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Minuit, l'heure du cringe
de Nicéphore

                   


Oui, moi aussi ça m'arrive de venir fouiller dans de vieux blogs actifs de 2017 à 2019, donc je peux comprendre ! Un peu embarrassée par ce qu'il y a ici, mais ça fait de bons souvenirs.

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Palette Challenge Édition 2019
Bonsoir ! Y s'passe vraiment plein de trucs sur ce blog c'est fou.

Les vacances arrivent, avec un avant-goût en la personne de ce long week-end de l'Ascension, et j'ai déjà peur de m'ennuyer. C'est simple, j'ai hâte que les vacances arrivent pour me consacrer à écrire et dessiner pour moi lorsque je croule sous le travail scolaire, mais une fois que le temps libre est là, toute motivation a tendance à s'envoler subrepticement. En attendant d'arriver à me forcer, je demanderai à ce qu'on me force. Et ce sera une bonne occasion d'exhumer la tablette graphique qui dort sous mon ordi depuis septembre.



L'idée, c'est que vous demandez un personnage (un OC de préférence, je suis moins à l'aise avec l'idée de dessiner des persos issus de mangas/films/trucs que je ne connais pas... sauf si je les connais, remarquez), une palette parmi celles de l'image (les noms sont avec), vous m'envoyez une référence voire une description du perso et je le dessine en utilisant seulement les couleurs de la palette choisie. J'espère que personne ne remarquera que j'ai copié-collé exactement le même texte que dans mon dernier article de PC.

Je vais prendre les commandes par séries de trois, comme d'habitude, la première est donc ouverte ! Merci aux futurs (j'espère) volontaires !

Hildegarde Linday - "Sunset Walk" (Kazumari) — Terminé
Adeline - "Strawbery Cheesecake" (Coulurnen) — Terminé
Wilfredo - "Hunting 4 Happiness" (Léporidze) — Terminé

Et posté !

Et bonne fin de soirée !
Article ajouté le Jeudi 30 Mai 2019 à 22h55 |
18 commentaires
Oyez oyez populace écrivaine
(©Misa Patata)
Bonsoir ! Qu'est-ce que c'est que tous ces articles parus sur une courte période de temps ? Ben, vous savez, c'est mon sursaut d'activité trimestriel ordinaire...

Je sors présentement de la 13ème édition des Assises Internationales du Roman (dans le cadre d'une sortie scolaire : comme si je pouvais être à l'origine de ce genre d'initiatives profitables à ma culture personnelle...), en l'occurrence une présentation de textes par plusieurs auteurs autour du thème de "des mots derrière les images" (ouais le lien entre image et texte quoi). C'était très intéressant et ça m'a fait réaliser à quel point je préférais appréhender l'écriture que les arts graphiques, mais c'est une autre histoire ; je profite de cet événement pour repomper une question que quelqu'un a adressé aux cinq écrivains présents lors d'un tour de micro à la fin de la séance :

Est-ce que des images de scènes vous viennent en tête clairement quand vous écrivez ? Ou encore, est-ce que des scènes que vous êtes en train d'écrire peuvent vous faire penser à des images existantes (photographies, tableaux, souvenirs personnels) ? Enfin, est-ce que cela s'en ressent sur votre travail ?

Et je vous le demande parce que j'ai vu les cinq auteurs avoir du mal à répondre à ça (particulièrement l'un d'eux qui était aussi photographe, un comble olala) et que ça m'a un peu surprise. C'est toujours intéressant de savoir comment chacun se sent en écrivant/vit l'écriture en elle-même !



  • (Toujours parce que la musique...)
    (En réalité, je veux juste mettre une "image" par article pour égayer le truc)


Bonne journée, puisque toute personne normalement constituée et/ou raisonnable se sera déjà couchée à cette heure.
Article ajouté le Dimanche 26 Mai 2019 à 00h33 |
44 commentaires
La pause s'impose
(Comme sur les autoroutes, vous savez)

Bonjour !

J'espère que tout le monde se porte bien et que le soleil retrouvé vous profite (à moi oui, même si c'est dommage qu'il commence à faire trop chaud pour porter le haut-de-forme). Et que les examens se passent bien pour ceux que ça concerne. Pour ma part, la fin de l'année rime avec une certaine pression, dans à peu près toutes les matières, de rendre de gros travaux chronophages, isométriques et fatigants — et pour ne rien arranger, les bacs de français et d'histoire arrivent à grands pas. Bref, ça va mais enfin pfiou.

