[Défi] Concours "amateurs" de fics!

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Yûn
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Yûn » lun. 28 janv. 2013, 17:50

Pas de soucis, on peut bien attendre encore un peu ^^

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Raishini
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » lun. 28 janv. 2013, 19:20

Participation de Yûn :
Spoiler :
Respect du thème/Originalité : 4/5 ==> J'apprécie particulièrement que tu aies coupé le texte en deux actes, ça entre vraiment en concordance directe avec le thème ! On a une sensation de " laisser tomber le rideau " qui me satisfait assez je dois dire.
Cependant, je m'attendais à la fin et c'est là que l'originalité en prend un coup. C'est le plus gros point noir je pense. Sinon on se sent vraiment dans un opéra sans y être, et ça c'est bien !

Cohérence/construction du récit : 3,75/5 ==> Joseph et Pamina font effectivement bien la paire, même si j'ai du mal à avaler que le premier puisse arriver à de telles conclusions sur la base d'une rencontre fugace. Je veux dire, imaginer que Pamina est son âme sœur, si tôt ! Je pense que c'est rarement le cas ; après, je suppose que tout est relatif selon l'individu. Mais ça m'a fait quelque peu tiquer, j'aurais plutôt suggéré de modérer les pensées de Joseph et de les muer en quelque chose comme : " Ce qui était certain, c'est qu'il n'avait jamais senti son cœur battre la chamade à ce point. Pamina serait-elle donc une femme différente des autres ? " Bref, laisser en évidence un doute de Joseph plutôt qu'une farouche conviction, un doute qui aurait apporté un certain lot d'informations sans pour autant tomber dans l'affirmation naïve.
Du reste, ne va pas croire que je réfute totalement ou déteste la chose, c'est juste que, subjectivement, je n'y adhère pas.
Asterion IV... un adversaire à la hauteur, oui, même si la fin commune qu'il connaît avec Joseph ne m'a guère surprise. Par ailleurs je trouve que Pamina est trop vite écartée de la scène et c'est regrettable. Après tout, si elle était une protagoniste de la " pièce " que tu menais, il aurait été appréciable de la conserver davantage...
Ceci dit, le tout se tient, c'est le principal.

Style : 4,5/5 ==> Un style fluide, bien recherché et qui sonne agréablement à l'oreille... J'accroche !

Orthographe/Syntaxe : 4,75/5 ==> Pas de fautes flagrantes, si ce n'est un " son " qui s'est transformé en " con " (désolé d'en rire :huhu:). Donc c'est plus que satisfaisant.

17/20
Participation de Smeargle :
Spoiler :
Respect du thème/Originalité : 3.75/5 ==> L'originalité n'est pas forcément au rendez-vous mais tu sais rendre ton histoire intéressante malgré tout. La fin assez " sadique ", nous laissant dans l'expectative la plus totale, a cependant fait remonter ton texte dans mon estime... (non, je ne suis pas un vautour qui se repaît du malheur des autres, pas mon genre).

Cohérence/construction du récit : 3/5 ==> L'ennui profond, la sensation d'isolement du narrateur sont bien retranscrits. De même, l'expression en partie enfantine témoigne bien en faveur d'un jeune narrateur agacé par ses conditions de vie liberticides. Mené comme il faut sur ce point-là donc ! De même pour l'enfant rêvant d'entrer à l'opéra.
Toutefois... La fin est intrigante, j'ai difficilement réalisé ce qu'il se passait. J'ai dû pour cela me relire, et c'est dommage. Cela se passe-t-il dans le passé ? ; si c'est dans le présent, pourquoi Malosse est-il encore là (serait-ce un nouveau Malosse ; auquel cas, pourquoi la mère l'aurait accepté ?) ? Ou alors... y aurait-il DEUX enfants ? C'est là que ça coince, car la transition est compliquée. C'est bien dommage, car ce chassé-croisé de vies opposées donnerait quelque chose de prenant si le tout était agencé de façon plus compréhensible. Au final, j'ai compris, mais au début je me suis posé toutes ces questions, faute de délimitations claires. Je pense surtout que tu n'as pas assez différencié les personnages.

Style : 4/5 ==> Ton style m'est sympathique, bien que pas forcément transcendant (ceci dit, ça n'engage que moi). En tout cas ça se lit sans problème et c'est déjà un très bon point !

Orthographe/Syntaxe : 4,25/5 ==> Quelques fautes d'orthographes regrettables, qui je pense pourraient être évitées par une relecture préalable. Sinon rien de bien méchant.

15/20
Voilà, voilà, je vous ai fait attendre, hein ? Je sais, je suis un vilain garçon :v
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Kydra
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Kydra » lun. 28 janv. 2013, 20:13

Hum, Raishi, t'aurais pas oublié de poster leurs textes ? xD

J'arrive, j'arrive :

Yûn :

Texte :
Spoiler :
La dernière danse
I. L’Amour est un oiseau rebelle

L’homme réprima difficilement un bâillement alors que devant lui, sur la scène éclairée, de nombreux personnages s’activaient. Il les trouvait ridicules. Ridicules étaient leurs costumes, aux couleurs beaucoup trop vives pour ce qu’ils étaient censés jouer. Ridicule était leur maquillage grossièrement appliqué et exagéré afin que tous les spectateurs, même ceux du poulailler, puissent discerner ces émotions factices et mal travaillées. Le jeu d’acteur était tout simplement banal, voire bancal. La musique seule semblait correcte, mais elle était complètement gâchée par leurs voix qui, au lieu de dispenser une puissance envoûtante et frémissante, au lieu de le faire voyager, ne lui paraissaient qu’être des beuglements dépourvus de la moindre harmonie.
C’était bien simple : il avait l’impression de voir à l’œuvre des automates idiots qui n’avaient absolument aucune idée de ce qu’ils faisaient, si ce n’était obéir bêtement aux ordres et suivre sans réfléchir ce qu’on leur avait imposé.
N’y tenant plus, dès que le rideau tomba sur les acteurs et que la lumière revint dans la salle pour l’entracte, l’homme remit son manteau et son chapeau. Puis, il s’empressa de quitter l’opéra pour rejoindre la fraîcheur de la nuit.
Oh oui, il était profondément déçu. Il avait perdu une partie de son temps et de son argent. Mais ça, ce n’était pas vraiment grave. Il n’était pas dans le besoin, loin de là. Non, ce qui lui avait fait le plus mal, c’était la manière dont cette œuvre splendide, qui l’avait marqué dès son plus jeune âge et continuait de le suivre dans son travail, avait été totalement massacrée par les lubies d’un metteur en scène trop avant-gardiste. Non mais franchement, on n’avait pas idée de… !
Quelqu’un le bouscula et interrompit brusquement le fil de ses pensées. Instinctivement, il s’écarta et tourna la tête pour voir l’origine de la
menace. Son métier lui avait enseigné qu’un danger était toujours plus redoutable si on ignorait d’où venait l’attaque.
Cependant, en guise de menace, il découvrit une jeune femme en tenue de soirée qui se massait le pied. Celle-ci, s’apercevant qu’il la regardait, se redressa.


« Oh, je vous prie de m’excuser. Mon talon m’a lâchée… »

Elle montra le fin morceau de chaussure, semblable à une grosse aiguille, qu’elle tenait dans l’une de ses mains. Il ne comprendrait décidément jamais pourquoi les femmes aimaient autant se percher sur des chaussures aussi instables et périlleuses.
Mais il laissa dans un coin de son esprit ces pensées moqueuses, et s’empressa d’offrir son aide à la demoiselle.


« Vous ne vous êtes pas fait mal ?
- J’ai un peu mal à la cheville, je crois que je me suis fait une petite entorse… Rah, voilà pourquoi je déteste mettre des talons ! Je savais que je n’aurais pas dû écouter ma sœur. »


Ah, tiens, voilà qu’elle était d’accord avec lui sur cette question.

« Il vaudrait mieux mettre des glaçons sur votre cheville, alors. Il y a un café pas loin.
- Si ce n’est pas trop loin de l’opéra, ça me va. »


Il l’aida à marcher en lui offrant son épaule comme appui.
Quelques minutes plus tard, ils étaient assis dans l’établissement, chacun devant sa tasse de boisson amère et brûlante. La jeune femme avala une gorgée de la sienne avec délice, savourant l’arôme familier, alors que son pied gonflé reposait dans une bassine d’eau glacée.
Soudain, alors que la tasse était encore au contact de ses lèvres finement recouvertes d’un baume rosé et que ces dernières laissaient une trace de leur passage sur la porcelaine laiteuse, elle parut se souvenir de quelque chose.


« Bon sang, j’en oublie mes manières ! Vous m’aidez et je ne me suis même pas présentée. Pamina Sorcita.
- Enchanté, Mlle Sorcita. Je me nomme Joseph Glavo.
- Glavo… ? Ce n’est pas un nom d’Unys, ça.
- En effet, je suis originaire de Kanto, de la région de Parmanie pour être plus précis.
- Et que faites-vous si loin de chez vous ?
- Je suis ici pour le travail. Enfin, j’avais un peu de temps libre avant, donc j’en ai profité pour me changer les idées.
- Ah, vous parlez de la pièce ? Alors, qu’en avez-vous pensé ?
- Pour vous le dire franchement… J’ai détesté.
- À ce point ?
- Oui. Déjà que j’avais un a priori concernant les comédies musicales interprétées par des Pokémon… Mais là, non ! Comment ont-ils pu oser détruire ainsi un opéra aussi grandiose ! Un opéra est fait pour être joué par des humains ! Pas par des Pokémon, aussi doués soient-ils pour les comédies musicales ! Ce sont deux choses tout à fait différentes !
- Je partage votre point de vue. Pour moi aussi, et dès le début, j’avais compris que ce serait un désastre.
- Dès le début ? Comment ça ?
- Eh bien… C’est ma sœur qui est à l’origine de ce projet. »


Un silence gêné s’installa.

