La majuscule : une affaire capitale !

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Pikou~Chan
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La majuscule : une affaire capitale !

Message par Pikou~Chan » mer. 29 janv. 2014, 18:39

Bonjour,

J'ai trouvé récemment dans un magazine un dossier très utile et complet sur les majuscules (emploi et histoire). Je me propose de le partager avec vous :

/!\ Le dossier ci-dessous est tiré du n° 110 du magazine "Virgule" /!\

Majuscules et CAPITALES : définitions !
Spoiler :
Le mot majuscule s'emploie, en français, depuis le XV° siècle. Il est issu du latin majusculus, qui signifie "un peu plus grand". Dans l'usage courant, on donne le nom de majuscules aux "grandes lettres" (A, B, C...) par opposition aux minuscules (a, b, c...). Mais, dans le vocabulaire traditionnel de l'imprimerie, ces deux types de lettres sont appelées les capitales et les bas de casse, le terme de majuscule étant réservé, au sens strict, à une lettre initiale dont la fonction est de signaler quelque chose, par exemple un nom propre, ou le début d'un paragraphe. Pour mieux comprendre, imaginons un titre de journal, composé en lettres capitales :
LE PORT DE MARSEILLE BLOQUÉ PAR UNE SARDINE !
Toutes les lettres de ce titre sont des capitales, mais seules deux d'entre elles sont des majuscules, comme on peut le constater si on écrit le même titre en bas de casse :
Le port de Marseille bloqué par une sardine !
Cette fois, il ne reste que deux "grandes lettres", indispensables, la première (L) pour marquer le début du titre, la seconde (M) pour signaler un nom propre : ce sont les majuscules.
Les majuscules : toute une histoire...
Spoiler :
Au Moyen Âge, jusqu'à l'invention de l'imprimerie (dans les années 1450), les livres étaient copiés et recopiés à la main : ce travail était l'œuvre de copistes. Les beaux livres étaient enluminés, c'est-à-dire illustrés, par des enlumineurs, de peintures miniatures. Les enlumineurs réalisaient notamment les lettrines, ces grandes lettres initiales ornées, placées en début de chapitre ou de paragraphe.

En France, durant les premiers siècles du Moyen Âge, les seules majuscules initiales, distinctes des autres lettres, que l'on trouve dans les livres sont les lettrines. Puis, à partir de la fin du VIII° siècle, au temps de Charlemagne, un nouveau style d'écriture a été adopté, l'écriture caroline, dans laquelle sont apparues les premières véritables majuscules, ou grandes lettres initiales servant à marquer le début d'un titre, d'une phrase et, en poésie, d'un vers. La majuscule devient alors un repère : plus visible, sur une page, qu'un signe de ponctuation, elle permet au lecteur de savoir, en un coup d'œil, où commence une nouvelle phrase, et comment est structuré le texte.

Jusqu'au XVI° siècle, en France, l'emploi de la majuscule est resté principalement limité à cette fonction : signaler le début d'une phrase, après un point, ou le début d'un vers, ou un nouveau paragraphe. Les copistes, en effet, ne mettaient pas de majuscule aux noms propres, et ils écrivaient, par exemple, « le roi charles le grand », « le roi edouard d'angleterre », « la france »... Cependant, la majuscule était parfois utilisée dans des documents juridiques, rédigés par des hommes de loi, pour mettre en valeur certains mots et souligner leur importance. Et ces mots étaient... des noms communs !

Avec le développement de l'imprimerie, un nouvel art est né, celui de la typographie, qui a établi des règles pour la composition des textes. Des règles différentes selon les pays : en Allemagne, la typographie a imposé l'emploi de la majuscule initiale pour tous les noms, propres et communs ; dans l'usage français, après quelques hésitations, il a finalement été établi que la majuscule serait le signe distinctif des noms propres, par rapport aux noms communs.

La majuscule a deux fonctions principales : signaler un nom propre et marquer le début d'un texte, d'un alinéa (retour à la ligne) ou d'une phrase.

La majuscule signale un nom propre : nom de famille, prénom, nom de ville, de pays, titre de roman... Elle permet par exemple de ne pas confondre un Poussin (c'est-à-dire un tableau de Nicolas Poussin) avec le petit d'une poule, ni un grand écrivain (Pierre Corneille) avec un gros oiseau (la corneille).

Il faut mettre une majuscule au premier mot d'un texte, d'un alinéa, et au premier mot placé après un point.

- Après un point : la majuscule est obligatoire dans tous les cas... à condition que ce point soit bien un signe de ponctuation et pas un point abréviatif (comme dans M., abréviation de monsieur, ou dans J.-C., abréviation de Jésus-Christ). Exemple : Ce soir M. et Mme Poireau dîneront tôt. Ensuite, ils iront au théâtre.


- Après un point d'exclamation, un point d'interrogation et des points de suspension : majuscule ou pas, selon les cas. Il faut une majuscule si ces signes marquent la fin d'une phrase, car dans ce cas ils équivalent à un point. Exemple : Qui veut du fromage ? J'ai du gruyère, du camembert, du munster, du saint-nectaire... Ah non, il n'y a plus de saint-nectaire ! Dommage... Mais quand un point d'exclamation, d'interrogation ou des points de suspension sont placés à l'intérieur d'une phrase, alors, ils ne sont pas suivis d'une majuscule : Hélas ! je n'ai plus de munster. Ce fromage, le saviez-vous ? est mon préféré. Mais j'aime aussi le saint-nectaire, le camembert, le gruyère... et tous les autres fromages, en somme.

