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Minuit, l'heure du cringe
de Nicéphore

                   



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J-7
Avant ma rentrée.

Je voulais faire un article là-dessus pour mettre de l'ordre dans mes pensées et extérioriser tout ça ; j'étale mes angoisses comme de la confiture, oui, Pokébip est une tartine. Et oui, j'ai cité Kazumari© juste pour qu'il puisse troller en commentaire. C'est l'un de ces articles que j'écris surtout pour moi, et qui ne déborde pas forcément de positivité, donc que personne ne se sente obligé de laisser un mot dessus (hein Ramius).

Dans une semaine, je rentre dans l'enseignement supérieur, dans une école d'art privée, renommée et beaucoup trop chère. Comme le dirait ironiquement ma meilleure amie, "qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?" : en sept mois (?) de plus ou moins vacances, j'ai eu tout le loisir, non-ironiquement, d'y réfléchir. Je me suis convaincue que c'était une extrêmement mauvaise idée, que je n'y arriverai jamais et que dans le meilleur des cas, je ferai partie de ces nombreux élèves qui quittent le navire en fin de première année parce que c'est trop dur. Mais j'ai aussi essayé de m'encourager, de me noter quelques trucs à ne pas perdre de vue pour tenir le coup, de me dire que j'étais capable de survivre (je ne rigole pas, les échos que j'ai à propos de la masse de travail sont hardcore), etc. Au final, j'ai juste très peur parce que je ne sais pas du tout à quoi m'attendre.

J'ai eu des devoirs de vacances en dessin, quatre planches A3 de croquis à rendre, et j'ai eu beaucoup de mal à m'y mettre notamment parce que je n'ai aucune idée de l'exigence des profs, du niveau minimum, de ce ce que je fais est plutôt bien ou particulièrement pourrave. Ce que je ne dois pas perdre de vue, donc, c'est que je suis là pour progresser, évidemment, pas pour avoir un meilleur niveau que tout le monde — à noter que l'école semble encourager la compétition avec un classement des meilleurs élèves, youpi, quelle meilleure façon d'avoir un était d'esprit sain. Mais on a cette tendance aujourd'hui à se comparer aux autres, à se classer, à s'en vouloir de ne pas être aussi bon qu'untel et je suis particulièrement comme ça. Ce qui est nul. Quand je vois le dessin de quelqu'un d'autre, même inconsciemment, je vais toujours avoir cette question de "est-ce que je suis meilleure que ça", "est-ce que j'en suis capable", et ça m'a déjà conduite droit à l'art block. On y travaille.

Et pour l'instant, c'était facile, j'ai toujours été dans les premiers de la classe et ce même au lycée en Arts Appliqués. Je ne sais pas à quel point ça peut être dur de ne pas l'être et de subir la pression des profs (des amies ont eu de sales expériences), la pression des élèves plus doués, et au final, je ne sais pas si je serais assez solide pour le supporter et j'aurais tendance à dire que non, pas trop. D'autant plus que mes capacités en art m'importent plus que mes capacités en maths, c'est plus personnel, donc un meilleur vecteur aux coups durs. Je ne sais pas non plus si je pourrais, comme certains dont les histoires m'impressionnent, rattraper un niveau médiocre en bossant comme une forcenée : là encore, jusqu'ici, je me suis plus ou moins contentée du strict minimum en réussissant à avoir de bonnes moyennes. Et je travaille très mal. Aussi.

Bref, ça ressemble à du caprice de première de la classe (ça l'est). On pourra me dire que si j'ai été prise, c'est que j'ai le niveau, mais quand je vois les dessins sur le site de l'école en question, je ne vois pas par quelle sorcellerie ça a pu arriver. Sachant en plus que les entretiens d'admission n'ont pas pu se tenir à cause du coronamachin, je me sens encore moins légitime.

