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Smirnoff R. de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 29/06/2009 à 06:32
» Dernière mise à jour le 27/12/2009 à 14:11

» Mots-clés :   Drame   Humour   Kanto   Romance   Suspense

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020 - Chacun son fardeau
« Ne te montre pas soupçonneux envers tout le monde, mais prudent et ferme. »
(Démocrite)

« Si tes larmes se mêlent aux pluies de Novembre
Et que je dois en périr, je sombrerai avec joie »

(Etienne Daho, Saudade)



(200ème chapitre de la Saga Smirnoff au total)



Malcolm, 16 ans.

Malcolm rentra de l'école. Il posa son sac sur la table. Son père le croisa dans la cuisine.

-Salut fiston.
-Papa... J'ai appris un truc plutôt moche aujourd'hui...

Kenneth haussa les sourcils.

-Je croyais que les cours sur la reproduction n'étaient qu'en sixième année...
-Roland m'a dit que tu avais... couché avec sa mère.

Kenneth soupira.

-Et merde...
-... C... C'est vrai ?
-C'est arrivé juste une fois, Malcolm, et... Et on a tout fait pour que ça n'ait aucune incidence sur nos vies familiales respectives. C'était juste une fois, le contexte était très particulier...
-Ok, d'accord.

Kenneth plissa les yeux.

-Tu... T'en moques ?
-Bah... Quand je vois comment Roland se prend la tête avec ça et à quel point ça le rend malheureux... Et pis, t'es mon père, pourquoi... Je t'en voudrais.
-M... Merci mon grand. Parce que je peux t'assurer que ça n'a jamais recommencé...
-C'est juste moche pour maman.
-... Oui, c'est... vraiment un sale coup que j'ai fait à ta mère ce jour là.

Malcolm hocha la tête.

-Crois-moi, Malcolm... Ne trompe jamais la personne que tu aimes. C'est la pire chose qu'on puisse faire, vraiment.
-Ca je le savais déjà papa...
-Oui mais... Je te le redis. Tromper quelqu'un c'est vraiment ignoble. Tout comme le mensonge.

Malcolm hocha la tête.

-Cependant mon grand...
-Oui ?
-... N'en dis rien à ta sœur.

Malcolm hocha la tête.


***

Malcolm se réveilla devant le menu de fin du DVD. Il remarqua que Claire dormait sur son épaule.

« Han crotte... »

Il se leva sans la réveiller, regarda l'heure, un bon six heures. Il alla prendre une douche rapide. Pour aller s'habiller, il devait traverser le salon (Car monsieur est un étourdi chronique, il ne va pas avec des habits propres prendre sa douche.) En sortant, une serviette, autour de la taille pour seul vêtement, il vit Claire, réveillée.

-AH !
-Oups !! P... Pardon, Claire, je passe rapidement !!

Malcolm courut jusqu'à sa chambre. Claire s'étonna.

-J... J'ai dormi ici ?! Oh non ! J'ai mes affaires à préparer, mes cours... Ooooh...
-Désolé, vraiment !!
-J... J'y vais, Malcolm !!
-Oui oui oui ! Encore pardon !

Elle repartit, embarrassée. Malcolm soupira et se passa une main sur le visage.

***

Malcolm arriva, visiblement embarrassé. Il aperçut Roland.

-Tiens. Alors, bonne soirée ?
-C... Comment ça ?
-D'après ta sœur, tu cuves mal les soirs de mauvaise inspection.
-... Oui ! Oui exactement ! J'ai passé ma soirée à me bourrer la gueule comme un trou !
-... T'as pas l'air d'avoir mal au crâne !
-Si ! Si bien sûr ! Aouuuuuh.... Aouch...

Malcolm repartit, embarrassé. Roland le regarda.

-Il est si bon pour le mensonge. Quel brave garçon.

Charlie arriva vers Roland.

-Je me fais inspecter ce matin.
-Tu as fait un lavement j'espère, ce serait bête que ce brave inspecteur ne se salisse.

Charlie haussa les sourcils.