Cela donc pour dire que je vais m'abstenir quelques temps de lire et commenter les quelques fics que je suis. Déjà parce qu'elles se multiplient (cinq nouveaux chapitres par semaine ça fait beaucoup, sans compter les validations à gérer et les auteurs qui postent en double) et parce que oui, le temps me manque un peu pour l'instant (les intéressés auront remarqué que je commente de plus en plus en retard chaque semaine, et que la situation ne s'arrange pas). Je vais essayer de continuer à lire en fantôme malveillant histoire de ne pas trop accumuler le travail, mais je ne commenterai plus le temps que les choses se calment un peu de mon côté. Je m'y remettrai lorsque je n'aurai plus que les révisions à gérer, puisque mdr qui révise (sérieusement) pour le bac. Désolée pour les auteurs concernés !

Une dernière chose : je relis parfois le document des Détails Existentiels que j'ai laissé ici à deux reprises, et je suis tellement contente que ça ait rassemblé un ensemble aussi cool que je devais le préciser ici.



  • (Parce que la musique)


Bonne journée !
Article ajouté le Jeudi 23 Mai 2019 à 13h33 |
7 commentaires
Concours de Fanfics, rappel
Bonsoir !


Oui, c'est cela, un simple rappel pour le concours en collaboration lancé au début du mois par Soundlowan, Yûn et moi-même ! Les inscriptions seront closes ce dimanche 26 Mai, donc pour ceux qui n'étaient pas sûrs de s'inscrire, ou d'éventuels nouveaux intéressés, ça ne coûte rien de réinvestir dans un petit article. Repassez donc au besoin sur celui du lancement, sur le blog de Soundlowan :

>> Concours d'été en collaboration <<
Le concept est le suivant : il s'agit d'un concours de détente, au délai étendu sur les mois de juin et juillet pour que cela reste du plaisir, et il s'agira de faire équipe avec un ou deux autres auteurs (choisis par nos soins) afin d'écrire une fic qui devra faire se rencontrer plusieurs personnages. Enfin, tous les détails sont sur le lien ci-dessus.

C'est tout, bonne fin de soirée !
Article ajouté le Mardi 21 Mai 2019 à 22h44 |
0 commentaire
Il a encore frappé.
Je vous avais dit que Flageolaid était un monstre ? Oui ? Bien, sachez donc que ce qui arrive à l'accueil des fanfics en ce moment même est entièrement de sa faute. C'est pour éviter ce genre de situations que j'ai renoncé depuis longtemps à modifier mes fics, même pour une faute d'orthographe repérée tardivement. Mais le Monstre s'en est chargé à ma place afin de m'octroyer l'humiliation publique de l'un de mes O-S à l'accueil — de cet O-S à l'accueil — et vous serez ravis d'apprendre qu'il guette, tous les soirs depuis ce funeste jour, l'apparition de mon œuvre aux yeux de tous.

Bref, tout cela pour rappeler que ce n'est pas parce que la stratégie communication d'usage consiste en "je vais commenter cet auteur, comme ça il viendra peut-être voir ce que je fais" (oh, soyons honnêtes, cela existe sur la section) qu'il faut aller lire mes vieilles fics. Surtout pas. Jamais.

Et j'espère que personne ici ne fonctionne à la psychologie inversée.

Bonne fin de soirée !
Article ajouté le Dimanche 19 Mai 2019 à 00h21 |
8 commentaires
Relais
Bonjour !

Pas de texte ni rien aujourd'hui, je viens juste (dire bonjour et) faire passer l'information pour un concours de fanfics qu'on organise avec les demoiselles Soundlowan et Yûn ! Il s'agit juste d'un petit événement de détente, avec des délais larges pour contenter tout le monde, et basé sur le principe de la collaboration. Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur cet article de Sound o/

Ça me fait super plaisir de mener ça sur la section, donc en espérant que ce soit une bonne expérience pour un maximum de monde !

Bonne journée !
Article ajouté le Dimanche 05 Mai 2019 à 16h27 |
4 commentaires
Lectures II
Bonsoir !

Allez, ça fait longtemps. Pour rappel, je fais ces petits articles pour partager mes lectures sur le site, éventuellement donner envie à d'autres d'y jeter un coup d'œil, ou de partager un chocolat chaud autour d'une conversation sur les dernières productions en ligne (oui je bois du chocolat chaud quand il fait 22 degrés et un grand soleil dehors). C'est les vacances, je ne fais pas grand-chose de mes jours et c'est bien comme ça.

