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Notes à moi-même.
de Murphy L

                   



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Here We Go Again (Gévaudan)
Je sais, je sais, je suis censée être noyée dans les profondeurs d'Internet, pas la peine de faire la gueule ça ne changeras rien au fait que j'ai perdu ce pari. (D'habitude, je triche, et puis je me suis dit que "allez ça pouvait pas être si terrible." Eh bah j'aurais du tricher.) C'est simple, j'ai [attention contexte chiant] retrouvé un vieux bouquin sauvé du déstockage de la bibliothèque de mon enfance. (De ma plusjeuneitude, du moins.) contenant plusieurs poèmes, chaucn themés autour d'une créature mythique/légendaire/littéraire précise nommé "Le Bestiaire Fabuleux". Si la qualité des poèmes est toute relative -certains sont excellents d'autre une espèce de prose peu excitante et d'autres *ahem* un lyrisme très imagé *ahem* (<--je peux pas juger vu ce que j'écris.) Et l'on m'a donc attribué ceci : (Comprendre : ma prof de litté m'a collé ce devoir dont je voulais pas.)

"Rédiger des textes présentant le plus d'interpretaions possibles."

Et demerde-toi Edgar. Mais bien sûr ! Ca allait être super simple et super cool, après tout. Qui sais, je m'y découvrirais peut-être un talent caché ou une affinité particulière avec la poésie ! (Spoiler alert : non.)

Toujours est-il que j'ai attaqué avec la première page (Quelle prise de risques !) et donc La Bête du Gévaudan. Et que j'avais envie de poster ça ici parce que si je n'écris plus de pokémon, bah je suis pas morte. (Comment ça on s'en fout ? Laissez-moi me taper l'incruste.) Et que c'est tellement minimal et que ça ne sort tellement pas de ma zone de confort, que la moitié est déja rédigée, que je me disais bien que allez peut-être cette fois je pouvais m'autoriser à aimer un peu. (Encore que les derniers paragraphes gnagnagna *complaintes redondantes à base des mots médicorités et pitoyable, ça y est vous connaissez la chanson.*)

Le poème n'est pas mon oeuvre et ne m'appartient pas, de même que je n'ai pas écrit le livre. (C'est évident mais c'est les disclaimers, que voulez-vous.)


*Ahem.*

Donc voici Le Texte (Note : trouver un moyen de translate le "Le" de ragecomics en quelque chose de similaire.)

[Et donc (après je vous laisse tranquille promis.) c'est flou et c'est normal, hein. Si la première interpretation plutôt bateau fonctionne assez bien, il y a une multitude de sous-textes et aucun terme n'est employé au hasard. Et plus c'est caché, plus c'est glauque, sinon c'est pas drôle]

[...] (Silence kifépeur)


Un ballon rouge dans la brume ; sa ficelle se déroule paresseusement autour de la cheville de la fillette. Une main sur la cordelette jaune, une autre autour de sa craie, elle respire le brouillard qui nimbe les quais du canal.

J'ai peur le soir
Quand se réveille et court la bête


Son visage de poupée encadré de rideaux blonds, les lèvres teintées d'un rose délicat, ses mains de porcelaine croisées sur un ventre plat et les souliers encore bridés, elle inhale doucement les vapeurs fétides de Saint-Martin, tends l'oreille aux grognements de l'eau, épuisée par la fête.

La Bête ?

Une paupière pivote ; s'ouvre sur la lune anonyme, globe aveugle dans le ciel nocturne de Paris. La pointe des pieds sur le ciel de la marelle, tête en terre et coudes en croix, les mèches bruissantes comme des blés dans le vent de soirée qui vient faire frissonner ses lèvres.

Ce monstre
Hurlant sa soif de sang !


Grappes de ballons translucides qui décollent aux étoiles. Un cerceau dévale les marches du pont jusque à venir crever l'eau et lentement s'y perdre ; le yo-yo accroché à la rambarde monte et descend, poussé par les vents contraires qui putrifient le canal. La fête est finie.

