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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 27/09/2008 à 04:11
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:38

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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067 - Restons amis
« Il n'y a pas d'ami, il n'y a que des moments d'amitié »
(Jules Renard)

L'homme se réveilla. Il était contre sa femme. Entre lui et elle dormait un petit garçon.
-Hooon…. Charlie….
Linus se leva, fourbu, et porta son garçon jusqu'à son lit. Il borda soigneusement son fiston et lui déposa un baiser sur le front. Il retourna se coucher, regardant l'heure, deux heures du matin. Sa femme se serra contre lui dans son sommeil. Il sourit et enlaça sa promise dans le confort de leur lit conjugal. Elle prit la couverture toute à elle, laissant son mari dans le froid. Ce dernier soupira, se leva, descendit dans la cuisine et ouvrit le placard ou se trouvaient les bouteilles. Il en prit une et ferma la portière.

Linus Winchester arriva au travail fatigué et mal coiffé, ce matin. Pas d'humeur à supporter un Smirnoff ou même à endosser une directrice insidieuse. Il se rendit dans son bureau. Norbert arriva et passa la tête par la porte.
-Ca va, Linus ?
-Hm…
-Vous êtes sur ?
-Pourquoi vous me demandez ça ?
-Vous avez l'air vanné et votre cravate n'est même pas faite…
Linus regarda sa cravate. En effet…
-Levez-vous !
Linus se leva. Norbert vint l'aider à faire son nœud de cravate. Il en profita pour observer l'homme. Une fois la cravate faite, il hésita à la remettre lui-même. Linus s'en chargea lui-même, évitant ainsi l'embarras à Norbert.
-Merci, mon petit Norbert.
Linus embrassa la joue de Norbert, surpris. Le contact de la joue mal rasée de Linus contre celle parfaitement lisse de Norbert fit frissonner le doyen. Le fils de diplomate renifla et comprit.
-V… Vous empestez l'alcool, Mr le proviseur ! chuchota le doyen.
-Pas du tout… vous croyez que je serais venu, bourré au travail, mon petit Norbert ? Hein ?
-Mon Dieu, Linus…
-Laissez-moi, maintenant… vous avez du travail.
Norbert allait repartir lorsque Linus soupira.
-J'ai oublié un truc dans ma voiture, ça vous embête d'aller le chercher ?
Norbert regarda Linus, surpris, qui tendait les clés, à moitié assoupi sur son bureau.
-Un truc ?!
Norbert sembla comprendre, s'empara des clés et fonça sur le parking. Il écarquilla les yeux en voyant Charlie à l'arrière du véhicule. Il ouvrit directement la portière.
-Ch… Charlie !
-Quand-est-ce que papa il m'emmène à l'école ?
-Ooooh… Euh, je… sais pas. Viens, tu vas venir avec Tonton Norbert, je t'amène à l'école, aujourd'hui. D'accord ?
-Ok !
Norbert prit la voiture de Linus et sortit du parking.

Etienne et ses quatre étudiants virent entrer un homme aux cheveux bruns teints en roux. Il semblait observer la salle, tranquille. Etienne se tourna vers lui et s'étonna.
-Jasper ?!
-Etienne ! C'est une sacrée surprise !
C'était nul autre que l'élève qui avait accompagné Etienne et Jools Siviter lors de leur voyage itinérant.
Les deux hommes se serrèrent cordialement la main.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-En fait j'ai un petit souci qui pourrait intéresser une cellule de stratégie. Et toi, tout va bien ?
-On… fait aller. Tu travailles dans quoi toi alors ?
Jasper sourit.
-Tout comme toi j'ai réussi à faire ce que je voulais. Je travaille dans une maison d'édition !
-Oh… Je vois.
-On travaillait avec un auteur mais on a des doutes quant à savoir qui a écrit son livre.
Etienne s'étonna. Il regarda ses élèves.
-Bon, les quatre fantastiques… J'ai une mission pour vous !
Ils se levèrent, impatients.
-Je vais partir seul avec mon vieux copain pour éviter toute question insidieuse de votre part. Et pendant ce temps là…
Les quatre ne savaient pas trop à quoi s'attendre.
-…essayez d'en savoir plus sur ce qui se trame dans les couloirs de l'administration. Je veux un rapport complet à mon retour, ou sinon je vous condamne à récurer la salle. Surtout vous, Fatima…
-Sadia !
-Oui, Jamila, comme vous voulez… Non parce que j'ai vu que vous mangiez beaucoup de bonbons. Et vous jetez parfois vos papiers à côté de la poubelle !
-… Je les ramasse toujours après !
-Pas toujours ! A tout à l'heure !
Andrew soupira.
-Devait-t-on s'attendre à une journée moins craignos…
-Ca pourrait être pire ! relativisa Jules.
-Oh mais tais-toi, toi ! soupira Sadia.
-Grave ! L'autre il en voudrait plus ! marmonna Penny.
-Sérieux, évite de l'ouvrir, toi… grommela Andrew.
Jules leva les yeux au ciel, lassé.

