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Smirnoff, 3ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 06/05/2009 à 18:36
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 08:00

» Mots-clés :   Drame   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Sinnoh

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170 - Constat
« Personne ne lèche les plaies et le sang de celui qui survit »
(Etienne Daho, Retour à toi)



-Je crois qu'en fait, le pire dans tout ça, c'est qu'ils attendent comme des glands alors que tout pourrait être plus simple.
Charlie soupira en touillant sa purée à la cafétéria.
-On attend tous... comme des glands.
-Oui mais... Y'a aussi cette histoire de retrouver l'assaillant ! Et ça... Comment dire, c'est glauque, on pourrait se contenter d'attendre un simple pronostic.
-Léo... soupira Charlie.
-T'es pas d'accord ?
-Je suis pas trop d'humeur à discuter de notre vedette presque-macchabée...
Léopold s'étonna.
-Comment ça ? Charlie, de quoi tu veux qu'on parle d'autre ?!
Charlie sembla songeur. Il soupira.
-L'année prochaine.
Léopold soupira.
-C'est parti mon kiki...
-Léopold... On sera plus ensemble !
-Mince. Plus de mayo sur tes oeufs ? J'ai eu du rabe !
Charlie soupira.
-Tu t'en fous...
-Je t'avouerais que je suis plus préoccupé par l'enquête de mon père pour l'instant que par notre relation. Je te rappelle, de plus, qu'hormis cette fameuse nuit nous n'avons pas renouvelé l'expérience Margarita-Chili-Chorizo, donc à mon sens... On peut parler d'amitié câline mais sans plus.
Charlie secoua la tête, l'air songeur.
-C'était Paris Hilton dissertant sur L'Assommoir de Zola lors d'un colloque d'Astrophysique...
-Ce qui nous mène à...
Charlie soupira.
-Je romps.
Léopold écarquilla les yeux.
-Je sais que... Je t'aime, que... tu m'aimes probablement à ta façon, mais... On ne survivra pas à la séparation, c'est trop probable qu'on ne se voie pas l'année prochaine, je veux pas... Que tu fasses une fixette idiote et... moi encore moins, deux ans, j'ai donné. Va de ton côté, j'irais du mien. J'espère juste que tu seras heureux.
Léopold fixait Charlie, abasourdi. Le brun se leva et partit. Léopold resta halluciné.

Roland serrait Evoli contre lui en le regardant. Il caressa le Pokémon sur sa tête. Judith lui apporta un chausson aux pommes.
-Merci, tante Judith.
-Pour la cent-cinquantième fois, Roland, je ne suis pas ta tante !
-Pour moi, si !
Judith sourit. Malcolm s'installa à côté de Roland. Il lui passa un soda. Roland regarda son ami.
-Tu me le donnes pourquoi ?
-Je sais pas. T'es malheureux, je suppose.
-Ou alors tu me le donnes pour me remercier de t'avoir aidé à t'améliorer en cours. Mon conseil de faire valoir la défense plus que l'attaque. De faire valoir la défense comme mode d'attaque.
Malcolm hocha la tête. Kate et Colin arrivèrent.
-Roland, on joue au ballon dans le jardin, tu viens ?
Roland regarda Malcolm qui se leva.
-Moi j'y vais. Toi ?
Roland sourit et se leva.

