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La porte des spectres de Gerardufoin



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Informations

» Auteur : Gerardufoin - Voir le profil
» Créé le 16/02/2009 à 20:24
» Dernière mise à jour le 01/03/2009 à 19:29

» Mots-clés :   Aventure   Présence de poké-humains   Sinnoh

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Prologue
Quelquepart dans la région de Sinnoh – 23h00

Les murs des ruines ne semblaient pas très solides. On avait plutôt l'impression qu'ils menaçaient de s'écrouler d'une seconde à l'autre. Pourtant ce détail ne semblait guère perturber la dizaine de scientifiques en blouses noires qui observaient, à la lumière de torches fixées aux murs, certaines portions de parois recouvertes de signes étranges et d'apparences incompréhensibles. Néanmoins ils griffonnaient scrupuleusement des notes sur les cahiers qu'ils portaient dans leurs mains. Au milieu de ces recherches sérieuses et calmes, un homme avançait d'un pas calme et détendu. Il jeta un coup d'œil méprisant aux scientifiques qui ne lui prêtaient pas la moindre attention. Qu'est-ce qu'il pouvait détester cette bande d'imbéciles studieux toujours cloitrés dans leurs locaux ! Il s'arrêta soudain derrière le plus grand d'entre eux et fit mine de s'intéresser à son travail. Le scientifique continua un moment d'examiner les fresques qu'il avait sous les yeux, puis il remarqua enfin que quelqu'un observait ce qu'il faisait.
Un de ses collègues oserait-il épier ses recherches pour en récolter la gloire ?! Rouge de colère, il se retourna brusquement dans l'intention d'envoyer promener le voyeur. Il se savait plus grand que ses collègues – mesurant 1m90, il dépassait les autres d'au moins 20 centimètres – et s'attendait donc à surplomber le perturbateur. Au lieu de cela, il se retrouva face à un torse muni d'une combinaison moulante - plus noire que la sienne si cela était possible – faisant ressortir la musculature impressionnante de son propriétaire. Lentement, il releva la tête pour dévisager celui qui se tenait devant lui.
Du haut de ses 2m16, l'étranger eût un sourire pervers lorsqu'il vit le visage du scientifique virer du rouge au blanc, puis prendre une teinte légèrement verdâtre. Son sourire s'élargit encore quand il repéra une lueur de peur s'allumer dans les yeux de sa victime. C'était exactement la réaction qu'il guettait et il s'en délecta. Le pauvre homme se jeta à genoux et mis ses mains en forme de prière.

- Pardon maître Vardak, je n'avais pas vu que c'était vous, s'écria le malheureux en plaquant sa tête contre le sol. J'implore votre pitié.

A ses mots, ses collègues se retournèrent, écarquillèrent leurs yeux de frayeur, puis imitèrent la position de leur camarade dans la hâte et la précipitation. Cette vision augmenta encore la taille du sourire du dénommé Vardak. Il contempla quelques secondes les scientifiques prostrés devant lui, puis se détourna et sortit lentement de la pièce. Par crainte, les scientifiques gardèrent leur position, n'osant bouger un cil, de peur des représailles.
Lorsque Vardak sortit de la pièce, il attrapa l'une des pokéballs qu'il portait à la taille et la lança au milieu des scientifiques. Dans un éclair de lumière, un énorme Pokémon en sortit, déploya ses ailes et poussa un rugissement féroce. Il avait faim, très faim. Les scientifiques hurlèrent de peur et se plaquèrent précipitamment contre les murs de la salle.

- Le diner est servi Garmak, bon appétit, lui lança le dresseur avant de s'éloigner.