Au passage pour les curieux, la première édition est ici !

Je ne ferai pas autant de présentations que la dernière fois tout le temps, à moins d'avoir vraiment matière, mais j'essaie toujours de parler plutôt de fics avec peu de retours et de ne pas remettre en avant deux fois le même auteur à la suite (à moins vraiment d'une bonne raison héhé). Ça restreint un peu ! Mais en l'occurrence, s'il n'y en a que deux, ce sont des fics encore abordables pour qui ne voudrait pas rattraper dix mille chapitres puisqu'elles sont toutes récentes.


| "Les Rubans Bleus", de Libertina

Fic longue (ou prévue pour ; 3 chapitres à ce jour)
Créée le 02/04/2019
En cours (parution occasionnelle)
Absence d'humains / Amitié / Aventure / Drame / Suspense


_____Alors 2019 semble annoncer son lot d'auteurs prometteurs dans les environs, et Libertina en fait indéniablement partie ! Ses premiers chapitres introduisent pour le moment la quête existentielle de deux jeunes Pokémon, Zorua et Feunnec, décidés à trouver la légendaire Source qui aurait réponse à toute question. On s'attendra donc à une aventure menée par un duo sympathique, et qui risque de receler son lot de rebondissements d'après ce qui est d'ores et déjà mis en place en trois chapitres. Malgré l'absence d'humains, l'auteure semble davantage nous proposer une histoire et un univers originaux et bien travaillés que quelque chose de rattaché à la série Donjon Mystère.

_____De manière générale, c'est une fic soignée qui nous est présentée ici : l'auteure porte une attention particulière à chaque élément de son récit, ce qui se ressent surtout dans sa plume qui donne naissance à de très jolies descriptions. L'ensemble est touchant, agréable à lire et prenant sans pour autant se casser la tête. Le rafraîchissement est bienvenu !

La fic
L'auteure



| "Luminésia D.0 : Initium", de Kazumari

Préquelle (1 chapitre sur 3 à ce jour)
Créée le 17/04/2019
En cours (parution occasionnelle)
Aventure / Fantastique / Mythologie / Sinnoh / Suspense


_____Le principal avantage de cette fic est d'être une toute nouvelle histoire de Kazumari, permettant donc de découvrir cet auteur sans avoir à rattraper des centaines de chapitres. Je plaisante, ça ne peut pas être le point positif le plus marquant dans une fic qui promet d'être passionnante !

_____Pour l'instant, peu de choses sont révélées — nous sommes tout au début d'une préquelle, c'est dire — mais l'on a affaire à un trio atypique de personnages qui s'apprête à faire face à la disparition de tous les êtres vivants sur la planète, et tenter de préserver l'Histoire de l'humanité au travers d'une série d'aventures indépendantes explorant plusieurs genres. Kazumari tente donc plus ambitieux que ses précédents projets (pas seulement niveau taille), tout en se reposant sur ses bases solides en matière de personnages sympathiques et développés, univers originaux et scénarios complexes bien menés. Le tout dans son habituel style fluide et plaisant à la lecture, à découvrir, si cela n'est pas déjà fait !

La fic
L'auteur



C'est tout pour moi, j'insère donc le petit morceau habituel, et je re-disparais des environs pour quelques mois. L'inspiration ne passe pas beaucoup par chez moi, ces temps-ci, dommage pour les textes de blog... néanmoins, j'ai une question cruciale pour qui voudra bien y répondre : quelle serait la pertinence d'une fanfic sur le Place Festival de SL/USUL (vous savez ce truc trop nul qui ne sert qu'à la connexion internet et sur lequel aucune personne sensée ne passerait plus d'une heure de sa vie) ?



  • (Oui c'est définitivement mon artiste préféré)


Bonne soirée !
Article ajouté le Jeudi 18 Avril 2019 à 23h07 |
9 commentaires
[Texte] Violoncelle
Après celui-ci, je suis en rupture de stock momentanée, mais j'aimerais bien parvenir à écrire encore quelques soirs par semaine. Ce serait trop beau !

Comme on m'a posé la question, je reprécise : oui, la plupart des textes que je poste ici se déroulent dans le même univers, ce qui me permet de le développer au fur et à mesure. On en a une vision plus claire à partir de cet article où j'ai recensé la maigre production en ligne. Les personnages sont aussi souvent les mêmes, j'en ai un petit groupe que je développe de la même façon, par morceaux de post-its.

