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Smirnoff R. de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 10/06/2009 à 15:59
» Dernière mise à jour le 13/06/2009 à 09:58

» Mots-clés :   Drame   Humour   Kanto   Romance   Suspense

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014 - Ananas Mécanique
« Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue. »
(Albert Einstein)

« Super Génial Trop Top Inouï Trop Beau Groovy Trop Frais Cheesy Classieux Stylé Ok Funky Trop Drôle Samedi Trop Cool Extra Sympa Puissant Dément Piscine Villa Champagne Taxi Hi-Fi Dolby Botox Glamour Sexy Crazy !! »
(Philippe Katerine, 100% VIP)



Deux yeux très fatigués s'ouvrirent. Il mit ses lunettes et se leva pour manger un bout.
Son appartement ne devait pas être beaucoup plus grand qu'un salon classique. Il descendit les escaliers et emprunta quelques couloirs. Il se retrouva au milieu des douches d'une troupe de danseuses de cabaret.

-Bonjour Richard !
-Hello Richard !
-Mesdames...

Il prit une cabine de douche et s'y logea quelques temps.

***

Une fois de retour dans sa chambre, il se prépara. Son portable sonna.

-Allô ?.... … …. Quoi ?! M... Mais je croyais... Attendez, non je... Rappelez-moi plus tard et promis on en rediscute ! Hmph...

Richard ferma son portable et soupira.

-Ce sont des abrutis...

***

Arrivée à l'Académie. Richard s'aperçoit que les enseignants font un siège dans le couloir de l'administration.

-Oh... Chouette, c'était déjà pas assez marrant comme journée...
-Monsieur le doyen !
-Il faut vraiment que je réponde ?
-Monsieur le doyen s'il vous plaît !
-Il ne me lâchera pas et je n'aurais pas le courage de m'interner moi-même en hôpital psychiatrique du fait que je me parle tout seul...

Richard se retourna enfin vers Jeremy Fisher.

-Monsieur ?
-Voici nos revendications, la charte que vous devez signer, la réglementation, les...
-Très bien, et vous ?
-Nous aimerions que vous signiez ! S'il vous plaît !
-Content que ça aille bien. A plus tard !

Richard entra dans son bureau et sortit ses Pokémon. Il déposa les papiers dans la litière au fond du bureau.

-Et maintenant, les affaires importantes.

Il se fit un démineur sur son PC.

***

Roland sourit face à ses troisième années excédés d'avoir cours un jour de grêve.

-Bien. Je sais que je suis un des douze profs qui ne font pas grève mais vous pourriez être contents, on ne prendra pas de retard.

...ce genre de phrases auxquelles les profs croient dur comme fer et auxquelles peu d'élèves adhèrent...

-Bien. Cours d'aujourd'hui, les attaques sonores ! C'est un sujet à grandes controverses parmi les puristes. C'est assez étrange de se dire que l'attaque Hurletemps d'un Dialga effleure à peine un Chuchmur. On a le souvenir de Hewing contre Borrowel, quand le Melodelfe de Hewing utilise Métronome, exécute un Hurletemps et ne touche même pas le Mr Mime d'en face qui a l'aptitude Surdité. Ce célèbre match de la ligue Pokémon, car rappelons que nous, Techniciens, ne prenons en compte que les attaques exécutées dans le cadre des matchs s'effectuant à la ligue Pokémon ou dans le cadre des concours Pokémon, grand festival ou zone de combat soit toute compétition officielle, ce célèbre match est souvent cité en exemple de cette incohérence étrange et on retrouve toujours dans des revues techniques des pamphlets visant à interdire l'utilisation de l'aptitude surdité en compétition officielle – ce qui en évacuerait Chuchmur, Ramboum et Brouhabam d'office, celle-ci étant leur seule aptitude spéciale. On va commencer par étudier les attaques sonores et nous verrons que le type Normal les voit comme des alternatives spéciales communes. Brouhaha est apprise par un grand nombre de Pokémon qui certes ne peuvent pas tous exploiter cette attaque à fond, mais peuvent s'en servir à leur avantage. On verra aussi paradoxalement que la plus puissante attaque Insecte communément apprise par tous les insectes est Bourdon, une attaque sonore.

***

Roland sortit de sa salle après ce cours laborieux.

« Bon sang... »

Il croisa un Morpheo qui tenait en sa bouche un pli.

