La troisième génération voit le jour en France en juillet 2003, suivant ainsi de plus de deux ans les jeux OAC. Elle est bien déterminée à remporter un succès aussi grand que celui qu’avaient amassé les deux opus précédents.
Comme il est de coutume, cette nouvelle génération se présente sur une nouvelle console, qui permet ainsi de nombreuses améliorations graphiques.
Pourtant, les nouveautés apportées par RSE sont loin d’être uniquement reliées aux traits des personnages, et cette génération montre des ambitions de changement bien plus grandes.
Cependant, nous allons voir que ces changements, qui vont parfois bouleverser l’univers anciennement mis en place, peuvent inscrire RSE dans une position de rupture et d’opposition avec les jeux précédents.
I- Des nouveautés qui changent la face du jeu.
RSE apporte son lot de nouveautés, qui souvent visent à étendre le jeu Pokemon vers de nouveaux horizons et ainsi à le décentrer de son élément phare des précédentes versions : le classique combat 1vs1.
La première, et certainement la plus grande des nouveautés, est l’invention du combat duo. Inspirée de OAC, qui présentait déjà des dresseurs « jumelles » qui se battaient en couple, cette invention donne un nouvel essor au jeu, en créant un tout nouveau système de stratégie et de combat.
Une autre nouveauté majeure est l’instauration de concours, qui rallonge la durée de vie du jeu. A travers cette invention, la chasse aux rubans qui sévira sous DP voit le jour. Dorénavant, un pokemon n’ayant pas de facultés très élevées en combat pourra néanmoins trouver sa place s’il possède un bon combo de capacités utiles en concours.
A cette notion de « coordination » est associée un autre élément fondamental, qui bien que repris de OAC, est entièrement approfondi dans RSE. Il s’agit des baies, qui offrent de nouvelles capacités de combats en donnant la possibilité de prévoir les coups adverses et ainsi de choisir la baie la mieux appropriée.
On note également l’intégration de la Tour de Combat, selon un système moins performant que Cristal, mais qui marque cette fois son entrée définitive dans la totalité des futurs jeux Pokemon. Avec elle émerge ainsi une durée de vie plus élevée après la ligue, même si la TDC a pris dans RSE la place qu’occupait anciennement le Mt Argent, ou la Grotte inconnue d’Azuria ; le pilier Céleste ne pouvant être comparé à ces zones recelant de secrets.
Enfin, un tout nouveau système, cette fois ne prenant racine dans aucun des opus précédent, se découvre avec l’arrivée de RSE. Il s’agit des bases secrètes, qui donnent un nouvel aspect au jeu. A présent, l’avancée dans la quête principale n’a plus pour unique objectif la découverte de nouveaux Pokemon ou de nouvelles régions, mais l’achat d’objets de décoration pour personnaliser sa base.
Ce dernier argument est certainement celui qui tend le plus à confirmer une perte d’importance du combat au profit d’élements annexes, retournement de situation caractéristique de RSE.
Pourtant, nous allons voir que cette rupture avec le système précédent est loin d’être la seule que l’on relève dans cette troisième génération.
II- Une rupture qui sous certains aspects, parait marquée et volontaire.
En étudiant RSE, on remarque une certaine volonté de s’ériger contre les versions précédentes, en réalisant une synthèse de ce que les développeurs ont jugé meilleur (ce qui prouve que leur goût est loin d’être infaillible) et en supprimant sans remord des éléments qui ont pourtant fait la renommée de Pokemon.
C’est ainsi que sans raison apparente disparaît la pourtant très appréciée distinction Nuit / Jour qui avait été considérée comme une des nouveautés fondamentales de OAC.
De manière générale, les références aux jeux précédents sont presque inexistantes. Si OAC recelait de clin d’oeils à RBJ que seuls les habitués pouvaient comprendre, RSE supprime une grande partie des personnages clefs (comme le Prof Chen, ou le Pokemaniac Léo) afin de se réapproprier le jeu et de construire un univers propre à lui.
La deuxième génération est presque mise à l’écart dans RSE, alors que beaucoup d’éléments de la 3G ont été repris des versions GBC. C’est ainsi que les Pokemon de la seconde génération se font très rares dans RSE, et même ceux qui étaient dans le passé les plus fréquents.
La ligue de ce troisième opus est un autre exemple flagrant. Excepté un Pokemon (dont la présence reste un mystère à mes yeux insoluble), la totalité des Pokemon que possède le conseil des quatre appartientàe la troisième génération.
Enfin, l’impossibilité de transférer des pokemon de OAC à RSE place un grand espace vide dans la Série et contribue à rendre si lointain le souvenir que l’on garde de la deuxième génération.
La quatrième génération prend conscience de cette rupture, et tente de se réconcilier avec les débuts de la Série en apprennant à cultiver la nostalgie, avec le renouveau des eevolitions, ou la présence de personnages comme la championne d’arène Jasmine, qui a fait grand débat. Certains y ont vu la probabilité de l’imminence d’un remake 2G. Mais cela, seul l’avenir nous le dira.
III- Cependant, RSE reste liée aux générations précédentes.
Bien que se différenciant des premiers jeux, RSE est l’opus qui précise enfin ce que l’on appellera la « Recette Pokemon ».
A présent, tout joueur ayant suivi la Série depuis les débuts possède certaines habitudes et ne s’étonne pas du schéma répétitif des jeux Pokemon.
On retrouve ainsi à chaque nouvelle version la présence de deux légendaires phares, contrôlant des semi-oober moins puissants et qui prennent désormais la fuite lorsqu’on les rencontre. Certains lieux sont devenus des points de passages presque mythiques, tels que le Casino, la Piste cyclable ou le Centre Commercial.
On prend plaisir à admirer les changements qui sévissent de jeux en jeux, et on peut à présent avoir une vision d’ensemble de la Série qui nous permet de la qualifier « De monde et de créatures en évolution »
A l’heure où beaucoup d’anciens joueurs commençaient à se lasser de la Série et à la dénigrer, d’autres trouvaient dans cette Recette un puit inexorable de souvenirs et d’aventure.
L’Âge d’or Pokemon s’était terminé. La mode épuisée.
Conclusion
La troisième génération est marquée par une volonté d’opposition et de changement, qui se traduit par le rejet d’éléments du passé. Cependant, c’est également elle qui définit progressivement le schéma Pokemon.
La Seconde Génération, laissée à l’écart, devient petit à petit plus appréciée, puisque se caractérisant par des nouveautés uniques que RSE n’a pas souhaitées reprendre. Symbole d’un temps passé, c’est à présent elle qui représente une époque révolue où la folie Pokemon était présente partout en France.