J'ai cette scène-ci en tête depuis très longtemps, ç'aurait presque pu être un chapitre 1, mais je n'ai pas de scénario défini à commencer par un chapitre 1... comme souvent !



Accrochée d’une seule main à une poignée suante, à l’instrument de l’autre, Helena garde pour l’instant le rythme de la course du train. Elle prendrait même presque plaisir à se balancer sur ses pieds en suivant son mouvement, maîtrisant le poids et la taille de son bagage instrumental, mais ils arrivent bientôt. Elle s’est préparée à descendre plusieurs minutes à l’avance, pour le violoncelle et pour sa grosse valise, pour la façon dont ils élèvent à rang d’épreuve la plus courte volée d’escaliers. Helena n’aime le train qu’avec un seul bagage à main. Et aussi lorsqu’il ne fait pas trop chaud, pour éviter la climatisation qui ne la refroidit que de rhumes passagers.

Même la question du côté où la porte s’ouvrira prend des accents cruciaux. Si c’est en face, il faudra traverser le sas d’entrée de trois pas, dont deux marches, en risquant de gêner les autres voyageurs. Nerveuse, elle espère donc que la vitre où elle tapote parfois un doigt sera celle qui se dérobera.

Pour une nouvelle série de marches hautes, plus l’espacement du quai. Puis la labyrinthique gare de Village, et ses plusieurs étages…

Jaston lui a dit que le trompettiste l’attendrait sur le quai. Si elle n’aime pas trop Alhexandre, ses airs sombres et ses bagues d’acier terne, il sera bienvenu pour porter l’encombrante caisse de bois. La salle de concert est loin de la gare, un quartier entier les sépare, dont au moins quelques rues et deux lignes de bus. En trois heures avant les répétitions, elle a compté large, ce sera bon pour passer à l’hôtel déposer sa valise.

Les lignes du paysage s’amollissent avec le train qui ralentit. Les quelques bâtiments notables retrouvent un nom sous ses yeux habitués. Même ce coin de la ville, un peu plus industrialisé que le reste, lui demeure sympathique. Les vitres aux teintes faiblement variées réfléchissent toutes différemment la lumière du soleil. Les passagers s’amassent au bas des escaliers, et leurs souffles concentrent la chaleur des lieux. Elle glisse la main le long de sa poignée pour y trouver une parcelle de métal froid, en vain.

Le suspense du côté du quai demeure encore quelques instants, le temps pour quelques murs de plus de défiler contre la fenêtre, et faire valoir leurs graffitis ; puis, arrêt sur image, et c’est la porte en face d’elle qui s’ouvre.

Ouf. Les dernières marches, ensuite, sont plus faciles.

C’est la foule qui prend la relève pour poser le problème suivant. Agitée mais ordonnée, elle ne gronde pas tant que l’on ne brise pas son rythme, rythme effréné de gare, que le violoncelle peine à suivre. La rumeur comme la chaleur ambiantes n’atteignent plus la voyageuse qu’à travers la brume opaque de sa vision teintée d’angoisse. Pour elle, le lieu est stressant, les gens pressés, les trains rapides, le sol net et glissant, les murs droits, les obstacles nombreux mais les espaces trop grands. Bref. Au moins, il y a quelques courants d’air pour rafraîchir le tout.

Sur le quai, sans plus de dix pas pour la forme, elle se cale derrière un distributeur isolé et envoie un message court à Alhexandre Plafrenelles. Elle ne veut pas se faire surprendre par ce type sinistre. Pas plus qu’elle ne veut, finalement, se retrouver en face de lui. S’il est là pour elle, c’est parce qu’on l’a forcé.

Sauf qu’il n’est pas là. La foule se vide, avalée par le train ou les portes vitrées, et seules les personnes accompagnant les voyageurs, qui ne doivent pas monter dans les voitures, font des signes aux fenêtres pleines de reflets bleu-vert.

La rame se met en marche, roule, puis s’éloigne en sifflant ; les gens se retirent au compte-goutte, dans d’ultimes roulements de valises. Il s’est écoulé dix minutes. Helena serre le violoncelle, puis quitte le distributeur pour un banc proche, où elle laisse reposer l’instrument. Incapable de s’asseoir, elle esquisse, à droite et à gauche, quelques pas qui ondulent sa robe vert amande.

