singes : « rien voir, rien dire et rien entendre ». Ca puait le complot. Alors qu'elle reprenait en tournant la tête d'un air visiblement blasé.


« Si tu marmonnes dans ta barbe, je ne peux pas savoir si tu acceptes ou non mes conditions. »

« Mais que veux-tu que je te réponde d'autre, je t'ai dis « oui ». »

« Et bien je veux que tu relève la tête, et que tu me regarde dans les yeux en disant : « D'accord, j'arrête de me morfondre, et de plomber le moral de tout le monde en n'en faisant qu'à ma tête ». »

« Je crois que tu vas un peu loin Flo. »

« Non Cynthia. Elle me demande le gîte et le couvert dans ma piaule, et je n'accepte de l'héberger QUE si elle arrête de se morfondre et qu'elle me promette de ne plus jamais remettre çà sur le tapis. » Puis, en se tournant vers l'intéressée.
« Tu me le jure ici et maintenant, de façon claire et audible ? Parce que sinon, championne et maitresse des baies ou pas : je t'attache avec Gaia, et je te ramène de force chez toi. »

« ...C'est lâche… »

« Mais on ne devient pas champion d'arène en n'étant qu'honnête. » Puis elle se tourna vers l'arrière.
« Désolée les jeunes, je viens de briser un mythe. Mais honnêtement : je m'en fous. » Avant de revenir vers la personne concernée.
« Alors ? »

----

Cernée de toute part, elle dut se rendre compte à l'évidence : elle n'avait pas le choix.

Elle releva lentement la tête pour regarder son interlocutrice dans les yeux, cette dernière ne la lâchant pas d'une « pupille » tant qu'elle n'aura pas entendu ce qu'elle souhait entendre.


« …Je te promets d'arrêter de me morfondre, et de ne plus parler de cette histoire… »

« Promis, juré ? » Lui répondit-elle en lui proposant son petit doigt tendu devant elle.

« …C'est… Super embarrassant… Surtout en public… »


Elle notait juste quelques regards amusés et un sourire en coin, les yeux fermés, de la part de l'ex maitresse… Vive la solidarité féminine devant les enfants…


« Je te lâcherais pas. »


Et l'autre qui en remettait une couche. D'autant plus qu'elle insistait vachement. Elle resterait plantée là pendant des heures, qu'effectivement, elle ne la lâcherait pas ; même si elles étaient en public… Autant abandonner l'idée de trouver une échappatoire. Elle finit par soupirer, et céder en lui prenant le petit doigt avec le sien.


« …Je te promets d'arrêter de me morfondre, et de ne plus jamais parler de cette histoire……………………….On peut y aller maintenant ? »

« Ca dépend, si Cynthia pouvait avoir l'amabilité d'ouvrir les yeux pour confirmer qu'elle a bien entendue et vue le tout. »

« C'est bon, arrête de l'embêter avec çà. Oui j'ai tout vu et entendu, tu peux la lâcher maintenant ? Ou tu comptes commander des pizzas qu'on nous livrerait dans ton garage ? »

Elle cessa la petite étreinte qui « scellait leur promesse », avant de reprendre à l'attention de tous.

« J'avoue que l'idée des pizzas est tentante. D'autant plus que j'ai la dalle ! Mais dommage, j'ai déjà des provisions dans le frigo… Une autre fois peut-être ! »

« Tant mieux, mon vieil estomac ne digère pas bien ces cochonneries. Montrez-moi ce que vous avez en stock, et je vous promets un vrai repas ! Ce sera ma façon de rembourser la dette que l'on a envers vous. »

« Très bien grand-mère : la cuisine est à vous. Si vous avez besoin de quoi que ce soit-«

« Et bien tu vas m'épaulée gamine ! Tu ne laisserais quand même pas une vieille femme faire tout le travail dans ta maison, si ? »

« …C'est le « grand-mère » qui passe pas ? »

« Je crois que c'est trop tard pour toi, Flo. »

« Regardez qui parle, miss « je reste planquée sans piper mot à l'arrière ». »


Mais elle avait détourné le regard pour le reporter sur un truc quelconque au travers de la vitre, signifiant que ce commentaire glissait sur elle comme de l'eau sur le plumage d'un cygne ; devant le regard faussement rancunier de la championne.


