[Défi] Concours "amateurs" de fics!

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illapa
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par illapa » lun. 16 nov. 2015, 21:24

Malak a écrit : 4 - Je ne vois pas en quoi ça peut priver d'un participant. Dans le cas d'une fic à chapitre, vous pouvez poster votre 1er chapitre ici sur le forum, sous balise spoil, pour que les autres le lisent et le juge en attendant d'en avoir minimum 2 à poster sur l'EM.
Clairement, les principes du site sont d'appliquer les règles de façon stricte.
La règle du concours est claire : il fallait rendre la participation avant la date limite du 15 novembre, ce n'est pas mon cas, ce qui entraine ma disqualification. Rule is rule.

Quant à poster mon chapitre sur le forum, ça n'a aucune pertinence.
La date est passée pour le topic du concours. Et un chapitre complet de 15 pages n'a pas sa place dans les essais aux fanfics, vu que ce n'est pas un essai et que je ne suis pas en demande immédiate de conseils.
Je le mettrai donc à sa place sur l'espace membre quand j'aurais plus de chapitres.
(Soundlowan : j'essayerai de faire ça avant deux ans. :p Cela dit, rien ne presse, c'pas comme si j'avais une foule de fans hytériques qui attendent la suite de c'te fic là... :p.)

Bref je vais tranquillement retourner dans mon état d'ombre de pokébip.
Mes félicitations au futur gagnant !

Et merci pour le concours c'était motivant d'avoir une raison "sérieuse" pour écrire.
C'est pas parce qu'on vieillit qu'on arrête de s'amuser, mais c'est parce que l'on arrête de s'amuser qu'on commence a vieillir....

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Malak » lun. 16 nov. 2015, 21:34

illapa a écrit : La règle du concours est claire : il fallait rendre la participation avant la date limite du 15 novembre, ce n'est pas mon cas, ce qui entraine ma disqualification. Rule is rule.
Absurde. Ce concours n'a rien d'officiel, il est fait entre vous, et vu le peu de participants, il est insensé de chipoter sur des détails. Pour rendre ta participation, tu transmets juste ton chapitre par MP aux juges ; la publication sur l'EM n'est nullement une obligation. Et oui, je le répètes, tu peux poster ton chapitre ici, sous balise spoil, si tu le désires. En tant que chef du comité de lecture, je suis aussi le chef de la section fanfic sur le forum, et donc si je le dis, c'est que tu peux %)
Le seul dieu dont j'accepte le joug est la raison.

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Drayker
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Drayker » lun. 16 nov. 2015, 22:29

Je me permets d'intervenir étant donné que bon, hein, à l'origine, j'ai lancé le truc, oh, hé, voilà.

Comme c'est expliqué dans le premier post du topic :
Envoyez un message aux trois juges ET à moi-même contenant votre écrit. Détail important : n'oubliez pas de préciser en quoi votre écrit respecte le thème ! On peut vous pénaliser si vous l'oubliez. Dès qu'un écrit est publié, chaque membre du jury choisit de lui attribuer une note qui va de 0 à 5 en détaillant de préférence les raisons de son choix. Chaque écrit sera donc, au total, jugé sur 15 points.
Ceci afin d'éviter que les participants copient sur ceux qui ont posté en avance. Après, on n'est pas dans un concours officiel et les gens se font confiance, donc poster directement sur ce topic était une possibilité. Mais en aucun cas on n'a demandé aux gens de poster sur l'EM, d'une parce que la plupart du temps, le format des participations ne correspondait pas aux critères de validation de l'EM (longueur, etc), et de deux parce qu'une valid', ça prend du temps.

Donc si, illapa, tu peux tout à fait envoyer ton écrit par MP aux jurys, qui feront un récap de toutes les participations sur le topic, ainsi que ça a toujours été fait. ^^ Et on s'en fout qu'on soit le 16 novembre, tu l'as terminé avant, ton écrit. Le topic ressuscite, c'est pas le moment de le tuer dans l’œuf en jouant les tatillons sur les règles.

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illapa
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par illapa » lun. 16 nov. 2015, 23:50

Oh, ok ! J'suis pas allée voir le premier post à vrai dire. ^^"

'fin bon, puisque j'ai la bénédiction des admins...
V'la mon chapitre ( à vrai dire c'est surtout pour que Sound' puisse le lire que je voulais le publier, même si j'avoue que ça me chiffonne de publier un truc que pas tout le monde pourra lire, concours ou pas concours. ^^)
Sinon j'ai bien envoyé le MP aux trois juges (Yûn, Cyrlight et Nianhan)

'fin bref.
"Les formidables aventures de Siléas Ysalea - à Kalos !
Chapitre 1 : Une nuit de songe à Kalos. "

Spoiler :
Chapitre : Une Nuit de Songe à Kalos.

Mois X, Jour X, Année, X

Le train filait, fendant les vertes prairies et les pâturages émeraudes à toute allure, scindant les bois et les forêts couleur de jade aussi rapidement qu'un éclair métallique, perçant les montagnes d'argent à toute vitesse.
Toujours plus loin, toujours plus vers l'Ouest.
La sagesse populaire disait que ceux qui voyagent vers l'Est sont tournés vers le passé, ceux qui s'orientent vers l'Ouest voyagent vers l'avenir. En l’occurrence, pour nous, c'était surtout un voyage vers une terre inconnue et nouvelle, une terre qualifiée comme étant « de beauté ».
Un voyage vers une nouvelle source d'inspiration pour Siléas, une nouvelle réalité que son imagination débridée et enthousiaste s'apprêtait à déformer, détourner et maltraiter pour le bien de ses lecteurs.
Un voyage vers la région merveilleuse de Kalos...

Siléas consultait un petit guide touristique en s'éventant doucement avec son chapeau d'explorateur à la mode Massachussets Jones, et s'exclamait à chaque page sur un ton d'extase :
-Oh, le joli château !
-Oh, quelle ravissante petite ville !
-Oh, cette tour !
-Oh, ce phare !
-Oh, ces menhirs !
-Oh, cet énorme cristal !
Ponctués entre chaque d'un :
-Ladikara, tu as vu le joli château ?
-Ladikara tu as vu la belle petite ville ?
-Ladikara, tu as vu la tour ?
Etc, etc.
Et auquel je répondais inlassablement :
-J'ai vu, Siléas, j'ai vu. Je l'ai lu avant toi, ce truc...
Avant de me replonger dans mon propre livre, un fameux traité psychologique intitulé « L'Auto-Estime et la Culture du Soi en Rapport aux Perceptions et Jugement de l'Autre – Pour les Nuls », également sous titré « Comment s'aimer quand les autres ne vous estiment pas pour ce que vous êtes – pour les nuls ». Étrangement ce livre n'avait pas de dédicace « A tous mes nuls de lecteurs... ».

Et ainsi passait l'après midi tranquillement. Nous devions arriver à la petite ville de Mozheim en fin d'après midi, puis prendre une correspondance qui nous mènerait dans la plus grande cité de Kalos en soirée.
J'avais hâte de voir la grande tour d'Illumis, connue mondialement, et la fameux cristal rose géant de Flusselle. Siléas, lui, avait hâte de voir toute la région -comme toujours. Mira restait égale à elle-même, et continuait ses efforts pour apprendre à parler en babillant ses « Sir... Sirl... Sirleas... Rloady... Koara... », en planant tranquillement au milieu du wagon, indifférente au reste du monde, en brave cryptéro qu'elle était. Solaris avait été très enthousiaste à l'idée de découvrir une nouvelle région et de nouvelles espèces de pokémon. Surtout qu'il en avait vu en forme d'épées que mon explorateur de maître avait trouvé dans un livre. On avait alors eu droit à trois jours de bavardages incessants sur lesdites créatures de la part de l'explorateur, et la chenille de feu avait finit par être contaminé par l'impatience de l'humain du groupe. Quant à Ration, il restait égal à lui-même, bullant tranquillement dans sa pokéball, attendant -ou pas- le jour où enfin peut-être, son nom prendrait tout son sens et deviendrait sa fonction.

En fin d'après midi, une employée de la compagnie des trains passa avec son chariot chargé de snacks et autres cochonneries ultra-caloriques, mais surtout de boissons chaudes.
Siléas lui commanda un café serré sans sucre et j'eus droit à un commentaire offert sans édulcorant :
-Oh, ça alors ! Une gardevoir qui sait lire !
Je fermai sèchement mon torchon sur l'auto-estime, et répliquai :
-UN gardevoir.
Le visage de la dame-bonbon s'illumina :
-Oh, ça alors ! Une gardevoir qui sait lire ET parler !

J'allai m'emporter quand je vis le petit sourire en coin de mon ami et frère, trahissant le fou rire qu'il essayait de réprimer. Finalement, j'avais trouvé la réponse que je cherchais dans le livre que je lisais. Comment s'aimer quand les autres ne vous estiment pas à votre juste valeur ? Réponse : en leur jetant le présent objet à la figure.
-Aie ! Hé, ça fait mal ! Excusez-le mademoiselle, « Lady Kara » a ses humeurs. Il prendra un thé vert. Sans sucre. Et avec des gâteaux à la cannelle si vous avez.
C'était le bon côté avec Siléas. Il était moqueur dès que quelqu'un tapait dans mon point sensible, mais il me connaissait bien et savait arrondir les angles avec moi. La demoiselle nous servit, finit par s'en aller, et je dis à mon ami, boudeur :
-Pfff, à quoi bon aller ailleurs, si les gens là-bas sont aussi idiots avec les gardevoirs que chez nous ?
Mira mit son grain de sel dans la conversation :
-Rlôady... Lôa... Kôara...
Il répondit avec son sourire habituel et en me tendant le paquet de petits gâteaux :
-Ah mais mon cher Ladikara, c'est parce que les idiots de là-bas vivent dans des endroits intéressants et différents des idiots de chez nous. Je suis sûr que ça va te plaire. Et comme le dit ton écrivain préféré : « revenir chez soi n'est pas la même chose que de ne jamais en partir ».
Je ne répondis que d'un « Grmpf » boudeur, ramassait l'amas de papier qui me servait de livre et repris ma lecture.

Lorsque nous débarquâmes à Mozheim, un épais brouillard régnait sur la ville. Une purée de pois grise et humide qui masquait le monde merveilleux auquel nous nous attendions. Siléas nous traîna jusqu'au belvédère des cascades : un appontement en bois d'où nous pûmes admirer une magnifique brume grisâtre à la transparence d'un mur en béton armé. Mais ce point était l'attraction touristique de la ville, aussi, nous pûmes admirer ce spectacle désolant avec les bruitages et grondements de chute d'eau inclus. Mais il en fallait plus pour entamer l'enthousiasme d'un Siléas en plein démarrage d'aventure.
-Tu te rends compte Ladikara ! Derrière ce brouillard, il y a des cascades parmi les plus belles au monde !
-J'ai froid.
Il m'ignora :
-Tu les entends ?
-Tellement interactif comme attraction...
-C'est formidable !
-Je suis tout trempé !
Il me fit un grand sourire.
-Exactement ! On s'immerge dans le paysage ! On baigne dans l'ambiance locale !
Je soupirai.
-Tu rêvais de la faire celle-là, hein ?
Son excitation sembla retomber l'espace d'une seconde.
-Oh allez... Une nouvelle région !
-Il serait plus juste de dire « ENCORE une nouvelle région ».
-C'est ça l'aventure !
-Je la préfère au sec, au chaud, avec un thé, des petits gâteaux et un bon livre.
Il posa ses mains sur ses hanches et me regarda d'un air qu'il voulait sévère.
-Tu te moques de moi ? Tu as déjà eu tout ça dans le train !
Je croisais mes bras sur ma poitrine. Quand on partait comme ça, les discussions pouvaient durer longtemps.
-Pas du tout. Dans le train j'étais au sec, au chaud, j'avais un thé, des petits gâteaux infâmes, et surtout pas de bon livre.
Son petit sourire en coin réapparut.
-Des petits gâteaux infâmes ? Fallait me le dire, si tu veux j'ai un relicanth en réserve !
-Laisse Ration en dehors de ça ! Et rentrons, j'ai froid.
Ses yeux se firent plus moqueurs.
-C'est dans des cas comme ça où je me dis que je n'aurais vraiment pas dû égarer ta pokéball.
Je lui rendit son rictus malicieux.
-Une pokéball ? Qu'est-ce que j'en ferai ? Tu me prends pour un pokémon ou quoi ?
Nous éclatâmes de rire simultanément. Finalement, il contempla une dernière fois la nappe brumeuse qui s'étalait devant nous et soupira. Il était clairement déçu. Notre première nuit à Kalos aurait dû être une nuit de conte de fée, à arpenter les rues d'Illumis et découvrir sa vie nocturne...
Une nuit de rêve, une nuit de songe...
Mais au lieu de cette nuit de songe, nous avions une nuit à songer au lendemain et à toutes les merveilles qu'il nous réserverait... Mon ami soupira.
-Tu sais quoi ? Finalement je crois que je vais annuler le billet de train de ce soir et réserver à l'hôtel. Comme ça on pourra voir les cascades demain, qu'est-ce que tu en dis ?
J'étais parfaitement d'accord.

Le lendemain en question, Siléas nous réveilla aux aurores, espérant voir les chutes d'eau dans la beauté dorée et chaudement irisée d'un lever de soleil. Mais le temps ne s'était pas arrangé pendant la nuit. L'astre du jour se leva sur la grisaille qu'il perçait difficilement de ses rayons, avant de laisser place à une pluie terne et froide. Siléas se résigna sur un :
-Il faut parfois savoir faire des pauses dans l'aventure pour se reposer et reprendre des forces...

Il en profita donc pour écumer tous les guides touristiques de l'hôtel, au grand désarroi du gérant qui eu quelque mal à satisfaire la curiosité débordante d'un Siléas bouillonnant d'excitation pour sa nouvelle quête, et de son gardevoir en mal de « trucs à lire, tant qu'il n'y a pas « Pour les nuls » dans le titre... ».
Finalement Siléas regagna notre chambre, s'assit sur une chaise devant une de ces minuscules tables qu'on trouve dans tous les hôtels, prit Solaris sur ses genoux en guise de bouillotte et se mit à rédiger le premier chapitre du premier tome des « Formidables Aventures de Siléas Ysalea à Kalos ».

Ladikara.

PS : Bien décidé à le charrier, histoire de sortir un peu de cette monotonie ambiante, je pris un crayon et ajoutai ma touche personnelle au titre :
« Les Formidables Aventures de Siléas Ysaléa à Kalos – Pour les Nuls ». Il sourit.
-Tu as vraiment quelque chose contre cette série, hein ?
Je haussai les épaules devant une telle évidence.
-Elle a tendance à prendre ses lecteurs pour des zéros.
Il rajouta sa touche personnelle :
« Dédicace : A mon nul de gardevoir.... »
Je l'avais cherchée celle-là...

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti – Pour les Nuls,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 1 : Une Nuit de Brume à Kalos.

Le train fonçait, traversant les champs verdoyants et les cultures couleur péridot à toute vitesse, sillonnant les sylves et les jungles à la teinte malachite aussi prestement qu'une foudre d'acier, serpentant à travers les sommets ivoiriens à toute allure.
Vers l'Ouest, vers le Futur...
Ladikara dans sa grande manie à contrarier les adages et les clichés, n'avait pu s'empêcher de lui demander une fois : « Donc si on voyage vers l'Est, et dans la mesure où la terre est ronde, c'est un Retour vers le Futur ? » Mais quoiqu'en dise le gardevoir, ça restait une nouvelle région à explorer, de nouveaux mystères à révéler, et qui sait ? Peut-être de nouveaux ennemis à affronter...

