Smirnoff, 3ème recueil de Domino

« Don't you want somebody to love ?
Don't you need somebody to love ?
Don't you love somebody to love ?
You better find somebody to love ! »



-Etienne, tout va bien ?
Le mari de Linda la regarda.
-Euh… L'est sept heures, je sors à peine de ma douche là…
-Je veux juste savoir si tu vas bien…
Etienne plissa les yeux.
-Bien sur… Pourquoi ça n'irait pas bien ?
-Je ne sais pas, tu… Tu as le droit de dire si ça ne va pas !
-Ou alors tout va bien.
-Bon… Tu comptes faire quelque chose…
-Je comptais aller faire les magasins pour chercher des cadeaux pour Travis, Kenny, les Winchester, Norbert…
-Oh… Pour Noël…
-Bah mine de rien c'est dans une semaine !
-Hm… Tu es sur que ça va ?
-Ouais. Premier Noël de Lily, c'est cool, nan ?
Linda hocha la tête.

-Flammeche !
Ouisticram tendit les bras en avant, ouvrit les mains et fit voler des canettes avec les flammes.
-Granivol, Spore Coton !
Le Pokémon laissa échapper d'entre ses feuilles de légères boules de coton.
-Mime Junior, Choc Mental !
Le Pokémon fit voler les boules de coton vers lui.
-Bon… Granivol pour les prestations, Ouisticram pour le combat et Mime Junior pour les deux… Je peux le faire ! Je sais que je peux le faire !
-Léopold, poussin !
Le gamin se tourna vers son père, Norbert.
-Bon sang, Léopold, tu es en vacances depuis deux jours et tu n'as fait que t'entrainer !
-Ouais…
-Et il fait très froid en plus…
-Je sais…
-Bon… Les Heine et les Smirnoff viennent diner ce soir, alors tâche au moins d'être présentable !
-Oui papa…
-Et va te reposer, tu vas attraper froid !
-Oui papa…
Léopold soupira. « Si seulement tu voulais bien m'entrainer… »

-Oh et n'oublie pas, on a le diner ce soir chez Norbert et Lionel !
Kenneth soupira tout en s'habillant.
-Je n'ai pas oublié…
-Et moi je dois continuer à gérer le concours…
-Ca va être super marrant. C'est cool que vous n'ayez pas invité de champion ou de championne d'arène, ça va rendre les choses plus piquantes !
-Il y aura Cynthia du Conseil des 4 !
-Vous ne pouviez pas faire autrement…
-C'est une invitée prestigieuse. Je t'ai déjà parlé de mes parents…
-Oui, mais je n'ai pas eu le plaisir de les voir… sourit Kenneth.
-Tu sais pour qui ils travaillaient ?
-Je n'en ai aucune idée. Je devrais ?
-Pour des gens pour qui tu travailles, la Team Galaxy !
Kenneth cessa son mouvement.
-Quoi ?
-J'ai vu le dossier dans ton bureau…
Kenneth se tourna vers Judith.
-Ne… Ne fouille plus jamais…
-Je n'ai pas fouillé ! C'était en évidence, Kenny !
-Ne t'occupe pas de mes affaires, compris ? Ne t'occupe de rien ! C'est une simple coïncidence, rien de…
-Kenny… Kenny je te faisais simplement le constat, c'est tout…
-Judith, par pitié je t'en supplie… Ne te mêle pas de ça !
-… D'accord…
-Merci. Merci beaucoup.
Judith regarda son mari, intriguée par son comportement.
-J'ai besoin de voir les enfants.
Il sortit de la chambre. Judith ne put que remarquer le sanglot dans sa voix.

-Papa, c'est quoi ton travail ?
Les parents de la jeune Judith Nathis sont un couple de gens pour le moins ordinaires.
Le père est manutentionnaire pour la Team Galaxy
Et la mère est secrétaire pour un haut dirigeant.
-Mon travail, ma chérie, c'est de ranger les affaires des gens.
-Ah…
-J'espère que toi, tu auras un meilleur travail que moi un jour. Ou alors que tu trouveras un gentil mari avec un bon travail.
Judith hocha la tête.

-Maman…
-Oui ma chérie ?
La mère de Judith lui peignait les cheveux.
-Pourquoi vous me parlez pas de votre travail ?
-Oh ma chérie, notre travail est loin d'être intéressant.

