[Défi] Concours "amateurs" de fics!

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Srithanio
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Srithanio » mer. 16 nov. 2011, 21:52

Tes désirs sont des ordres Dragi !

*Lance Tempêtesable

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dragibus
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » mer. 16 nov. 2011, 21:56

Même pas peur :o

*Cap spé Voile Sable

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Soundlowan
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Soundlowan » mer. 16 nov. 2011, 21:57

La question est donc: comment faire peur à dragibus ?
...
....
.....
.
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par SIHDIFYG » mer. 16 nov. 2011, 22:02

Je vais retirer ma Participation ( Booouuuhh ) mon texte ne me plaisait plus vraiment ._.
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Solyx » mer. 16 nov. 2011, 22:18

Comment faire peur à Dragi' ?

*Attaque Vieillissement

paf:
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par MollyGrue » mer. 16 nov. 2011, 22:21

BOUH !

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » mer. 16 nov. 2011, 22:27

Même pas peur non plus : quand on joue encore à Pokémon à mon âge, on n'est pas vieille, paf ! :o

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Srithanio » mer. 16 nov. 2011, 22:30

Et puis, elle dispose de "Hurlement" pour se défendre contre ses attaquants :D

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Solyx » mer. 16 nov. 2011, 22:45

Sans oublier le "Fouet Liane" qu'elle manipule plus qu'exemplairement.
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » mer. 16 nov. 2011, 22:53

Joli !
(Bon on va arrêter de flooder le joli topic de Drayker, sinon sa Royale Préciosité va nous tomber dessus à bras raccourcis.)

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Soundlowan
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Soundlowan » mer. 16 nov. 2011, 23:09

Dis-moi Dragibus, tu n'aurais pas peur de Drayker par hasard...?

Et je ne floode pas tout à fait, puisque je commence doucement à évaluer les textes reçus et comme chaque concours a obtenu un formulaire de notation différent, je demande si on en reprend un ancien ou si on fait encore un nouveau suivant notre idée ?
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par ♣♦♣ » jeu. 17 nov. 2011, 16:23

Fait suivant tes idées, on a tous besoin d'un peu de fraîcheur ^^
Au fait, participation envoyée, je rejoint le lit pour quelques heures. Cause évoquée : fatigue paf:

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Solyx » jeu. 17 nov. 2011, 22:07

Eh ! Je viens de penser que j'ai omis de préciser en quoi ma fiction répondait au thème demandé.
Est-ce grave ?
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Wreyzax » ven. 18 nov. 2011, 00:16

Participation envoyée.
Dans mon texte : remplacer "au fond du trou" par "au fond du gouffre" en fait. (pour la manière dont je l'ai utilisé, c'est même mieux "gouffre" mais j'ai fait le truc rapidement par manque de temps...)
dragibus a écrit :Joli !
(Bon on va arrêter de flooder le joli topic de Drayker, sinon sa Royale Préciosité va nous tomber dessus à bras raccourcis.)
J'avais lu "Royale Précocité"


@ Solyx : non, depuis le début, très peu le font. Donc, finalement, c'est plus une règle en tant que tel mais un "bonus" pour ceux qui pensent que ça aidera à mieux comprendre en quoi leur texte répond au sujet.
Derrière le masque, se cache l'homme.
Ou du moins... ce qu'il en reste...



Shasse en cours sur B/W
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Noir :
Méthode Matsuda : :506: (~330 oeufs)
Rencontres : :531: (~4800 rencontres)

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Srithanio » ven. 18 nov. 2011, 10:40

Wrey, je suis désolée, mais je pense qu'on ne peut pas noter ta participation. Tu l'as envoyée après la date limite, et on ne peut donc pas en tenir compte. Je vais quand mêm demander l'avis des autres membres du jury à ce sujet pour voir si on fait une exception, mais n'espère pas trop.

Par contre, comme je sais que tu espères plus des critiques/commentaires qu'une "note", je peux néanmoins te donner mon avis, mais sans te faire concourir. Cela t'irait il ?

A part ça, passons donc aux textes...

Voici la participation de Dragibus :
Spoiler :
Quel talent !


« Je suis au fond du trou ! »

Le jeune Obalie qui vient de soupirer ainsi ferme les yeux, complètement épuisé, et tente de faire retomber la tension nerveuse qui contracte encore douloureusement ses muscles. Il remue légèrement le bout de ses petites pattes, ankylosées à force d’avoir été si longtemps repliées contre son corps rebondi. Il ne peut pas encore déployer sa queue, elle aussi soigneusement aplatie contre son arrière-train. Par manque de place.
Et aussi parce qu’il n’a pas le droit de le faire, sinon son dresseur le punira à nouveau.

Il n’est pas libre de ses mouvements, complètement roulé en boule sur lui-même comme à l’intérieur d’un œuf. La double couche de peinture spéciale dont il est enduit forme une coque rigide mais relativement fragile, que le moindre mouvement intempestif peut faire craquer. Ça lui tient chaud, ça le démange, mais il n’a ni le droit ni la place de sortir ses pattes pour se gratter.
Seuls contacts avec l’extérieur : deux fentes minuscules pour les yeux et deux petits trous pour les narines, qui lui permettent tout juste de respirer.

Le trou est étroit, à peine suffisant pour lui. Il se contorsionne légèrement pour tourner son museau vers l’extérieur et aspire goulûment un peu de fraîcheur bienfaisante. Les battements de son cœur se calment, la pression retombe. Il n’a plus qu’à attendre.
Attendre que son dresseur daigne venir le sortir de ce trou.

S’échapper ? Même pas la peine d’y penser. Grand Pa Kaimorse en subirait immédiatement les conséquences. Il n’est soigné et nourri que si leur dresseur rentre satisfait de l’entraînement ou de la compétition. Et Grand Pa Kaimorse, vieux et fragile, a besoin d’une nourriture adaptée et de médicaments spécifiques. C’est vital.
Le jeune Obalie le sait, son dresseur ne se prive pas de le lui répéter à longueur de journée. Pour s’assurer de sa pleine et entière coopération, comme il dit.

Lui-même est soumis à un régime draconien : les doses de nourriture quotidiennes auxquelles il a droit sont savamment calculées pour qu’il ne grossisse pas, tout en lui fournissant suffisamment de calories pour qu’il reste efficace. C’est ce qui explique son retard de croissance et sa corpulence bien en dessous de la normale pour un Pokémon de son âge.
Souvent la faim le tenaille, comme c’est le cas actuellement au fond de son trou. Il a dépensé une énergie folle depuis deux heures, et son organisme s’en ressent douloureusement. Mais il doit encore patienter, attendre la « récupération », comme dit son dresseur. Et seulement alors, si son maître est satisfait, lui et Grand Pa seront nourris.

Aujourd’hui, ça n’a pas été facile.
Plusieurs fois il a été obligé de rectifier lui-même le tir. Soit son dresseur perd la main, soit il n’avait pas les yeux en face des trous. Hihi ! Quel jeu de mots ! Obalie esquisse un pâle sourire sous sa gangue de peinture blanche. C’est une des rares choses qu’il peut faire sans risquer de la fissurer. Mais le sourire s’éteint presque aussi rapidement qu’il est né. Le cœur n’y est pas.

Il est au fond du trou. Il ne l’a jamais autant éprouvé qu’en cet instant.
Il ne sait pas pourquoi il le ressent aujourd’hui plus que les autres fois. Peut-être le temps, maussade. Peut-être cette douleur lancinante à la patte droite, qu’il a mal repliée au départ, quand son dresseur lui a appliqué les couches successives d’enduit. Peut-être la fringale, plus vive que la veille, qui fait comme un vide inquiétant à l’intérieur de son corps.

Il en viendrait presque à souhaiter que ce trou s’ouvre sous lui, qu’il l’engloutisse à tout jamais, puis se referme. Comme une sorte de bouche qui l’avalerait, le faisant glisser vers un ventre chaud qui le digèrerait avant de le restituer finalement à la terre sous forme d’engrais.
La mort, cette étape indispensable à la vie…

Mais il y a Grand Pa…
Grand Pa qui l’attend avec bienveillance au Centre d’Entraînement. Grand Pa le patient, Grand Pa le courageux, Grand Pa le souffreteux, mais qui trouve encore la force de le réconforter et de sécher ses larmes en lui arrachant un sourire. Grand Pa le faible, mais qui le fait rêver en lui parlant de sa jeunesse sur les banquises lointaines. Grand Pa le désormais inutile, mais qui lui raconte ses exploits passés dans les plus grandes arènes de la région.
Son Grand Pa chéri, le dernier lien qui le retient encore à la vie. La dernière raison qui l’empêche de se tourner, museau contre le sol, et de se laisser étouffer dans ce maudit trou.

Obalie trouve le temps trop long et l’inquiétude étreint son petit cœur. Pourquoi son dresseur ne vient-il pas le chercher ?
Il n’a pourtant fait aucune erreur ce coup-ci, il n’a aucune raison d’être puni, aucune raison pour qu’on prolonge plus longtemps sa position inconfortable et de plus en plus douloureuse.
Il a suivi toutes les consignes à la lettre, réalisé impeccablement tous les gestes maintes et maintes fois répétés à l’entraînement, encore et encore, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à en avoir des nausées de fatigue.

Serrer les dents juste avant de recevoir le coup qui l’envoie bouler au loin.
Encaisser vaillamment les G de la vitesse de propulsion.
Contracter tous ses muscles au moment de l’impact sur l’herbe verte et grasse.
Gagner un maximum de distance lors des deux ou trois rebonds qui suivent et pour ce faire, imprimer à son corps un léger mouvement de balancier.
Entrouvrir discrètement les yeux pour s’assurer de la trajectoire.
Puis rouler. Profiter de l’élan et rouler, rouler. Le plus loin possible, le plus longtemps possible, queue rentrée, pattes repliées, cul par-dessus tête.
Si nécessaire, incliner légèrement le corps vers la droite ou la gauche pour infléchir la courbe dans la bonne direction.
Un seul objectif : le trou. Viser le trou, rien que le trou.
Ralentir légèrement avant de l’atteindre, pour que ça paraisse le plus naturel possible.
Puis se laisser tomber mollement au fond et attendre, sans bouger.

Clameurs du public, applaudissements, crépitement de flashes. Compliments, chaudes félicitations et admiration pour l’adresse incroyable de son dresseur. Quel talent !
Autant d’indices qui lui indiquent qu’il a réussi sa mission, qu’il est bien au fond du dix-huitième trou.
Celle de Molly
Spoiler :
Fic inspirée des chansons Cartoon heroes de Aqua (discours des Regis), et The Phantom of the Opera telle qu'interprétée par Nightwish (chanson de Cresselia et Darkrai).



Les humains ne se rendent pas compte, mais les pokémons vivent parfaitement heureux dans leur coin, tout seuls. Enfin, « parfaitement heureux », c'est une expression. Ils ont leurs propres problèmes, leurs propres disputes, leurs propres guerres de territoire. Leur propre politique, quoi. Et tout comme les humains, ils aiment, quand vient le samedi soir, ou n'importe quel autre soir de la semaine, s'entasser dans les bistrots. Celui qui nous intéresse est la taverne du « Fond du Gouffre », qui porte très mal son nom d'ailleurs, puisqu'elle est située au sommet d'une colline au milieu d'une forêt et que la patronne de l'établissement n'a jamais mis le bout du bec dans le moindre gouffre. La co-gérante suppose même que la gérante a donné ce nom à la taverne par pure ignorance.

La gérante, c'est la dinde qui se pavane entre les tables sans jamais s'arrêter. On dirait bien qu'elle a le feu aux fesses, qu'elle dandine très agréablement d'ailleurs. Avec son plumeau doré planté dans le derrière, sa permanente bouclée et son eye-liner trop épais, elle attire tous les regards malgré son âge, sans doute grâce à sa robe rouge à plastron blanc. On dirait qu'elle se prend pour Jessica Rabbit et tout le monde, lorsqu'elle parade ainsi dans l'établissement, la siffle et s'exclame « Oh oh oh ! ». Le surnom est resté.

Il faut pas croire que la miss Ho-Oh est légère juste parce que c'est une dinde à la tête un peu vide ; au contraire, elle tient sa taverne d'une serre de maître ! Elle n'hésite pas à picorer la tête des serveurs s'ils font des erreurs, oublient de laver un verre ou se trompent sur la monnaie.
Les serveurs vous dites ? J'y viens, j'y viens !

