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Ame de Pokémon de Yamiyo



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Informations

» Auteur : Yamiyo - Voir le profil
» Créé le 04/04/2009 à 19:51
» Dernière mise à jour le 04/04/2009 à 19:51

» Mots-clés :   Aventure   Présence de poké-humains   Présence de transformations ou de change   Suspense

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Déchirure
« Allez, Papa, viens ! »

Une petite fille aux cheveux noir corbeau d'environ 6 ans courait selon de grands cercles, les bras tendus comme pour s'envoler, dans la cour devant une grande et riche demeure qui semblait être celle où elle habitait, accompagnée de près par un mignon Mentali. Ce manège semblait être destiné à tuer le temps, en attendant son père.

« Allez, on va être en retard si tu ne te dépêches pas ! »

Un homme à la tête dégarnie, vieux d'une cinquantaine d'années, portant son manteau sur le bras, ferma la porte et tourna la clé dans la serrure. Il rit en voyant sa fille s'amuser ainsi, lui lança qu'il était là. La petite s'arrêta instantanément de courir en rond, pour s'élancer vers lui et se jeter dans ses bras, un grand sourire heureux aux lèvres.

« Allons, du calme. Comme tu le dis si bien, nous allons être en retard. »

La fillette relâcha son étreinte, puis courut jusqu'au portail fermé, et attendit devant que son père vienne l'ouvrir. Une fois cela fait, elle avança encore de quelques pas sur le trottoir. Elle se retourna, et, lançant un regard suppliant à l'homme, elle lui répéta de se presser un peu plus.

Puis, s'étant retournée à nouveau vers la route, elle se pencha pour regarder une fois à droite, une fois à gauche afin de vérifier s'il n'y avait pas de voitures susceptibles de la percuter. Son examen étant positif, elle s'engagea sur la chaussée. Mais s'arrêta en plein milieu, histoire de se retourner pour voir si son père la suivait toujours, et lui adressa à l'occasion une supplication supplémentaire.

Puis, tout se passa très vite. Une voiture arriva soudainement, prenant le virage précédant l'endroit où se trouvait la fillette tellement serré qu'un grand crissement de pneus retentit. La petite fille eut tout juste le temps de tourner la tête que déjà l'automobile la percutait violemment. Elle tomba quelques mètres plus loin, inconsciente, sa tête cogna le sol et une flaque de sang commença à s'élargir autour d'elle. Son Mentali, qui avait été assez rapide pour bondir sur le trottoir, hors d'atteinte de la voiture, s'approcha d'elle en couinant timidement, lançant des regards tour à tour au père de la fille, à l'automobiliste, et à sa maîtresse.

Le conducteur ne sembla pas plus choqué que ça de son acte. Il eut un sourire, puis fit marche arrière sans attendre. Sans doute voulait-il éviter les ennuis. Par contre, un bon nombre de passants se trouvaient là et poussèrent des hurlements affolés.

Quant au père de la fillette, lui, n'hésita pas. Sous les regards de toutes les personnes présentes, il prit délicatement sa fille dans ses bras, ordonna au Mentali de le suivre, puis ils rentrèrent dans sa maison. Le tout sous les regards ébahis des témoins. Quelques-uns coururent vers le centre de police le plus proche.

Des policiers ne tardèrent pas à arriver, mais ne purent pas entrer. En effet, la porte de la demeure était bloquée... Sans doute l'homme ne voulait-il pas qu'on le dérange. Les policiers décidèrent d'attendre que quelque chose se passe.

Quelques heures plus tard, alors que le soleil se couchait, les policiers décidèrent de tout simplement frapper à la porte. Après quelques minutes où ils entendirent des grincements de meubles déplacés, le vieil homme leur ouvrit la porte, l'air essoufflé, du sang maculant sa chemise blanche.

« Monsieur, où se trouve la jeune fille qui a été renversée par une voiture ici même quelques heures plus tôt et que vous avec emporté dans cette maison ? »

L'homme n'aimait pas trop cette situation. Il jugea plus prudent de répondre calmement et poliment. Même s'il n'avait pas forcément le temps.

« A l'intérieur.
- Dans quel état est-elle ? »

L'homme garda le silence. Que pouvait-il bien répondre à une question dont il ne connaissait pas précisément la réponse ?

