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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 28/09/2008 à 20:37
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:43

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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069 - Aux chandelles, de préférence
« Seul un regard peut créer l'univers »
(Christian Morgenstern)

-Kenny !
Le blond se retourna. Il rentrait chez lui après la fac.
-Oh, salut, Natacha…
La brune sourit et avança avec Kenneth.
-Je t'ai observé après l'entrainement. Tu étais super, acquiesça la jeune femme.
-Hm. Après l'entrainement ?
-Euh… Pendant aussi, mais…
-Attends voir, tu nous espionnais dans les vestiaires ? Tu sais que les filles n'ont pas le…
Elle le gifla.
-CONNARD !
Kenny se tint la joue.
-C'était de l'humour !!!

Etienne et Linda étaient sciés.
-C'est la cinquième fois ! Je sais pas ce que je leur ai fait mais…
-Tu leur parles vachement mal ! soupira Etienne. Tu les bassines avec tes trucs rationnels… La théorie de la relativité ça les intéresse pas, crois-moi !
-Tu es trop terre à terre avec les filles ! annonça Linda. C'est ce qu'elles disent toutes.
-Comment ça ?!
-Tu les prends pour des garçons, asséna Etienne.
Kenneth soupira.
-Un pari sur « Kenneth est-il gay », une fois ça va, deux fois ma mère va se poser des questions !
Etienne et Linda ricanèrent.
-Non, Kenny… Ton problème c'est que tu ne sais absolument pas comment leur parler. Vraiment. Tu les prends comme si elles étaient des potes hommes. Tu dois… Accorder de l'importance à la féminité !
Linda s'étonna.
-Tu sais que des fois tu dis de très jolies choses ?!
-Oui t'as vu !
Kenneth hocha la tête. Il devait faire ça, ouais.


-Tu sors ?
Kenneth regarda Etienne.
-Oui… Je… J'ai… C'est pour un nouveau travail.
-Tu mens comme un dentiste, je n'ai vu aucun papier dans tes papiers prouvant que tu cherches un emploi actuellement, asséna Etienne.
Estelle soupira.
-Kenny a un rendez-vous, mais comme tu es encore en plein deuil de ta nana pas morte, il ne veut pas te gêner alors il invente un bobard merdique. Mais comme il est trop bête pour dire « Je vais à une réception » ou « Non, c'est juste un smoking comme ça, pour le carnaval nocturne solitaire ! », forcément…
-Et je remercie ta pouffiasse de sœur pour avoir foutu en l'air ma bonne excuse !
-La pouffiasse se fera une joie de trop saler tes lasagnes demain soir.
-Adorable merdeuse !
-Grand crétin !
Etienne haussa un sourcil.
-Dans un environnement pareil, je peux qu'avoir envie de me taillader les veines. Quelqu'un aurait un… coupe-ongles ?!
Estelle et Kenneth regardèrent Etienne.
-Je pensais que ça vous ferait rire…
-Etienne, je…
-Tu quoi ? Vas-y à ton rendez-vous. C'est avec qui ?
-L'assistante de la directrice, Judith Nathis !
-Je précise qu'il y va pour savoir si personne n'est sur la sellette en ce qui concerne la directrice. Kenneth est notre… Agent double. D'après Norbert c'est un truc de militaire, expliqua Estelle.
Etienne hocha la tête.
-Vous avez l'air vous amuser dans l'administration en ce moment… Je sens des rires en pagaille, des cotillons… du Champomy coupé à l'eau et de la mort aux rats dans les sarbacanes, du roquefort puant servi sur plateau…
-Tu as PARFAITEMENT résumé la situation ! sourit Estelle.
-Et ce soir, toi tu…
-Je reste là évidemment ! grommela la sœur d'Etienne. Tu veux que j'aille où ?
-Tu aurais pu devenir je sais pas… La maîtresse de Linus !
Estelle regarda son frère, excédée.
-J'y vais ! soupira Kenny.
-Vas-y… J'ai un fratricide à commettre ! J'vais saloper tous les meubles, t'auras du nettoyage à faire !!
-Grande sœur, tu n'oseras pas ! Tu tiens trop à la propreté du logis...
Kenneth sortit, soupirant. Il se dirigea vers sa voiture et ouvrit la porte. Entrant à l'intérieur, il soupira.
« C'est parti, Kenny… va sauver la peau de tes camarades… tu penseras à ta gueule un autre jour… »