Plus personne sur la quai, et pas plus de réponse. Elle envoie un texto au maudit chef de troupe, Emilliano Jaston, réputé pour surveiller de près sa communication. Rien non plus après cinq minutes. Ses pas se font plus insistants, et vont même à l’aller-retour de son banc jusqu’au quai. Il fait chaud à Village, même à l’ombre, pour elle qui vient du centre. Il n’y a pas de quai en vis-à-vis, seule une façade à observer. Le mur aux vitres vides d’un bâtiment d’administration. Une poignée d’autres minutes s’égrène.

Une petite femme arrive et s’installe sur un banc proche.

Elle est venue à pas prudents mais décidés, défaits de toute hâte de gare, avec plutôt la marche d’une habituée qui s’apercevrait d’une autre présence et viendrait demander, poliment, s’il reste de la place pour elle. C’est à cela que ressemble l’œillade qu’elle glisse à Helena, avant de s’asseoir, en tailleur, et de tirer d’une grande besace tout l’attirail nécessaire pour écrire en mangeant des cookies.

Elle est là toute seule, alors qu’aucun train n’est annoncé ici, petite, la figure creuse, les yeux immenses et noirs, les cils et les sourcils du même noir envahissant qui donne des teintes brunes à ses traits pourtant pâles. À côté, Helena, grande et claire, debout, la mâchoire ronde et les cheveux très courts, la regarde s’affairer minutieusement sur d’étonnantes grandes lettres, tracées du bleu appliqué d’un stylo-plume.

La musicienne, discrète, se détourne, refait quelques pas autour du banc, dans la direction opposée à la nouvelle venue dont elle entend les miettes tomber. En revenant, elle lui jette un second regard, qui croise directement le sien.

Le cookie entamé dans une main et sa plume dans une autre, elle lui sourit de ses grands yeux. Helena se sent obligée, devant ce regard, de dire bonjour ; ce que l’on fait parfois lorsqu’on est deux inconnues l’une pour l’autre sur un long quai de gare désert.

« Bonjour » fait-elle donc d’un sourire mal assuré, en détournant un peu la tête, honteuse déjà d’avoir parlé.

Mais la petite femme, qui, tout compte fait, paraît assez jeune, s’illumine presque comme si elle n’attendait qu’un bonjour.

« Bonjour ! »

Elles se regardent, pour qu’Helena se dise qu’elle est tombée sur quelqu’un d’invraisemblable. Plus parce que sa réaction paraît toute naturelle que pour la réaction elle-même, là où d’autres auraient répondu avec une joie forcée. Suit :

« Vous attendez quelqu’un ? »

Il fait chaud, aveuglant et moite, et sur un quai géométrique, une petite jeune paraît presque vouloir l’aider.

« Oui, j’attends quelqu’un, on doit venir me chercher pour une répétition, je joue à la Poscaye ce soir et je n’étais pas censée transporter ça toute seule (un geste vers le violoncelle assoupi sur son banc).
— Ah ! Oui, fait l’autre d’un air concerné. Qu’est-ce que c’est comme instrument ?
— Un violoncelle » répond simplement Helena, décontenancée.

La banalité de la question, dans cette situation, la surprend. Si son ton et ses mimiques donnent à penser le contraire, les paroles son interlocutrice laissent l’impression qu’elle n’est pas intéressée par la conversation.

« Et vous êtes allée voir dans le hall s’il n’y a pas la personne que vous cherchez ? Je veux dire, vous êtes sûre qu’elle doit vous attendre là ? Ça fait combien de temps ?
— J’ai des doutes, on m’a dit sur le quai, mais oui, j’y pensais, mais, il faudrait transporter les bagages et j’ai pas encore le courage. Et je lui ai envoyé un message, mais il ne répond pas.
— Je peux vous garder le violoncelle pendant que vous jetez un œil… »

Elle pourrait être une simple voleuse, mais elle ressemble davantage à une personne rare. D’ailleurs, il semble à Helena qu’elle est un peu confuse par la spontanéité et l’audace de sa proposition.

« Si vous restez là… si ça ne vous dérange pas !
— Je pense qu’il ne me gênera pas, ce n’est qu’un instrument.
— Merci beaucoup, c’est gentil à vous ! (quelques pas, puis elle ajoute :) Je reviens vite ! »

Et elle compte revenir vite, d’autant qu’elle a aussi laissé sa valise à côté du banc. Elle doute de plus en plus de croiser quelqu’un à ce stade, mais ce sera pour avoir vérifié.

Elle n’est même pas au bout du quai qu’une vibration dans sa main droite ralentit son pas d’un seul coup.