-Comme je vous dis, introuvable ! J'essaie de l'appeler depuis tout à l'heure !
Kenneth essayait aussi de l'appeler. Jonathan pianotait sur son portable et Estelle était surprise.
-Pourquoi Mr le doyen se serait absenté ?!
-Sans prévenir en plus ! geignit Eddy.
-Il revient, s'écria Jonathan. Je viens de localiser sa puce.
Estelle, Kenneth et Eddy regardèrent Jonathan, étonnés.
-C'est super facile !
Norbert arriva dans la salle de repos des administratifs. Eddy se jeta à son cou.
-T'étais oùùùù !
-Désolé ! Un imprévu… ça arrive !
-Ta voiture était toujours sur le parking, ton portable…
-Désolé, je l'avais laissé ici !
Eddy regarda Norbert, intrigué.
-Tu étais où, exactement ?!
-J'ai juste été faire un truc, rien d'important !
Kenneth soupira.
-Vous nous avez fait peur, Norbert…
-Eddy était fou d'inquiétude surtout ! témoigna Estelle.
-Bon, Les Feux de l'Amour c'est fini, moi je retourne taffer…
Jonathan partit avec son portable, l'air lassé. Judith arriva dans le sens inverse. Elle se prit un café. Kenneth la salua d'un geste de la main, ce à quoi la jeune femme répondit avant de repartir à son bureau avec une tasse remplie. Estelle regarda Kenneth, pas vraiment surprise.
-Han les mecs décidément…
-Quoi ?!
-Tu la dévores des yeux !
-Elle est gentille…
-Mouais… C'est surtout l'assistante de la vieille morue.
-Et alors ? Elle en devient inhumaine pour autant ?! Elle est très sympa, on discute souvent…
Eddy s'étonna.
-Vous parlez avec elle ?
-Ca arrive, oui, elle est… très douce…

Judith retournait dans le bureau de la direction ou elle était seule aujourd'hui. Elle observa les écrans ou Eric était habituellement.
« Non franchement c'est une fille bien. Je vous assure. Une femme très bien… »
Judith regarda l'écran en soupirant. « Ces méthodes de pistage sont inadmissibles… »
Elle allait fermer les fichiers de surveillance.
« Je crois que… Si quelque chose pouvait arriver entre elle et moi…
-Attends, toi et l'assistante de la directrice ?! »
Judith cracha son café et ferma le fichier, embarrassée.
-Nom d'un…

-Laisse tomber, Kenny, c'est pas une fille pour toi…
-C'est exactement ce que ton frère dirait.
Norbert et Eddy regardèrent Estelle et Kenneth.
-Mais ce serait un bon moyen de voir comment ils pensent, songea Norbert.
Les trois regardèrent Norbert.
-En tactique militaire, on envoie souvent un espion dans le camp ennemi pour… voir ou en sont les adversaires. Ce serait intéressant que vous... tentiez une approche.
-Très drôle, Norbert. Je sors d'une rupture difficile, mon meilleur ami est seul comme un chien et j'habite avec lui et sa sœur dans un deux-pièces ! Vous avez une autre idée débile ?!
-Ca serait peut-être l'occasion de faire une rencontre également ! souligna Eddy.
-Elle est très belle, elle a l'air… intéressante, mais… Je sais pas trop.
-Oh allez Kenny ! Juste pour voir si un poste est en danger ! ajouta Estelle.
-Oh, ça, Linus nous le dirait… acquiesça Eddy.
Norbert sembla dubitatif.
-Ca me rappelle qu'il faut que j'aille le voir…
Norbert quitta la pièce. Eddy le regarda, inquiet ou méfiant.

-Lindbergh, veux-tu bien arrêter de dévisager ces gens ?!
Le jeune garçon détourna son regard des adolescents qui en passaient un autre à tabac, se tournant vers son fade et inintéressant bac à sable. Il s'en retourna vers sa mère qui était avec d'autres mères du parc.
-Pourquoi ils le tapent ?
La mère de Linus regarda, intrigué.
-C'est un pédé, je crois.
Linus regarda. Sa mère lui tourna le visage vers elle.
-Ne regarde pas, chéri c'est très impoli de regarder les gens.
-C'est quoi un… « pédé » ?
-Ce sont des gens anormaux mon chéri. Très sales, qui se livrent à des actes ignobles. Ne t'approche pas d'eux.
-Comment je les reconnais ?
Une vieille dame à côté de Linus regarda le gamin et lui lança :
-Ce sont des hommes qui commettent le pêché de sodomie avec d'autres hommes.
-Voilà ! Je n'osais pas employer de tels termes mais…
-C'est la vermine, n'ayez pas peur des mots.
Linus hocha la tête, convaincu (Bien que n'ayant compris qu'un mot sur quatre).