Il arriva au restaurant. Il vint demander si une table avait été prise au nom de Judith, ce qui n'était pas le cas. Il attendit alors dans l'entrée. Elle arriva un peu plus tard, belle, avec ses longs cheveux châtains calibrés dans un brushing parfait. Elle avait mis une jolie robe bleue et noire avec des épaulières bouffantes et un décolleté léger. Kenneth sourit et s'avança vers elle.
-J'ai pris la liberté de nous réserver un box ! sourit Kenneth.
-C'est gentil ! sourit Judith, gênée.
Ils arrivèrent à l'endroit. Théoriquement, leurs Pokémon étaient censés manger à leurs pieds pendant qu'ils dineraient tous les deux autour de la minuscule table carrée.
-Ces tables de restaurants pour riches c'est d'un frustrant… soupira Kenneth.
Judith regarda Kenneth.
-Tu… dis toujours tout ce que tu penses comme ça ?
-Euh… Non… Non.
Kenneth soupira. « Ca commence bieeeeeen putaiiiin… »
Ils s'assirent. Kenny sortit Warner, son Corboss, Janis, son Chapignon et Biggie, son Goinfrex. Maskadra serait trop encombrant et ne parlons pas de Leuphorie.
Judith lâcha Ziggy, son Zigzaton, mais également un Ceriflor et un Givrali.
-Oh… Ils sont magnifiques !
-Merci ! Je trouve ton Goinfrex adorable !
-Oui, d'ailleurs c'est pour lui que j'ai vidé la moitié de mon compte tout à l'heure !
Judith regarda Kenneth, étonnée. Kenneth plissa les yeux « Meeeeerde encore une qui pige pas tes blagues à la con ! »
Elle ricana.
-C'est sur qu'avec mon appétit d'oiseau, tu n'en auras pas pour cher !
-Oui… Oui… Voilà ! « Bah dis-donc… Elle a trouvé ça drôle ? Ca…ça se passe presque bien finalement ?! »
Le serveur passa les menus.
-Je suis un peu gênée, c'est la première fois que je viens ici…
-Oh, rassure-toi, moi aussi !
-Pourquoi m'avoir invitée ici alors ?! s'étonna Judith.
« Parce que c'est le meilleur restaurant de la ville ! Je voulais le meilleur au cas où vous seriez celle que j'espérais. Et si nous prenions une Liqueur Lovdisc ? Il paraît que l'originalité de la bouteille rend l'alcool bien meilleur. Avez-vous admiré les dernières conceptions de la mode contemporaine en matière de bouteilles d'alcool, c'est incroyable ce qu'il semble lassant de boire dans une bouteille normale ! »
Bon ça c'est ce qu'il aimerait lâcher histoire de l'impressionner, de la charmer, de flatter son égo en lui donnant le sentiment qu'elle est si exceptionnelle qu'elle lui donne des envolées lyriques là ou d'autres auraient eu une érection, un rot, une poussée de transpiration, d'eczéma ou une flatulence.
Kenneth Heine aimait les femmes de cette façon : Il voulait que même dans une simple conversation, la femme face à lui sente toute sa passion pour elle vu qu'il devait l'en convaincre et s'en convaincre aussi. Une forme d'amour très belle sur le papier ; potentiellement oppressante pour la femme qui le subit. C'est-à-dire que vous avez un peu le sentiment aussi que l'autre en face est complètement obsessif et possessionnel. Ca n'aide pas à être rassurée par un homme.
Par chance, Kenneth Heine a des mots qui dépassent le cadre même de sa pensée :
-Eh bah…. C'est… un bon restaurant parait-t-il !
Judith hocha la tête et scruta le menu.
« Kenneth Heine, tu es un gros nul incapable de faire la conversation !! »
-Euh…
Judith baissa le menu et regarda Kenneth qui voulait lui parler.
-Comment dire…
Judith soupira.
-Ca suffit, cette situation est proprement ridicule !
Kenneth s'étonna. Judith s'assit dans le fond de son siège et sembla bouder. Kenneth la regarda, étonné.
-Il y a… un problème ?
-Oui… Je vous ai invité ici sur ordre de ma patronne !
Kenneth pencha la tête sur le côté.