Siléas y réfléchissait et tentait tant bien que mal de contenir son impatience tandis que le serpent de métal qui les transportait dévorait la distance qui les séparait de cette nouvelle et merveilleuse région.
Hoenn, Poëll, Kanto, Johto, Shinnoh, Unys... Ils en avaient vu des régions. Mais en découvrir une nouvelle lui faisait toujours le même effet. Toujours cette même excitation qu'il avait ressentie lorsqu'il avait 17 ans et qu'il avait pris la route pour la première fois, en compagnie de son ami et frère à la robe blanche et verte -symboliquement la lumière et l'espoir...
Bien sûr il s'était enrichi depuis. En pokédollars certes, mais également en réputation, en compagnons de route, en découvertes, en expériences et bien sûr en années...
Ladikara lui, lisait tranquillement un livre hautement philosophique « De la Nullité à l'Estime du Soi » – ou quelque chose comme ça, tandis que Mira babillait, que Solaris sommeillait dans sa ball et que Ration se contentait-d'être lui-même.

Le train devait les déposer dans la petite ville limitrophe de Mozheim en fin d'après midi. Cette mini-cité était réputée pour ses cascades. Mais il ne purent en voir grand chose, à cause d'un brouillard, aussi dense et humide qu'une bouillabaisse congelée. Siléas sentait qu'il y avait quelque chose d'étrange dans cette brume épaisse. Le petit groupe avait à peine eu le temps de déposer ses bagages que déjà, l'aventure les accueillait à bras ouverts...
Juste après le déjeuner, ils étaient remontés dans leur chambre, décidés à regarder la télévision, surtout les informations du coin qui leur permettrait de s’imprégner des histoires locales. Et le présentateur télé en avait une bonne à raconter : l'énigmatique brume qui stagnait sur Mozheim continuait d'envelopper mystérieusement la ville. Elle ne se levait pas, elle ne se bougeait pas. Elle restait là, plongeant le tout dans une grisaille froide et déprimante. Et personne, que ce soient les rangers pokémons, ou les météorologues -entre autres spécialistes- ne savait d'où provenait l'origine de ce mystère...
Une seule chose brillait dans cette histoire : le sourire fleurissant de Siléas devant une nouvelle énigme à résoudre... Il se leva soudain et s'exclama :
-Les amis, il faut qu'on s'occupe de cette éminence grise !
Ladikara soupira.
-Je savais que tu dirais ça.
-Un peu d'enthousiasme ! On y va !
-Maintenant ? Mais il va bientôt faire nuit !
-Oui, tout de suite ! Il se passe toujours plein de trucs intéressants la nuit !
Le gardevoir haussa les épaules.
-Même avec des trucs intéressants, je doute vraiment qu'on tombe sur des pièges mortels ici...
Ladikara et son éternelle lubie...

L'explorateur et son bel assistant s'emmitouflèrent donc dans d'épais manteaux, et l'humain du groupe s'équipa de son fameux Chapeau du Vent, décida de ne pas prendre sa Pelle de la Terre pour éviter que l'humidité ambiante ne la rouille, et ils sortirent affronter la grisaille qui s'assombrissait. Les lampadaires de la ville commençaient à s'allumer, mais leur halo était contenu et limité par l’opacité de la brume ambiante. Ladikara commença d'emblée à ronchonner :
-Bon, alors, on va chercher de quel côté maintenant ?
Siléas posa une main sur son chapeau et baissa la tête, geste qu'il faisait toujours lorsqu'il réfléchissait. Il se mua dans un silence le temps d'une longue minute, puis il remonta le col de son manteau marron et déclara :
-Élémentaire mon cher Ladson...
Ladikara soupira.


*** ***

Mois X, Jour X, Année, X

Je soupirai. Bonjour le cliché ! Comme d'habitude, je ne me privai pas pour exprimer le fond de ma pensée à Siléas. Il se contenta de hausser les épaules et de déclarer :
-Oui, mais c'est ce qui plaît au lecteur. L'inter-truc-alité. De faire des références, des trucs comme ça !
-L'intertextualité.
-Voilà, ce truc-là !
Patiemment, je lui répliquai :
-Ok, les références ça plaît. Mais il ne faut pas confondre références et clichés. Ça, c'est un cliché.
Moqueur, il rétorqua :
-Cliché, cliché...Tu te répètes mon cher Ladikara. Ce n'est pas très littéraire tout ça...
Il ne l'emporterai pas cette fois.
-Mon cher Monsieur Ysalea, permettez-moi en toute amitié de vous aviser que votre pénultième lexie s'apparentait fort à un poncif avec lequel il conviendrait de rompre...
Il m'interrompit :
-Ca va, ça va, j'ai compris, « Ladicharabia ». Mais je ne changerai pas ça !
Ladicharabia !? Ca, il allait me le payer...

Ladikara.

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti – Pour les Nuls,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 1 : Une Nuit de Brume à Kalos. - Partie 2

Ladikara soupira puis râla :
-Ne me donne pas de noms bizarres ! Et je ne vois pas en quoi ce serait « élémentaire » Sherléas !
Le concerné leva un index d'un air sérieux.
-C'est d'une logique évidente ! Le brouillard, c'est de l'eau qui s'évapore ! Même lorsque c'est pas naturel, ça reste de l'eau. Donc si on trouve l'endroit d'où l'eau s'évapore, on trouvera sans doute ce qui provoque ça ! Les responsables de cette brume, ou autre chose... Et l'eau c'est l'un des quatre éléments. Donc c'est forcément élémentaire, mon cher Ladson !
Ladikara ne sembla pas convaincu et hésita entre répliquer sur les surnoms bizarres, ou simplement faire remarquer que, dans une ville réputée pour ses cascades et ses rivières, la recherche pourrait prendre un certain temps vu qu'il y avait de l'eau partout, d'autant plus que si la brume était provoquée par un être vivant, il n'y avait aucune garantie que ce dernier attende tranquillement qu'ils viennent chambouler ses plans.
Il opta pour cette seconde option, à laquelle Siléas répondit :
-Oh et tu as un meilleur plan, toi peut-être ? Tu préconiserais quoi, hein ?
-Un chocolat chaud. Avec de la cannelle. Et de la vanille.
L'explorateur préféra ignorer cette dernière suggestion.
-Commençons déjà par aller voir près des cascades.

Ce qu'ils firent. Ils se rendirent tout d'abord au belvédère en bois qui permettait d'admirer les fameuses chutes d'eau, mais il n'y avait pas âme qui vive. Par un temps pareil, les gens, humains comme pokémon, préféraient rester chez eux, au chaud, surtout de nuit. « Et on les comprend » avait commenté le gardevoir. Ils allèrent ensuite voir dans les hauteurs de la ville s'ils trouvaient plus d'indices, mais leurs recherches demeurèrent infructueuses. Voyant que le pokémon blanc s'apprêtait à récidiver avec les protestations, Siléas prit les devants :
-Bon, et bien maintenant il nous suffit de longer le courant pour découvrir quelque chose !
Ladikara souffla.
-En amont ou en aval ? Décide-toi bien, on a pas toute la nuit...
Siléas se tourna vers son assistant d'un air contrarié.
-Mais tu vas arrêter de râler, oui ? La nuit ne fait que commencer !
-Oh oui, et quelle nuit de rêve... Une vraie nuit de « je songe à retourner me coucher ! »

Mais Ladikara avait soulevé un point juste. Longer la rivière en amont ou en aval ? La source du brumeux problème pouvait se trouver n'importe où... Siléas commença à réfléchir, mais son ami, transi de froid, coupa court à toute réflexion :
-Bon, allez, on monte.
L'explorateur regarda son assistant avec surprise.
-Hein ?
Le gardevoir leva un index et déclara d'un ton très formel :
-Élémentaire mon cher Watléas ! Le brouillard, c'est généralement un truc qui part du sol et qui monte vers le ciel, un phénomène d'évaporation. Donc, pour que le brouillard enveloppe la ville, il faut qu'il parte d'en-dessous de la ville. DONC il doit sans doute partir de l'aval de la rivière. SAUF QUE quelqu'un d'assez intelligent pour élaborer un plan consistant à paralyser une ville par la brume doit aussi être assez malin pour ne pas rester sur le lieux de son forfait. Donc il ne doit pas se trouver en bas, mais ailleurs ! Et quel est le meilleur ailleurs que l'opposé d'où l'on est censé être ? Donc le coupable doit être en amont. En route !
Et joignant le geste à la parole, il ignora l'aventurier qui avait pris un air ahuri face à un tel revirement d’attitude et surtout face à une telle logique, et commença à chercher un chemin pour longer la rivière par le haut..


*** ***

Mois X, Jour X, Année, X

Siléas se tourna vers moi, et me regarda d'un air surpris et amusé.
-Je fais de mon mieux pour ne pas te faire passer pour un salaud et un sadique, mais t'es quand même sacrément tordu, tu le sais ça ?
Je lu rendit son sourire :
-Ne fais pas semblant de ne pas avoir l'habitude et de ne pas aimer ça.

Ladikara

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti – Pour les Nuls,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 1 : Une Nuit de Brume à Kalos. - Partie 3

Voyant que son gardevoir s'était enfin décidé à faire autre chose que de la production de protestations à la chaîne et n'avait surtout pas la moindre intention de l'attendre, Siléas se hâta derrière lui.
Ils trouvèrent finalement un petit chemin de terre boueux qui menait au sommet des chutes d'eau. Siléas avait pris soin d'emmener une lanterne électrique empruntée à l'hôtel avec lui et l'alluma. Il fit également sortir Mira et lui confia l'objet afin qu'elle puisse les éclairer avec un peu de hauteur. Le terrain était complètement inondé par l'humidité ambiante et ils n'y voyaient goutte, la lueur de leur lampe mobile aussi étouffée que celle des luminaires urbains. Plusieurs fois, Siléas faillit glisser en risquant de chuter comme l'élément liquide, mais Ladikara parvenait à le rattraper avec ses étranges pouvoir psys.
La berge qui bordait la rivière n'était pas dans un meilleur état, et plusieurs fois, ils manquèrent de peu le plongeon forcé.
Assez rapidement, le cours d'eau entrait dans une forêt luxuriante -et trempée. L'explorateur commençait même à sentir humidité percer à travers son manteau et lui saisir les os.

Il se demandait également si cette piste qu'il suivait était tracée par leur coupable où si c'était un chemin de troupeaux pokémon. Peut-être les deux. Au bout d'un moment le petit sentier se dégageait du lit de la rivière pour s'enfoncer un peu plus profondément dans les bois.
Le groupe fit une halte, et l'aventurier demanda à son bel assistant :
-Tu es sûr qu'on ne fait pas fausse route ?
-Aucune idée.
-J'ai vu des traces de pokémon sur le chemin, tu crois qu'il y a un lien ?
-Aucune idée.
-Et... tu as une idée de ce que tu fais, hein ?
Ladikara le regarda droit dans les yeux.
-Aucune. Idée.
Siléas était choqué.
-Tu plaisantes !
-Oui.
Et sans prêter attention à la complainte de son ami sur les gardevoirs dissidents et l'idée séduisante d'acheter un fouet, Ladikara reprit la tête du convoi.
-Ce sentier est emprunté fréquemment par des pokémons. Tu as vu leurs traces, elles sont assez fraîches. On va forcément tomber sur quelqu'un qui pourra nous renseigner.

Mais ils ne tombèrent pas sur un habitant local. Au lieu de ça, ils découvrirent...



*** ***

Mois X, Jour X, Année, X

Je sifflai en voyant la suite.
-Tu es sérieux ?
Il me sourit.
-Tu aimes mon idée ?
-Beaucoup.
Son sourire s'élargit, il referma son cahier bleu d'un claquement sec et annonça joyeusement :
-Tu connaîtras la suite demain, alors !
Il rappela Solaris dans sa ball, enfila son pyjama, fit un détour par la salle de bain et se jeta sous ses draps. Je l'imitais.
-J'ai besoin de ré-imaginer d'autres choses. J'espère que le brouillard se sera levé demain... Debout aux aurores les amis !
J'espérais également que la météo serait plus clémente le lendemain. Mais déjà, par la fenêtre, on voyait pointer timidement des étoiles à travers les volutes vaporeuses qui se dispersaient de plus en plus dans le ciel, ce qui était plutôt de bon augure.
Et surtout j'espérais que les cascades monopoliseraient son esprit et qu'il lâcherait le fascicule qu'il avait trouvé le midi même parmi les brochures touristiques de l'hôtel.

Siléas s'était plongé dans ces quelques pages avec passion, délaissant totalement de sa Flammekueche me regardant fixement après avoir examiné chaque nouvelle page en affichant un petit rictus, voire même en ricanant sournoisement.
Je commençais vraiment avoir peur des idées que cette pub sur le toilettage culturel des couaffarels allaient lui donner à mon sujet...
Rien que l'idée me donnait des frissons. Avec un peu de chance je pourrais peut-être dévier son attention sur Solaris... J'allais passer une nuit de songes étranges...
Cela dit, il ne fallait pas que les chutes d'eau le distraient trop au point qu'il en oublie son chapitre. J'avais vraiment hâte de découvrir ce que nos alter-égos fictifs allaient découvrir avec le train en ruine qu'ils avaient trouvé...

Ladikara 


*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti – Pour les Nuls,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 1 : Une Nuit de Brume à Kalos. - Partie 4

Le vieux train rouillé se dressait majestueusement au milieu de la clairière dans laquelle ils venaient d'entrer. Il avait une vieille locomotive à vapeur, comme on en voyait dans les films et les images des musées et livres d'Histoire. En s'approchant, les aventuriers remarquèrent que des rails étaient engloutis sous les mousses et les feuilles mortes, formant un léger relief au sol. En faisant le tour, le trio nota également que la locomotive était amarrée à trois wagons qui étaient envahis par la végétation, et dont les fenêtres étaient légèrement trop surélevées et masquées par diverses plantes pour qu'ils puissent voir à l'intérieur.
Ils décidèrent donc d'entrer... Avant que la lubie sur les pièges mortels de Ludikara ne refasse surface.
-C'est sûrement un train fantôme qui va nous piéger pour nous emmener en enfer !
Siléas soupira.
-Et il va rouler sur quoi ? Il n'y presque plus de rails !
-Ah, parce que tu crois qu'un train fantôme à besoin de rails pour rouler ?
Mira profita de ce moment pour se rephaser avec la réalité et ajouter sa contribution :
-Cryptéro ! Cry !
Nouveau soupir.
-Franchement, vu comme il a été parasité par les organismes végétaux, ce train a plus l'air vivant que fantomatique. C'est sûrement la brume qui fait cet effet-là...
Mais malgré son intention d'être rassurant, ce n'était pas tout à fait la bonne réponse à donner à un pokémon psy pas très très porté sur les spectres...
-Tu veux dire que...C'EST UN MORT VIVANT !?
L'explorateur agita les bras en signe d'exaspération.
-Bien sûr que non ! C'est une machine ! C'est que du métal !
Un court silence lui répondit. Puis son gardevoir rétorqua :
-Les métalosses et les cliticlics aussi.
Troisième expiration exagérée.
-Oui, mais ça ce sont des pokémons. Eux ce sont du... du métal organique, voilà.
Nouveau silence et regard appuyé du pokémon blanc, puis :
-Rappelle moi ce que tu viens juste de dire sur les organismes végétaux du train, là ?