-Désolé, la dernière fois que j'ai lu un petit mot j'ai été obligé de diner avec une garce... Si cette fois c'est avec Malcolm, il va falloir que je songe sérieusement à poser ce panneau « Je ne suis pas gay » sur ma porte d'entrée...

Morpheo insista.

-Oh, eh, ça va hein ! C'est pas un petit truc blanchâtre qui va me faire lire un papier ! Les petits trucs blanchâtres ne font lire qu'une seule chose et c'est pas mon truc du tout !

Une des Pokéballs de Roland s'ouvrit, laissant sortir Scorplane.

-Voldo !! Rentre immé...

Le Pokémon supplia son maître. Roland soupira.

-Je te déteste ! Vraiment ! Tu coûtes cher en bouffe et tu me forces à faire des trucs ! T'es comme une caissière de supermarché quoi !

Roland prit le papier.

-Quoi ?! Chasser les profs du couloir d'administration ?! Hors de question !! Si ces glandus veulent faire grève, qu'ils la fassent ! Moi je m'en moque. Dis à celui qui t'envoie que je m'en contrefiche !
-Oh mais c'est le Morpheo du Doyen !

Charlie et Léopold arrivaient derrière Roland. Scorplane se posa sur l'épaule de Roland.

-Pourquoi il veut que je l'aide à dégager le couloir de l'administration ? J'en ai aucune envie moi !
-La grève doit l'énerver... marmonna Léopold. Moi je peux pas y aller, j'ai cours.
-Moi j'peux pas y aller, je m'en fous ! Grommela Roland.

Charlie soupira.

-Il doit être un peu dépassé par les évènements...
-C'est le doyen ! C'est son rôle d'assurer la paix martiale entre profs ! Il devrait être content, ils sont tous unis contre lui !
-La grève a surtout pour enjeux d'améliorer la répartition des heures et les activités extra scolaires... marmonna Léopold.
-Ouah... C'est.... incroyable....ment ridicule ! Soupira Roland en repartant..

Charlie et Léopold le regardèrent.

-Heureusement qu'il est juste prof... S'il était général de l'armée chinoise, on aurait du souci à se faire.
-Hm...

Personne n'avait remarqué la disparition de Morphéo.

***

Richard rentra chez lui. Il avait 10 ans. Ses parents étaient en train de se tripoter sauvagement sur le canapé. Il soupira et alla se faire à manger dans la cuisine.

***

Les parents de Richard Lewis sont les mafieux Al Bridge et Cardia Takotsubo. Il l'ont reconnu comme Lewis car ils souhaitaient au départ lui éviter des représailles que lui causeraient l'un où l'autre nom de famille.
Les relations entre Richard et ses parents ont toujours été étranges. Al était quelque peu dépité d'avoir un fils au premier abord si timoré et d'apparence faiblarde, lui qui voulait tant faire de lui un successeur, la principale raison qui l'avait poussé à le garder et à rester avec Cardia. Ils impliquaient parfois leur fils dans des attaques. Il leur arrivait parfois de se faire passer pour un simple couple avec un enfant alors qu'ils étaient en plein dans l'attaque.

Quand Richard devint un dresseur et qu'il reçut son Pokémon académique, il se fit un serment intérieur. Il ferait enfermer ses parents.

***

-Cradopaud, Direct Toxik !

Le Pokémon frappa avec attention et force l'arbre face à lui dont l'écorce était couverte d'encoches causées par les doigts du Pokémon. Al regarda son fils. Richard l'aperçut.

-Papa...
-Hm. Continue.

Richard plissa les yeux. Il continua à s'entrainer.

***

La mère regarda par la fenêtre.

-Ca fait trois jours qu'il s'entraine non stop... Il est si étrange...
-Il n'a pas l'étoffe d'un criminel...
-Chéri, c'est juste un enfant, on ne peut pas jauger ça...
-Si... Si on peut. Et moi je te dis que ce gosse n'a pas l'étoffe.
-Tu comptais en faire quoi, notre successeur ?

Al regarda Richard, dehors.

-J'ai jamais trop compris pourquoi on l'a gardé avec nous.

Cardia regarda son mari.

-Je suppose qu'on avait des conceptions similaires de la parentalité... Hors de question qu'on l'avorte, donc à partir de là...

Al secoua la tête.

-On peut pas le garder avec nous, c'est un nuisible. Il est impropre à notre mode de vie.
-Et on le met où ? Chez ma mère ?

Al acquiesça.

-Oui. Chez ta mère. Bonne idée.

***

Dans la voiture, Richard semblait intrigué.

