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Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 17/01/2009 à 18:18
» Dernière mise à jour le 14/03/2009 à 01:56

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 38: Les enfants du chaos
Autour de nous, l'atmosphère rendait vraiment mal à l'aise. Des corps jonchaient le sol, certains morts, d'autres presque au bout du tunnel psychédélique, l'aiguille encore plantée dans le bras. Certains avaient les habits en lambeaux, d'autres encore étaient amputés d'un membre... C'était vraiment là qu'on voyait toute l'horreur de la guerre, et comment physiquement et mentalement, elle pouvait ruiner la vie de nombreux hommes.

"Bienvenue, mes chers, répéta à nouveau l'homme à la capuche face à nous. Asseyez-vous, je vous en prie."

Pour les gens qui nous encerclaient, l'hygiène ne semblait pas être le principal souci, pourtant notre interlocuteur avait tous ses membres, n'était guère plus vieux que nous et en plus semblait rasé de frais et portait des habits presques propres, un miracle ici...

Derrière nous, une voix familière lança:
"Roh, ça va, lâchez-moi."

C'était Silver, solidement escorté par les réfugiés, et accompagné de Kim et Iris. Nous voyant, il sembla un peu rassuré, mais notre situation n'était guère enviable à la sienne.

Notre "hôte", remarquant les nouveaux venus, les invita à s'asseoir à côté de nous. Mais aucun de nous ne voulut s'asseoir près du feu, pourtant accueillant, mais entouré de morceaux de chair putride et d'autres matières suspectes.

"Vous êtes maintenant tous là, reprit l'homme, alors procédons aux présentations..."

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Etrangement, sous son sweet à capuche et son survêtement de sport, cet homme paraissait irradier une classe certaine. Les autres portaient sur lui un regard admiratif, presque craintif. Aucun doute à avoir, ce que je lisais dans leurs yeux était un profond respect.

"Dois-je vous appeller Général ? Ou bien Sa grandeur suprème ? demandais-je ironiquement."

Je me demandais tout à coup si je n'avais pas blessé mon interlocuteur par mes paroles, mais il ne sembla pas s'empourprer ou même tiquer à ma remarque. Il se contenta juste de nous contempler de la tête aux pieds,... avant d'éclater d'un rire à glacer le sang.
"Appelez moi tout simplement Dante, c'est mon nom ici.

-Dante, fis Iris songeuse, comme Dante Alighieri, La Divine Comédie ? Avec entre autres un livre entier traitant...
-... des Enfers, termina le dénommé Dante. Je vois que vous avez de la culture, jeune demoiselle. En effet, ce serait très approprié de me surnommer ainsi dans un tel apocalypse, mais c'est mon vrai prénom. Je m'appelle Dante Carter, même si mon nom ne m'a plus servi depuis longtemps dans cet enfer. Puis-je m'enquérir du vôtre et de celui de vos compagnons ?"

Iris fit les présentations, et en quelques minutes, nous comprîmes que nous avions à faire à un personnage plus que particulier. Tout le monde accueillait les paroles de cet homme comme un homme assoiffé accueille l'eau fraîche dans son gosier meurtri. Ce n'était pas un homme, c'était un demi-Dieu. Ce n'était pas une personne aux habits propres et au discours plein de fioritures, c'était le plus haut placé pour diriger cet enfer. Ce n'était pas un guide, c'était un messie...

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Une sensation étrange s'emparait de moi. J'avais l'impression que par son regard, cet homme essayait de percer mon intimité et de fouiller dans mes souvenirs pour savoir qui j'étais vraiment. J'étais bien loin de me douter de ce qu'il pouvait faire. Pour le moment, il sondait chacun de nous, mais d'un regard pénétrant. Je devais le déconcentrer avant que je ne puisse plus tenir.

"Vous êtes donc le chef de ce campement, n'est ce pas ?"

Sans me quitter des yeux, il répondit:
"Depuis que vous avez éliminé toute présence militaire ici, effectivement. C'est à dire,... depuis environ dix minutes, plaisanta-t'il. Excusez-moi donc, je vous prie, si je ne maîtrise pas encore toutes les finesses du protocole."

Au hasard, je lançais une autre question plus poussée pour le forcer à se concentrer sur la réponse.

