Myschin a écrit :Par contre, quand on développe une idée étrange, disons par hasard un récit de science-fiction où des Xénomorphes (Saga Alien) utiliseraient des Pokémons comme hôtes, n'est-il pas difficile de retranscrire l'ambiance ?
Peu importe l'idée que l'on veut développer ou le scénario que l'on souhaite écrire, retranscrire l'ambiance sera toujours un exercice aussi difficile, pour peu qu'on s'applique un minimum. Ce que je veux dire, c'est que lorsqu'on raconte les aventures de bébé Togepi en promenade sur la Route 2 ou les meurtres en séries d'une Branette qui ne s'en prend qu'aux enfants, au final il faut juste avoir une bonne technique pour véhiculer la bonne atmosphère...
En fait, j'aurai tendance à définir l'ambiance comme... Une présence, une bulle invisible qui englobe tout le texte et se manifeste dans chaque éléments qui le composent.
Prenons l'exemple d'une atmosphère très tendue, où les personnages sont à deux doigts de craquer complètement, où leurs nerfs sont mis à rude épreuve. Cette tension devra se manifester dans absolument tout les éléments du texte. Avant de répondre, un personnage serrera les points pour réprimer une émotion, leur sourcil vont de froncer, leur appui sur le sol se raffermir, et selon leur caractère et leur vécu, chacun d'entre eux va adapter une attitude différente.
Les indicateurs de prise de parole (comme dit-il, s'écria-t-elle...) vont également changer, devenant plus tendu eux aussi (railla-t-il, répliqua-t-elle...). Leur pouls s'accélère, et leur raison tente de résister face aux émotions montantes, qu'ils contiennent en s'agitant physiquement (ils serrent les poings, se mordent les lèvres, laisse un silence avant de parler...) et en se stabilisant mentalement (ils pensent à quelque chose d'agréable, essayent d'ignorer le problème...). Bien sur, un pont se dresse entres le mental et le physique, le regard étant un bonne indicateur de leur état (fermer les yeux, détourner le regard ou au contraire fixer intensément l'autre).
Mais il ne faut pas s'arrêter au personnage, car l'atmosphère englobe bien la totalité des éléments du texte. Les éléments du cadre (végétation, mobilier, météo, moment de la journée, personnes aux alentours, etc) et ce qu'ils provoquent (le feu projette de la chaleur et de la lumière, un oiseau qui chante fait du bruit, un arbre peut faire de l'ombre) doivent tous êtres évoqués dans un sens qui va compléter et amplifier cette ambiance. En jouant sur les adjectifs, les adverbes et les synonymes, une description jusque là "classique" peut devenir une grande porte ouverte sur une ambiance profonde, détaillée et immersive.
Bien sur, notre technique doit s'adapter à notre style. Une fic à base de dialogue ne se construira pas de la même manière qu'une fic où aucune réplique n'apparaît. Et inversement, vient des moments où il faut accepter de ne pas faire une phrase de 15km de longs comme on a l'habitude pour au contraire faire une phrase courte mais d''autant plus forte et riche en émotion.
Enfin bref tout ça pour dire que (de mon point de vue), une histoire mignonne et une histoire inquiétante et gore représentent la même difficulté en terme d'ambiance, malgré le fait que ces ambiances soient très différentes. Au final, celui qui manie son texte et son ambiance de manière appliquée, personnelle et immersive est, je pense, l'auteur d'une fic excellente; car même si la technique permet de faire de bonnes et même de très bonne fiction, celui qui saura en plus apporter son petit plus personnel élèvera son texte au rang d'excellente fic. Mais bon tout ceci n'est et ne reste que mon point de vue