-On va où ? Demanda t-il de sa voix claire mais rare.
-... Chez ta grand-mère, fiston. Tu vas vivre là, maintenant.

Richard rehaussa ses lunettes, geste que son père détestait.

-Tu fais ça pour continuer tes crimes tranquillement ?
-Jeune homme, il me semble que nous ne t'avons pas élevé pour que tu soies insolent.
-Non bien sûr, vous m'avez élevé dans l'amour et le respect d'Autrui avec la volonté de faire le bien autour de moi et d'être en harmonie avec notre seigneur Arceus. Hm ?

Al fronça les sourcils.

-Tu sais quoi ? Tu auras le droit de me parler sur ce ton le jour où tu nous feras arrêter moi et ta mère.
-... Bon...
-Mais tu n'en auras pas le cran.
-... Oui, c'est vrai, pour le moment.
-Eh ben voilà.
-Je ne vous déteste pas, toi et maman.
-Ah oui ?
-Je vous exècre.

Al regarda son fils qui disait ça en toute simplicité.

-Et je t'assure, papa, que si un jour, un seul jour, vous commettez un faux pas qui me permettra de vous faire arrêter... J'en profiterais pleinement.

Al sourit.

-Ca, c'est mon fils. Si tu m'avais montré ce côté là de ta personnalité avant, on t'aurait peut-être gardé.
-Menteur.
-Trouillard !

Richard soupira.

Lorsqu'ils arrivèrent chez la grand-mère Lewis, Al laissa Richard à la vieille et repartit devant un Richard non pas amer mais presque satisfait. Il regarda sa grand mère qui paraissait stricte mais néanmoins silencieuse. Elle l'invita tout aussi silencieusement à entrer.
Richard sourit : Elle était aussi calme que lui.


***

-Je dis simplement que.... Écoutez, je suis quand même de la famille, vous pourriez au moins... C'est pas croyable... Non je ne suis pas irrespectueux, c'est juste que...

Le proviseur Burton entra. Richard releva la tête.

-Je vois que la politesse ne vous étouffe toujours pas à mon grand regret...
-Vous n'avez pas signé leur charte ?!
-Elle est à la litière, mon Maraiste vient d'uriner dessus, mais je suppose que vous pouvez les prendre quand même !

Le proviseur regarda les papiers souillés.

-Bon sang, Richard...
-Je commets la bêtise de vous appeler par votre nom de famille, par pitié tentez la même chose, c'est facile il n'y a que cinq lettres...
-Monsieur Lewis votre comportement est pour le moins...
-Excusez-moi, au cas où vos yeux auraient été desséchés par une cataracte je suis au téléphone ! Pardon, oui je disais donc que je tiens à avoir mon mot à dire !... Mais ne serait-ce qu'en tant que membre de la famille !... Vous n'écoutez rien et ça me fatigue de parler autant !... Non je ne suis pas bavard, en quoi ça vous regarde ?

Burton ferma la porte et soupira face aux grévistes.

-Ce fou ne veut rien entendre...
-Quoi ?
-Oh mais...
-Quel salaud !!

***

-C'est une situation peu orthodoxe mais je suppose que ça se fait dans certains pays...
-Alors tu es persuadé que s'enchaîner à un bâtiment est une solution logique à certains problèmes ?
-Peut-être, qui sait. Dans certains pays oui, sûrement !

Claire plissa les yeux. Malcolm sirota son café.

-C'est moi où le café est meilleur quand il y a moins de profs dans l'établissement ?
-Je ne comprends toujours pas pourquoi ces gens font grève !
-Ils parlaient de salaires, de soucis par rapport aux activités extra scolaires...
-Ca n'a pas de sens...

Roland arriva.

-Tiens quand on parle de non-sens...
-J'ai besoin d'aide !
-Là on entre dans la quatrième dimension... acquiesça Claire.

Roland les regarda tous les deux.

-Bon, on peut faire une trêve dans l'alliance Heine-Perry contre Smirnoff pour cette semaine ? Je suis harcelé par un pli donné par le Morpheo du doyen des professeurs !
-C'est quoi déjà le numéro de la police ? Demanda Malcolm à tout hasard.
-Il veut que je chasse les profs de son couloir !
-Et alors ? T'y vas, tu sors Newton et tu les asperges ! Ca devrait même t'amuser !

Claire plissa les yeux.

-Pourquoi ton Tartard s'appelle Newton ?
-Question idiote. Vous m'aidez ?
-Si tu réponds à sa question... marmonna Malcolm. Je connais la réponse, mais juste pour que tu lui dises toi-même.