Voyant que la conversation risquait de tourner en rond un moment, Siléas décida donc de dévier la discussion sur un terrain plus stable et affirma tout net :
-Bon, ben reste là, moi j'y vais.
Ladikara gronda d'un ton menaçant :
-Train fantôôôôme... Il va t'emmener en enfeeeer...
Mais son maître haussa les épaules.
-Au moins j'arrêterai de me les geler alors. Et je suis sûr que visiter les enfers serait une aventure trop « mortelle ».
Le gardevoir laissa de nouveau passer un blanc avant de déclarer :
-C'est ton sens de l'humour douteux qu'il faudrait tuer !
-T'as pas d'humour.
-Sisi. La preuve, tu vois : je suis « mort » de rire.

Ils finirent donc par entrer dans le dernier wagon. L'endroit était assez étroit, aussi Siléas récupéra-t-il sa lanterne et rappela Mira sans sa ball.
-Et tu vois mon cher Ladikara, toujours pas de piège mortel ! Les portes ne se sont pas refermées brusquement pour nous piéger et nous emmener.
Mais le concerné semblait tétanisé.
-Ladikara ?
L'intéressé attrapa la manche de son ami et frère et annonça d'une petite voix :
-Siléas... J'ai vu des yeux...
Voulant de nouveau être rassurant pour son bel assistant, l'humain répondit :
-Les plantes n'ont pas d'yeux. Ton imagination te joue des tours. Tu vois... OH BON SANG !

Il y avait effectivement une multitudes de paires d'yeux qui les fixaient, luisant à la lumière de la lanterne. Des paires de gros yeux rouges surmontant des paires de petits yeux noirs luisant comme des billes obscures. Seule une paire n'était pas rouge mais verte, bien que les iris soient tout de même couleur sang... A côté de lui, Siléas sentit le gardevoir se mettre à trembler comme une feuille morte secouée par les vents d'automne.
Il y eu un instant suspendu durant lequel toutes les entités présentes se contemplèrent entre... entre plein d'yeux qui ne cillaient pas. Un silence de plomb régnait, rien ne bougeait, même le vent qui s'était tu toute la nuit continuait sur sa lancée. Soudain, les plantes qui grimpaient le long des murs intérieurs du wagon bruissèrent. Quelque chose bougeait parmi les feuilles, masqué par l'ombre des plantes que la lanterne ne parvenait à écarter. Ladikara cédait de plus en plus à la panique.
-Fan... fant...

Puis, l'une des plantes à la lisière du halo lumineux se mit à frémir et une petite créature apparut, légèrement éclairé. Une petite boule bleutée avec de longues pattes et surmonté d'un aiguillon. Tout fut soudain très clair pour les aventuriers.
-Oh ! Ce sont des maskadras ! Ils vivent dans ce train ! Ladikara, tu crois qu'ils ont quelque chose à voir avec le brouillard ?
Seul un cri lui répondit :
-Des insectes ! Un train fantôme plein d'inseeectes ! JE DETESTE LES SPECTRES ET LES INSECTES !
Suivit d'un courant d'air en forme de Ladikara qui se précipitait vers la sortie. L'aventurier n'eut même pas le temps de le retenir. Il se précipita à la suite de son assistant. Il était à peine sorti du train que le gardevoir était déjà à l'autre bout de la clairière, essoufflé.

Par chance pour son ami, le pokémon blanc n'avait jamais été un grand sportif. Siléas aurait été embêté de devoir lui courir après sur une longue distance ce soir.
-Ladikara, calme-toi. Ce ne sont que des maskadras !
Mais l'intéressé était furieux.
-Ce sont des insectes ! Je suis un pokémon psy ! J'aime PAS les insectes !
-Allons. J'ai besoin de toi pour faire la traduction.
-Ce sont des insectes ! J'aime PAS les insectes !
-Ton plan, c'était bien de trouver des pokémons locaux pour leur demander ce qu'ils savent du brouillard, non ?
-Oui, mais PAS des insectes !
-Ca reste quand même plein de pokémon à interroger.
-Ca reste quand même des insectes. J'aime PAS les insectes. Aah !
Le « aah » concernait les fameux insectes mal-aimés qui sortaient du wagon par la porte et quelques fenêtres brisées, intrigué par cette scène peu habituelle. Siléas tapota l'épaule de son cher ami, et opta pour une autre stratégie.
-Solaris est un insecte. Ca ne t'a jamais posé problème jusque là...
L'espace d'un instant, le gardevoir eut le sifflet coupé. Siléas en profita :
-Là, là. Ca va aller.
Il laissa son assistant reprendre son souffle et se calmer. Finalement, ce dernier se ressaisit, et déclara :
-Je suis désolé. Solaris est tout seul, et je le connais. Tous ces insectes ce soir... ce train... l'idée des spectres... cette brume qui me tape sur les nerfs... la phobie des psys face aux insectes a eu raison de moi...
L'explorateur lui adressa un sourire chaleureux.
-Bien. Alors, on va leur demander s'ils savent quelque chose ?

Ils se rapprochèrent donc de la nuée de papillons aux ailes intimidantes ainsi que des arakdo qui les observaient un peu en retrait, cachés dans les ombres des plantes et du wagon, puis Siléas prit la parole.
-Excusez-mon ami, il est un peu nerveux ce soir, et vos ailes lui ont fait peur. Je suis Siléas Ysalea, voici Ladikara. Nous sommes des aventuriers. Et on cherche la cause du brouillard étrange qui ne veut pas quitter Mozheim, peut-être que vous...
Une vague d'agitation se propagea chez les insectes qui se mirent à bourdonner doucement...
Ladikara fit signe à son ami de se taire. Il avait parfois du mal à comprendre les insectes, n'ayant pas les oreilles très adaptées pour les bourdonnements, surtout ceux chuchotés. Mais il perçut quelques brides :
« Comment il ont su ? » « ...Va avoir des problèmes ? » « Mais il a dit... le faire... » « Comment... nous ont trouvé... » « N'a marre des humains ! »
Le gardevoir eut soudain comme un pressentiment... Il écouta encore un peu les marmonnements des locaux, mais ne put rien apprendre d'intéressant. L'agitation allait en croissant dans le rangs des papillons. Le pokémon blanc décida de tenter le tout pour le tout et s'écria :
-C'est vous ! C'est vous qui avez provoqué cette brume !

Ils se figèrent soudain. Puis le maskadra aux ailes vertes se détacha du reste du groupe, s'approcha et prit la parole, relayé par Ladikara :
-(Que voulez-vous ? )
Siléas se remettait de la nouvelle :
-Attends, c'est vraiment EUX qui provoquent ce brouillard ?
-Oui.
-Maska ?
Siléas était sidéré.
-J'y crois pas, ton plan tordu pour trouver le coupable a vraiment marché !
-Ah bien merci !
-Dra, maska !
-Et du premier coup !
-Tant de confiance, ça fait plaisir !
-Maskarda !!
-Tu n'avais aucune idée de ce que tu faisais, avoue-le !
-Bien sûr que si !
Remis de sa double surprise, l'explorateur parut songeur.
-Mais pourquoi ils font un truc pareil ? Les maskadras sont plutôt pacifiques d'ordinaire ?
-MAS ! KA ! DRA !
Le duo parut enfin remarquer le papillon chromatique qui s'agitait dans de vaines tentatives pour se faire entendre.
-Qu'est-ce qu'il dit ?
-(Je ne vous laisserais par interférer avec notre plan !)
Ladikara commenta :
-Et il n'a même pas rajouté le «Mouahahahaha !!!» dément de rigueur. J'ai connu un skitty maléfique plus crédible que ça. Les méchants ne sont vraiment plus ce qu'ils étaient...

Mais les choses commencèrent à se compliquer pour le groupe d'aventurier.
-(Encerclez-les!)
Les pokémons aux ailes rouges et luisantes de rosée se déployèrent alors, encerclant les intrus avec célérité, ne leur laissant pas le temps de réagir. L'aventurier et son bel assistant se retrouvèrent dos à dos, guettant l'instant ou les insectes allaient passer à l'action. Ladikara ne put s'empêcher d'y aller de sa petite observation.
-Ah, je crois qu'on va avoir des problèmes... Mon cher Siléas, t'ai-je déjà mentionné que je n'aimais pas les insectes ?
L'intéressé ronchonna :
-J'ai cru vaguement en entendre parler oui... Ça ne te dirait pas, là, genre tout de suite, de péter une durite, de passer en mode berserk et d'envoyer valser tout le monde ?
-Non.
-T'es sûr ?
-Ca veut pas venir.
-T'es vraiment sûr ?
En guise de réponse, le gardevoir attrapa une des balls à la ceinture de son ami dans son dos. Cela ressemblait de plus en plus à une nuit de cauchemars plutôt qu'une nuit de songe...

-J'aime pas les insectes, j'aime PAS les insectes ! J'en ai ASSEZ DES INSECTES CETTE NUIT ! Ca va chauffer ! Solaris ! Lance-flamme !
La chenille solaire jaillit de sa ball en crachant un long jet de feu sur les assaillants qui l'esquivèrent aisément en se dispersant, puis reformèrent leur cercle. Une demi seconde plus tard, l'ordre du maskadra shiny fusa et ils passèrent à l'assaut. Simultanément, Siléas attrapa la pokéball de sa belle cryptéro et l'expédia au combat :
-Mira ! Lame d'air !

Le combat qui s'engagea fut féroce. Siléas lâcha sa lanterne, qui s’éteignit en tombant au sol. L'obscurité soudaine surpris les deux camps qui semblèrent hésiter le temps d'un instant, mais l'avantage du brouillard, c'était qu'il formait une matière qui réfléchissait assez bien la lumière de la lune, même s'il ne permettait pas de voir à deux mètres. Au bout de trente secondes, le temps que les yeux s'habituent à la demi clarté ambiante, l'assaut se lança vraiment.
Les insectes étaient rapides et esquivait assez aisément les attaques. L'avantage c'est qu'ils se gênaient mutuellement dû à leur nombre. Mais Solaris était affaibli par l'humidité stagnante, et Mira, bien que rapide, avait du mal à gérer autant d'ennemis d'un coup, ne parvenant pas à éviter toutes leurs attaques. Ladikara, tout en guidant Solaris, avait fait apparaître un bouclier avec ses étranges pouvoirs psys pour se protéger avec son humain, cependant il ne pouvait pas maintenir un tel champ de force trop longtemps. Ils devaient trouver une solution assez rapidement, mais leurs assaillants continuaient de les encercler, ne leur laissant même pas l'opportunité de faire une percée pour fuir, et la visibilité était quasi-nulle.
Puis la solution arriva soudainement, comme un deux ex machina tombé des cieux. Littéralement.

Une horde de scorplane jaillit des frondaisons embrumées et se joignit à la mêlée, percutant les premiers papillons avec force et les expédiant au tapis. La bataille commença à s'équilibrer. Ladikara ne put maintenir son bouclier plus longtemps. Il se décida donc à employer ses pouvoirs psy pour se défendre de façon plus directe : il saisit psychiquement un des assaillants et s'employa à taper rageusement sur ses congénères avec, en hurlant tel une furie : « Ah ! Comme ça vous craignez pas les attaques psy ! On va voir si vous craignez les attaques insectes ! ».
Quelques secondes après l'arrivée des scorpions volants, les fourrés qui bordaient la clairière s'agitèrent et un colosse d'un mètre trente tout en armure blindée couleur sombre jaillit dans une pluie de feuilles en hurlant :
- DRASCOOOOOORE !
Que Ladikara traduisit plus tard par : « Y EN A MARRE DE CETTE FICHUE BRUME ! »
Suivi par deux fermites, quatre vortente et autant de colimucus tout autant excédés par le brouillard et sa froideur, puis d'un galegon qui chargea dans le tas, rata toutes ses cibles volantes mais faucha quelques arakdos imprudents et alla percuter un arbre qui éclata en une pluie d'allumettes sous la violence du choc.

Face à un tel revirement de situation le chef aux ailes vertes ordonna le retrait de ses troupes, et les insectes volants et aquatiques qui n'étaient pas à terre se réfugièrent dans le wagon qui leur servait d'abri.
Le camp des « marre du brouillard » encerclèrent la structure de métal.
Siléas et ses compagnons en profitèrent pour reprendre leur souffle. Mira était dans un sale état. L'aventurier la cajola un peu, lui disant de tenir bon, la félicitant pour sa bravoure, et la rappela dans sa ball, lui promettant de l'emmener très vite au centre pokémon. Il fit de même avec Solaris qui n'était pas en meilleur état. Le pauvre pokémon feu était trempé, grelottait et était amoché de partout. Ladikara était dans une meilleure condition physique, et n'avait toujours pas lâché son gourdin improvisé et complètement assommé qu'il brandissait furieusement en direction de la cachette de ses ennemis, en menaçant d'un « Ca va pas se passer comme ça ! »
Siléas lui, avait quelques ecchymoses, et son manteau avait été déchiré à plusieurs endroits. Le bouclier de son gardevoir avait été plutôt efficace, et Mira avait encaissé la plupart des attaques qui le visaient à sa place sur la fin du combat.

Après s'être assuré de l'état de son équipe, il entreprit ensuite de convaincre son bel assistant de libérer sa victime de son emprise psychique, maintenant que la bataille était terminée.
Ce que le gardevoir ne fit qu'à contrecœur, en envoyant le malheureux papillon s'écraser sur les fenêtres d'où les observaient ses congénères, qui reculèrent sous le choc.
Il était vraiment teigneux quand il s'y mettait...
Les renforts semblaient attendre quelque chose, prêt à se relancer de nouveau à corps perdu dans une bataille à la moindre provocation. Il décida donc de prendre les devants.
-Maskadras ! Rendez-vous ! Il est temps de faire cesser ce brouillard !
Il n'y eu aucune réponse de la part des insectes vaincus.
Un colimucus se mit à s'agiter :
-(On en a marre d'avoir froid ! )
Repris en cœur par ses voisins :
-(Ouais ! Plus que marre ! Cette fois c'est assez ! Vous vous en sortirez pas comme ça ! Vous allez nous le payer ! Cette fois, vous ne pourrez pas vous enfuir ! )
Le drascore se rapprocha de Siléas, et s'adressa à lui, relayé par Ladikara :
-(Merci l'humain. Ces maskadras sont les pros de la fuite.On a essayé de les arrêter plusieurs fois, mais à chaque fois, soit on n'était pas assez nombreux pour les vaincre, soit ils s’enfuyaient en s'envolant, se réfugiaient là où on ne pouvait les atteindre. On ne savait pas où était leur QG, on pensait qu'il s'abritaient derrière l'une des cascades, c'était là qu'ils vivaient avant... Alors dès qu'on a vu que ça s'agitait dans ce coin, on a accouru.)
L'explorateur lui répondit :
-Je vois... Vous êtes arrivés pile à temps. Merci.
Puis aux vaincus :
-Sortez de là, où je vous envoie Ladikara ! Des volontaires pour lui servir de défouloir ?