-Tu as un problème ?
-Oui, tu es en train de me parler de quelque chose dont je n'ai pas à me préoccuper. Et Hop, une info inutile de plus, avec ce matin cette annonce de la mort d'une riche héritière qui connut la gloire grâce à son papa l'hôtelier.
-C'est... pas gentil ce que tu me dis là...
-On est censé être gentils toi et moi ?
-Dire que je t'ai gardé quand tes parents me le demandaient, si j'avais su t'aurais fini à la benne, vite fait !
-J'ai déjà eu de la chance que tu ne me violentes pas.

Charlie regarda Roland, ulcéré.

-C...comment oses-tu... Sale enfoiré !
-T'as fini de chercher la merde ou faut que je t'aide en plus ?
-...

Charlie s'en alla, furieux. Roland soupira.

-Qui s'y frotte s'y pique...

Roland soupira et regarda l'inspecteur Jay Lande qui arrivait pour rendre son office. Il le regarda très intensément, comme si plus tard il lui consacrerait un moment.

***

-Rachel !

Elle se retourna vers Claire.

-Oui ?
-Je... peux te parler un moment ?!
-Qu'y a t-il ?
-En fait... J'ai passé la soirée chez ton frère !
-... Et alors, vous êtes deux adultes consentants, majeurs, vaccinés...
-Non, non, non ! En fait il était un peu déprimé à cause de sa mauvaise inspection, alors...
-... Il ne s'est rien passé si je comprends bien.
-Non, mais...
-Claire, s'il ne s'est rien passé, et quand bien même il se serait passé quelque chose... Ce ne sont pas vraiment mes affaires !
-Oui mais ça m'embarrasse forcément un peu !
-Toi et et mon frère vous êtes les mêmes gros timides incapables de faire quoi que ce soit qui sorte de vos habitudes. Qu'est-ce qui t'embête, d'avoir passé une soirée avec lui ou de ressentir quelque chose pour lui ?

Claire sembla gênée.

-C... Ce qui me gêne c'est... Je l'ai vu sortir de sa douche !
-... Alors là on rentre dans un domaine qui – en tant que sœur – m'indiffère complètement.
-Mais tu comprends quand même...
-Claire, Claire, Claire ! Tu es assez humainement digne pour passer outre ça ! Tu l'as vu à poil ou à moitié à poil, eh bah... C'est arrivé, c'est tout !
-L'ennui c'est qu'on est amis, alors forcément...
-Tu sens que tu dois lui rendre la pareille ?
-NON BIEN SÛR QUE NON !

Toute la salle des profs se tourna vers Claire et Rachel. La brune soupira.

-C'est pas avec moi que tu devrais discuter de ça. Désolée !
-Avec qui alors ?
-Avec mon frère !

Claire sembla rebutée à l'idée.

***

-Ce qui explique le déclin économique des arènes après la guerre du Lundi Noir. Le trop-plein de luttes a fait chuter la combattivité des dresseurs. Des questions ?
-Pourquoi y'a t-il eu influence des chasseurs ?
-Trop de captures tue l'entrainement, je suppose. Oui ?
-J'ai... pas trop compris les raisons de la guerre du Lundi Noir !
-Leçons d'histoire, la révolte ouvrière pour diminuer l'interventionnisme du patronnât dans les affaires syndicales. Le sentiment de compromission était très fort et on sentait une tension très forte des deux côtés. Les révoltes ouvrières ont rarement été à l'origine de conflits sérieux mais ça allait en empirant politiquement et civilement pour celle-là.

Charlie regarda sa salle.

-J'ai été assez clair ?

Têtes se hochant dans la salle.

-Bon. Je continue... Les arènes se sont ressaisies dans les années 20 quand l'armée a cessé de faire pression sur le gouvernement Poképolite dans le but de faire des soldats à la pelle.

***

-Alors ?

Jay souffla.

-Vous avez envie d'être ailleurs, vous.

Charlie plissa les yeux.

-Ca se sent. Vous avez une grande facilité à faire autre chose, vous vous échappez facilement de votre ligne initiale. J'ai comme le sentiment que vous faites ce métier là par dépit...
-P... Pas du tout !!
-C'est ce qui s'en dégage... Vous devriez réfléchir soit à une ultra spécialisation, soit à une démission.
-... J... Je fais mon travail au mieux, j'essaie d'apporter une touche personnelle...
-Ca ne suffit pas. Bonne journée !