Le gros avec des favoris passés de mode et le pull rayé comme si c'était un taulard, il passe son temps à essuyer les verres et à écouter les clients bavasser. Un vrai psy, sauf qu'il est gratuit et qu'il a vraiment l'air d'écouter ce qu'on lui raconte. Il a ses quelques poivrots habitués à lui radoter leur vie en répétant « Dis-voir, écoute ! » au premier verre puis « R'écou' ! » à partir du quatrième. Imperturbable, ses favoris toujours lissés à la perfection, il continue d'essuyer ses verres en faisant « oui oui » de la tête.

L'autre, qui ressemble à Hagrid de Harry Potter avec ses cheveux longs, sa barbe en broussaille et sa carrure d'ours, il s'occupe de la sécurité de l'établissement. Il porte des bracelets de force pour pas se faire démonter par les brutes qu'il jette dehors en beuglant de sa voix tonitruante « Et n't'avise pas de rev'nir ! ». Mais comme il les balance en même temps à-travers une fenêtre, seules les personnes encore installées à l'intérieur arrivent à comprendre le « vise pas de rev'nir ». C'est assez rigolo d'ailleurs, quand ceux qui viennent d'être envoyés par la fenêtre reviennent en titubant réclamer un jus de noigrume fermenté de plus, et « Kessé « Entei » ? ».

Comme dans tous les établissements, y'a aussi le serveur qui apporte les boissons aux tables. À la taverne du « Fond du Gouffre » c'est une magnifique créature aux jambes interminables et à la crinière soyeuse et ondulée qui s'en charge. Il ne faut pas se fier à sa délicatesse et à sa souplesse : ce travlo est bien un mâle, et quand il secoue les clients avachis sur leur table pour qu'Entei les vire, ceux-ci ouvrent des yeux vagues et bredouille un « C'qui çui-là ? » tellement imbibé d'alcool qu'il s'est transformé en « Suicune » avec le temps.

Bien entendu, le « Fond du Gouffre » est une taverne digne de ce nom ! Et qui dit taverne dit danseuses !
C'est la co-gérante qui se charge d'elles. Ancienne geisha, elle porte en permanence un long kimono argenté dont les manches lui trainent par terre. Coiffée à mi-chemin entre Sonic et un super saien de Dragonball, elle aussi force trop sur l'eye-liner. Sa grande passion c'est de snober les gens en parlant à l'envers, surtout quand, dans l'après-midi, ces intellos de pokémons psy viennent prendre leur verveine-menthe quotidienne. Dès qu'ils parlent de bouquins, elle se la raconte en prétendant qu'elle a déjà tout lu, d'un « Lu déjà » supérieur et hautain. C'est encore plus énervant, quand on sait qu'effectivement, malgré ses airs de prostituée à la retraite, c'est en réalité un rat de bibliothèque. En devenant meneuse de revue pour le « Fond du Gouffre » elle a véritablement… touché le fond du gouffre !

C'est drôle, quand même, quand on y pense, ce qu'un bon jus de noigrume fermenté peut faire sur les gens. Les flics par exemple, en font des crises de conscience. D'ailleurs, les voilà. Ils sont toujours là quand ils ne sont pas de service : ils picolent un verre ou deux – chacun a son cocktail préféré – puis ils se lamentent et piaulent pendant une demi-heure et soudain, se figent et dorment debout jusqu'à ce que leur bipeur les rappelle à l'ordre.

- Pauvres gars, quand même. Des années de bons et loyaux services, sans aucune vie en-dehors du « Fond du Gouffre » et du travail, piaule Lugia.
- Les plains pas, croasse Ho-Oh. Eux au moins ils ont un boulot en-dehors du Fond du Gouffre. Pas comme nous !
- Tu devrais lire, rétorque le grand oiseau argenté.
- Occupe-toi un peu plus de tes clients, répond la dinde rouge. Ils auraient pas l'occasion de se plaindre si tes danseuses roulaient un peu plus souvent du croupion sous leur nez ! Et ils consommeraient plus !
Elle se retourne violemment vers Raikou.
- J'ai raison ou j'ai raison ?
- Hum-hum, répond Raikou en continuant d'essuyer ses verres.

- Trois anisettes pour les Cré', annonce Suicune en secouant sa longue crinière.
Il balance ses hanches comme une femme et, sur ses longues jambes, il bondit avec légèreté d'une table à l'autre.
- Ça marche, ronronne Raikou en alignant trois verres.
Il les sert d'une patte experte, puis rebouche le flacon d'un coup de sa patte griffue et annonce :
- Les Cré' sont servis.

Les Cré', c'est les triplés crétins. De sacrés phénomènes, trois créatures un peu tangentes souffrant très certainement d'un retard mental quelconque. Pensez donc ! Y'en a un qui se balade avec une passoire Tupperware jaune sur la tête, un autre avec un tricorne napoléonien et le dernier s'est fait des rastas roses. Tout le monde les appelle « les crétins » ou, pour faire court et ne pas s'attirer leurs foudres, « les Cré' ».
- Garde pas le pourboire pour toi ! croasse Ho-Oh alors que Suicune s'éloigne, portant le plateau.
- Ça risque pas, rétorque le pokémon d'eau en lançant une œillade provocante à sa patronne.
- Ben tiens, regarde voir qui voilà ! siffle Lugia à la gérante.
Elle désigne les quatre flics du bout du bec.
- Vahabiller tes danseuses au lieu de surveiller mes clients, glatit Ho-Oh.

Les fameuses danseuses de Lugia, elles dansent à poil – enfin à plumes – comme toutes les danseuses de revue qui se respectent. Y'en a une avec des plumes d'autruche rouges, qui a un caractère très sulfureux et d'épais cheveux bouclés. Y'a celle avec sa grande traîne de velours bleu et ses paillettes argentées, froide comme un glacier avec sa queue de cheval bien raide. Et y'a la punk au caractère électrique, aux cheveux en pointe et qui, à l'image de Ho-Oh, a l'air de se promener avec un une brosse dans le derrière. Tout ce beau monde s'agite le popotin sur scène, pour la grande joie des clients. Mais gare à celui qui y met la patte, le tentacule ou quoi que ce soit d'autre ! C'est le coup de bec assuré, et le vol plané à-travers la fenêtre !

Les quatre colosses flics se traînent la patte en direction du comptoir, où ils s'accoudent, et commandent leurs cocktails habituels. Raikou s'empresse de les servir alors que Lugia fait son entrée sur scène, annonçant le début de la revue.
Une longue patte d'échassier apparaît de chaque côté de la scène, annonçant la présence, derrière chaque rideau latéral, d'une poularde au croupion mignon. La musique commence. Le vieux pianiste en costume noir, cravate rouge, tignasse blanche du Doc de Retour vers le Futur, fait courir ses longs doigts sur l'ivoire tandis que sur la scène, la chanteuse apparaît dans un rayon de lumière argentée.

Le chef des flics lève sa tête chauve et cligne des yeux. Il secoue son col de broussaille verte qui lui donne des airs de Bozo le clown et donne un coup de coude à Ice, le disco-boy en lamé bleu. Ce dernier donne un coup de pied au boy-scout (toujours prêt !) prénommé Rock, qui secoue Steel, le fan de métal, en le tirant par son sweat-shirt Slipknot.
Faut dire que c'est un sacré morceau de jolie poule que Lugia a dégottée pour chanter ce soir-là ! Elle fait de l'œil au pianiste qui lui renvoie son regard de braise : on se croirait lors d'une représentation du Fantôme de l'Opéra.

Le teint d'asiatique de la chanteuse est éclairé par un sourire rayonnant. Elle écarte les bras, sur lesquels une étole transparente aux tons parme est suspendue, et ses longs cheveux violets s'échappent de sous son bonnet pointu.
Le pianiste achève l'introduction ; les trois poules de Lugia, habillées sérieusement pour une fois, répètent la chorégraphie d'actrices grecques spécialement composée pour l'occasion.
- En sommeil il me parla, en rêve il vint, cette voix qui chante pour moi et appelle mon nom…
Des sifflements et des hourras s'élèvent. La cantatrice Cresselia a vraiment une voix superbe.
- Chante encore avec moi notre étrange duo, lui répond Darkrai en se penchant sur son piano. Le pouvoir que j'ai sur toi grandit encore ! Bien que tu te détournes et regardes ailleurs, le Fantôme de l'Opéra est là, dans ton esprit !

Les danseuses agitent leur éventail de plumes pour rajouter au dramatique de la scène, tandis que Cresselia se rapproche du piano, comme aspirée par le regard magnétique du musicien.
Les quatre flics en sont babas. Ils gardent leur cocktail à la main et leurs yeux en jaillissent presque de leurs orbites. Dans son coin, le vieil ivrogne cuve son jus de noigrume. Car au « Fond du Gouffre », comme dans toute taverne ou bistrot qui se respecte, y'en a un qui boit toujours trop dès l'ouverture,et qui pionce le reste du temps. Ce vieux aux cheveux longs en costume blanc et bottes de cow-boy qui se balade partout avec les jantes dorées de sa porsche, de peur de se les faire voler, c'est Arceus, mais plus personne ne sait pourquoi on l'appelle comme ça. La porsche a disparu depuis longtemps, mais il tient à ses jantes comme à la prunelle de ses yeux !

Ce vieux soûlard qui passe plus de temps à ronfler qu'à picoler, c'est le père, ou le grand-père, personne ne sait, des Cré. Ces derniers squattent constamment une table en espérant le ramener à la maison et finissent par s'affaler sur des chaises en sirotant des trucs et des machins, attendant patiemment que le vioc daigne bien lever son derrière de son siège et tituber jusqu'à la maison. Pourtant ce soir, hypnotisés par la chanteuse, ils en oublient leur anisette.

Même les frangins ennemis, présents parce qu'on est lundi, ont arrêté de se disputer. Pourtant, ils passent habituellement leur temps à se foutre sur la gueule sans jamais parvenir à un consensus. Ces deux Schtroumpfs Grognons débarquent tous les lundis (on l'a déjà dit) et jeudis (ça on l'a pas encore dit) soirs. Ce sont des patrons d'entreprises de transport international, enfin c'est ce qu'il ressort de leurs discussions. Le grand tout maigre habillé en rouge, dirige une flotte de camions. Il grogne tout le temps. L'autre, petit et gros et habillé en bleu, préfère le commerce maritime et la bouffe : il a un appétit d'ogre. Ils passent des heures à s'asticoter, à comparer leurs performances, et une fois, Suicune les a surpris aux toilettes en train de se mesurer la nouille pour voir lequel a la plus grande.
Bref, l'ambiance est joyeuse au « Fond du Gouffre » !

La voix de Cresselia s'envole alors que le pianiste lui ordonne de chanter pour lui. L'assemblée en a les larmes aux yeux et des frissons dans le dos.
- Ça, ça donne du baume au cœur, commente Giga, le chef des flics, en descendant son cocktail d'un coup alors que Darkrai plaque sur le clavier le dernier accord du morceau.
- Vous avez raison, chef, répond Ice. Ça me réchauffe à l'intérieur, ça fait tout drôle.
- Fais gaffe, ça risque d'être mauvais pour toi, se moque Steel.

Ils restent silencieux quelques instants encore, écoutant à peine Lugia faire son petit speech d'introduction du numéro suivant pour meubler, le temps que ses trois poules se changent.
- N'empêche que t'as sacrément raison, grince Rock à l'adresse d'Ice. Ça nous change du quotidien.
- Je commence à me demander pourquoi j'ai choisi ce métier, grogne Giga, le nez dans son verre.
- T'as pas choisi, interrompt Suicune, plateau sous le bras, roulant des hanches. Personne ne choisit. Faut faire avec, mon grand, et en tirer autant de plaisir que possible.
Le fauve aux longues pattes se claque la croupe, jetant une de ses œillades langoureuses par-dessus son épaule, et bondit légèrement de l'autre côté du bar pour discuter à mi-voix avec Raikou.

- Il a raison, chef, approuve Rock. Dans la vie, nous, nous faisons notre boulot, et puis c'est tout.
- Nous sommes de piètres héros, grogne Giga en posant son verre.
- Nous faisons ce qu'il y a à faire, rétorque Ice. C'est ce qu'on demande aux héros des forces de l'ordre, non ?
- Même, répond Giga. C'est comme ça que tu imaginais ta vie ?
- Ma vie est au service des autres ! répond Rock sans hésiter, au garde-à-vous.
- Ouais, approuve Steel. Sacrifier les criminels aux puissances des ténèbres, y'a qu'ça d'vrai !
- Vous êtes des tanches, grogne Giga en leur tournant le dos. Vous comprenez rien à rien. Qui vous a dit que vous deviez faire ce que vous faites ? Hein ?
- Mais, nous avons été créés dans ce but ! répond Ice avec effarement. Faire ce qu'il y a à faire, faire ce qu'on nous demande de faire !

