Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43

Une chaude nuit d'été... une plage de sable doré... Le soleil qui vient juste de dépasser la ligne d'horizon orne encore le ciel de ses derniers rayons. Ce moment bizarre ou il fait nuit, mais ou il fait encore jour... Ces quelques minutes surnaturelles pendant lesquelles on croit que tout est possible... Je rève, ca je m'en doute bien, je suis pas encore stupide non plus... Je sais pertinemment que je suis allongé dans un sac de couchage au fond de ce qui reste de l'arène de Vermilava. Mais à partir du moment ou on sait qu'on rêve, on se réveille implacablement, alors je préfère ignorer ce sentiment bizarre d'être à deux endroits à la fois.
Mais peu importe, parce qu'aujourd'hui, c'est différent. Déjà que ce rève avait l'habitude de me détendre, je ne dois pas le laisser filer parce qu'aujourd'hui, je ne suis pas seul dans ce rève, parce qu'aujourd'hui, elle hante mon rève... Elle est on ne peut plus légèrement vétue. On croirait qu'elle a été habillé par le vent, qui, ayant peur de l'enrhumer, s'est arrêté de souffler pour la recouvrir de son voile protecteur. Je ne vois que les courbes de son corps sans me la représenter clairement, mais ces courbes si parfaitement dessinées, éclairées par les derniers rayons du soleil m'enivrent à un tel point que je sais que si je la voyais nettement, son corps quasiment nu devant le mien et mon regard perdu dans le sien, alors je mourrais dans une béatitude absolue...

Ah, c'est beau les rêves, on peut tout y voir, et tout y faire. Je me penche pour l'embrasser et... Oh non, je l'ai dit... je l'ai dit que c'était un rève.
Je me réveille en sursaut, le corps encore transpirant de cette rencontre onirique plus vraie que nature.

"Et merde, il fallait que ça m'arrive maintenant..."

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//// 83 jours après le début des opérations ////
//// 56 jours après l'arrivée à Hoenn ////

Coupé dans mon sommeil à trois heures du matin, je ne pus me rendormir. Je m'habillais et je sortis discrètement pour prendre l'air. Dehors, les courants d'air froid du soir avaient de nouveau été remplacés par les effluves chaudes venant du volcan. Il fallait profiter de ce temps gagné sur mon sommeil pour réfléchir.

Si on voulait que les habitants de Vermilava puissent profiter de notre soutien, il fallait nous rendre disponibles, et donc, rendre les satellites inopérants au plus vite, surtout l'Aurore. Ma décision était donc prise. On devait agir dès aujourd'hui. Enfin, dès que tout le monde se serait réveillé. Maintenant, il convenait de savoir comment agir et trouver ces ruines au Nord de Myokara, et puis de trouver un plan convenable pour passer à l'attaque...

Mais ça, c'était au dessus de mes forces. Tout simplement, parce que même éveillé, elle occupait tout mon esprit aussi puissamment qu'elle hantait mes rèves. Je regardais autour de moi. La boutique de plantes ou elle logeait certainement, dans une appartement à l'étage, n'était pas loin... Mais réveiller tout le monde à trois heures du matin n'était certainement pas une bonne idée. Un mot s'échappa de mes lèvres.

"Eva..."

Je n'arrivais plus à avoir des pensées cohérentes, arriverais-je à nouveau à dormir ? Par je ne sais quelle sorcellerie, elle ne quittait plus mon esprit. Mais il fallait que j'essaye de me reposer. Demain, enfin, ce matin, nous essaierions de trouver le professeur Seko, et il nous renseignerait certainement sur ces ruines. A court terme, c'était notre meilleure option.

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Plus tard, dans la matinée, tout le village s'était rassemblé pour nous voir partir. Alan nous avait prêté des Airmure, tout droit capturés de l'autre flanc de la montagne où la cendre tombait toujours, dressés pour le transport de personnes.

"Ne vous inquiétez pas pour eux, une fois que vous serez là où vous voulez aller, ils reviendront tous seuls. Ils connaissent leur plan de vol comme aucun pilote et ils volent bien plus vite que la plupart des Pokémon."

Flattant l'encolure de mon monstre d'acier, je montais sur lui. Je me penchais à son oreille pour lui murmurer notre destination lorsque mon regard croisa celui d'Eva, dans la foule.

Elle jouait des coudes pour se rapprocher de nous et quand elle parvint finalement au pied de mon destrier volant, ce fut pour m'annoncer:
"Je viens avec vous.
-Pas question, c'est trop dangereux, tonnais-je.
-En quoi ce serait plus dangereux pour vous tous que pour moi ? Si on reste ensemble, on ne risque rien ?
-Dis moi Lilian, c'est moi, ou cette fille a le béguin pour toi ? "

Sans jeter un oeil à l'imbécile qui avait dit ça, je me contentais de lui répondre sur le ton le plus sérieux que j'eus sans doute jamais eu envers lui.

"Antoine, ta gueule..."

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Le fautif sembla un peu surpris de ma réaction, mais c'était difficile de savoir ce qu'il faisait alors qu'il était derrière moi.