Roland grommela.

-Tu connais la série animée, « Ned et son Triton » ?
-... Vaguement...
-Ca raconte l'histoire d'un gamin, Ned, et de son triton bleu qui grâce à une nourriture spéciale devient géant et drôle. Ce triton s'appelait Newton. Contente ?

Claire s'étonna.

-Tu l'as nommé d'après un triton de dessin animé ?
-C'est bon, tu as de quoi ricaner toute la nuit comme une folle en lisant un Douglas Kennedy ? Vous m'aidez alors ?

Claire hocha la tête.

-D'accord mais c'est inutile d'être aussi méchant...
-Vous m'avez posé une question terriblement indiscrète, je rends la pareille.
-Tu as oublié de lui dire ce qu'il y avait de bien avec cette série qui a fait que tu l'as nommé comme ça ! Roland, je pensais pourtant que l'exhaustivité était ta qualité principale !
-Si vous m'aidez je lui dirais ! Ca va comme ça !

Malcolm secoua la tête.

-Nous voulons aussi une valise contenant un million de Pokédollars !
-Et moi je rêve de savoir à combien de mètres je peux balancer une agrafeuse dans ta tronche !

Malcolm et Claire partirent en ricanant.

***

Rachel et Megan se croisèrent dans les couloirs.

-Tiens... Tu ne fais pas le tapin dans le couloir de l'administration ?

Megan sourit, narquoise.

-Je pensais que tu y serais, je ne voulais pas te voir, la concurrence m'indispose...
-Je t'en veux toujours pour ce que tu as fait à mon frère et je suis sûr qu'il en souffre encore !
-Eh bien...

Malcolm et Claire passèrent près d'elles en ricanant.

-Sœurette... Megan...

Megan et Rachel les regardèrent partir, étonnées.

-Moi il m'a l'air bien remis... marmonna Megan.
-... Hmph ! Tu ne perds rien pour attendre !
-C'est ça, si tu me cherches je suis près de chez toi. Les toilettes des hommes !
-Ha-ha, ha-ha ! Ricana faussement Rachel.

***

-A la litière ?
-Chaque chose à sa place et chaque place à sa... Euh non attendez...
-Nous sommes sérieux, Doyen Lewis ! Nous estimons que certaines choses sont inacceptables !
-Un décès à signaler ? Ah non, vous faites grève ! J'ai eu peur, l'espace d'un instant, j'ai cru que c'était important et légitime !
-Mais c'est notre droit le plus strict de faire grève !

Richard soupira.

-C'est un droit débile, vous vous rendez compte ? Vous pouvez vous arrêter de travailler quand vous voulez pour X raison ? Demain j'arrête de travailler parce que ma chaise est inconfortable !
-Vous ne respectez pas notre droit de grève ? Vous oseriez faire ça ?
-Monsieur Fisher, vous êtes trop poli pour parler avec hauteur.

Jeremy s'étonna.

-Mais voyons...
-Vous SAVEZ que je privilégie le dialogue sur chacune de mes prérogatives ! Quoi que je fasse j'en parle au moins à un d'entre vous !
-En l'occurrence pas ici ! Vous avez signé des papiers attestant que vous feriez bientôt d'immondes restrictions !

Richard geignit.

-Il fut sûrement un temps où être doyen était source de bonheur et de quiétude personnelle, je tends furieusement à penser le contraire désormais et j'imagine que le futur sera tel que chacun l'imagine, avec les voitures volantes et les robots qui nous torchent les fesses...
-Monsieur Lewis ?

Richard regarda Claire et Malcolm qui venaient vers lui.

-Non, non plus d'agression de professeur...
-On est venus à cause de votre Morpheo qui a donné ce pli à...
-Roland Smirnoff a refusé de m'aider, hm...
-Vous avez fait appel à ce ruffian ? S'étonna Jeremy.
-En fait il nous envoie pour éviter d'avoir à venir... soupira Claire.
-Oh... Hm... Moi qui pensais avoir quelques soutiens... Bon, Fisher, je n'ai rien signé récemment alors de quoi parlez-vous, j'écoute ?

Jeremy Fisher sortit une liste.

-Vous avez signé la coupe des budgets...
-Impossible ça se vote en réunion chaque année, le budget.
-Vous avez ordonné la réduction des heures de soutien...
-Impossible là encore il faut un double aval de moi et du CPE.

Malcolm et Claire observaient tout ça.