14h44 << Alhexandre Plafrenelles >> Je ne suis pas censé t’envoyé de message. Je ne viendrais pas et tu ne participe pas au concert ce soir ni demain et jeudi et ta chambre d’hôtel est annulée. Jaston ta renvoyer Désolé.
14h44 << Helena Chanet >> C’est pas vrai ?
14h46 << Helena Chanet >> Merci de m’avoir prévenue, mais pourquoi…??
14h49 << Helena Chanet >> Et je fais quoi, à Village, avec le violoncelle et sans billet retour ? Il a dit quoi, Jaston ?

Elle aligne encore quelques pas en large du quai, consternée, à laisser le vent jouer dans ses mèches courtes et pâles sans s’en apercevoir, promenant alentours son regard ébahi comme pour faire saisir aux poubelles et distributeurs l’incongru de la situation. Et se repenchant finalement sur son écran :

14h53 << Helena Chanet >> Sale con !

Elle fait alors volte-face, après quelques hésitations, du côté de sa petite gardienne de musique. La sécheresse de ses sandales se fait entendre sur le sol dur.

Elle avait pensé que Jaston plaisantait, de son air entendu mais rigolard, avec ses faux avertissements. Il lui a dit qu’ils auraient du mal à se passer d’elle pour la tournée de juillet, une période où elle s’est engagée auprès d’une compagnie de théâtre d’objets, dont elle connaît la directrice. Il lui a dit que c’était chiant de devoir l’attendre pour certaines répétitions, parce qu’elle en avait d’autres avant, avec d’autres musiciens. Il lui avait aussi dit plus récemment qu’il préfèrerait l’avoir toute pour lui, avec un regard qui ne voulait pas forcément juste dire qu’elle était bonne musicienne.

Tout d’abord elle apprécie la liberté de travailler pour plusieurs organismes, sur plusieurs projets et spectacles, ce qui lui laisse la possibilité de varier, changer d’air assez souvent, ne pas rester coincée sur l’infinie répétition d’un même enchaînement de notes ; et aussi, de rencontrer du monde et de voir du pays. C’est tout ce qu’elle attend de sa vie d’artiste, et elle ne chercherait pour rien au monde à signer un contrat avec une seule compagnie, même pour un meilleur salaire.

Et de plus, si même l’envie lui prenait, ce ne serait certainement pas avec l’orchestre de Jaston. Si elle avait écarté d’un revers de main faussement amusé toutes ses incitations, elle n’en était pas moins restée polie et ne se serait certainement pas attendue à ce qu’il aille jusqu’à la renvoyer.

Et surtout pas après lui avoir fait faire six heures de route jusqu’à Village avec le violoncelle. C’est peut-être finalement ce qui l’embête le plus dans l’histoire.

Arrivée au niveau du banc, elle s’y laisse à moitié tomber sans même y prendre garde. La jeune femme, le même gâteau toujours entre les doigts, l’égrène à présent à trois moineaux locaux.

« Alors ? s’enquiert-elle.
— Alors pas grand-chose, en fait. Je viens d’avoir ma réponse, je n’ai pas de concert, finalement, pour ces trois prochains soirs, et personne ne viendra me chercher. Il faudrait que je m’inquiète des raisons, mais le problème le plus problématique pour l’heure, c’est que j’ai fait le trajet pour rien et que je vais visiblement devoir me retrouver un hôtel. »

Elle pose son coude sur un genou, écrase la joue sur sa main, et regarde les volatiles s’entre-piailler la nourriture. Elle serait disposée à rester sur ce banc sans but, échanger quelques mots bizarres avec cette rencontre de cinq minutes, ruminer rageusement en claquant quelques pas sur les dalles de la gare, puis demeurer seule sur ce quai et nulle part ailleurs. Parce que ses bagages sont encombrants et lourds.

Sa voisine pose alors sa feuille entamée sur ses genoux et dévie ses yeux sombres, curieux, vers elle.

« Vous vous appelez comment ?
— Helena, et vous ? »

Elle se sent un instant coupable de s’être présentée sous son seul prénom, puis, l’instant d’après, d’avoir retourné la question.