A force, elle semblait faire partie du décor.
Linda. Là. Entourée de l'éternel Kenneth, de Jonathan et d'Estelle.
-Il... faudra qu'on... reprenne de la farine. Colin réclame encore des gâteaux faits-maison... Motisma et Pichu en réclament aussi.
Estelle haussa les sourcils.
-D'accord, j'essaierais de... d'aller en acheter à la superette, entre deux visites à mon frère mourant après que tu aies imité le croque-mort de Lucky Luke en mesurant ses épaules et sa taille réelle.
Jonathan plissa les sourcils.
-Explicite, là, parce que... Même après dix ans de mariage j'ai du mal !
-Non, désolée. Y'a ma belle-soeur et je veux rester polie.
-Elle a l'habitude que tu lâches des saloperies dans des moments inappropriés, ce serait loin d'être la première fois !
Estelle regarda Linda qui haussa les épaules.
-Tu fais preuve d'une... désinvolture inappropriée. Parler de la liste des courses alors qu'Etienne est entre la vie et la mort... C'est... indécent.
-On peut toujours parler de lui mais c'est nettement moins réjouissant.
-Je ne savais pas que parler des courses était réjouissant.
-Plus que de parler d'une échéance malheureuse.
Estelle plissa les sourcils.
-C'est à dire ?
-Qu'il est des éventualités qu'on ne peut pas nier. Qu'il faut tout envisager sinon on se fourvoie et au final on se retrouve au fond...
Estelle secoua la tête.
-Je vais faire comme si je n'avais rien entendu !
-Si ça te chante...
-Tu veux la guerre, là ?
-Moi non, mais toi apparemment...
-Ok, là je vais crier. En privé !
Elle partit dans le couloir, suivie par Jonathan. Une fois assez loin, elle lâcha tout.
-Ca t'emmerde d'être là ?
-Non. Même si je préfèrerais être avec les enfants... ou au boulot.
-Bah alors casse-toi !!
-Je ne peux pas, c'est mon beau-frère. Ce serait incorrect.
-Pourquoi tu te comportes comme un gamin qui ne contrôlerait pas ce qu'il dit ?! De Roland j'aurais compris mais là... C'était embarrassant et hors de propos !
-Il va mourir.
Estelle écarquilla les yeux.
-Il va mourir, Estelle. Ca va arriver. C'est le genre de situation ou je sais qu'il ne faut pas espérer. Au mieux, il restera une dizaine d'années dans le coma.
Estelle secoua la tête.
-Fous le camp d'ici... Dégage, va t'en, j'veux plus te voir DEGAGE !!!
Jonathan recula.
-Mais ne me dis pas que tu crois encore que tout va bien se passer ! Estelle, merde !! Ca va aller de mal en pis ! Si j'avais espéré à la sortie de mon inconscience qu'Irène et Lise...
Estelle explosa carrément.
-ET ARRETE DE ME PARLER SANS ARRET DE CES DEUX GARCES QUE JE CONNAISSAIS MEME PAS, MERDE ! J'EN AI RIEN A FOUTRE, TU M'ENTENDS ?? J'EN AI RIEN A FOUTRE !!! JE SUIS PAS ELLE, JE SERAIS JAMAIS ELLE ET TU AS UNE FAMILLE MAINTENANT ALORS CESSE DE CROIRE QUE TOUT, TOUT, TOUT ABSOLUMENT TOUT DANS TA VIE TE RAMENE A CA !!! TU AS UNE FAMILLE BON DIEU DE MERDE ALORS ARRETE DE PENSER QUE TU VAS MOURIR, ARRETE DE PENSER QUE TOUT LE MONDE VA MOURIR, FERME TA PUTAIN DE GUEULE !!!!
Elle recula, sous le choc de ses propres mots.
-T... Tu n'es pas un bon soutien d... dans ce genre de moments... Vraiment pas...
Jonathan resta silencieux et impassible. Il hocha doucement la tête et partit.