-Elle vous espionne avec des caméras placées dans les horloges Apitrini que mon collègue le tordu a fait installer, et quand ils ont appris que… je te plaisais, ils ont mis au point ce stratagème pour te… « Ranger » de notre côté !
Kenneth aurait pu hurler « QUOI ? VOUS NOUS ESPIONNEZ ? »
Sur le coup ça lui parut superflu. Il poussa un énorme soupir de soulagement.
-Si tu savais comme ça me rassure ce que tu me dis là !
Judith s'étonna.
-Ah… Ah oui ?!
-Oui ! Parce que moi… C'est mes collègues qui m'ont poussé à aller vers toi et à saisir l'occasion. Donc… on est là pour les mêmes raisons en fait ! On nous a juste forcés !
-Oh…
-Désolé… Ce ne sont pas des choses qu'une femme en rendez-vous avec un homme devrait entendre de sa part… Je suis désolé.
-C'est moi qui devrait l'être… Ma patronne est une femme odieuse ! Ce qu'elle a fait c'est…
-Ne parlons pas d'elle. Tu sais quoi ? Tu es censée me manipuler ?
-Euh, oui…
-Et moi censé récupérer des informations pour le compte de mes « amis » collègues qui ne pensent qu'à leurs postes. Eh bah rien à foutre… A faire, pardon !
-Oh non, tu peux dire… foutre ! Je m'en fiche !
Ils ricanèrent en se regardant.
-On va juste se contenter de… passer la soirée pour nous, à s'enrichir mutuellement l'un de la compagnie de l'autre, le mieux possible, sans contraintes, sans mauvaise pensée, sans « travail » à effectuer. Toi et moi, bêtement, dans un restaurant ! Donc, coupez, on reprend depuis le début ! D'accord ?
Amusée et charmée par la philosophie de l'homme face à elle, Judith hocha la tête.
-Bon… Tu veux… parler de quelque chose ?
Judith réfléchit.
-Tu aimes l'art ?
-J'aime bien la peinture. Botticelli…
-Oh ! J'adore comment il peint les femmes ! J'ai toujours rêvé secrètement de me faire peindre !
-Tu es mal tombée, je suis nul en dessin ! Mais c'est vrai que sa peinture est… étonnante d'humanité.
-Surtout pour l'époque ! Toutes ces peintures religieuses sans vie… Et lui qui y met justement tant d'humanité !
-J'avoue qu'entre lui et Léonard de Vinci…
-Cet homme faisait trop de choses en même temps !
-Pour passer du coq à l'âne, j'adore Picasso.
-Oh ! Je suis tombée amoureuse de son Guernica, c'est la peinture la plus tragique au monde !
-C'est l'expression de la douleur du monde sur une murale. Je trouve que personne n'a mieux dépeint le chaos de son siècle.
-Peut-être Goya…
-Lui c'était un vrai timbré. C'est ce que je me suis dit quand j'ai vu ses peintures. Le type même qui a passé vingt ans dans une cave !
Judith sourit.
-Tu as des avis sur les peintres… Tu n'es pas comme ces crétins à la fac qui te citent les critiques d'art…
-Tu as été à quelle fac ?
-Rivamar. J'en suis originaire.
-Oh… Tu en es sortie quand ?
-J'ai eu 25 ans le 11 aout, ça fait…
Kenneth s'étonna.
-Tu as 25 ans ?!!
-Oui…
-Tu me dis ça normal ?!!
-Bien sur, j'ai un âge, il faut bien que des gens autour de moi sachent quel âge j'ai !
-Ouah… Eh bah… Moi j'ai 32 ans !
-Trente-deux ?! Tu ne les fais pas !
-On me le dit souvent… Mais la plupart des autres dans le service sont plus vieux que moi… En fait avant c'était Eddy le plus jeune avec 27 ans.
-Eddy c'est… l'intendant, c'est ça ?
-Oui voilà.
-Je… j'ai retenu les noms des gens. C'est pas très utile mais…
-Ne te tracasse pas pour ça, ça viendra, c'est normal. Ca ne doit pas être facile d'être dans ta position… Les collègues ne te parlent pas, ils te jugent…
-Oh, je suis habituée…
-Eh bien tu ne devrais pas. Tu es… jolie, gentille et… tu es la première qui ne me gifle pas dans les premières minutes !
Judith ricana.
-Serait-ce en train de devenir un rendez-vous galant ?
-Attends au moins les hors d'œuvre et la discussion Cinéma !
Judith sourit avec Kenneth.