-Madame Nathis, ai-je un rendez-vous ?
La mère de Judith pianota sur un ordinateur. Face à elle, un grand monsieur moustachu avec de faux airs de Stalline accompagné par un adolescent aux cheveux gris-bleus.
-Non, monsieur.
-Excellent. Je serais dans mon bureau avec mon fils. Ne laissez personne entrer avant notre sortie.
-Bien, Mr Gallhager.
L'homme entra avec son fils.
-Tu es prêt, Jethro ?
L'adolescent hocha la tête.
-Jethro, mon fils. Tu ne dois pas finir comme mon frère Esteban, directeur d'une entreprise de meurtre sur gage, non. Tu dois préserver la Team Galaxy. C'est plus important que tout ! Tu comprends ça, Jethro ?
-Je comprends, père.
-Bien. Ecoute. A partir de maintenant… Ton nom de code dans la Team Galaxy sera Hélio. Car tu es destiné à devenir le soleil de tous ces gens. A devenir le centre de leur univers.
L'adolescent acquiesça.
-Tout repose sur toi. Ne me lâche pas !

-Allô…
« Judith ? Qu'est-ce qu'il y a ?! »
-C'est Kenneth, Linda, il m'inquiète…
« Tu es où ? »
-Devant la maison…
« Judith, qu'est-ce que… Qu'est-ce qui se passe ? »
-Kenny est malheureux… Il a pleuré !
« … »
-Linda ?!
« Euh… Tu m'appelles pour ça ?! »
-Mais oui je ne l'ai jamais vu dans un tel état !
« Moi non plus, Judith ! Je n'ai jamais vu Kenneth pleurer ! »
-Je sais pas quoi faire !
« Tu as essayé de lui en parler ? »
-Il s'est renfermé…
« Aouch… Ecoute, va à la salle, je t'y rejoins ! »
-Quoi ? Et les enfants ?!
« Ramène-les, je prends les miens, trouve un prétexte ! »
-Mais quoi ?
« Sois inventive ! »

-Bon, Kenny, j'emmène les enfants… au planétarium !
Judith pouvait parfois être très inventive… Trop ?
-Oh. Ok.
-On va surement y passer l'après-midi !
-D'accord.
Judith partit avec les enfants. Malcolm regarda sa mère.
-C'est quoi un planétarium ?
-Un truc !
-Mais on n'y a jamais été !
-Raison de plus ! geignit Judith en entrant dans la voiture.

Judith regarda son petit ami, inquiète en sortant du cabinet d'avortements.
-Alors ? C'est bon ? T'es plus enceinte ?
Judith hocha la tête.
-Cool ! Cool, ouais ! Ca m'enlève une grosse épine du pied là…
-Tu pourrais montrer un peu plus de compassion…
-Mais quoi, Judith ?! Tu vas dire que tu voulais un chiard ? Que tu voulais arrêter tes études ?! Merde quoi ! Moi j'voulais absolument pas de ce petit merdeux dans ma vie !
-C'était un ENFANT !
Le mec face à Judith soupira.
-Excuse-moi, faut que j'aille aux toilettes…

Judith avait emménagé dans le studio de son petit copain. Plus elle restait avec lui, plus elle se demandait ce qu'elle lui trouvait.
-T'as été faire les courses ?
Elle le regarda, surprise.
-Tu ne m'as pas laissé d'argent et j'ai un dossier à rendre pour lundi…
-Putain, t'es vraiment trop conne ! Fallait en prendre là ou j'en mets d'habitude !
-N… Ne m'insulte pas !
-Ouais…
-Si tu veux j'y vais maintenant…
-Nan. Conne comme t'es, t'oublierais les clopes.
Il sortit. Judith soupira et prit une grosse décision.

-J'suis rentré… T'es où, la grosse ?
Judith descendit les escaliers avec une valisette contenant ses affaires. Son mec la regarda, étonné.
-Tu… Tu fais quoi, là ? Tu vas où ?
Judith se mordilla les lèvres.
-Je rentre chez moi. Ca suffit.
-Quoi ?
-J'en ai assez que tu m'insultes, que tu me rabaisses, que tu me traites comme ta chose…
-J'refuse que tu te casses ! Tu restes ici, merde !
-Arrête de me parler sur ce ton !
Il s'avança, furieux. Elle resta immobile.
-J'refuse que tu me dises que tu pars !
-Je pars quand même !
Il la gifla. Elle resta debout mais regarda son petit ami, choquée.
-…
-Fais pas ta chieuse, merde ! Arrête de déconner ! Me dis pas ça putain !
-… Je vais au planétarium. Adieu.
Elle passa devant lui et sortit, les larmes aux yeux, se traitant intérieurement mille fois de conne d'avoir été avec un tel mec.