Jay partit devant un Charlie dépité.

***

Malcolm en était toujours au même point, à déprimer sur son inspection.

« Moi qui croyais être un bon prof... Moi qui pensais que j'étais au moins bon, sinon apprécié des élèves, mais au moins bon ! »

Charlie vint s'asseoir devant Malcolm qui préparait ses cours.

-Il faut tuer cet inspecteur !
-Ah, toi aussi...
-Il m'a rabaissé ! Il m'a carrément... démoli la gueule ! En plus ce matin Roland a été imbuvable ! J'en ai ras le cul de lui !
-... Pourquoi t'as été en parler à Roland ?!
-Je voulais un peu de soutien !
-T'as bu quoi avant de venir ? Roland, Charlie ! ROLAND ! Le mec qui dit aux bonnes sœurs de, je cite « Enlever leur Burka, ça n'aide pas pour faire le trottoir » ! L'autre jour il a appelé une radio pour qu'ils arrêtent de diffuser 36 fois la même merde et qu'ils passent un peu plus les Beatles !
-... Mouais... Je sais pas trop pourquoi je lui ai parlé en fait... Mais reste qu'il a dit que j'aurais pu le violenter !
-Tout comme il a comparé Megan à de la litière, tout comme il traite Claire de petite fouineuse chiante, tout comme il me dit régulièrement que j'enseigne la langue du démon avec mon théorème de l'angle de 666 degrés, tout comme il insulte sa voisine de pallier quand elle rate son tour de descente des poubelles...
-... Tu reçois un chèque pour le défendre ?
-Non mais... Tu avoueras que ta démarche était déraisonnable.
-... Hm... Pas faux.
-Si tu étais allé voir Claire ou moi, ça aurait été beaucoup mieux.
-Ouais... Mais je veux qu'il s'excuse pour cette accusation odieuse !
-Autant demander à un Magicarpe de faire Pied Voltige !

Charlie soupira.

-Ce type m'a incendié... Je sais bien que je suis pas un super prof mais je fais ce que je peux !
-Ca ira, Charlie. Tu es au dessus de ça.
-Justement, je sais pas.

Charlie repartit. Malcolm soupira. Claire passa devant lui, extrêmement gênée.

« Han non j'avais presque oublié cet autre « problème » là... »

***

-Roland le lui a dit.
-Oh... soupira Judith.
-Il a l'air de s'en moquer, mais... J'ai peur que ça ressorte si jamais... on entre en conflit.
-Ca n'arrivera pas, Malcolm n'est pas du genre à... entrer en conflit, ça me gênerait plus si Rachel le savait.

Kenneth soupira.

-Quelque chose me dit qu'elle le sait déjà...
-Malcolm le lui a dit ?!
-Je sais pas mais des fois... Dans ses yeux...

Judith se serra contre Kenneth. Il la regarda.

-Je suis désolé...
-Mais non. Je n'ai plus le temps de t'en vouloir, maintenant, tu sais...
-Ca n'empêche que... Ca continue à me...
-Je sais, je sais.


***

Richard Lewis arriva dans le bureau du proviseur.

-Vous êtes au courant qu'il y a un inspecteur actuellement dans l'établissement ?
-Oui...

Richard regarda Harold Burton, étonné.

-Vous auriez pu me prévenir...
-Ou pas.
-... Vous avez un souci ?
-Non, simplement que j'ai le droit d'inspecter mes professeurs quand bon me semble.
-... Vous vous rappelez de notre petite discussion...
-Celle dont la seule mention à la police vous licencie sur le champ ?
-...

Richard repartit, maussade.

« Il veut jouer au plus malin, celui-là... Ca ne durera pas. »

***

Repas de midi. Humeur massacrante générale, et Rachel toujours déserteuse avec Megan. Charlie refusait de parler à Roland, Léopold stressait pour son inspection à lui, Malcolm et Claire évitaient de se regarder et Roland était tout à fait serein.

-C'est un jour faste, tout le monde flippe sauf moi.