-Tu vas voir, Etienne est très gentil ! C'est vraiment un chic type ! Oh ! Etienne !
Lequel se tourna vers Kenneth qui était accompagné d'une blonde.
-Euh, Vanessa, voici Etienne.
-Enchantée… Je connais… ce type depuis cinq minutes mais il a tenu à… me présenter à toi… qui est le copain de Linda qui m'a présentée à lui... pour que je sorte avec lui… mais on a… à peine discuté cinq minutes… de toi !
Etienne hocha la tête.
-Enchanté, Vanessa. Tu permets que je parle à Kenny ?
-Oui…
Etienne prit Kenneth à part.
-Euh… J'ai fait un truc de travers ?
-Quand… Linda te dit « Cette fille est célibataire, jolie et intelligente »… Pourquoi tu viens me la présenter ?!
Kenneth sembla intrigué, puis il soupira.
-Je… n'ai pas vraiment d'autre sujet de conversation que toi…
-Ok… et pas question de leur parler… d'argent, de… peinture… de cinéma ? Des sujets que tu pourrais aborder, tu t'y connais en art, tout ça…
-Ca m'intéresse pas avec elles ! Je les connais pas, elles sont… Rien pour moi !
-C'est sur qu'en commençant comme ça, elles ne vont pas devenir grand-chose !
-Et si j'ai pas envie qu'elles deviennent quelque chose pour moi ?
Etienne soupira.
-Ecoute… Tu sais que moi et Linda, un jour, on ne sera plus trop là pour toi, tu comprends ? Je commence de plus en plus sérieusement à envisager l'avenir, tu vois ? M'installer, fonder une famille avec elle, prendre ma retraite à 45 ans et le reste ira tout seul. Tu es en quelque sorte… Un fonds de commerce que j'aimerais savoir en sécurité chez un notaire !
-Tu parles comme ma mère… quand elle est saoule. Ce que tu viens de dire est financièrement antinomique !
-Ce que je veux dire c'est que… tu dois avoir une vie aussi ! Tu es un peu comme un fils âgé qu'on se trainera encore plus tard ! On t'adore mais te voir prendre ton envol ce serait génial !
Kenneth soupira.
-Et avoir une vie c'est… se mettre avec une gonzesse ?
Etienne soupira.
-1996, période faste ! Kenny est encore un moine et le monde est dirigé par Etienne Smirnoff au sommet de sa forme !
Kenny souffla en ricanant.
-Je ne veux pas que tu… sois juste dans mon ombre. Tu vaux mieux que ça, Kenny. Bon, j'ai Stratégie et j'ai aussi des biscuits aux figues pour aller avec... Cool !
-Ouais. Moi j'ai sciences sociales… Yipee !