En vélo, Léopold arriva à l'arène de Rivamar. Il prit une grande inspiration et entra dans l'arène. Personne. Dennis arriva.
-Bonjour jeune homme. Pour voir le champion, allez à la permanence ! Il ne reçoit pas les challengers à cette heure-ci.
-D'accord !
Léopold se rendit à la permanence, juste à côté. Il entra et vit Jonathan qui remplissait des papiers.
-Tiens. Léopold. Qu'est-ce que tu viens faire là ?
-Euh… J'avais un truc à te demander…
-D'accord. Qu'est-ce que tu veux ? Ton père sait que tu es là ?
-J'ai dit que j'allais chez Charlie… Euh, je voudrais que tu m'entraines !
Jonathan s'étonna.
-Que je t'entraine ?!
-Bah oui… Y'a le concours bientôt… Et je veux le réussir !
-Ouais… Euh, tu te souviens que je suis pas le plus fort, hein… On a dressé une liste des meilleurs de la bande un jour, tu veux la voir ?
-Euh… Ok…

1 – Kenneth
2 – Linus
3 – Etienne
4 – Norbert
5 – Lionel
6 – Jonathan
7 – Linda
8 – Travis
9 – Judith
10 – Lucy
11 – Estelle

-Comment vous avez fait cette liste ?
-Un jour pendant un apéro, on a fait des petits matches entre nos premiers Pokémon. Et on en a déterminé cette liste. Comme tu le vois, chez nous, les femmes sont les plus faibles. D'un point de vue relatif bien sur. Et ma femme est faible mais très relativement. Elle doit se situer au niveau du troisième champion de Sinnoh, Mélina.
-Ah…
-Je suis pas le meilleur pour t'entrainer parce que comme tu le vois… Je suis le plus faible des hommes adultes.
-Comment ça se fait ?!
-Baaaah ton père m'a envoyé son Gallame et il a battu mon Magnezone avec Close Combat… Mais si j'avais pu sortir Elekable, crois-moi, j'aurais collé une branlée à ton père le keuf !
Léopold grimaça. Jonathan se ravisa.
-Enfin euh… Si tu veux que je t'entraine, pas de souci, euh… En plus cette paperasse me fait chier…
Léopold sourit.
-Ok !
-Seulement je n'ai pas beaucoup de temps pour toi aujourd'hui, il faudra repasser demain. Là je vais juste te donner des conseils.
-Ca me va !