Personne ne répondit. Roland sourit.

-C'est fort agréable de manger dans ces conditions. On devrait faire ça plus souvent.

Tout le monde regarda Roland, furieux. Il les regarda tous.

-Excusez-moi d'aller à peu près bien pendant que vous vous échinez à trouver des raisons d'aller mal et surtout de faire empirer ce mal parce que vous trouvez que vos vies ne sont pas assez passionnantes sauf dans la douleur et donc vous êtes devenus dépendants à toute cette souffrance. J'ai envie de dire tels parents tels enfants...

Charlie, Léopold et Claire se levèrent et changèrent de table. Roland s'étonna. Il regarda Malcolm.

-Tu es resté assis... Lumbago, hémorroïdes ?
-Oui. Tu es content ?
-Non, au contraire, je suis inquiet.
-Bah voyons. Tu ressens de l'inquiétude, toi ?
-Ca m'arrive entre deux assassinats, quoi.
-Tu sais, nous on vit peut-être sur notre souffrance, mais toi tu t'en repais.
-Je me repaîtrais de nourriture avariée ? J'ai des goûts de chiottes
-Comment tu peux être aussi odieux ! On est tes amis !
-Si vous étiez vraiment mes amis, vous... seriez moins accrochés à vos petits tracas personnels et plus à vos petits bonheurs. Qui paradoxalement me feraient réaliser mon malheur donc me rendrait amer donc à même de vous détruire. Le système quoi.

Malcolm haussa un sourcil.

-Tu es un crétin.
-Merci ! Continue, ça y est presque !
-...

***

Boskara, Noctali et Bastiodon regardaient Malcolm s'entrainer avec Qulbutoke. L'adolescent lançait des balles en mousse sur Qulbutoke. Rachel arriva.

-Ca va ?
-Hmmm...

Malcolm lança doucement la balle. Au simple contact de la peau de Qulbutoke, la balle ricochait dans les mains de son maître.

-Tu... as l'air un peu... patraque, comment dire, pas bien quoi.
-Non non ça va.
-Roland t'a encore fait des misères ?

Malcolm lança la balle un peu plus fort et eu du mal à rattraper le renvoi de Qulbutoke. Rachel s'assit sur une chaise de jardin à côté de lui.

-T'as jamais eu l'impression... Que les parents nous cachaient des trucs ?

Rachel hocha la tête.

-Je suppose que c'est comme ça dans toutes les familles.
-Tu t'es jamais dit que tu devais pas leur demander ni les embêter avec ça, mais un jour... Ca t'arrive en face et tu peux pas faire autre chose que... Leur dire !
-... Je suppose, oui.
-Papa a trompé maman.

Rachel resta impassible.

-Papa a trompé maman avec la mère de Roland ! C'est pour ça que Roland déteste sa mère et méprise papa. Et moi je sais pas...

Il balança violemment la balle en mousse sur Qulbutoke qui la lui renvoya avec pertes et fracas.

-Comment REAGIR ! OURF !
-MAC !

Rachel regarda son frère, accompagnée par Qulbutoke.

-Ca va ?!
-... Ouais... J'devais pas te le dire, normalement.
-C'est rien, je dirais rien, Malcolm. Je m'en fiche un peu en fait.

Malcolm s'assied et regarda sa sœur.

-Tu t'en fiches ?
-Malcolm, tu peux faire comme Roland et détester papa...
-Non ! J'aime papa, et j'aime maman aussi !
-... ou réagir à ta façon qui ne doit pas être loin de la mienne. Tu t'en fiches.
-Maman a pardonné à papa, papa ne recommencera plus et il se sent coupable, enfin j'veux dire...

Rachel hocha la tête.

-Tu t'en fous !
-Voilà !!
-Eh bah contente-toi de t'en foutre, Malcolm. Tu réagis comme tu veux. Pas comme Roland voudrait.

Malcolm hocha la tête. Rachel repartit, visiblement marquée.


***

-Au contraire, la baie Sitrus...

Léopold croqua dans la baie.