-On était censés faire quoi déjà ? Marmonna Claire.
-...Éviter ça à Roland... C'est mission accomplie pour le moment...

***

Richard devint vite très fort.

C'était dû à ses méthodes très particulières : La cohésion avec le Pokémon se créait par un accord commun basé sur une entente réalisée par la seule présence commune. Cela étant, la cohésion en combat était très forte puisque non communicative. Ce qui se communiquait par d'autres moyens était un plus. Richard étant un enfant peu bavard, il avait trouvé d'autres moyens d'être proche de ses Pokémon.

Cependant cette technique avait un défaut, elle mettait du temps à se mettre en place. Il ne pouvait également pas la mettre à contribution pour un grand nombre de Pokémon.

***

Il apprécia beaucoup son voyage itinérant avec Linda Trautmann. Elle n'avait pas essayé de changer ses méthodes, ce qu'il apprécia. Il captura un Galekid dans l'Antre Noire. Le Pokémon s'habitua vite aux méthodes particulières de son maître.

***

Il y eut toutefois un instant dans sa vie où Richard Lewis perdit son calme.
Personne n'en sut rien, mais c'était pendant la prise d'otages où Sherman Cumberdale avait trouvé la mort.

Il était à côté de Nathalie Kane. Il sentait que ça n'allait pas se régler comme ça, cette affaire. Il recula légèrement en retrait de Nathalie.

-Alors explique-moi, Smirnoff... Pourquoi tu as voulu me faire tomber du syndicat ?
-Ecoute, Ryan... On n'est pas si différents de ça, tu sais.
-Ah oui ? On se ressemble ? Tu as une belle vie, toi. Un bel appartement de fonction à Doublonville. Un poste bien rémunéré. Peut-être même des amis et une femme qui t'aime.
-.... Peut-être...
-Et moi... J'habite un appartement miteux. Je suis payé au lance-pierre, et je fais des ménages dans les bureaux la nuit... Sniff... Je n'ai plus d'amis depuis les évènements de Doublonville et de Rosalia... Vous m'avez fait passer pour un tocard ! Vous m'avez descendu en flammes auprès de mon administration ! De mes collègues !!!
-Je sais... Je te demande pardon.
-Ca suffit pas !!

Richard sentait que ça n'allait nulle part tout ça. Il sortit son portable et tapa un SMS.

[PAPA JE SUIS A BOURG GEON AU CENTRE CULTUREL DANS UNE PRISE D'OTAGES VENEZ ME SORTIR DE LA]

Il regarda son SMS.

« Je deviens dingue ou quoi ??? Ca ne résoudra rien au contraire ! Je sais à quel point ils sont violents et terribles ! Etienne, Nathalie... Et même Linda pourraient en souffrir ! Et que dire des gens dehors ! »

Il éteignit son portable sans envoyer son SMS.
Il le regretta un peu après.

***

L'ambulance partit avec Etienne et Linda. Richard soupira, conscient qu'il aurait peut-être pu empêcher ça, ou tout faire empirer.

-Wow... murmura t-il.
-Mr Heine, vous nous conduisez ? Demanda Adam.
-Bien sûr... Miranda, tu en prends quelques uns ?
-Ouais, venez les jeunes.

Richard se dirigea avec les autres vers les voitures. Il vit les corps de Sherman, Marcus et Ryan qui étaient portés en ambulance.

« Les gens ne méritent pas de mourir comme ça... »

Il soupira.

« J'ai failli faire empirer tout ça en appelant mes parents... »

Il plissa fermement les yeux.

« Je dois être ferme. La prochaine fois que j'appellerais à propos de mes parents ce sera pour les faire enfermer. Ils vont voir. Cette fois j'aurais le cran, il me suffira d'une occasion. »
-Richard bordel tu te magnes ?! Hurla Nathalie.
-C'est à moi que tu dis ça ?!
-Oui c'est à toi ! J'veux pas rester ici une minute de plus !
« Moi non plus... »


***

Rachel vint voir Roland.

-Bonjour Rachel comment vas-tu etc etc...
-Est-ce que mon frère sort avec Claire ?
-Pas que je sache.

Rachel haussa un sourcil.