« Hum… Désolé…
- Mais de quoi, voyons ? Eh, ma sœur est assez grande pour se défendre toute seule, et j’ai encore le droit d’avoir une opinion différente d’elle. Je ne vais pas me mettre à vous insulter juste parce que vous n’avez pas apprécié une de ses… Créations. En plus, j’ai aussi fait comme vous : je me suis enfuie pour ne plus avoir à supporter ça. »


Un petit rire cristallin s’échappa de ses lèvres rosées, auquel Joseph répondit par un éclat beaucoup plus timide. Il profita du fait qu’elle absorbe une autre gorgée de sa boisson pour l’observer plus précisément.
Pamina était plus jeune que lui, elle devait avoir la trentaine, tout au plus. Sa chevelure brune, qu’il devinait assez longue, était attachée en un chignon élevé. Quelques mèches rebelles étaient néanmoins parvenues à échapper aux liens, et retombaient délicatement sur sa nuque à la courbe délicieuse. Ses yeux, aux iris semblables aux abysses de l’océan, faisaient ressortir la clarté de son teint et son visage aux traits fins. Sa robe de soirée, où les teintes rubis étaient ciselées d’encre, laissait deviner ses formes, mais sans la rendre vulgaire. Un fin châle enveloppait ses épaules nues, maigre protection contre la température extérieure mais complément parfait de cette tenue.
Il ignorait s’il s’agissait d’une image fidèle à la réalité ou s’il l’idéalisait, mais une chose était claire dans con esprit : il se sentait très attiré par elle. Cependant, hors de question de se comporter comme un rustre. Cela serait contraire à tous ses principes.
Pamina reposa la tasse et reprit. Elle n’avait pas manqué de remarquer le regard de son interlocuteur, mais ne s’était pas sentie embarrassée. Au moins, cet homme avait des manières.


« Si cela n’est pas trop indiscret, quel est votre travail ? »

Joseph se racla la gorge puis poussa un léger soupir. Il s’était attendu à cette question.

« Pour tout vous dire… Je suis toréador. »

Heureusement que la jeune femme avait eu le temps d’avaler sa boisson, sinon elle se serait certainement étouffée.

« P… Pardon ?
- Je suis toréador. »


Dans sa tête, l’homme de Kanto imaginait déjà les réactions possibles. Le dégoût, la colère, la haine peut-être –cela lui était déjà arrivé. En ces temps considérés comme modernes et au nom de la protection des Pokémon, les personnes étaient de plus en plus nombreuses à lutter contre ce qu’il considérait comme un véritable art. Quelle hypocrisie… On donnait le droit à de jeunes idiots de faire s’affronter ces créatures entre elles, en les amochant parfois très salement, mais lorsque c’était l’Homme qui souhaitait se confronter à eux, on criait au scandale.

« Voilà qui n’est pas banal… »

Joseph Glavo releva la tête, surpris par la réaction de son interlocutrice. Cette dernière paraissait étonnée par sa réponse.

« Et… Comment vous est venue cette vocation ?
- Ça a commencé très petit. Non, non, ce n’est pas ce que vous imaginez. Je n’ai pas baigné dans l’univers de la tauromachie dès le plus jeune âge, et mes parents, même s’ils ne la condamnaient pas, n’étaient pas non plus des aficionados. Mais, indirectement, c’est eux qui l’ont provoquée. Voyez-vous, ils aiment énormément l’opéra. J’ai grandi en écoutant du Verdi, du Mozart et autres, mais j’étais comme eux avec la tauromachie. Je n’avais pas d’avis particulier là-dessus. Mais, un soir, tout a changé.
Nous étions allés voir un film au cinéma, dont ils avaient beaucoup parlé. C’était l’adaptation cinématographique de Carmen de Bizet par Francesco Rosi. Je devais avoir cinq ou six ans, je n’ai pas beaucoup de souvenirs de cette époque-là. Pourtant, étrangement, je sais que ce film a entièrement changé ma vie.
Enfin, ce film, disons surtout les premières minutes, lorsque l’on voit le taureau et le toréador s’affronter dans l’arène, dans un silence presque religieux. Ce fut pour moi une véritable révélation. Depuis ce jour, je n’ai cessé de nourrir au fond de moi une passion pour la tauromachie et pour cet opéra. D’ailleurs, mon surnom dans le métier est celui du toréador de la pièce : Escamillo.
- Je comprends d’autant plus votre frustration pour la pièce de ma sœur. Pour montrer que des acteurs Pokémon ont autant de talent que les humains, elle a choisi exprès l’œuvre la plus jouée au monde, Carmen justement. L’idée n’était pas mauvaise, mais elle était quand même assez périlleuse…
- En effet. Enfin voilà, vu qu’à Kanto il existe encore de nombreuses arènes dédiées à la corrida, j’ai pu me faire initier à cet art. Je suis d’ailleurs devenu très bon. J’ai remporté deux fois le Tournoi de Kanto et je suis arrivé deuxième à celui de Johto. Et ça s’est joué à peu pour que je n’emporte pas la première place.
- Vraiment ? »


Joseph acquiesça, et souleva légèrement sa chemise. La courbe de sa taille était déformée par une cicatrice de la grosseur d’un stylo.

« C’était au moment de porter l’estocade, pour achever mon adversaire. Alors que je l’avais touché, et que je pensais donc l’avoir abattu, le Tauros a relevé la tête au dernier moment et sa corne m’a légèrement ouvert. Ce n’était pas grand-chose, mais cela m’a valu des points de pénalité. »

La jeune femme, pas du tout impressionnée par l’ancienne blessure, hocha la tête.

« Mais, cela ne vous gêne pas de tuer un Pokémon pour le spectacle ? »

Un sourire las apparut sur les lèvres du matador. On lui avait posé la question si souvent qu’il répondit presque machinalement.

« Au début, je ne me posais pas la question. J’apprenais la tauromachie pour la tauromachie. Mais, lorsque je me suis retrouvé confronté à mon premier Tauros, c’est vrai que j’ai hésité. Avais-je vraiment le droit de faire ça ? De tuer un Pokémon que je ne connaissais ni d’Arceus ni de Kyurem ? La réponse est venue toute seule. Je me suis retrouvé à l’hôpital pendant trois mois, avec plusieurs côtes fêlées et un bras cassé. J’ai alors compris que je n’avais pas le droit au doute. Contrairement à ce que je croyais jusqu’à présent, je n’avais pas une suprématie sur le Pokémon devant moi. Voyez-vous, ceux-ci sont élevés sans maître, comme s’ils étaient à l’état sauvage. Ils n’ont pas peur des Hommes, et les considèrent juste comme des obstacles en travers du chemin qui leur permettra de retourner chez eux. Et cet obstacle, c’est moi. Contrairement à ce que certains disent, la corrida n’est pas une simple mise à mort. C’est un combat entre deux forces de la Nature, et le vainqueur gagne le droit de rester en vie. C’est aussi simple que ça. »

Il avait prononcé son plaidoyer de façon claire et déterminée, mais sans agresser pour autant la jeune femme assise en face de lui. Pamina avait cependant remarqué le feu bouillonnant dans ses iris pâles et le petit bombement de torse que la fierté avait provoqué. Pourtant, cet éclat s’éteignit lorsqu’il poursuivit ses explications.

« Enfin, jusqu’à il y a quelques années, c’était comme ça. Maintenant, les choses ont bien changé. Avec les prétendues normes de sécurité, les bêtes sont de plus en plus affaiblies, afin d’éviter les incidents. Tss, tout ce que ça fait, c’est faire souffrir davantage le Tauros. Pour protester, j’ai décidé d’arrêter les passes, pour me consacrer à l’enseignement de la tauromachie à Kanto. J’y ai d’ailleurs pas mal de succès, en tant qu’ancien.
- Mais dans ce cas, que faites-vous à Unys, M. Glavo ?
- Un tournoi a été organisé, réunissant la crème des toréadors. Apparemment, ils souhaiteraient promouvoir la tauromachie, et la corrida en particulier. J’ai accepté à une seule condition : que les bêtes ne subissent pas le traitement qu’on leur inflige aujourd’hui. J’ai envie de revivre un vrai combat. Pas un spectacle monté de toutes pièces où l’on sait déjà qui est le vainqueur. »


Il risqua un œil vers le visage de la jeune femme. Il fut rassuré par le sourire franc qu’elle affichait. Contrairement à beaucoup d’autres, elle ne semblait pas le juger.

« Et vous, que pensez-vous de cela ?
- De la corrida ? Je ne sais pas vraiment. Bien entendu, je suis contre toute forme de violence perpétrée contre les Pokémon. Étant vétérinaire dans un Centre Pokémon, je suppose que vous pouvez comprendre ça.
- Bien entendu.
- Cependant, ironiquement, c’est cette douleur des Pokémon qui fait que je peux manger le soir. Et je ne pense pas que la corrida soit pire qu’un combat interminable où une douzaine de créatures s’affrontent parfois jusqu’à la mort, pour satisfaire l’ego démesuré de leur propriétaire et la soif de violence d’une bonne partie de l’humanité. Non, et même si je ne suis pas une connaisseuse, je doute que l’agonie dans une corrida soit plus longue et douloureuse que celle d’un tournoi ou d’un match d’arène. »


Joseph s’étonna encore une fois de la réponse de la jeune femme. Il ne put se retenir, et se mit à rire, sous le regard interrogateur de Pamina.