-Est très bonne pour humains comme pour Pokémon.... Buergl, enfin, le jus surtout pour cette dernière. Ces baies sont en réalité des dérivés de nos fruits à nous. Elles sont issues de cultures effectuées par les Pokémon. Si vous examinez la consistance des baies, on y trouve un peu d'ADN de Pokémon. On ignore exactement comment ils font ça. Certains scientifiques pensent qu'en mangeant des fruits et légumes, et en semant les graines avec leurs déjections, les Pokémon les transforment en baies par application simple de la substance fécale sur les graines. Je sais, c'est peu ragoutant. On remarquera que la baie va prendre la consistance biologique qui correspond à la préférence alimentaire du Pokémon. Si le caca dégage une odeur épicé, ce sera une baie épicée. Elle gardera son goût original – Ce sera toujours une baie Nanana par exemple, mais elle aura un goût doux et légèrement épicé. Grand Deux : Usage en concours, alias Poképains et Pokéblocs !

***

Léopold regarda, méfiant, l'inspecteur l'approcher.

-Alors ?
-... C'était franchement excellent.
-... Merci !
-Vous avez fait preuve d'une limpidité remarquable dans un sujet aussi complexe... Vous allez avoir un très bon rapport.
-... Merci... mais vous avez donné un rapport très salé à un de mes collègues ce matin !
-Monsieur Winchester ? Oh, il n'est clairement pas à sa place, je l'ai senti comme absent, hors du trip. Comme s'il avait envie de faire autre chose.

Léopold plissa les yeux.

-Écoutez... Charlie fait ce qu'il peut, c'est un brave type, vraiment.
-Ca n'est pas de votre ressort de défendre un collègue.

Léopold se mordilla les lèvres.

-C'est plus qu'un collègue.

Jay s'étonna. Faussement bien sûr puisque Megan lui avait distillé quelques mots à ce sujet, mais il s'étonna... que son plan marche si bien.

-Nous... sommes en couple lui et moi. Ca me désole que vous lui ayez fait un mauvais rapport...
-Je vois. Cela sera signalé au rectorat.

Jay tourna les talons. Léopold écarquilla les yeux.

-Quoi ???
-Les relations homosexuelles dans l'enceinte d'un établissement scolaire où figurent des élèves de moins de dix ans sont interdites.
-Oui, les rapports sexuels, mais pas les relations, on n'a jamais rien... fait ici ! « Du moins pas que tu doives savoir, tête de gland... »
-Cela devra être discuté devant le proviseur.

Jay partit, laissant un Léopold anéanti. Richard entra dans la salle vidée. Léopold le regarda.

-Vous. Vous venez de discuter avec Jay Lande, l'inspecteur.
-... Oui...
-Vous me tiendrez informé de ses moindres faits et gestes. Premier rapport ce soir à 17 heures.

Richard partit. Léopold plissa les yeux, surpris.

***

Malcolm s'assied à côté de Claire.

-Claire, je... tenais vraiment à m'excuser pour ce matin.
-C'est moi. Je sais pas ce qui... m'a pris de vouloir t'empêcher de... boire tout seul. Je suis la seule fautive.
-Tu voulais juste m'aider, moi je suis... entré dans mon salon à moitié nu, quand même !

Claire sourit.

-Il n'y a pas de mal, je n'ai rien vu... sous la ceinture, alors bon.
-Encore heureux. On n'est pas fâchés alors ?
-Non, bien sûr que non ! Sourit Claire.

Malcolm hocha la tête.

-Tant mieux, parce que... Tu dois être une sacrément bonne amie pour avoir sacrifié une soirée pour me soutenir dans mon petit malheur existentiel !
-Tu parles à une spécialiste, là !

Malcolm sourit.

-Bon... Bah... à demain...

Claire regarda Malcolm partir.

-A demain, Malcolm... murmura t-elle.

***

Malcolm retrouva sa sœur à la réception, alors qu'elle bavardait avec une cantinière. Rachel se dirigea vers lui.