-Je sais pas trop… A vrai dire Alice Cooper m'a toujours semblé être la seule vraie légende du rock.
-Eh bien… Plus jeune j'étais très fan de Marilyn Manson… Mais je trouve qu'il s'est perdu dans son romantisme noir.
-C'est ce genre d'artiste pour qui la scénique est plus importante que le reste. C'est horrible ces chanteurs qui se forcent à faire de la scène. Je préfère des gens qui en profitent pour tout donner et pour varier leurs chansons. Duffy, par exemple ou Amy Winehouse me fascinent par leur capacité à modifier leurs chansons sur scène, par l'ajout de chœurs ou en donnant des envolées vocales…
-Oui j'adore qu'un artiste altère sa chanson sur scène, c'est très jouissif !
-Ca donne l'impression que l'artiste s'implique à fond dans sa chanson ! Et de même, le clip vidéo est pour moi important… Stranger in Moscow de Michael Jackson, c'est une vraie merveille. Ce type a mérité son titre de légende. Je suis de celles qui pensent que seuls les artistes qui s'investissent méritent d'être aimés.
-Oui… Je n'ai jamais trop aimé Mylène Farmer mais je trouve sa conception de la prestation scénique et du clip vidéo intéressante. Les artistes comme elle à vocation mondiale sont les plus intéressants, mais je pense qu'on ne peut pas baser un artiste sur son image. Certains donnent l'impression de s'investir dans leur carrière mais parfois c'est une stratégie. C'est dur de le déterminer comme ça. Les sonorités, leur usage et la dimension de la voix et de chaque élément d'une chanson sont ce qui détermine pour moi un artiste. Personnellement, en concert j'aime bien écouter les chœurs. J'ai l'impression d'entendre une musique que je suis le seul à écouter. Je suis par exemple fana des prestations Live de Dolorès O'Riordan (La chanteuse du groupe The Cranberries, Ndla). Je suis amoureux de son Ave Maria… Tellement beau…
-Tu passes du rock au lyrique religieux ! s'étonna Judith.
-Tu aimes le lyrique ? C'est une utilisation plus profonde de la voix…
-J'adore, aussi, oui… Dommage que les tournées passent si peu souvent par Poképolis…
Ils mangeaient en même temps.
-Ta compagnie est délicieuse. Tout comme ce saumon ! admit Judith.
Kenneth sourit.
-Merci… C'est… gentil.
-Non, c'est vrai. Je n'ai jamais vraiment eu beaucoup de chance avec les hommes.
-Ah… Moi non plus… avec les femmes bien sur !
Judith sourit.
-Tu as voyagé ?
Kenneth hocha la tête.
-J'ai été en vacances avec mes parents au Pakistan. Islamabad est vraiment une cité magnifique. J'ai notamment été à la Mosquée rouge, c'est un lieu proprement incroyable.
-Ouah… Je n'ai jamais vraiment... Je ne pensais même pas à ce genre de voyage là, je pensais à un voyage… Ici, dans le pays !
-Oh ! Pardon, je suis… Un peu trop grandiloquent !
-Non, non… C'est impressionnant quand même. C'était une bonne expérience, je suppose.
-Oh oui… Mais je préfère Poképolis. Je suis de Hoenn, là bas on apprend l'attachement à la terre.
-A Sinnoh c'est plutôt l'attachement à l'espace, à l'air qui nous entoure. Des conceptions différentes et normales.
-J'avoue que je préfère Johto en matière de région, je trouve qu'on y vit mieux…
-Par rapport à Rivamar je trouve qu'ici ça va. Il fait trop chaud à Rivamar. Doublonville est tranquille, bien que les loyers y soient plutôt exorbitants.
-Oui… Enfin… je ne paye plus de loyer alors je ne sais plus trop ce que c'est.
-Comment ça ?!
-Je suis logé chez un professeur. Mon ami, Mr Smirnoff !
-Oh… C'est cet homme étrange qui essayait d'entrer dans les bureaux pour venir te voir…
-Voilà. Et comme il a un logement de fonction, c'est payé par l'établissement.
-Il a bien de la chance.
-Oui…
-Tu dresses tes Pokémon comment ?
-Oh, entrainement sportif matinal, entrainement régulier le week-end, développement progressif des attaques…
-Tu fais des compétitions ?
-Non, ça ne m'a jamais intéressé. Je préfère les élever pour ma propre fierté. Ca m'empêche de devenir prétentieux.
-J'ai été coordinatrice, en ce qui me concerne.
-Ca se voit, avec une telle équipe… Givrali doit être un sacré compétiteur !
-Elle s'appelle Yukiko, et Ceriflor s'appelle Sakura. (Merci à S1 ! ndla) Ils sont en effet assez bons compétiteurs.
-… Pourquoi des surnoms japonais à ces deux là et pas à Zigzaton ?
-Je suis fan de David Bowie, alors Ziggy pour un Zigzaton…
-Oh ! Et tu es fan de la culture japonaise, alors ?
-J'adore. D'ailleurs ça fait longtemps que je n'ai pas mangé japonais… Mais bien sur je n'y suis jamais allée… Je suppose que c'est stupide de respecter un pays ou on n'est jamais allé…
-Oh je ne respecte pas le Pakistan. L'intolérance religieuse, notamment envers les hindouistes, est très forte. Je ne cautionne pas. J'ai toujours été fasciné par l'histoire politique de la Russie, sans pour autant jamais y être allé.
Judith s'étonna.
-Tu… ne vois rien d'imparfait en moi ? Rien ne t'embête ?
Kenneth secoua la tête.
-Pour l'instant non… Il faudrait ?
-Je ne sais pas… Tu… Tu sembles… t'accommoder parfaitement de la personne face à toi…
-C'est un diner, pas un interrogatoire. Tu es très bien comme fille, pourquoi...
-Oui mais… J'ai eu des problèmes, j'ai quitté ma famille à 18 ans, j'ai vécu dans un foyer, j'ai vécu des choses affreuses…
-Euh… Je me doute, mais… ça n'est pas la peine de parler de ça ici, maintenant ! On est là… On a dit qu'on était là pour se détendre… Moi aussi ma vie est plutôt moche à sa façon, et moi aussi j'ai l'impression que tu lis tout sur mon visage…
-Ouf… J'ai cru que tu aimais chaque personne que tu rencontrais…
-Je n'ai pas le droit de te trouver attachante ?
-Je trouve juste que… tu t'attaches un peu vite, peut-être…
-J'ai appris récemment que la vie était courte, et que tout pouvait cesser d'un seul coup.
Ils se regardèrent, souriants.

