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Kirby, l'instinct sauvage de Sévy



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» Auteur : Sévy - Voir le profil
» Créé le 26/04/2009 à 20:47
» Dernière mise à jour le 03/05/2009 à 17:14

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L'Orphelinat
Le pokémon qui se tenait devant moi m'observait, d'un air stupéfait. Il n'avait pas l'air d'apprécier ce que je venais de lui demander.
- Es-tu bien sûre de ce que tu fais ? m'interrogea-t-il, posant sur moi un regard soucieux.
- Evidemment ! rétorquais-je. Sinon, je ne serais pas là.
Mon interlocuteur m'examina à nouveau. Il me détaillait scrupuleusement, ce que je n'appréciais pas vraiment. Gênée, je détournais la tête, et me concentrais sur les parois de la grotte sombre qui m'entourait. J'attendais que le pokémon prenne la parole, mais il n'en fit rien. Au bout de trois longues minutes, il se décida enfin à parler :
- D'accord Kirby. J'accepte ta requête. Mais à une seule et unique condition.
Heureuse qu'il accepte enfin ma demande, j'hochai vivement la tête.
- Bien, il n'y a aucun problème ! m'exclamais-je.
Le pokémon s'avança vers moi, virevoltant avec une grâce qui me laissa sans voix. Il s'abaissa à ma hauteur, et me murmura quelques phrases dans l'oreille. Ce qu'il me demandait n'était pas impossible. Après une minute de réflexion, je décidais d'accepter.
- C'est d'accord, soufflais-je.
- Merci Kirby. Merci du fond du cœur.
C'est alors que mes pattes se décrochèrent du sol. En jetant un rapide coup d'œil autour de moi, je me rendis compte que je volais, et que je m'étais mise à luire. Une aveuglante lumière dorée m'enveloppa, et je fus furtivement propulsée hors de la grotte dans laquelle je me trouvais.


-Lorsque je repris conscience, j'étais allongée sur quelque chose d'horriblement froid. J'essayais de me lever mais en vain. J'étais frigorifiée, mes pattes étaient engourdies. Mes paupières demeuraient closes, mais il fallait que j'en ouvre au moins une. C'est donc ce que je fis, et j'aperçu de gros nuages noirs qui semblaient pouvoir éclater à tout moment. Je me rendis aussi compte qu'il faisait nuit. Soucieuse de savoir où je me trouvais, j'ouvris ma deuxième paupière. Il me semblait que j'étais allongée sur le dos. Je roulai sur le côté et découvris alors, que les paysages alentour étaient recouverts d'une fine pellicule blanche. De la neige. Rien que de la neige. J'étais au beau milieu de nulle part. C'est quand je pris l'initiative de me réchauffer en me roulant en boule que je découvris que je possédais deux longues jambes. Des jambes ? Non, c'était impossible… Prise de panique, je m'agitais et me levais d'un bond. Non ! Mais, comment était-ce arrivé ? J'avais des bras, des jambes, des pieds et des mains…même un visage. J'étais…humaine ?
Ca ne pouvait pas être possible. Je savais bien que j'étais un pokémon. J'avais toujours été un pokémon. D'ailleurs, c'était bien la seule chose dont je me rappelais. Je me laissai tomber dans la neige, pour réfléchir. J'avais perdu la mémoire. Tout ce dont je me souvenais, c'était qu'avant, j'étais un pokémon. Je me rappelais aussi de mon nom : Kirby. Mais c'était tout. Je grelottais. J'inspectais rapidement mes vêtements : un drap blanc, qui ne me paraissait pas très chaud. Voilà pourquoi j'avais l'impression d'être un glaçon ! En tant que pokémon, j'aurais certainement pu survivre à cette température. Mais je ne savais pas si j'y parviendrai en tant qu'humaine ! Il fallait que je trouve une maison dans laquelle je pourrai me réchauffer. En me levant, je découvris qu'il n'était pas si difficile de marcher sur deux pattes. Enfin, sur deux jambes. Un pied devant l'autre, le droit, le gauche, le droit le gauche…
Je progressais lentement, la neige ralentissant mes pas. Au loin, je discernais une légère lumière. Certainement une maison. Puis, je repérais une seconde lumière, puis trois, et encore d'autres. Un village. J'étais sauvée.

Je pénétrai dans le village enseveli sous la neige. Quelques réverbères, disposés de part et d'autre de la rue, éclairaient la commune et me guidaient. L'allée dans laquelle j'avançais était recouverte d'au moins dix centimètres de neige. Cela devait déjà faire une bonne heure que je marchais sans relâche. Le village était composé d'une multitude de ruelles, qui lui donnaient une allure de labyrinthe. Il se faisait tard, et les maisons devant lesquelles je passais étaient de moins en moins éclairées. Une habitation attira tout particulièrement mon attention : la lumière qui émanait d'une des fenêtres de la demeure était irrégulière, et faible. J'avais l'impression qu'elle changeait sans cesse de couleur. Intriguée, je m'approchais un peu plus du domicile. J'étais déterminée à savoir d'où provenait cette fameuse lumière ! Avec la paume de ma main, j'essuyais vivement la buée de la fenêtre, qui m'empêchait de voir clairement l'intérieur de la maison. Je découvris un vieux fauteuil couleur bordeaux, occupé par un homme potelé, qui semblait endormi, une bouteille en verre à la main. Son T-shirt était troué, et salit par des tâches de la même couleur que son fauteuil. J'avais entendu parler d'un liquide nommé « Vin », qui était un alcool, qu'on obtenait grâce à la fermentation des baies Resin. Mais ce liquide m'importait peu, il fallait que je comble ma curiosité en distinguant d'où était issue cette source lumineuse. Celle-ci émanait en fait d'une grosse boîte noire. Dans cette boîte défilait pleins d'images différentes qui engendraient cette lumière changeante, à la fois remarquable et bizarre. Enfin, pour moi en tout cas. Les humains se divertissaient certainement en regardant ces clichés. Quelle drôle d'idée !