Giga fait signe à ses trois compagnons de vider leurs verres, ce qu'ils font avec empressement. Un deuxième leur est servi. Sur scène, Sulfura secoue ses hanches et minaude, regardant son public par-dessus son épaule et un fouillis de plumes souples. Puis Artikodin fait quelques étirements et grands écarts sur scène, et bondit gracieusement. Electhor enfin s'agite et se trémousse faisant baver bien des mâles. Toutes trois elles ont un derrière magnifique, toutes trois elles ont des jambes splendides, toutes trois elles ont un regard magnétique.
Pour une fois, les gémissements des quatre golems ne s'éternisent pas.
- Finalement c'est plutôt cool, remarque Giga. On fait des tas de trucs qu'on est les seuls à pouvoir faire.

Ice sourit en coin en reluquant les jambes d'Artikodin.
- Je suis le seul pokémon de glace à ne pas pouvoir fondre, remarque-t-il. Je suis absolument génial.
- Nous sommes les sauveurs du monde, répond Rock en gonflant la poitrine.
Il essaye de se faire plus grand qu'il n'est, pour mieux regarder su scène. Sulfura lui fait de l'œil.
- Nous sommes les meilleurs des meilleurs, soupire béatement Steel.
Il s'imagine déjà dans les ailes d'Electhor.
- Nous avons façonné des montagnes.
- Nous avons déplacé des continents.
- Nous sommes vivants alors que nous ne devrions pas l'être.
- Nous sommes éternels.
- Nous existons depuis la nuit des temps.
- Nous ne pouvons pas mourir.
- Nous sommes inimitables.

Ils affichent tous les quatre un sourire béat. Giga zieute Lugia, qui vient exceptionnellement de monter sur scène. Et quel spectacle, mes aïeux ! Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu la donzelle autrement qu'en kimono. Les clients s'en mettent plein les yeux, et Ho-Oh, qui passe d'une table à l'autre, s'en met plein les poches. Personne n'avait vu un tel spectacle depuis le jour où Palkia et Dialga, complètement pétés, s'étaient finalement mis d'accord sur un sujet (« Giratina est un imbécile ») et avaient décidé de fêter ça en dansant le french cancan en kilt.

(Oui, ça s'est vraiment passé, et c'est suite à cet événement effacé de toutes les chroniques qu'Arceus, pour une fois moins bourré que d'habitude mais pas plus clair qu'un autre jour, a banni Giratina dans le Monde Inversé. Arceus avait mal compris les explications de Palkia et Dialga et avait cru (il le croit encore) que Giratina les avait forcé à se ridiculiser. Le grand dragon s'était donc retrouvé enfermé dans le monde des hallucinations alcoolisées que seuls les poivrots peuvent apercevoir, à condition d'ingurgiter une quantité suffisante d'alcool. Il y vit depuis, en chantant « c'est à boire à boire à boire » toute la journée, et la légende raconte que le jour où tous les pokémons du monde seront sobres, le Monde Inversé disparaîtra et Giratina sera à nouveau libre.)

Lorsque les quatre oiselles achèvent leur grand final sous les applaudissements avinés de toutes l'assemblée, la miss Ho-Oh est au paradis. Les pièces d'or tintent dans la caisse de la taverne bien que les bouteilles du bar soient encore demi-pleines. Imperturbable car habitué au spectacle, Raikou essuie toujours ses verres tandis qu'Entei baye aux danseuses – enfin, surtout à Sulfura, sa préférée.
Suicune remarque bien la façon dont Ice couve Artikodin du regard, et il n'aime pas ça. Ce n'est pas parce qu'il est efféminé qu'il n'aime pas les belles femmes, et ses sentiments pour la poule de glace sont chauds bouillants.

Les oiselles descendent de la scène, en triomphe, acclamées par tous, victorieuses. Des rires étouffées proviennent de derrière un rideau qui gigote, et une oreille attentive pourrait reconnaître les gloussements de Cresselia et la voix grave de Darkrai, s'il y avait encore une oreille suffisamment sobre pour ça.
Claquant du bec, Lugia sourit de droite et de gauche, suivie de près par ses trois danseuses. Les quatre golems se précipitent en avant, réclamant des autographes. Les donzelles rougissent, flattées, et acceptent de leur picorer qui un bras, qui le dos, pour y graver leur prénom en braille. Miss Ho-Oh passe aussitôt derrière en agitant sa caisse, parce que bon, tout service a un prix !

Alors que les golems sourient béatement en contemplant leurs nouveaux tatouages, ce qui fait grogner les trois fauves de jalousie, un coup de vent soudain entre par la porte-saloon de la taverne, accompagné d'une silhouette enroulée dans un grand manteau, un chapeau de cow-boy sur la tête. On peut entendre les « clic, clic » des éperons – euh non, des griffes sur le plancher, mais c'est pas grave, l'ambiance y est.
Le silence tombe soudain et tous fixent euh… fixement la créature d'effroi qui vient d'entrer au Fond du Gouffre.
- Mewtwo, glatit Ho-Oh.
- Mew…two, croule Lugia en réponse.
- Mew-mew-mew, hue Sulfura en tremblant.
- Le clone, cacabe Artikodin.
- Deuxmiaou, glottore Electhor.

C'est la catastrophe. Il va forcément se passer quelque chose, quelque chose de terrible !
Derrière son comptoir, Raikou retient son souffle. Pour sûr, c'est un coup à y casser tous ses verres ! Déjà la dinde rouge qui tient l'établissement fait le compte de ses futures pertes, entre les boissons en pagaille et la pagaille en boxon qu'il ne manquera pas de déclencher dans les cinq minutes.
- Arceus, il serait temps de bosser, souffle Lugia du coin du bec. Un petit miracle, s'il te plaît…

La porte à double battant s'ouvre à nouveau. Lugia et ses poules s'évanouissent de terreur. Ho-Oh s'étrangle et se met à courir dans tous les sens en hurlant que le ciel va lui tomber sur la tête. Les Cré', pas si crétins que ça, se planquent sous la table, sans oublier leurs anisettes. Pires que les frères Dalton, le gang des lutins-qui-servent-à-rien vient de faire son apparition.
L'air immobile sent la castagne à plein nez.

- J'vous sers quoi ? finit par courageusement demander Raikou.
- Whisky, fait Mew.
- Whisky, fait Manaphy.
- Whisky, fait Shaymin.
- Whisky, fait Victini.
- Whisky, fait Phione.
- Whisky, fait Célébi.
- Whisky, fait Jirachi.
- Double whisky, fait le Mélofée qui devait être avec Sacha au début dans la série, mais qui a finalement été remplacé par Pikachu parce que Pikachu, lui, il est mignon et il passe pas son temps à insulter les autres en se prenant pour Garfield. En plus Garfield, il est orange.

Les regards vicieux des petites créatures se fixent sur le grand chat violet.
- Lait Meumeuh, annonce Mewtwo sans se départir de son calme.
Les elfes éclatent d'un rire méprisant et hautain, ce à quoi le chat violet solitaire ne daigne même pas répondre par un haussement d'épaule.
Vexés de ne pas avoir pu le blesser, les petites pestes décident de passer à la vitesse supérieure.
- Eh, toi là !
Mewtwo tourne légèrement la tête.
- Tiens, attrape !
Une bouteille de whisky fend les airs ; le chat violet solitaire la rattrape au vol.
- C'est ça, la boisson des vrais hommes ! se gaussent les pestes taille réduite.

Le regard fixe, Mewtwo contemple la bouteille pendant quelques instants puis il lève une main. La bande des Razmokets version pokémon tremble d'émotion : si Mewtwo boit de l'alcool, lui qui ne prend d'habitude que du Lait Meumeuh, quelque chose d'horrible et de génial va forcément se produire.
La main s'appuie sur le comptoir et Mewtwo se lève. Soudain, il redresse la tête, yeux flamboyants, et arrache sa cape.
Une balle d'énergie sombre se forme entre ses mains.

Les poules de Lugia se mettent à voler dans tous les sens, paniquées, perdant leurs plumes. Miss Ho-Oh les rejoint. Sous prétexte de ramener le calme, la grosse dinde court dans tous les sens en piaulant et en bousculant les tables. Raikou planque son miroir et Darkrai emporte Cresselia dans les coulisses. Entei fait semblant de vouloir interrompre la bagarre tandis que Suicune fait semblant de le retenir, pour la forme, parce que de toute façon, faut être sacrément cinglé pour, d'une part, s'opposer à la bande des elfes et d'autre part, se fritter avec l'aventurier solitaire, alors s'interposer entre les deux, c'est carrément du suicide, mais bon, comme Entei voulait de toute façon pas y aller, il faut juste faire la comédie, pour sauver l'honneur.

La tension est palpable et les clients sont planqués sous les tables. Lugia tente discrètement d'évacuer ses poules et de ramasser Ho-Oh qui s'est évanouie.
Mew d'un côté, son clone de l'autre, se regardent férocement.
Darkrai, depuis les coulisses, joue la musique de Duel à O.K. Corral.
Et là, c'est le drame.

La ball'ombre de Mewtwo manque sa cible et touche Victini, qui crame les fesses de Mew par vengeance. Célébi s'en mêle, pasque faut pas toucher à Mew, pasque Mew c'est son amoureux, et Shaymin, qui est copain avec Victini, attrape Célébi par les ailes et lui met la tête dans le mixer. Tandis que Célébi hurle « Non ! Mes belles antennes ! Whaaaaaa ! » en faisant des grimaces de Gremlin, Mewtwo envoie une autre ball'ombre, qui envoie un Mew à moitié cramé, et Mélofée au passage, jusque sur la table d'Arceus et des Cré'. Ces derniers, furieux d'avoir renversé leur anisette, renvoient Mew qui traverse la salle en faisant « whaaaAAAAAaaaaa » et balaye le comptoir alors que Mélofée, toujours étalé sur la table, fait « salut » de la main l'air de vouloir être ailleurs. Jirachi colle une baffe à Mew, pasque faut pas renverser son whisky, et avec Manaphy et Phione, ils se jettent sur les Cré', pour sauver leur copain Mélofée qui profite de la mêlée pour s'esquiver discretos.

C'est la bagarre générale. Célébi s'arrache des pattes de Victini et vient pleurer dans les jambes de Mewtwo qui, grand prince, ne peut pas résister à l'envie de balancer une de ses célèbres ball'ombre dans la figure du lapin crétin. Ça fait ricaner Shaymin, mais Entei l'attend au tournant, depuis le temps qu'il voulait en coller une à ce paillasson !
Suicune épingle Manaphy, mais le Cré' avec la passoire sur la tête ne l'entend pas de cette oreille, c'est son punching-ball, faut pas le lui piquer. Arceus se tourne dans son sommeil, envoyant Jirachi d'un coup de patte sur Kyogre et Groudon qui pour une fois, n'étaient pas ceux qui avaient commencé la bagarre. Le crétin au tricorne suit Jirachi, parce que hein, quand on colle la pâtée à quelqu'un on le fait jusqu'au bout, et à force de dommages collatéraux, les deux belligérants finissent par entraîner les deux colosses dans la mêlée, et le Mélofée, qui s'était planqué sous la chaise de Groudon, doit à nouveau changer de planque pour pas finir en crêpe suzette.

Des ball'ombres volent dans tous les sens. Arceus fait des cauchemars et envoie des coups de patte à la ronde, faisant culbuter les combattants les uns sur les autres. Mewtwo se jette sur Mew, depuis le temps qu'il ruminait sa vengeance ! Et les deux chats roulent au pied de la scène en miaulant et en soufflant.
Célébi finit par échapper au massacre à grands coups d'ailes ; elle est chopée en plein vol par les jets d'eau du combat entre Manaphy et Suicune, et retombe sur Raikou, qui ne l'entend pas de cette oreille : personne de SON côté du bar ! Mélofée, qui cherchait justement à trouver refuge de ce côté-là, bondit en arrière pour échapper à la fureur du félin à dents de sabre, et se retrouve nez-à-nez avec Victini qui ramasse ses dents cassées. Charmant spectacle.