« Et bien gamine, qu'attends-tu pour nous ouvrir la porte ? On ne va pas rester là à deternum quand même ! »

« *Khhh*…Si vous pouviez arrêter de m'appeler « gamine »… »

« Mais c'est comme çà que doit être une relation entre une grand-mère et une gamine, ma chère. A moins que vôtre titre ne vous ai fait perdre le sens des réalités, ce serait dommage… »

« Hihihi ! Je crois que c'est à ton tour d'être coincée sur ce coup là, Florianne. »

« Toi, continue de jouer les aveugles sourds et muets comme tu l'as si bien fait jusqu'à présent. » Dit-elle en ouvrant la porte du véhicule pour sortir, rapidement imitée par le reste des passagers… A l'exception près que Cynthia (la blonde) aida la vieille dame à descendre en ayant fait le tour.

« Merci mademoiselle, vous êtes bien aimable. »

« Mais je vous en prie, c'est tout naturel. »


Pendant ce temps, Flo avait ouvert la porte et laisser entrer les enfants en attendant les autres personnes, et en ayant vu la scène… Dès que l'ex maitresse arriva à son niveau, juste derrière la matriarche pour lui parler à voix basse.


« Lèche-botte… »Dit-elle d'un petit chuchotement sec.

« Gamine… » Contra-t-elle d'un air plus hautain.


Ce qui ne manqua pas d'exaspéré la championne qui s'arrêta là. Laissant son homologue « déchue » rentrée à son tour dans sa demeure, la laissant un moment seule avec la dernière invitée.


« Rhaaa, je te jure ! Madame « la déesse de combat ». Tu parles qu'elle déteste ce surnom ! »Puis elle se tourna vers son amie restée en retrait.
« A la première occasion, je glisse un peu de sel dans son dessert… Rira bien qui rira la dernière. »

« … »


Elle n'avait rien répondu. Elle s'était juste contentée de prendre légèrement la cape de la championne, et de lui glisser un « merci » à voix basse, avant de rentrée dans sa maison.


--------------


Un mot : exquis. Flo n'avais que des choses banales en réserve. Mais, championne plante oblige, avait de bon fruits et légumes en stock. D'habitude une petite vinaigrette, ou même des fois les manger crû lui suffisait amplement en guise de repas tellement ils étaient bon… Mais elle ne se doutait pas qu'avec le peu de chose qu'elle avait dans son frigo, la vieille dame puisse leur faire un tel banquet…

C'était dingue au palais et ça contredisait ses « connaissances » en cuisine : un énorme poireau cuit et bien chaud, mais parfaitement croquant qui fondait sous la dent, et qui laissait l'agréable parfum de la peau de tomate séché en arrière goût, ce qui relevait de façon naturelle le goût salé à la perfection…

Mais mince : comment est-ce possible ? Ayant été piégée par la matriarche de Floraville, elle l'avait secondée durant toute l'étape de confection du repas : de la préparation, jusqu'à le service. Et elle n'avait rien remarquée « d'étonnant » dans sa façon de faire ! Mais les faits étaient là : c'était miam-miam bonheur en guise de conversation. Et, en moins d'une demi-heure, les assiettes étaient vide… Mais vide de chez vide ! C'est limite si on ne devrait directement les ranger tellement elles sont clean ! Y'avais pas UN SEUL RESTE.

Juste un petit thé/café après le dessert (à en crever de bonheur là aussi) et la traditionnelle, mais néanmoins parfaitement méritée, série de félicitation et de remerciement pour ce superbe repas.