-Tiens ! Prends ça !
Linus s'arrêta devant les gamins qui en tabassaient un autre.
-Vous faites quoi ?
-Son père eh bah c'est un pédé !
Linus regarda le gamin, à terre, se tenant douloureusement la tête. Il hocha la sienne, convaincu.
-Ah bon…

Linus, 12 ans, dans les ruelles de son village.
-Hey, William !
-Oh, hey, Lindbergh. Comment vas-tu ?
Le gamin aux bretelles soupira. En face de lui un blondinet aux yeux bleus avec un béret.
-Ca va, comme d'hab, et toi ?
-Mouais. On va chasser les Ptitard à l'étang ?
-Si tu veux ouais.
-Viens !
Ils se rendirent à une grande mare, au cœur d'une forêt. Les Ptitard se promenaient sur des nénuphars qui s'avérèrent être des Nénupiot.
-On va nager avec eux ?
-Ouais ! J'ai mes épuisettes ! montra Linus.
Les deux enfants se déshabillent et entrent dans l'eau. Linus ne remarqua pas le regard de son camarade sur lui.


Norbert entra, ferma la porte et se tint face à Linus, colérique.
-RELEVEZ-VOUS !!!
Linus se releva, la tête dans le gaz.
-Quoi ?! Dheu…
-BON SANG, VOUS AVEZ PERDU LA TETE ???
-N… Nan…
-Ou est Charlie en ce moment ?
Norbert regarda Linus qui semblait commencer à dessaouler. Au lieu de ça, le proviseur vomit sur la moquette de son bureau.
-Vous êtes… Pitoyable !
Norbert sortit du bureau. Il aperçut Gisèle.
-Mr Winchester est là ?
-Non.
-Ah oui ? Je vais voir ça.
-Madame, je vous dis qu'il n'est pas là.
-Vous êtes qui, vous, déjà ?
-LE DOYEN DES PROFESSEURS, MADAME ! RETOURNEZ TRAVAILLER AU LIEU DE FLANER DANS LES COULOIRS !!
Gisèle courut vers son bureau, affolée. Norbert ferma le bureau de Linus à clé avec le double qu'il gardait sur lui. Il entendit Linus.
« Charlie… Ch… Charliiiie ! »
Le doyen s'agenouilla et parla à la serrure.
-Vous saurez ou il est quand vous serez assez sobre pour trouver l'INTERPHONE !
Norbert se releva devant Jonathan, Kenneth, Estelle et Eddy, alarmés par les cris du doyen.
-Retournez travailler. Tout de suite ! C'est une administration, après tout.
Norbert s'en retourna à son bureau, rouge de colère.

-Ouh-houuuu ! Nobody knows it !
Etienne soupira alors que Jasper l'emmenait jusqu'à sa maison d'édition.
-Tu… écoutes autres chose qu'Elton John ?
Jasper regarda Etienne et éteignit son lecteur CD.
-Désolé…
Etienne ne répondit pas.
-J'ai tendance à oublier que tout le monde n'a pas les mêmes goûts que moi en matière de musique.
Etienne hocha la tête.
-Dis, tu as revu Mr Siviter depuis le temps ?
-Oui, il est passé me voir à la fac.
-Ah… Il est passé me voir aussi…
Etienne regarda Jasper, suspicieux.
-J'ai entendu dire qu'il avait eu des ennuis.
-Comment ça des ennuis ?!

Ils arrivèrent à la maison d'édition. Etienne était stupéfié.
-C'est INSENSE !
-Par chance, ça n'a pas fuité, vu qu'il n'y a théoriquement que des témoignages sans preuves pour l'instant, mais Mr Siviter a pris sa retraite anticipée à cause de ça.
-Seigneur… Il ne m'a rien dit !!
-Ce n'est pas le genre de chose qu'on dit comme ça…
Etienne était bouleversé.
-C'est… Impossible !
Jasper ne répondit pas.
-Tu n'as rien fait ? Quand tu l'as su, tu n'as rien fait ?
Jasper haussa les épaules et inspira.
-Que… voulais-tu que je fasse ?!
Etienne soupira.
-Mouais. Bon, allons voir ton cas
-Je suis désolé, Etienne !
-C'est rien…
-Enfin, je savais pas quoi… J'avais pas envie d'être trempé…
-Oh ! T'as pas à t'excuser, on n'est pas amis non plus…
Jasper s'étonna.
-Mmmmerci….
-De rien.
-Je t'amène à notre cas…
Jasper amena Etienne à travers les couloirs de la maison d'édition. Des gens couraient dans tous les sens.
-C'est grave galère…
-On bosse, tu crois quoi… Voilà !
Etienne entra et eut un mouvement de recul. Le type face à lui était… manchot.
-Bonjour ! sourit l'homme.
-Oh seign… Ouah… Désolé, mais…
-Ce n'est rien ! sourit l'homme. J'ai l'habitude.
-Etienne, je te présente Ravir Sgemmendez, auteur de « L'amant dans le sac »
Etienne dévisagea l'homme, abasourdi.
-Vous portez quand-même un marcel ?! J'veux dire normalement fait des épaules… Uuuuh…