« Je répète ma question, monsieur. Dans quel état est la jeune fille ? Vivante ? Morte ? »

Le dernier mot prononcé par le policier choqua l'homme. Même s'il avait pensé à cette possibilité, qu'elle soit ainsi prononcée d'un ton claquant et sans sentiment lui fit mal.

« ... Je ne sais pas.
- Comment ça, vous ne savez pas ? Je demande à voir la jeune fille !
- Non !
- Non ? Et pourquoi ça ?
- Je... Je refuse, vous ne pouvez pas la voir.
- Dans ce cas, monsieur, tout va être très simple. Vous allez nous suivre. De gré ou de force. »

L'homme comprit qu'il était inutile d'opposer une quelconque résistance et obtempéra. En revanche, il espérait que sa fille survivrait et n'aurait pas de problème à... s'adapter. Au pire, il pourrait toujours demander à revenir chercher quelque chose, n'importe quoi. Juste pour vérifier l'état de la fillette.

Il ne revint jamais.

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« J'étais au bord de la mort. Mon père adoptif, contrairement à ce qui a été annoncé, ne m'a pas tuée, au contraire. Il m'a sauvé la vie en me « fusionnant » avec mon Mentali. Mes pouvoirs se sont développés plus tard, avec de l'entraînement. Quelques années plus tard, je suis allée me renseigner sur ce qui était advenu de mon père. J'ai appris qu'il était mort de désespoir en prison...
- C'était très... intéressant. Merci beaucoup, Lucy. Dieu te bénit. »

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La lumière, filtrée par des volets mal fermés, ne laissait entrer que quelques rais dans le laboratoire d'Harshness, tandis que ce dernier choisissait des Pokéball sur son bureau, sous les regards apeurés de toutes ses créatures enfermées. Après en avoir empochées quelques-unes, il sortit de son laboratoire et voulut partir immédiatement sans avoir à croiser les autres scientifiques, mais une voix la retint.

« Harshness ? C'est toi ? Que fais-tu ici ? demanda une voix hasardeuse.
- Et merde, murmura le scientifique pour que l'autre ne l'entende pas. »

Harshness se retourna, histoire de vérifier tout de même à qui il avait affaire. Un jeune homme, la trentaine, une blouse de scientifique sale dont les manches retroussées dévoilaient ses bras couverts de cicatrices. Une épaisse frange et des lunettes rondes cachaient ses yeux. Lui, c'était Treason.

« Je travaillais, et je t'ai entendu... Tu n'es pas censé ramener les hybrides échappés ?
- Disons que j'ai rencontré des complications et que je suis venu ici pour chercher d'autres Pokémon.
- Tes complications, c'est Treize ?
- En gros, oui. »

Harshness jugea mieux de mettre fin à la conversation de cette façon, et se retourna pour partir quand une autre voix, cette fois-là féminine, le coupa une nouvelle fois dans son élan.

« Vous faites bien du bruit, dites donc. Tu pourrais être un peu plus discret, Harshness. Je vous entends du bout du couloir.
- Dans ce cas, tu aurais pu nous ignorer, non, Smartness ? »

La blonde lui jeta un regard cinglant pour seule réponse.

« Et où vas-tu, maintenant ?
- Ca te regarde ?
- Toujours aussi brutal. Oui, cela me regarde, et tu sais parfaitement bien pourquoi.
- J'avoue. Tiens, si ça t'intéresse, je vais justement récupérer ce carnet. Je pense savoir où il se trouve.
- Je viens, décida-t-elle sans hésiter.
- Je peux venir, moi aussi, se hasarda Treason, qui n'avait eu grand-chose à dire jusque là.
- Tu ne trouves pas que le Laboratoire commence sérieusement à se dépeupler ces temps-ci ? Reste ici travailler, sinon Head va finir par vraiment s'énerver.
- Oh, très bien. »

Treason, comprenant qu'il n'avait plus rien à faire ici, retourna dans son laboratoire d'un pas nonchalant. Smartness enleva sa blouse parfaitement blanche, la jeta sur le sol, et sortit du bâtiment d'un pas sec, ses talons claquant sur le carrelage, aussitôt suivie de Harshness qui soupira, épuisé par les évènements, et surtout par la femme.