« Vistelle… »Commença l'ex maitresse. « J'ai rarement mangé un plat aussi simple que délicieux. C'était vraiment très bon, merci beaucoup. »

« Ca fait plaisir jeune fille. Et toi gamine ? »

« J'arrive pas à croire que ce que je viens de manger vous l'ayez préparer avec juste quelques ingrédients de base… C'est hallucinant… Je ne sais pas quoi dire. »

« Un simple « merci » suffira amplement. »

« Ah, euh… Merci beaucoup pour ce repas. »

« Et bien voilà. »

« Mais juste une question : vous avez cuisinière dans un quatre étoile ou quoi ? »

« Perdu, mais de pas loin ; Je fus apprentie, dans mes jeunes années, au restaurant qui se trouve à la station balnéaire de Tadelle, sur la route 213. »

« Hein ?! Mais c'est un cinq étoile ! »

« A l'époque non, ce n'était qu'un petit restaurant d'à peine une étoile, sans réelle ambition autre que de proposer aux gens d'apprécier un combat comme un repas. Et l'idée à fait du chemin depuis… D'ailleurs, on était à peine une dizaine au début, et j'étais la plus jeune en cuisine… Bah, je dois vous ennuyer avec ces vieilles histoires. »

« Dommage pour vous que j'ai une passion pour l'histoire. Serait-il possible que vous continuez un peu ? J'aimerais savoir comment une si bonne cuisinière a pu atterrir à Floraville. »

« Moi aussi ça m'a piqué au vif, je dois l'admettre. »

« Il n'ya pas grand-chose de plus à dire. J'étais bonne, mais pas assez selon moi. Je voulais toujours chercher à atteindre l'excellence dans mes plats, et, au bout d'un moment, ma cuisine a commencé à décliner… Ca m'a profondément touchée, et j'ai faillis abandonner la cuisine. »

« Le blanc de ma vaisselle m'indique pourtant le contraire. »

« C'est parce que le vice-chef de cuisine m'a encouragée à continuer. Il me disait de faire un petit tour dans sa ville natale pour y comprendre « la vraie cuisine », et de revenir quand je me sentirais prête. C'est comme cela que j'ai atterrit à Floraville, et que j'ai compris qu'il ne fallait pas « vouloir » que ce soit bon, mais que cela plaise simplement aux gens ; C'est d'ailleurs à cette époque que j'ai rencontrée ton grand-père Matthew. Je suis revenue aux cuisines du restaurant, devenu un 2 étoiles entre-temps, après 1 an d'absence, et le « petit Paul » en avait profité pour passer de vice-chef à chef de cuisine ! Sacré Cobuse, quand j'y repense, je lui dois beaucoup. Même si j'ai ensuite quittée la profession « officielle » pour m'installer à Floraville, ça ne m'a pas empêchée d'être l'organisatrice de tous les banquets et fête de la ville. »

« Cobuse… Paul Cobuse ? Le chef cuisinier de renommée mondiale, qui a autant d'étoile au guide Gloupti qu'il n'ya de champion d'arène au travers des archipels ? »

« Il parait qu'il s'est affublé d'un tel titre. Mais, pour l'équipe du Côte d'or, le nom du restaurant d'origine : il restera toujours nôtre petit Paul. »

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La championne prit la dernière gorgée de son thé, parfaitement calme, avant de reprendre d'un ton posé.

« Je récapitule : vous avez travaillée avec l'un des plus grands chefs cuistot du monde, nous avons ici une ex-maitresse de la ligue pokémon et l'une des meilleures dresseuses au monde, je suis championne d'arène de la ville, et la maitresse des baies nous accompagne pour le repas… Il ne manquerait plus que les deux petits gars deviennent champions à leur tour, et la boucle sera bouclée. »

« Je peux me considérée comme chanceuse, vu qu'à la base je ne venais pas pour çà. »


De calme et sereine, elle venait de passer à sereine et blasée en notant la phrase de l'ex-maitresse, et les enfants n'étaient pas loin derrière. C'était plutôt à eux de dire cela, y'en a qui tuerait pour un diner avec elle. Mais ce fut son homonyme de nom qui reprit le fil.


« D'ailleurs, tu nous avais dit que tu nous expliquerait la raison pour laquelle tu es là. »

« Hmmm ? Ah oui, c'est vrai. En fait, pour être honnête, le but était double ; ou plutôt triple, au vu de la situation en forêt. »

« Je t'écoute, là ça entre dans mes prérogatives. »

« Je crois qu'on devrais vous laisser entre vous. »

« Non c'est bon Vistelle, vous pouvez rester. En fait, cela vous concerne « indirectement » vous et les enfants, si je puis dire. »


Quelques regards interloqués, et elle reprit.


