De tout et de rien
de Scorbunn

Voici le one-shot (trop court) que j'ai écrit lors de la Speedfic que j'ai faite avec RellikTM sur le thème de la gare de Mozheim ^^
Bonne lecture !

En entrant dans la salle du trône, je découvris, à ma grande surprise, une pièce plutôt sobre. Elle ne ressemblait en rien aux salles de mon château, aux murs dorés, tapissés de la soie la plus fine et ornés de tableaux des plus grands maîtres de cet art. Non, il s'agissait d'une pièce plutôt sombre, où la lumière entrait par les cinq vitraux situés proches du plafond. Les murs et le sol en pierre me laissaient croire que le royaume était peu riche. Seules les quatre tapisseries et les deux étendards rappelaient que j'étais dans le château d'un roi. Il s'agissait certes d'un château fort, mais il était plutôt miteux pour l'époque. De même, le trône d'asphalte me faisait presque pitié de lui. Mais après tout, c'était de ma faute, s’il n'avait que cela.

-Que viens-tu faire ici ? feula une voix caverneuse. N'as-tu pas honte de venir dans mon royaume après tout le malheur que tu nous as causé ?
-Non, répondis-je, déterminé. Je ne suis pas venu en tant qu'ennemi. Je suis venu pour te proposer un marché qui pourrait permettre à nos deux peuples une trêve de quelques mois, afin de permettre aux cicatrices laissées par les violents combats de ces dernières semaines de se refermer. Sinon, tout ce que nous avons construit disparaîtra avant même que nous puissions comprendre quelle en est la cause, et surtout sans que nous puissions agir.
-C'est bien tenté, Asphodèle, mais tu ne m'auras pas ainsi. Comme les lettres du surnom que tu utilises pour passer inaperçu, tu es toujours là au début, mais surtout à la fin. Tu ne parviendras pas à me piéger de la sorte. Je ne suis peut-être qu'un vieux roi malade, mais j'ai de l'expérience en la matière. Regarde-toi un peu ! La cruauté et la soif de pouvoir habitent ton regard !

Furieux, je me retins de sortir de la pièce pour aller chercher un chandelier et brûler son château. Son regard était si vide qu’il semblait ne plus réellement se souvenir de ma présence. Je pourrais presque partir sans qu'il ne s'en rende compte. Mais par politesse, je restais là. Floette ne serait pas fière de moi si elle voyait que je fuyais une conversation d'une si grande importance lâchement. Au fond de moi, j'espérais toujours qu'elle finira par revenir… Même si c'était peu probable.

-Je ne suis peut-être pas le meilleur roi que ma région ait connu, mais je fais de mon mieux pour la diriger et prendre les bonnes décisions en ces temps de guerre, me défendis-je. Oui. Cette guerre s'est déclenchée en partie par ma faute, mais je ne peux pas changer le passer. Il nous faut regarder devant et arrêter nos querelles. Je m'en voudrai jusqu'à ma mort, de tous ces problèmes dont je suis la cause, mais j'en suis aussi peut-être la solution. Ainsi, en tant que souverain de la province de Kalos, séparée par la mer de votre province qu’est Galar, je te demande d'écouter ce que je te propose.
-Tu es un feu qui ne laisse derrière lui que des cendres, AZ, et je n'écouterai pas ce que tu as à me dire. Peu importe ce que cela pourrait changer, je ne crois pas une seconde à tes paroles. Si les terres que nous gouvernons étaient des pierres, la tienne serait à peine éraflée alors que la mienne semblerait être en deux morceaux. Diviser pour mieux régner, dit-on. Et cela est véridique. Tu divises mon royaume pour tenter de le gouverner. Malheureusement pour toi, cela ne marche pas comme ça. Je n’ai pas de fils pour prendre la relève, mais j'ai désigné l’héritier du trône depuis bien longtemps. Il détruira ton royaume et tous les liens qui unissent nos terres, à commencer par la gare que tu as faite construire alors que je m'y opposais. Si nous nous étions mis d'accord sur ses conditions de construction et d'exploitation, nous serions en paix !

Exaspéré par son refus, je sortis en claquant la porte. Son refus n'était pas grave. Je détruirais la région de Galar en les plongeant durant plusieurs jours dans une Nuit Noire. Si ma machine pouvait tuer, elle pouvait également recréer artificiellement de l'énergie vitale pour former un monstre destructeur. Celui-ci serait éternel. Je le nommerais Éthernatos.

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Quelques jours plus tard, je mis mon plan à exécution et créa ce qui deviendrait leur pire cauchemar. Le roi était mort après mon départ, mais qu'importe. Son héritier ne réussirait jamais à reconstruire le royaume. La gare serait en effet le début et le commencement de la guerre. Elle reliait à travers un tunnel sous-marin les deux régions.

Furtif, je saisis la capsule dans lequel la bête était enfermée, et prit un Chevroum jusqu'à la gare. Celle-ci ne comportait qu'un seul et unique quai. Les wagons en bois étaient remplis de paille à ras bords, mais, en en enlevant un peu, je réussis à fourrer la capsule dans un wagon. C'était moi qui conduirais ce magnifique train qu'était le train de la destruction. En traversant le tunnel de briques rouges sous-marin, je me rendis compte qu'il tombait déjà en ruines. Aucun train n’avait traversé ses rails durant les derniers siècles, et l'on pouvait aisément le remarquer. Tout en sifflotant, je réfléchissais à ce que Floette pourrait penser de la situation. Moi détruisant une région. Cette image était si jouissive !

La Nuit Noire ne suffit pas, mais elle affaiblit énormément le royaume de de Galar. Je choisis de ne pas achever cette province avec l'Arme Suprême, et invita même mes troupes à un cessez-le-feu. C'était juste un éclair de pitié, ma cruauté reprit le dessus, et je pensais à réutiliser la gare.

On ne me laissa pas faire. C’est suite à ces évènements que la gare fut définitivement fermée et devint juste un quai inutilisé.