"Vous êtes ici depuis longtemps ? Pour en être arrivé à ce stade, vous devez être très apprécié...
-Mais pas forcément très ancien ici, répondit-il. Les plus vieux sont là depuis les débuts de la guerre, parce qu'ils refusent de quitter la terre qui les a vu naître. Pour ma part, je ne suis là que depuis que les liaisons entre Hoenn et le continent ont été annulées. Ce qui fait quand même deux mois, seize jours et... quatre heures, je crois."

Il était imperturbable, et je sentais que mon esprit luttait pour garder ses secrets. Il agissait vraiment sur moi, et cette sensation m'était familière.

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Soudain, dans ma tête, ce fut comme si une main avait passé le grillage de ma volonté. La sensation se fit des milliers de fois plus puissante. Peu agréable, pas douloureuse, mais très déconcertante. Je sentais cette main fouiller dans mes souvenirs et par réflexe, je laissais tomber toute idée de cacher ma vraie nature. Si quelque chose pouvait ôter cet homme de ma tête, c'était bien mes pouvoirs.

"Repousse-le, murmurais-je à moi-même."

Instantanément, comme mon bouclier mental se formait sur le champ de bataille, un bouclier se formait dans ma tête et repoussa violemment la main. Instantanément, Dante se trouva mal et eut un sursaut. Mais j'avais repris le dessus sur la situation. Et chose plus étrange, la sensation que j'avais eue était toujours là, identique à celle que je venais d'avoir à l'instant en projetant le bouclier, et je la reconnaissais, c'était le frisson que j'éprouvais quand je me servais de mes pouvoirs. Dans l'assistance, des "Oh" de stupeur se firent entendre, alors que déjà, je comprenais la vraie nature de l'homme à la capuche. Aussi improbable que celà puisse paraître, lui aussi était un élu.

Des bras nous saisirent. Je sentais que j'avais commis un sacrilège en mettant mal à l'aise Dante, et bien que les réfugiés ne comprennent pas comment, ils savaient que c'était dù à notre intervention si leur grand gourou avait eu ce moment de faiblesse.

"Lilian, ca commence à sentir le roussi, fit remarquer Antoine pour une fois intelligemment."

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Avec l'aide de quelques uns de ses "sujets", Dante se releva et me regarda d'un oeil mauvais.

"Tu as une très grande force mentale, mais rien ne m'a jamais résisté. Ne lutte pas, ta tête n'est qu'un livre pour moi."

A ces mots, il sauta mentalement sur moi. Des mains tentaient de rentrer de partout dans ma tête. Mon bouclier cérébral tenait le coup pour une attaque, mais pour de multiples, il commençait à présenter de dangereux signes de faiblesse. Je relançais une autre protection derrière, mais les mains la démolissaient presque intantanément. Encore une autre, puis une autre,... Puis je trouvais la solution à mon problème. Il ne fallait plus seulement se défendre. Il fallait aussi contre-attaquer.

Les vagues d'énergie dans ma tête se succédaient toujours, mais elles avaient maintenant des pointes à l'extérieur, des lames acérées, des pièges et autres délicatesses que mon cerveau imaginait. Les mains n'aimèrent pas ça, et sans délivrer totalement mon cerveau, je sus cependant que Dante ne progresserait pas plus. C'était un élu, comme moi, et, en faisant abstraction de la supériorité naturelle d'un type sur un autre, deux élus avaient la même puissance mentale.

Du moins, deux élus à la fin de leur initiation. Aucun de nous deux n'avait fini son ouverture aux pouvoirs c'était certain, mais Dante avait certainement du plus potasser le sujet que moi, et, petit à petit, il regagnait du terrain.

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Une véritable rafale de mains psychiques s'abattait sur le livre de mon cerveau, essayant d'en arracher des pages pour les lire, et elles se rapprochaient dangereusement de la couverture. J'étais maintenu solidement, je ne pouvais pas m'enfuir. Et si je me concentrais sur une téléportation, Dante aurait immédiatement l'accès qu'il voulait. Il fallait donc se battre. Mais avec quelles armes ?

Je cherchais, apeuré, autour de moi. Kim, Iris, Silver, aucun ne pouvait bouger. Antoine, Aurore, pas de possibilité non plus. Ma respiration devenait courte, je ne respirais même plus ! Il m'empéchait de me servir de mon corps pour me faire céder.

Tout à coup, comme une évidence, les braises incandescentes m'apparurent. Je ne pus que prononcer deux mots, mais la personne à qui ils étaient destinés les comprit tout de suite:
"Kim... FEU !"