« Excusez-moi, je ne me moque pas de vous. Mais, je m’aperçois que nous sommes sur la même longueur d’onde pour de nombreuses choses. »

À son tour, la vétérinaire laissa couler son rire cristallin, qui sonna comme le murmure d’une rivière aux oreilles du matador. Un peu remise de ses émotions, elle jeta alors un rapide coup d’œil à sa montre-bracelet.

« Zut, la pièce va se terminer dans dix minutes… Il va falloir que je retourne là-bas, pour que ma sœur ne se doute de rien.
- Souhaitez-vous que je vous raccompagne ? »
Dit-il alors que la jeune femme sortait son pied meurtri de la bassine.

Au moins, la cheville s’était un peu dégonflée. Pamina Sorcita grimaça cependant en reposant son membre au sol.


« Ce ne sera pas de refus. Mais, ne vous en faites pas, je ne vous infligerai pas le supplice de rester à écouter ma sœur vous faire un exposé entier de comment lui est venue l’idée et blablabla. »

L’homme de Kanto sourit et offrit une nouvelle fois son aide à la vétérinaire, après avoir réglé leur consommation.
Le chemin jusqu’à l’opéra lui parut cette fois beaucoup plus court, mais il ne dit rien. Il aida Pamina à s’asseoir à l’abri sur l’un des fauteuils confortables de l’entrée du bâtiment. Mais alors qu’il s’apprêtait à la saluer et à repartir, elle le retint.


« Attendez ! Quand a lieu votre tournoi ? »

Joseph fut plutôt surpris par la question. Il dévisagea sa compagne de la soirée un bref instant, comme s’il ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire. Finalement, il parvint à articuler une réponse.

« S… Samedi. Samedi à partir de 17h. Si le temps le permet.
- Vraiment ? Mais c’est super, je finis mon service à 14h, ce jour-là ! Comme ça, je pourrai venir voir ce que le grand Escamillo nous réserve comme spectacle ! »


Avant même que son cerveau ait déchiffré ce qu’elle venait de prononcer et qu’il ait pu dire quoi que ce soit, Pamina avait attrapé un stylo qui traînait sur une table et inscrivit sur son billet d’opéra une série de chiffres. Une fois sa besogne accomplie, elle lui tendit le ticket avec un sourire radieux.

« Voilà mon numéro de Vokit. Comme ça, je pourrai vous dire après si j’ai apprécié votre prestation. Et, entre nous -elle s’était penchée vers lui et avait baissé la voix-, je doute que ce soit pire que ça. »

Elle avait eu un discret mouvement de tête pour désigner les portes encore fermées de l’opéra. Le matador saisit le morceau de papier, l’esprit toujours embrumé. Soudain, les connexions entre les neurones se firent, et il comprit qu’elle lui offrait une opportunité de la revoir. Il glissa le précieux billet dans son portefeuille, et effectua la même opération qu’elle sur sa propre entrée. Mais, avant de lui donner, il sortit une autre feuille de papier et inscrivit un tout autre message.

« Donnez ça à l’accueil, en précisant bien que c’est de ma part. Et s’ils refusent, dites-leur de m’appeler, ou appelez-les devant eux. Comme ça, vous aurez les meilleures places et… »

Les portes s’ouvrirent à ce moment-là, déversant son flot humain. Une véritable farandole de tenues de soirée en tout genre… Le bourdonnement de leurs conversations sur les impressions du spectacle gâcha complètement ce dernier moment de tranquillité. Pamina prit le numéro et la missive du toréador.

« Dépêchez-vous d’y aller. Si ma sœur me voit avec vous, vous êtes bon pour passer la soirée avec elle. Je serai là samedi. Bonne chance pour votre tournoi ! »

Joseph obéit, et s’éloigna de la jeune femme avant d’être rattrapé par les spectateurs. Au moment de sortir dans la rue, il jeta une dernière fois un regard en arrière. Son regard pâle croisa celui d’abysses de la vétérinaire. L’instant pourtant bref leur parut durer une éternité, tant l’intensité qui s’en dégageait était profonde.
Mais la réalité le rappela à l’ordre, lorsqu’un couple âgé lui demanda gentiment mais prestement s’il voulait bien dégager le passage. Et l’homme de Kanto se retrouva seul dans la nuit. Avec une conviction profonde, alors qu’il n’était lui-même pas croyant : cette femme était son âme sœur.



II. Toréador, en garde.
Votre toast, je peux vous le rendre,
Señors, señors, car avec les soldats
Oui, les Toreros peuvent s'entendre,
Pour plaisir, pour plaisir, ils ont les combats.


Un frappement à la porte vint troubler l’harmonie de ce noble chant. Exaspéré qu’on fasse autant preuve d’irrespect pour ce chef-d’œuvre qu’il chérissait tant, Joseph Glavo mit sa chaîne hi-fi en pause et ouvrit la porte.


« Oui ?
- M. Escamillo, il va être l’heure. Les Tauros vont être sélectionnés.
- Très bien, j’arrive. »


Le toréador éteignit complètement la chaîne et suivit son guide. En chemin, il se repassa les paroles de son passage préféré de Carmen. Votre toast, plus connu sous le nom de Toréador, en garde. Il fallait dire que cette partition lui était presque destinée. Et il se plaisait à actualiser ou à s’interroger sur les paroles de cette œuvre.
Ainsi, si les
soldats faisaient clairement référence aux militaires, aujourd’hui ils pouvaient désigner autre chose. Ceux qui se faisaient pompeusement appeler dresseurs de Pokémon. Après tout, la principale motivation de l’entraînement spartiate qu’ils faisaient subir à leurs créatures était de les voir triompher de tous leurs opposants. N’y avait-il pas là un parallèle intéressant avec les soldats ?
En revanche, Joseph n’était pas vraiment d’accord avec l’interprète de la chanson. Il ne comprenait pas comment les gouvernements pouvaient encourager de telles pratiques. D’ailleurs, lui-même ne possédait aucun Pokémon à proprement parler. Il avait bien un vieux Démolosse et quelques oiseaux qui lui fournissaient des œufs frais, que tous les villages aux alentours lui enviaient. Mais jamais, au grand jamais il ne les avait enfermés dans des sphères minuscules. Son vieux camarade ne l’aurait jamais supporté, avide de liberté comme il l’était. D’ailleurs, c’était bien simple : il le considérait comme un ami et non comme un esclave.
Mais bon, il admettait qu’il pouvait exister des dresseurs vraiment préoccupés par leurs compagnons, tout comme il existait des matadors qui ne cherchaient que la gloire. Avec les premiers, trinquer avec eux ne le dérangerait probablement pas.

Les deux hommes débouchèrent sur l’extérieur, sur un vaste enclos délimité par des murs de pierre. Les Tauros étaient calmes sous le soleil qui tapait fort. Un homme avoisinant la cinquantaine au teint basané par des heures passées à travailler sous le soleil, la mâchoire carrée et un début de barbe grisonnante était accoudé au rempart qui empêchait les bêtes de s’aventurer dans la ville. Il tourna la tête et, reconnaissant le nouveau venu, s’approcha de lui pour lui donner une grosse tape amicale dans le dos.


« Alors, petiot, ça va ?
- Ou… Oui Tamino. »
Répondit-il, le souffle court.

Tamino était l’un de ses représentants. Bien sûr, ce n’était pas son vrai nom, mais un surnom qu’il gardait de ses années de gloire dans la tauromachie.


« Alors, ce sorteo ? Comment ça s’est passé ?
- Impec’, mon gars. On peut dire que t’as d’la chance. D’abord, on a eu Minos
–il montra un Tauros qui ruminait tranquillement, couché sur le sol, ses trois queues chassant les mouches qui le narguaient. J’l’ai bien observé, j’pense qu’il est bien brave. Après, question noblesse, on verra. Mais, ça devrait aller, il vient d’un élevage pas loin de Bonville qui est réputé pour ses bêtes. »

Le matador s’accouda lui aussi pour examiner son futur adversaire. Même s’il semblait doux pour l’instant, il savait que, dans l’arène, tous se transformaient. Le paisible ruminant pouvait parfois devenir plus terrible qu’un Luxray. Enfin, si tout se passait comme il l’avait demandé.
Joseph observa le reste du groupe et fronça les sourcils.


« Tamino, y’a que cinq Tauros, là.
- Eh oui, petiot. C’est l’tien qui manque. Mais t’en fais pas, hein, j’l’ai bien vu, et il va bien. Il va même très bien. Ils l’ont juste mis à l’écart des autres.
- Pourquoi ? C’est rare quand ça arrive.
- P’têt, mais ça va t’plaire. Jamais vu une bête pareille. Il s’appelle Astérion IV, et c’est un Tauros du coin. Enfin, un Tauros… C’est même plus que ça.
- … Je peux le voir ?
- Vaudrait mieux pas. Il s’est enfin calmé. Mais je peux te garantir qu’avec lui, il y aura du spectacle ! Tu ne vas pas t’ennuyer ! Bon, alors, avec qui tu veux passer en premier ? Si j’peux t’conseiller, j’dirais qu’il vaudrait mieux qu’t’essayes Minos avant l’autre. Un p’tit échauffement avant l’grand show. »


L’homme de Kanto reporta son attention sur le seul adversaire qui s’offrait à ses yeux. Ce Minos semblait être un bon combattant. Mais, si Tamino lui assurait que l’autre était meilleur, il pouvait lui faire confiance.