Shaymin se fait piétiner par Entei ; Jirachi tente de lui venir en aide mais deux des Cré' se sont accrochés à sa fausse cape de Superman jaune made in Taiwan. Le troisième se jette à son tour sur l'étoile filante, qui se jure que sept jours tous les mille ans, c'est trop et que la prochaine fois, ils pourront se brosser avec leurs souhaits à la Idiocratie.
Kyogre cause une inondation dans la salle, Groudon réplique avec un séisme qui décroche les lampes, et Lugia, sa gérante toujours évanouie dans ses bras, hurle que ça suffit, tout le monde dehors, en plus, c'est l'heure de la fermeture. (enfin c'était pas vraiment l'heure de la fermeture mais bon, faut pas exagérer)

Dignement Mewtwo ramasse sa cape et envoie Mew par la fenêtre. Shaymin, guidé aimablement par Entei, suit le même chemin, tandis que Célébi pleure toujours ses belles antennes et menace de poursuivre le monde entier en justice. Finalement un à un les clients sortent, Kiogre et Groudon se tapant toujours quand ils pensent que Lugia a le dos tourné, et Entei ferme la marche, tout fier de donner les derniers coups de dents à l'insupportable et lâche Mélofée.

Une fois les portes bouclées, le personnel du Fond du Gouffre peut enfin se reposer. Les filles, gloussantes, ramassent les plumes qu'elles ont perdues, tandis qu'Ho-Oh et Lugia font les comptes. Entei redresse les chaises bousculées et aligne les tables que Suicune a débarrassées. Avec son application habituelle, Raikou lave les verres. Puis ils s'activent tous ensemble pour ranger la scène, couvrir le piano, laver la salle, gourmander Cresselia et Darkrai qui s'envoient en l'air en coulisse, vérifier que la caisse est bien verrouillée, et aller se coucher.

Alors que la dernière clé tourne dans la serrure, quelque chose remue dans l'ombre. Un nain avec une passoire Tupperware jaune sur la tête émerge de derrière la chèvre alcoolique.
- Eh ! Ils nous ont oubliés ! proteste Créhelfe vivement.
- Nan, pas possible ? fait Créfadet en époussetant son tricorne.
- Faut croire que tout est possible, soupire Créfollet en agitant ses rastas roses.
Secouant le vieil Arceus, les triplés crétins s'étirent et font quelques pas. Puis ils se ravisent. Pourquoi rentrer à la maison ? Ils sont très bien là où ils sont, et au moins, ils ne rateront pas l'ouverture du lendemain !

- Et bien, soupire Giratina qui contemple la scène depuis le miroir suspendu derrière le bar, c'est vraiment le fond du gouffre pour moi ! Au train où vont les choses, je vais rester là jusqu'au Jugement Dernier, qui ne risque pas d'arriver de sitôt !
Il décide de se consoler en chantant les 2BE3.
Au tour de Domino
Spoiler :
TROUVAILLE

Il était assis à sa table, dans sa maison, devant la fenêtre de sa petite cuisine. Il buvait un thé qu’il avait soigneusement préparé. Ce qu’il aimait bien, avec le thé, c’est que c’était resté très artisanal. Il le faisait avec des objets simples, un sachet de thé, un réchaud. C’était très simple, très manuel. Rien à voir avec ces atrocités mécaniques pour faire du café.

La maison était incroyablement vide et silencieuse. Il était là, seul. Enfin, pas totalement en fait mais dans sa tête c’était tout comme. Physiquement, c’était l’archétype de l’homme brun normal, tout était sombre chez lui, des cheveux aux yeux en passant par le pull (en simili-laine) noir qui surmontait un t-shirt blanc qui se voyait jusque dans son col.

Plus personne ne l’appelait par son prénom, à présent, mais vous pouvez l’appeler Stuart.

Stuart possédait une petite maison. Au rez-de-chaussée, il y avait cette cuisine, où il buvait son thé dans le silence le plus absolu, comme chaque matin. A la gauche de la cuisine, par la porte au bout de la pièce, à l’opposé de sa table, le salon, classique. Son canapé, sa table basse, sa télé, l’étagère avec ses livres, son ordinateur qui lui permet de ne pas s’ennuyer, l’escalier vers l’étage, dans l’axe de la sortie de la cuisine. En longeant le mur à la droite de cette sortie de la cuisine, on tombe sur la porte d’entrée de la maison. Avec le porte-manteau et la table inutile à côté, comme dans toutes les bonnes maisons. En l’occurrence, ici, c’est pour y placer ses chaussures et ses chaussons. A la droite de la cuisine, la salle de bains, par la porte juste en face de celle du salon. Il n’y avait rien à dire sur cette salle de bains où il ne prenait que des douches.

Stuart était assis près de la fenêtre, mais derrière lui, sur le même mur que la fenêtre, il y avait la porte de sortie dans le jardin.

Un jardin sympa avec une balançoire, un bac à sable et un arbre.

Justement, son Sabelette passa par son entrée personnelle pour venir saluer son maître. Le Pokémon regarda son vieux copain, presque son vieux frère. Sabelette avait vu toute la vie de son dresseur trentenaire. Il avait tout partagé. Mais c’était un Pokémon, et contrairement à Stuart, il n’avait pas conscience de toutes les amertumes que représentait la vie. Pour lui, les choses étaient très simples. Entrer, sortir, manger, faire ses besoins.

Derrière cette simplicité dans les arts de vivre se cachait en réalité un ami préoccupé. Préoccupé pour le bien-être de son camarade. Le Sabelette regarda son maître, l’air presque suppliant. Stuart regarda son Pokémon d’un air largement moins expressif. La créature se mit en boule et roula en direction de la poubelle, doucement. Stuart le regarda un moment. Sabelette roula jusqu’à heurter la poubelle Il faisait souvent ça quand ils étaient jeunes.

Cela le faisait rire.

Avant, cela le faisait rire.

Sabelette regarda son maître qui avait la tête tournée vers lui, sans plus d’empressement à son égard. Sabelette se releva et marcha vers son maître, ses pattes sur son ventre, débonnaire. Stuart but une portion de son thé et se leva. Dans un placard en hauteur, il saisit un sachet de nourriture, et il en donna au Pokémon, droit dans sa gamelle de façon absolument mécanique, sans âme. Le Pokémon regarda sa gamelle, défait.

Il n’était pas venu parce qu’il avait faim…

***

L’ordinateur diffusait une petite musique dans tout l’appartement, une musique lente et agréable. Stuart était allongé sur le canapé à regarder le plafond, une activité pluriquotidienne qui lui prenait du temps. Sabelette venait parfois le voir. L’avantage avec ce Pokémon, c’est qu’il n’était pas très joueur. Le Pokémon dormait parfois aux pieds de son maître. Stuart restait plongé dans sa méditation, dans sa vie très ennuyeuse à écouter de la musique et à boire son thé du matin, et à regarder le plafond.

Stuart n’arrivait plus à lire dans les regards que lui lançait son Pokémon. Ses grands yeux noirs et brillants n’avaient plus aucun sens pour lui. Sabelette semblait peu à peu le comprendre. Avant, en un simple coup d’œil, le maître souriait et parlait au Pokémon avec ce ton qui consacrait leur rapport d’égal à égal, mais avec le temps, désormais, le maître restait presque indifférent à ces moments où le visage du Pokémon, dans son champ de vision, se dirigeait vers son visage à lui, comme pour créer une connexion.

Ce lien était au point mort, et Sabelette commençait à en souffrir et à en pâtir. Le Pokémon semblait peu à peu infecté par ce poison qu’était la dépression de son maître. Il commençait à manquer d’affection, d’interactions… de tout ce qui aide à survivre en ce monde. Surtout, Sabelette était inquiet pour son maître.

Parce que cette situation perdurait depuis un an et demi.

Quand il en avait assez de rester là, ou quand les besoins naturels l’y obligeaient, Stuart bougeait. Sabelette pensait à chaque fois que son maître ferait quelque chose de constructif, qui l’aide à se ressaisir.

Mais rien. Toilettes, frigo, sans plus. Parfois même il se contentait d’errer sans but, ayant oublié ce qu’il voulait faire au départ, pour mieux revenir sur son canapé.

Sabelette regarda le téléphone couvert de poussière. Cette situation sinistre commençait à lui peser.

Le soir venu, mêmes mouvements que chaque soir depuis un an.

Il prenait une douche silencieuse, sans chanson ni sifflement, sans même la radio, en se nettoyant avec lenteur et sans joie due à l’eau chaude. Tout ce qui lui arrivait semblait du pareil au même dans ce quotidien répétitif, rassurant, confortable.

Il dépliait ensuite le canapé, se cherchait un oreiller et des couvertures dans un placard sous l’escalier, et il dormait là. Sabelette se plaçait, roulé en boule, à côté de ses chaussons pour dormir au plus près de son maître.

***

Un jour, le Pokémon prit une résolution, une de celles qu’on voulait mettre en œuvre depuis longtemps mais qu’on a laissé de côté, la pensant trop radicale. Sabelette avait pris sa décision. Les égards pour son maître n’étaient plus de mise, il fallait réagir.

A partir de ce moment, il se plaça dans le fond du jardin et commença à creuser un trou.

Et il ne fit plus que cela.

***

En prenant son thé matinal, Stuart l’avait vu.

Cela avait perturbé son cycle d’habitudes. Son thé était presque gâché par cette entreprise. Sabelette creusait un trou. A l’incompréhension qui le saisit se substitua une certaine contrariété. Pourquoi, et surtout pourquoi maintenant ? Et pourquoi avec une telle ferveur ? C’est à peine s’il revenait manger avant d’y retourner. C’est un Pokémon Sol, mais quand même, à ce point…

Il ne put s’empêcher de sortir avant même d’avoir fini son thé. Il observa son Pokémon. Il le regarda. Le Pokémon regarda son maître qui avait changé d’expression pour la première fois depuis des mois.

Cela ne changea rien. Le Pokémon continua à creuser. Sabelette semblait déterminé.

Stuart vit que son Pokémon se contentait de creuser, alors il rentra chez lui. Il regarda l’escalier et soupira, puis il se plaça devant la télévision qu’il alluma, tentant d’oublier ce qui se passait dans le jardin.

Pour autant, son regard se tournait vers la cuisine avec récurrence. Tout irrité qu’il était par cette nouveauté dans son paysage métronomique. Tout balançait et se répétait inlassablement, et ce nouveau comportement chez Sabelette n’augurait rien de bon. Rien du tout. Cela ne rassurait pas Stuart. Même les catastrophes naturelles dans les autres pays ne le perturbaient pas plus. Même les révolutions étrangères. Même les faits divers graveleux racontés avec force détails et à répétition sur toutes les chaînes. Même le journal sportif. En fait le journal sportif est tellement ennuyeux qu’il le ramène à ce qui se passe dans son jardin.

C’en est trop.

***

Il sortit, prêt à dresser une catilinaire contre son Sabelette. Le Pokémon était déjà bien enfoncé dans son trou d’un mètre de large sur à peu près un mètre de profondeur. Il creusait en rond et soigneusement, projetant des pelletés de terre au-dessus de lui à plus de deux mètres. Stuart ne se préoccupa pas des exploits de pelleteuse de son Pokémon.

- Je peux savoir ce que tu fais ?

Sabelette s’étonna d’entendre son maître parler. C’était devenu tellement rare. Stuart se risqua à regarder dans le trou. Sabelette creusait sans écouter. Il était dans cette transe obsessive, presque effrayante qui saisit les passionnés quand ils se défoulent sur leur passion. Stuart s’éloigna du trou pour ne pas se prendre de sable et pour ne pas tomber, aussi.

Cela aurait perturbé sa journée plus que de raison. Inconcevable.

Il passa la journée, recroquevillé sur le canapé à écouter de la musique lente. Sans dormir, juste les yeux ouverts à regarder de très près la couture du canapé. Il mangea au bout d’un moment, des saucisses froides. Il but un peu, du thé glacé. Autour de lui, rien ne semblait valoir la peine qu’on se lève pour.

Tout était vide, inconsistant, inodore, incolore, sans goût, sans vie.

Cette maison, comme les tréfonds de Stuart, était morte.

***

Le lendemain, il y eut un réveil agité.

Celui de Stuart, réveillé par les cris de son Pokémon qui ressemblaient à des crissements saccadés. A un sifflement avec un chat dans la gorge. Stuart regarda son Pokémon, intrigué. Sabelette se dirigea vers la cuisine.

- … tu as faim ?

Quand Stuart comprendra que ce n’est pas de nourriture dont Sabelette a besoin… Le Pokémon remue la tête, souhaitant sortir.

- Tu peux sortir par le clapet sur la porte de la cuisine…

Sabelette insista et vint carrément tirer les couvertures de son maître.

- Ah mais tu m’emmerdes !!

Sabelette regarda son maître, plein d’espoir. Stuart ne savait pas quoi lire dans ces yeux. « … tu es content que je m’énerve ? Bah voilà autre chose… »

Stuart se leva et suivit son Pokémon qui veilla bien à ce que son maître ouvre la porte de la cuisine. Sabelette alla jusqu’au trou.

- … t’as fini ton trou ?