-Je suis sur que la soirée de Kenneth est horrible. Il déteste ce genre de situation. Il va gaffer et se prendre une rouste ou alors arriver avec elle et me la présenter.
Estelle soupira en regardant la télévision pendant que son frère examinait des cas stratégiques.
-Tu es jaloux ?!
Le prof de stratégie soupira.
-Un peu, probablement.
-C'est un sentiment normal. Et si c'était moi qui sortais avec un garçon, ce serait pire pour toi.
Etienne fronça les sourcils. Estelle semblait attendre une réaction de son frère.
-Tu es ma sœur. Je t'aime, et je ferais tout ce qu'il faut pour t'éloigner des sales types.
-Oui mais si… Je tombais amoureuse d'un mec bien ?
Etienne retira ses lunettes de lecture. Estelle sourit. Son frère croyait l'avoir percée à jour, mais en réalité elle avait le contrôle parfait de la conversation. Quelle championne !
-Bon, je sais que c'est pas un collègue… Kenny et toi vous vous entendez comme deux gamins, Linus est marié, si tu arrivais à sortir avec Norbert ou Eddy je te classerais dans mes cas stratégiques…
Estelle leva les yeux au ciel.
-…et Jonathan, impossible que tu sortes avec lui vu ce que j'en sais.
-Ouais, il est flippant lui de toute façon… mentit Estelle.
-Hm. Tu as quelqu'un d'autre en vue ? Pas un secrétaire quand même ?! Ce sont les pires !
-Etienne tu deviens scabreux…
-Trouves-toi quelqu'un de bien, on en parlera après.
-Tu parles d'expérience, peut-être ? Ca t'a avancé à quoi, toi, de trouver « quelqu'un de bien » ?!
Estelle soupira en croisant les bras, laissant son frère un peu plus dévasté qu'à l'accoutumé.