« Très bien, on fait comme ça. »
***
La musique à deux temps retentit jusque dans le couloir où Joseph patientait en compagnie des autres acteurs du spectacle au moment où le président du tournoi agita son mouchoir blanc. C’était le signe que le paseo, leur défilé, commençait. Les deux alguazils, tout de noirs vêtus sur leurs fiers Galopa, s’avancèrent les premiers. Leurs montures semblaient même marquer la cadence du chant qui s’élevait de l’orchestre.
Puis, ce fut à leur tour. Les matadors quittèrent l’obscurité du couloir pour s’abreuver du soleil de l’après-midi. Leur habit de lumière scintillant et la cape posée sur leur épaule gauche glorifiaient encore l’image des guerriers héroïques qu’ils se disaient être. Joseph était le plus à droite, la place attribuée au deuxième toréador le plus ancien. Il combattrait donc en deuxième puis en cinquième. Ce qui n’était pas forcément une mauvaise chose.
La foule se penchait vers eux et applaudissait les acteurs au fur et à mesure qu’ils sortaient des ténèbres. À nouveau, l’homme de Kanto ne put s’empêcher de songer à son œuvre fétiche.

Le cirque est plein, c'est jour de fête,
Le cirque est plein du haut en bas,
Les spectateurs perdent la tête,
Les spectateurs s'interpellent à grand fracas.
Apostrophes, cris et tapage
Poussés jusque à la fureur.
Car c'est la fête du courage,
C'est la fête des gens de cœur !


Oui, c’était bien ça. Tous étaient venus voir ces quelques hommes qui, pauvres fous, prétendaient pouvoir se mesurer à des créatures bien plus grosses et robustes qu’eux. C’était à se demander comment il était possible que les blessés ne soient pas plus nombreux, sans parler des morts !
Pourtant, pour Joseph, ce n’était nullement une fête insensée, mais bien la
fête du courage décrite par Bizet. Une sorte de retour aux origines, quand les hommes chassaient en bandes des Pokémon plus féroces. Une manière de renouer avec leur passé commun.
Tout en saluant la foule, le matador chercha la jeune femme dans le public. Mais le nombre de spectateurs et le soleil éblouissant empêchaient sa vision d’avoir une image précise des tribunes.
Cependant, alors qu’il regardait en direction du président du tournoi pour le saluer, ses yeux trouvèrent enfin celle à qui il était venu en aide, quelques soirs plus tôt. Un imperceptible sourire se dessina sur ses lèvres. Pamina était là. Comme si sa motivation n’était pas encore suffisamment élevée, la voir lui donna l’envie de se surpasser encore.

***
Minos était immobile, la tête légèrement basse. Des filets de sang coulaient des plaies occasionnées par les piques et les trois paires de banderilles, tandis qu’un autre de bave s’échappait de sa bouche. Ses naseaux frémissaient. Ses muscles, qui le servaient tellement habituellement, pesaient lourdement sur sa carcasse. Il sentait que la fin approchait.
Celle-ci prit la forme d’une épée plantée au niveau du garrot. Aussitôt, la bête s’effondra. Sa lourde tête demeura un instant dressée, puis s’affaissa au sol.
Le noble Tauros n’était plus.
Dès que la créature toucha tête, une clameur s’éleva des tribunes. Le public entier ovationnait le vainqueur, réclamait une récompense. Joseph se tourna vers le président, qui lui fit un signe. Le matador s’approcha donc de son ennemi et préleva l’une de ses oreilles. Puis, il effectua un tour complet de la piste, afin de saluer les spectateurs.
Une fois de retour dans les ténèbres du couloir, l’homme de Kanto retira sa
montera, le chapeau de la tenue traditionnelle. Minos avait été un valeureux adversaire. Très brave, comme Tamino le lui avait dit, car très franc dans ses charges. Son port de tête lui avait également valu beaucoup de noblesse. Oui. Minos avait été un bon Tauros. Comme des dizaines d’autres que Joseph avait déjà vaincus durant sa carrière.
Mais au moins, il avait montré au public d’Unys ce dont il était capable. Et celui-ci l’avait remercié. Pour preuve, il avait eu droit à un trophée, ce qui n’était pas forcément évident.
Joseph examina un instant l’oreille de son opposant. Puis il la plaça dans une caisse, parmi ses affaires. Il devait se préparer pour son prochain passage. Deux combats se dérouleraient avant qu’il n’ait à entrer dans l’arène à nouveau. Aussi, il accomplit le rituel qui accompagnait l’attente. Il enfonça les écouteurs dans ses oreilles et laissa la musique l’inonder.

Allons ! En garde ! Allons ! Allons ! Ah !

Toréador en garde
Toréador, toréador !
Et songe bien, oui, songe en combattant,
Qu'un œil noir te regarde
Et que l'amour t'attend,
Toréador,
L'amour, l'amour t'attend.


Ce passage était toujours assez étrange pour le matador. En particulier l’
œil noir. À première vue, il s’agissait du Tauros, n’est-ce pas ? Cela semblait logique, puisque l’auteur sommait le toréador de se tenir prêt à affronter son adversaire. Pourtant, le vers suivant était assez troublant. Que l’amour t’attend. N’était-ce pas déplacé, dans un tel contexte ? L’Homme devrait penser à la fois à la créature qui pourrait le terrasser en face de lui et à celle qui l’attend, une fois le duel terminé ? Dans ce cas, le matador risquait de se troubler et de se blesser, voire d’être tué.
Pour cela, Joseph avait développé une théorie. Selon lui, l’
œil noir pourrait être celui de la femme aimée. Après tout, dans la pièce, Carmen était une gitane au regard d’onyx. Et donc, le toréador, en affrontant le Tauros, devrait s’évertuer à se montrer magistral, afin de s’attirer les faveurs de sa belle. Surtout que la séduisante Carmen n’était pas du genre très fidèle…
En tout cas, ces paroles étaient plus que jamais applicables à l’homme de Kanto, aujourd’hui. Lui aussi essayait de se dépasser, de donner le meilleur de lui-même, afin de montrer à cette jeune femme dont il s’était épris ce dont il était capable. Et il sentait qu’aujourd’hui serait son jour de chance. Tamino le lui avait assuré : cet Astérion IV était un Tauros exceptionnel. Si Minos s’était montré à la hauteur, et même un peu au-dessus, celui-ci serait sans doute un plus gros morceau. Son art n’en serait que d’autant plus grandi et magnifié. Comme il rêvait d’une passe majestueuse, où le Tauros et lui ne feraient plus qu’un…

L’homme vieillissant à la peau basanée le secoua en lui parlant. Joseph ouvrit aussitôt les yeux et ôta les écouteurs de ses oreilles.


« … toi, petiot. Fais gaffe surtout, hein, j’veux te récupérer en un seul morceau. »

Le matador se redressa, saisit sa cape lie de vin et jaune, puis s’avança une nouvelle fois sous le soleil. Des applaudissements l’accueillirent, alors que le sol ocre de l’arène présentait encore des traces de sang des précédents vaincus. Joseph se tourna vers le toril, d’où le Tauros jaillirait. Ses peones, ses aides pour l’évaluation de l’adversaire, étaient dispersés autour de lui. C’est Ce serait à eux d’exécuter les premières passes afin que lui, le matador, puisse déterminer la valeur de la bête. Petit à petit, le silence se fit dans les tribunes, pour ne pas troubler le combat qui se déroulerait sous leurs yeux.
Et, alors que plus aucune rumeur, si ce n’était celles extérieures à l’arène, n’était perceptible, la porte du toril s’ouvrit.

Tout d'un coup on fait silence,
On fait silence, Ah ! que se passe-t-il ?
Plus de cris, c'est l'instant !
Plus de cris, c'est l'instant !
Le taureau s'élance en bondissant hors du toril.