Je continuais mon chemin, frissonnant de plus belle. Les cristaux glacés s'abattaient sur moi, le drap qui me couvrait était complètement trempé. J'aurais tant aimé redevenir moi-même, être un pokémon. Je pensais aussi que je ne me souvenais même pas à quelle espèce de pokémon j'appartenais. Mon esprit était totalement perdu, j'avais du mal à réfléchir. Je m'assis dans la neige, le dos appuyé à un réverbère noir. Je fermais les yeux. J'imaginais un feu provoqué par un pokémon puissant, un énorme feu qui parviendrait à me réchauffer. Je sentais presque la chaleur venir jusqu'à moi. Elle était quasiment réelle. Un peu trop réelle même…J'ouvris prestement les yeux, et découvris une petite patte de couleur marron, qui venait de se poser sur mon pied droit. J'examinai le propriétaire de la patte : un pokémon.
- Goupix, gou, murmura t-il.
J'avais compris ce qu'il m'indiquait. « Colle toi contre moi ». Je savais de source sûre, que les six queues de Goupix avaient le pouvoir de transmettre un peu de chaleur. Le pokémon avait dû sentir que j'avais froid. Il était drôlement intelligent ! J'avançai mes mains vers lui, et le saisit par le torse. Je le plaçais tout près de mon ventre, et lui, se blottit contre moi. Je remarquais aussi qu'il portait un collier bleu marine. J'aurais voulu lui exprimer ma gratitude. Mais j'avais bien peur de ne plus savoir parler le langage pokémon.
- Merci, tentais-je.
Le Goupix baissa son oreille gauche et inclina sa tête du même côté.
- Pix ?
Il n'avait pas compris. J'étais désemparée à l'idée de savoir que j'arrivais à comprendre ce que me disaient les pokémon, mais qu'eux ne pouvaient pas déchiffrer ce que je leur indiquais. Une voix de femme brisa ma réflexion, et par la même occasion, mon étreinte avec le petit renard.
- Ego ? T'es où ? Mais où est-il encore passé ?
Je saisis que le petit Goupix se prénommait Ego, et que la femme qui venait de parler n'était autre que sa maîtresse. Ego se détacha de moi, et avec un regard triste, regagna les bras de sa dresseuse.
- Ah ! Enfin, t'es là ! Je me suis fait du souci, murmura la femme. Allez, suis moi, on rentre.
J'étais heureuse pour Ego. Au moins, lui, il avait un foyer.
La bonne action du petit Ego m'avait redonné du courage (très peu, mais assez pour reprendre la route).

Quelques instants plus tard, j'arrivais devant un très grand bâtiment, aussi imposant qu'accueillant. Les grandes marches qui menaient à la porte d'entrée à double battant, étaient recouvertes de neige, mais semblaient tout de même accessibles. Sans réfléchir, je montais les trois ou quatre petites marches et frappai énergiquement à la grande porte, tout en espérant que quelqu'un m'entende et m'ouvre. Mes efforts furent récompensés, car dans l'encadrement de l'entrée se dessina une silhouette féminine, vêtue d'un ensemble de femme de ménage. Lorsque la dame me vît, elle passa un moment à m'observer, comme choquée. Il est vrai que cela ne devait pas arriver tous les jours, qu'une jeune fille débarque pendant une tempête de neige, en pleine nuit et portant en guise de vêtements, un drap trempé ! La femme me dévisagea et m'invita à entrer :
- Mais voyons, ne restez pas dehors ! Vous allez geler sur place ! Pauvre demoiselle !
Son ton était triste et paniqué. Mes jambes flageolaient, j'avais du mal à rester debout : à peine fus-je entrée dans le hall que je m'écroulais sur le luxueux tapis bordeaux.

A mon réveil, j'étais couchée sur un lit moelleux et confortable. La dame que j'avais vue en entrant était assise à mon chevet, et me souriait gentiment. Elle ne me paraissait pas très jeune, ses cheveux gris noués en chignon. Elle était vêtue d'une robe noire et d'un tablier blanc.
- Dis-moi, tu es un vrai petit Ronflex ! Tu as dormi durant deux jours.
Je jetais un coup d'œil par la fenêtre : il faisait nuit. Effectivement, je devais avoir beaucoup dormi, mes bras et mes jambes étaient engourdis. La vielle dame se présenta :
- Je suis Anna, enchantée de faire ta connaissance jeune fille, et bienvenue à l'Orphelinat Bettendorf !
L'Orpheli-quoi ? Je me disais que je demanderais le sens de ce mot à Anna, plus tard. Pour le moment, il fallait que je sois polie, et que je me présente.
- Moi c'est Kirby. Merci de m'avoir recueillie…
Anna posa un doigt sur ma bouche.
- Chut trésor. Ne dis rien. Tu me parais encore fatiguée, tu ferais mieux de te reposer.
Effectivement, je brûlais d'envie de dormir. Mais, comment était-ce possible ? Je venais de sortir de deux jours de sommeil ! C'était certainement dû au changement de forme, à mon passage de pokémon en humaine. C'est donc sans broncher que je respectais le conseil de la vielle dame, et que je replongeais dans mon sommeil.