« Lucia. Je peux vous héberger pour la nuit, peut-être ? Je suis rue de la Quarantaine, si vous connaissez, ce n’est pas loin. »
Article ajouté le Dimanche 17 Mars 2019 à 15h26 |
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[Texte] Texte-couleur numéro cinq
Qui a failli s'appeler "Texte-couleur numéro combien déjà ?". Ce qui est drôle, c'est qu'il a fallu un voyage scolaire à Marseille pour que je retrouve deux pages d'écriture par soir, malgré un carnet de voyage à tenir à un rythme infernal, des levers à six heures, des abbayes toute la journée et une chambre à huit dans une auberge de jeunesse. J'ai donc demandé à mes camarades de chambrée de me lancer une couleur, et comme deux d'entre elles se sont dévouées pour, respectivement, de l'orangé et du violet, je n'ai pas tranché et voilà. Pas grande fan du résultat, mais la productivité, c'est cool, même en recyclant des bougies sur des tables.

Je ne sais pas qui est le personnage, mais je trouverai bien !



Le crépuscule s’infiltre dans la minuscule pièce, avec un air du soir chargé de gaz et de moustiques. Les bestioles agaçantes, attirées par la seule chaleur, se déçoivent puis se contentent à l’intérieur de la simple flamme d’une bougie, verrouillée d’un bocal de verre.

Son orangé ne se diffuse que dans les alentours du bureau où on l’a posée avec soin : des boîtes rondes, des bouts d’épingles, beaucoup de pelures de gomme se partagent la faible lueur, et en dégagent de longues ombres. La petite scène n’est rythmée que par les frissons de la flamme. Quelques êtres piaillent au-dehors, et couvrent les pulsations lentes d’une calme présence humaine.

Autour du bout de feu, tout est d’ombres, dont les contours se dessinent flous dans la tête de l’habitante seule. Par habitude ou grâce au peu de lumière qu’il lui reste, elle visualise sans mal son environnement restreint. Blanc de jour, il lui apparaît maintenant d’un sombre strié de mauve, d’un violet-noir carré au niveau d’un des murs et de son étagère, une teinte plus haut dans le reste de l’espace, avec ces variantes de pourpre que seul l’œil fatigué de noir imagine dans l’obscurité. Ses repères restent néanmoins le halo clair au centre, et ce rectangle de bleu nuit dans le coin penché du plafond.

Assise à moitié en tailleur sur une petite chaise, elle pense à on ne sait quoi, les traits invisibles dans l’ombre. Elle fixe les lignes fausses qu’elle connaît, impossibles à distinguer dans une ambiance si trouble. Elle les voit, peu à peu, s’assombrir : le violet presque noir vire au noir tout à fait, les angles se peuplent d’ombres de plus en plus intenses.

Lorsque plus aucune couleur ne régulera son champ de perceptions, elle bougera sa chaise vers le bord de la pièce, s’y lèvera, agrippera de ses doigts le bord de la lucarne et baignera ses yeux dans les teintes évanouies du soir presque tombé. C’est elle qui infiltre crépuscule, le violet, dans sa chambre. Pour garder des couleurs à portée de paupières, elle recommencera autant de fois qu’il le faudra.

Mais quand la nuit noire sera là ?
Article ajouté le Samedi 16 Mars 2019 à 13h35 |
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[Texte] Belle est l'aide
Je suis ce genre de personne qui se sent mal de poster des articles de blog quand elle n'a pas commenté ceux postés avant, d'autant plus quand il y a des textes dans le lot. Pour le coup, c'est du manque de temps, je pars demain matin pour quatre jours sans réseau.

C'est un personnage inspiré d'une personne croisée il y a cinq ans et pendant cinq minutes. C'est fou qu'il y ait des gens comme ça auxquels je pense encore, et c'est fou d'en faire une personne nommée selon un site de prénoms anciens (PS pour les auteurs, cherchez dans les prénoms anciens pour vos personnages, c'est une véritable mine d'or).



« Je peux vous aider ? »

    C'est une rue tranquille, assombrie et relativement étroite. Les façades, jaunes, s’alignent en longue parade au gris sale de l’église qui les écrase depuis le trottoir opposé. Les quelques voitures se sont garées à cheval sur la chaussée, faute de place. Une petite table ronde de jardin, en métal rose, se perd entre ces mastodontes : un îlot de terrasse naufragé, à l’extrême bord de la langue de goudron de la rue.

    Un vieux grand-père en chemise bleue chargé de sacs de courses, deux dans chaque main, s’escrime seul contre une porte en bois lourd, rehaussée d’une marche carrée trop haute pour ses sandales. Il lance un œil reconnaissant à la dame à la montre, par-dessus son épaule. Celle-ci s’est déjà élancée dans un froissement de voiles pour maintenir le battant sombre vers l’entrée convoitée. Ouf, fait le vieux, et il la remercie.