Autre question de légitimité, j'admire ces gens qui se consacrent entièrement à leur passion parce que je ne suis pas certaine que le dessin en tienne lieu chez moi. Je pense que je me brosse un sacré portrait des étudiants qui m'entoureront cette année, est-ce que ce seront de vrais passionnés qui seront capables de bosser non-stop en n'ayant jamais cessé de dessiner depuis leur cinq ans ? Une part de moi espère évidemment que certains se sentiront aussi paumés que moi (c'est méchant). Est-ce que ce seront des gens qui rêvaient d'intégrer cette école alors que j'ai fait ce choix un peu au hasard ? Est-ce qu'ils voudront tous devenir les meilleurs des meilleurs ? Après tout, pour quelle autre raison choisir une école aussi bien cotée ?

Bref, j'ai peur de ne pas avoir le niveau, de ne pas arriver à tenir le rythme, et que ça me démotive au lieu de me pousser à faire mieux. Ça, c'est pour la formation en elle-même, mais j'ai aussi très peur de la partie "études supérieures". Je n'ai pas l'impression d'avoir fini le lycée. Je n'ai pas l'impression d'être prête pour ça. On a l'air de vouloir de moi que je sois une adulte autonome, à présent, alors que j'ai mis dix mois à prendre un rendez-vous médical par simple peur de m'exprimer au téléphone (véridique). On m'a fait réaliser que je risquais d'être en classe avec des gens plus âgés que moi, qui auraient un appart, une vie de jeune adulte et les capacités de se débrouiller seuls. J'ai dix-sept ans, je n'ai jamais bougé de chez mes parents et je me rends malade de stress à la simple idée d'aller faire les courses. Encore une bonne occasion de se sentir minuscule par rapport aux autres, mais encore une fois, je ne sais pas ce qui m'attend et à quoi ressembleront vraiment mes camarades de promo.

Il y a encore tout l'aspect "rentrée" qui est intrinsèquement stressant, il va falloir parler aux gens, sociabiliser, et non seulement j'étais déjà un désastre à ce niveau à mon entrée au lycée mais je crois que la longue période de "confinement" n'a rien arrangé. Comment est-ce qu'on aborde naturellement des gens à une rentrée des classes ??

Bref, je n'exclus pas que tout se passe super bien, que ce soit dur mais pas insurmontable, que je progresse énormément, que j'arrive à me faire quelques potes pour leur parler de comédies musicales sur les échecs, et peut-être que m'attendre au pire pour l'instant me permettra de l'apprécier d'autant plus. J'ai presque forcé le trait dans cet article pour, paradoxalement, me soulager un peu. Je voulais surtout mettre à l'écrit tous ces fantômes de questionnements (par lesquels pas mal de gens ont dû passer, en plus, pardon pour la redondance) pour appréhender la suite de manière un peu plus posée... Parce qu'au final, la conclusion est toujours la même : on verra bien. Et on ne peut pas savoir en attendant.

J'espère que ce n'était pas trop plombant à lire, encore que l'on puisse s'estimer heureux que je n'ai pas évoqué ma peur de ne pas être assez vestimentairement cool pour une école d'art et mon dilemme à me couper/re-teindre les cheveux. Chut Luny.
Dans tous les cas, s'il y a eu des courageux pour tout lire et qu'ils sont déjà dans le supérieur (qui ne l'est pas déjà sur Pokébip, en fait ?), vous pouvez me partager vos expériences, ce sera apprécié. Et ceux qui ont juste envie de parler de leur rentrée, d'ailleurs, ça peut être sympa.

Ouais, je crois que ça m'a effectivement calmée d'écrire tout ça ! Mais j'ai un peu honte parce que j'écris ce genre de trucs de manière super dramatique et je le regrette en relisant des mois (semaines (jours)) plus tard.


Pour finir, rien à voir, mais je suis en train de lire La Passe-Miroir de Christelle Dabos et j'ai envie de recommander la série à tout le monde parce que c'est la première fois qu'un bouquin arrive à m'arracher des larmes et à me maintenir éveillée de minuit à deux heures du matin, je me sens toute bizarre et exceptionnellement enthousiaste. Je m'en vais de ce pas entamer le tome 3.



  • Je suis aussi obsédée par cet album depuis des mois.



Bonne soirée, ou nuit, je suppose !

j'utilise beaucoup trop d'adverbes non ?
Article ajouté le Lundi 21 Septembre 2020 à 00h26 | |

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