Reprenant le fil de ma conversation, j'expliquai à Eva:
"C'est une bataille qui va décider de beaucoup de choses pour nous tous, mais toi, tu ne ferais que risquer ta vie pour quelque chose qui ne te concerne pas. Et d'ailleurs, tu t'investis toujours autant dans les batailles des autres ? "

Eva sembla gênée. Il y'avait de quoi, car même sous cette formulation un peu maladroite, ma question avait un sous-entendu précis: "Est ce que tu fais ça pour moi ? "

"Je sens que ma place n'est plus ici. Ca n'a été qu'un lieu d'accueil en attendant de trouver un but dans ma vie. Et je crois enfin avoir trouvé une cause qui en vaille la peine."

Sous-entendez: "Oui, je fais effectivement ça parce que c'est toi, même si je ne sais pas encore pourquoi."

Je ne rêvais que de ça, avoir la personne qui tenait mon coeur en otage à mes côtés, mais je ne devais pas oublier que si nous risquions bien peu de choses avec nos pouvoirs, il n'en était pas de même pour elle.

Vraiment sincère dans cette phrase, je lui fis d'un ton contrit:
"Désolé..."
Avant de murmurer à l'oreille de mon Airmure la destination de Bourg en Vol...

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Pendant tout le trajet, je me suis torturé l'esprit pour savoir si je faisais le bon choix, mais rien n'y faisait. Si je ne voulais pas risquer sa vie, il fallait la laisser là où elle serait le plus à l'abri. Atterrissant à Bourg en Vol, j'eus droit à une remarque d'Aurore qui me fit prendre conscience de mon état plus que déplorable.

"Lilian, tu pleures ?
-Ce n'est rien Aurore, j'ai pris une poussière dans l'oeil pendant le trajet. Allez voir si Seko est là, je garde les Airmure pendant ce temps."

Même si cette excuse semblait ô combien désuète, elle marcha,... pour cette fois. Je vis Aurore frapper à la porte de la maison de Seko et quelqu'un lui ouvrit. Après une brève discussion, elle me fit signe de venir, Seko devait être là. Laissant les Airmure s'envoler vers leur terre natale, je rejoignis mes amis en prenant toutefois le soin d'essuyer les quelques gouttes salées qui tombaient encore sur mes joues. Je ne le savais pas encore, mais ces quelques larmes n'étaient que les émissaires d'une armée bien plus grande qui viendrait inonder mon visage d'ici peu.

En rentrant dans la maison du professeur, je fus tout d'abord surpris par la chaude atmosphère, qui contrastait radicalement avec le côté pratique et froidement ordonné du labo de Sorbier.

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"J'ai toujours préféré dissocier travail et famille, répondit Seko à ma question silencieuse (En fait, Aurore avait eu la même remarque que moi et avait osé demander). Je ne pourrais pas faire comme Sorbier, parce que lui, n'a qu'à se consacrer à son travail. Moi, ma vie c'est mes recherches et ma famille. Mais vous n'êtes sans doute pas là pour discuter intérieur et déco ?
-Vous avez beau faire la différence entre boulot et famille répondis-je, ca ne vous empèche pas d'être très agile d'esprit même quand il ne faut pas faire de la recherche..."

Après avoir été accueillis par le professeur et sa femme dans leur charmante maison, je leur expliquais notre problème. mais même avec toute sa bonne volonté, Seko n'avait jamais entendu parler de ces ruines.

"Je pensais peut-être que Flora pourrait nous y conduire ? Après tout, elle a fait son voyage initiatique, elle doit bien connaître la région.
-Malheureusement, me répondit Seko, elle n'est pas ici, elle n'est pas revenue depuis que vous avez sorti Ed de sa prison. A ce sujet, je ne peux pas m'empécher de vous remercier. Elle est tellement plus rayonnante depuis qu'elle l'a retrouvé...
-Ce n'était rien. Ed est un ami, je me devais de l'aider.
-Mais par contre, fit la femme du professeur, je connais une autre personne qui pourrait vous aider."

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Tous surpris, y compris Seko, c'était vous dire si la nouvelle était impromptue, nous écoutâmes avec attention ce que sa femme avait à nous dire.

"Voyez-vous, mon mari a mis beaucoup d'espoir dans notre fille. Pour lui, elle devait être une dresseuse hors-pair. Mais quelqu'un était plus fort qu'elle, et il ne l'a jamais admis...
-Je ne vois pas de qui tu parles, fit le professeur en se renfrognant.
-Allons, qui a attaqué son voyage initiatique en même temps qu'elle ? Et qui l'a battu à chaque fois qu'il l'a rencontrée ?
-Ah, tu veux parler d'Owen ? Effectivement, fit-il en se tournant vers nous. Il est un des rares à avoir terminé son voyage initiatique, et vous avez de la chance, il habite juste à côté de chez nous.
-Il est là en ce moment ?
-Oui, bien sûr, c'est la maison à côté."

Nous raccompagnant à sa porte, le professeur rajouta:
"Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, nous sommes toujours là au cas où. Je sais que Sorbier s'y connaît bien mieux que moi en Pokémon Sinniens, mais je suis incollable sur tous ceux qu'on peut trouver ici et à Kanto..."

