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PuZzle de kamui shiro



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Informations

» Auteur : kamui shiro - Voir le profil
» Créé le 16/03/2009 à 12:22
» Dernière mise à jour le 13/06/2012 à 00:12

» Mots-clés :   Présence de poké-humains   Science fiction   Suspense

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Mon deuxième (Bis)
La lune brillait dans le ciel.
La lune....
Elle m'apparaissait bien différente, différente comme cette fois-là. J'avais déjà vu cette lune, une nuit, et j'avais couru dans cette vaste plaine dont chaque brin d'herbe reflétait un morceau de son éclat blanc.
La lune m'inspirait tant de choses. Tant de sensations incomplètes, tant de restes, tant de pièces éparpillées.
La lune m'observait. Elle semblait me plaindre. Etais-je donc si pitoyable? Au fond, je n'étais ni moi, ni 'elle'. Je n'étais plus. Mon être et mon passé étaient aussi troués que la fasse crevassée de l'astre blanc.
Que me restait-il?
Il me restait le mélange de ma mémoire et de celle de la créature mi- louve, mi- fouine prisonnière en moi, mais l'ensemble ne ressemblait plus qu'à un tas de boue homogène, illisible, absurde.
Que me restait-il donc?
'Lui' ?
'Lui', un sentiment fort, unique. Quand je me focalisais sur ce sentiment, une faille s'ouvrait au fond de ma poitrine, et une chaleur, douce, réchauffait lentement mon corps. Un liquide tiède s'échappait de la fente et coulait le long de mon esprit tel de la lave, caressant et brulant mon être. Il remontait jusqu'à ma gorge et s'emparait de mon visage, puis s'évadait par mes yeux, perlant sur mes joues à grosses gouttes.

Je me retournais et m'étalais sur les dalles froides du corridor, bercée et dévorée par la terrible sensation. Dans ma tête, il y avait 'lui', et 'lui'. 'Lui et lui'. L'un m'appartenait, l'autre non.
Lequel était factice, lequel était vrai?
Je n'arrivais pas à extraire de l'indissociable mélange mes propres bribes de mémoire. Tout était flou, tronqué. Après plusieurs minutes, seule une pensée à peu près claire me parvint:
J'avais la certitude qu'on m'avait arrachée à quelque chose, à quelqu'un.
Il y avait donc, quelque part dans ce monde étranger, quelqu'un qui m'attendait.
Rien n'allait contre cette pensée. Rien ne la gênait. Je pouvais répéter en boucle cette idée dans ma tête, elle était acceptée, claire, évidente.

Je gagnais du terrain.

« Que fais-tu devant la porte de ta chambre, Fleur? » Questionna soudainement une voix douce et perçante.
Je levais les yeux pour observer l'étrange forme qui venait d'apparaître.
« Tu nettoies le sol? » Se moqua- t-elle.
La chienne avait posé ses deux pattes aux cotés de mes épaules et son museau devant mes yeux. Comment osait-elle m'approcher?
« Ta place est dans la chambre, avec les autres expériences... » Affirma-t-elle d'un air supérieur.
'Expériences...' avait-elle dit. Pour qui me prenait-elle? Un objet? Un essai? Je sentais mon sang accélérer dans mes veines et une haine se réveiller dans ma poitrine. Encore un mot, encore un mot, et....
« Bon, et bien je vais te laisser dormir sur ton nouveau lit. Je m'en vais à présent dormir aux coté de Maître. »
C'en était trop. Je sautai à la gorge du Feunard, plantai mes crocs profondément dans sa chair et entourai son cou avec mes bras pour la maintenir fermement contre moi. Je m'arrangeai pour que sa gueule ne porte sur aucune partie de mon corps car je savais que ce type de monstre pouvait cracher du feu et tourner la situation à son avantage.
Mes yeux brillaient de rage, de haine, ils luisaient d'un blanc à la lueur si forte que nul humain n'aurait pu les regarder. L'animal hurlait de douleur et se débattait, mais je ne lui laissai pas l'ombre d'une chance. Une masse ténébreuse émana des cercles tatoués sur mes épaules et vint recouvrir son pelage blanc, l'étouffant et lui faisant perdre tout éclat en quelques secondes.
Le sang chaud de la renarde coulait le long de mes joues et son gout réveillait l'instinct sauvage du Noctali. Ma colère ne s'apaisait pas, bien que la respiration de 'Princesse' se montrât de plus en plus faible. La lenteur de son pouls et son incapacité à résister m'emplissaient de satisfaction.
« Maître n'a besoin que d'une seule personne à ses côtés » murmurais-je froidement au renard mourant. Je lui donnai alors un coup de poing fatal dans le ventre, déchargeant ainsi ma haine et achevant le peu de vie qu'il lui restait.
Le souffle noir s'évada de la fourrure souillée de l'animal, l'abandonnant sur le sol glacial. Les pupilles du renard blanc perdirent leur étincelle et son sang se mit à couler lentement sur les dalles de marbre. Les gouttes s'infiltraient dans le conduit menant aux égouts et tombaient dans l'eau sale dans un petit « ploc »... « ploc »... « ploc » ...régulier.

Je me relevai lentement, n'éprouvant aucun remords, et ouvrit silencieusement la porte de la chambre au grand arbre. J'entrais dans la pièce, la bouche recouverte de sang, et me laissai tomber sur le matelas pour m'endormir aussi vite, comme si rien ne s'était passé.