Estelle regarda Eddy, intriguée.
-Ca va ?
-Hm… Norbert avait l'air… si… violent…
-C'est vrai qu'il a l'air plutôt gentil ce type…
Eddy soupira.
-Quand vous êtes avec quelqu'un, la pire chose qui puisse arriver c'est que cette personne dévoile une autre facette de sa personnalité. Une facette tellement sombre… que vous n'arrivez plus à gérer la personne face à vous.
Estelle hocha la tête.
-Je comprends… moi aussi ça me fait du mal quand j'essaie de brancher un mec et que d'un coup je découvre que c'est un homme qui aime les hommes, un psychopathe, un fou…
-Vous parlez de Jonathan ?
Estelle regarda Eddy, surprise.
-Quoi ? Non !
-Personnellement… Je pense que vous devriez… aborder votre approche autrement.
-Eddy, je ne ressens rien pour lui…
-Vraiment ?
Estelle baissa la tête, embarrassée.
-Il… me rappelle mon père et mon petit frère. Il est… très mignon. Vieux, mais encore bien conservé, et… il a quelque chose d'attirant.
Eddy inspira.
-Très franchement, moi il me laisse de marbre.
-Il a franchement pas l'air de votre bord non plus…
-Oui et puis… Il a fait de la prison, quand même.
Estelle regarda Eddy, effarée.
-Quoi ???
Eddy sembla confus.
-Ne lui dites pas que je vous l'ai dit !! Surtout !

Eric et Gisèle revinrent dans le bureau de direction. Eric vit son ordinateur fermé. Il regarda Judith, méprisant.
Il réactiva ses caméras et visionna les images de la journée.
-Hmm… Gisèle, on a un truc intéressant… Deux trucs… Hmmm !

Cardiff, 1984.
Lindbergh était à un match de rugby, seul. Il était cependant entouré de violents hooligans. Il buvait bière sur bière et trépignait : Son équipe perdait.
-Oh mais MERDE ! Mais qu'est-ce que vous foutez !!!
La fin du temps sonna, défaite cuisante pour l'équipe de Linus.
-Mais quelle bande de BRAS CASSES ! Ma grand-mère jouerait mieux que vous bande de tarlouzes !!!
La foule se déplaça, haineuse. Et Linus était justement en colère.
Quand tu as besoin de crème, va à la crèmerie…

La manifestation se transforma en émeute. Il fallait y trouver un thème, et comme par hasard la foule partit dans un quartier gay. Cela cassa, frappa, incendia… Bref le chaos total. Linus, galvanisé par la foule, s'empara d'un cocktail Molotov et le lança vers une maison.
-Yeah !! Haha !
Il sourit, heureux. Il courut pour échapper à un jet de pierres qui visait une maison voisine. Un des hooligans, croyant à un fuyard, le chargea violemment. Le corps de Linus défonça une barrière. Le type allait le tabasser mais Linus montra l'écharpe de son équipe de rugby.
-Tout va bien ! I'm of yours !
-Oups ! Sorry, boy !
-Stupid…
Le type regarda méchamment Linus et lui vola son écharpe.
-HEY ! ENFOIRE ! Je l'ai payée huit livres !!!
Linus vit alors qu'il avait une sale éraflure à la jambe.
-Ouch…
Il reçut alors une pierre en pleine tête qui l'assomma. Pas de chance !

-Hey !
Linus se réveilla.
-Ca fait un bail !
-W… William ?!!
Le copain d'enfance de Linus hocha la tête.
-J'ai soigné ta blessure à la jambe. Tout va bien.
-Oh… M… Merci.
-Je savais pas que tu habitais le quartier.
Linus se releva du canapé sur lequel il était couché. Il vérifia ses poches par acquis de conscience. William arriva en chemise blanche, un pull noué autour du cou avec un pantalon beige.
-Euh… En fait…
-Ces salopards t'ont salement amoché. Mais c'est bon maintenant. Tu es en sécurité.
-De… Depuis quand tu es là ? Je veux dire, il y a deux ans tu as quitté le Devonshire…
-Oui, j'ai… erré dans les bas quartiers de l'Angleterre, j'ai vécu quelques temps dans la rue avant de trouver… Un travail et cet appartement.
-Ah…. Je… Je vois.
-Et toi ? Je ne savais pas que tu étais… Enfin j'avais des doutes, mais…
-N… Non, euh…
-Je te sers un thé ?
William passa la tête par l'ouverture de sa cuisine.
-Lindbergh ?