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Saluant le professeur, nous nous dirigeâmes vers la maison qu'il nous avait indiqué.

J'allais frapper lorsque la porte s'ouvrit en grand et qu'un jeune homme de notre âge, le sac à dos déjà sur les épaules nous lança:
"Bon, on part où ?
-Comment diable savais-tu qu'on avait besoin de toi ?
-Vous débarquez au milieu du village à dos de Pokémon volants, vous filez directement chez Seko qui vous indique cette maison. Comme Norman est à l'arène, je me doute que c'est moi que vous voulez voir, je me trompe ? Alors, rentrons dans le vif du sujet, pourquoi vous avez besoin de moi ? "

Ce garçon me rappelait quelqu'un... Moi, sans doute.

"Bon, si tu es si enthousiaste, dans ce cas, on ne va pas te contrarier... On recherche une ruine au Nord de Myokara qui pourrait abriter un système de missiles anti-satellite..."

Après un court moment de réflexion, Owen nous expliqua:
"Je n'ai aucune idée de l'endroit où celà pourrait se trouver. Néanmoins, si j'avais été à leur place, je sais où j'aurais construit ça. On ne peut pas tellement parler de ruines, mais ce lieu abritait quelque chose d'assez puissant, et avait l'avantage d'être isolé de tout village.
-Et c'était quoi le truc puissant ? demanda Antoine.
-C'est l'endroit ou j'ai trouvé Regice."

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Il nous décrivit l'endroit tel qu'il le connaissait avec une précision incroyable. Six petits rochers, qui abritaient sans doute autant de silos à missiles autour d'un rocher plus grand, qui ferait office de centre de commande. Un endroit rêvé, car isolé, et les coutumes locales devaient empêcher les curieux de s'y aventurer, si il avait effectivement caché la puissance d'un Pokémon aussi puissant.

"Ca ne peut pas coller, si c'est là que tu as trouvé Regice, alors c'est qu'il n'y avait pas de missiles à l'époque.
-Evidemment qu'il n'y avait pas de missiles. Ils n'osaient pas s'approcher tant que ce monstre de puissance pouvait leur faire subir de lourds dégâts. Même si le dispositif anti-Satellite se doit d'être toujours opérationnel, ca fait 20 ans qu'il n'a pas du servir. Hoenn n'a pas le temps ni les moyens à consacrer à une guerre des étoiles de ce genre. Sento a bien pu prendre quelques mois pour déplacer les missiles dans de nouveaux silos mieux dissimulés. En tout cas, ca vaut le coup d'essayer, conclut Owen. Vous avez des questions ?"

L'idée semblait logique, et surtout, on n'avait rien à perdre...

"Oui, pour ma part, j'en ai une... Tu viens avec nous ?
-Tu crois quoi ? Bien sûr que oui... Ca me donnera l'occasion de dégripper un peu mes Pokémon... Ils doivent s'ennuyer autant que moi. Et puis, je connais la zone comme ma poche.
-Il te faut combien de temps pour être prèt ?
-J'ai déjà tout pris dans mon sac, de quoi tenir une petite semaine tout seul. Peut-être deux jours si je partage tout avec vous.
-Ca devrait suffire largement, on sera revenu dans la soirée, demain matin si ca prend plus de temps que prévu. Et puis je pense que manger ne sera pas notre principale préoccupation quand on sera sous le feu de l'ennemi.
-Dans ce cas, je file voir Seko, récupérer mes Pokémon, et je vous rejoins dans cinq minutes."

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Sitôt dit, sitôt fait. En cinq minutes, il fut avec nous. Nous décollâmes de Bourg-en-Vol avec nos propres Pokémon cette fois-ci. Le trajet me parut bien plus long sans les Airmure. Il était vrai que ces bêtes de course atteignaient des vitesses de croisière difficilement imaginables. A côté, même mon Nostenfer paraissait lent comme une tortue. Mais Owen nous guidant, j'avais néanmoins une certitude, celle que je courrais droit vers le danger. En temps normal, cette sensation était grisante, mais le fait que, pour une fois, quelqu'un m'attende au retour calma mes ardeurs. Mourir ou finir capturé maintenant serait finir aux mains de l'ennemi au plus mauvais moment pour moi.

Alors que nous attaquions la traversée de la mer, Owen se mit à mon niveau et cria, pour couvrir le bruit du vent.

"On est à la mi-parcours...
-Déjà ?
-A pied,... enfin à la nage, c'est assez long. Mais en ligne droite c'est à deux pas. Tiens regarde..."

En effet, devant nous, des monticules émergeaient de derrière la ligne d'horizon. trois petits, un gros et enfin trois autres petits. Les ruines de Regice s'offraient à notre regard. Owen nous fit un signe. Nous allions atterrir à l'orée d'une forêt, pour ne pas être repérés pas les patrouilles qui devaient certainement surveiller les alentours, de l'autre côté de la barrière d'arbres.

Une fois à terre, nous fîmes les dernières vérifications avant de passer au plus vite à la partie la plus importante, entrer et détruire les satellites au plus vite...