Quelques bourdonnements chuchotés s'élevèrent du wagon. Les retranchés semblaient discuter de la marche à suivre. Les deux pokémon blindés commencèrent à perdre patience. Le galegon commença à gratter le sol de sa patte avant, à se ramasser et à souffler tel un frison furieux prêt à foncer dans le tas.
Le drascore ne s'encombra pas de telles formalités. Il se rua sur le wagon en rugissant « On va pas y passer la nuit ! » et avec l'aisance d'un couteau dans du beurre, se mit à éventrer le monstre de métal avec ses puissantes pinces.
Siléas était scandalisé.
-Aaah ! Le train ! Le pauvre train ! Une merveille des années industrielles ! Ladikara arrête-le !
Le gardevoir, qui se remettait à peine de son passage en mode furie, n'était pas de cet avis et se contenta de hausser les épaules.
-C'est un type ténèbres. Mes pouvoirs psys ne le toucheront même pas.

Mais ils n'eurent pas besoin d'intervenir. Le drascore recula pour laisser apparaître l'insecte shiny qui commandait la bande de papillons fous. Il prit la parole d'un petit bourdonnement faible. Des perles humides apparurent au coin des petites billes noires qui lui servaient d'yeux.
-(Mais on voulait... on voulait juste vivre...)
Tout le mode parut étonné. Il continua :
-(On a toujours vécu sous les cascades de Mozheim... mais les touristes... toujours plus d'humains... toujours plus de bruit... toujours plus de déchets... notre bassin tout crade... moins en moins de place pour nous... toujours plus de lumière... voulait juste qu'ils partent... voulait juste vivre en paix... il l'a eu l'idée du brouillard... il a dit si on unit nos pouvoirs pour la brume... voulait juste notre chez nous... tranquilles...)

Les vainqueurs se regardèrent effarés. Voilà qui était inattendu. Siléas se rapprocha du chef shiny
et lui parla avec douceur :
-On va trouver une solution. Je vais aller parler aux humains pour vous. Mais il faudrait commencer par retirer cette brume. Elle fait du tort à beaucoup trop de monde.
-(N'est désolé... Voulait pas faire de mal aux pokémons... Vraiment désolé... Voulait juste vivre...)
Finalement, le chef parvint à se calmer. Il appela ensuite ses troupes, puis ils ramassèrent les blessés qu'ils installèrent dans leur abri, puis ils se réunirent et utilisèrent leurs pouvoirs ensemble.
Le brouillard se mit à devenir de plus en plus transparent, à se lever, à se disperser, et en une minute, tous purent distinguer les étoiles et une lune gibbeuse qui éclaira le bosquet de sa lumière pâle. Débarrassé de son humidité l'air paraissait soudainement plus chaud. La nuit devenait presque agréable.

Un léger vent se mit à souffler et fit danser les rayons de lune à travers le feuillage des arbres.
Soudain, il y eu un reflet lumineux dans les ombres à l'orée de la clairière, qui attira l’œil de Siléas et son bel assistant. Ils y avait une ombre... une silhouette sombre vaguement humanoïde et immobile se fondait parmi les ténèbres des frondaisons.
-Il y a quelque chose !
Tous se tournèrent vers cette étrange apparition. Un léger mouvement et un reflet argenté voire métallique se mit à luire l'espace d'une seconde là où on devinait la main de la silhouette. Puis une voix grave comme venant d'outre-tombe retentit.
-Bravo. Vous avez déjoué mon plan avec les maskadras. Mais ce n'est pas fini...
Siléas s'écria :
-Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous voulez ?
La silhouette ne broncha pas, et se contenta de répondre tranquillement :
-Je veux offrir à Kalos ce qu'il y a de plus beau pour elle. Je veux une nuit de songe !
Siléas ne put cacher sa surprise.
-Quoi ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
Mais la silhouette se fondit un peu plus dans les ombres. Dans un léger mouvement et l'espace d'une seconde, il n'y avait plus rien.
Le drascore prit la parole :
-(Il est parti.)
Puis le chef des insectes, sur un ton horrifié :
-(Son « plan avec les maskadras ? » C'est lui qui a eu l'idée du brouillard pour faire partir les touristes et récupérer notre chez nous... Il disait qu'il nous comprenait... Qu'il voulait nous aider... Il... il nous a manipulé depuis le début ? Mais...)
Il y avait clairement une grande tristesse chez ce papillon aux ailes couleur d'espoir...

Mais quelque soit le côté par lequel ils retournaient le problème, ils ne pourraient rien faire de plus concernant cet être mystérieux. Il faudrait juste parler des maskadras aux habitants de Mozheim... Rien de bien compliqué.
Siléas regarda autour de lui. Les renforts s'occupaient maintenant des insectes qui avaient été vaincus pendant la bataille leur offrant des baies que deux fermites étaient allés chercher en urgence.
Il se mettait à faire plus chaud, et la clairière, encore toute humide et couverte d'une multitude de perles de rosée étincelait comme parée de milliers de diamants, comme si les étoiles du ciel étaient, l'espace d'une nuit, venues se reposer sur terre. Le maskadra aux ailes vertes vint offrir une baie willia à Siléas et Ladikara en signe de paix. Voilà qui ressemblait déjà plus à un conte de fée aux milles merveilles, à la nuit de rêve qu'ils étaient venus chercher...

Finalement, après l'avoir tant espérée, ils avaient enfin eu leur nuit de songe à Kalos !



*** ***

Mois X, Jour X, Année, X

Je me réveillai en sursaut. Siléas s'agitait dans le noir. La chambre était seulement éclairée par un rayon de lune au trois quarts pleine. Mon ami et frère sautillait sur une jambe à côté de son lit en tentant en vain de faire je-ne-savais-quoi. Je me frottai les yeux.
-Qu'est-ce que tu fais ?
Il sursauta.
-Oh, Ladikara, tu es réveillé ! Désolé ! Je ne voulais pas...
-Qu'est-ce que tu fais ?
Il se frotta le dessus du crâne, signe qu'il avait dû prendre son air gêné.
-Il est trop tôt, rendort-toi.
Je soupirai.
-Trop tard. Pour la troisième et dernière fois : qu'est-ce que tu fais ?
Nouveau frottement de tête.
-Je... je m'habille. Je suis tombé du lit, je n'arrive pas à me rendormir, alors...vu que le brouillard s'est levé dehors... je me suis dit que j'allais voir les cascades de nuit...

Siléas et ses lubies aventureuses... Incapable de tenir en place même quand il dormait. Une chance qu'il n'ait pas été somnambule en prime. Cependant je n'eus pas de mal à me décider.
-Je t'accompagne.
J'allumai, pris mon écharpe, enfilait mon long manteau blanc brodé de fil vert assorti à mes couleurs que Siléas m'avait offert, et nous sortîmes de l'hôtel, sous le regard médusé du gardien de nuit emmitouflé dans son plaid.
Dehors, le vent avait effectivement balayé le brouillard et les nuages. Il faisait un froid sec et mordant, qui aurait presque pu me faire regretter ma couette si je ne venais pas de passer plus de 24 heures dessous, mais il en fallait plus pour nous décourager.

Évidemment le belvédère et ses appontements en bois étaient déserts. Les cascades se déversaient là, splendides, se jetant infiniment dans un grand bassin qui s'étirait ensuite pour former les divers cours d'eau qui scindaient la ville. Malgré les remous qui troublait la surface, le ciel et ses myriades d'étoiles se reflétait devant nous, et les rayons de lune faisaient scintiller les gouttelettes qui s'échappaient du ruban mouvant que formaient les chutes d'eau. Comme si cet endroit de Mozheim s'était soudainement paré de joyaux étincelants qui dansaient tranquillement au fil du courant. Siléas ne disait rien, contemplait béatement ce spectacle et je l'imitais.
Quelle beauté ! Kalos méritait amplement sa réputation. Quel endroit de rêve !

Nous avions bien fait d'attendre pour notre nuit de songe à Kalos !

Ladikara
Maintenant je retourne -vraiment- dans mon statut d'ombre de pokébip !
T'chô !
C'est pas parce qu'on vieillit qu'on arrête de s'amuser, mais c'est parce que l'on arrête de s'amuser qu'on commence a vieillir....

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Yûn » dim. 22 nov. 2015, 04:15

Bon, désolée de mon intervention tardive, mais cette semaine a été assez chargée et mouvementée...

Si les juges sont ok, on va essayer de juger les participations d'ici le week-end prochain !

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par KurotsukiDracomew » dim. 22 nov. 2015, 18:34

Pas de souci, prenez votre temps ! Mieux vaut des jugement tardifs que des jugements ratés ^^
Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Cyrlight » lun. 23 nov. 2015, 09:03

Personnellement, je suis OK, mais il faudrait peut-être avoir une grille d'évaluation commune ou quelque chose du genre, de même que toutes les fics des participants. J'ai cru comprendre que Soundlowan déclarait forfait, cependant je n'ai rien reçu de Clafoutis non plus.
"La terre est la seule chose qui vaille que l'on peine pour elle, que l'on se batte, que l'on se sacrifie pour elle, parce que c'est la seule chose qui dure."
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par KurotsukiDracomew » dim. 29 nov. 2015, 14:13

Vous avez eu le temps de regarder nos "œuvres" (si elles en méritent le nom) ou bien il vous faut plus de temps ?
Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Cyrlight » dim. 29 nov. 2015, 19:17

Je suis désolée, mais en ce qui me concerne, je n'ai aucune information sur l'évolution du concours.
J'en profite d'ailleurs pour annoncer que je me retire du jury, parce qu'il n'y a aucune communication. Je vous conseille de vous tourner vers Yûn, si toutefois elle vous répond. Pour ma part, j'attends encore.
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par KurotsukiDracomew » dim. 29 nov. 2015, 19:28

Oh, mince alors...
Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Yûn » lun. 30 nov. 2015, 02:54

Ne vous en faites pas, le concours n'est pas abandonné ! J'ai juste eu une semaine infernale niveau boulot.
J'ai lu les participations, donc il faut juste qu'on se concerte.

Cirlight : c'est dommage, mais je respecte ta décision. Nous ne serons donc que deux juges, finalement.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par KurotsukiDracomew » dim. 13 déc. 2015, 20:38

:choon: à quand les résultats ?
Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes.

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Yûn
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Yûn » jeu. 24 déc. 2015, 16:12

Je suis vraiment désolée pour tout le temps que ça aura pris (c'est fou comme l'irl peut vous bloquer, des fois). Voici enfin les évalutations de vos participations !

Nuit de Songes à Kalos de Illapa:
Spoiler :
Mois X, Jour X, Année, X

Le train filait, fendant les vertes prairies et les pâturages émeraudes à toute allure, scindant les bois et les forêts couleur de jade aussi rapidement qu'un éclair métallique, perçant les montagnes d'argent à toute vitesse.
Toujours plus loin, toujours plus vers l'Ouest.
La sagesse populaire disait que ceux qui voyagent vers l'Est sont tournés vers le passé, ceux qui s'orientent vers l'Ouest voyagent vers l'avenir. En l’occurrence, pour nous, c'était surtout un voyage vers une terre inconnue et nouvelle, une terre qualifiée comme étant « de beauté ».
Un voyage vers une nouvelle source d'inspiration pour Siléas, une nouvelle réalité que son imagination débridée et enthousiaste s'apprêtait à déformer, détourner et maltraiter pour le bien de ses lecteurs.
Un voyage vers la région merveilleuse de Kalos...

Siléas consultait un petit guide touristique en s'éventant doucement avec son chapeau d'explorateur à la mode Massachussets Jones, et s'exclamait à chaque page sur un ton d'extase :
-Oh, le joli château !
-Oh, quelle ravissante petite ville !
-Oh, cette tour !
-Oh, ce phare !
-Oh, ces menhirs !
-Oh, cet énorme cristal !
Ponctués entre chaque d'un :
-Ladikara, tu as vu le joli château ?
-Ladikara tu as vu la belle petite ville ?
-Ladikara, tu as vu la tour ?
Etc, etc.
Et auquel je répondais inlassablement :
-J'ai vu, Siléas, j'ai vu. Je l'ai lu avant toi, ce truc...
Avant de me replonger dans mon propre livre, un fameux traité psychologique intitulé « L'Auto-Estime et la Culture du Soi en Rapport aux Perceptions et Jugement de l'Autre – Pour les Nuls », également sous titré « Comment s'aimer quand les autres ne vous estiment pas pour ce que vous êtes – pour les nuls ». Étrangement ce livre n'avait pas de dédicace « A tous mes nuls de lecteurs... ».

Et ainsi passait l'après midi tranquillement. Nous devions arriver à la petite ville de Mozheim en fin d'après midi, puis prendre une correspondance qui nous mènerait dans la plus grande cité de Kalos en soirée.
J'avais hâte de voir la grande tour d'Illumis, connue mondialement, et la fameux cristal rose géant de Flusselle. Siléas, lui, avait hâte de voir toute la région -comme toujours. Mira restait égale à elle-même, et continuait ses efforts pour apprendre à parler en babillant ses « Sir... Sirl... Sirleas... Rloady... Koara... », en planant tranquillement au milieu du wagon, indifférente au reste du monde, en brave cryptéro qu'elle était. Solaris avait été très enthousiaste à l'idée de découvrir une nouvelle région et de nouvelles espèces de pokémon. Surtout qu'il en avait vu en forme d'épées que mon explorateur de maître avait trouvé dans un livre. On avait alors eu droit à trois jours de bavardages incessants sur lesdites créatures de la part de l'explorateur, et la chenille de feu avait finit par être contaminé par l'impatience de l'humain du groupe. Quant à Ration, il restait égal à lui-même, bullant tranquillement dans sa pokéball, attendant -ou pas- le jour où enfin peut-être, son nom prendrait tout son sens et deviendrait sa fonction.

En fin d'après midi, une employée de la compagnie des trains passa avec son chariot chargé de snacks et autres cochonneries ultra-caloriques, mais surtout de boissons chaudes.
Siléas lui commanda un café serré sans sucre et j'eus droit à un commentaire offert sans édulcorant :
-Oh, ça alors ! Une gardevoir qui sait lire !
Je fermai sèchement mon torchon sur l'auto-estime, et répliquai :
-UN gardevoir.
Le visage de la dame-bonbon s'illumina :
-Oh, ça alors ! Une gardevoir qui sait lire ET parler !

J'allai m'emporter quand je vis le petit sourire en coin de mon ami et frère, trahissant le fou rire qu'il essayait de réprimer. Finalement, j'avais trouvé la réponse que je cherchais dans le livre que je lisais. Comment s'aimer quand les autres ne vous estiment pas à votre juste valeur ? Réponse : en leur jetant le présent objet à la figure.
-Aie ! Hé, ça fait mal ! Excusez-le mademoiselle, « Lady Kara » a ses humeurs. Il prendra un thé vert. Sans sucre. Et avec des gâteaux à la cannelle si vous avez.
C'était le bon côté avec Siléas. Il était moqueur dès que quelqu'un tapait dans mon point sensible, mais il me connaissait bien et savait arrondir les angles avec moi. La demoiselle nous servit, finit par s'en aller, et je dis à mon ami, boudeur :
-Pfff, à quoi bon aller ailleurs, si les gens là-bas sont aussi idiots avec les gardevoirs que chez nous ?
Mira mit son grain de sel dans la conversation :
-Rlôady... Lôa... Kôara...
Il répondit avec son sourire habituel et en me tendant le paquet de petits gâteaux :
-Ah mais mon cher Ladikara, c'est parce que les idiots de là-bas vivent dans des endroits intéressants et différents des idiots de chez nous. Je suis sûr que ça va te plaire. Et comme le dit ton écrivain préféré : « revenir chez soi n'est pas la même chose que de ne jamais en partir ».
Je ne répondis que d'un « Grmpf » boudeur, ramassait l'amas de papier qui me servait de livre et repris ma lecture.

