Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Saisir sa chance de Sélenda



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Sélenda - Voir le profil
» Créé le 24/04/2009 à 18:27
» Dernière mise à jour le 25/04/2009 à 12:36

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Refaire sa vie
Parc de Doublonville. C'est une belle journée ensoleillée en plein mois de Juin. Une petite fille, de trois ans environ, joue avec son bébé Farfuret à quelques pas du banc où sa mère est assise, discutant avec Marielle, sa collègue de bureau.

La petite et son Pokémon s'amusaient sur le chemin sans s'occuper des passants, la gamine essayait en vain d'attraper le bébé Pokémon, qui esquiva son attaque au dernier moment. La petite s'étala dans la poussière sous les yeux horrifiés de son ami. Soudain, insensible à la douleur de ses petites mains écorchées, se mit à rire de son adorable petit rire cristallin et attrapa le Farfuret, pris par surprise.

Soudain, le Pokémon entendit un bruissement de feuille venant du buisson d'à côté. Le Pokémon et sa dresseuse, pris par la naïveté et la curiosité de leur jeunesse, pénétrèrent dans l'enchevêtrement de feuilles et de branches que formait le buisson. Soudain, poussé par son instinct, le bébé Pokémon gémit et se retourna, pour tomber né à né avec un Racaillou qui l'assomma. Rachelle cria mais le Pokémon la fit taire d'une gifle et l'attrapa, elle et son Pokémon, avant de prendre la fuite, son fardeau sur les épaules.

« Rachelle ? Ne t'éloigne pas trop ma chérie, s'il te plaît… Rachelle ? RACHELLE ??!!! »

La mère se leva, courant dans tout les sens et appelant sa fille avec l'énergie du désespoir, les larmes coulant le long de ses joues…


***

Rachelle, seize ans, se réveilla en sursaut, couverte de sueur, et regarda autour d'elle. Elle se trouvait dans une petite chambre aux murs couleur vert prairie et sol blanc contenant un bureau, une chaise, une armoire et un lit en bois. Une unique fenêtre était cachée par d'épais rideaux orange mangés aux mites, et on voyait la lumière du jour filtrer à travers les trous du tissu et se refléter sur le sol et la porte faite du même bois que les meubles.
"Toujours le même cauchemar…" Pensa t'elle.
La jeune fille s'assit en tailleur sur le matelas et s'employa à reprendre une respiration normale, écoutant les battements de son cœur dans sa poitrine et les Nirondelles qui chantaient à l'extérieur, puis se leva doucement pour ne pas réveiller le Farfuret qui dormait encore au bout du lit et attrapa ses vêtements sur le dossier de la chaise avant de sortir silencieusement -du moins le plus silencieusement possible quand on a une porte qui grince- et se dirigea vers la salle de bain.

Comme à son habitude, Rachelle se déshabilla se mit sous la douche. L'eau froide glissa sur sa peau, faisant glisser la sueur, et déclenchant en elle un léger frisson. La jeune fille ferma les yeux et soupira d'aise. Aujourd'hui, une nouvelle vie commençait. En dehors du cauchemar qui se répétait quotidiennement, elle ne gardait aucun souvenir de ses parents, si ce n'est une vieille photo froissée, déchirée de part en part qu'elle cachait sous son oreiller.
Elle savait qu'elle avait été enlevée quand elle était petite mais n'arrivait pas à détester ses ravisseurs autant elle l'aurait souhaité, et ça l'inquiétait. Oh, elle avait bien essayé de fuguer une ou deux fois, mais n'ayant pas d'argent, elle revenait toujours : mieux valait sa vie actuelle que mourir de faim ou de froid, perdue dans une ruelle, et puis elle ne voulait pas avertir la police de peur de créer des problèmes à ceux qu'elle aimait malgré tout, et elle n'était pas franchement connue pour rancunière non plus. Elle pourrait toujours rechercher ses parents plus tard…

Ses ravisseurs, Pascal et Laurine, était un couple plutôt pauvre dont l'homme était stérile, ce qui expliquait, sans pour autant excuser, le kidnapping d'une enfant de trois ans à l'époque. De plus, ils la traitaient comme leur fille et veillaient à ce qu'elle ne manque de rien.
Le couple tenait une pension Pokémon et Rachelle adorait les aider dans leur tâche de veiller sur ces adorables créatures et les bichonner. D'ailleurs, elle souhaitait créer elle-même une pension alors qu'elle sera à la retraite, avec l'argent qu'elle aurait amassée pendant ses longues années en tant que coordinatrice. Rachelle avait toujours voulu entraîner des Pokémons de concours depuis qu'elle en avait vu un à la télé un jour, il y a huit ans, et avait décidé d'en faire son métier.