Le voilà. Il le découvre enfin dans toute sa splendeur. Celui qui a suscité l’admiration de Tamino. Astérion IV.
Et en effet, Joseph sentait que son camarade ne l’avait pas trompé. Il n’avait jamais vu Tauros aussi majestueux. Une montagne de muscles saillants sous un poil dru. Des cornes étonnamment longues et fines pour une telle créature. Des pattes robustes qui faisaient trembler le sable devant elles. Son garrot n’était pas aussi proéminent que celui de ses congénères, mais cela n’enlevait rien à l’impression de puissance que le moindre centimètre de son être dégageait. Avant même que le combat ne commence à proprement parler, le matador sentait que le Tauros avait de la caste, autrement dit qu’il rassemblait tout ce que l’on attendait de lui : force, puissance, robustesse,… Ce n’était pas un Tauros, mais un véritable auroch !
Mais l’homme de Kanto n’avait pas le temps d’apprécier ainsi le Pokémon. Même s’il admirait son corps, il n’oubliait pas qu’il s’agissait avant tout d’un ennemi, d’un adversaire à abattre. Et Astérion IV semblait avoir parfaitement compris son rôle. Le premier
tercio pouvait débuter.
Il se précipita vers le premier
peon à sa portée. Et la première impression de Joseph se confirma. La charge du Tauros était franche, sa tête se baissait magnifiquement sur la cape qui se dérobait devant lui. En plus d’avoir de la caste, Astérion IV était brave et noble. La majestueuse créature serait un adversaire phénoménal.
La montagne de muscles ralentit sa course pour avoir l’homme qu’il venait tout juste de quitter dans son champ de vision, alors que ce dernier lui faisait de nouveau face en tenant sa cape. Il souffla, puis chargea de nouveau à l’appel de l’aide du matador. Ses cornes effleurèrent l’étoffe sans parvenir à s’en emparer. Il continua un instant sa course, ne s’arrêtant qu’à quelques mètres des murs des tribunes. Avisant un autre
peon, le Tauros reprit le galop, tête baissée. En vain, la cape virevolta dans les airs sans qu’il puisse l’atteindre.
Le même scénario se répéta inlassablement une demi-douzaine de fois. Puis, Joseph s’essaya lui-même à l’exercice. Lorsqu’Astérion IV tourna la tête vers lui, il l’appela. La bête s’élança. L’homme la guida sur sa droite, alors qu’il tenait sa cape dans sa main gauche. L’étoffe s’envola, comme une aile de papillon dansant dans les airs. Le Tauros le frôla. Le dessin net de ses muscles permettait au toréador de voir toute la puissance que son opposant recelait. Il sentit la chaleur de ses flancs qui se soulevaient au rythme de sa respiration.
Néanmoins, ce bref instant prit fin au moment où la passe s’achevait. La créature dotée de cornes s’éloigna puis se retourna. L’assaut reprit, toujours aussi franc. Joseph le dévia cette fois-ci sur sa gauche et accompagna son geste en tournant lui-même. Sa cape était comme un voile gracieux qui finissait son action avec une touche de subtilité. Il était définitivement fixé. La dernière partie serait magnifique.
Mais déjà, les portes par lesquelles il était entré s’ouvrirent, libérant de nouveaux arrivants. Astérion IV se tourna vers eux, jaugeant les nouveaux adversaires, alors que les précédents s’écartaient pour rejoindre le fond de l’arène. L’entrée déversa deux
picadors sur leurs Galopa massifs entourés d’un caparaçon. Cette coque permettait d’amoindrir très fortement la charge du Tauros, et ainsi de protéger l’équidé des cornes menaçantes.
Alors que déjà, les portes se refermaient, les deux nouveaux venus s’éloignèrent l’un de l’autre, leur pique levée prête à s’abattre. Et la première ne tarda pas.
L’auroch bondit sur le plus proche, releva la tête. Mais ses cornes se perdirent sur le caparaçon, alors que l’arme s’enfonçait dans sa chair. Fou de douleur, Astérion IV s’éloigna, et chercha à se venger sur le second cavalier. Peine perdue, il obtint le même résultat, avec une blessure en plus.
Joseph regarda en direction du président et, d’un signe de tête, demanda une troisième attaque. Ce dernier la lui accorda. Le matador leva la main en direction de l’un de ses
picadors. Celui-ci hocha la tête et renversa son arme. Puis, il provoqua la charge de l’adversaire.
Le Tauros se précipita, tête baissée pour accueillir son assaillant. Lorsque l’extrémité du manche, le
regatón, s’enfonça dans son corps, la souffrance lui fit trouver une nouvelle ressource. Il releva brusquement la tête. L’action fut si soudaine que le Galopa, pourtant habitué à ce genre d’exercice, se retrouva soulevé puis mit à terre. Aussitôt, les peones s’empressèrent de détourner l’attention du Pokémon pour permettre aux victimes de l’attaque de quitter le terrain. Au moins, ils avaient accompli leur travail. Mais, alors que les hommes sous ses ordres s’occupaient de la bête, Joseph ne put s’empêcher de penser à son œuvre fétiche.
Il s'élance, il entre, il frappe,
Un cheval roule, entraînant un picador.
"Ah ! bravo ! Toro !" hurle la foule.


Oui, c’était exactement ça. Si ce n’était qu’ici, la foule semblait davantage inquiète quant au sort du
picador et de sa monture qu’admirative envers la bravoure et l’audace d’Astérion IV. Quel dommage que la majorité des personnes présentes ne soient que des novices dans la tauromachie. À Kanto, nul doute qu’une telle action aurait été ovationnée.

Les deux cavaliers disparus, deux des
peones de Joseph s’approchèrent de l’auroch, armés de banderilles. Le troisième se plaça en face de lui. Le deuxième tercio pouvait débuter.
L’un des hommes provoqua la noble créature. Celui-ci fonça. Cependant, contrairement aux fois précédentes, le
peon se porta à la rencontre du Tauros, en décrivant une trajectoire en courbe. Au moment où le corps du Pokémon était à sa portée, il planta ses armes. L’auroch freina aussi sec et essaya de donner un coup de cornes. Malheureusement pour lui, les piques avaient endommagé ses nerfs. Il ne pouvait plus mouvoir sa tête avec autant d’aisance qu’avant, ce qui permit à l’homme de s’éloigner de sa cible sans dommage.
Le taureau va... il vient... il vient et frappe encore !


Mais dans ce cas-là, hommes et taureau montraient autant de hargne dans leur besogne.
Les deux autres paires de banderilles se plantèrent également dans l’échine d’Astérion IV. Maintenant, c’était à lui de jouer. La dernière partie. Le duel à mort.
Pour l’occasion, Joseph troqua sa cape lie de vin et jaune contre une
muleta rouge. Il prit également l’épée qui lui servirait pour le coup final. Ses hommes s’écartèrent pour lui laisser le champ libre. Sans peur, le dos bien droit, le matador s’avança vers son ennemi. L’auroch le considéra. Son échine blessée frémissait, alors que les banderilles colorées pendaient. Sur l’invitation de son adversaire, il s’élança.
En secouant ses banderilles,
Plein de fureur il court !
Le cirque est plein de sang.
On se sauve on franchit les grilles.
C'est ton tour maintenant.
Allons ! En garde ! Allons ! Allons ! Ah !


La
faena, le travail à la muleta, débuta de la plus belle des manières. En dépit des nombreuses blessures, Astérion IV n’avait rien perdu de sa superbe. Son port de tête était toujours aussi sincère, sa charge aussi authentique qu’au début de la corrida. Joseph y croyait à peine. Il avait l’impression de voir la même bête que celle qu’il avait tant admirée lors de la projection du film. Il se sentait devenir l’Escamillo de la pièce.
Plusieurs passes de grande qualité se succédèrent. Aucun des deux ne lâchait. Une danse macabre où or, sang et encre se mêlaient. Et, à chaque fois, l’homme de Kanto le sentait. Malgré ses forces qui, peu à peu, le quittaient, malgré la fatigue qui se faisait plus lourde, l’auroch tenait bon. Il faisait tout pour conserver sa fierté, pour ne pas perdre face à ce vermisseau au costume de lumière.
Mais voilà, tout moment de plaisir avait une fin.
Joseph saisit son épée et la pointa à hauteur de poitrine. Astérion IV tourna sa tête comme il put, afin d’avoir cet homme entre les deux yeux. Leurs regards se croisèrent. Ses iris pâles dans les pupilles ténébreuses et éclatantes d’envie de vivre. Les paroles du toréador revinrent hanter son esprit, alors que les deux combattants demeuraient immobiles.

Toréador en garde
Toréador, toréador !
Et songe bien, oui, songe en combattant,
Qu'un œil noir te regarde


Cette fois, aucun doute sur le propriétaire de cet
œil noir. Et même des yeux.
L’auroch ne broncha pas une seule seconde durant ce temps suspendu. Lui aussi évaluait son adversaire. Mais contrairement à Minos, le précédent rival du matador, celui-ci conservait toute sa majesté.
Alors, doucement mais sûrement, il abaissa légèrement la tête. L’un de ses sabots se leva pour racler le sable, où des gouttes de son propre sang se perdaient. Ses trois fouets naturels brassaient l’air, chassant des mouches invisibles. Ses naseaux soufflèrent bruyamment, alors que son flanc se soulevait.
Il attendait. Il attendait que son ennemi donne le signal de la charge. De cet ultime affrontement.
De son côté, pour la première fois depuis longtemps, Joseph hésitait. D’habitude, pour porter l’estocade, il agissait lorsque le Tauros était immobile, comme il l’avait fait lors de son précédent combat. Cependant… Il avait l’impression qu’agir de même serait un pur gâchis. Pour lui comme pour Astérion IV. Mais également pour le public. Et surtout, il pouvait bien se l’avouer, pour impressionner Pamina. Bizet n’avait pas tort. Lui aussi agissait pour sa belle.

Et que l'amour t'attend


Oh, et puis après tout, pourquoi pas ? Il se le promit : à la fin de ce duel, s’il remportait plus que son trophée précédent, il l’inviterait à dîner. Il y avait bien longtemps qu’il ne s’était senti autant à l’aise avec une femme. Hors de question de laisser passer cette opportunité.


« L’amour m’attend. » Songea-t-il.

Ces douces paroles dans la tête, il délivra enfin le départ de cette ultime course.

Astérion IV s’élança, magnifique, sur l’homme toujours immobile.

L’épée était prête à accueillir son fourreau de chair, la
muleta écartée. Il allait faire une estocade a recibir, c’est-à-dire qu’il laissait le Tauros charger une dernière fois le morceau de tissu écarlate. Il ne l’avait réalisée que très peu de fois dans sa carrière, du fait du grand risque qu’elle générait. Le toréador ne pouvait s’écarter de la trajectoire de sa cible, ce qui pouvait le blesser très durement. Mais pour un adversaire aussi valeureux, il pouvait bien prendre ce risque !

L’auroch mobilisait ses dernières forces pour conserver une course franche. Les banderilles sur son dos se balançaient au rythme de ses muscles et de son avancée. Sur le moment, on aurait juré avoir devant soi le monstre Minotaure sortit tout droit des Enfers qui, terrible, s’élançait sur un Thésée brillant d’or et d’écarlate, dont la fine épée ne semblait être qu’une arme dérisoire face à toute cette masse en mouvement.

Toréador,
L'amour, l'amour t'attend.


Il arrivait ! Dans quelques secondes, Astérion IV serait sur lui. D’un mouvement calculé, Joseph écarta sa
muleta sur sa gauche, afin d’orienter la course de son ennemi.

Les sabots martelaient le sable ocre en faisant trembler le sol autour de lui.

Le bras s’arma, prêt à jaillir sur sa proie.

Les cornes s’offrirent à l’étoffe sanglante.

L’épée plongea.

Toréador, l'amour, t'attend !


Tout se passa très vite.
Au moment où Joseph plantait son arme entre les omoplates du Tauros, Astérion IV fit la seule erreur technique de sa carrière. Il releva d’un coup sa puissante tête. Alors que la lame de fer transperçait ses muscles meurtris, la corne gauche, telle un couteau, déchira sans discernement l’habit et la peau de l’homme, atteignant même ses entrailles.
La scène se figea, tandis que l’assistance retenait son souffle. Tout semblait suspendu par des fils invisibles. L’auroch qui, dans un dernier instant de lucidité et d’honneur, s’était redressé. Le matador dont le bras tenait fermement l’épée.