Cafétéria de la fac. Kenneth soupira. En face de lui, Cathy était entre le rire et le gros soupir de lassitude.
-Je suis désolé, Cathy, c'est une situation… très embêtante pour nous deux…
-Oh, c'est juste nos abrutis de meilleurs amis qui ont essayés de nous caser ensemble. C'est rien.
-On les tuera en rentrant !
-Exactement ! Acquiesça la jeune fille en mangeant sa salade.

-Et à ce moment là, elle était complètement saoule, je lui ai dit : Magalie, Magalie, assieds-toi, t'es pétée comme un raton-laveur, va pas te casser une jambe en descendant le trottoir !
Kenneth avait la tête enfoncée entre ses mains et il regarda Morgane.
-Je t'ai dit que j'étais fiancée ?!
-Dix-sept fois………………
-Ah ! Eh bah ça fera jamais que dix-huit ! Hihihihihihihihihi !

-C'est une blague ?!!
-Euh non…
Estelle regarda Etienne et Kenneth, 18 ans, devant la porte de l'appartement d'Estelle. Etienne venait de demander à Estelle si elle ne voulait pas sortir avec Kenneth devant un Kenneth ultragêné.
-Les gars… Enfin, mon frère et son laquais qui devrait se trouver une vie… Je ne sortirais pas avec Kenny parce que tu veux lui trouver une femme. Maintenant Etienne, excuse-moi, mais la vie réelle m'appelle ! Et je te rappelle, au cas ou la leçon donnée en cours d'éducation sentimentale ne serait pas assez bien rentrée que ce n'est pas parce que tu as un nombre pair de fréquentations qu'il faut forcément les caser entre elles ! Et toi, Kenny, t'es pas obligé de rentrer dans tous ses trips idiots à fond !
Estelle claqua sa porte.
-Bon… Désolé…
-Elle a raison... C'est débile, Etienne ! Tu ne me trouveras pas de fille comme ça…
-Qui sait, un jour toi et Estelle vous habiterez peut-être ensemble !
-Dans le monde merveilleux des petits lutins…
-Kenny, tu… Je veux juste que tu…
-J'ai compris Etienne. Tu ne fais pas ça à mal… Mais peut-être que c'est à moi de trouver ma voie. De savoir quel genre de fille j'ai envie de fréquenter.
-J'ai l'impression d'être un boulet pour toi… soupira Etienne.
-Tu plaisantes ! C'est moi qui tiens tout le temps la chandelle ! J'aimerais bien diner sous, pour une fois, moi aussi !
-J'ai jamais diné aux chandelles avec Linda…
Kenneth hocha la tête.
-Eh bah essaie !
-Tu vois ! T'arrives à me donner des conseils, mais toi tu n'arrives pas à les appliquer ! Je trouve ça bête, Kenny !
Etienne partit devant. Kenneth soupira.
« C'est peut-être parce que j'ai envie d'appliquer seulement avec une seule personne… Mais qu'elle est déjà prise. »


-Il m'a giflée, et je suis partie. Ce jour là, j'ai décidé qu'aucun homme ne contrôlerait ma vie. Mais je t'ennuie avec mes vieilles histoires…
-Oh, ne t'inquiète pas, je sais ce que c'est. Moi mon ex était… Quelque peu colérique. Elle n'a pas trop accepté que je donne autant de place à une vieille amitié qu'à son affection.
-Oh, tu sais Kenneth, les femmes sont plus simples qu'elles n'y paraissent. Il suffit de faire attention à elles pour qu'elles vous aiment.
-J'ai cru comprendre ça, oui… L'ennui c'est que… Je tiens à garder mes amis, et aussi à… partager une relation.
-Pourtant tu as l'air d'être très attentionné…
-En fait j'ai connu cette femme là dans une période de ma vie quelque peu agitée. On s'entendait très bien, mais j'ai été un vrai enfoiré avec elle. Je l'ai négligée à cause de mes problèmes. Elle doit surement en souffrir.
Judith hocha la tête.
-Tu ignores si elle souffre ?
-Je… n'ai pas vraiment repris le contact. Je suis le genre à… laisser le passé derrière moi… et à devenir très froid du jour au lendemain.
-Toi ?
-Oui, moi… Je ne suis pas le gentil garçon que je voudrais être. Dans ma recherche désespérée d'affection, je cherche à tout prix à éviter aux gens que j'aime de souffrir, donc je ne leur dis pas tout de mes peines.
-C'est terrible… En fait tu ne te livres jamais réellement à qui que ce soit ?!
-En fait… J'ai surtout peur de devenir un fardeau. C'est pour ça que je m'efface trop souvent.
-J'ai cru comprendre… Pourtant depuis le début de cette soirée, on a échangé plein de choses !
-C'est d'ailleurs la première fois que je parle musique, peinture ou cinéma avec une femme !
Judith ricana.
-Sérieusement ?
-Ouais !
-Kenny, non ! Tu as une tête de jeune premier, tu as dû collectionner les rendez-vous !
-Je collectionne les rendez-vous, mais… C'est la première fois que je me sens aussi à l'aise avec une femme.
Judith sourit, flattée.
-Et toi tu es très sécurisant. Je me sens protégée à tes côtés.
Kenneth s'étonna. Il se souvenait de ce qu'Etienne lui avait dit à propos de sa stature d'homme avec de l'argent. « Les filles adorent les mecs qui ont de l'argent, ça les sécurise ». Or depuis le début de la soirée, son argent n'était jamais entré en ligne de compte.
-Oh…
-Tu es ce genre de type dont on sait qu'il viendra si vous avez besoin de lui au milieu de la nuit, ou qui n'hésitera pas à faire une tasse de lait au miel quand vous aurez mal à la gorge… Il y a une grande gentillesse qui se dégage de toi.
Kenneth baissa la tête, flatté à son tour. Pour le coup ça le gênait d'être flatté par une femme, il ne savait pas trop où se mettre.
-M… Merci. C'est… un des plus beaux compliments qu'on m'ait fait.
-Mais c'est sincère.
Kenneth sourit.
-On passe aux desserts ?
-Je sais pas trop si j'aurais de la place !