« Comme Flo et Cynthia le savent : j'ai une passion pour l'histoire. Et il y'a une légende particulière qui concerne Floraville, je crois que vous devez la connaitre ? »

« Celle selon laquelle c'était autrefois une terre aride et morte, sur laquelle ne poussait ni ne vivait rien. Mais qu'un jour une personne est venue remerciée la nature, et à partir de ce moment là la terre commença à donner vie ? »

« Précisément. A mes débuts, j'épaulais le professeur Sorbier dans ses recherches, mais je fus rapidement limitée dans ma marge de manœuvre à cause de mon statut « régulier ». En devenant maitresse de l'île, non sans mal mais avec plaisir, je pouvais accéder à pratiquement toute l'île et à tous les documents de classe supérieur. Seulement, la responsabilité de maitresse m'entravait presque autant, vous voyez l'ironie. »

« Mais depuis que Lucas est devenu maitre, tu as les mains libres. » Souriait la championne.

« Hihi, en effet. Et il m'a laissé pratiquement les mêmes privilèges accordés aux maitres. Je ne peux juste pas entrée dans différents endroits ou consulter différents dossiers sans son accord, mais un p'tit coup de fil et c'est réglé ! »

« Tu t'égares un peu je crois. »

« Oui. Pour en revenir à nôtre histoire, il se trouve que le vieux château dans la forêt de Vestigion appartenait à une famille de haute lignée dans l'ancienne aristocratie. Les quelques documents qui en traite parle d'une famille composée des meilleurs musiciens qui aient foulés cette terre, dont l'arbre généalogique s'étalerait sur plusieurs îles. La mélodie des îles Shamouti -dans l'archipel Orange- aurait été écrite par un de ses membres. »

« Sacré cursus ! »

« Je te le fait pas dire. Mais ce n'est pas tout. Il semblerait que la personne qui est à l'origine de la légende de Floraville soit l'une d'entre elle, « la meilleure musicienne du monde » selon les documents familiaux retrouvés à la bibliothèque de Joliberge. Et je la soupçonne d'avoir donnée un récital sur la plaine fleurie de la ville, avec une musique qu'elle aurait écrite elle-même… Mais ça s'arrête là. »

« Hein ?! Rhaaaaa, c'est toujours au meilleur moment que ça casse l'ambiance ! Nous fait pas ce coup là ! »

« Mais je n'y suis pour rien ! Toutes les informations relatives à la famille qui traitent de cette époque s'arrête tous subitement à ce passage. Il n'y a strictement rien sur le pourquoi du comment la famille a déclinée, pour finalement disparaitre purement et simplement de l'histoire ! Et c'est typiquement le genre de chose que je déteste, mais qui paradoxalement me passionne. Si je pouvais retrouver ne serait-ce qu'une seule de ses mélodies, ce serait un véritable trésor national »

« Je commence à voir le rapport jeune fille. Mais, même si cette personne est passée à Floraville, en quoi cela nous concerne vraiment ? »

« J'espérais trouver une trace « gravée » de son passage avec une méthode… « Peu orthodoxe », dirons-nous. Et, honnêtement, j'en aurais profitée pour prendre quelques baies à Cynthia. »

« Ah ha ! Je m'disais bien… »

« Là n'est pas la question. J'ai établie comme théorie que, aussi belle soit-elle, une « simple » musique ne suffirait pas à rendre fertile un tel espace de terre à ce point ; et il est établie que les autres musiques de la famille avaient des effets similaires, mais pas aussi « puissant ». Il me faut donc me rendre sur les lieux en question, et c'est là que vous intervenez tous : Vous et les enfants pour Floraville, vu que vous êtes la matriarche et une parente du maire ; et toi Flo pour le vieux château, et aussi pour « ta petite anecdote ». Mais nous aborderons ce détail en privé par contre. Désolée. »


Il y eut un tilt au passage de l'anecdote. La championne avait haussé les sourcils pendant une fraction de seconde, ce qui n'a pas échappé à la faucheuse. Qui émis une idée à haute voix.


