ADN1: Les mystères d'Atlantéa de Darkey

Flore -quartier général de l'OLDS, 14h00.

J'enfilais ma veste treillis en vitesse. Nouvelle mission en vue. Une base de mutants de Firea avait été détectée et nous étions chargés de la mettre hors service. Un peu plus loin, Colin épaulait son fusil, et Vifétincelle se perchait sur son épaule libre:
- Prête pour la rossée? me demanda-il d'un ton malicieux.
- Impeccable! Je pourrais anéantir toute l'armée Firéaénne à moi toute seule!
En effet, j'avais une pêche pas croyable, malgré la menace mortelle que courrait mon équipe; je savais que tôt ou tard je trouverai le moyen de contrecarrer Angeïl... Que je surveillais attentivement, décidée à le stopper. Mais pas facile, avec Hélia dans le coin...
Ma relation avec elle ne s'était pas améliorée, mais ca, c'était évident. Je l'avais blessée par mes paroles. J'aurais bien voulu m'excuser, mais c'était contre ma nature. Puis comment le prendrait-elle? Nous ne nous adressions donc plus du tout la parole, et c'était triste. Mais peut-être que la mission nous permettrait de nous rapprocher...
Enfin, nous rejoignîmes le lieutenant à la sortie. Comme d'habitude, mon coeur fit une violente embardée en le voyant. Maxime me lança un franc sourire un peu plus loin. Hélia, quant à elle, se posta à coté d'Angeïl sans m'accorder un regard. La route débuta et nous traversâmes une grande plaine, avant de rejoindre une montagne assez imposante. Là, le lieutenant prit la parole:
- Prenez garde, cette montagne cache un volcan en activité. Si celui-ci entre en éruption, ca risque d'être dangereux.
Dangereux? Comme si ca ne l'était pas déjà... Mais bon, on s'en fiche, c'est notre métier après tout, risquer notre peau.
Nous avancâmes en silence. Et bientôt, nous eûmes une très mauvaise surprise.
Bien gardée, la base... Enfin, les alentours même, comme s'ils nous attendaient!!! Pas cinq, pas dix, pas vingt, mais une trentaine de mutants feu juchés sur des Dracaufeu nous attaquèrent!!! Ce fut un miracle qu'aucun de nous ne fut touché par les gigantesques flammes qui nous menacèrent d'un coup.
- En avant!!! cria Shark.
Je sortis mon Hyporoi, tandis qu'Angeïl sortait Locklass. Shark envoya Leviator, Colin appella Staross, les Hydrocanons se déchaînèrent. Mais ces Dracaufeu étaient bien entraînés et ils montèrent en piquée, en formation impeccable, pour continuer à nous bombarder sans craindre l'eau.
- Ordonnez tous Laser Glace!! cria notre chef.
Nous obéimes aussitôt. Nous utilisions cette technique depuis longtemps; le mur de glace formée nous protégeait temporairement des jets de feu, nous permettant une brusque contre-attaque quand il fondrait. Ce qui ne tarda guère, Shark et moi utilisâmes alors notre petite tactique habituelle:
- Ouragan puis Surf!
L'Ouragan permettait à la trombe d'eau fondue de ne pas retomber sur nous, et Surf combiné avec la gonflait en un gigantesque tsunami, inévitable à moins de trois milles mètre d'altitude. Pour intensifier sa puissance, Colin ordonna à Staross d'utiliser Danse-Pluie. Cinq Dracaufeu furent touché par la trombe d'eau qui leur fonça dessus. Mais la riposte fut féroce: Surchauffe puissance vingt-cinq, je peux vous dire que ca fait mal. Si la pluie n'était pas tombée, nous étions changés en steaks grillés. Ma peau me brûla, ma sensiblité aux brulûres mise en avant. Aïe! Rien à faire, la pluie ne me soulaga pas, et je vit des cloques se former sur mes poignets... et je n'ose pas imaginer à quoi ressemblait mon visage, heureusement que ma chlorophyle pourrait me soigner si ce n'était pas trop profond...
- On ne s'en sortira jamais, ils sont trop nombreux, gémis-je.
- Courage! répliqua Shark.
La retraite apparut cependant comme inévitable lorsque les lasers tirèrent à leur tour sur nous.
- FUYEZ!!!
Mais comme un malheur n'arrivait jamais seul, brusquement, un grondement formidable se fit entendre, nous frappant les oreilles d'un gong mortel. La terre trembla sous nos pieds. Le volcan entrait en éruption!!!
- MERDE!!!
C'était Hélia qui venait de jurer ainsi. Un peu plus loin, elle venait de tomber sous le coup du séïsme et ne parvenait pas à se relever sans retomber. Une grande fosse s'ouvrit brutalement, et elle y bascula, se raccrocha de justesse à un bord, en sale posture.
- Hélia!!!
Un peu plus loin, Angeïl voulut l'aider, mais un Dracaufeu lui fonça dessus, l'obligeant à se coucher pour ne pas être brûlé vif. Moi, je réagis au quart de tour. Grâce à mon agilité, je sautai sur une plate forme rocheuse, et jetai une corde dans sa direction. Elle l'attrapa d'un geste vif et se hissa sur un endroit plus sûr. Malheureusement, le sol trembla à nouveau, et elle rebascula. Entraînée par son poids, je me retrouvais à plat-ventre, et glissais dangereusement à mon tour vers la fosse...