Lorsque nous débarquâmes à Mozheim, un épais brouillard régnait sur la ville. Une purée de pois grise et humide qui masquait le monde merveilleux auquel nous nous attendions. Siléas nous traîna jusqu'au belvédère des cascades : un appontement en bois d'où nous pûmes admirer une magnifique brume grisâtre à la transparence d'un mur en béton armé. Mais ce point était l'attraction touristique de la ville, aussi, nous pûmes admirer ce spectacle désolant avec les bruitages et grondements de chute d'eau inclus. Mais il en fallait plus pour entamer l'enthousiasme d'un Siléas en plein démarrage d'aventure.
-Tu te rends compte Ladikara ! Derrière ce brouillard, il y a des cascades parmi les plus belles au monde !
-J'ai froid.
Il m'ignora :
-Tu les entends ?
-Tellement interactif comme attraction...
-C'est formidable !
-Je suis tout trempé !
Il me fit un grand sourire.
-Exactement ! On s'immerge dans le paysage ! On baigne dans l'ambiance locale !
Je soupirai.
-Tu rêvais de la faire celle-là, hein ?
Son excitation sembla retomber l'espace d'une seconde.
-Oh allez... Une nouvelle région !
-Il serait plus juste de dire « ENCORE une nouvelle région ».
-C'est ça l'aventure !
-Je la préfère au sec, au chaud, avec un thé, des petits gâteaux et un bon livre.
Il posa ses mains sur ses hanches et me regarda d'un air qu'il voulait sévère.
-Tu te moques de moi ? Tu as déjà eu tout ça dans le train !
Je croisais mes bras sur ma poitrine. Quand on partait comme ça, les discussions pouvaient durer longtemps.
-Pas du tout. Dans le train j'étais au sec, au chaud, j'avais un thé, des petits gâteaux infâmes, et surtout pas de bon livre.
Son petit sourire en coin réapparut.
-Des petits gâteaux infâmes ? Fallait me le dire, si tu veux j'ai un relicanth en réserve !
-Laisse Ration en dehors de ça ! Et rentrons, j'ai froid.
Ses yeux se firent plus moqueurs.
-C'est dans des cas comme ça où je me dis que je n'aurais vraiment pas dû égarer ta pokéball.
Je lui rendit son rictus malicieux.
-Une pokéball ? Qu'est-ce que j'en ferai ? Tu me prends pour un pokémon ou quoi ?
Nous éclatâmes de rire simultanément. Finalement, il contempla une dernière fois la nappe brumeuse qui s'étalait devant nous et soupira. Il était clairement déçu. Notre première nuit à Kalos aurait dû être une nuit de conte de fée, à arpenter les rues d'Illumis et découvrir sa vie nocturne...
Une nuit de rêve, une nuit de songe...
Mais au lieu de cette nuit de songe, nous avions une nuit à songer au lendemain et à toutes les merveilles qu'il nous réserverait... Mon ami soupira.
-Tu sais quoi ? Finalement je crois que je vais annuler le billet de train de ce soir et réserver à l'hôtel. Comme ça on pourra voir les cascades demain, qu'est-ce que tu en dis ?
J'étais parfaitement d'accord.

Le lendemain en question, Siléas nous réveilla aux aurores, espérant voir les chutes d'eau dans la beauté dorée et chaudement irisée d'un lever de soleil. Mais le temps ne s'était pas arrangé pendant la nuit. L'astre du jour se leva sur la grisaille qu'il perçait difficilement de ses rayons, avant de laisser place à une pluie terne et froide. Siléas se résigna sur un :
-Il faut parfois savoir faire des pauses dans l'aventure pour se reposer et reprendre des forces...

Il en profita donc pour écumer tous les guides touristiques de l'hôtel, au grand désarroi du gérant qui eu quelque mal à satisfaire la curiosité débordante d'un Siléas bouillonnant d'excitation pour sa nouvelle quête, et de son gardevoir en mal de « trucs à lire, tant qu'il n'y a pas « Pour les nuls » dans le titre... ».
Finalement Siléas regagna notre chambre, s'assit sur une chaise devant une de ces minuscules tables qu'on trouve dans tous les hôtels, prit Solaris sur ses genoux en guise de bouillotte et se mit à rédiger le premier chapitre du premier tome des « Formidables Aventures de Siléas Ysalea à Kalos ».

Ladikara.

PS : Bien décidé à le charrier, histoire de sortir un peu de cette monotonie ambiante, je pris un crayon et ajoutai ma touche personnelle au titre :
« Les Formidables Aventures de Siléas Ysaléa à Kalos – Pour les Nuls ». Il sourit.
-Tu as vraiment quelque chose contre cette série, hein ?
Je haussai les épaules devant une telle évidence.
-Elle a tendance à prendre ses lecteurs pour des zéros.
Il rajouta sa touche personnelle :
« Dédicace : A mon nul de gardevoir.... »
Je l'avais cherchée celle-là...

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti – Pour les Nuls,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 1 : Une Nuit de Brume à Kalos.

Le train fonçait, traversant les champs verdoyants et les cultures couleur péridot à toute vitesse, sillonnant les sylves et les jungles à la teinte malachite aussi prestement qu'une foudre d'acier, serpentant à travers les sommets ivoiriens à toute allure.
Vers l'Ouest, vers le Futur...
Ladikara dans sa grande manie à contrarier les adages et les clichés, n'avait pu s'empêcher de lui demander une fois : « Donc si on voyage vers l'Est, et dans la mesure où la terre est ronde, c'est un Retour vers le Futur ? » Mais quoiqu'en dise le gardevoir, ça restait une nouvelle région à explorer, de nouveaux mystères à révéler, et qui sait ? Peut-être de nouveaux ennemis à affronter...

Siléas y réfléchissait et tentait tant bien que mal de contenir son impatience tandis que le serpent de métal qui les transportait dévorait la distance qui les séparait de cette nouvelle et merveilleuse région.
Hoenn, Poëll, Kanto, Johto, Shinnoh, Unys... Ils en avaient vu des régions. Mais en découvrir une nouvelle lui faisait toujours le même effet. Toujours cette même excitation qu'il avait ressentie lorsqu'il avait 17 ans et qu'il avait pris la route pour la première fois, en compagnie de son ami et frère à la robe blanche et verte -symboliquement la lumière et l'espoir...
Bien sûr il s'était enrichi depuis. En pokédollars certes, mais également en réputation, en compagnons de route, en découvertes, en expériences et bien sûr en années...
Ladikara lui, lisait tranquillement un livre hautement philosophique « De la Nullité à l'Estime du Soi » – ou quelque chose comme ça, tandis que Mira babillait, que Solaris sommeillait dans sa ball et que Ration se contentait-d'être lui-même.

Le train devait les déposer dans la petite ville limitrophe de Mozheim en fin d'après midi. Cette mini-cité était réputée pour ses cascades. Mais il ne purent en voir grand chose, à cause d'un brouillard, aussi dense et humide qu'une bouillabaisse congelée. Siléas sentait qu'il y avait quelque chose d'étrange dans cette brume épaisse. Le petit groupe avait à peine eu le temps de déposer ses bagages que déjà, l'aventure les accueillait à bras ouverts...
Juste après le déjeuner, ils étaient remontés dans leur chambre, décidés à regarder la télévision, surtout les informations du coin qui leur permettrait de s’imprégner des histoires locales. Et le présentateur télé en avait une bonne à raconter : l'énigmatique brume qui stagnait sur Mozheim continuait d'envelopper mystérieusement la ville. Elle ne se levait pas, elle ne se bougeait pas. Elle restait là, plongeant le tout dans une grisaille froide et déprimante. Et personne, que ce soient les rangers pokémons, ou les météorologues -entre autres spécialistes- ne savait d'où provenait l'origine de ce mystère...
Une seule chose brillait dans cette histoire : le sourire fleurissant de Siléas devant une nouvelle énigme à résoudre... Il se leva soudain et s'exclama :
-Les amis, il faut qu'on s'occupe de cette éminence grise !
Ladikara soupira.
-Je savais que tu dirais ça.
-Un peu d'enthousiasme ! On y va !
-Maintenant ? Mais il va bientôt faire nuit !
-Oui, tout de suite ! Il se passe toujours plein de trucs intéressants la nuit !
Le gardevoir haussa les épaules.
-Même avec des trucs intéressants, je doute vraiment qu'on tombe sur des pièges mortels ici...
Ladikara et son éternelle lubie...

L'explorateur et son bel assistant s'emmitouflèrent donc dans d'épais manteaux, et l'humain du groupe s'équipa de son fameux Chapeau du Vent, décida de ne pas prendre sa Pelle de la Terre pour éviter que l'humidité ambiante ne la rouille, et ils sortirent affronter la grisaille qui s'assombrissait. Les lampadaires de la ville commençaient à s'allumer, mais leur halo était contenu et limité par l’opacité de la brume ambiante. Ladikara commença d'emblée à ronchonner :
-Bon, alors, on va chercher de quel côté maintenant ?
Siléas posa une main sur son chapeau et baissa la tête, geste qu'il faisait toujours lorsqu'il réfléchissait. Il se mua dans un silence le temps d'une longue minute, puis il remonta le col de son manteau marron et déclara :
-Élémentaire mon cher Ladson...
Ladikara soupira.


*** ***

Mois X, Jour X, Année, X

Je soupirai. Bonjour le cliché ! Comme d'habitude, je ne me privai pas pour exprimer le fond de ma pensée à Siléas. Il se contenta de hausser les épaules et de déclarer :
-Oui, mais c'est ce qui plaît au lecteur. L'inter-truc-alité. De faire des références, des trucs comme ça !
-L'intertextualité.
-Voilà, ce truc-là !
Patiemment, je lui répliquai :
-Ok, les références ça plaît. Mais il ne faut pas confondre références et clichés. Ça, c'est un cliché.
Moqueur, il rétorqua :
-Cliché, cliché...Tu te répètes mon cher Ladikara. Ce n'est pas très littéraire tout ça...
Il ne l'emporterai pas cette fois.
-Mon cher Monsieur Ysalea, permettez-moi en toute amitié de vous aviser que votre pénultième lexie s'apparentait fort à un poncif avec lequel il conviendrait de rompre...
Il m'interrompit :
-Ca va, ça va, j'ai compris, « Ladicharabia ». Mais je ne changerai pas ça !
Ladicharabia !? Ca, il allait me le payer...

Ladikara.

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti – Pour les Nuls,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 1 : Une Nuit de Brume à Kalos. - Partie 2

Ladikara soupira puis râla :
-Ne me donne pas de noms bizarres ! Et je ne vois pas en quoi ce serait « élémentaire » Sherléas !
Le concerné leva un index d'un air sérieux.
-C'est d'une logique évidente ! Le brouillard, c'est de l'eau qui s'évapore ! Même lorsque c'est pas naturel, ça reste de l'eau. Donc si on trouve l'endroit d'où l'eau s'évapore, on trouvera sans doute ce qui provoque ça ! Les responsables de cette brume, ou autre chose... Et l'eau c'est l'un des quatre éléments. Donc c'est forcément élémentaire, mon cher Ladson !
Ladikara ne sembla pas convaincu et hésita entre répliquer sur les surnoms bizarres, ou simplement faire remarquer que, dans une ville réputée pour ses cascades et ses rivières, la recherche pourrait prendre un certain temps vu qu'il y avait de l'eau partout, d'autant plus que si la brume était provoquée par un être vivant, il n'y avait aucune garantie que ce dernier attende tranquillement qu'ils viennent chambouler ses plans.
Il opta pour cette seconde option, à laquelle Siléas répondit :
-Oh et tu as un meilleur plan, toi peut-être ? Tu préconiserais quoi, hein ?
-Un chocolat chaud. Avec de la cannelle. Et de la vanille.
L'explorateur préféra ignorer cette dernière suggestion.
-Commençons déjà par aller voir près des cascades.

Ce qu'ils firent. Ils se rendirent tout d'abord au belvédère en bois qui permettait d'admirer les fameuses chutes d'eau, mais il n'y avait pas âme qui vive. Par un temps pareil, les gens, humains comme pokémon, préféraient rester chez eux, au chaud, surtout de nuit. « Et on les comprend » avait commenté le gardevoir. Ils allèrent ensuite voir dans les hauteurs de la ville s'ils trouvaient plus d'indices, mais leurs recherches demeurèrent infructueuses. Voyant que le pokémon blanc s'apprêtait à récidiver avec les protestations, Siléas prit les devants :
-Bon, et bien maintenant il nous suffit de longer le courant pour découvrir quelque chose !
Ladikara souffla.
-En amont ou en aval ? Décide-toi bien, on a pas toute la nuit...
Siléas se tourna vers son assistant d'un air contrarié.
-Mais tu vas arrêter de râler, oui ? La nuit ne fait que commencer !
-Oh oui, et quelle nuit de rêve... Une vraie nuit de « je songe à retourner me coucher ! »

Mais Ladikara avait soulevé un point juste. Longer la rivière en amont ou en aval ? La source du brumeux problème pouvait se trouver n'importe où... Siléas commença à réfléchir, mais son ami, transi de froid, coupa court à toute réflexion :
-Bon, allez, on monte.
L'explorateur regarda son assistant avec surprise.
-Hein ?
Le gardevoir leva un index et déclara d'un ton très formel :
-Élémentaire mon cher Watléas ! Le brouillard, c'est généralement un truc qui part du sol et qui monte vers le ciel, un phénomène d'évaporation. Donc, pour que le brouillard enveloppe la ville, il faut qu'il parte d'en-dessous de la ville. DONC il doit sans doute partir de l'aval de la rivière. SAUF QUE quelqu'un d'assez intelligent pour élaborer un plan consistant à paralyser une ville par la brume doit aussi être assez malin pour ne pas rester sur le lieux de son forfait. Donc il ne doit pas se trouver en bas, mais ailleurs ! Et quel est le meilleur ailleurs que l'opposé d'où l'on est censé être ? Donc le coupable doit être en amont. En route !
Et joignant le geste à la parole, il ignora l'aventurier qui avait pris un air ahuri face à un tel revirement d’attitude et surtout face à une telle logique, et commença à chercher un chemin pour longer la rivière par le haut..



*** ***

Mois X, Jour X, Année, X

Siléas se tourna vers moi, et me regarda d'un air surpris et amusé.
-Je fais de mon mieux pour ne pas te faire passer pour un salaud et un sadique, mais t'es quand même sacrément tordu, tu le sais ça ?
Je lu rendit son sourire :
-Ne fais pas semblant de ne pas avoir l'habitude et de ne pas aimer ça.