Norbert savoura la liqueur.
-Tu prépares le meilleur thé de tout Poképolis. Tu aurais dû en vendre la recette !
Linus soupira.
-Il suffit de doigts britanniques, d'un petit jardinet sous serres, d'épices et d'une expertise certaine dans la préparation du thé obtenue dans un camp d'entrainement.
Norbert sourit en hochant la tête. Linus s'assied et caressa Mistigri III. Le chat était trop âgé désormais pour combattre et se consacrait à une vie de retraite et de repos.
-Je suppose que tu ne m'as pas invité chez toi pour me faire goûter ton thé...
Linus soupira et s'assied.
-Norbert, je... vais être clair... Je pense que Charlie... Oh seigneur je n'aurais jamais cru que ce serait si dur...
Norbert haussa les sourcils.
-Je soupçonne très fortement Charlie d'être... homosexuel.
Norbert écarquilla les yeux.
-Oh mon Dieu, je suis... désolé ! Pardon pour tout, Lindbergh ! Je... Oh c'est affreux !
-Je ne suis pas fâché, je suis embarrassé. Je ne l'ai dit à personne. Je tiens à ce que Lucy ne se flingue pas avant ses 70 ans et je... pense que les autres le prendraient mal ou bizarrement. Non pas que ça m'humilie mais... Pendant une courte seconde, ils auront ce regard intrigué envers lui...
-Léopold aime les garçons aussi, et...
-Léopold c'est différent. Et je te rappelle que ça ne t'enchante pas des masses.
-Je sais... Enfin... Je pourrais m'en accomoder si je n'avais pas autant l'impression d'être aussi... idiot de me sentir coupable.
Linus hocha la tête.
-En fait je... ne sais pas quoi faire. Il ne veut rien me dire. Et j'ignore ce que j'ai fait de mal... pour qu'il ne me dise rien.
Norbert pencha la tête sur le côté.
-Je veux dire... Je suis un peu autoritaire, sérieux à l'excès, vieux jeu...
-Et tu es son père !
Linus s'étonna.
-La famille, forcément... Même si tu avais été hippie et que le sujet quotidien à table aurait été les lolos de la présentatrice du journal... Tu es son "papounet"...
Linus acquiesça.
-Tu crois que lui et Léopold...
Norbert grimaça.
-J'espère franchement que non... Ca... me mettrait dans une position fâcheuse vis-à-vis de toi...
-Je veux dire... Ils vivent ensemble, à force...
-Linus, voyons...
-J'espère que Charlie fait attention...
Norbert plissa les yeux.
-C'est de mon fils qu'on parle aussi, et... Que je sache, Léopold n'est pas un bordel de Bangkok !
Linus sembla perplexe.
-Non, mais il est la forme de vie qui s'en rapproche le plus...
Norbert ricana, désabusé.
-Pour en revenir à ton thé, il est succulent !
Linus ricana.

Judith ouvrit la porte à Jonathan.
-John ? Tu n'étais pas à l'hôpital ?!
-Je... Si je vais à la maison, je vais boire. Je peux rester ici ?
-Ils sont bruyants et impossibles.
-Je reste juste dans un coin. Je bouge pas.
Judith acquiesça lourdement.
-Si c'est ce que tu veux... Ok... Et je ne poserais pas de questions...
-Ca c'est cool.
Judith haussa les épaules.

Matt Clancy entra dans les toilettes en soupirant. Il entendit qu'on pleurait.
-Des toilettes parlantes... Konnichiwa dans le troisième millénaire...
Il regarda sous les box et reconnut les chaussures.
-Une seule personne a assez mauvais goût pour porter des Converses avec un pantalon légèrement trop court... Léopold Maloney !
-La ferme... grommela Léopold.
-Que se passe t-il... Mr Spanky ne vibre plus ?
-Laisse-moi pleurer !
-Nan !
-Si, casse-toi et laisse-moi pleurer.
-Ca me fait trop plaisir de t'entendre sangloter à travers la porte. Bouhouhou...
Léopold sortit des toilettes.
-Ok ! Ok, tu veux tout savoir ?
-Compte-rendu ! Compte-rendu ! Encouragea Matt.
Léopold soupira.
-Charlie... a rompu l'espèce de relation qu'on avait. Lui et moi. Il a décidé qu'on... allait arrêter d'être... plus qu'amis et...
-Ouah-houa-houa... Tu peux traduire avec un dico Français – "Hé Arnold" ?!
-Il m'a largué parce qu'on va être séparés l'année prochaine !! Putain t'es vraiment con !!
-Oh. Mais... L'insensible Léopold ne devrait pas être attristé de perdre un pot de colle.
-C'est pas un pot de colle, putain ! C'est Charlie !
-Et évidemment Charlie est exceptionnel. Il est ultra beau...
-Pas tant que ça...
-C'est un super bon coup...
-Même pas !
Matt s'étonna.
-Enfin... Il est pas inoubliable !
-Eh bah alors !
Léopold soupira.
-Y'a... un truc en plus ? Marmonna Matt. Oh mon Dieu, ne me dis pas que tu ressens des choses pour lui ! Ce serait horrible !! Ca voudrait dire que derrière cette incarnation du péché de chair, il y a un coeur avec des sentiments et des faiblesses !
Léopold grommela.
-Tu sais quoi ? T'as raison...
-Merci...
-Mais t'es une vraie tête de con !
-... Merci !
Léopold partit, lassé. Matt soupira.