Linus parvint à ouvrir la porte de son bureau et sortit. Il se dirigea vers le bureau de Norbert.
-Ou est mon fils ?
Norbert regarda Linus.
-Vous avez été voir dans la voiture ?
-Norbert, dites-moi ou est mon petit Charlie !
-Non !
-Norbert si vous ne me dites pas…
-Pourquoi étiez-vous saoul ?
-Pour rien…
-Vous avez des soucis de couple ? Je peux comprendre !
-Mais non… tout va… tout va bien avec Lucy…
-C'est quoi le problème alors ?
Linus soupira.
-Il n'y a pas de problème.
-Alors il n'y a pas de Charlie.
-Norbert, MERDE !!
-Linus, vous êtes stressé.
-J'appelle la police.
-Pour quelle raison, pour avoir emmené Charles Winchester Jr à l'école ?
Linus regarda Norbert, surpris.
-Vous avez…
-Non, je l'ai dénudé, ligoté et jeté dans une rivière ! BIEN SUR que je l'ai emmené à l'école ! Vous étiez bourré comme un coing ! Vous m'avez même… embrassé !
Linus écarquilla les yeux.
-Je ne suis pas fier de vous sur ce coup là ! Et je vous dis ça en tant qu'ami ! Votre propre fils, quand même…
-Je n'ai PAS à être jugé par un…
Norbert regarda Linus qui tendait un doigt accusateur. Linus baissa le bras.
-Par un…
-Par un ?
-…
Linus sortit et claqua la porte, furieux. Norbert baissa la tête. Floper le regarda, étonné.
-Ca va. Je le comprends, il… traverse une mauvaise phase. Il est encore un peu saoul.
L'Hippopotas sembla perplexe.
-Kelvin ! Le dossier Marsh s'il te plait !
Le Togetic vola vers son maître, le dossier en main.
-Merci mon grand !

-Voyez, je me sers de mes pieds pour les tâches quotidiennes. Brossage de dents, rasage, manger, boire… Mais écrire sur une machine… impossible. Alors j'ai demandé à un Rattata… Capturé avec les pieds aussi !
Etienne hocha la tête, absolument stupéfié.
-…de m'aider à taper. Je lui dis les lettres, et il les reconnait, et parvient à taper.
-Vous lui dites les lettres ?
-Oui regardez : Rattata, on y va. L E (barre) L I O N (barre) E S T (barre) M O R T…
Etienne et Jasper regardaient le Rattata écrire.
-Tu vois notre problème ! s'écria Jasper.
-Pas vraiment… C'est trop cool… Vous faites quoi d'autre avec Rattata ?
-Eh bien… Lui ne fait que ça, mais mon Maraiste me lave, mon Miaouss m'aide à me nourrir, mon Grahyena défend ma maison et m'aide en ville…
-Vous vivez seul avec vos Pokémon qui vous aident, c'est ça…
-Exactement.
-De quoi parle votre livre ?
-Eh bien c'est un voleur qui tombe amoureux d'une de ses victimes. Il la drague en la volant et en jouant le gentil qui lui retrouve ses affaires. Et un jour, elle le prend la main dans le sac (Vous remarquerez par ailleurs le jeu de mots avec le titre du livre)…

-C'est parfaitement enregistrable en cas stratégique. Cet homme a converti le fait de taper sur une touche de clavier en ordre d'attaque. Son Pokémon ne comprend pas ce qu'il écrit, il se contente d'obéir à un ordre : A pour la touche A, B pour la touche B... C'est pas encore le bon plan pour jouer à World of Warcraft 24 heures sur 24 mais c'est… prodigieux. C'est totalement révélateur de la façon dont les Pokémon ont changé notre monde. Pour ce qui est de l'auteur par contre c'est bien l'homme, le Pokémon n'étant qu'un intermédiaire dans sa façon d'écrire. Ouah…
Jasper regarda Etienne.
-Tu… as passé cinq heures déjeuner compris à te passionner pour un homme que tu n'avais jamais vu, et… toi et moi on a passé trois mois ensemble en compagnie de Mr Siviter et… Tu m'as dit qu'on n'était pas amis !
Etienne regarda Jasper.
-Et alors ?
-Après le voyage itinérant, tout le monde avait quelqu'un, personne n'était seul. Kenny et Morgane se sont bien entendus jusqu'à la fac ou leurs chemins se sont séparés, Linda et Cathy étaient restées amies, et tu te rappelles de Ron et Stéphanie ? Mariés, deux enfants ! Toi, on est rentrés du voyage itinérant et tu passais ton temps avec Kenny ou alors avec tes Pokémon !
-J'ai pas à me justifier…
Jasper soupira.
-T… T'es toujours quelqu'un que j'ai apprécié… Tu… Y'a rien de plus entre nous que… Trois mois avec un vieux…
-Eh ! Un peu de respect pour Maître Siviter ! Compris ?! Si t'avais eu de l'égard pour ces trois mois, tu m'aurais prévenu pour ces accusations au moins !! Ou t'aurais fait quelque chose pour lui !
-Je… J'ai voulu témoigner à ton procès !
Etienne s'étonna.
-Mais on m'a donné une mauvaise date, je suis venu trois jours après… J'étais super gêné…
Le prof soupira.
-Je… Je comprends pas pourquoi on n'est pas restés bons amis toi et moi…
-C'est la vie, Jasper… J'ai jamais été fana des humains en général…
-Quand même…
Etienne soupira.
-Je voulais reprendre le contact avec toi mais… Je me suis dit qu'utiliser le prétexte de Mr Siviter ce serait dégueulasse…
Etienne hocha la tête.
-Bon, écoute, Jasper, j'ai déjà donné en matière d'homo, je mange pas de ce pain là…
-Je suis pas gay, je me tape ma secrétaire !
Etienne s'étonna.
-La bombasse brune à l'entrée ?!
-On hésite à officialiser, mon boss est plutôt… strict !
Etienne sourit.
-On se ressemble assez, finalement. Stampy et Booster vont bien ?
-Tu te rappelles des surnoms de mes Pokémon ?!
-C'est moi qui t'ai forcé à les leur donner ! Bien sur que je m'en souviens !
Ils ricanèrent.
-Mon Grodrive et mon Mustebouée vont bien. Ils m'aident dans mon travail.
-Toutes les administrations se ressemblent… Ecoute Jasper, j'ai… écrit un bouquin de stratégie. Je voudrais le faire publier, et…
-Oh, aucun souci ! Tu envoies le manuscrit ici, on fait les vérifications qui s'imposent et ça devrait être bon !
Etienne regarda Jasper, surpris.
-T'as l'air… de… vraiment vouloir qu'on soit potes !
Jasper hocha la tête.
-J'ai beau avoir une belle vie… Je me suis toujours senti un peu seul. Quand j'ai entendu parler de la prise d'otages, j'ai su que tu vivais à Johto… Alors…
Etienne hocha la tête.
-Je comprends.
-T'es toujours avec Linda ?
-Oh, non, on… s'est perdus de vue.
-Ah… Dommage. J'ai toujours pensé que vous étiez encore ensemble et mariés…
Etienne soupira et regarda dans le vide.
-Ouais… Moi aussi…