Ladikara

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti – Pour les Nuls,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 1 : Une Nuit de Brume à Kalos. - Partie 3

Voyant que son gardevoir s'était enfin décidé à faire autre chose que de la production de protestations à la chaîne et n'avait surtout pas la moindre intention de l'attendre, Siléas se hâta derrière lui.
Ils trouvèrent finalement un petit chemin de terre boueux qui menait au sommet des chutes d'eau. Siléas avait pris soin d'emmener une lanterne électrique empruntée à l'hôtel avec lui et l'alluma. Il fit également sortir Mira et lui confia l'objet afin qu'elle puisse les éclairer avec un peu de hauteur. Le terrain était complètement inondé par l'humidité ambiante et ils n'y voyaient goutte, la lueur de leur lampe mobile aussi étouffée que celle des luminaires urbains. Plusieurs fois, Siléas faillit glisser en risquant de chuter comme l'élément liquide, mais Ladikara parvenait à le rattraper avec ses étranges pouvoir psys.
La berge qui bordait la rivière n'était pas dans un meilleur état, et plusieurs fois, ils manquèrent de peu le plongeon forcé.
Assez rapidement, le cours d'eau entrait dans une forêt luxuriante -et trempée. L'explorateur commençait même à sentir humidité percer à travers son manteau et lui saisir les os.

Il se demandait également si cette piste qu'il suivait était tracée par leur coupable où si c'était un chemin de troupeaux pokémon. Peut-être les deux. Au bout d'un moment le petit sentier se dégageait du lit de la rivière pour s'enfoncer un peu plus profondément dans les bois.
Le groupe fit une halte, et l'aventurier demanda à son bel assistant :
-Tu es sûr qu'on ne fait pas fausse route ?
-Aucune idée.
-J'ai vu des traces de pokémon sur le chemin, tu crois qu'il y a un lien ?
-Aucune idée.
-Et... tu as une idée de ce que tu fais, hein ?
Ladikara le regarda droit dans les yeux.
-Aucune. Idée.
Siléas était choqué.
-Tu plaisantes !
-Oui.
Et sans prêter attention à la complainte de son ami sur les gardevoirs dissidents et l'idée séduisante d'acheter un fouet, Ladikara reprit la tête du convoi.
-Ce sentier est emprunté fréquemment par des pokémons. Tu as vu leurs traces, elles sont assez fraîches. On va forcément tomber sur quelqu'un qui pourra nous renseigner.

Mais ils ne tombèrent pas sur un habitant local. Au lieu de ça, ils découvrirent...




*** ***

Mois X, Jour X, Année, X

Je sifflai en voyant la suite.
-Tu es sérieux ?
Il me sourit.
-Tu aimes mon idée ?
-Beaucoup.
Son sourire s'élargit, il referma son cahier bleu d'un claquement sec et annonça joyeusement :
-Tu connaîtras la suite demain, alors !
Il rappela Solaris dans sa ball, enfila son pyjama, fit un détour par la salle de bain et se jeta sous ses draps. Je l'imitais.
-J'ai besoin de ré-imaginer d'autres choses. J'espère que le brouillard se sera levé demain... Debout aux aurores les amis !
J'espérais également que la météo serait plus clémente le lendemain. Mais déjà, par la fenêtre, on voyait pointer timidement des étoiles à travers les volutes vaporeuses qui se dispersaient de plus en plus dans le ciel, ce qui était plutôt de bon augure.
Et surtout j'espérais que les cascades monopoliseraient son esprit et qu'il lâcherait le fascicule qu'il avait trouvé le midi même parmi les brochures touristiques de l'hôtel.

Siléas s'était plongé dans ces quelques pages avec passion, délaissant totalement de sa Flammekueche me regardant fixement après avoir examiné chaque nouvelle page en affichant un petit rictus, voire même en ricanant sournoisement.
Je commençais vraiment avoir peur des idées que cette pub sur le toilettage culturel des couaffarels allaient lui donner à mon sujet...
Rien que l'idée me donnait des frissons. Avec un peu de chance je pourrais peut-être dévier son attention sur Solaris... J'allais passer une nuit de songes étranges...
Cela dit, il ne fallait pas que les chutes d'eau le distraient trop au point qu'il en oublie son chapitre. J'avais vraiment hâte de découvrir ce que nos alter-égos fictifs allaient découvrir avec le train en ruine qu'ils avaient trouvé...

Ladikara


*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti – Pour les Nuls,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 1 : Une Nuit de Brume à Kalos. - Partie 4

Le vieux train rouillé se dressait majestueusement au milieu de la clairière dans laquelle ils venaient d'entrer. Il avait une vieille locomotive à vapeur, comme on en voyait dans les films et les images des musées et livres d'Histoire. En s'approchant, les aventuriers remarquèrent que des rails étaient engloutis sous les mousses et les feuilles mortes, formant un léger relief au sol. En faisant le tour, le trio nota également que la locomotive était amarrée à trois wagons qui étaient envahis par la végétation, et dont les fenêtres étaient légèrement trop surélevées et masquées par diverses plantes pour qu'ils puissent voir à l'intérieur.
Ils décidèrent donc d'entrer... Avant que la lubie sur les pièges mortels de Ludikara ne refasse surface.
-C'est sûrement un train fantôme qui va nous piéger pour nous emmener en enfer !
Siléas soupira.
-Et il va rouler sur quoi ? Il n'y presque plus de rails !
-Ah, parce que tu crois qu'un train fantôme à besoin de rails pour rouler ?
Mira profita de ce moment pour se rephaser avec la réalité et ajouter sa contribution :
-Cryptéro ! Cry !
Nouveau soupir.
-Franchement, vu comme il a été parasité par les organismes végétaux, ce train a plus l'air vivant que fantomatique. C'est sûrement la brume qui fait cet effet-là...
Mais malgré son intention d'être rassurant, ce n'était pas tout à fait la bonne réponse à donner à un pokémon psy pas très très porté sur les spectres...
-Tu veux dire que...C'EST UN MORT VIVANT !?
L'explorateur agita les bras en signe d'exaspération.
-Bien sûr que non ! C'est une machine ! C'est que du métal !
Un court silence lui répondit. Puis son gardevoir rétorqua :
-Les métalosses et les cliticlics aussi.
Troisième expiration exagérée.
-Oui, mais ça ce sont des pokémons. Eux ce sont du... du métal organique, voilà.
Nouveau silence et regard appuyé du pokémon blanc, puis :
-Rappelle moi ce que tu viens juste de dire sur les organismes végétaux du train, là ?

Voyant que la conversation risquait de tourner en rond un moment, Siléas décida donc de dévier la discussion sur un terrain plus stable et affirma tout net :
-Bon, ben reste là, moi j'y vais.
Ladikara gronda d'un ton menaçant :
-Train fantôôôôme... Il va t'emmener en enfeeeer...
Mais son maître haussa les épaules.
-Au moins j'arrêterai de me les geler alors. Et je suis sûr que visiter les enfers serait une aventure trop « mortelle ».
Le gardevoir laissa de nouveau passer un blanc avant de déclarer :
-C'est ton sens de l'humour douteux qu'il faudrait tuer !
-T'as pas d'humour.
-Sisi. La preuve, tu vois : je suis « mort » de rire.

Ils finirent donc par entrer dans le dernier wagon. L'endroit était assez étroit, aussi Siléas récupéra-t-il sa lanterne et rappela Mira sans sa ball.
-Et tu vois mon cher Ladikara, toujours pas de piège mortel ! Les portes ne se sont pas refermées brusquement pour nous piéger et nous emmener.
Mais le concerné semblait tétanisé.
-Ladikara ?
L'intéressé attrapa la manche de son ami et frère et annonça d'une petite voix :
-Siléas... J'ai vu des yeux...
Voulant de nouveau être rassurant pour son bel assistant, l'humain répondit :
-Les plantes n'ont pas d'yeux. Ton imagination te joue des tours. Tu vois... OH BON SANG !

Il y avait effectivement une multitudes de paires d'yeux qui les fixaient, luisant à la lumière de la lanterne. Des paires de gros yeux rouges surmontant des paires de petits yeux noirs luisant comme des billes obscures. Seule une paire n'était pas rouge mais verte, bien que les iris soient tout de même couleur sang... A côté de lui, Siléas sentit le gardevoir se mettre à trembler comme une feuille morte secouée par les vents d'automne.
Il y eu un instant suspendu durant lequel toutes les entités présentes se contemplèrent entre... entre plein d'yeux qui ne cillaient pas. Un silence de plomb régnait, rien ne bougeait, même le vent qui s'était tu toute la nuit continuait sur sa lancée. Soudain, les plantes qui grimpaient le long des murs intérieurs du wagon bruissèrent. Quelque chose bougeait parmi les feuilles, masqué par l'ombre des plantes que la lanterne ne parvenait à écarter. Ladikara cédait de plus en plus à la panique.
-Fan... fant...

Puis, l'une des plantes à la lisière du halo lumineux se mit à frémir et une petite créature apparut, légèrement éclairé. Une petite boule bleutée avec de longues pattes et surmonté d'un aiguillon. Tout fut soudain très clair pour les aventuriers.
-Oh ! Ce sont des maskadras ! Ils vivent dans ce train ! Ladikara, tu crois qu'ils ont quelque chose à voir avec le brouillard ?
Seul un cri lui répondit :
-Des insectes ! Un train fantôme plein d'inseeectes ! JE DETESTE LES SPECTRES ET LES INSECTES !
Suivit d'un courant d'air en forme de Ladikara qui se précipitait vers la sortie. L'aventurier n'eut même pas le temps de le retenir. Il se précipita à la suite de son assistant. Il était à peine sorti du train que le gardevoir était déjà à l'autre bout de la clairière, essoufflé.

Par chance pour son ami, le pokémon blanc n'avait jamais été un grand sportif. Siléas aurait été embêté de devoir lui courir après sur une longue distance ce soir.
-Ladikara, calme-toi. Ce ne sont que des maskadras !
Mais l'intéressé était furieux.
-Ce sont des insectes ! Je suis un pokémon psy ! J'aime PAS les insectes !
-Allons. J'ai besoin de toi pour faire la traduction.
-Ce sont des insectes ! J'aime PAS les insectes !
-Ton plan, c'était bien de trouver des pokémons locaux pour leur demander ce qu'ils savent du brouillard, non ?
-Oui, mais PAS des insectes !
-Ca reste quand même plein de pokémon à interroger.
-Ca reste quand même des insectes. J'aime PAS les insectes. Aah !
Le « aah » concernait les fameux insectes mal-aimés qui sortaient du wagon par la porte et quelques fenêtres brisées, intrigué par cette scène peu habituelle. Siléas tapota l'épaule de son cher ami, et opta pour une autre stratégie.
-Solaris est un insecte. Ca ne t'a jamais posé problème jusque là...
L'espace d'un instant, le gardevoir eut le sifflet coupé. Siléas en profita :
-Là, là. Ca va aller.
Il laissa son assistant reprendre son souffle et se calmer. Finalement, ce dernier se ressaisit, et déclara :
-Je suis désolé. Solaris est tout seul, et je le connais. Tous ces insectes ce soir... ce train... l'idée des spectres... cette brume qui me tape sur les nerfs... la phobie des psys face aux insectes a eu raison de moi...
L'explorateur lui adressa un sourire chaleureux.
-Bien. Alors, on va leur demander s'ils savent quelque chose ?

Ils se rapprochèrent donc de la nuée de papillons aux ailes intimidantes ainsi que des arakdo qui les observaient un peu en retrait, cachés dans les ombres des plantes et du wagon, puis Siléas prit la parole.
-Excusez-mon ami, il est un peu nerveux ce soir, et vos ailes lui ont fait peur. Je suis Siléas Ysalea, voici Ladikara. Nous sommes des aventuriers. Et on cherche la cause du brouillard étrange qui ne veut pas quitter Mozheim, peut-être que vous...
Une vague d'agitation se propagea chez les insectes qui se mirent à bourdonner doucement...
Ladikara fit signe à son ami de se taire. Il avait parfois du mal à comprendre les insectes, n'ayant pas les oreilles très adaptées pour les bourdonnements, surtout ceux chuchotés. Mais il perçut quelques brides :
« Comment il ont su ? » « ...Va avoir des problèmes ? » « Mais il a dit... le faire... » « Comment... nous ont trouvé... » « N'a marre des humains ! »
Le gardevoir eut soudain comme un pressentiment... Il écouta encore un peu les marmonnements des locaux, mais ne put rien apprendre d'intéressant. L'agitation allait en croissant dans le rangs des papillons. Le pokémon blanc décida de tenter le tout pour le tout et s'écria :
-C'est vous ! C'est vous qui avez provoqué cette brume !

Ils se figèrent soudain. Puis le maskadra aux ailes vertes se détacha du reste du groupe, s'approcha et prit la parole, relayé par Ladikara :
-(Que voulez-vous ? )
Siléas se remettait de la nouvelle :
-Attends, c'est vraiment EUX qui provoquent ce brouillard ?
-Oui.
-Maska ?
Siléas était sidéré.
-J'y crois pas, ton plan tordu pour trouver le coupable a vraiment marché !
-Ah bien merci !
-Dra, maska !
-Et du premier coup !
-Tant de confiance, ça fait plaisir !
-Maskarda !!
-Tu n'avais aucune idée de ce que tu faisais, avoue-le !
-Bien sûr que si !
Remis de sa double surprise, l'explorateur parut songeur.
-Mais pourquoi ils font un truc pareil ? Les maskadras sont plutôt pacifiques d'ordinaire ?
-MAS ! KA ! DRA !
Le duo parut enfin remarquer le papillon chromatique qui s'agitait dans de vaines tentatives pour se faire entendre.
-Qu'est-ce qu'il dit ?
-(Je ne vous laisserais par interférer avec notre plan !)
Ladikara commenta :
-Et il n'a même pas rajouté le «Mouahahahaha !!!» dément de rigueur. J'ai connu un skitty maléfique plus crédible que ça. Les méchants ne sont vraiment plus ce qu'ils étaient...

Mais les choses commencèrent à se compliquer pour le groupe d'aventurier.
-(Encerclez-les!)
Les pokémons aux ailes rouges et luisantes de rosée se déployèrent alors, encerclant les intrus avec célérité, ne leur laissant pas le temps de réagir. L'aventurier et son bel assistant se retrouvèrent dos à dos, guettant l'instant ou les insectes allaient passer à l'action. Ladikara ne put s'empêcher d'y aller de sa petite observation.
-Ah, je crois qu'on va avoir des problèmes... Mon cher Siléas, t'ai-je déjà mentionné que je n'aimais pas les insectes ?
L'intéressé ronchonna :
-J'ai cru vaguement en entendre parler oui... Ça ne te dirait pas, là, genre tout de suite, de péter une durite, de passer en mode berserk et d'envoyer valser tout le monde ?
-Non.
-T'es sûr ?
-Ca veut pas venir.
-T'es vraiment sûr ?
En guise de réponse, le gardevoir attrapa une des balls à la ceinture de son ami dans son dos. Cela ressemblait de plus en plus à une nuit de cauchemars plutôt qu'une nuit de songe...

-J'aime pas les insectes, j'aime PAS les insectes ! J'en ai ASSEZ DES INSECTES CETTE NUIT ! Ca va chauffer ! Solaris ! Lance-flamme !
La chenille solaire jaillit de sa ball en crachant un long jet de feu sur les assaillants qui l'esquivèrent aisément en se dispersant, puis reformèrent leur cercle. Une demi seconde plus tard, l'ordre du maskadra shiny fusa et ils passèrent à l'assaut. Simultanément, Siléas attrapa la pokéball de sa belle cryptéro et l'expédia au combat :
-Mira ! Lame d'air !