La fillette ne pouvait pas bouger son corps, mais la matière incandescente existait déjà ailleurs. Une explosion se produisit dans le petit feu de camp, le transformant en un brasier de plusieurs dizaines de mètres de haut. Les flammes touchèrent le sweat-shirt de Dante et cette fois-ci, il ne put faire autrement que de laisser tomber son emprise sur moi pour éteindre l'incendie comme il le pouvait.

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Dans l'assistance, des mots violents fûrent profanés: "Bûcher", "maléfices", "sacrilège". Il fallait partir maintenant ou on ne partirait plus jamais. Mais déjà, Dante se relevait et il nous montra un visage particulièrement déterminé, mais plus du tout haineux. Y'avait il un espoir finalement ? Ma garde se baissa une demi-seconde et on m'asséna un coup violent à la tête. Je tombais à terre et bien évidemment, là, plus personne ne me retenait. Lorsque j'eus touché le sol, l'odeur fétide qui s'en dégageait me fit l'effet d'un électrochoc. incapable de sombrer dans l'inconscience qui aurait normalement du arriver, je restais désespérément éveillé et je vis...

Dante se pencha sur moi. Il allait m'achever... Mais au lieu de ça, il demanda aux hommes qui me tenaient:
"Qui a frappé ce gamin ? "

Dans la foule, le ton changea instantanément. A la place de la cohue des hommes désireux de vengeance, un silence profond emplit la nuit.

"Qui a fait ça ? fit Dante avec un ton nettement plus accusateur, mais pas encore sorti hors de ses gonds."

Un homme se dénonça. Manifestement, tout était préférable à la colère de notre hôte. Magnanime, celui-ci me tendit une main amicale pour m'aider à me relever et demanda à l'homme de me présenter des excuses. Je ne comprenais plus rien au film.

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L'homme me murmura un vague gromellement. Il avait l'âge d'être le père de Dante, mais il n'avait pas envie de se dresser face à lui.

"Vous avez entendu quelque chose ? demanda Dante à l'assistance. Pas moi."

Cette fois-ci, l'homme prononça à haute et intelligible vois un "Toutes mes excuses, jeune homme."

Sous sa capuche, Dante me demanda:
"Tu acceptes ces excuses comme ça ?"

Un filet de sang avait perlé sur ma lèvre lorsque je fus tombé, mais j'arrivais tout de même à prononcer un "oui" à haute voix.
A nouveau, l'homme qui me tenait regarda le fautif.

"A sa place, j'aurais demandé qu'on te mette sur le bûcher que tu voulais lui construire, mais c'est ton jour de chance. Allez, vas t'en."

L'homme, tout penaud, se retira dans un semblant de salut révérencieux. Dante, qui m'avait menacé il y'avait à peine quelques minutes, venait de prendre ma défense face à un de ses "concitoyens". Mais pourquoi ?

"J'ai encore un peu d'honneur pour ne pas achever un homme à terre, répondit-il avant même que je n'ai pu poser la question. Et puis, je sens que toi et tes amis êtes très particuliers.
-Alors, je crois bien qu'on est pas les seuls dans ce cas, rétorqua Silver."

Dante avait une petite tente non loin du feu. Bien que très sobre, elle devait paraître absolument luxueuse pour les autres réfugiés. Il nous invita à entrer, pour nous parler en privé. Notre démonstration de force l'avait apparemment impressionné. Mais il restait cependant le maître de ce lieu si sombre, et il nous le fit comprendre.

"Je me fiche de savoir comment, où et pourquoi vous avez eu ces pouvoirs. Tout ce que j'ai besoin de savoir, vous me l'avez montré et c'est peut-être ça qui va vous permettre de vous enfuir en un morceau. Mais le fait est que vous avez tué des soldats. Des pillards, des vandales, certes, mais des vandales qui portaient l'uniforme de Sento. Les vivres qui arrivaient ici vont donc être remplacés par une armée d'hommes semblables qui vont nous mater pour cette "rébellion"."

Je rêvais ou il nous reprochait notre intervention ?

"Mais nous...
-Oui, je sais, vous pensiez bien faire. Mais le fait est que les habitants de ce camp sont furieux après vous. Certains pensent que vous avez fait le bon choix mais ils ne sont qu'une minorité. Le plus grand nombre cherche seulement à manger ce qu'il trouve, pas à regagner sa dignité. Il n'y a que ma présence ici qui les calme un peu. Sans ça, ils vous auraient découpés en morceaux."

Pour avoir voulu aider la communauté, nous finissions sur une croix... Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. Le rouge me monta aux joues.