-Il a l'air d'être attaché à elle.
-Non, c'est moi qui les ai envoyés faire un truc à ma place.
-Hm-mm... Tu es toujours au courant que Megan a fait rompre mon frère avec sa copine ?
-Je l'évite avec soin.
-Mais aucune réaction.
-Si tu sais, toi, réagis.
-Bien sûr comme ça, réchauffé, au détour d'un couloir je crie « Hé Salope ! Arrête-toi et viens te fritter ! »
-Janvier frileux...
-Qu'est-ce que tu veux que je fasse. Elle a arrêté ses saloperies, je vais pas l'engueuler pour rien ! Soupira Rachel. Toi si tu sens qu'il faut faire quelque chose vas-y !
-Non, c'est toi qui me serine avec ça !

Rachel et Roland se regardèrent.

-On parlait de quoi au début ? Demanda Roland.
-De Malcolm et Claire !
-Eh bien si Malcolm et Claire veulent sortir ensemble, qu'ils le fassent.

Rachel s'étonna.

-Je croyais que vous étiez plus ou moins amoureux ?!
-Non.
-Roland...
-C'est quoi l'ambiguïté dans Non ?
-Ton comportement avec elle ! Tu dois avouer que tu es tout sauf habituel avec elle.
-Je t'ai dit que je la voyais, tout comme Malcolm comme une personne avec qui je pourrais m'entendre !
-Hm. Mais tu es également un homme, tes hormones ont sûrement une fonction...
-Pas chez moi désolé. Ton étude cryptozoologique est terminée ?
-Oui merci...

***

Richard restait dans son bureau avec ses Pokémon. Claire et Malcolm étaient toujours dans le couloir.

-Vous faites quoi ici, vous êtes là pour le compte du doyen ?

Malcolm haussa les sourcils face au prof qui l'interpellait.

-Non, on est là... comme ça.
-J'vous crois pas !
-C'est votre choix.
-Vous vous foutez de moi ?
-Non.
-Alors taisez-vous !
-Vous m'avez parlé le premier.

Le prof regarda Malcolm, furieux. Malcolm resta impassible. Claire le regarda, surprise.

-C'était nécessaire ?

Malcolm soupira.

-Pas vraiment... Le fait de fréquenter Roland m'a refilé son goût des joutes verbales, je dois être rôdé maintenant... Ou est Morpheo ?
-Il est retourné avec Richard, nan ?
-Je... crois...

***

Megan regarda le petit Pokémon blanc sous son bureau, ligoté par une liane de Vortente.

-Pauvre bestiole... Hmhmhm...

***

-Pardon ?

Le recteur hocha la tête.

-Vous avez eu la mention avec pour ainsi dire 20 partout, vous avez réussi vos examens alors nous vous proposons d'être professeur.
-.... Je viens tout juste de quitter l'académie !
-Vous êtes un véritable expert, en quoi voudriez vous enseigner ?
-.... « Je veux vraiment enseigner ?! J'en ai vraiment la prétention ?! Boh, prends un truc simple, si tant est que tu peux faire disparaître ce sourire débile de sa face... »

Depuis quelques temps il s'était aperçu qu'il pensait de plus en plus en mal des gens.
D'un côté c'était indispensable pour garder une distance par rapport à eux. Mais il sentait aussi le vieux reste d'éducation par ses parents.

-Prof de combat direct alors !
-Content de vous voir aussi enthousiaste !

Richard se pinça les joues pour cesser de sourire comme un crétin.


***

Richard sortit de la salle.

-Très bien, j'ai compris ce qui clochait.

Les grévistes le regardèrent.

-Je n'ai rien signé. Vous me dites que j'ai signé mais je n'ai pas signé ! Donc...

Richard se dirigea vers le pas de la porte du proviseur et ouvrit brusquement la battante.

-Vous pourriez me montrer les derniers papiers que j'ai signé ?
-Pourquoi ?
-Une vérification qu'il est de mon droit de demander.

Le proviseur s'exécuta. Richard avait effectivement signé les papiers incriminés.

-Arceus m'emporte...
-Seriez-vous en train de devenir dingue ? Vous avez signé ça avec moi !

Richard ne comprenait plus. Les grévistes partirent, furieux et fermèrent la porte. Richard regarda le proviseur.

-Harold Burton, vous avez imité ma signature...
-Évidemment.
-.... Comment avez-vous pu ?!
-Quelle importance.

Richard regarda le proviseur, abasourdi.

-Y'a t-il au moins un sens à votre acte ?!
-En faut-il un ?!
-... Vous venez de me discréditer très sérieusement auprès de mes employés ! Vous venez de briser complètement les... Les règles qui nous lient dans cet établissement ! Quel Dardagnan vous a piqué ?!

Burton ricana.