Le combat qui s'engagea fut féroce. Siléas lâcha sa lanterne, qui s’éteignit en tombant au sol. L'obscurité soudaine surpris les deux camps qui semblèrent hésiter le temps d'un instant, mais l'avantage du brouillard, c'était qu'il formait une matière qui réfléchissait assez bien la lumière de la lune, même s'il ne permettait pas de voir à deux mètres. Au bout de trente secondes, le temps que les yeux s'habituent à la demi clarté ambiante, l'assaut se lança vraiment.
Les insectes étaient rapides et esquivait assez aisément les attaques. L'avantage c'est qu'ils se gênaient mutuellement dû à leur nombre. Mais Solaris était affaibli par l'humidité stagnante, et Mira, bien que rapide, avait du mal à gérer autant d'ennemis d'un coup, ne parvenant pas à éviter toutes leurs attaques. Ladikara, tout en guidant Solaris, avait fait apparaître un bouclier avec ses étranges pouvoirs psys pour se protéger avec son humain, cependant il ne pouvait pas maintenir un tel champ de force trop longtemps. Ils devaient trouver une solution assez rapidement, mais leurs assaillants continuaient de les encercler, ne leur laissant même pas l'opportunité de faire une percée pour fuir, et la visibilité était quasi-nulle.
Puis la solution arriva soudainement, comme un deux ex machina tombé des cieux. Littéralement.

Une horde de scorplane jaillit des frondaisons embrumées et se joignit à la mêlée, percutant les premiers papillons avec force et les expédiant au tapis. La bataille commença à s'équilibrer. Ladikara ne put maintenir son bouclier plus longtemps. Il se décida donc à employer ses pouvoirs psy pour se défendre de façon plus directe : il saisit psychiquement un des assaillants et s'employa à taper rageusement sur ses congénères avec, en hurlant tel une furie : « Ah ! Comme ça vous craignez pas les attaques psy ! On va voir si vous craignez les attaques insectes ! ».
Quelques secondes après l'arrivée des scorpions volants, les fourrés qui bordaient la clairière s'agitèrent et un colosse d'un mètre trente tout en armure blindée couleur sombre jaillit dans une pluie de feuilles en hurlant :
- DRASCOOOOOORE !
Que Ladikara traduisit plus tard par : « Y EN A MARRE DE CETTE FICHUE BRUME ! »
Suivi par deux fermites, quatre vortente et autant de colimucus tout autant excédés par le brouillard et sa froideur, puis d'un galegon qui chargea dans le tas, rata toutes ses cibles volantes mais faucha quelques arakdos imprudents et alla percuter un arbre qui éclata en une pluie d'allumettes sous la violence du choc.

Face à un tel revirement de situation le chef aux ailes vertes ordonna le retrait de ses troupes, et les insectes volants et aquatiques qui n'étaient pas à terre se réfugièrent dans le wagon qui leur servait d'abri.
Le camp des « marre du brouillard » encerclèrent la structure de métal.
Siléas et ses compagnons en profitèrent pour reprendre leur souffle. Mira était dans un sale état. L'aventurier la cajola un peu, lui disant de tenir bon, la félicitant pour sa bravoure, et la rappela dans sa ball, lui promettant de l'emmener très vite au centre pokémon. Il fit de même avec Solaris qui n'était pas en meilleur état. Le pauvre pokémon feu était trempé, grelottait et était amoché de partout. Ladikara était dans une meilleure condition physique, et n'avait toujours pas lâché son gourdin improvisé et complètement assommé qu'il brandissait furieusement en direction de la cachette de ses ennemis, en menaçant d'un « Ca va pas se passer comme ça ! »
Siléas lui, avait quelques ecchymoses, et son manteau avait été déchiré à plusieurs endroits. Le bouclier de son gardevoir avait été plutôt efficace, et Mira avait encaissé la plupart des attaques qui le visaient à sa place sur la fin du combat.

Après s'être assuré de l'état de son équipe, il entreprit ensuite de convaincre son bel assistant de libérer sa victime de son emprise psychique, maintenant que la bataille était terminée.
Ce que le gardevoir ne fit qu'à contrecœur, en envoyant le malheureux papillon s'écraser sur les fenêtres d'où les observaient ses congénères, qui reculèrent sous le choc.
Il était vraiment teigneux quand il s'y mettait...
Les renforts semblaient attendre quelque chose, prêt à se relancer de nouveau à corps perdu dans une bataille à la moindre provocation. Il décida donc de prendre les devants.
-Maskadras ! Rendez-vous ! Il est temps de faire cesser ce brouillard !
Il n'y eu aucune réponse de la part des insectes vaincus.
Un colimucus se mit à s'agiter :
-(On en a marre d'avoir froid ! )
Repris en cœur par ses voisins :
-(Ouais ! Plus que marre ! Cette fois c'est assez ! Vous vous en sortirez pas comme ça ! Vous allez nous le payer ! Cette fois, vous ne pourrez pas vous enfuir ! )
Le drascore se rapprocha de Siléas, et s'adressa à lui, relayé par Ladikara :
-(Merci l'humain. Ces maskadras sont les pros de la fuite.On a essayé de les arrêter plusieurs fois, mais à chaque fois, soit on n'était pas assez nombreux pour les vaincre, soit ils s’enfuyaient en s'envolant, se réfugiaient là où on ne pouvait les atteindre. On ne savait pas où était leur QG, on pensait qu'il s'abritaient derrière l'une des cascades, c'était là qu'ils vivaient avant... Alors dès qu'on a vu que ça s'agitait dans ce coin, on a accouru.)
L'explorateur lui répondit :
-Je vois... Vous êtes arrivés pile à temps. Merci.
Puis aux vaincus :
-Sortez de là, où je vous envoie Ladikara ! Des volontaires pour lui servir de défouloir ?

Quelques bourdonnements chuchotés s'élevèrent du wagon. Les retranchés semblaient discuter de la marche à suivre. Les deux pokémon blindés commencèrent à perdre patience. Le galegon commença à gratter le sol de sa patte avant, à se ramasser et à souffler tel un frison furieux prêt à foncer dans le tas.
Le drascore ne s'encombra pas de telles formalités. Il se rua sur le wagon en rugissant « On va pas y passer la nuit ! » et avec l'aisance d'un couteau dans du beurre, se mit à éventrer le monstre de métal avec ses puissantes pinces.
Siléas était scandalisé.
-Aaah ! Le train ! Le pauvre train ! Une merveille des années industrielles ! Ladikara arrête-le !
Le gardevoir, qui se remettait à peine de son passage en mode furie, n'était pas de cet avis et se contenta de hausser les épaules.
-C'est un type ténèbres. Mes pouvoirs psys ne le toucheront même pas.

Mais ils n'eurent pas besoin d'intervenir. Le drascore recula pour laisser apparaître l'insecte shiny qui commandait la bande de papillons fous. Il prit la parole d'un petit bourdonnement faible. Des perles humides apparurent au coin des petites billes noires qui lui servaient d'yeux.
-(Mais on voulait... on voulait juste vivre...)
Tout le mode parut étonné. Il continua :
-(On a toujours vécu sous les cascades de Mozheim... mais les touristes... toujours plus d'humains... toujours plus de bruit... toujours plus de déchets... notre bassin tout crade... moins en moins de place pour nous... toujours plus de lumière... voulait juste qu'ils partent... voulait juste vivre en paix... il l'a eu l'idée du brouillard... il a dit si on unit nos pouvoirs pour la brume... voulait juste notre chez nous... tranquilles...)

Les vainqueurs se regardèrent effarés. Voilà qui était inattendu. Siléas se rapprocha du chef shiny
et lui parla avec douceur :
-On va trouver une solution. Je vais aller parler aux humains pour vous. Mais il faudrait commencer par retirer cette brume. Elle fait du tort à beaucoup trop de monde.
-(N'est désolé... Voulait pas faire de mal aux pokémons... Vraiment désolé... Voulait juste vivre...)
Finalement, le chef parvint à se calmer. Il appela ensuite ses troupes, puis ils ramassèrent les blessés qu'ils installèrent dans leur abri, puis ils se réunirent et utilisèrent leurs pouvoirs ensemble.
Le brouillard se mit à devenir de plus en plus transparent, à se lever, à se disperser, et en une minute, tous purent distinguer les étoiles et une lune gibbeuse qui éclaira le bosquet de sa lumière pâle. Débarrassé de son humidité l'air paraissait soudainement plus chaud. La nuit devenait presque agréable.

Un léger vent se mit à souffler et fit danser les rayons de lune à travers le feuillage des arbres.
Soudain, il y eu un reflet lumineux dans les ombres à l'orée de la clairière, qui attira l’œil de Siléas et son bel assistant. Ils y avait une ombre... une silhouette sombre vaguement humanoïde et immobile se fondait parmi les ténèbres des frondaisons.
-Il y a quelque chose !
Tous se tournèrent vers cette étrange apparition. Un léger mouvement et un reflet argenté voire métallique se mit à luire l'espace d'une seconde là où on devinait la main de la silhouette. Puis une voix grave comme venant d'outre-tombe retentit.
-Bravo. Vous avez déjoué mon plan avec les maskadras. Mais ce n'est pas fini...
Siléas s'écria :
-Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous voulez ?
La silhouette ne broncha pas, et se contenta de répondre tranquillement :
-Je veux offrir à Kalos ce qu'il y a de plus beau pour elle. Je veux une nuit de songe !
Siléas ne put cacher sa surprise.
-Quoi ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
Mais la silhouette se fondit un peu plus dans les ombres. Dans un léger mouvement et l'espace d'une seconde, il n'y avait plus rien.
Le drascore prit la parole :
-(Il est parti.)
Puis le chef des insectes, sur un ton horrifié :
-(Son « plan avec les maskadras ? » C'est lui qui a eu l'idée du brouillard pour faire partir les touristes et récupérer notre chez nous... Il disait qu'il nous comprenait... Qu'il voulait nous aider... Il... il nous a manipulé depuis le début ? Mais...)
Il y avait clairement une grande tristesse chez ce papillon aux ailes couleur d'espoir...

Mais quelque soit le côté par lequel ils retournaient le problème, ils ne pourraient rien faire de plus concernant cet être mystérieux. Il faudrait juste parler des maskadras aux habitants de Mozheim... Rien de bien compliqué.
Siléas regarda autour de lui. Les renforts s'occupaient maintenant des insectes qui avaient été vaincus pendant la bataille leur offrant des baies que deux fermites étaient allés chercher en urgence.
Il se mettait à faire plus chaud, et la clairière, encore toute humide et couverte d'une multitude de perles de rosée étincelait comme parée de milliers de diamants, comme si les étoiles du ciel étaient, l'espace d'une nuit, venues se reposer sur terre. Le maskadra aux ailes vertes vint offrir une baie willia à Siléas et Ladikara en signe de paix. Voilà qui ressemblait déjà plus à un conte de fée aux milles merveilles, à la nuit de rêve qu'ils étaient venus chercher...

Finalement, après l'avoir tant espérée, ils avaient enfin eu leur nuit de songe à Kalos !




*** ***

Mois X, Jour X, Année, X

Je me réveillai en sursaut. Siléas s'agitait dans le noir. La chambre était seulement éclairée par un rayon de lune au trois quarts pleine. Mon ami et frère sautillait sur une jambe à côté de son lit en tentant en vain de faire je-ne-savais-quoi. Je me frottai les yeux.
-Qu'est-ce que tu fais ?
Il sursauta.
-Oh, Ladikara, tu es réveillé ! Désolé ! Je ne voulais pas...
-Qu'est-ce que tu fais ?
Il se frotta le dessus du crâne, signe qu'il avait dû prendre son air gêné.
-Il est trop tôt, rendort-toi.
Je soupirai.
-Trop tard. Pour la troisième et dernière fois : qu'est-ce que tu fais ?
Nouveau frottement de tête.
-Je... je m'habille. Je suis tombé du lit, je n'arrive pas à me rendormir, alors...vu que le brouillard s'est levé dehors... je me suis dit que j'allais voir les cascades de nuit...

Siléas et ses lubies aventureuses... Incapable de tenir en place même quand il dormait. Une chance qu'il n'ait pas été somnambule en prime. Cependant je n'eus pas de mal à me décider.
-Je t'accompagne.
J'allumai, pris mon écharpe, enfilait mon long manteau blanc brodé de fil vert assorti à mes couleurs que Siléas m'avait offert, et nous sortîmes de l'hôtel, sous le regard médusé du gardien de nuit emmitouflé dans son plaid.
Dehors, le vent avait effectivement balayé le brouillard et les nuages. Il faisait un froid sec et mordant, qui aurait presque pu me faire regretter ma couette si je ne venais pas de passer plus de 24 heures dessous, mais il en fallait plus pour nous décourager.

Évidemment le belvédère et ses appontements en bois étaient déserts. Les cascades se déversaient là, splendides, se jetant infiniment dans un grand bassin qui s'étirait ensuite pour former les divers cours d'eau qui scindaient la ville. Malgré les remous qui troublait la surface, le ciel et ses myriades d'étoiles se reflétait devant nous, et les rayons de lune faisaient scintiller les gouttelettes qui s'échappaient du ruban mouvant que formaient les chutes d'eau. Comme si cet endroit de Mozheim s'était soudainement paré de joyaux étincelants qui dansaient tranquillement au fil du courant. Siléas ne disait rien, contemplait béatement ce spectacle et je l'imitais.
Quelle beauté ! Kalos méritait amplement sa réputation. Quel endroit de rêve !

Nous avions bien fait d'attendre pour notre nuit de songe à kalos !