-Judith, ça n'est probablement rien…
-Oh mais ça m'a tellement… Surpris ! Il est tellement gentil et là…
Linda soupira sur les gradins vides de la salle de concours.
-Ta réaction est assez exagérée…
Judith baissa la tête.
-J'ai pas un passé très heureux avec les hommes… Kenneth ça m'a paru être la perle rare et là… Il…
-Judith… Quand Kenneth a des problèmes personnels, il réagit souvent… par rejet. Etienne pourrait t'en dire des tonnes à ce sujet !
-Mais il n'a jamais été comme ça avec moi ! C'est dur de croire que ton homme est heureux et…
-Oh, ça… soupira Linda, convaincue prêchée.
-Linda, je ne sais pas quoi faire !
-Et tu demandes ça à une femme mariée à un type qui refoule tout !
-Je veux pas que Kenneth me rejette de ses problèmes ! Et en même temps je me sens incapable de l'aider !
-Bah alors de quoi tu te plains ?!
-D'être aussi impuissante ! Je déteste ça ! J'aime… penser que j'ai au moins une chance… de le raisonner, mais là…
Linda hocha la tête. Quelqu'un entra dans la salle de concours. Les deux femmes se levèrent et approchèrent des enfants qui jouaient dans un coin, apeurées.
On s'avança sur le terrain. Les deux femmes remarquèrent Léopold.
-C'est le fils à Norbert ! s'étonna Linda.
-Qu'est-ce qu'il vient faire ici ?!
Le gamin regarda le grand terrain autour de lui, les gradins…
Et là, Malcolm s'avança et salua Léopold.
-Saaaalut !
-*Malcooolm !!!* geignit Judith.
Léopold regarda l'enfant, intrigué et vit alors Linda et Judith sortirent de leur cachette.
-Oh… Euh… Je venais juste voir… La salle !
-Tu peux mon grand… Euh… Ton père sait que…
-J'lui ai dit que j'étais chez Charlie.
-Oh… La salle t'impressionne ?
-Je suis déjà venu mais j'étais dans la loge avec mon père…
Linda hocha la tête. Avec Judith, elles descendirent vers l'enfant.
-Tu veux faire ce concours pour rendre hommage à ton papa, hein ?
Léopold hocha la tête.
-Je compte bien m'entrainer dur pour le gagner !
Linda et Judith se regardèrent, incertaines sur ses chances de réussite.
-Euh, Léopold, tu sais qu'il y aura des adultes très forts à ce concours ?
-Oui comme… Nos maris !
Léopold hocha la tête.
-Bah au moins j'essaierais ! C'est bien, ça, nan, d'essayer ?
-C'est bien, oui…
-Il faut faire de son mieux, quitte à échouer quand même… marmonna Judith.
-Oui voilà et puis même si je rate j'aurais essayé, quoi.
-Voilà !
-Vaut mieux que tu te dises ça… acquiesça Judith.
-J'peux m'entrainer un peu ici ?
-Non, le terrain est préparé pour un concours demain.
-Oh, je vois… Je vais rentrer alors. Bon courage !
-Bon courage à toi, Léopold !
-A ce soir !
Le gamin sortit de la salle. Linda et Judith soupirèrent puis ricanèrent.
-C'était marrant de se cacher comme des gamines ! ricana Linda.
-Oui… plutôt oui !
Elles pouffèrent.

-J'ouvre vos Pokéballs mesdemoiselles !
Judith observa la Pokéball qui s'ouvrit et qui libéra un Ceribou.
-Ooooh ! Il est trop mignon ! Bonjour toi !
Le Ceribou se pressa contre Judith.
-Tu es adorable ! Je vais t'appeler Sakura parce que tu es un Pokémon cerise. Ok ?
Le Pokémon hocha la tête.

Plus tard, elle réussit à réunir un Zigzaton et un Evoli dans son équipe. Elle voulait devenir coordinatrice. A ces fins, elle se rendit à Frimapic par le ferry pour obtenir un Givrali au rocher givré. Lorsqu'elle y arriva, emmitouflée dans des habits d'hiver, elle repéra des Givrali roulés en boule, protégeant leurs bébés Evoli. Mais en fait, en voyant le sien, Judith constata qu'il n'avait pas froid, comme s'il s'était adapté. Elle approcha du rocher et fit évoluer son Evoli en Givrali. Le Pokémon la regarda, heureux.
-Tu es adorable… Je vais t'appeler Yukiko ! Ok ?
Le Givrali hocha la tête et se serra contre sa maîtresse.

