ADN1: Les mystères d'Atlantéa de Darkey

Angeïl -Quartier général de l'OLDS, 6h00.

J'étais innocement à mon bureau, ce matin-là. Le lieutenant n'avait apparement pas remarqué la petite intrusion sur son ordinateur, et c'était tant mieux. Les questions embarrassantes pouvaient vite dériver vers autre chose. Je vis arriver Hélia, je n'avais pas pu la voir ce matin. Elle se pencha naturellement vers moi et déposa un bref baiser sur mes lèvres. Rien que ce simple contact suffisait à me rendre totalement fou. Néamoins, je ne le laissais pas paraître. Je sentis Colin me fusiller du regard. Merde, j'avais réussi à régler le problème avec Flore pour avoir quelqu'un d'autre sur mon dos... Ralala!!!
Bon, on ne peut pas plaire à tout le monde, hein?
J'essayais un minimum de me concentrer sur le boulot, quand le lieutenant entra dans le bureau, l'air alerte:
- Firea a encore frappé! annonca-il.
Je prêtai aussitôt une oreille attentive. A mes côtés, Hélia et Flore en firent autant. Plus loin, Colin avait levé les yeux de son ordinateur et Maxime demandait:
- Comment ca?
Shark expliqua:
- Ils se sont attaqués à un laboratoire de recherche au sud de Lito, près de la frontière désertique... On ignore ce qu'ils cherchaient là-bas...
- Bizarre, commentais-je. Pourquoi?
Flore me répondit:
- Beaucoup de mutants cherchent souvent le moyen d'acquérir plus de pouvoirs. Ils pensent ainsi mieux réussir dans leur croisade démoniaque...
- Il va falloir retrouver les mutants coupables et les liquider, faute de pouvoir les ramener vivants. fit Shark d'un ton décidé. Tout le monde prêt à partir dans cinq minutes!
- A vos ordres! prononcâmes-nous en choeur.
Je pris mon sac et mon fusil, vérifiait que mon Locklass était en parfaite santé et prit le chemin avec Hélia. Les autres suivaient devant; Maxime et Colin, puis bien sûr, Flore juste derrière le lieutenant Shark. Mais quel aveugle, tout de même ce lieutenant! Il ne voyait donc pas à quel point elle était dingue de lui? Elle le suivait comme un p'tit Caninos... Mouhahahahaha!!!
J'avais une expression parfaitement stoïque, mais en fait, j'étais mort de rire dans mon for intérieur. Putain, un jour je n'allais pas pouvoir m'empêcher de la vanner, c'était sûr... Mais bon, en fait, valait mieux se retenir, peut-être. J'avais réussi à m'en faire une alliée, si je m'avisais de rire d'elle, elle serait de nouveau furieuse; en effet, Flore était quelqu'un de très susceptible.
Nous montâmes dans l'hélicoptère. La main d'Hélia se glissa dans la mienne, douce et chaude... Et je sentis brutalement la tristesse m'envahir. Si une chose avait été vraie, durant tout mon taupinage, c'était mon amour pour elle. Je l'oublierais jamais, je le savais... J'aurais tant voulu qu'elle puisse me voir tel que j'étais réellement sans en éprouver du dégoût ou de l'horreur... J'aurais pu tant faire avec elle... Je lui aurais montré les secrets de la mer, pour qu'elle n'en ai plus jamais peur... Je lui aurais fait découvrir le monde si bleu dans lequel je vivais et toutes ses merveilles...
Hélas...
- Angeïl? Tu n'as pas froid?
Elle me regardait, inquiéte.
- Non, pourquoi tu me demandes ca?
- Ta main est froide, dit-elle doucement.
MERDE! Ma peau!!! Quand j'étais excité, elle était chaude, c'était pour ca qu'Hélia ne s'était aperçue de rien quand elle m'avait touché les premières fois... Et quand je l'avais embrassée la première fois, nous étions tous les deux mouillés, donc elle ne s'était rendu compte de rien, c'était normal que ma peau fût fraîche. Mais là, maintenant, ce n'était pas normal. Je répondis à la hâte:
- Oh, ca, ca m'arrive souvent. L'énervement, sans doûte.
Et là, je me rendis compte que les yeux noirs de la Gantérréenne s'était de nouveau braqués sur moi. Ca y'était, les soupçons revenaient à la surface. Elle n'était pas du tout sûre de ma nature, mais elle m'avait, dans son subconscient probablement déjà démasqué.
La haine opposant Atlantéa à Ganterra est si forte, si absolue que Flore et moi la portions chacun dans nos veines. Je savais que tout comme moi, elle avait dû sans doûte plusieurs fois se retenir de m'égorger, même si elle ne comprenait pas pourquoi. Tout comme je savais que si jamais, Flore voyait ses soupçons se confirmer...
Je serais un homme mort.
Flore obéissait à Shark, mais cette haine ancestrale était trop forte. De plus, j'avais manipulé sa meilleure amie et j'étais un danger pour eux. Si quelqu'un ici aurait ma peau, ce serait elle.
Naturellement, les Gantéréens étaient immunisés contre les dons et les attaques des nôtres, mais notre armement par compensation était plus lourd que le leur. De plus, je savais que Flore, si jamais j'aurais à me battre contre elle, ne résisterait pas si je l'attaquais avec une attaque glace. Je la congelerais directement, arrêtant sa sève et son sang dans ses veines; le meilleur moyen de contrer sa chlorophyle. Par contre, je ne devrais pas la rater; si elle parvenait à me contaminer avec ses spores empoisonnées, je serais fini. Or, j'avais vu à quel point Flore était redoutable...
Il lui suffirait qu'elle m'atteigne au visage et me la fasse inhaler...
Oui, mais je savais retenir ma respiration.
Si par malheur, elle me blessait et m'empoisonnait de cette façon... là, ce serait la fin. Encore que pareil, j'étais entraîné à résister à l'empoisonnement. Mais celui de Flore devait être terriblement létal...