Du couloir où il avançait, Vardak entendit avec délice les cris de frayeurs des scientifiques se transformer en hurlements de douleur, puis en gargouillis d'agonie. Plus il avançait et moins les hurlements devenaient audibles. Il serait bien resté pour regarder son Pokémon manger, mais il avait quelque chose d'urgent à faire et n'avait déjà que trop tardé. Après quelques minutes de marche à la lumière que procuraient les torches accrochées au mur, il arriva devant une ouverture qui avait dû contenir une porte à un moment ou à un autre de sa longue vie. Maintenant il ne restait plus qu'un gouffre béant qui s'ouvrait vers une pièce d'une noirceur inquiétante. Les torches s'arrêtaient à l'entrée de l'ouverture et l'intérieur ne semblait éclairé d'aucune lumière que ce soit. Vardak continua d'avancer sans être perturbé le moins du monde par l'obscurité. Chose étrange pour un humain, il possédait une vision nocturne parfaite et le noir ne lui posait donc aucun problème.
La salle, circulaire, était munie de plusieurs colonnes qui soutenaient le plafond. Tout au fond, il distingua une silhouette sombre qui examinait une gravure. Après quelques pas dans cette direction, il dut contourner une masse rocheuse qui trainait au milieu du passage. Voilà donc où était passée la porte en pierre censée protéger la pièce des intrus… Au centre des doubles battants, toujours fermés bien qu'arrachés, trônait une marque – marque qui ressemblait à s'y méprendre à une trace de poing – dont plusieurs fissures s'échappaient. D'après les apparences, les lourds battants en pierre avaient été arrachés de leurs gonds et projetés à trois mètres par la simple force d'un coup de poing.
Vardak savait pertinemment qui était l'auteur de cette démonstration de force et continua d'avancer vers la forme sombre qui lui tournait le dos. Arrivé à quelque pas d'elle, il s'arrêta et s'agenouilla, baissant la tête. Il resta comme cela un moment sans que celui qui lui faisait face ne daigne se retourner. L'idée de s'annoncer ne lui traversa même pas l'esprit. Il savait très bien que son maître avait remarqué sa présence dès qu'il était entré dans les ruines, et que s'il ne lui parlait pas, c'est parce qu'il méditait sur la gravure qui recouvrait toute une portion du mur qui leur faisaient face. Soudain l'homme leva une main et caressa du bout des doigts le Pokémon central de la représentation. Puis il se retourna vers Vardak et l'observa un moment avant de prendre la parole.

- J'aimerais bien que tu arrêtes de tuer tous nos scientifiques sur des coups de tête, dit le personnage avec une moue désapprobatrice, ils sont déjà assez embêtants à remplacer sans que tu massacres ceux qui se proposent.

Vardak ne répliquant rien, l'homme reprit la parole.

- Relève-toi et regarde-moi dans les yeux quand je te parle, ajouta l'interlocuteur d'une voie dure sans pour autant hausser le ton.
- Difficilement réalisable étant donné que vous portez un masque, très cher maitre, marmonna Vardak d'un air mécontent en se relevant puis en fixant le masque à l'endroit où devaient se situer les yeux.

Maintenant qu'il était debout et que son maitre lui faisait face, il put le détailler d'un rapide coup d'œil. Il portait sa tenu habituelle, à savoir une combinaison moulante semblable à la sienne, mais grise au niveau du torse et rouge au niveau des épaules. Un capuchon noir cachait ses cheveux et son visage était recouvert d'un masque noir sans aucune fente. Ce détail intrigua Vardak qui se demanda comme toujours comment son maitre était capable de voir avec un tel masque… Après cette rapide inspection il se remit à fixer l'emplacement du visage de son maitre.
Ce dernier reprit la parole.

- Eh bien, cher ami, je suppose que tu n'es pas venu me rendre visite uniquement pour contempler mes vêtements, ajouta ironiquement l'homme au masque sans que le manège de Vardak ne lui ait échappé, qu'est-ce que tu me veux ?
- Tout simplement savoir quand les opérations commenceront, maitre. A ce que je sais, la machine est prête, il ne manque que le Pokémon.

L'homme en gris sembla ignorer la question de Vardak et se retourna de nouveau face à la fresque pour contempler le Pokémon principal représenté.

- Patience cher ami, patience, finit par répondre l'homme. Tout se déclenchera bientôt, et ta soif de violence sera rassasiée. Maintenant va ! Et ne reviens pas me déranger sans que je ne te le demande, ou tu pourrais le regretter amèrement…

Les yeux de Vardak se rétrécirent de colère sous cette menace non-voilée. Il effectua un salut assez raide, puis sortit de la salle en bouillant d'une rage difficilement contenue de s'être fait renvoyer tel un larbin insignifiant. Un jour, quand il ne lui serait plus d'aucune utilité, cet homme paierait son audace, il le jura sur tout ce qu'il avait de plus cher.
Tandis que Vardak s'éloignait, l'homme se remit à caresser l'aile du Pokémon représenté. A nouveau seul dans la salle, il se mit à murmurer à l'intention de la gravure.

- Un jour tu m'appartiendras… Oh oui, tu seras à moi…

Sans répondre à sa phrase, le regard de pierre de Giratina resta fixé dans le vide…