Estelle était face à Linda et Kenneth, furieuse.
Et toujours cette attente infinie.
Travis arriva.
-Salut...
-'lut... grogna Estelle.
-Salut, Travis... marmonna Kenneth.
-Bonjour... murmura Linda.
Travis soupira.
-J'suis désolé, j'ai un peu bu...
Pas de réponse. Il n'en attendait pas.
-Faut dire que j'me sens un peu seul en ce moment... J'arrête pas de penser à Alice et au petit... Ca va bientôt faire un an... Un an qu'elle est partie avec lui... J'voulais pas qu'elle parte ! J'voulais pas ! J'aurais dû la suivre, mais pourquoi j'ai fait le con comme ça !!
Estelle ne chercha même pas à comprendre. Linda sembla ignorer le jeune homme. Kenneth s'en foutait éperduement.

Dawn se passa les mains sur son visage.
-Tu... m'impressionnes par ta... stupidité. C'est assez hallucinant ton taux de connerie à la minute. Une vraie mitrailleuse.
Charlie la regarda, hébété.
-Tu arrives à récupérer l'amour du garçon que tu aimes le plus. Tu fais en sorte qu'il veuille bien entretenir cette relation. Apprenant qu'il a fait voeu de peu d'universités, tu te sépares de lui pour éviter la déception.
-Et alors ? C'est mal ?
-C'est terriblement stupide ! Grommela Dawn. Enfin, Charlie !!
-Je saiiiis !
-Même éloignés vous pouvez toujours trouver un moyen de rester ensemble, comme... MSN !
-N'importe quelle version de MSN ne comblera pas son absence !
-J'ai déjà entendu un truc comme ça... ça devait être les Monty Python, enfin bref, Charlie, réfléchis mieux à ta décision ! La vie est courte, si vous devez en profiter au moins jusqu'à fin mai... Profitez-en jusque fin mai. Mais inutile de... de ne pas essayer, au moins.
Charlie regarda Dawn.
-Pourquoi tu... Pourquoi ça t'intéresse autant ? Tu sais que ça me fait de la peine aussi que tu soies loin l'année prochaine...
Dawn s'étonna.
-Tu me dis à moi d'arrêter de m'en faire pour les autres, mais Dawn, y a t-il un seul moment ou tu penses à toi ?
Dawn sembla songeuse.
-Ma vie n'a rien de passionnant, la tienne est nettement plus intéressante, je préfère t'aider à régler tes problèmes que de faire attention aux miens.
Charlie plissa les yeux en soupirant.
-Je sais même pas ce qu'il en pense...
Dawn sourit.
-Tu connais Léopold... Pas de soucis pour lui.

Kenneth ramena Roland. Norbert, Linus, Lucy et Jonathan étaient venus. Jonathan restait à distance d'Estelle qui faisait ostensiblement la tête. Travis était parti chercher à manger. Linda prit Roland dans ses bras.
-Ca va mon chéri ?
-Papa n'est toujours pas levé ?
-Non... Pas encore mon chéri...
L'enfant hocha la tête.
Travis arriva.
-Euh... Le médecin censé s'occupé d'Etienne c'est bien... Schwartz ?!
Kenneth acquiesça.
-J'ai été demander à la réception et... Selon eux c'est le docteur Bergman...
Linus haussa un sourcil.
-Sûrement une erreur...
Travis plissa les yeux, haussa les épaules et s'assit.