- Après les autres signes de ponctuation (virgule, point-virgule, deux-points) : pas de majuscule, sauf exception et cas particuliers. L'exception est la suivante : on met une majuscule après les deux-points lorsqu'ils sont suivis d'une citation, d'une phrase reproduite et citée.
Jean-Louis-Auguste Commerson a dit : "J'aime mieux descendre mon thé que monter des cendres." Les cas particuliers sont ceux des retours à la ligne : la règle veut qu'on mette une majuscule au premier mot d'un alinéa et, en poésie classique, d'un vers (voir ci-dessous "en poésie classique"). Dans ces cas-là, la majuscule s'impose après n'importe quel signe de ponctuation, y compris la virgule :
Cher papa,
Je suis un peu à court d'argent, alors si tu pouvais me prêter cinq mille euros, je t'en serais très reconnaissante.


- En poésie classique, le premier mot d'un vers s'écrit avec une majuscule (mais, depuis le XIX° siècle, certains poètes ne respectent plus cette convention) :
C'est une chose vraiment ridicule
Que d'écrire avec une majuscule
Le pédant Pédoncule, la jolie Renoncule,
Le cheval à Bascule et le petit Pécule.
On l'a dit, tous les noms propres prennent une majuscule. C'est simple ? En théorie, oui. En pratique, il existe une quantité de subtilités, fort intéressantes, mais qui compliquent les choses...

CATÉGORIES NOMS DE LIEUX : en route pour Triffouilly-les-Oies !
Spoiler :
• Les noms de pays, localités et monuments
- Quand ils sont composés de plusieurs éléments, chaque élément prend une majuscule, sauf les articles (à moins qu'ils ne soient placés en tête du nom propre), prépositions et conjonctions. On écrit donc : la Grande-Bretagne, l'Afrique du Sud, la Haute-Savoie, le Val-de-Marne, l'Indre-et-Loire, Chalon-sur-Saône, Marne-la-Vallée, Triffouilly-les-Oies, mais La Rochelle et Le Havre, car, dans ces deux derniers exemples, l'article est placé en tête du nom propre dont il fait partie intégrante.
- Quand ils sont précédés d'un nom commun qui précise leur nature (île, mer, mont, rue, place...), seul le nom propre prend une majuscule : l'île de Ré, l'océan Pacifique, la mer Méditerranée, la mer Rouge, le pôle Nord, le lac Titicaca, la place Royale, la rue des Lilas, le musée du Louvre, la tour Eiffel... Il y a quelques exceptions à cette règle, comme le Bassin parisien, le Pays basque et le Massif central.
- Mais si le nom commun fait partie intégrante du nom propre, les deux noms étant reliés par un tiret, alors il s'écrit avec une majuscule : la région Île-de-France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni.

• Les noms d'étoiles et de planètes
Mars, Jupiter, Vénus, Sirius, la Grande Ourse... On met une majuscule aux noms de planètes, d'étoiles et de constellations. La règle est valable pour les mots Terre, Lune et Soleil, à condition qu'ils soient employés pour désigner spécifiquement les astres correspondants à ces noms, comme dans cet exemple : La Lune tourne autour de la Terre, qui gravite autour du Soleil. Si ce n'est pas le cas, ces mots perdent leur majuscule : Il a pris un coup de soleil ; elle se promène au clair de lune ; inutile d'ameuter la terre entière.

Les points cardinaux : leurs noms s'écrivent avec ou sans majuscule, selon les cas...
Info : article en cours d'amélioration.
Modifié en dernier par Pikou~Chan le mer. 29 janv. 2014, 20:36, modifié 3 fois.
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Re: La majuscule : une affaire capitale !

Message par Drayker » mer. 29 janv. 2014, 19:11

C'était pas la peine de faire tout un topic sur cette pauvre majuscule..

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Re: La majuscule : une affaire capitale !

Message par Pikou~Chan » mer. 29 janv. 2014, 19:13

Tu sais, il y a plus long à dire qu'on ne croit - d'ailleurs, je n'ai toujours pas terminé...
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Re: La majuscule : une affaire capitale !

Message par Drayker » dim. 09 févr. 2014, 23:11

Bon, je t'ai laissé un peu de temps pour étoffer tout ça et donner (peut-être) de l'intérêt à ce topic, mais visiblement ça n'a pas suffit.
Il me paraît inutile et superflu d'ouvrir un sujet entièrement dédié à "la majuscule", et le jeu de mots dans le titre n'y changera rien. L'histoire de la majuscule, on s'en tamponne l'oreille avec une babouche, et si le but était d'informer les jeunes auteurs et de leur expliquer les différents usages de ladite majuscule, alors la Boîte à Trucs est faite pour toi (à condition que tu aies vraiment un apport justifié à y faire).
En l'état, je lock.

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