Puis, le Temps reprit son court, intraitable.

Astérion IV s’effondra au sol, de même que son bourreau.

La bête avait fait en sorte de tomber en gardant son œil à l’éclat sombre sur son rival. Ses naseaux soufflaient de plus en plus bruyamment, ses flancs se soulevaient à une cadence infernale. Il agonisait.
De son côté, Joseph n’en menait pas large. Affalé sur le ventre, il regardait lui aussi celui qui aurait dû être l’unique sacrifié. Le sable ocre autour de lui s’abreuvait avidement du flot macabre qui s’écoulait abondamment de sa prison charnelle déchirée.
Son épée était toujours profondément plantée entre les épaules de l’auroch. En contrepartie, l’une de ses cornes meurtrières avait recouvert une gaine vermeille, d’où quelques gouttes perlaient et tombaient, se mêlant au sang même de la bête.
Un goût de rouille lui vint sur la langue, alors qu’un mince filet rouge s’échappait des naseaux frémissant du Pokémon. Jusqu’au bout, ils combattaient pour savoir qui aurait l’honneur d’avoir définitivement triomphé.

L'amour t'attend !


Finalement, non. Bizet avait raison, c’était lui qui avait eu tort. L’
œil noir désignait bien son valeureux adversaire, et pas une femme dont il s’était épris. S’il ne l’avait pas rencontrée, peut-être n’aurait-il pas eu l’audace d’effectuer une estocade aussi périlleuse. Mais, en même temps, rien n’était certain. Il avait avant tout voulu l’effectuer pour prouver sa valeur et récompenser la bravoure, la majesté de la créature qu’on lui avait présentée. Oui, il l’aurait probablement tentée…

Sa vision se troublait peu à peu, alors qu’autour de lui, il sentait une agitation fébrile. Il ne voulait pas qu’on le déplace. Il ne voulait pas qu’on achève Astérion IV. Cela serait injuste envers lui, envers eux. Cependant, malgré le voile qui s’imposait progressivement, il continuait de discerner dans les moindres détails l’iris de son compagnon de malheur. Lui aussi, il le devinait, commençait à se sentir emporté par la Triste Dame. Mais il refusait de partir tant que son ennemi serait en vie.

L'amour t'attend…


« Désolé, Mlle Sorcita, vous allez devoir vous passer de ma compagnie… »

Les mots ne franchirent pas la barrière de ses lèvres. Il fixait toujours intensément l’auroch. La Grande Faucheuse accomplissait son œuvre, en emmenant ces deux êtres avec elle. Sa dernière pensée fut que Bizet, s’il s’était concentré sur le personnage d’Escamillo, n’aurait pu lui offrir plus belle fin. Partir sur le sable de l’arène avec, comme compagnon éternel, la majestueuse créature qui lui avait accordé le plus beau combat de sa vie.
Notation :
Spoiler :
Respect du thème/originalité : 4/5
Le thème de l’opéra est parfaitement respecté, puisque du début à la fin, on suit l’opéra très connu de Bizet. Le récit mêle deux parties : celle de l’argumentaire et celle de l’affrontement épique. On doit dire que tu as très bien mené ces deux types et que le sujet que tu as choisi, à mon avis, n’est pas un thème récurrent. J’ajouterais d’ailleurs qu’il est audacieux de se lancer dans ce sujet, car cela peut plaire mais aussi ne pas plaire.
Je déplorerai simplement le fait que les Pokémon en tant que tel ne soient pas vraiment très présents. Tu n’as finalement presque fait que remplacer le taureau par un Tauros…

Cohérence/construction du récit : 4/5
On a une belle construction du récit. A mon sens, ce que tu as fait passer pour des actes n’apporte un intérêt que limité, dans la mesure où on peut certes comparer ton récit à Carmen, mais que d’un autre côté, ce que tu nous racontes n’a rien d’un opéra. J’ai l’impression d’un two-shots déguisé, ça me fait bizarre.
Par contre, le récit fait bien un tout… J’ai été subjuguée par le premier dialogue, qui a bien amené l’intrigue vers où tu le désirais, tout en étant cohérente et constructive. On a aussi droit à un beau titre et une conclusion, bien que pas absolument inattendue, magistrale ! Bravo.

Style : 5/5
A mon avis, un très bon style ! J’ai trouvé que tu maniais parfaitement les mots de la langue française, tout autant que tu te débrouillais très bien pour faire passer les sentiments, l’épique et l’argumentaire. Vraiment, c’est clair et poétique, pour moi, aucun problème de ce côté !

Syntaxe/orthographe : 4/5
Tu as oublié des erreurs d’inattention, ce qui m’a intensément déçue ! Comment peux-tu écrire aussi bien et laisser méchamment de petites erreurs se glisser dans ton texte ? On a des débuts de phrases non effacées, notamment. C’est dommage, puisque ce serait vraiment très très bon si tu ne les avais pas laissées par négligence !

Total : 17/20

Smeargle :

Texte :
Spoiler :
« On reprend ! C'était très mauvais ! La première est dans quelques jours alors vous avez intérêt à y mettre du vôtre ! »
Je m'ennuie.
C'est tout le temps la même chose. Toujours le même style de bâtiment. Toujours le même type de journée. Alors je m'ennuie. Dehors il neige, mais moi je suis là. Je n'ai pas le droit d'en profiter. C'est injuste.

« Non, non, non, non, non ! Ton personnage est tiraillé ! Il y a l'amour, il y l'honneur ! Il cherche du soutien et il n'y a que son Pokémon pour l'épauler ! C'est mou ! Je veux de l'émotion ! »
Ma mère crie. Encore. Elle passe ses journées à crier sur des gens. Et le soir elle passe son temps à crier sur moi : « Mais pourquoi est-ce que ton nouveau costume est tout déchiré ? Quoi? Tu as encore eu une mauvaise note ? Je suis fatiguée, j'ai eu une journée difficile. Va te coucher, j'en ai assez ! »
Ne vous faites pas de mauvaises idées. J'aime ma mère. Et ma mère m'aime. Mais chaque fois qu'elle revient des répétitions, c'est la même chose.
Oui, ma mère met en scène des opéras. Mais elle est aussi chef d'orchestre. Autant vous dire qu'elle passe sa vie dans les salles d'opéra et autres salles de répétition. Et par la même occasion, moi aussi.
Elle est célèbre dans le milieu. On dit qu'elle est une « dénicheuse de premier ordre », car elle a réussi à trouver de véritables « perles » comme ils disent. Oui, je suis plutôt fier de tout ça. Sauf que moi, l'opéra, c'est pas mon truc. Vraiment pas. A cause des tournées, je dois prendre des cours auprès d'un précepteur. Et ma mère a peur de me laisser seul le reste du temps. Alors je dois rester assis, sur les sièges des théâtre et autres salles que ma mère occupe avec ses répétitions. Et je dois attendre. Et c'est long.

En fait, ma mère devait devenir cantatrice. C'était son rêve. Elle y travaillait dur. Mais elle est tombée enceinte de moi. Un accident. Elle se surmenait trop durant sa grossesse, elle aurait pu me perdre. Alors elle a du être remplacée. Elle devait jouer le premier rôle.
Elle a ensuite essayé de revenir sur le devant de la scène. Elle s'est donné vraiment beaucoup de mal. Mon père était parti depuis bien longtemps et on vivait chez mes grand-parents maternels, des gens riches et secs. Ma mère a travaillé, elle répétait chaque jour. Elle n'obtenait que des petits rôles. Mais elle s'est accroché. Quand j'ai eu quatre ans, elle réussit enfin à décrocher le premier rôle. Elle devait jouer Tiphaine dans le célèbre opéra « La Rose de Roselia ». Elle s'entrainait toute la journée. Et même parfois la nuit, quand je me levais, je la retrouvais cachée dans un endroit, à relire ses textes, à entrainer sa voix.
Seulement voilà. Elle s'entrainait trop. Et quelques jours avant la première, elle perdit sa voix. Elle ne pouvait plus tenir son rôle. Et une fois encore, elle dut être remplacée. Elle tenta de se suicider. Elle plongea son corps dans un bain gelée. Son Pashmilla vint me chercher. Je l'ai trouvé, le corps bleu, le coeur presque arrêté. Elle fut emmené d'urgence à l'hôpital. Et le verdict tomba : le choc psychologique et physique qu'elle venait de subir l'empêcherait de chanter à tout jamais. Elle avait perdu sa voix.
Alors elle devint metteur en scène. Puis aussi chef d'orchestre. Et on quitta le domicile de mes grand-parents pour s'installer dans notre propre maison.
Sauf qu'aujourd'hui les meubles doivent être recouvert de poussière. Et moi je ne connais plus que les chambres d'hôtel des grandes villes où les troupes ont fait appel à ma mère, de celles où les directeurs d'opéra ont choisi de présenter des pièces et où ma mère choisit de travailler. Ma mère avait décidé de voyager grâce à sa nouvelle renommée durement acquise. Alors on ne restait pas plus de quelques mois au même endroit. Ma mère est une vraie professionnelle connue pour sa rapidité. Avec elle, les pièces sont de qualité mais aussi rapidement prêtes. Elle est dure et stricte avec les artistes.