Rachelle sortir de la douche, s'habilla et se coiffa. Aujourd'hui, pour la première fois, elle allait aller à l'école. A cause de son kidnapping, elle déménageait souvent et Pascal et Laurine ne l'avaient jamais inscrite dans un établissement scolaire, de peur que quelqu'un la reconnaisse. Ayant beaucoup changée, cependant, Rachelle avait convaincu Laurine de l'inscrire à la Faculté d'Unionpolis sous un faux nom : le leur.
La jeune fille s'attarda devant le miroir pour s'examiner d'un œil critique. Rachelle mesurait un mètre soixante-douze et était assez mince. Ses longs cheveux d'une couleur brune qui rappelait un peu celle d'un brownie étaient raides, coupés en dégradé, tombaient en cascade sur ses épaules et s'arrêtaient au bas de ses omoplates. Elle avait de grands yeux verts et une bouche fine et sa peau était très pâle, mais ça ne la gênait pas dans la mesure où elle savait que cela ne l'empêchait pas de bronzer sans attraper de coups de soleil.

Ayant terminé ce minutieux examen d'elle-même, Rachelle retourna dans sa chambre, satisfaite, et réveilla son compagnon de toujours, qui la salua d'un gémissement endormi et s'étira. La jeune fit se dépêcha de faire son lit et d'ouvrir la fenêtre pour aérer la chambre, qui fut soudain baignée d'un véritable bain de lumière. Le Farfuret glapit et se couvrit les yeux sous le rire de son amis qui attrapa son sac, et dresseur et Pokémon firent la course jusqu'à la cuisine où les attendaient plusieurs tartines de confitures et un bol de lait. La jeune fille engloutit son petit déjeuner en un temps record, trépignant d'impatience : Une nouvelle vie s'offrait à elle.

Rachelle et son Pokémon pénétrèrent dans l'enceinte de la Faculté d'Unionpolis. La jeune fille aurait voulu avoir six paires d'yeux pour pouvoir tout admirer et ne cessait de tourner la tête dans tout les sens pour emmagasiner le plus d'information possibles sur ce bâtiment inconnu sous l'œil intrigué des élèves qu'elle croisait. A ses pieds, le Farfuret, fidèle à lui-même, se désintéressait totalement du décor.
Cela faisait une demi-heure que les deux amis arpentaient les couloirs à la recherche du bureau du proviseur quand Rachelle se résolu enfin à demander son chemin. Elle regarda autour d'elle et décida de tenter sa chance avec un garçon assis sur les marches d'un escalier menant sans doute au premier étage. Elle s'approcha de lui et se racla la gorge, suivit par son Pokémon :
- Euh… excuses-moi ?

Le garçon leva la tête et Rachelle crut qu'un Pikachu venait de lui envoyer une décharge éléctrique. Devant-elle se tenait un jeune homme d'environ son âge, les cheveux d'un noir de geai et la peau légèrement mat. Mais ce qui la choquait surtout, c'était ces magnifiques yeux gris qui contrastaient étrangement avec le reste de son corps, sans pour autant l'amocher. Bien au contraire !
Voyant le regard ahuri que lui portait la jeune fille, le garçon ricana et se leva afin de l'obliger à lever la tête pour le regarder :
-Salut ! Je m'appelle Lucas… tu veux quelques chose ?
-Euh… fit Rachelle, qui se souvint brutalement de la raison qui l'avait poussée à accoster Lucas. Euh… ouais… tu saurais pas où… où se trouve le bureau du proviseur ?
Le dénommé Lucas fronça les sourcils et lui lança un regard insistant, au point que la jeune fille se sentit rougir.
-Tu ne serais pas la nouvelle ? demanda-t-il. Je ne t'es jamais vu dans les parages.
-C'est moi, enfin je pense… Je m'appelle Rachelle, annonça la jeune fille en tendant une main tremblante que le jeune garçon s'empressa de serrer.
-Ouais, je m'en doutais, sourit-il. Le bureau du proviseur est dans la partie administrative de la fac, au bout du couloir à gauche.

Rachelle, soulagée, remercia son interlocuteur et s'empressa de prendre la direction désignée par ce dernier, son Pokémon sur les talons.