    « Je peux vous aider ? »

    C'est un terrain dégagé par le bâti, mais rafraîchi d’arbres, quatre pelouses coupées par un chemin en croisement bétonné ; le tout dans une pente douce en pleine ville. Les bancs réguliers s’affaissent sous les lecteurs silencieux ou les buveurs bruyants, et les brins d’herbe proches, sous les mégots de cigarette. Le vent souffle.

    Le petit garçon relève les yeux vers elle en sursautant doucement. Son regard s’attarde sur la montre à gousset qui pend à son long cou, par-dessus plusieurs épaisseurs d’écharpes et de foulards, de vestes et de robes. Elle connaît bien ce regard. Cela ne veut pas dire qu’elle connaît ce gamin, mais cette œillade curieuse et discrète qu’elle sent passer sur elle, avec un sourire, à chaque fois qu’elle traverse la rue.

    Le petit accompagne une petite, elle aussi chargée d’un petit cartable, lourd, mais que secouent de petits sanglots étouffés. Ses genoux potelés s’agitent de tremblements, et là où le garçon porte un regard inquiet vers les trois grands huskies qui courent sur l’espace vert, elle regarde le vide. Elle a très peur des chiens, et craint autant de traverser leur terrain de jeu que de le contourner par l’un des chemins transversaux. La grande femme se baisse vers elle, lui parle un peu, se relève et lui prend la main, pour avancer avec elle, à petits pas, vers le bout du chemin. Les chiens sont loin, vers le haut de la butte. Le petit gars soucieux marche proche de son amie en jetant à la dame de muets témoignages d’admiration.

    Elle les quitte quelques mètres plus loin, pour recevoir deux « merci », l’un éperdu, l’autre rougi et trempé de larmes.


    « Vous avez besoin d’aide ? »

    Deux yeux en amandes jaunes se haussent vers la drôle d’humaine colorée accroupie de l’autre côté du grillage. L’objet qui se balance autour de son cou vient taper contre les mailles de fer, sur un ton sec ; le chat, de l’autre côté, retire prestement sa patte du petit trou sous le rideau de ferraille, surpris, laissant sa proie poursuivre sa route le long des herbes du trottoir. La femme dresse ses ongles peints en remparts au scarabée noir, maladroit, qui pratique un détour de quarante-cinq degrés dans la direction inverse de la grille.

    Le chat, gris et blanc par ailleurs, et passablement sale, observe ce manège les pupilles dilatées. Le jeu d’aiguillages se poursuit encore quelques instants, jusqu’à ce que la bestiole à six pattes ne s’enfuie inconsidérément vers une fin plus cruelle — par le petit trou à fleur de béton. Le matou ne se préoccupe plus alors de sa grande bienfaitrice, tout occupé qu’il est à faire rouler la carapace brillante entre les feuilles mortes de son territoire


    « Je peux vous aider ? »

    Cette fois, l’écho des mots résonne à travers une grande pièce de velours rouge, bordée de deux tableaux, un guéridon vieilli, des guirlandes, quelques dessins d’enfants absents, un tortueux lampadaire d’intérieur en bois poli. Au-dessus de la belle cheminée, elle aussi décorée, s’étend un grand miroir ébréché et taché dans les coins.

    C’est à ce miroir que s’est adressée Hermeline. Il reflète une femme grande, au visage saillant et la peau veloutée, que l’éclairage habille de teintes brunes. Ses yeux n’ont pas besoin de telle parure : le maquillage s’y concentre déjà pour, d’une ombre de longs cils et d’un trait souligné, élargir habilement le regard — et habilement dissimuler les cernes. Le nez est droit, les lèvres fines et ternes, les cheveux, noirs, rêches et bouclés, cascadent sur des épaules à l’accès barré par les couches de tissus.

    Même pas un instant, le bleu des yeux, l’espiègle du visage se voile d’un nuage triste, aussitôt dissipé par l’éclat du soleil. Les lèvres de la quadragénaire se haussent d’un sourire amusé — elle, de l’aide ! — puis, d’une volte-face, s’effacent du miroir. Sa montre cliquetant, elle retourne déambuler, sans but, sans compagnie, dans son grand appartement vide, clos, ostentatoire pour des yeux qui n’existent pas, décoré pour son propre goût, sans plus d’une seule place usitée à la grande table du salon, sans plus d’une place au lit défait. Un petit air faux s’éloigne dans les couloirs.
Article ajouté le Lundi 11 Mars 2019 à 23h03 |
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