Lionel et sa patrouille écarquillèrent les yeux.
Une main.
Dans les alentours de l'endroit ou l'attaque sur Etienne était supposée avoir commencé, une main humaine, de femme, manucurée.
-Eh bah ça...
-Inspecteur Maloney, c'est...
Lionel plissa les yeux.
-La main de... Jade Moravia... Je reconnais cette bague, elle la portait... Merde... Merde, il y a un autre élément qu'on n'a pas vu...
-Une tierce personne ?! Proposa un enquêteur.
-Le commanditaire probablement ! Supposa un autre.
Lionel ferma les yeux et mit son cerveau en action.
-Oh bon sang de bon dieu de putain de merde... Je sais ce qui s'est passé !!
Les enquêteurs s'étonnèrent.
-On a... deux jeunes, Dexter Stone et Jade Moravia, 15 ans. On peut penser qu'ils se sont disputés. Ils ont... eu une opinion divergente. Mais ils n'étaient pas seuls. Le commanditaire les suivait. Et ce qui clochait apparemment c'est que... Dans l'ultime moment, Jade... A fait preuve d'une opinion divergente plus forte. Deux hypothèses. Dexter aurait pu la tuer mais... La coupure est celle d'une dent... La tierce personne a un Pokémon puissant, capable de dévorer un homme... Aligatueur ou... Leviator...
-Etienne Smirnoff possède un Aligatueur... marmonna un enquêteur. Il aurait pu se défendre...
Lionel secoua la tête.
-Il n'aurait jamais été jusque là.
-Inspecteur ! Un pied, là !
Lionel alla voir. Même coupure dentelée.
-Appelez le spécialiste en cannibalisme et dentition ! Je pense qu'on y est presque...

Charlie et Léopold arrivèrent à l'hôpital. Mines maussades.
-Pas de nouveau ? Demanda Charlie.
-Non, mon grand... désolé... soupira Linus.
Léopold semblait dévasté. Ce que Jonathan ne manqua pas de remarquer.
-Y'a... un problème, Léo ?
Estelle, Norbert et Linus regardèrent le blond. Linda et Kenneth le regardèrent aussi. Roland se tourna vers lui.
-Ca va, ça va...
Charlie le regarda, étonné.
-Qu'est-ce que t'as ?!
-Rien.
-C'est à propos de ce que je t'ai dit ce midi ?
-A ton avis ?!
Tout le monde resta dans une relative incompréhension. Travis crut mal comprendre.
-Léo, c'est pas la peine de te mettre dans des états pareils... geignit Charlie.
Le blond soupira.
-Je t'avais bien dit, putain, Charlie, je t'avais prévenu de pas te laisser embrigader dans leur putain de négativisme de merde...
Charlie plissa les yeux. Linus s'étonna.
-T... Tu vois tout en noir putain ! Mais tu comprends pas qu'à terme c'est eux qui... Qui vont s'entretuer ?! Et tu vas voir qu'Etienne va sortir de la chambre tel... Tel un putain de Christ, et qu'ils vont tous fondre comme neige au soleil !
Charlie secoua la tête.
-Mais qu'est-ce que tu racontes ?!
Léopold grommela.
-Ne pense pas à long terme, merde ! Tu vois pas qu'on va en souffrir tous les deux ?!
Norbert haussa les sourcils. Jonathan leva les yeux au ciel. Linus grimaça.
-T'as pas... T'as pas à décider de ce genre de choses ! T... T'as pas à décider de... T'as pas... Hmph !
Il partit. Charlie se leva pour le suivre. Une main sur son épaule l'arrêta.
-Une minute...
Charlie se retourna vers son père qui secoua la tête.
-Inutile. Laisse-le.
-Papa, je... C'est... Il a besoin de...
-Il a besoin d'être seul un moment. Si tu es son ami tu dois comprendre...
-Papa, mais... D... Ok...
Charlie s'assied. Linus se rassit aux côtés de Lucy, surprise. Tout le monde restait silencieux et impassible. La seule personne qui avait pour ainsi dire tout compris, c'était Norbert. Personne n'avait remarqué la disparition de Travis.