-Voilà ! Tout le monde est bien installé ?
Le soir même, au diner chez les Finsbury.
-Oui mais… Norbert, tu comptes faire le service ?! s'étonna Lionel.
-Baaaah oui !
-Je m'attendais plutôt à ce que tu laisses Floper le faire, ou sinon…
-Oh… Oui je suppose que… Si ça n'embête personne…
Kenneth, Etienne, Linda et Judith secouèrent la tête.
-Bon…
Les enfants avaient leur propre table, excepté Léopold qui mangeait avec les adultes, en bout de table.
-Bon, alors, Judith, le concours, ça avance ? demanda Lionel.
-On a reçu plein de réservations, ça semble bon pour le moment.
-Oh ça me stresse de plus en plus… soupira Norbert.
-On va assister à des combats d'anthologie si vous voulez mon avis ! sourit Etienne. On aura peut-être la chance de s'affronter de nouveau, Kenny et moi !
-La dernière fois c'était un peu salissant ! sourit Kenneth.
-Je ne vous ai jamais vus vous battre… s'étonna Judith.
-Bienvenue au club… marmonna Lionel.
-En fait c'est assez violent mais très impressionnant ! acquiesça Norbert.
-Oh, Judith sait comment je m'entraine, sourit Kenneth. Hein chérie ?
Elle sourit, un peu gênée. Ils ne s'étaient pas parlés depuis le retour du « planétarium ».
-Oh ça oui. Je n'ai jamais vu quelqu'un en arriver à affamer ses Pokémon pour qu'ils deviennent plus forts.
Léopold s'étonna. Kenneth rectifia pour la table.
-Je ne les affame pas ! Je leur intime que la nourriture sera une récompense s'ils font ce que je leur demande !
-Technique artisanale bien connue pour être utilisée par l'armée chinoise… marmonna Lionel.
-Je suis quand même moins extrême ! rétorqua Kenneth. Je ne les emprisonne pas, moi.
-Non, tu les prends très bien en main, je ne disais absolument pas le contraire… admit Judith.
-J'avais compris !
-Oui, oui…
-OH CA SUFFIT !
Tout le monde, enfants compris, s'étonna de voir Linda partir en vrille et se lever devant Etienne.
-TOI ! MOI ! DANS LA CUISINE, MAINTENANT !
-Mais… on va servir les œufs mayonnaise…
-Je te tire par l'oreille ou par la peau du pantalon ?
-Bon bon, bon j'arrive…
Norbert, Lionel, Léopold, Kenneth, Judith et les enfants regardèrent les deux se réfugier dans la cuisine. Roland regarda sa petite sœur dans son trotteur et soupira.
-Maman laisse jamais papa manger tranquille !
La table adulte ricana doucement.

-Qu'est-ce qui te prend…
-Toi, qu'est-ce qui ne vas pas ?!
-Mais rien voyons !
-Si ! Quelque chose ne va pas !
-…
-Etienne !!
-Je… J'ai pas trop le moral en ce moment…
-Comment ça ?!
-Bah on est en vacances et… j'arrive pas à… m'occuper des enfants.
Linda haussa les sourcils.
-Quoi ? Mais… Je… Tu peux t'en occuper quand tu veux, Etienne !
-Oui je sais ! Seulement…
Linda hocha la tête.
-Tu ne te sens pas à la hauteur.
-J'ai pas vraiment la fibre paternelle… C'est pas des Pokémon, et j'ai pas envie de faire avec eux comme avec des Pokémon…
-Pourtant tu te débrouilles bien. Enfin, je trouve déjà que le seul fait que tu te poses la question de savoir si tu t'occupes bien d'eux est encourageant.
-Merci.
-Fais comme si c'étaient… Euh nan, ne fais pas comme si c'étaient des élèves !
Ils ricanèrent. Linda soupira.
-En fait je suis inquiète parce que j'ai parlé à Jimmy.
Etienne haussa les sourcils et hocha la tête.
-Ca me fait bizarre d'avoir un ami qui soit prof…
-Tu te confies beaucoup à lui…
-Et inversement. Il a une vie de couple un peu plus compliquée que la notre.
Linda hocha la tête.
-Mais en aucun cas je ne te blâme…
-Non, non j'avais compris ! acquiesça Linda.
Etienne sourit.
-On y retourne avant qu'ils ne se demandent ce qui nous arrive ?
-Ok…
Ils sortirent de la cuisine et virent que tout le monde venait de se rasseoir. Linda et Etienne s'étonnèrent.
-On ne vous a pas écouté aux portes ! assura Norbert.
Tout le monde secoua la tête. Etienne soupira.
-Vous mentez tellement bien…
Ils continuèrent à manger.
-Kenneth…
Kenneth regarda Léopold.
-Hm ?
-Est-ce que tu pourrais… m'entrainer ?
Norbert soupira.
-Et c'est reparti…
-T'entrainer… Pourquoi ça ?
-Bah pour le concours !
-Le concours… Euh… Excuse-moi mais… si tu veux mon avis tu ne feras pas long feu quoi qu'on fasse. Tu es nettement en dessous par rapport à nous en combat…
-Exactement. C'est ce que je n'arrête pas de lui dire !
Léopold soupira.
-Ma maman fait pipi debout mais elle mange quand même à cette table !
Lionel manqua de s'étouffer. Kenneth lâcha sa fourchette, surpris. Norbert se décomposa.
-Elle est bonne celle-là… Quelqu'un a un calepin ? demanda Etienne.
-L… Léopold enfin…
-Si j'ai envie de m'entrainer, laisse-moi m'entrainer ! Ce n'est pas parce que je vais perdre que je ne dois pas essayer !
-Mais pas pour que tu te fasses de faux espoirs !
-Un Heimlich pour Lionel… marmonna Etienne, voyant le policier toussoter alors que Linda lui tapotait le dos.
-Tu as ton professeur pour t'entrainer !
-Yep, mais primo je suis en vacances, deuxio… Tu n'as rien à apprendre de moi. Je suis un professeur de stratégie. Le combat de concours ne nécessite aucune stratégie…
-Etienne… grommelèrent Linda et Judith.
-Plus sérieusement, je ne peux pas t'aider à progresser sur le plan de ta force pure. Je ne peux que t'aider moralement. La stratégie c'est quelque chose qui concerne ton for intérieur.
Kenneth regarda Léopold.
-Je ne suis pas très bon pour entrainer les autres mais je veux bien te prêter mes notes !
-Tes notes ?
-Oui, je prends note de mes entrainements. C'est pour garder une trace écrite. Je fais ça sur conseil d'Etienne, en plus.
Lequel hocha la tête.
-Comme ça j'ai un suivi de ce que je fais. Tu y trouveras mes exercices, mes marges de progression…
-Cool ! Merci !
Norbert soupira.
-Je suis pas d'accord !
-Moi si !
Norbert regarda Lionel, étonné, qui avait les larmes aux yeux et le nez qui coulait.
-M… Pourquoi ?!
-Pour le soutien que tu m'as accordé dans mon agonie !
-Mais enfin Lionel…
-Si le petit veut s'entrainer, qu'il s'entraine !
Norbert soupira, frustré. Léopold regarda son père, pas très rassuré.