Flore -Hélicoptère, vers le sud- 6h30.

Sale journée qui commencait. En plus, j'avais suivi la petite discussion entre Angeïl et Hélia. Et j'avais de plus en plus de mal à ne pas soupçonner Angeïl de nous cacher quelque chose.
Mon instinct me le disait, et mon instinct ne m'avait jamais trompée. Angeïl était une menace. Mais pour qui? Pourquoi? Pour Hélia? Il avait l'air de l'aimer...
En tout cas, elle, elle l'aimait. Je le voyais dans la façon qu'elle avait de lui parler, dans ce sourire qu'elle avait... Elle était heureuse. J'aurais dû l'être aussi, pour elle, mais pourtant, je ne l'étais pas.
Angeïl ne m'inspirait pas confiance.
Nous arrivâmes bientôt. Quand nous descendîmes de l'hélicoptére, je suivis le lieutenant docilement. Le soleil se levait, me caressant le visage, je me sentis en forme. La chlorophyle dans mon sang se chargeait d'énergie solaire, me transmettant de la force.
- Vénus, tu empestes à trois kilomètres, me signala Maxime.
Aïe, oui. Ma chlorophyle avait tendance à me sortir par la peau... Je me reniflais, et pus constater qu'en effet, je sentais fort. Ouh, là, là! Je m'écartais du lieutenant, ne tenant pas à l'incomoder(même s'il devait sûrement trouver l'odeur agréable). Quand, enfin, nous arrivâmes au laboratoire, ou plutôt ce qu'il en restait, l'odeur de brûlé nous frappa les narines et nous vîmes plusieurs corps calcinés.
- Ils n'ont pas fait dans la dentelle, comenta Colin.
- De la part de mutants de feu, tu t'attendais à quoi? répondit Maxime d'un ton moqueur.
Shark s'approchait déjà des décombres, puis jura:
- Ils ont tout fait brûler, impossible de savoir ce qu'ils cherchaient...
- On en a pourtant une petite idée, fis-je en m'approchant.
- On ne retrouvera pas facilement les responsables... Hélia, Colin? Rien à trouver?
- Pas du tout, fit Hélia. Avec une telle chaleur, rien n'a pu résister.
C'était le problème, avec les mutants de Firea; lorsqu'ils opéraient, le nettoyage était toujours impeccable et il était difficile de les ficher. Dasn la base de donnée de l'OLDs, nous en avions à peine un tiers, d'autant plus que les rangs augmentaient chaque année.
Nous farfouillons les décombres depuis plusieurs minutes, quand brutalement, un jet de flammes venu de je ne sais où nous tomba quasiment dessus et nous nous jetâmes au sol. Mais impossible de saisir le coupable. Quand le jet se dissipa, il avait disparu. Hélia, les mèches roussies, se releva, furieuse.
- Mais qui a pu faire ca?
- Un pokémon...
La minute d'après, nous le vîmes brusquement: Une forme aîlée, se déplacant à une vitesse halucinante, qui cracha brutalement un jet de lumière orangée dans notre direction... Dans la mienne, particulièrement.
- Attention!!!
Shark, qui était le plus proche, se jeta sur moi, me plaquant entre les décombres... L'épais rayon nous effleura de près sans nous toucher.
- Sale bête! hurla Colin.
- Bon, on a trouvé le vrai responsable, commenta Maxime.
- Il bosse sûrement pour les mutants de Firea, répliqua Angeïl.
- Eh bien, attrapons ce Lance-Flamme volant, répondit Shark en m'aidant à me relever.
Nous contemplâmes le ciel, mais la créature échappait de nouveau à notre vue. Il allait falloir l'attraper. Malheureusement, il n'y avait que deux personnes dans le groupe possédant des pokémon volants. Hélia et Angeïl partagèrent donc Airmure et Shark me prit avec lui sur Drattack; avec un lanceur de flammes dans les parages, il ne voulait pas que je prenne le moindre risque et préférait me garder avec lui. Maxime et Colin, quant à eux, filèrent vers la ville, réquisitionner une voiture. Le ciel était clair, nous répérions l'ennemi facilement. Ce fut Angeïl et Hélia qui le localisèrent en premier et plongèrent en piquée. Nous les suivîmes, prêts à intervenir. Jamais je n'avais vu quelque chose de pareil. La bête était toute noire, je ne pouvais l'identifier. Etait-ce un nouveau pokémon? Le fruit d'une expérience malsaine? Je n'en savais rien. Tout ce que je savais, c'était qu'elle était menaçante.
Pourquoi l'attraper? La tuer, oui!
De toute évidence, ce pokémon-là était enragé et ne redeviendrait jamais normal. Je vous jure, le lieutenant a parfois de drôles d'idées... Enfin non, disons plutôt que sa gentillesse lui jouait des tours.
Mais bon, n'était-ce pas ce qui me faisait craquer chez lui? Mieux vaut trop que pas assez...
Nous nous posâmes, tandis que la créature faisait des tours menacants. Shark sortit une pokéball:
- Leviator, tourniquet!!!
Cela amoindrirait les attaques feu. Shark était prudent. Nous nous retrouvâmes également arrosés mais bon, c'était mieux d'être un peu trempé que brûlé...