Il faisait bien deux mètres de profondeur, c’était presque impressionnant. Stuart et Sabelette étaient devant ce trou. Sabelette le regarda. Stuart le regardait aussi, et se souvint la dernière fois qu’il s’était trouvé aussi près d’un trou. Ses yeux se plissèrent plus qu’à l’accoutumée.

Sabelette regarda son maître qui le regarda.

- … eh bien quoi ?

Sabelette regarda longuement les yeux de son maître, toujours aussi blasé, toujours aussi mou, toujours aussi morne, toujours aussi… aussi frustrant.

Alors le Pokémon se mit à courir vers la maison. Stuart le regarda, médusé, crédule face aux actions du Sabelette.

La créature revint avec quelque chose dans la bouche. Stuart sembla intrigué. Puis il sembla surpris. Et il écarquilla carrément les yeux quand Sabelette jeta l’objet en question dans un trou.

- Non, non, NON !

Une balle.

Une balle en mousse. Vieille, mordue, enterrée, déterrée, usée…

- P… Pourquoi t’as fait ça ???

Sabelette regarda son maître qui était défait, déconfit, dévasté par cet acte. Stuart se pencha vers le trou.

- M… C’est trop profond, je pourrais pas aller la chercher !! Pourquoi t’as fait ça ?!

Sabelette s’en retourna vers la maison et il commença à trainer…

- AH NON !

Stuart se mit à courir vers son Pokémon qu’il stoppa en tirant le petit vélo par l’autre côté.

- NON, NON, NON !!!

Stuart tirait mais Sabelette tirait aussi.

- PAS CA ! TU N’AS PAS LE DROIT !!

Stuart reprit le vélo des mains de Sabelette. Stuart regarda son Pokémon, fou de rage.

- MAIS ENFIN POUR QUI TU TE…

Il vit que son Pokémon pleurait aussi.

Il vit toute la douleur, toute la souffrance qui était la sienne.

Il comprit que pour lui aussi…

***

Puggy – Empty Streets (Lien Deezer)

***

Remember when the nights had no end
(Souviens-toi quand les nuits n’avaient pas de fin)
The moon was made for us to keep
(La lune était là pour nous veiller)

Stuart se releva en regardant son Pokémon. Il lui fit signe de vaquer à ses occupations. Le Pokémon observa son maître qui retournait à la maison.

The winter came the cold the rain
(L’hiver arrive, le froid et la pluie)
And we did nor complain
(Et nous ne nous plaignions pas)

Dans la cuisine, Stuart marcha nonchalamment. Il entendit le vélo chuter dans la tombe. Il ferma lourdement les yeux.

We had our empty streets (Nous avions nos rues vides)
And that's why (Et c’est pourquoi)

Il regarda l’escalier maudit. Le soupir qu’il poussa face à lui était sinistre. Il se résout à l’arpenter. Sa main s’agrippa fébrilement à la rampe.

I wish I could build a world for you
(J’aurais voulu construire un monde pour toi)
I wish I could build a world for you

Stuart ne put s’empêcher de regarder les traces. Les traces de doigts, d’ongles qui s’étaient agrippés désespérément…

… pour éviter l’inévitable… pour rien, au final…

And give you everything your heart desires
(Et te donner tout ce que ton cœur désire)
As everyone you know will tell you, tell you…
(Comme tous ceux que tu connais te diront… te diront…)

Stuart se retrouva à cet étage où il ne montait plus. Il se dirigea vers une pièce. La porte eut du mal à s’ouvrir, elle n’avait plus l’habitude…

Before the days could get away
(Avant que les jours ne s’en aillent)
We trapped them in out sleep
(Nous les avons piégés dans notre sommeil)
So they could never leave
(Pour qu’ils ne puissent fuir)

C’était une belle chambre d’enfant, la chambre d’un petit garçon qui ne vivait plus ici. Qui avait échappé à toutes les horreurs du monde de la manière la plus radicale, la plus expéditive et la plus terrible qui soit.

Mais Stuart, lui, s’était juré de le protéger de tout. Il a avait promis à cette femme qu’il aimait tant, avant qu’elle ne parte également, qu’il le protègerait de tout.

Même de ça.

The years were scared,
(Les années étaient effrayées)
Never dared lay a hand on us
(Elles n’ont jamais levé la main sur nous)
Time was hours to heave
(Le temps était un fardeau d’heures à tirer)

Stuart regardait cet endroit, cette pièce qui l’empêchait de vivre normalement depuis un an. Trop de souvenirs, trop de charge émotionnelle. Il pleurait déjà depuis l’escalier et ses multiples mouvements de bras ne parvenaient pas à effacer ce chagrin.

Remember when the nights had no end
(Souviens-toi quand les nuits n’avaient pas de fin)
And life was all we had to eat
(Et la vie était tout ce que nous avions à manger)

Stuart approcha de la fenêtre, les larmes aux yeux. Sabelette le regardait. Le trou aussi le regardait. Stuart regarda le contenu de la chambre. « Tout enterrer ? »

We stole the clocks and hid them all
(Nous avons subtilisé les horloges)
Behind a crooked lock
(Et les avons cachées sous clé)

Sabelette se demandait honnêtement si son maître le ferait. Il en doutait presque. A force il avait vraiment cru que son maître s’était enfoncé dans des habitudes et qu’il y resterait enfermé à jamais.

And kept our empty streets
(Pour garder nos rues vides…)
And that's why
(Et c’est pourquoi…)

Dans un torrent de sanglots, des jouets commencèrent à passer par la fenêtre. Dans l’agitation, il en vint même à casser la vitre.

Cette violence avait plusieurs sources. Il s’en voulait de faire ça. Enterrer les possessions d’un être décédé, c’était quand même un acte terrible. La violence caractérisait aussi ce que Stuart ressentait intérieurement, ce déchirement.

I wish I could build a world for you
I wish I could build a world for you

Son cœur lui disait de tout conserver sans rien endommager. Sa tête lui disait que la meilleure chose à faire c’est de s’en débarrasser pour faire table rase. Cette chambre était un cancer pour Stuart. Un cancer qui le rongeait depuis trop longtemps déjà.

Sabelette récupérait les objets et les mettait au fond du trou, là où ils ne gêneraient plus personne. Le Pokémon agissait dans les mêmes larmes que son maître, ils étaient ressoudés par ce chagrin commun.

And give your everything your heart desires
As everyone you know will tell you, tell you…

Un grand cri retentit et c’est le matelas qui passa la fenêtre. Sabelette s’en étonna. Les couvertures ensuite. Les habits. Les tiroirs de la commode. Sabelette ne s’attendait pas à cela, mais Stuart était décidé, déterminé à ne rien se laisser passer.

La monture du lit subit le même sort à la grande surprise de Sabelette. Dans ces mêmes cris de rage, dans cette même violence que Stuart s’infligeait.

La violence nécessaire.

I wish I could build a world for you
I wish I could build a world for you…

Ils y passèrent pour ainsi dire la moitié de la journée. Quand le flux d’objets cessa, il y eut un grand moment de flottement. Sabelette était épuisé et il restait assis, face au trou.

***

Ils avaient rebouché le trou ensemble. Ca faisait beaucoup de terre finalement, mais cela avait également fait beaucoup de bien. Au final, tout était recouvert, mort et enterré. Stuart et Sabelette restèrent là, un long moment, à fixer la terre remuée. Tout ce qui concernait cet être qu’ils avaient perdu tous les deux était désormais sous terre.

Maintenant, la question était : Pouvaient-ils laisser cette nouvelle sépulture ? Pouvaient-ils la quitter comme ça, aussi facilement ?

« On a juste déplacé le problème… C’est enterré, ça n’est plus, mais c’est toujours là… »

Stuart regarda en l’air, mélancolique. « On aurait pu utiliser des ballons… au moins ça serait loin maintenant… »

Cette pensée, la pensée de tous ces effets personnels volant dans les airs, fit rire Stuart. Sabelette regarda son maître, se demandant quels étaient ces sons étranges qui sortaient de sa bouche après autant de temps.

Le rire s’acheva dans une certaine tristesse, résurgence de la réalité après un rire salvateur. Néanmoins, Stuart se leva et quitta le trou, Sabelette confortablement installé dans ses bras, la tête du Pokémon reposant sur son épaule. Le terrassier regarda son œuvre, et ses yeux épuisés se fermèrent sur la vision de ce trou bouché qui scellait là le temps de leur tristesse respective.
Manque encore Electromignion
Spoiler :
Pourquoi on tombe toujours dans le trou que l’on a fait ?

Bon, moi Miaouss va vous dire pourquoi c’est comme ça. Pourquoi Jessie ressemble à une vieille sorcière.
« - QUOI MOI UNE VIEILLE SORCIERE ?!
-Calme-toi Jessie ! J’étais au moment de l’explication. »

Je vais dire pourquoi James a toujours son Empiflor ou Vortente sur sa tête. Mais d’abord le plus important pourquoi on tombe dans notre propre trou ?

«- C’est une malédiction ! Cria James.
- Vous allez m’interrompre à chaque fois ?
-Bah continue monsieur qui-sait-tout. Dit Jessie »

C’est que nous n’avons jamais imaginé de se souvenir de notre plan. Par contre la dernière fois, on est tombé dans notre trou profond de cinq mètres. Je m’en souviens comme si c’était hier, on avait eu cette conversation :

« -Miaouss ! Tu as encore oublié l’emplacement de notre trou ! Cria Jessie
- Maintenant comment on va sortir ? Dit James.
- Au lieu de se disputer, si on cherche la sortie ?
- Bonne idée ! Et comment on va la trouver ? Dit Jessie de mauvaise humeur.
- On creuse un tunnel grâce aux pioches que l’on a laissé là.
- Chuuut ! Voilà les morveux ! Dit James.
- Vous voulez que l’on vous aide ? Dit Aurore.
-Bah si vous le voulez bien je suis d’accord ! Hein Jessie et James ?
-Oui biensûr ! Crient-ils tous en cœur.
-Bon bah je sors Tortipouss. Tortipouss Go ! Dit Sacha
-Torti !
-Utilise tes lianes pour transporter la Team Rocket hors du trou. Ordonna Sacha. »

Une fois sorti du trou, on reprit la conversation :

« -Merci les morveux ! Disait-on
-De rien. Disaient-ils
-Bon on va partir.
-A plus tard ! Dit Sacha. »

La première fois qu’ils sont gentils avec nous. Bon je vais vous dire le secret du ‘’ Pourquoi on tombe dans notre trou à chaque fois ‘’. C’est les réalisateurs qui le veulent. Mais nous allons approfondir le sujet. A Unys on est sèrieux mais les réalisateurs nous obligent à s’envoler vers votre cieux. On a l’habitude, mais la prochaine fois je vous dis que l’on fera bonne imprétion j’éspère.

« Miaouss ! Tu as fini de raconter notre vie ?! Dit Jessie.
-Mais Jessie… Je n’avais pas eu le temps de finir ma phrase.
-Pas de Mais ! Dit Jessie »

Bah alors je vais vous lire une lettre d’un de nos fans :
« Cher Miaouss, Jessie et James
Je vous souhaite une réussite et que vous arriverez à capturer Pikachu.

Merci de m’avoir lu.
♥Electromignion ♥»

Cette fan nous écrit souvent. Et suit toutes nos aventures. C’est bien non ? Grâce d’être comique c’est fou non ?

La prochaine fois je vous raconterez d’autres questions sans réponse.
Et la Song-fic de Solyx, avec le lien à écouter avant.
Spoiler :
Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà

Elle essuyait ses larmes chaudes qui glissaient sur sa joue si fraîche et si délicate. La Rosélia se penchait sur le lit, où était allongé un grand corps de femme, fragile et triste. Non, elle ne pouvait pas la laisser seule comme ça. Non, elle ne pouvait pas la laisser souffrir, elle, qui l'avait élevée, éduquée à ses plus jeunes combats... Elle se souvenait des quelques paroles que sa dresseuse lui avait soufflé avant sa maladie : « Si un jour tu as un problème, ma petite Rose, va au Puits des Étoiles. Jirachi est son gardien, il t'aidera, il se trouve au fond ».

Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment

Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur

Elle ne savait plus quoi faire pour la vieille femme. La Rose triste se dirigea vers le Puits miraculeux, à un pas délaissé et saccadé par des sanglots interminables. Elle avait également entendu quelques rumeurs réjouissantes sur ce Puits : si on y lançait une pierre dedans et que l'on était en grande difficulté, on pouvait avoir la chance de voir son vœu se réaliser par Jirachi. Elle empoigna une pierre blanche comme la neige, et la lança d'une force affaiblie par son asthénie, en pensant fortement à sa maîtresse, ses pensées faisant devenir encore une fois ses yeux brillants de gouttelettes d'eau.