Kenneth et Judith faisaient la vaisselle.
-Tout le monde s'est disputé sauf toi et moi… Pourtant on aurait pu croire…
Kenneth regarda Judith qui parlait.
-Kenny, je veux que tu saches que…
-Tu te souviens de mon… de mon cadeau pour notre premier anniversaire de mariage ?
Judith regarda Kenneth, surprise.
-Si je m'en souviens…

Judith faisait la vaisselle avec Gobou.
-C'est bien, Kenji ! Tu t'y prends de mieux en mieux !
-Je suis rentré !
-Oh… Kenny… Il a oublié notre anniversaire, il ne me l'a même pas souhaité ce matin ! soupira Judith devant son Gobou étonné.
Kenneth entra dans la cuisine.
-Chérie… Euh…
Judith se retourna, souriante et attendant.
-… Euh… ça n'aide pas…
-Vas-y continue !
Kenneth baissa la tête.
-Euh… Ca fait… un an que toi et moi on… on est mariés et… Je voulais fêter ça…
-Ouiiiii ?
Kenneth sourit.
-J'adore quand tu fais ça, tu le sais !
Judith ricana.
Kenneth sortit quatre billets pour Tokyo.
-… K… Kenny !!!
-Depuis qu'on s'est rencontrés, tu ne m'as jamais rien demandé… depuis qu'on forme une famille, tu nous portes à bout de bras… Je veux que tu en soies récompensée comme il se doit.
Judith ne savait pas quoi dire.
-Je sais que tu as toujours rêvé d'aller au Japon, alors… Je me suis dit…
-Euh… Euh… Oh Kenneth !
Elle le serra dans ses bras.
-Comment j'ai pu tomber sur un homme aussi gentil !!
-Et moi, comment j'ai pu tomber sur une femme aussi géniale ?
-Je t'adore !
-Ah bon, tu ne m'aimes pas ?!
-En fait j'ai l'impression qu'Adorer c'est plus… expressif que Aimer. C'est plus porteur on va dire.
-Alors je t'adore, Judith Heine.
-Je t'adore aussi, Kenneth !
Ils s'embrassèrent.