Léopold était dans le couloir de la psychiatrie. Travis l'y retrouva et s'assied à côté de lui.
-Psychiatrie... Dans le temps, on disait que... Enfin c'est Etienne qui m'avait raconté ça... Les Pokémon qui s'estimaient victime d'injustices morales se réfugiaient dans les jardins des hôpitaux psychiatriques pour se reposer. Ils prenaient comme l'énergie des fous.
Léopold soupira.
-Il avait pas à rompre... Il avait pas à rompre tout ça.
Travis s'étonna.
-Toi et Charlie vous...
-On a essayé de... de... d'entretenir quelque chose...
-Vous avez rompu à cause d'Etienne ?
-Non... Enfin je crois pas que ça l'aie influencé... Il a fait ça parce que... On va se séparer l'an prochain, scolairement parlant.
Travis hocha la tête.
-La distance... Ouais, c'est plutôt dévastateur. Pourquoi tu dis que... les gens ici sont négatifs ? Et pourquoi cette outrageante comparaison entre Etienne et le Christ ?
Léopold ricana.
-Le Grand Constat.
Travis haussa un sourcil.
-Etienne nous avait expliqué ça en cours de stratégie... Dans... un de ses ouvrages, le Père Maurice Brennan, un prêtre qui a travailé sur la sociologie des Pokémon, décrivait... tout groupe ou clan relationnel comme centré autour d'un Messie. Autour ne sont que les âpotres. Ce n'est pas la bible qui est biblique c'est la vie qui l'est. Et quand cette personne, le Messie, se perd... Hm... "La fumée noire qui résidait en les coeurs avenants se libère. Ce qu'il y a de plus horrible en eux s'avère vivant, remuant, grouillant comme un tapis mortel de limaces mangeuses de chair. Et chacun s'y complait jusqu'à en avaler."
Travis grimaça.
-Dégueu...
-Mais véridique.
-Ouais. Véridique pour qui croit en la littérature chrétienne. Mais la réalité est tout autre. Y'a pas que des gens négatifs.
-Comme toi par exemple, Travis le mec méga positif... La patate !
Lionel passa devant eux. Ils s'étonnèrent et se levèrent.
-Papa ?
-Y'a du nouveau ?
-On peut dire ça.
Lionel arriva devant la chambre d'Etienne ou les autres attendaient.
-Ou est le type qui s'occupe d'Etienne ? Le médecin ?
Linda s'étonna.
-Il... est au labo, je crois, il avait des analyses à faire !
-Qu'est-ce qui se passe ? S'étonna Kenneth.
-C'est pas un vrai docteur.
Linda écarquilla les yeux.
-C'est un croque-mort, un préparateur. Il est spécialisé dans l'embaumement et le ralentissement des échéances vitales.
Tout le monde grimaça.
-Et il aurait tenté d'achever Etienne.
Linda et Kenneth restèrent bouche bée.
-Il faut qu'on le retrouve pour l'empêcher de mener son projet à bien. Si possible évidemment.
Linda regarda tout le monde. Jonathan se leva.
-Moi j'veux bien t'aider.
-J'y vais aussi, annonça Linus.
-Je viens, assura Norbert.
-Moi aussi !
Lionel regarda Léopold.
-Toi, non. Tu restes ici pour protéger ces dames. Avec Charlie. Je refuse de vous voir impliqués là dedans.
-J'te suis, marmonna Travis en suivant Lionel et les autres.
Linda regarda Kenneth.
-Tu n'y es pas allé ?
-Je préfère pas, soupira Kenneth. Je suis pas d'humeur à me battre.
Léopold regarda Charlie.
-Bon... J'vais... chez moi. Tu viens, Charlie ?
Le brun s'étonna.
-Pour ?
-Je sais pas. On verra une fois là bas.
Charlie plissa les sourcils. Léopold hocha la tête. Charlie le suivit.
-Les garçons... s'étonna Linda.
-On revient. Peut-être ! Sourit Léopold.
Estelle, Lucy, Linda et Kenneth se regardèrent, surpris.
-Eh bah c'est du propre... marmonna Lucy.