Bref. Tout ça pour que vous compreniez pourquoi je m'ennuie. Dans ce milieu, tout doit être beau, luxueux. Même les Pokémon. Alors à côté de moi se tient Skitty. Je n'ai rien contre elle. Mais elle est stupide. Elle ne fait rien d'autre que de se prélasser et dormir. Elle est ennuyeuse.
Ma mère déteste les combats de Pokémon. Elle dit que les Pokémon sont faits pour monter sur scène, que eux aussi sont des artistes qui créent la beauté et l'émerveillement. « Les combats transforment les Pokémon en bestiaux stupides et agressifs. Ce n'est pas une activité pour quelqu'un de notre milieu. »
Mais moi, j'avais un ami. Un Malosse. Je l'avais trouvé dans la rue. Il m'avait suivi. Nous étions inséparable. Mais apparemment, un Malosse c'est sale, ce n'est pas noble, ce n'est pas pour moi.
Ma mère l'a chassé. Et je me suis de nouveau retrouvé seul.

Je déteste l'opéra. Je veux aller jouer dans la neige. Je veux sortir. Je veux vivre. Je veux arrêter d'étouffer ici.

~~

Je me promène souvent dans la rue une fois les cours finis. Et je m'arrête toujours devant ce bâtiment. Il est beau. Il est grand. Il respire le luxe, le calme, la prospérité.
Mon rêve, ça serait de pouvoir y entrer. De pouvoir appartenir à ce « milieu », ne serait-ce que pour une journée.

Ma vie est répétitive. Je me lève le matin très tôt pour aller livrer les journaux, accompagnés de Malosse. Puis je vais à l'école. Le soir, je passe tondre des pelouses ou d'autres petits jobs de ce genre, puis je rentre chez moi et je m'occupe de mon petit frère et de ma petite soeur car mes parents rentrent très tard de leur travail. L'argent que je gagne sert le plus souvent à aider ma famille.
Mon père avait une petite usine de chaussure. Tout marchait plutôt bien, nous avions de quoi vivre normalement et même parfois agréablement les mois où l'usine marchait le mieux. Mais un jour, une tempête a tout détruit. Nous nous sommes retrouvés sans rien. Alors chacun a du y mettre du sien pour qu'on puisse s'en sortir.
Et ma maman m'avait promis. Elle avait dit qu'on irait à l'opéra. Mais après ça, elle n'a jamais pu tenir sa promesse. Alors chaque jour, je m'arrête devant ce bâtiment et je l'observe.
De temps en temps, je me glisse devant l'entrée des artistes et je regarde les artistes humains et Pokémon rentrer et sortir. Le mieux, c'est quand ils répètent en costume. Je les vois sortir dans des vêtements faits en tissus soyeux, avec des coutures dorées... Et j'imagine qui ils sont, quel est leur rôle. En été je peux même parfois entendre les répétitions quand ils laissent les portes ouvertes, à la recherche d'un courant d'air frais.

Un jour je pourrais y entrer. Peut-être même que je pourrais y jouer ? A la bibliothèque, je lis souvent des histoires d'opéra. Un jour, j'ai même vu un film d'opéra. J'en ai eu les larmes aux yeux. Parfois, le soir, quand mon frère et ma soeur dorment et que mes parents ne sont pas encore rentrés, je m'imagine sur scène. Je danse, je chante. C'est magique. Malosse me regarde toujours bizarrement, ça l'amuse, mais en même temps je crois qu'il comprend ma tristesse. C'est un vrai ami. C'est le seul qui ne se moque pas de moi quand je parle de mon rêve. Forcément, quand on fait parti du « bas peuple », parler de l'opéra c'est un peu comme dire qu'on va participer à un concours Pokémon avec un Grotadmorv...
C'est donc un loisir secret.

Les week-end, je me retrouve avec des amis de ma classe, sur le terrain vague derrière le parc. Et on combat. Pour moi, c'est comme un opéra. La musique est-celle des dresseurs donnant des ordres, comme un chant ; la danse, la chorégraphie, la mise en scène est laissée au soin des Pokémon. Chaque attaque est composée de plusieurs pas qui forment un ensemble. C'est beau, c'est parfait. Chaque chose est à sa place, comme si tout avait été répété. Les Pokémon dansent ensemble, jusqu'à la fin du combat, ils donnent tout ce qu'ils ont pour obéir à leur dresseur et pour gagner. Ce sont des artistes. De vrais professionnels. J'adore ça. Je revis à chaque fois que j'arrive sur ce terrain et que j'envoie mes Pokémon à l'attaque. Malosse et Dynavolt sont mes idoles, mes champions. Peut importe s'ils gagnent ou pas, je suis toujours émerveillé quand je les vois combattre. C'est juste... Grandiose.
Pourtant, chaque fois que le combat se termine, je redescend sur terre. Je sais que ce n'était qu'un rêve, qu'une illusion, que mon imagination. Je sais que je vais devoir retourner à ma vie si répétitive; Travailler, m'occuper de mon frère et de ma soeur, aller à l'école pour espérer avoir un avenir et un travail.
Je sais qu'habillé comme je le suis, coiffé comme je le suis, je ne rentrerai jamais dans ce bâtiment.

Je voudrais pourtant réaliser mon rêve. Je n'en demande pas beaucoup ! C'est injuste... Je voudrais rentrer dans ce bâtiment. Monter sur cette scène. Je voudrais moi aussi être un artiste. Et que mes Pokémon le soient aussi. Je veux arrêter d'étouffer ici.

~~

La nuit est tombée. Tout le monde est rentré. C'est l'hiver, il fait froid. Personne ne s'attarde dehors le soir, il faut rentrer chez soi, bien au chaud, pour vivre sa vie.
Au milieu de la rue avancent trois silhouettes. Celle d'un homme, haute et droite, sombre et silencieuse, marchant au côté de celles plus petites et plus fluides de deux Pokémon : un serpent sombre à la queue tranchante et aux dents acérées, un animal bipède, la queue en tir-bouchon, les bras sans cesse levé comme s'il cherchait à capter quelque chose que lui seul peut percevoir.

Ils avancent à pas calmes et posés, ils traversent la ville sans s'arrêter. Sauf deux fois. Une fois devant une grande bâtisse en plein centre de la ville. Un bâtiment haut et luxueux avec une jolie enseigne lumineuse sur laquelle on peut lire « hôtel de la nuit dorée ». La seconde fois, à la sortie de la ville, devant une toute petite maison où une lumière est encore allumée, une toute petite maison avec sa boîte aux lettres de travers et sa clôture toute abîmée.

Dans la nuit, le petit groupe s'éloigne. L'atmosphère est étrange et lourde. Ils se dirigent à nouveau vers le centre de la ville. Mais sans s'arrêter jusqu'à leur destination, le cauchemar de l'un, le rêve de l'autre : l'opéra.

Quelques minutes s'écoulent. Ils se tiennent droit devant le grand bâtiment. Ils attendent. Puis l'homme claque des doigts.
Et c'est à nouveau le calme de la nuit.

~~

C'est dimanche. Hier soir encore, elle est rentrée très tard avec son mari. Ils font beaucoup d'heures supplémentaires. Le loquet de la boîte aux lettres est levé. Pourtant, c'est dimanche. Et on ne reçoit pas de courrier le dimanche.
D'habitude, ses trois enfants sont déjà levés. Elle est toujours très heureuse le dimanche. Car elle peut passer un peu de temps avec eux. Surtout avec le plus grand qui fait tant de choses pour eux. Mais justement, ce matin, il n'est pas là. Malosse non plus. Il ne reste que Dynavolt qui, comme d'habitude, a dormi avec sa petite soeur pour la protéger des « mauvais rêves ». Ca ne fait rien. Il ne doit pas être bien loin.
Elle va chercher le courrier. C'est une lettre. Une invitation. Pour ce soir. A l'opéra.
« Pourquoi n'est-il pas là? Il serait si heureux de l'apprendre ! » C'est une invitation pour deux personnes. Mais bizarrement, l'invitation porte son nom. Son nom à elle.
C'est très étrange. Mais pourquoi pas ?

C'est dimanche pour elle aussi. Elle se lève. Seule, dans sa grande chambre d'hôtel. On toque à la porte. Elle ouvre. On lui remet une lettre, une invitation. Pour l'opéra. Que cette invitation porte son nom n'a rien d'étrange. Après tout, elle est connue dans le milieu. Mais elle n'avait pas entendu que « son » opéra serait occupé aujourd'hui. Tant pis. Ca sera son jour de repos. Elle le passera avec son fils. Si elle le trouve. D'ailleurs, il va l'entendre. Il ne doit pas disparaître comme cela, sans prévenir. Ce n'est pas digne de son milieu.

Alors ce soir, elles iront à l'opéra.

~~

Malosse était devenu très bizarre. Il était sorti. Alors il l'avait suivi. Et il avait senti comme une morsure. Puis plus rien jusqu'à maintenant.
De son côté, il avait suivi Skitty. Pour une fois qu'il se décidait enfin à se lever, c'est que quelque chose de vraiment très intéressant devait se produire. Alors pas question de rater ça. Lui aussi avait ressenti une vive douleur. Puis le néant.

Il est tard. Une journée d'absence.
Mais c'est l'idylle dans leur tête. L'opéra ou la liberté. Chacun vie son rêve. Des costumes luxueux et dorés, des vêtements déchirés, de la musique ou le silence de la neige.
C'est comme s'ils étaient drogués. Chacun dans un rêve.