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

La pierre frappa deux fois les parois du grand trou, et chuta sans aucun bruit, sans aucun claquement sinistre. Le vent ne soufflait pas, le paysage était comme mort. Les feuilles des arbres ne bougeaient pas, le soleil était caché par des nuages grisâtres. Le Pokémon attendait désespérément une quelconque apparence du faiseur de vœux, mais décida finalement de rentrer pour veiller sur la souffrante, elle reviendra demain. Elle entama ses quelques mètres de chemin à réaliser, chaque pas résonnant dans la forêt, craquant quelques fois une brindille asséchée, effleurant l'herbe sans vie.

Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas

Rosélia pleurait encore plus, son acolyte fermait petit à petit ses yeux, murmurant un son à peine audible : « Je t'aime, ne l'oublie pas ». Elle essayait tant bien que mal d'essuyer ses sanglots, en donnant quelques cuillerées d'herbes médicinales à l'affligée, qui se tenait de plus en plus mal. Les fleurs aux extrémités des bras de Rose se fanaient, s'assombrissaient, devenaient ternes, à cause des pleurs incessants. La vieille dame dormait profondément, ses songes étant coupés par d'atroces souffrances. Le Pokémon la regardait, abattu, ses yeux si tendres et si larmoyants, l'air de lui dire « Ne me quitte pas... ».

Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière

Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine

Elle était encore retournée devant cet immense cercle pierré, sans fond, déterminée. Cela faisait pas moins de trois jours qu'elle venait ici, mais rien ne se passait. Elle recommençait désespérément ses envois de pierres, noires ou blanches, qui se fracassaient d'un bruit sourd contre les bords du Puits entouré d'une fausse verdure. Rose espérait tellement revoir son amie marcher, discuter, la serrer dans ses bras, comme quand tout allait bien... Mais cela, c'était avant. Elle voulait lui offrir la vie, lui offrir des mouvements, des rires, de la joie, et si seulement le Puits des Étoiles pouvait réaliser ses rêves...

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Enfin ! Elle remarche, elle reparle, elle n'est plus souffrante ! Rose a gagné, quelle heureuse surprise ! Hélas, ce n'était qu'un malheureux rêve entouré d'une multitude de cauchemars, si sombres et si traîtres. En réalité, la rose mélancolique était affaissée là, sur un modeste lit de feuilles mortes, au pied du véritable lit qu'elle laissait à sa dresseuse, toujours aussi souffrante, et même un peu plus. Il fallait que son vœu fonctionne, c'était sa dernière chance... Sa dernière possibilité de pouvoir réanimer sa vieille dame... Il ne fallait pas qu'elle la quitte.

Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras

Ploc... Ploc... Les larmes coulaient et s'éclataient sur le vieux parquet de la maison de bois. Les deux roses de la Rosélia étaient devenues presque noires, mouillées des innombrables sanglots qu'elle versait sans fin. Sa dresseuse agonisait plus que tout, c'était sans doute la fin. Rose se tendit vers la personne âgée pour lui déposer, au centre de son front martyr, un léger baiser éploré et consterné. Elle s'allongea de nouveau sur ses feuilles de nuit, et ferma les yeux pour essayer d'effacer sa triste fatigue qui s'ajoutait à sa faim et à sa soif.

Je te raconterai
L'histoire de ces amants
Qui ont vu deux fois
Leurs cœurs s'embraser

Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer

Non, elle ne pouvait pas lui faire cela tout de suite, son vœu ne s'était pas encore réalisé... La pauvre personne qui était jusque là souffrante ne respirait plus, n'émettait plus le moindre souffle. Rose, trempée de ses larmoiements, se précipita fatiguée vers le Puits, peut-être allait-elle arriver à la sauver... Elle arriva devant la cuve rocheuse, mais rien ne s'était passé, rien ne pouvait la sauver. Désormais, elle était certaine de cette évidence maussade : sa dresseuse l'avait quittée pour toujours et elle allait être seule dans ce paysage inanimé.

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Rose pleurait à flots. Elle pouvait toujours penser à ce qu'elle ne la quitte pas, elle était maintenant sans vie, son corps inerte imposant le meuble nuptial où elle souffrait. La rose, triste, affaiblie, souffrante ne cessait de répéter ces allers et retours de son misérable habitat jusqu'au trou à vœux, mais revenait toujours, vaine. Mais quand Jirachi allait se montrer ? Quand pourra-t-il exaucer les diverses demandes de la Rosélia ? Tant de questions qu'elle se posait, toutes aussi assombries les unes que les autres, et sans réponses imminentes forcées...

On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l'ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux

Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril

Elle essayait tant de ne plus pleurer, de ne plus laisser s'écouler les larmes, mais elle ne pouvait pas. Rose voyait le cadavre de sa maîtresse tous les jours, et elle ne voulait pas le déplacer, il était trop précieux à ses yeux, même beaucoup trop. Elle se pencha sur le corps et murmura :

« Rosé... Rosélia ? Rosé... lia... »

Ses paroles étaient comme désespérées, dans lesquelles l'on pouvait sentir une tristesse intense et insoluble. Maintenant, il fallait qu'elle se procure de la nourriture, et un désaltérant, avant c'était Rosa qui lui préparait ses repas, s'était Rosa qui s'occupait bien d'elle, mais cela, c'était du passé, c'était avant.

Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas

Il faisait nuit, le ciel était d'un gris morbide, déchirant toute joie du paysage, les rares fleurs se noyant dans le décor si maladif. La Rosélia était juste à droite du Puits, étendue, à terre. Elle ne trouvait pas le sommeil, elle luttait contre sa faim et sa soif étanche. Ses roses se fanaient de plus en plus, ne laissant apparaître que de minces pétales obscurcies par le temps et le mal, elle ne pouvait plus. Plus résister à l'ampleur de la tristesse, plus combattre sa famine. Ses yeux accablés étaient envahis d'angoisse et de désespoir.

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Elle sentait sa faim dominer, sa fin arriver. Elle jeta encore un regard évasif vers son ancienne dresseuse,comme si elle ne pouvait pas contrôler ce mouvement. Quelques pétales de la petite Rosélia débutaient leur chute, lente et sans bruit, vers le sol refroidi. Au fil des heures, elle perdait davantage de pétales, les semant à terre tel une marque qu'elle désirait laisser derrière elle à chacun de ses pas.

Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là

A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire

L'on ne pouvait pratiquement plus apercevoir les deux roses du Pokémon plante, juste quelques corolles s'accrochaient encore à elle. Lançant toujours un regard dérisoire vers l'objet de sa tristesse, elle s'engagea sur l'étroit chemin qu'elle connaissait maintenant par cœur. Rose n'en pouvait plus, ses manquements de nutriments prenaient le dessus. Elle se pencha pour voir ce qui se passait à l'intérieur du Puits, mais aucune forme de vie ne paraissait y demeurer. Par la fatigue et la maladresse, son corps lâcha : elle se laissa tomber au fond du trou, ce trou qui lui avait tant donné d'espérance.

Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien

Sa chute fut lente et atroce. Son corps végétal tournoyait incessamment, effleurant la paroi rocheuse, humide et usagée. Puis, plus un bruit. Seul un craquement retentissait en écho dans le Puits. La rose des pleurs était morte, gisant au plus profond du Puits, entourée de multiples corps poussiéreux, inertes, et de l'être des vœux, Jirachi. Lui aussi avait sombré dans le désarroi le plus extrême, et lui aussi avait succombé au dernier châtiment. Ce lieu était maudit, tout être vivant ici était livré à cette même histoire tragique.

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Le silence culminait. Les deux dernières victimes du lieu comme maudit étaient là, l'une étant affalée sur un lit usé tandis que l'autre restait au milieu des autres Pokémon, qui s'entassaient les uns sur les autres. Le vent ne soufflait pas, l'herbe n'émettait pas le moindre mouvement, le feuillage des arbres ancestraux ne bougeait pas, le temps semblait être figé. Figé à jamais, emmenant ses seuls êtres vivants dans la déchéance totale... Emmenant ses seuls êtres vivants dans le gouffre interminable de la mort.
Et notre couettophile retardataire, Artemis R.
Spoiler :
« Raaaaah ! Tu ne peux vraiment pas t’en empêcher, espèce d’imbécile ! »
« Désolé Jessie, je ne voulais pas t’envoyer de la terre à la figure… »
« C’est pas bientôt fini, les deux là ?! Toujours à vous disputer… »

Le célèbre trio composé de Jessie, James et Miaouss était de creuser un énième trou pour piéger la bande à Sacha, et espérer ainsi attraper Pikachu. Armés de pelles au manche de fer dernier cri, ils travaillaient la terre et la retournait frénétiquement. Ils excavaient le sol meuble, foraient, et ils s’enfonçaient ainsi petit à petit en dessous du niveau de la terre. James, les cheveux lavande souillés par la terre, envoya de nouveau involontairement de la terre sur Jessie, atterrissant cette fois ci sur ses cheveux roses.

« Aaargh ! Cette fois, c’en est trop ! »

Le plat de sa pelle atterrit sur le front de James, qui chancela, et tomba à plat ventre au fond du trou. Miaouss, qui contemplait la scène d’un œil exaspéré, soupira un long moment avant de déclarer :

« J’en ai marre de vous deux ! Vivement qu’on aille une promotion en capturant Pikachu, car de cette manière, je me reposerai sur les genoux du Boss, au lieu de créer de stupides pièges pour capturer ce satané Pokémon ! »
« Et il en revient à son délire de devenir le favori de notre Boss, lui. Si tu veux y arriver, c’est avec nous !» répliqua Jessie d’un ton cassant.

James, quant à lui, se contenta de pousser un petit gémissement. Il en avait vu d’autres. Ces disputes étaient quotidiennes, et faisaient partie de la vie du groupe. La routine, quoi. Il se releva, épousseta les manches de son poncho blanc, puis il se tâtonna le front. Jessie avait eu la main forte et ne l’avait pas ménagé. Puis il ramassa sa pelle et se remit à creuser, tout en faisant attention à ne plus en jeter en direction de sa compagne d’aventure.
Celle-ci avait également repris sa pelle, et tous se remettait à creuser, dans un calme silence hormis le bruit des outils s’enfonçant dans la terre pour la retourner.
Mais ils furent vite fatigués par ce petit train-train, et Miaouss proposa de s’arrêter pour la journée.
La nuit était tombante, et c’est sous une voûte céleste parsemée d’étoiles que notre trio dîna silencieusement, et se prépara à dormir.

« Jessie, penses-tu qu’on pourrait vivre sans la Team Rocket ? » demanda soudainement James.

Il réfléchissait souvent à la question depuis un certain temps, mais il ne savait trop pourquoi. Peut-être parce qu’il commençait vraiment à être exaspéré par ses acolytes.

« Que… c’est-à-dire… Je ne saurais pas vraiment te dire… » répondit Jessie, surprise et hésitante.

En effet, cette dernière avait toujours eu la présence de la Team Rocket dans sa vie, et jamais jusqu’à maintenant elle ne s’était vraiment posé la question. Elle secoua la tête comme pour reprendre ses esprits, et se mit à réfléchir sur la question.
Miaouss quant à lui, le regardait avec une expression choquée.
James se dit qu’il n’aurait peut-être pas du en parler, vu la réaction de ses partenaires.

« Oui, je pense que l’on peut vivre sans la Team Rocket » répond-t-elle finalement.

Elle s’enferma ensuite dans un mutisme boudeur, et s’endormit en tournant le dos à ses compagnons de voyage, comme si elle regrettait ce qu’elle avait dit. James haussa les épaules, et s’allongea par terre pour s’endormir, tandis que Miaouss l’observait d’un œil perplexe et intrigué. Puis il imita James et Jessie. Bientôt, un lourd silence régnait dans la clairière hormis les ronflements sonores de Jessie.

***

« Han, han ! »

Notre trio s’était remis au travail. Puisqu’ils avaient plusieurs journées d’avance sur les morveux, autant en profitèrent-ils pour creuser le trou le plus profond possible. Leur but était simple : plus le trou serait profond, plus la bande de gamins aura du mal à s’en sortir, plus ils auront de facilité à attraper Pikachu, et s’enfuir ensuite. Le plan parfait, quoi.
Car après mûre réflexion, ils avaient conclut que c’était à cause de la petite profondeur de leurs trous que les morveux s’en sortaient toujours, et les envoyaient vers d’autres cieux. C’est ainsi qu’ils avaient élaborés la stratégie du « grand trou ». Plus grand trou, plus grandes chances.
Aussi, cela faisait quelques jours qu’ils avaient commencé leur grande entreprise. Depuis exactement 3 jours. Le sol sous leurs pieds avaient progressivement diminués, jusqu’à atteindre actuellement les 4 mètres de profondeurs. Mais selon eux, ce n’était pas encore satisfaisant.

