Bonjour !
Ça fait déjà un moment, mais il se trouve que j'ai écrit trois poèmes dans le cadre d'un projet en cours sur les femmes dans la Première Guerre Mondiale. On était organisés par petits groupes, ce qui fait que le reste de mon groupe a illustré ces trois textes, et je pensais attendre de recevoir les scans des dessins pour poster l'ensemble mais je ne les ai jamais reçus. Bon bah tant pis.
- 1. Cendres
Flammes et fers hurlent, tout le jour, tant la nuit,
Notre champ de bataille s’acharne à nos tympans,
Directions, sifflements, soupirs et agonies :
Nous n’avons ni tranchées, ni de boue, ni de pluie ;
Ferrailles et charbon sont nos propres tourments.
Un immense hangar rassemble les lutteuses,
Soufflant, grondant, crachant, ses hauts murs agités
Par l’afflux de chaleur sur les vitres crasseuses ;
L’antre étouffant de suie où nous, les travailleuses,
Les « munitionnettes », luttons à vos côtés.
Sans nous croiser des yeux, nous modelons l’enfer
Sous nos doigts décharnés prend forme la mitraille
De nos muscles meurtris trépasse l’adversaire
D’avance ; nous le savons, vous perdriez la guerre
Si venait à manquer ce que l’on ravitaille.
Si nous nous arrêtions…
2. Lettres
La chandelle orangée éclaire mon combat
Silencieux ; un soutien, rien de mieux,
Un soutien précieux pour l’humeur de là-bas.
Mon rôle dans la guerre est d’aider un soldat
Par des cartes postales : affrontement curieux.
Son profil est quelconque au milieu de tant d’âmes,
Il a perdu sa sœur, sa famille est absente,
Plus aucune douceur n’assouplissait son drame
Lui manquaient au moral les écrits d’une dame ;
Au-delà des combats, une main bienveillante.
Chaque soir je m’assieds à mon maigre bureau
Chaque soir mes doigts manient pour lui la plume
Chaque soir, de la plume, naissent de nouveaux mots
Réconfort et nouvelles, semblables scénarios
Pour le soldat au front, motivante coutume.
Pour survivre à l’enfer...
3. Anges
Il y a par chez nous plus de rouge que de blanc :
Blancs sont les drapés propres, ou les blessés légers
— si rares. Aussi blancs sont nos vêtements.
Entre ces murs gris, la couleur est, pourtant :
Et l’on oublierait bien ce carmin en traînées.
Les lieux sont austères et l’odeur repoussante,
Saturée de poussière, de patients, d’écorchures ;
Certains souffrent en silence, la volonté absente,
D’autres crient et rugissent de leurs plaies apparentes,
Tous alignés, en lits, en rangs de sépultures.
Mais ils ne sont pas morts ! Pour certains, pas encore ;
Chez d’autres nos travaux préserveront la vie.
Pour ceux-ci nous luttons en silencieux accord
Nous bandons les blessures et apaisons les corps :
De la Croix-Rouge-sang dépendent des survies.
Mutilées, mais sauvées…
Si vous (ouais je pars du principe que j'ai des lecteurs, trop prétentieuse la fille) avez la flemme de commenter ça, voici d'autres sujets de conversation : qui part en vacances, et où ? Un mot sur la canicule ? Que pensez-vous du réchauffement climatique ? Tout compte fait, on peut rester sur la première. Je ne demanderai pas comment se sont passés vos examens divers parce que ça a déjà été fait par d'autres !
Bonne fin de journée !
Article ajouté le Mardi 09 Juillet 2019 à 14h55 |
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