William passa la tête par l'ouverture de sa cuisine.
-Lindbergh ?
-Will… Je… J'habite pas le quartier.
L'adolescent regarda son vieil ami.
-J'étais dans la manif. J'ai… J'ai participé à cette… horreur.
William hocha la tête, calmement, alors que Linus était honteux.
-Je pourrais te jeter de chez moi. Arracher ton pansement et jeter du jus de citron dessus. Te tuer, aussi.
Linus frissonna.
-Je… je…
-Je sais que tu es désolé. Je me fous de tes excuses, je ne suis pas le représentant des personnes que cette manifestation visait. Je t'en veux, parce que tu as fait du mal à une part de ce qui constitue mon identité. Tu as éprouvé de la haine à l'égard de ma façon d'aimer.
Linus soupira, tête baissée. William la lui releva et lui donna un profond baiser.


Estelle entra dans le bureau de Jonathan qui poussa un énorme soupir.
-Putain, il me semblait, genre… Je sais pas, que j'avais été assez clair ! Fous le camp !!
Estelle resta devant Jonathan, le regarda ferme.
-Tu comprends le français quand j'le cause ? Dégage !
Estelle resta immobile.
-Je sais pour la prison.
Jonathan resta impassible.
-Et alors ?
-Ca devait être dur.
-Non.
-Tu veux en parler ?
-Non.
-Très bien.
-Eh bah voilà. Maintenant, fous le camp.
-Non !
-Génial… Pourquoi, j'peux savoir ? grommela le proviseur adjoint, lassé.
Estelle hocha la tête.
-Parce que tu es différent des autres. Tu m'intéresses beaucoup. Je vois en toi un homme cassé que je n'arriverais pas à reconstruire. Je vois un type aux yeux les plus gentils du monde dont je viens d'apprendre qu'il a commis une faute terrible. Je vois un homme qui souffre. Je vois un bel homme.
Jonathan sembla frissonner.
-S… Sors d'ici…
-Jonathan, on ne pourrait pas rester au moins amis ?
Il la regarda, comme sauvé d'une situation gênante.
-Te… quoi ?
-Tu… tu es le seul ici qui m'intéresserait pour un rencard. Le copain à mon frère est un crétin, les autres sont casés ou homo… Toi, tu es… un type bien. Mais apparemment, tu n'es pas intéressé, alors… je reformule mon approche. Tu veux bien qu'on soit juste amis ?
Jonathan regarda Estelle, désemparé.
-Je… Je suis pas… Je veux pas d'une amie.
-C'est définitif ?
Jonathan soupira, attristé.
-Je ne… Je ne veux pas que tu… souffres à cause de moi.
-Je ne souffre pas. Je veux juste que tu me laisses une chance de te connaître. Et le mot « Chance » est utilisé dans son plein champ sémantique. L'espoir, comme l'unique occasion, comme la gratification.
Jonathan sourit faiblement.
-Tu… T'es vraiment bizarre comme fille. T'es la première qui… me colle aux basques comme ça.
-Eh, c'est toi qui m'as appelée Minette, à la base ! Moi j'ai suivi, voir si y'aurait quelque chose d'intéressant.
Jonathan regarda Estelle, toujours aussi intrigué.
-Qu'est-ce que… tu attends, précisément ? demanda le grand mécanicien.
-La possibilité de venir te parler quand je veux ! De profiter de ton agréable compagnie.
Jonathan hocha la tête.
-La directrice va pas être d'accord.
-C'est pas elle qui en décide, ou mon frère, ou même qui que ce soit. Je veux juste qu'on discute. J'aime bien nos échanges.
-Ok. Va pour un passe-droit pour le bureau. Tu veux un formulaire qui le confirme ?
Ils ricanèrent. Elle lui sourit.
-En plus tu es très mignon quand tu es drôle. A plus tard, Jo !
-Ouais…
Elle sortit, laissant un Jonathan perplexe et chamboulé.