-C'est là que vous vous trompez. Ce sont mes employés. Tout ici est à moi. Pas à vous. Je tenais à ce que vous en ayez conscience. Que vous sachiez que tout, absolument tout est éphémère. Vous n'avez le droit que de vous poser et de faire ce que je vous dis. Votre attitude arrogante de ces dernières années commence à me courir.

Richard secoua la tête.

-Vous êtes malade...
-Non. J'ai des privilèges et je tiens à les faire valoir. J'en ai assez que vous soyez plus apprécié que moi alors que c'est moi qui fait tout, ici.

Richard hocha la tête.

-Je vois.

Il sortit Coatox qui empoigna le proviseur et le souleva au dessus de sa chaise. L'Ossatueur du proviseur s'étonna.

-Ecoute-moi bien, espèce de gros sac à merde.

Harold Burton regarda Richard, abasourdi, les yeux écarquillés par la presque strangulation qui lui était imposée. Le dard de Coatox lui frôlait la gorge.

-La prochaine fois que tu me refais un coup pareil...

Richard claqua des doigts et Coatox secoua Burton comme un prunier.

-....Crois-moi, je te démolis. Ce ne sont pas des menaces en l'air. Reste à ta place, je reste à la mienne. Ne viens plus jamais, je dis bien plus jamais me casser les couilles. Me suis-je bien fait comprendre ?
-Hmgl...
-Ca veut dire « oui » ?
-Gl...Glui... Gl...
-Bon. Laisse-le.

Coatox lâcha le proviseur qui s'écroula dans sa chaise, essoufflé.

-Ourf !!
-Je ne vous dis pas au revoir, j'ai des principes.

Richard rappela Coatox, sortit calmement et rajusta sa cravate.

« Nom d'un Malosse, j'espère ne pas avoir à faire ça tous les jours ! »

Malcolm et Claire l'approchèrent.

-Monsieur Lewis...
-Oui ma petite Claire ? (Grand sourire rayonnant de bonheur)
-Votre Morpheo, il a disparu !
-Oh, il reviendra tout seul, c'est l'heure de son pipi... Et vous savez comment les Morpheo urinent. J'espère au moins qu'il n'est pas coincé quelque part sinon il pourrait tremper une salle entière...

Le Pokémon revint vers son maître qui le serra contre lui. Megan pendant ce temps, traversait le hall, trempée de pluie.

-Argh...

***

Ce soir là, Richard passa au Palais de Justice. Il avait rendez-vous avec un juge.

-Lewis ?

Il se leva et alla voir le juge qui l'invita à s'asseoir dans son cabinet.

-Asseyez-vous...

Richard s'assied.

-J'ai bien pris en compte votre volonté de ne pas vouloir que vos parents soient relâchés.
-Ca semble logique... Ce sont des meurtriers de masse... Des criminels dangereux.
-Vous devriez être plus sympathiques avec eux ce sont vos parents.
-Ils m'ont abandonné quand j'avais 12 ans.
-Oh...
-J'ai vécu avec mon adorable grand-mère qui... est décédée quand je suis devenu Doyen des Professeurs.
-Oh... Désolé.
-Résultat je vis seul dans un minuscule appartement.
-Je comprends... Savoir vos parents en liberté ce serait...
-Mon travail ne me satisfait pas comme je voudrais... Je suis à deux doigts de fonctionner aux médicaments... Je suis très seul et très occupé... Mais au fond... (Il sourit.) Je suis satisfait de ça. Alors libérer mes parents ce serait un échec terrible pour moi. Ce serait l'échec de tout ce que j'ai réussi à faire de bien. Le reste allant de mal en pis, je ne peux que me contenter de cela.

Le juge acquiesça.

-L'ennui c'est que c'est déjà la quatrième procédure de libération que vos parents mettent en place. Et elle est absolument légale, rien d'incorrect, vos parents font preuve de bonne conduite, ça fait déjà deux ans qu'ils devraient être au moins libérés en conditionnelle... C'est quelque peu infâme ce que vous leur imposez là...

Richard tendit un papier.

-Oh...
-Signé par le député en personne, je le gardais en réserve.
-... C'est cruel. Les faire changer d'établissement pénitentiaire, de juge, d'avocat et de région, ça remet leur peine à zéro, ils ont vingt-deux ans à refaire, et une procédure à remettre en place... C'est affreux !

Richard soupira.

-Oui mais au moins.... Là dessus j'ai gagné !

Le juge acquiesça.

-Certes.... Mais à quel prix !

Richard soupira.