« Ca aurait quelque chose à voir avec les spectres qui hante les lieux ? »

« Selon moi : oui, mais pas uniquement. Il semblerait que « quelque chose » ce soit réveillé dans ce manoir, et ne soit la vraie cause première de la venue de cet Ursaring. »

« Quoi ?! »

« Je n'ai aucune preuve de ce que j'avance. Mais, d'après ma propre expérience dans le domaine, je crois que l'Ursaring n'était pas à l'origine de ce calme « mortel », si vous me permettez l'expression. »

« Mais depuis que je lui ai botté le cul, la forêt est retournée à son état normal ! »

« Je sais… C'est pour çà que j'ai dit que je n'ai aucune preuve, et que ce n'est que mon intuition. Et puis Cynthia nous a confirmée que la faim était visiblement la raison première de sa venue. »

« Je confirme qu'il était après les baies, il a déchiré mon sac pour les trouvées. »

« Essaye de ne pas la faire passée outre nôtre promesse, tu sera gentille. »

« Pardon. Mais si on regarde la scène sous un autre angle ; et si l'Ursaring était venu précisément parce qu'il n'y avait personne ? Tu l'as dit toi-même Cynthia « dans la nature, ce n'est pas le plus fort qui survit, mais le plus malin », alors pourquoi un Ursaring Shiny prendrait le risque de s'attaquer à une forêt entière, même s'il a confiance en ses capacités et sa force ? »


L'idée commençait à faire le tour de la table. C'est vrai que l'Ursaring était balèze, suffisamment pour faire fuir la majorité des pokémon de la forêt. Mais il y'en aurait toujours quelques uns suffisamment forts pour lui tenir tête. D'autant plus que, comme visiblement l'Ursaring envahirait leur territoire, il y'aurait eu de grande chance qu'ils forment une alliance pour l'affronter. En clair, jamais l'Ursaring ne se serait lancé dans une bataille perdue d'avance, même s'il aurait probablement emporté un bon nombre de ses adversaires dans la tombe.

Mais si on regarde du point de vue de l'ex maitresse : La « véritable menace » se réveille et terrorise les habitants de la forêt, qui fuient tous à des lieux de là. L'Ursaring arrive et constate qu'il n'y a personne. Confiant dans ses capacités à pouvoir affronter n'importe qui en un contre un, il s'enfonce dans la forêt. La menace disparait mystérieusement, le laissant maitre des lieux. Là le petit groupe de Cynthia arrive, et l'histoire suit son cours.


« Attend-attend-attend, deux secondes là ! Ton raisonnement ne tiens pas la route ! Pourquoi cette « menace » ce serait barrée quand l'Ursaring s'est ramené, alors qu'elle a fait fuir l'intégralité de la forêt ? Ca n'a pas de sens ! »

« …Je… J'ai peut-être une idée. »

Retournement de situation et de tête en direction de la jeune fille aux cheveux noir.

« Tu peux développer s'il te plait ? Tes avis sont toujours bons à prendre. »

« Avant toute chose : Vistelle, Matthew, Benjamin, je suis désolée si ça va vous paraitre obscur, mais je ne peux pas vraiment faire autrement. »


Mais de quoi elle parle ? Pourquoi ça leur paraitrait obscur- Ah ça ne doit concerner que certaines personnes autour de cette table. Elle fit une petite moue approbatrice avant e lui répondre.


« C'est déjà aimable de ta part de ne pas nous demandé de partir. Vas-y je t'en prie. »

« Merci… Flo, Cynthia, je ne crois pas vraiment que l'on peut qualifier la chose de « menace »… Peut-être qu'elle est passée outre sa frontière pour ne plus être seule. Et que, malgré sa bonne volonté, la forêt à eu peur d'elle, et ça l'a attristée au point qu'elle retourne dans le manoir… »

« En effet c'est plutôt obscur, jeune fille, mais j'ai l'impression que tes interlocutrices savent parfaitement de quoi tu parles. »


Et c'était le cas, leurs tête ne laissaient aucun doute : elles savaient ce qu'elle voulait dire par « ne plus être seule ». La petite fille Ectoplasma a réussi à passer outre « sa frontière », c'était du moins ce qu'elle sous-entendait… Et les pièces du puzzle commençaient à s'emboiter.