Puis le rideau se lève. C'est le début du spectacle. C'est le début de leur spectacle, le début de leur rêve.
Dans les coulisses, un homme attend, debout, seul. A sa gauche, un Seviper dort, roulé en boule, du sang encore sur ses crocs. A sa droite, un Groret ferme les yeux, l'air concentré, les bras tendus, un halo bleuté autour de lui.
Et l'homme agite ses bras. Le maître des marionnettes.
La musique démarre. Les deux enfants s'avancent.
C'est le début de leur spectacle. Le début d'une nouvelle vie. Qui durera. Mais combien de temps ?
Le rideau est levé. C'est le début du spectacle.
Dans quelques heures, ça sera la fin.
Notation :
Spoiler :
Respect du thème/originalité : 4/5
On voit bien que toute l’histoire se tient au niveau du thème de l’opéra. Bon, après, il aurait pu être question d’autre chose, mais ça ne veut pas dire que l’insertion du thème paraisse incongrue. Par contre, je regrette qu’un autre thème soit pas trop présent : celui des Pokémon ! Parce que finalement, tu les cites, mais bon, c’est de la large figuration… Je me rends compte que ce n’était pas forcément évident de les insérer, mais moi, je ne suis qu’une pauvre petite évaluatrice, j’y peux rien ^^. Je relève tout de même la comparaison entre l’opéra et les combats Pokémon, petit détail bien trouvé qui fait que je ne peux pas te dire que les Pokémon sont vraiment totalement absents.

Cohérence/construction du récit : 3/5
J’aime beaucoup les deux personnages différents qui sont mis en parallèle ! C’est vraiment intéressant, puis, on ressent bien ce que tu veux faire passer, je pense… J’ai aussi apprécié le fait qu’on puisse en ressortir une réflexion, un peu une morale, mais que pour autant, ca ne soit pas martelé ou rappelé explicitement. Ca évite les lourdeurs ou les propos moralisateurs, on aime !
Maintenant, je voudrais mettre un bémol (pour l’opéra, c’est de circonstance). Le premier changement de point de vue passe très bien, on comprend vite… Après, y a quelques détails qui m’ont choquée. Par exemple, le Malosse, on peut penser à l’éventualité que ce soit le même ou pas… Mais on n’a pas la réponse ! Je pense que si c’est le même, il aurait fallu mettre un indice, sinon, changer complètement d’espèce aurait été peut-être bienvenu. Autre chose : le gars au Séviper et au Groret, je sais pas si c’est parce que je suis pas du tout perspicace ou que j’ai loupé un épisode, mais j’ai vraiment pas trop compris ce qui s’est passé. L’idée y est, on voit, mais la logique me semble absente ! C’est-à-dire qu’on se demande vraiment ce qu’il vient faire là ! A vrai dire, mais je ne suis pas scénariste de ta fic, j’aurais justement plutôt fait le rapprochement entre les deux gamins grâce au Malosse, par exemple, qui, de son propre chef, aurait voulu rencontrer son ancien maître !

Style : 4/5
C’est bon, mais sans plus. A mon sens, il y a quelques lourdeurs d’expression et il n’est pas tout à fait égal à travers le récit. Après, aussi, j’ai trouvé dommage que ça ne change pas vraiment d’expression au changement de narrateur… Ca aurait sans doute rajouté une dimension au texte, même si, je l’avoue, c’était un terrain glissant que de se lancer là-dedans ! Bon, après, j’ai tout de même apprécié les petits détails de la narrations à la première personne, que tu as bien insérés dans le texte !

Syntaxe/orthographe : 4/5
J’ai repéré au moins l’oubli d’un mot ! C’est dommage, parce qu’à part ça, c’est assez clean, me semble-t-il !

Total : 15/20
Vous avez vu, on est membre du Comité, donc on parle d'une même voix xD La moyenne est pas dure à faire...
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » lun. 28 janv. 2013, 20:19

Kydra a écrit :Hum, Raishi, t'aurais pas oublié de poster leurs textes ? xD
Nah, je savais que tu les posterais, donc je l'ai pas fait :v
Kydra a écrit :Vous avez vu, on est membre du Comité, donc on parle d'une même voix xD La moyenne est pas dure à faire...
Copieuse 8O Mais genre quoi :huhu:
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » lun. 28 janv. 2013, 20:45

Je félicite les deux participantes ! Ce thème n'était pas évident et vous avez, chacune dans un genre et un style différents, réussi à en tirer deux histoires peu banales.
Merci aussi aux évaluateurs qui ont bien cerné les points forts et les points faibles de vos textes (je n'aurais pas mieux fait :v )

Pour info : si j'avais eu le temps de participer à ce mini défi, j'aurais pris "opéra" au sens du terme médical et j'aurais écrit un OS sur fond de table d'opération ;)

Que Yûn propose le thème suivant !

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Yûn » lun. 28 janv. 2013, 21:32

Merci beaucoup pour vos évaluations ^^

Je dois dire que, quand j'ai vu le thème, dans ma tête, ça a fait : Opéra => Carmen => Corrida. Allez savoir pourquoi...
Et je tiens à préciser que le film évoqué existe vraiment :p

Après, je suis d'accord que la fin n'est pas très inattendue. Mais, au fur et à mesure que je m'approchais d'elle, je n'en voyais pas de meilleure (et puis, j'avais pas envie de faire un happy end qui, à mon sens, aurait ôté une grande dimension au récit) Bon, après, le choix du titre (que je n'apprécie pas vraiment, mais je n'ai pas trouvé de nom d'opéra à mon goût...) enlève une bonne partie du suspense final, je dois l'avouer <.<

Quant à la conclusion un peu (euphémisme) abrupte de Joseph, par rapport à Pamina... Dès l'instant où je l'ai rédigée, j'ai senti qu'il y avait malaise avec. Ca ne collait pas vraiment au personnage, de penser ce genre de chose. Mais, je ne parvenais pas à l'imaginer autrement, sur le coup...

En tout cas, merci à vous deux, et bravo aussi à Smeargle ! Je vais retravailler un peu les passages faibles, enlever les fautes (pourtant, j'ai employé un bêta-lecteur assassin des fautes; méssantes fautes !), puis je le mettrai en ligne sur l'EM.

Ah ! Quant au son devenu con... On dira que c'est mon accent toulousain qui ressort, cong :huhu:


Ah, c'est à moi de décider du prochain thème ? Bon, eh bien... *regarde autour d'elle* Bon, c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit, j'ignore si ça vous conviendra. Dans le pire des cas, je changerai.
Thème a écrit :Le roi est mort, vive le roi !
Et, pour info, je veux bien me présenter comme juge ^^

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » lun. 28 janv. 2013, 23:42

Yûn a écrit :Ah ! Quant au son devenu con... On dira que c'est mon accent toulousain qui ressort, cong :huhu:
Ouais, on dit ça, on dit ça :huhu:
Thème a écrit :Le roi est mort, vive le roi !
Ca me fait penser au Roi Lion ça :respect:
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Kydra » mar. 29 janv. 2013, 07:08

Le thème me plait bien, mais j'hésite à participer.
Je me laisse quelques jours pour réfléchir et si je participe pas, je ferai juge !
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Yûn » mar. 29 janv. 2013, 20:21

Raishini a écrit :
Thème a écrit :Le roi est mort, vive le roi !
Ca me fait penser au Roi Lion ça :respect:
XD Nan, pour le Roi Lion, ce serait plutôt ça

Par contre, allez savoir pourquoi j'ai pensé au film Marie-Antoinette et à cette formule... Sachant que, dans ma chambre, il y a : trois calendriers en rapport avec les studios Ghibli ou Hokusai, un kakejiku, un calendrier du Stade Toulousain, un poster des Enfants-Loups, un d'Hetalia, et une affiche de V pour Vendetta... Mais non, j'ai pensé à Marie-Antoinette %)

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Runown » sam. 16 févr. 2013, 12:14

On relance les festivités, ou on laisse un peu de temps ?
Thème :
> Le roi est mort, vive le roi ! (Cf. Yûn)

Juges :
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Participants :
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » dim. 03 mars 2013, 14:18

Zut, c'est embêtant que personne ne reprenne là :< Moi j'aime bien le thème, mais j'ai pas trop de temps en ce moment. Peut-être que, passée ma première semaine de cours, je pourrais, mais pas avant c'est certain.
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Yûn » dim. 03 mars 2013, 14:22

Personnellement, je rentre dans la phase Révisions avant les concours, donc même en étant juge, je ne vais pas avoir beaucoup de temps...

Peut-être attendre un peu que les choses se calment avant de relancer le sujet ?

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Kydra » dim. 03 mars 2013, 14:23

Honnêtement ce serait vraiment envisageable que je participe... J'ai quasiment fini ma fic alors faut bien que je reprenne quelque chose :p
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » dim. 03 mars 2013, 14:33

N'oublie pas la mienne petit scarabée :huhu:

Yûn > Oui, je sais bien, moi c'est pareil... Mais j'ai envie d'écrire et ne pas avoir le temps c'est frustrant :sisi:
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Kydra » dim. 03 mars 2013, 14:40

La tienne Raishi, c'est quelque chose a lire et non a écrire !
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » dim. 03 mars 2013, 14:46

Certes, certes, mais tu n'es donc pas sans occupation :p
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Yûn » dim. 03 mars 2013, 15:31

Raishini => Je ne peux que te comprendre... ToT Heureusement, une fois les écrits terminés, et surtout, surtout, une fois en Ecole, j'aurai pleiiiin de temps libre pour avancer dans ma fic... <3

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » dim. 03 mars 2013, 16:42

Hum, je pense que je vais participer. Là j'ai déjà bien l'idée en tête (oui, oui, l'inspi me vient entre deux révisions %) ), et dès jeudi soir je peux m'y atteler. Donc je participe, en espérant que je ne fasse pas un come-back détestable :v
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Solyx » dim. 30 juin 2013, 23:31

S'il y'a des gens qui sont intéressés, faudrait peut-être un peu relancer ce concours, ça serait dommage qu'il coule %).
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Merci à Versus pour le kit

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Sanaito » lun. 01 juil. 2013, 02:52

Moi je suis intéressée, c'est les vacances, j'ai le temps ^^. Mais ce thème m'inspire que dalle :v *pan*.
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