-Je pense qu'on ne paie jamais le vrai prix. On se contente de le faire peser soi-même sur sa conscience afin de se conforter dans nos choix. Le vrai prix je ne le paierais jamais. Renvoyez-moi ça en taule, et que ça y meure, cette fois. J'en ai... un peu marre d'attendre !

Le juge regarda Richard, surpris. Lequel resta impassible.

***

Claire et Malcolm revinrent vers Roland. Il soupira.

-Voici mes adorables quémandeurs...
-Tu dois lui expliquer pourquoi ce dessin animé là et pas un autre ! Allez ! Sourit Malcolm.

Roland regarda Claire qui était impatiente.

-Hm... Je regardais ce dessin animé sur le câble pendant la période où j'ai reçu Ptitard avec... Malcolm et sa sœur, ma fratrie et mes cousins. Ce sont... des souvenirs sympathiques, on était là tous ensemble, seuls dans le salon et moi j'avais un Ptitard. Et il ressemblait un peu à Newton, du moins j'aurais voulu qu'il lui ressemble. Et... On était là sur ce canapé et on oubliait jusqu'à nos différends... Et c'était bien. C'est pour me remémorer ce bon souvenir d'enfance que... j'ai nommé mon Pokémon académique comme ça.

Claire hocha la tête.

-Je suis contente de savoir ça. Peu à peu je reconstitue le Roland humain.

Roland soupira, offusqué.

-C'est bien un truc de grognasse superficielle...

Malcolm grimaça, choqué. Claire sourit.

-Je t'aime bien, moi aussi ! A demain, Roland !

Elle sortit de la salle. Malcolm regarda son ami. Roland sourit fièrement.

-J'y crois pas !! cria Malcolm.
-Pourtant c'est la nouvelle religion en vogue. Et mes techniques de drague font désormais fureur.
-Comment elle a pu... Mais c'est pas...
-Ah, eh, oh ! On ne critique pas, on admire !
-Inutile de pavoiser non plus ! C'est juste qu'elle a compris ton petit manège !
-Eh bah elle est intelligente ! Ricana Roland.

Rachel les regarda. « Non mais regardez-moi ces deux crétins... »

***

Retrouvailles.
Cynthia venait de mourir et tout le monde se retrouvait, heureux, au pied du mont Couronné.
Richard Lewis saluait tout le monde.
Il tomba sur le petit Roland.

-Hey... Alors tu es le fils d'Etienne Smirnoff ?

Le petit Roland hocha la tête, tout crasseux d'avoir combattu les Galeking.

-Oui m'sieur !
-Hahaha ! Ne m'appelle pas Monsieur, j'ai à peine l'âge de ton oncle Travis. Tu veux que je te dise un secret, bonhomme ?
-Quoi comme secret ?
-Tu as beaucoup de chance. Tes parents sont des gens très bien. Tâche de ne jamais l'oublier. Tu as cette chance inestimable d'avoir pour parents des gens aussi bien.

Linda arriva.

-Roland, voyons, n'embête pas Richard...
-Il ne m'embête pas, Linda... C'est un très joli petit bonhomme, mes félicitations.
-Merci ! Ca fait du bien de se revoir en des circonstances quelque peu... heureuses !
-Oui.... Je dois avouer que depuis la prise d'otage j'appréhendais de me retrouver dans le même périmètre que vous et Etienne !

Ils ricanèrent.

-J'en cauchemarde encore... De cette prise d'otages. De la mort de Sherman, d'Etienne blessé...
-Vous ne devriez pas ressasser tout ça... C'est du passé.
-C'est plus fort que moi... Je vis dans le passé, quelque part.
-Heureusement qu'il y a les enfants pour rappeler à tout un chacun le vrai sens de la vie...

Linda sourit et embrassa la joue de Roland.

-Tout droit vers le futur ! Ricana Linda.
-Tout à fait !

Richard sourit et regarda le petit Roland, intrigué par le petit brun à lunettes qui serait quelques années plus tard son supérieur hiérarchique.


***

Richard arrêta sa voiture sur le parking d'un bordel. « Ananas Mécanique ». Le logo représentait un ananas qui s'ouvrait pour laisser échapper une femme séduisante en petite tenue. Richard entra par la porte de derrière, monta un petit escalier, accéda à une petite porte et ouvrit cet éternel appartement qui comprenait un lit, un lavabo, un réfrigérateur, une télévision et un ordinateur portable.

Et il se dit, comme il se disait souvent : « Au moins, ça ne pourrait pas être pire. »