« Han, han ! »

La sueur coulait abondamment sur leurs fronts, les muscles étaient douloureusement tendus sous l’effort, mais notre trio continuait, car ils savaient, ou plutôt espéraient pleinement que leurs efforts ne seraient pas vains. Ils s’acharnaient, leurs fréquents soupirs se répercutant sur les parois du trou. Parfois, de la terre arrivait dans les yeux ou les cheveux de quelqu’un, provoquant quelques protestations.

Cela continua encore plusieurs jours, pendant lesquels la profondeur du trou augmenta.

4ème jour : 6 mètres…
5ème jour : 7 mètres…
6ème jour : 8 mètres…

Bien sûr, cela épuisait James, Jessie et Miaouss. À la nuit tombée, ils n’avaient même plus la force de manger les quelques biscuits qu’ils avaient en guise de dîner. Plus rien ne pouvait les réveiller, même pas le profond hululement du Noarfang, ni le vol bruyant des Cornèbres.
Au petit matin, ils s’éveillaient de mauvaise grâce, sachant à quoi allait se résumer leur journée. Après avoir pris un petit-déjeuner composé de biscuits secs et de lait Meumeu, ils se dirigeaient vers le trou, reprenaient leurs pelles et se remettaient à creuser. Et ce pendant toute la journée, excepté une courte pause pour le déjeuner, et une petite pause pipi de la part de Miaouss.

Mais il s’avéra que leurs efforts furent payant…

***

Ting, ting, tong…

« C’était quoi ce bruit ? » demanda Jessie.

Quelques jours avaient passés, et le trou faisait 11 mètres de profondeur. C’était tellement grand pour eux qu’ils avaient été obligé de mettre deux échelles rattachés entre elles par du scotch, afin de sortir sans effort du trou.

« Ca doit être Eoko. Y’a que lui pour faire ce genre de bruit » proposa Miaouss.
« Non, sa Pokéball est là, et il est bien dedans » répliqua James.

Jessie fit la moue.

« Alors, c’est quoi ? »

James se gratta la tête, faisant mine de s’interroger. Puis il baissa les yeux, et aperçut un détail inhabituel.

« Heu, je pense que la solution, ou plutôt l’origine du bruit vient de ça » déclara-t-il.

Et il désigna de son doigt un bout de roche découvert grâce à la pelle de Jessie. Cette dernière ouvrit de grands yeux surpris. Puis elle reprit sa moue boudeuse.

« Et c’est quoi ça ? Ca à quelle utilité ? » questionna-t-elle, impatiente.
« Euh, je ne sais pas vraiment. Mais ce qui est sûr, c’est que c’est de la roche. Tu en penses quoi, Miaouss ? » dit James en se tournant ver le Pokémon doté de la parole.

Et il vit Miaouss par terre, en train de se tortiller comme un Aspicot.

« Allons Miaouss, ce n’est pas le moment de jouer » lui somma-t-il d’un ton autoritaire.

Mais il s’aperçut que Miaouss ne jouait pas. Pire, c’était de douleur qu’il se tordait.

« Euh… Miaouss… T’es sûr que ça va ? » demanda James, soudain pris d’inquiétude.
« Il a pas l’air d’aller bien… » ajouta Jessie, tout d’un coup pleine d’appréhension.
« RAAAAAAAAAAAARGH ! » hurla soudainement Miaouss.

Et tout ce déroula très rapidement. Miaouss se mit à irradier d’une aveuglante lumière blanche. James, complètement éblouit, trébucha en arrière et s’étala sur le sol. Jessie, quant à elle, papillota des yeux et ouvrit grand la bouche dans un cri qui ne sortit jamais. Et Qulbotoké, qui était sortit de sa Pokéball, découvrit rapidement qu’il avait eu tort de mettre le bout du nez dehors.
La lumière aveuglante s’éteignit aussi rapidement qu’elle était apparue. Un long miaulement se fit entendre. James se releva, et regarda autour de lui, histoire de voir ce qu’il s’était passé. Il vit tout d’abord Jessie bouche bée, les yeux rond et vitreux, puis Qulbutoké, immobile, fixant l’endroit où se trouvait Miaouss. Lorsque James tourna à son tour la tête vers Miaouss, il tomba des nues.

Ce n’était plus un Miaouss qui se tenait là : c’était un Persian. Un Persian allongé sur le flanc, les yeux clos, sa perle luisant à la clarté du soleil couchant. James écarquilla les yeux, et bégaya :

« Miaouss… »

Le Persian ouvrit les yeux, et se releva tant bien que mal, étant infligé des nombreuses courbatures dues à l’évolution. Et il déclara :

« Aaaah ! C’est violent, l’évolution ! »
« Tu as… évolué ? » demanda stupidement James.
« Quelle question ! Oui, bien sûr ! »

Il se lècha consciencieusement la patte, avant de déclarer :

« Le problème, c’est que c’était involontaire. »

Jessie parut enfin reprendre ses esprits, car elle avait reprit son expression boudeuse, et c’est sur un ton cassant qu’elle s’écria :

« Mais comment on peut évoluer involontairement, ahuri ! »
« À cause de ça » répondit le Persian/Miaouss.

Il désigna le bout de roche qui sortait du sol.

« Je pense que c’est une sorte de roche qui produit l’effet inverse de la pierre stase. »
« C’est quoi la pierre stase ? » questionna Jessie, penchant sa tête sur le côté, les yeux levés ver le haut.
« C’est une pierre anti-évolutive : elle bloque l’évolution d’un Pokémon la tenant jusqu’à ce que ce dernier l’enlève. Ce procédé est souvent utilisé par les dresseurs. Me dit pas que ne le savais pas ? »
« Ben… » se contenta de répondre Jessie, l’air gêné.
« Imagine donc tout ce que cela pourrais nous rapporter ! Imagine le gros bénéfice ! » s’écria soudainement James.
« Effectivement, en pensant de cette manière… On pourrait avoir ainsi notre promotion auprès du Boss ! » acquiesça Miaouss/Persian.

Jessie leva les yeux au ciel, et répliqua :

« Mais non ! Pas besoin de lui ! »

Ses deux acolytes tournèrent la tête vers elle, en la fixant avec des yeux pleins de surprises.

« Pourquoi ne pas quitter la Team Rocket ? Pourquoi ne pas tout simplement refaire notre vie ? » continua-t-elle, éprise d’un enthousiasme nouveau. « J’ai beaucoup réfléchit à ta question, James, et je pense que nous devrions quitter la Team Rocket, maintenant qu’on en a les moyens. »
« Oui, elle a raison ! C’est tellement stupide de suivre ces idéaux pendant tant d’années, alors qu’une véritable vie nous attends ailleurs ! » s’écria James, soudainement aussi enthousiasmé que sa comparse.
« Mouais. Je sais pas… » grogna Miaouss/Persian. « Je suis perplexe. »
« Pourquoi ? » demanda Jessie.
« Parce que le Boss, moi j’y tiens. »

Un grand silence s’abattit dans le fond du trou.

« Il t’as toujours renié. Comme nous, d’ailleurs. Pourquoi continuer à suivre ses idées ? » demanda Jessie, interloquée.
« Oui, mais je n’ai pas envie de me faire poursuivre à l’autre bout du monde par sa colère. Ni par ses sbires Rocket. Non, je veux lui rester fidèle. »

Les yeux du Persian brillaient, et étaient remplis de détermination.

« Je veux revenir en tant que conquérant au Q.G. Je veux enfin devenir quelque chose aux yeux de Giovanni. Et peu importe si vous ne me suivez pas. »

‘L’évolution lui aurait-elle détruit la cervelle ?’ pensa James, alarmé.

« Je ne te suis pas, Miaouss. » déplora Jessie.
« Je ne suis plus Miaouss : je suis Persian. »

Puis il se tourna vers James.

« James, est-ce que toi, tu me suis ? »
« Je…heu… c’est-à-dire que… »

Voyant l’hésitation évidente de James, il ferma les yeux.

« C’est bon. J’ai compris. Reste ici si ça te chante, quant à moi, je pars. »
« Persian, non. Tu as besoin de nous pour la roche. Tu ne la rapporteras au Q.G sans nous » déclara fermement Jessie.
« Qui à parlé de cette roche ? Prenez là, et faites fortune. Moi, je suis devenu très fort. Giovanni deviendra intéressé par moi. Je serais glorieux ! Je suis le plus fort. »

Et comme pour prouver ses dires, il fit un prodigieux bond, etil s’échappa de la profondeur du trou.
James plissa les paupières, comme pour empêcher des larmes de tomber, s’affaissa, et quelques sanglots s’échappèrent de ses lèvres tremblotantes. Jessie s’accroupit à ses cotés, et lui dit :

« C’est fini, il est parti. À cause de notre folie. À cause de notre trou. À cause de nous. »

Et quelques larmes s’échappèrent de ses yeux humides, et plein de tristesses.

C’est ainsi que s’achève notre histoire. De pauvres gens pensèrent bien faire en creusant bien, et profondément, et arrivés au fond du trou, ils pensèrent trouver la fortune. Mais c’est l’infortune qui les attendaient, et qui leur fit payer leur folie.
ET enfin, à titre indicatif, Wreyzax
Spoiler :
Il était une fois un prince, jeune, riche et beau qui semblait tout avoir pour lui.
Dans son grand Palais dont les sols étaient de marbre lisse, il rêvait du monde extérieur.

Depuis tout petit, il était élevé par des nourrices et des instructeurs, il avait, de plus, de nombreux domestiques à son service. Il n'aimait pas sa vie, du moins, pas de la sorte.
A vrai dire, il avait cru comprendre par Mathilda, que l'opulence de son Palais était unique en son genre et les autres enfants n'avaient pas autant de "chance" que lui.
Il trouvait cela normal d'avoir tout ce qu'il voulait… Mais Mathilda lui avait appris que les gens, dehors, n'avaient quasiment jamais ce qu'ils souhaitaient.
En toute innocence et naïveté, le jeune garçon parla de cette conversation à son oncle, lors d'un diner où ils n'étaient qu'une dizaine à table.
Son oncle, le régent qui dirigeait à sa place tant qu'il n'était pas en âge de porter la couronne suprême fut choqué d'apprendre qu'une telle conversation ai eu lieue. Il invita son neveu à en discuter demain, sérieusement dans son bureau.
Il demanda à un de son secrétaire d'annuler tous ses rendez-vous du lendemain et lui rajouta un "Vous savez ce qu'il convient de faire pour Dame Mathilda?" (question, suite à laquelle, elle fût congédier).



Le lendemain, quand l'enfant entra dans le somptueux bureau de son oncle, celui l'attendait, assit dans un fauteuil d'or et de tissus rouge.
Cette pièce l'intimidait. Il savait qu'entre ses murs se décidait des décisions importantes. Décisions qu'il prendrait lui-même plus tard, mais…
- "Maître Ghétis" saluât l'enfant.
L'homme ne répondit pas et fit un geste avec la main pour l'encourager à s'assoir sur le fauteuil d'en face.

Il prit ensuite la parole :
- "Mon neuveu…
J'aurais préféré que cette discussion aie lieue plus tard, du moins, pas avant que tu n'ai quasiment fini de suivre les apprentissages de certains de instructeurs.

Oui. Dame Mathilda a raison.
Le reste du monde n'est pas comme nous. Ils nous sont inférieurs, ils sont bêtes et indisciplinés, ils ne connaissent pas le goût des bonnes choses et n'ont pas les moyens n'accéder à leurs rêves.
Nous, nous avons cette force qu'ils n'ont et ne pourront jamais avoir.

N, Ta personne en vaut mille autres. J'ai souhaité que durant ton enfance, tu soit tenu à l'écart de l'horreur du monde extérieur. Ce monde qui risquerait d'entacher ta pureté.

Mais avant d'aller plus loin… dit-moi ce que tu pense de Chinchidou, Nucléos, Nanméouïe et tous les autres Pokémon avec lesquels tu joue dans ta salle de jeux, dans le parc ou ceux avec lesquels tu dors dans ta chambre?"

Le jeune garçon, qui était tombé de haut avec cette discussion si différentes des précédentes, oublia les bonnes manières et se lança dans des descriptions peu argumentée et surtout basées sur l'émotion plus que sur la réflexion.
- "Chinchidou, il est tout doux! Il me fait parfois des chatouilles, il est rigolo
Nucléos, il me suit partout mais votre secrétaire n'a pas voulu le laisser entrer…"

- "Ahhh… Cela t'attriste-t-il?"