Lionel et le groupe descendirent jusqu'au lieu dit du labo. Ils virent le docteur Schwartz.
-Docteur... marmonna Lionel.
-Oui ? Qu'y a t-il ?
-Nous... savons que vous n'êtes pas le médecin assigné à Etienne. Que vous êtes un assassin.
-C'est faux, répondit machinalement le médecin. Je suis le docteur qu'on a confié à Etienne. Disons juste que mon employeur n'est pas de cet hôpital.
Lionel fronça les sourcils.
-Vous n'avez pas peur ?!
-Je sais ce que vous allez faire. Et ça ne m'inquiète pas le moins du monde. Disons que je ne trouve pas que... qu'un simple combat soit une façon de m'arrêter. En fait vous perdez votre temps.
Travis s'étonna.
-Comment ça ?!
Le docteur Schwartz sourit.
-La montre. Vous avez remarqué que j'étais entré une seule fois dans la chambre de Mr Smirnoff ? Ca n'éveille pas en vous quelques soupçons ?
Lionel s'étonna.
-Des soupçons ?!
C'est Jonathan qui comprit le premier. Il fonça vers la chambre. Les autres s'étonnèrent. Lionel arrêta le docteur tandis que Jonathan arriva à la chambre. Estelle s'étonna de le voir galoper.
-Mais qu'est-ce que...
Il sortit Elekable qui défonça la porte de la chambre, à la surprise de Linda, Kenneth, Roland, Estelle et Lucy.
-Mais ça va PAS ???
A l'intérieur, un Cacturne procédait à des injections sur le corps d'Etienne. Estelle, Roland et Linda aperçurent la créature. Elekable latta la créature d'un Poinglace.
-Ken ! Appelle les infirmières, il faut le changer de chambre !!
Kenneth hocha la tête. Roland fixa le corps de son père, intubé, couvert de tâches de sang séché, sous assistance...
Ses yeux se teintèrent de larmes. Personne ne pensa à l'éloigner...

Charlie et Léopold arrivèrent quelques temps plus tard chez Lionel et Norbert.
-Tu fais quoi, là ?
-Mon père reçoit ses rapports par fax généralement. On va voir s'il n'a pas eu de nouveau.
-Tu fais ça pour....
-Etienne, officiellement. Officieusement pour arrêter de me lamenter sur mon sort.
Charlie soupira.
-Ton sort...
-Quand on perd quelque chose d'important, on est malheureux. Nan ?
Charlie grimaça.
-Tu ne m'as pas perdu, Léo... On ne s'est jamais vraiment interceptés. On ne s'est jamais reçus, compris, captés... On n'a jamais été sur la même longueur d'ondes. Moi je t'aimais d'une certaine manière, toi d'une autre, c'est tout.
Léopold soupira.
-Mouais... Oh... Regarde ça...
Charlie et Léo regardèrent un papier sorti du fax.

=DETAIL DE L'ANALYSE DE LA BLESSURE DE Jade MORAVIA
=RESULTAT / Morsure causée par un Ptera
=RESULTAT / Morsure d'une rare violence ayant entrainé la mort de la cible à première vue.
=CIBLES POTENTIELLES / Edmund Price – Décédé en prison
=CIBLES POTENTIELLES / Esteban Gallhager – Vivant
=CIBLES POTENTIELLES / Justine de Richelieu – Incarcérée

Charlie et Léopold se regardèrent. Ils prirent la feuille avec eux et sortirent de chez Norbert.