Linus entra de nouveau dans le bureau de Norbert.
-Bonjour Linus…
-Je… Je suis désolé.
-Vous n'avez pas.
-J'ai appelé l'école. Ils m'ont dit que « L'oncle de Charlie l'avait déposé. »
-Voyez. Tout va bien.
-J'ai… J'ai échoué sur tous les plans. J'ai…
-Linus, tout va bien.
-Vous avez été si… alors que j'ai été…
-Tiens donc, il me semble qu'il n'y a pas si longtemps… C'est moi qui étais dans une situation quelque peu… humiliante, et vous avez sauvé le monde. J'ai toujours rêvé de vous rendre la pareille.
Linus hocha la tête.
-Vous... Merci. Et pardon pour ce matin…
-Ce n'est rien. Vous étiez saoul.
-Cette excuse ne fonctionnera pas tout le temps !
Ils ricanèrent.
-Alors… vous… ne me voyez plus comme un homophobe ?
Norbert secoua la tête.
-Je pense qu'au fond vous ne l'avez jamais réellement été. Et puis, au pire, les gens changent, non ?
Linus hocha la tête et sortit.

William s'éloigna de Linus à qui il venait de donner un baiser.
-Je crois que ce châtiment-là est bien plus terrible que tous les rejets du monde.
Linus regarda William, abasourdi. Par réflexe, il lui donna un coup de pied dans l'entrejambe. Il se leva et commença à partir.
-C'est ça… Rassure-toi !
Linus regarda son vieil ami à terre.
-J'avais raison. Ce châtiment était le pire !
Linus sortit, trainant la patte. Il semblait perturbé, troublé. En sortant de l'immeuble, il vit le quartier dans un sale état. Il s'efforça de rentrer chez lui le plus vite possible, tentant d'oublier ce qu'il avait vécu.
Il n'y arriverait jamais. Jamais ne se détacherait de lui cet… Humiliation ou honneur, il ne saurait dire. Toujours était-il que son premier baiser lui avait été donné par un homme.


Kenneth rangeait ses dossiers. On frappa.
-Mon rendez-vous de 16h10… entrez !
Judith passa la tête par la porte.
-B… Bonjour ! Je… Vous pourriez venir ?
Kenneth arriva, intrigué. Judith le prit à part, dans le couloir.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Je voulais… Je voulais savoir si vous seriez d'accord pour… qu'on aille diner…
Kenneth hocha la tête.
-Si vous… voulez, oui… Pourquoi ?
-Pardon ?
-Pourquoi vous voulez… Ah, vous voulez que je vous invite à diner ?!
Judith resta étonnée.
-Euh… Je ne voulais pas dire ça…
-Ok, ok, si vous voulez ! Bien sur ! Pas de souci.
-J'ai une soirée de libre lundi.
Kenneth regarda Judith et hocha la tête.
-Je suis ok pour lundi aussi !
-Lundi alors… On se donne rendez vous…. Vous avez un restaurant ?
-Euh… « Le Rayon Gemme ».
Judith s'étonna.
-C'est peut-être un peu… Huppé ?!
-C'est très bien, je vous assure !
Judith hocha la tête.
-On dirait que ça vous gêne…
-Pas du tout !
Elle repartit comme elle était venue. Kenneth s'avoua surpris. Norbert passa et regarda Kenneth.
-Je suis convoqué chez la directrice…
-Oh… Bonne chance ! acquiesça Kenny.

-Voilà. J'ai tout.
Etienne et Jasper se serrèrent cordialement la main.
-Merci pour tout, Jasper.
-Merci à toi d'être venu, Etienne. Ca m'a fait super plaisir de te voir !
-Mouais… Moi aussi.
-Désolé de ne pas pouvoir te raccompagner… mais ton taxi est avancé !
Etienne se tourna vers le bus.
-Remercions Jasper, Dieu des bus, de l'avoir invoqué d'outre-dépôt de bus !
Ils ricanèrent.
-Bon retour.
-Ouais. A plus, Jasper !
Etienne monta dans le bus. Il salua son camarade alors que le bus partait. Ce faisant, il se saisit de son portable et composa un numéro.
-Allo… Oui bonjour… Il faut que je parle à Jools Siviter. C'est de la part d'un ami… … Oui… Maître Siviter, c'est Etienne. Pourquoi vous ne m'avez rien dit ?!... Si je peux faire quoi que ce soit… Vous êtes sur ?... Je… Ca va ? Non, je demande si vous, vous allez… Oui d'accord.