- "Non…" balbutia-t-il en sentant qu'il avait dit une bêtise.
"En fait, j'ai l'impression qu'il a besoin de moi. Il fait pas comme les autres, lui, il a besoin qu'on s'occupe de lui. Nanméouïe vient m'aider et me soigner quand je tombe et il s'occupe de Nucléos quand je suis pas avec. Mais là, Nucléos est tout seul avec votre secrétaire. Je sais que c'est quelqu'un de bien que vous avez choisit à ce poste, mais Nucléos a pas l'habitude d'être sans moi ou Nanméouïe. Parfois, il accepte d'être avec Dame Guéride et encore... mais à part nous trois…"

- "C'est bien mon enfant… c'est bien…
Tu viens de commencer à comprendre le problème du monde extérieur. Et celui de Nucléos…"

Tutankafer sorti de l'ombre, derrière le fauteuil de Ghétis

Cette soudaine apparition surprit le jeune N. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il assistait à la venue de ce Pokémon, mais à chaque fois, cela lui faisait une drôle d'impression.

Ghétis repris :
- "A l'extérieur règne la médiocrité. Les Pokémon, comme tu le vois avec Nanméouïe ou encore Tutankafer sont des créatures dotées de capacités hors du commun.
L'un comme l'autre étaient des Pokémon sauvages qui ont ensuite été amenés à croiser la route de notre famille.
Nucléos… lui… provient d'un dresseur…
C'est un Pokémon qui est né à un endroit que l'on appelle "La Pension Pokémon".
Ses parents sont des Pokémon "dressés" par des dresseurs de Pokémon, il a hérité des mauvais choix et des mauvais traitements infligés par ses derniers à ses parents.
Il a échappé au pire quand il a été recueilli par l'un de nos soldats. Mais… sa médiocrité le pousse à avoir besoin des autres. A être dépendant.
C'est tout naturellement car t'accorde sa confiance car il a senti en toi une chose qu'il ne ressent pas chez les autres, dont mon secrétaire.

Tu es UNIQUE et tu t'en rendra compte en grandissant.

Les Pokémon "dressés" par les dresseurs ou ceux qui sont employés dans des tâches diverses deviennent médiocres, un peu comme ce Nucléos.
C'est pour cette raison que les Pokémon sauvages s'épanouissent plus que les Pokémon utilisés par les humains.

Tout comme toi qui reste dans ce Palais, eux sont enfermés dans des pokéball, emprisonnés.
Sauf que toi, tu fera des voyages quand tu sera plus grand. Quand tu aura compris la faiblesse du monde extérieur et la pourriture qu'il engendre pour les Pokémon, tu pourra parcourir le monde pour voir le désastre de tes yeux. Et TOI SEUL pourra changer les choses. Tu as une grande destinée et tu sauvera les Pokémon des humains qui les utilisent."



Le jeune garçon passa encore un moment à écouter son oncle, mais cette discussion fût la première d'une longue série qui lui forgea puis ne fit que le conforter dans l'idée de devoir tendre vers un idéal : La libération des Pokémon.
Car il y avait une réalité : Les Pokémon n'étaient pas heureux et ne s'épanouissaient pas avec les humains.


Les années passèrent… l'enfant devint adolescent et donna un nom à ses idées.
Alors qu'il jouait aux échecs (en gagnant comme toujours face à Mathieu, un enfant surdoué, mais moins qu'il ne l'était lui-même), il établit la liaison entre les idées et les couleurs.
Les pions noirs, en bois d'ébène étaient beaux à ses yeux (du moins, plus beaux que les blancs). Ils représenteraient ainsi le "Noir Idéal" tel qu'il l'appelait. La nuit, d'ailleurs, il observait moins de "fumées" et autres pollutions visuelles à l'horizon.
La nuit était plus belle que le jour, les usines étaient fermées et c'est ainsi qu'il aimait ce moment. De plus, les nuits noires, il entendaient moins de bruit. Même les motards du "Pont Ferroviaire" se faisaient plus discrets.
Les pions blancs, en ivoire étaient beaux aussi. Mais en dehors des pions, le blanc est une couleur salissante, une couleur qui perd facilement de son éclat… comme le monde l'est en réalité. Les pions, eux restaient blancs, ainsi était né le "Blanc Réel" qui était dépendant de la matière utilisée pour les pièces, tout comme la réalité avait besoin de certains ingrédients et certaines personnes pour reprendre de son éclat.

---

Quand il atteint l'âge requis, une grande cérémonie eu lieue pour son couronnement. Ghétis était fier de ce qu'était devenu le jeune homme, un monarque éclairé, surdoué et SURTOUT, tout acquis à une cause qui servait ses intérêts.

- "Harmonia… ma chère soeur, tu m'a légué là, bien plus que tu ne le crois. Ton fils ignore tout de ton existence, comme tu l'a souhaité, et aujourd'hui, il monte sur le trône la tête haute."
Cette phrase s'échappa des lèvres de Ghétis quand il se rendit compte qu'il avait réussi à modeler ce cher N sans qu'aucun trouble ne vienne le gêner dans son projet.
"Ce n'est qu'un début" songea-t-il en pensant déjà à la prochaine étape : N parcourrait le monde pour découvrir de ses propres yeux les horreurs qu'il avait apprises. Surveillé discrètement par le trio des ombres (et guidé vers les "endroits intéressants pour son éducation"), il pourrait finir de développer sa "haine" des humains.
Bien entendu, la haine de N était contenu, prodige qu'il était, il calculait les coups et savait contrôler ses émotions. (du moins jusqu'à présent…) mais son amour des Pokémon le pousserait, après son voyage initiatique à s'opposer aux humains.

Quand N aura acquis cette expérience, la phase 3 de son plan pourrait enfin se lancer : Faire des discours sur la libération des Pokémon, attendre que certains le fasse, puis, attendre un décret royal de N qui parachèverait cela.
Et enfin, pour les derniers récalcitrants (car il y en aurait) il avait réussit à se constituer une armée qui le suivait aveuglément. Le genre de types médiocres qu'il méprisait au plus haut point.
Tout ceci… il le savait, il le devait aussi aux six sages qu'il avait réussi à réunir sous sa bannière.
Cela avait d'ailleurs été une grande réussite. Les discussions furent longues et éreintantes pour convaincre ces vieux croutons. Cependant, leur appuis était d'une aide inestimable et il pouvait bien se permettre de leur céder quelques caprices… Il avait d'eux et il était devenu leur protecteur.


---


L'histoire qui suit, vous la connaissez… Les médias en ont abondamment relatés les faits, mais parfois de manière quelque peu biaisée.
Sans entrer dans les détails, faisons un petit résumé.

Ghétis lança la phase 3 de son plan. Lui et les autres sages se rendirent dans tout Unys pour apporter la bonne parole.
Le Trio des ombres devait surveiller le Conseil des 4 afin de les empêcher d'agir.
Et N, maintenant converti n'avait plus besoin de surveillance pour faire un nouveau voyage d'apprentissage. Mais cette fois-ci, il serait accompagné de Pokémon, pour pouvoir, lui aussi combattre des dresseurs, pour pouvoir avoir une expérience au combat qui serait surement utile à Ghétis, un jour.

Alors que N commençait son second voyage (et son premier avec des Pokémon "de combat"), il tomba nez-à-nez avec des dresseurs d'un village insignifiant.
Un village dont Unys se souciait peu puisque reculé et sans grand intérêt.
"Renouet" fut le lieu de départ de trois dresseurs qui se dressèrent sur le chemin de Ghétis.
Le plus fort d'entre-eux impressionnât N. Non seulement par sa force mais aussi et surtout par sa complicités avec ses Pokémon.
Cette première rencontre à Arabelle fut le début d'une remise en question profonde et totale.
N, si sûr de ses convictions fut déstabilisé, lui qui réussissait tout ce qu'il entreprenait, lui qui avait désormais réponse à tout, lui qui était l'"Elu", se serait ainsi trompé sur toute la ligne?
Cette personne était-elle aussi une personne aussi spéciale que lui-même?

Au fil de son voyage, de ses rencontres avec ce dresseur et ses amis, il se mit en tête que cette personne était un rival nécessaire. Tout comme les pions noirs ou blancs d'un jeu d'échec ne peuvent co-exister l'un sans l'autre.
Sa théorie fut confirmée par la découverte d'un galet sensé contenir un Pokémon légendaire.
Il avait apprit, auprès d'un de ses instructeurs, le mythe de la création d'Uns. Deux frères qui avaient réussis à obtenir la confiance d'un pokémon légendaire et qui avait unifié la région. Deux frères qui, par contre, ne furent, après cela, en désaccord. L'un était en quête d'idéal et l'autre de réalité.
Le Pokémon légendaire se scinda en deux entités. Le Pokémon blanc, Reshiram était le Pokémon "Blanc Réel" et le Pokémon noir, Zekrom, était le Pokémon "Noir Idéal". Les couleurs et les idées même qu'il avait lui-même défini plus jeune.
Puisqu'il avait réussi à faire ce lien, il était convaincu d'être l'élu, mais tout comme les pions d'échecs ou tout comme ces frères et ces Pokémon légendaire, il avait besoin d'une autre personne.
Ce Mythe de la création trouva donc un écho réel quand les hommes de Ghétis mirent enfin la main sur ce galet. Mais aucun ne réussi à en faire quelque chose.
Quand N s'en approcha, le Pokémon légendaire se réveilla, déploya ses ailes avec magnificence et reconnu l'élu qu'il était.

Ainsi, cet autre dresseur devra acquérir le second galet et s'il est bien le rival "nécessaire" que N est sûr d'avoir deviné, alors, le Pokémon légendaire de se second galet sortira à son tour.
Et ce n'est qu'après un combat entre leurs idées et leurs Pokémon légendaires qu'il saura s'il s'est fourvoyé ou non.


Là encore, vous connaissez l'histoire, N, aussi doué soit-il dans de nombreux domaines a perdu ce combat final.
Là, même s'il n'en a rien laissé transparaître sur le moment, ce fût un choc. Terrible.
Plus que le fait d'avoir été utilisé par Ghétis, c'est le fait de s'être trompé sur toute la ligne qui fut le plus douloureux.
Pour lui, ce fût une véritable descente aux enfers. Alors qu'il croyait avoir atteint la lumière, le voilà qui était tombé tout au fond du trou.
Un espace noir, qui n'était plus l'idéal qu'il souhaitait. Ce trou noir l'avait happé, c'était une réalité. La lumière blanc, l'espoir, avait disparu, elle devenait un idéal qui n'était plus atteignable.
Le monde était retourné, sa chute avait été rude. Il ne savait plus qui ou quoi croire. Il se demandait même jusqu'à l'existence de sa propre existence.
Du haut de son piédestal, il était tombé comme un galet au fond du trou...

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dragibus
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » ven. 18 nov. 2011, 12:39

Wreyzax a posté ici à 0h16, mais ses MP ont dû arriver chez vous avant... Donc il a seulement dépassé de quelques minutes finalement. Compte tenu des soucis d'ordi qu'il a, on peut pas être indulgent pour une fois ?

EDIT : je viens de lire les différentes participations. Bon courage aux juges pour départager tout ça ! paf:

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Solyx
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Solyx » ven. 18 nov. 2011, 13:00

Srithanio, tu n'as pas mit les paroles de la chanson en italique pour les différencier de la narration, comme je l'ai fait, mauvais travail paf:
Non, j'ai rien dit, sinon Srith' va me martyriser T_T

Plus sérieusement, j'ai lu les différentes participations, et je pense que cela va être assez difficile pour le jury de départager tout le monde... Alors bonne chance !

(petite faute que j'ai corrigé sur l'EM : "c'était Rosa" au lieu de "s'était Rosa". Une faute comme ça en pleine phrase d'accumulation des "c'était", euh, comment dire... Ça le fait pas du tout %) )
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Merci à Versus pour le kit

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MollyGrue
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par MollyGrue » ven. 18 nov. 2011, 16:37

Je vais avoir de la lecture pour ce soir ! Je suis curieuse de lire ce que les autres participants ont fait !

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Domino
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Domino » ven. 18 nov. 2011, 16:40

MollyGrue a écrit :Je vais avoir de la lecture pour ce soir ! Je suis curieuse de lire ce que les autres participants ont fait !
Ne mange pas de chips en lisant la mienne, j'ai traduit une chanson :twisted: tu pourrais t'étrangler...
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Tous à la section fanfics !!!

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MollyGrue
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par MollyGrue » ven. 18 nov. 2011, 16:43

Chuis sûre t'as fait exprès !

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