Shark et les gars ne pouvaient rien pour nous. Ils étaient occupé à tenir les Dracaufeu à distance, et ne voyaient pas ce qui était entrain d'arriver, ayant du mal à garder leur propre équilibre. Quand à moi, j'étais à présent à mon tour tout au bord, et je tirais avec l'énergie du désespoir. Je croisais le regard bleu et terrifié d'Hélia au fond du précipice qui s'apprêtait à l'engloutir:
- Flore, lâche-moi...
Ce qu'elle me demandait là était totalement contre ma volonté:
- Sûrement pas!!!
- Je vais t'entraîner avec moi!!!
- Je ne t'abandonerai pas!!!
Elle me regarda:
- Tu ne peux plus rien, Flore... Et je refuse de te faire partager mon sort si tu as encore une chance d'en réchapper. Adieu, mon amie...
Et elle lâcha.
- NON!!! HELIA!!!
Elle avait lâché! Pour que je survive, moi... Hélia...
Les larmes me brouillèrent la vue, mais je me levai d'un bond. Je devais continuer à me battre. Hélia avait choisi son destin...
A cet instant, l'éruption se calma, tandis que la lave coulait sur les pentes. Un violent orage éclata, la pluie tomba en déluge... obligeant les armée de Firea à battre en retraite. L'eau glacée ruissella sur ma peau, et je sentis les brûlures de mon corps s'apaiser d'un coup. Mais la disparition d'Hélia m'arrachait le coeur. A cet instant, j'entendis Shark demander:
- Tout le monde va bien?
- Je suis là, lieutenant! cria Angeïl en se relevant.
- Colin? Maxime? Flore?
- Je suis là! cria Maxime. Colin va bien aussi!
- Je suis là! criais-je, d'une voix sanglotante.
- Qu... Flore, pourquoi vous pleurez? Est -ce qu'Hélia...
- Morte, dis-je d'un ton brisé.
- NON!!!
C'était Angeïl qui venait de pousser ce cri d'agonie. Je compris qu'il l'aimait, mutant ou pas. Les autres étaient figés d'horreur.
- Comment... est-ce arrivé? demanda Colin d'une voix tremblante.
- Elle est tombé dans une fosse pendant le séïsme, expliquais-je d'une voix entrecoupée. Je n'ai pas pu la sauver...
Je me mis à pleurer, sentant à peine Maxime me prendre par les épaules.
- Je n'ai pas pu... Je n'ai... pas pu!
Les autres vinrent m'entourer, sauf Angeïl. Je vis qu'il crispait les mâchoires, tentant de dominer sa douleur, qui était au-delà des larmes. Nous restâmes plusieurs minutes, sans prononcer une parole.
- Elle savait ce qu'elle risquait, Flore, dit soudain Shark en se rapprochant de moi. Vous ne devez pas vous sentir coupable.
Il avait les yeux brillants et je compris qu'il aurait pleuré s'il n'était pas notre supérieur à tous. Je savais que malgré ce fait, il était attaché à chacun de nous. Tout comme nous, nous l'étions tous à lui. Pas un membre de notre équipe n'aurait pas donné sa vie pour lui. Soudain, une voix malicieuse se fit entendre:
- Dîtes donc, vous êtes en avance pour mes obsèques, vous ne croyez pas?
La friponne se tenait sur son Airmure, l'air très satisfaite. Quand elle en descendit, je lui sautais dessus et la giflais:
- Espèce de... Me refais pas un coup pareil, je te jure que je te...
Je n'achevais pas ma phrase et m'écroulais en sanglots dans ses bras. Hélia me serra contre elle:
- Oh, ma petite fleur, je suis désolée...
- Hélia!!!
Angeïl se précipita à son tour et je m'écartais. Il l'embrassa avec violence, faisant passer toute la peur qu'il avait ressentie à travers ce geste. Enfin, il se détacha un peu et je l'entendis murmurer:
- Ne refais plus ca...
Colin et Maxime voulurent à leur tour la serrer et seul le lieutenant se tint à distance. Enfin, il dit:
- J'aime mieux ca. Mais nous avons tout de même un souci. Rentrons à la base.

Quelques heures plus tard, nous étions de retour et je tapais mon rapport. J'étais heureuse qu'Hélia et moi nous soyons réconcilliées, même si ca avait été douloureux. Au moins, elle avait compris que quoi que j'avais pu dire, mon amitié pour elle était sincére.
Une fois mon travail fini, je filais à la douche, ayant grand besoin de me décrasser; la poussière que j'avais reçu m'irritait horriblement. En sortant, je me remis vite en tenue et grimaçais. J'aurais tout donner pour pouvoir m'écrouler sur mon lit. Mais je ne le pouvais pas encore. Le général allait devoir nous demander en personne des détails.
Nous allâmes donc tous les six à son bureau et là, les conclusions s'imposérent quand nos rapports furent achevés:
- Tout cela ne signifie qu'une chose...
Il avait l'air assez désemparé:
- Il y'a un traître dans nos rangs!