"On pensait bien faire... expliquais-je. Et puis...
-Et puis quoi ? Vous avez de quoi nourrir cinq mille personnes ? Vous avez de quoi les loger, les habiller, les soigner ? J'ai la moitié de ces hommes qui souffrent de maladies plus ou moins graves, et avec le rationnement imposé par les soldats, ca n'a pas arrangé les choses. Quand je vais leur dire qu'ils n'auront plus rien à manger, ca va être la cohue. Dans deux semaines, on aura perdu un bon tiers de ces gens."

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Je n'avais pas envisagé le problème sous cet angle. Nous étions le bouc émissaire dans l'histoire, et Dante nous couvrait... Il n'y avait pas d'autres mots. Il nous couvrait parce qu'il savait qu'on était un peu comme lui, mais pas parce qu'il nous respectait. D'ailleurs, ca risquait de sérieusement entâcher sa réputation de chef spirituel s'il devait nous laisser nous sortir de là.

"Je suis désolé, m'excusais-je platement.
-J'espère bien, fit-il, en tournant dans tous les sens. Vous vous rendez compte dans quel pétrin vous me mettez ? fit-il, plus du tout maître de la situation. Pour une fois que je trouve quelqu'un qui pourrait m'aider, il faut qu'il pourisse toute mon organisation...
-Qui pourrait t'aider ? On doit faire quelque chose pour toi ?
-Evidemment, vous croyez que je leur ai demandé de vous amener ici par plaisir ? rétorqua Dante."

Ainsi il y'avait encore une fois un intérêt personnel en jeu... Ca devenait une désagréable habitude... Allez là-bas et sauvez Hélio si vous avez le temps, filez un coup de main à Ed et gardez-le sous le coude parce qu'il est plus fort que tout. Quel lapin allait-il nous sortir, celui-là ?

"Je croyais que tu étais leur sauveur ? Il avaient l'air de te regarder comme le messie.
-Dois-je te rappeler comment a fini le messie dont parlait la Bible ? Excuse-moi de ne pas aimer les crucifixions J'aurais pu les laisser vous tuer, laisser libre cours à leur vengeance, mais non, parce que j'ai besoin de vous. J'ai su que vous étiez particulier dès que je vous ai senti arriver vers moi...
-Senti ? C'est à dire...
-Je ne l'explique pas, mais le fait est que je sais que vous êtes les personnes qu'il me faut, tout comme je sais que ca ne va pas tarder à virer à l'émeute dehors s'ils ne vous voient pas ressortir vite. A ce propos, vous avez un moyen de fuir ?
-On a ce qui faut, mais que veux-tu qu'on fasse, bon sang ?
-Sauvez mon frère, c'est tout ce que je vous demande."

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"Il s'appelle Nero, continua Dante, il est retenu quelque part, et vous êtes les seuls qui semblez avoir assez de force pour le trouver et le récupérer. En échange, je vous laisse partir. Décidez-vous vite.
-J'aimerais bien avoir plus de détails, quand même avant de m'engager, fis-je."

Dante n'eut pas le loisir de nous expliquer plus longtemps. A l'entrée de la tente, un homme parut.

"Ca va Dante ? Pas de soucis avec les invités ?
-Je leur expliquais comment nous voyions les choses ici. Je vous les amène dans une minute.
-Merci Dante, Toi au moins, tu es un chic type, pas comme ton prédecesseur."

Il repoussa le rideau qui tenait lieu de porte. Nous étions à nouveau seuls.

"Il est arrivé quoi à ton "prédecesseur" ?
-Ils l'ont lapidé parce qu'il avait voulu jouer les héros et tuer un soldat. Je vous laisse deviner ce qui m'attend si je ne vous livre pas à eux illico. Je ne les contrôle pas. Je ne suis qu'un intermédiaire, un homme de paille entre Sento et eux. Et après tout ça, aucun des deux camps ne va m'apprécier."

Avec un brin d'angoisse, je déglutissais douloureusement. Mais avant de ressortir, je devais régler un dernier détail avec Dante.

"On est venu parce qu'on cherche quelqu'un, une réfugiée arrivée récemment.
-Restez loin d'elle si vous la croisez, c'est pour son bien... Il ne faudrait pas que la foule la prenne en grippe elle aussi, sous prétexte que vous la connaissez.
-Je crois que tu n'as pas compris. On est venu pour elle, et on ne partira pas sans elle..."