« En effet… J'avais déjà l'idée en tête, mais je n'osais pas en parler. »

« Je t'en remercie d'ailleurs. »

« De rien. Mais si elle arrive à la même conclusion que moi… Je suis désolée de t'imposer cela. »


Elle serrait sa tasse vide en tremblant légèrement à l'idée d'y retourner, elle n'avait pas le choix. Et ses tremblements n'avaient pas échappé à l'assistance.


« Et oui, désolé les jeunes : mais je flippe face aux spectres. Ca le fait pas vraiment pour une championne, je sais. »

« En fait… Cynthia nous l'avait déjà dit, et ça ne nous fait pas rire. »

Elle s'était tournée vers elle juste pour la regardée.

« Je les ai juste prévenus d'éviter d'avoir un spectre dans leurs équipe en ta présence… »

« Ouf, ça me rassure. Merci Benjamin, Matthew… »

« Je crois que c'est bientôt l'heure de retourner à l'Hôpital. » Nota l'ex maitresse à sa pokémontre. « On reprendra plus tard. Mais avant cela : Cynthia, puisque tu va rester là encore un moment : tu pourrais nous accompagnées au manoir ? Tes connaissances nous seraient très utiles. »

« Très bien c'est d'accord… Il me reste encore un nombre conséquent de baie dans mon sac grâce à eux, donc il ne devrait pas y avoir de problème de ce côté-là. »

« Combien, sans vouloir être indiscrète ? Je n'ai fait que survoler le contenu de ton sac déchiré à l'hôpital, et je suis un peu curieuse concernant cette technologie propre aux maitres des baies. »

« C'est dans mon autre sac, qui est dans ton coffre. »

« Oups boulette, je vais le chercher. »


A peine deux minutes plus tard, dont les invités en profitèrent pour débarrasser la table, la maitresse des lieux revint avec le sac qu'elle posa sur la table.


« Voilà. J'ai remarqué que tu n'a pas d'affaire de rechange, alors tu emprunteras quelques une des miennes en attendant. »

« Ho ho ho, j'ai hâte de te voir dans le même accoutrement que cette gamine ! »

« Moi aussi tiens, ça va faire bizarre de te voir dans une autre tenue que tes traditionnels vêtements de cueillette. »

« …Euh…On pourrait éviter la cape, au moins ? »Le ton gêné à la vue de cette dernière.

« Pourquoi ? Ca t'irait super bien ! Comme les super héros de bandes dessinés ! » S'exclama Benjamin.

« …Et toi Cynthia ? »

« Ah désolée ma grande, mais je n'ai emporté que le strict minimum pour moi. Pas de « Floriannisation » pour cette fois. »

« ... »

« Le mutisme en dix leçon, copyright Cynthia Luna », si ça t'embêtes tant que çà, ma proposition pour te ramener à Floraville tiens toujours… »


La boutade fit mouche et fit lâcher un profond soupir de la part de la « future victime » devant les regards amusés des invités, et un plus « lubrique » de la part de la championne ; comme si elle s'apprêtait à jouer avec une poupée… Elle était dans la mouise jusqu'au cou…

Une mouise idéale pour un parfait alibi.


« …Si je comprend bien : j'ai pas le choix, c'est çà ? »

« Exact ! »Dit-elle sur un ton fier et joyeux.

« …………Au secours… »


Un fou rire commença à envahir la pièce alors qu'elle se résignait à son sort. Sort qui lui convenait parfaitement bien.


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[PS : j'en profite pour faire une mise au point concernant « la tentative de viol » du chapitre précédant. En temps normal, c'est quasiment impossible pour une personne qui fut victime d'un viol ou d'une tentative de viol de parler de ce genre d'expérience aussi « facilement ». Seulement on parle d'une championne d'arène ayant un pacte avec Célebi, ça pèse aussi beaucoup sur la balance ^^. Je me devais juste de mettre au point ce genre de petits détails qui sont, pour moi en tout cas, super important, afin de rendre cette « fiction » le plus crédible possible. (Bonne chance avec un univers aussi peu crédible [Méga fail XD]]