La porte s'ouvrit sur Jonathan qui regarda Estelle, étonné.
-Quoi ?
Estelle regarda Jonathan.
-Ca va ?
-Oui… Tu… caches quoi derrière ton dos ?
-Bon anniversaire !
Elle tendit un pull. Jonathan s'étonna.
-T'es venue me donner un cadeau pour mon anniversaire ?! C'est… sympa. Ton frère a dit quoi ?
-Il a dit « Je vais prendre ma douche ! »
Jonathan sourit.
-Merci, c'est…
Jonathan regarda le pull gris avec marqué « Mr Nice Guy » marqué en noir.
-…pas un pull que je mettrais au travail… Mais c'est… gentil de t'être souvenu que je suis né un 30 septembre.
Estelle sourit.
-Je dois te laisser, mon frère n'est pas fana des longues douches et mon absence va paraître bizarre. J'espère que tu vas bien.
-Ouais. J'essaie, du moins.
Elle le regarda, il portait un t-shirt blanc. C'est la première fois qu'elle le voyait bras nus. Changement de regard sur l'homme, moins comme un collègue, plus comme un humain.
-Bon, eh bien… Bon anniversaire, Jonathan Ludges.
-Merci, Estelle Smirnoff… Dite « La petite ».
-Nooon c'est Minette !
-Nan, tu ressembles de moins en moins à une petite Miaouss folle furieuse. Tu te rapproches de la Skitty compréhensive.
Estelle regarda Jonathan, les yeux plissés.
-Et après on va me reprocher de te draguer… Bon ! A demain !
-Hm…
Jonathan paraissait embêté.
« La… draguer… »
Il ferma sa porte et regarda le pull. Il était sympa ce pull, ouais.
« Qu'est-ce que… Qu'est-ce que je veux vraiment, avec elle… Et qu'est-ce qu'elle attend exactement de moi ?! »

Ils sortirent du restaurant, repus et heureux.
-Eh ben… Judith, ce fut une excellente soirée.
-Pour moi aussi. Je te remercie encore.
-Ouais… Désolé que ça ait été orchestré par nos proches.
-Oui… Mais on n'y peut rien.
Sourire. Hésitation à se séparer. Elle s'avance, hésitante. Il approche, tout aussi réticent. Ils finissent par s'embrasser, doucement d'abord, puis un autre baiser légèrement plus profond suit le premier. Ils s'écartent doucement et se regardent.
-A demain, murmura Kenneth.
Judith regarda l'homme face à elle qui s'écartait d'elle et allait tourner les talons pour retourner chez lui. Elle s'avança encore vers lui pour réitérer le baiser. Lui la serra contre lui. Comme s'il n'en espérait pas tant, et pensait pouvoir ainsi la retenir. Elle s'éloigna et repartit, tout comme lui. Les deux étaient néanmoins souriants, bien que craignant nettement par rapport à leurs entourages respectifs.

Estelle rentra discrètement. Etienne était, fort heureusement pour elle, déjà au lit. Elle ricana doucement. Kenneth arriva peu après son retour.
-Alors ? chuchota Estelle.
Kenneth regarda Estelle et haussa les épaules.
-Personne ne va être viré prochainement. Tout au plus une évaluation du personnel !
Estelle souffla, rassurée. Kenneth la regarda partir vers le canapé alors qu'il se dirigea dans la salle de bains. Il se regarda dans le miroir. Il ne lui sembla pas avoir vu de visage plus heureux sur sa face de dépressif depuis bien longtemps. Le miroir s'étonna aussi de voir quelqu'un d'aussi jovial dans cet appartement de déprimés.