-… Bien sur. Quel beau voyage…
Kenneth regarda sa femme.
-J'ai… des problèmes avec cette Team Galaxy. Je dois gérer leur comptabilité. C'est ce que m'a laissé mon père à sa mort. Je gère leur livre de compte.
Judith s'étonna.
-Alors… de savoir que tes parents travaillent avec eux… Ca ne m'a pas vraiment… Rassuré.
-Oh mais ils n'ont jamais eu de problèmes… Mais tout va bien pour toi ?
-Je préfère que ça aille mal pour moi et que toi et les enfants soyez en sécurité. Vous êtes tout ce qui compte vraiment.
Ils s'embrassèrent devant Etienne qui observait discrètement. Il s'éloigna de la cuisine de Norbert et regarda Linda qui était avec Norbert et les enfants.
« C'est pareil pour elle… Elle… porte l'éducation des enfants parce qu'elle sait que j'ai peur de mal faire… Elle fait ça pour que je ne sois pas embêté… C'est à moi de faire comme je le sens et de… m'occuper de mes enfants comme je pense que je doive le faire ! »
Etienne avança vers ses enfants sous le regard de Linda et Norbert.
-Je peux…
-Bien sur, Etienne ! On joue à se passer une balle en la faisant rouler à celui qui est en face. Lily a failli me faire mal. Votre fille est violente ! sourit Norbert.
-La parfaite fille de sa mère ! Tu me fais une passe, Roland ?
-Oui papa !
Roland envoya la balle vers son père qui la passa à Linda qui la repassa à Rachel, qui l'envoya à Norbert qui la passa à Malcolm. Le petit garçon l'envoya à Lily qui hésita. La petite fit rouler la balle vers son père qui la rattrapa, ému.
Norbert jeta un regard vers Léopold et Lionel qui rangeaient la table.
« Peut-être que je ne devrais pas… le prendre pour moi… Léopold n'est pas moi. Il est… C'est mon fils mais il n'a pas à être pareil que moi… S'il veut commettre des erreurs… Qu'il en commette. Et s'il se trompe… »
-Euh… Continuez sans moi…
-Ok, Norbert.
Norbert rejoignit sa famille et les aida à replier la nappe. Léopold regarda son père.
-Papa, je…
-Quand j'étais petit…
Lionel regarda Norbert. « Oulala… Pas les histoires de ta jeunesse ! Ne TRAUMATISE PAS le petit ! »
-Enfin, quand j'étais adolescent…
« ENCORE PIRE ! »
-… Je… J'étais dans les classes militaires aux Etats-Unis. Je jouais au football (Américain, sous entendu, ndla) avec mes camarades de chambrée.
« Ne lui dis pas ce que tu faisais avec eux, Norbert sinon je te poignarde avec gratte-dos de Floper ! » gémissait intérieurement Lionel.
-Un jour… J'ai fait en sorte que notre équipe participe à un match inter-casernes. On m'a traité de fou… Mais on s'est entrainés et on y est allés.
-Et… vous avez gagné ?
-On s'est fait laminer par des vétérans d'au moins 45 ans ! On est rentrés bredouilles, et il y avait bien trois heures de route. Je pensais que mes camarades allaient me détester mais… Sur le chemin du retour, un garçon bien s'est mis à chanter « Horse with no name »… Et là on a ri. On a ri parce que… Ce qui était important ce n'était pas tant les efforts ni la distance. C'était les bons moments qu'on avait partagés jusque là. Tu veux faire ce concours ? Tu veux t'entrainer pour ça ? Vas-y, mon grand.
Léopold sourit.
-Merci, p'pa !
-J'aime bien cette chanson, là, Horse with no name ! sourit Lionel.
-Ouais, moi aussi… On the first part of the journey… I was looking at all the life… (Dans la première partie du voyage, je regardais toute la vie…)
Lionel sourit et reprit.
-There were plants and birds and rocks and things, there was sand and hills and rings… (Il y avait des plantes et des oiseaux, des rochers et des trucs, il y avait du sable des collines et des dunes.)
Etienne, à son tour :
-The first thing I met was a fly with a buzz and the sky, with no clouds… (La première chose que j'ai rencontrée fut une mouche bourdonnante et le ciel sans nuages)
Kenneth et Judith sortirent de la cuisine et regardèrent tout le monde chantonner.
-The heat was hot and the ground was dry, but the air was full of sound… (L'air était chaud et le sol était sec mais l'air était plein de bruit…)
Tout le monde chantonna en choeur sous les yeux étonnés de Roland, Lily, Malcolm, Léopold et Rachel.
-I've been through the desert on an horse with no name (J'ai traverse le desert sur un cheval sans nom)
It felt good to be out of the rain… (C'était bon d'être hors de la pluie)
In the desert, you can remember your name. (Dans le desert, tu peux te souvenir de ton nom)
Cause there ain't no one for to give you no pain… (Car il n'y a personne pour te faire souffrir)
La, la, la lala la…