-Comment va monsieur « Je me balade topless devant les filles » ?
-Oh ça va !
-Malcolm, Malcolm, toi et ta légendaire délicatesse ! Elle est venue m'en parler ce matin l'air de dire « Oh mon Dieu, c'était atroce » ! Bon sang, à croire qu'elle a été élevé par des mormons !
-Megan déteint sur toi...
-N'empêche, toi tu déprimes pour si peu... Un petit rapport d'inspection moyen et vlan, bouteille de whisky !
-C'était du maté. Tu sais que j'en raffole, soupira Malcolm. Et moi au moins je ne suis pas un robot sans émotions. Je pèse ce que je vis. Je n'ai pas besoin de fréquenter une insurpassable pétasse pour trouver un sens à ma vie ! Et toc !

Rachel soupira. Malcolm partit, tout fier de lui. Rachel le regarda, livide.

-Tu en as de la chance, frérot. Tu en as...

***

Rachel.

10 ans.

-L... Lucy, Travis, venez avec moi !
-Hein ?
-Venez, y'a quelque chose de pas normal...

Les trois sortirent du restaurant.

-Euh, les enfants, on vous emmène voir Etienne ! Sourit Norbert.

Norbert prit la main de Rachel. Elle regarda vers sa mère qui ne comprenait pas.
Kenneth et Linda regardèrent Norbert, Lucy et Travis emmener les petits à l'étage. Linus regarda Lionel qui haussa les épaules.

-J... Judith...

Travis avait David dans ses bras et Lily par une main. Lucy tenait Malcolm et était loin devant.

Norbert trébucha.

-Woups !

Ce faisant il lâcha Rachel qui descendit.

-Rach... Ouch !!

Il s'était un peu foulé la cheville et avait du mal à descendre les marches à la suite de la vigoureuse fillette.
Elle arriva juste avant les dernières marches, entendant ce qui allait se dire.

-Judith, c'est pas facile, ce qu'on a à te dire... Je te demande pardon par avance...
-Et moi aussi...

Judith regarda Kenneth et Linda, surprise.

-M... Mais enfin, qu'est-ce qui... C'est Etienne, ça c'est aggravé finalement ?!! Oh non quand même pas...
-On a couché ensemble, lâcha Linda.

Judith écarquilla les yeux.

-Moi et Linda, poursuivit Kenneth, on a... Passé la nuit dernière ensemble.

Rachel écarquilla les yeux.
Papa avec la maman de Roland, Lily et David.
Et il disait tout à maman ! Et...

Judith secoua la tête et sourit.

-C... C'est pas vrai, hein ? Vous me faites marcher ?

Linda et Kenneth secouèrent la tête. Judith pleura silencieusement en les regardant, constatant toute l'horreur de la chose.
Soudain, claque. Judith frappa Kenneth d'une terrible gifle. Rachel frissonna.

-ENFOIRE !! MAIS COMMENT T'AS PU.... MAIS COMMENT T'AS PU FAIRE CA !!!

Judith semblait folle de rage. Elle gifla Linda avec une force incroyable.

-S... ESPECE DE SALOPE !!!

Elle partit en pleurant. Linda resta assise, en larmes. Kenneth de même, mal à l'aise.
Rachel remonta vite, rejoignant Norbert.

-Eh bien alors ! Décidément, quand tu veux, tu y mets du tien ! Hein !
-...

Norbert prit la main de Rachel. Elle lui prit solidement la main, plus que tout à l'heure, ce qui surprit Norbert.
D'habitude la fillette paraissait si sèche et autoritaire. Elle le tenait avec une telle douceur et fermeté...

-Ca va Rachel ?

La fillette hocha la tête, comme retrouvant ses esprits.
Plus jamais elle n'essaierait de faire la grande. Et elle essaierait aussi d'oublier ce qu'elle a vu en bas. Et elle se protègera de tout ce qui pourra l'affaiblir, aussi.
Parce que finalement elle tombera toujours sur plus fort qu'elle.


***

Rachel rentra chez elle. Elle s'assied après cette journée quelque peu étrange. Elle remarqua un message sur son répondeur.

« Allô chérie, c'est papa ! On serait contents de vous avoir toi et Malcolm pour... disons d'ici deux semaines, un petit diner en famille, tranquilles. C'était juste pour vous proposer, vous voyez ensuite si ça vous convient ! Bonne journée ma puce ! »

Rachel soupira.

-Ouais, papa. On y sera, t'inquiète.