Norbert resta tétanisé devant l'écran. Eric et Gisèle étaient derrière lui tandis que Judith restait hors du bureau, refusant de participer à ça.
« -Merci, mon petit Norbert.
Linus embrassa la joue de Norbert.
-V… Vous empestez l'alcool, Mr le proviseur ! chuchota le doyen. »
Eric arrêta l'image et regarda Norbert.
-Je me demande qui… Oui, qui sera le plus peiné par ce genre d'image. Votre petit copain Eddy… Ou… Lucy Winchester. On a d'autres images très bien ou Linus est à quatre pattes en train de crier le nom de son fils dans son bureau, puis il se tortille par terre en pleurant.
-Nom d'un chien, vous nous espionnez… Mais comment ?!!
-Ca ne vous regarde pas, tonna Gisèle. Vous ne voulez pas que ces images soient montrées à qui que ce soit ?
Norbert secoua la tête.
-Dans ce cas là, vous ne direz à personne que nous vous surveillons. Et surtout… Je compte sur vous pour vous aligner sur toutes mes directives.
Norbert regarda la directrice, coincé.
-Pensez à votre ami. Ou plutôt à…
Gisèle ouvrit un autre fichier.
« -Floper, je crois que Linus aime bien ma chemise. J'hésite à lui dire ou je l'ai achetée. Ca ferait une sortie sympa. Et qui sait… J'en verrais peut-être plus ! Aouch !! Me mord pas la jambe comme ça ! Je plaisantais, rhooo… J'ai pas le droit de fantasmer ? »
Norbert baissa la tête, piégé.
-Vous êtes un petit coquin, Mr Finsbury. Incapable de contrôler vos pulsions. Incapable de ne pas faire abstraction de vos sentiments. Et vous vous confiez un peu trop à votre Hippopotas… Je vous passe les conversations avec Eddy qui sont carrément hors de propos dans une administration, ou encore les confidences sur votre vie sexuelle à Mr Heine lors d'échanges qui l'incriminent aussi bien lui que vous.
Norbert baissa la tête, piégé et humilié maintenant.
-Je… Je ferais tout ce que vous voudrez, mais… Ne… ne détruisez pas la vie de Linus !
Eric regarda Gisèle qui secoua la tête.
-Ca n'est pas notre intention. Mais nous sommes persuadés que le jour venu, vous prendrez la BONNE décision quand nous aurons l'occasion de tenir les ficelles...
Norbert hocha la tête.
-Bonne soirée, Mr Finsbury.
Norbert sortit du bureau, hagard et silencieux. Judith entra, peinée.
-Et vous ?! Vous avez réussi à harponner le CPE ?
Judith hocha douloureusement la tête.
-A l'avenir, évite de l'emmener hors-caméras pour lui parler. Sinon, il va se douter de quelque chose, grommela Eric.
-C'est très incorrect… Tout ça !
-CES GENS sont incorrects ! A chaque fois que nous arrivons dans une administration, c'est la fête ! Mais ce genre de choses ne peut pas DURER ! Il faut une ambiance prompte au travail, à l'abnégation, au suivi ! C'est une faculté, pas un bistrot !! Vous trouvez que cet homme saoul dans son bureau, c'est normal ? Que ce CPE avenant avec les femmes c'est une bonne chose dans un endroit avec des jeunes ? Que ces deux homosexuels dépravés aident à la bonne marche de l'établissement ? Et je ne parle même pas de ce taulard nerveux et grossier, ni de cette catin qui vient si souvent dans son bureau… Mademoiselle Nathis, comprenez que nous agissons pour leur BIEN !
La jeune fille hocha la tête, pas très convaincue.

Ce soir là, Linus rentra chez lui vers 19 heures comme chaque jour de la semaine.
-Bonne journée, mon cœur ?
-Parfaite, parfaite… Ou est Charlie ?
-Il est dans sa chambre.
-D'accord.
Le père monta les marches et ouvrit la porte de la chambre de son fils qui jouait encore aux petites voitures.
-Charlie ?
Le petit garçon se retourna vers son père.
-Salut Papa !
Linus s'approcha de son fils.
-Tu joues toujours aux petites voitures ?
-Oui là je fais la course dans la ville avec la voiture à papa.
Linus sourit. Il prit son fils dans ses bras.
-Papa t'aime très fort, tu le sais, ça, Charlie ?
-Oui papa… Et maintenant la voiture elle roule sur Papa !
-Laisse rouler la voiture sur papa, bonhomme. Il l'a bien mérité pour aujourd'hui. Je t'aime tant, fiston…
-T'aime aussi papa. Et vroum la tuture !
Linus sourit et serra son fils dans ses bras, le regard rempli d'amertume.