Ce n'est que le vent
Qui fouette et fait gémir les arbres…


Plus haut sur les pentes de la société, quelques carrés de lumière vacillent derrière leurs rideaux. Les herbes sauvages s'agitent comme des algues ; le ciel grouille de vers de vase. La paupière clique et se referme, coincée dans la fente de son globe, les cils raides et tordus. Un panier de crochet jeté sur ses genoux ronds, la fillette attend.

Mais non
C'est la Bête !


Des pas glissent sur l'escalier. Des pas de velours, griffus, des pas teintés de silence qui claquent comme des ciseaux assourdis. Haleine brulante qui trouble l'air.

Issue de sa caverne de l'oubli
Fonçant sur la lande


Un galop furieux martèle les champs ; hurlement qui déchire l'air. Une langue rouge ; quelques gouttes de salive qui volent dans le sillage de la mort. Cabrement en ombre chinoise. Une griffe transperce les flancs de la lune, vient échauffer l'air de ses étincelles écarlates.

Galopant à travers la mémoire du temps

Elle se rapproche, flèche à la pointe humide qui vient déchirer les chairs, aux naseaux ronflants, tranchant le voile des souvenirs de ses crocs jaunis aux gencives sanglantes. Dans son sillage, une odeur de chien melée de moelle, de décomposition et de sang puante qui fait flétrir le blé déjà fauché par son galop et éloigne même les mouches de ses côtes maigres.

Écoute ! Vois ! Elle approche
l'égorgeuse immonde !


Un souffle brulant vient rougir la joue de la fillette ; les stridulations du vent modulent un cri suraigu mêlé de cigales et d'insectes d'eaux, du croassement de canards et du roucoulement des corneilles qui viennent piquer son visage. Un langue fine se déroule lentement autour de son pied, quelques gouttes de salive froide lui maculent le tablier.

Un éclair ! L'orage qui gronde !
Rien de plus !
Calme-toi et dors !


Les fourches de la tempête viennent illuminer le canal un bref instant ; changer sa surface en verre le temps d'une seconde folle qui aveugle les poissons et fait tressaillir le petit poitrail. Un grognement sourd monte des égouts, le hurlement ravalé d'une bête enfermée sous les pieds des passants. La paupière cliquète encore un instant, faisant pivoter son globe creux.

J'ai toujours peu qu'elle vienne encor.
La nuit abolit les distance.
En un instant elle peut sortir de la tempête.
La Bête !


Le rideaux de nuages sombre se déchire d'une comète écarlate ; Une haleine vient embuer l'air de bouffées trop chaudes. Les clapotis de Saint-Martin étouffés par ses pas souples, le bruit du vent couvert par son halètement précipité. Une ombre brulante avale la petite fille.

Chut ! Il faut dormir : il est tard !
Et j'ai tiré tous les verrous…


Claquement de dentelle derrière la vitre gelée. Deux petites pommes s'écrasent sur le verre, surmontées d'une paire d'amandes brunes et anxieuses. Le rectangle jaune fait filtrer sa lumière à travers les murs de plâtre ; et quelques filaments tombent sur les quais. Un œil de flamme scintille dans la nuit.

Dis-moi, le Gévaudan c'est où ?

À travers le givre, la bête approche. Un flanc brun et hirsute ; une oreille percée d'argent. Une dent se plante dans la dentelle, déforme la tête creuse, des pattes précipitées aplatissent bras et ventre contre le bitume crayonné. L'arbre plat pivote encore, accompagné d'un soupir de vent.

Quelque part… au fond de nos têtes…

L'aube étire ses rayons dans le ciel grisâtre ; face contre les flots, bouche rigide emplie d'une eau sale. La gorge prise dans une ficelle, le bonnet dérivant comme un bateau. Poupée sans âme qui flotte sous le petit levant, les ongles creusant une paume dure, les collants brunis d'algues, une empreinte de crocs autour de son œil mort, sourde aux pleurs de la fillette à quai.

Article ajouté le Mardi 30 Mars 2021 à 18h16 | |

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