Ladikara
Spoiler :
Expression : elle est bonne. La langue est bien maîtrisée, la construction des phrases est cohérente, il y a même quelques belles tournures et effets de style sympathiques ça et là. Les dialogues sont eux aussi plutôt agréables dans leur forme, même si leur contenu devient peu à peu redondant (15 pages avec Siléas et Ladikara qui se lancent des pics, c'est sympa mais c'est un peu long). Autre petite redondance, c'est la répétition de "Nuit de Songe" tout du long, qui a tendance à un peu alourdir la lecture, qui manque parfois un peu de rythmique. De même, on a parfois un peu de mal à s'y retrouver au milieu de tout ces personnages péniblement introduits, je me rappelle notamment le passage du train où plusieurs noms apparaissent sans qu'on sache forcément de qui ou de quoi il s'agit, et je ne pense pas que jeter des noms à la volée en début de récit soit une bonne chose.
Sinon, mis à part ces petits défauts, l'expression est vraiment un bon point ici, et la balance entre la véritable histoire et l'histoire dans l'histoire est bien maîtrisée. Selon l'intrigue dans laquelle on se trouve, on peut noter l'apparition de différents niveaux de langue, des dialogues un peu plus nunuches pour le faux récit, des parallélismes de construction... Bref une bonne écriture.
4/5


Histoire : que dire... D'un côté, tu as cette superbe idée où l'on suit un groupe de personnages dans leur vie réelle, pour ensuite les retrouver de l'autre côté d'un récit, prenant part à des aventures romanesques inventées par l'un des protagonistes. C'est super bien pensé! Néanmoins, si la ligne de base se veut originale, la cohérence et la construction du récit pêchent un peu. On ne sait pas trop ce que cherchent les personnages, où ils vont, ce qu'ils font, qui ils sont. L'action se délit péniblement, dans le sens où on a un peu de mal à comprendre pourquoi on lit ce récit.
En soit, leur aventure IRL est plutôt plate, ils arrivent dans une nouvelle ville et se font prendre par le mauvais temps. Rien à dire là dessus, on demande pas Indiana Jones, d'ailleurs la situation est plutôt bien relevée ça et là par les dialogues et les interactions entre les deux protagonistes, mais il manque tout de même un petit truc pour rehausser le tout. A l'inverse, leur aventure dans le roman est très mouvementées, mais elle perd énormément en intérêt puisqu'on sait qu'elle est fausse, que ce qui arrive aux personnages n'est que fiction. On n'a pas peur pour eux, leurs émotions sont fausses, on ne frissonne pas, bref on suit juste le récit sans grand intérêt. En bref, il y avais une super idée de contraste qui laissait plein de possibilités, mais ces dernières n'ont pas été pleinement saisies, et l'histoire reste relativement plate, sauvée par une écriture fine et un humour qui fait sourire.
Autre point noir, c'est la fin du récit, quelque peu précipitée. Dans le cadre d'un concours avec des délais à respecter, ça se comprend, mais ça reste néanmoins assez bref.
4/5


Traitement du thème : cohérent. Personnellement, je n'ai compris qu'à la fin ce que cherchaient réellement les personnages, à savoir "Une Nuit de Songe" à Kalos. Cela apparaissait avant, mais cela ne sonnait pas de la même manière. La répétition de cette expression donnait plus l'impression qu'elle était dans le texte pour montrer que l'auteur respecte son thème plutôt que pour servir l'intrigue. Au final, le thème reste assez vague, et pour l'avoir fait lire à quelqu'un qui ne le connaissait pas, "Nuit de Songe" ne fais pas partie des premiers mots qui reviennent après la lecture de ce récit. De même, je ne sais pas si la contemplation de la beauté d'un évènement peut rentrer dans le terme songe, mais bon on n'est pas hermétique et on sait que derrière une contemplation se trouvent des pensées et des rêveries. Au final, un thème respecté certes, mais qui aurait mérité d'être un peu plus traité.
3.5/5


WIF (What I Feel) : c'est frais, c'est sympathique, c'est un bon récit. L'histoire est cependant un peu longue, surtout lorsque l'action s'éternise sur la fausse intrigue. Bien que je me sois senti perdu au niveau de plusieurs petits points (deux frères dont l'un est humain, l'autre un Gardevoir, des personnages secondaires vraiment secondaires, une intrigue décousue), l'écriture et l'humour dont est empreinte cette fic furent deux moteurs de plaisir important lors de cette lecture. Il y a de belles choses, il y a l'envie de raconter une histoire sur du long terme (on sent qu'avec cette base tu veux partir sur une fic à chapitres) et de faire un travail sympathique. Dans l'optique d'une publication future, essaye cependant de cibler un peu plus les choses, de voir ce que tu veux faire ressentir et à quel moment, de faire des personnages secondaires autres choses que des trucs servant l'intrigue (même si je t'avoue que Ration le Relicanth est juste top ^^)...
En bref, j'aurai passé un moment assez sympathique à lire cette fic, un peu ternie par certains passages longuets et une fausse intrigue en soit pas frémissante (puisque c'est une fausse intrigue), mais largement rehaussée par son humour et son écriture.
4/5
Songe d'une vie passée et rêve d'avenir de Kurotsuki:
Spoiler :
La nuit était tombée depuis quelques temps sur Flusselles. Les rues étaient vides. Un à un, les habitants avaient regagné leur foyer, quittant le froid de cette nuit d’hiver pour retrouver la chaleur réconfortante de la maison. Seul le sifflement du vent troublait le silence.
Un bruit rompit alors la tranquillité des lieux. Des pas résonnaient lentement dans la rue. Un homme s’avançait sous la faible clarté de l’astre lunaire, se dirigeant lentement vers le cadran. Il s’arrêta, fixant le monument, pensif. Puis il s’assit sur un banc, semblant attendre quelqu’un. Comme son attente semblait déçue, il songea, pensif, et se remémora…



Village de Bourg Croquis, des années plus tôt…

« Rym, réveille-toi ! On a du boulot ! »

C’était une belle journée ensoleillée. Une journée différente des autres, cependant. Aujourd’hui, son grand frère quittait la maison pour partir à la conquête de la région de Kalos. Tout le monde s’était réuni pour lui souhaiter un bon voyage. Tout le monde s’activait pour les préparatifs du repas. Rym, cependant, n’aidait qu’à contrecœur. Du haut de ses douze ans, il admirait son grand frère plus que tout. Il ne voulait pas le voir partir. À cela s’ajoutait un brin de jalousie. Pourquoi Rym ne pouvait-il pas partir à l’aventure, lui aussi ? Il se voyait déjà, triomphant des adversaires les plus redoutables, bataillant sans répit contre les ennemis les plus expérimentés, et même vaincre la ligue de Kalos ! Il savait qu’il en était capable. Mais sa mère avait été claire : hors de question qu’il quitte la maison avant d’avoir au moins atteint l’âge de seize ans. Son grand frère avait attendu, il attendrait aussi, qu’il le veuille ou non.
Quelques heures plus tard, la petite fête battait son plein. On mangeait, on riait, on bavardait, on s’amusait… Seul Rym restait imperméable à la liesse générale. Puis vînt pour Kan, son grand frère, le moment de partir. On était certes en été, mais mieux valait qu’il ne parte pas trop tard pour pouvoir récupérer son Pokémon avant la nuit. Un à un, les habitants vinrent souhaiter bonne chance à Kan, certains allant même jusqu’à lui faire des présents : porte-bonheurs, sucreries, …
Tout le monde retourna alors chez lui, sauf Rym, qui restait prostré devant son grand frère. Il refusait de le voir partir. Non, ça, il ne le voulait pas. Comprenant ce qui le tracassait, Kan s’approcha de lui :
« - Ça ira, Rym ?
- Bien sûr ! répondit celui-ci d’un ton brusque. Qu’est-ce que tu t’imagines ? J’ai pas besoin de toi !
- C’est drôle, parce que je n’ai pas eu le temps d’évoquer mon départ, mais tu y as directement pensé… »
Comprenant qu’il avait été joué, Rym s’enferma dans un silence pesant. Ce fut son frère qui le rompit.
« - Rym, tu sais bien que je rêve de ce voyage depuis toujours…
- Et alors ? rétorqua Rym au bord des larmes. Pourquoi je pourrais pas venir avec toi ? Moi aussi, je veux découvrir le monde ! Moi aussi, je veux avoir mon propre Pokémon ! Moi aussi, je…
- Tu voyageras aussi, le coupa Kan. Tu exploreras la région entière ! Tu deviendras un dresseur d’exception !
- Mais ce sera pas pareil sans toi…
- Ce sera mieux, au contraire ! Tu apprendras à te débrouiller, et si tu tiens vraiment à me retrouver, cela te fournira un objectif ! Tu travailleras dur pour entraîner tes Pokémons, et un jour m’affronter dans un duel !
- Tu le penses vraiment ? demanda Rym.
- J’en suis sûr ! Faisons-nous une promesse. Quand tu partiras à l’aventure, travailles dur, pendant que de mon côté, je m’entraînerai jusqu’à l’épuisement en prévision de notre combat. Jurons que notre affrontement sera le plus beau qui ait jamais existé !
- Oui ! répondit Rym, galvanisé par les paroles de son frère. Tu verras, je te vaincrai d’une pichenette !
- Haha ! J’ai hâte de voir ça. Bon, c’est pas tout, mais il faut vraiment que j’y aille, autrement je serai super en retard. Au revoir, Rym. Je t’attendrai avec impatience. »
Sur ce, Kan passa sa main dans la tignasse blonde de son petit frère, puis s’engagea sur la route 1 vers son long voyage…

Réconforté par son frère, Rym rentra chez lui. Il était tard, et il se sentait fatigué. Mais la promesse de son frère résonnait encore à ses oreilles. Oui, un jour, il l’affronterait. Un jour… S’enroulant dans sa couverture, Rym sombra peu à peu dans le sommeil, des rêves plein la tête…



Quatre ans plus tard…

Se réveillant en sursaut, Rym bondit hors de son lit, s’habilla à toute vitesse, attrapa son sac, et se rua hors de chez lui. Dehors, Leria, qui avait emménagé à Bourg Croquis deux ans auparavant, était déjà prête, son sac sur le dos, et un sourire radieux sur son visage. Rym lui adressa de grands gestes et la rejoignit :
« - Désolé du retard, je n’ai pas entendu mon réveil…
- Enfin, Rym, le réprimanda Leria d’un air moqueur, comment peux-tu traîner béatement dans ton lit un jour pareil ? Moi, j’ai dû passer une bonne moitié de la nuit à m’imaginer cette journée ! »
Rym sourit, se demandant comment il avait effectivement pu dormir correctement avec une telle excitation. Ah, elle était loin, l’époque où il n’était encore qu’un gamin trépidant prêt à tout laisser tomber pour vivre des aventures extraordinaires. Aujourd’hui, il avait mûri et appris entre autres la valeur de la patience. Il avait d’ailleurs repoussé son départ jusqu’à ce que Leria soit également prête à partir, afin de faire le voyage à deux, chose qui lui aurait paru impensable quatre ans plus tôt, lorsque Kan avait quitté la maison.
« - Bon, on se met en route ? demanda Leria. Quarellis est tout proche, mais je suis tellement impatiente de recevoir mon premier Pokémon !
- Ça me va ! Moi aussi j’ai hâte !
- Tu possèdes Hâte ? Mais enfin, cette attaque n’est pas disponible sous forme de CT ! Où l’as-tu eu ? Pourquoi tu ne m’a pas prévenue, lâcheur ? demanda Leria d’un air faussement scandalisé.
- Haha ! À part ça, ça t’arrives de renouveler tes blagues de temps en temps ?
- De temps en temps, tous les trois-quatre ans. Bon, on y va ?
- C’est parti ! »



Retour dans le présent…

Rym frissonna. Il s’emmitoufla dans son manteau, et fixa le cadran de Flusselles. Il y avait déjà si longtemps… À cette époque, il avait des rêves plein la tête. Rien ne pouvait l’arrêter, il se sentait invincible. Avec son amie Leria, ils avaient parcouru la région de Kalos, découvraient de nombreux Pokémon, menant des duels sans merci, collectant les badges d’arène. Et puis avait eu lieu le moment fatidique. Il avait enfin retrouvé. Cependant, cette rencontre ne s’était pas déroulée comme il l’avait espéré.

En effet, en son absence, Kan avait accompli des exploits. Il avait remporté les badges d’arène les uns après les autres, était entré au Panthéon des dresseurs, et s’était hissé à un niveau tel qu’il avait eu l’immense privilège de devenir champion officiel de l’arène de Flusselles, remplaçant ainsi la championne de type Psy Astéra, qui en avait profité pour partir explorer d’autres régions. Rym avait donc affronté son frère, mais la surprise de le savoir champion d’arène et à la pression de jouer pour un badge avaient eu raison de sa concentration. Il avait donc commis plusieurs erreurs qui l’avaient mené à la défaite. Ébranlé par cet échec cuisant, il avait fait de nouvelles tentatives, sans plus de succès. Il était tout simplement impuissant. Son frère lisait en lui comme dans un livre ouvert, avait toujours un tour d’avance, tandis que Rym était chaque fois surpris par les subtiles stratégies de Kan.

Au bout de deux mois d’essais infructueux, d’entraînement intensif sans résultat, Rym avait perdu toute volonté. Depuis, il s’était installé à Flusselles, et y vivait depuis déjà quatre ans. Leria, elle, avait continué sa route, pensant qu’il finirait par la rejoindre. Il vivait donc ainsi, à vingt ans, si proche de ce badge pourtant inaccessible, seul avec ses rêves brisés. Mais aujourd’hui, quelque chose avait rompu la monotonie de cette morne existence. Un Passerouge lui avait apporté un message, qui lui donnait rendez-vous devant « cette chose immonde dont cette ville s’enorgueillit à tort ». Il avait une nette idée de qui pouvait être son expéditeur, et n’était pas particulièrement ravi. Ne voulant pas non plus que cette personne ne se déplace pour rien, il était tout de même venu, faisant le point sur sa vie.

Et toujours personne devant ce fichu cadran ! Il était sur le point de repartir, quand il entendit une voix l’interpeller :
« - Rym !
- Pff… soupira-t-il. Je me doutais bien que c’était toi.
- C’était tellement évident ?
- Primo, tu as toujours trouvé le cadran solaire affreusement moche. Secundo, ça a toujours été ton genre de décider pour les autres, expliqua-t-il, tournant toujours le dos à son interlocuteur.
- Pardon ?
- C’était bien malin de ta part, de demander à ton Passerouge, de filer sans que je lui donne de réponse. Comme tu sais bien que je suis trop gentil, j’étais obligé de venir.
- En tout cas, s’il y a une autre chose qui n’a pas changé, c’est ta mauvaise foi à toute épreuve. Tu pouvais tout à fait m’envoyer ton propre Pokémon, si tu avais deviné qui j’étais. »
Un silence pesant s’installa. Une minute passa. N’y tenant plus, Rym se retourna vers son interlocuteur. Comme il s’y attendait, c’était effectivement Leria. Il aurait reconnu cette voix entre mille. Elle n’avait pas tant changé en quatre ans. Ou plutôt, elle avait totalement changé en restant elle-même. Elle s’était embellie.
« - Bon allez, crache le morceau. Qu’est-ce que tu me veux ?
- Où es-tu passé, Rym ?
- Je te demande pardon ? répondit celui-ci, interloqué.
- Tu as changé.
- Ok. Tu peux arrêter ton speech, je te vois venir. C’est non.
- Quoi donc ?
- Je ne repars pas à l’aventure.
- Et pourquoi pas ? Je peux comprendre que ta défaite ton frère t’ait déstabilisé, mais de là à rester inactif pendant quatre ans ! Tu es bon dresseur, Rym, tu dois simplement reprendre du poil de la bête !
- Qu’est-ce que tu en sais ?
- On a voyagé plusieurs mois ensemble, je te connais un minimum. Et est-ce que je dois te rappeler ce qu’on s’est promis quand on a reçu nos premiers Pokémon ? »
Mon Dieu, encore une promesse, songea Rym. C’était bien beau les paroles, mais il fallait agir en conséquence après. En l’occurrence, il en était incapable.
« - Effectivement, on s’est promis d’entrer ensemble au Panthéon des dresseurs de Kalos, dit-il d’un ton détaché.
- Et tu vas essayer de me faire croire que ça ne représente plus rien pour toi ? Toi qui ne pensais qu’à ça à longueur de journée ? Je ne sais pas ce que tu penses que j’ai fait pendant ces quatre années, mais je vais te le dire : de l’entraînement et rien d’autre. Parce qu’on s’était promis d’y arriver ensemble. Je t’ai attendu tout ce temps parce que j’ai cru en toi, alors maintenant tu prends tes responsabilités !
- Ça suffit ! explosa Rym soudainement. Si tu as été assez idiote pour gâcher quatre ans de ta vie comme je l’ai fait, c’est ta faute et pas la mienne ! Tu n’as pas à me… »
Il vit le coup partir, mais ne put l’éviter. Leria lui dérocha un crochet magistral qui l’envoya rouler sur les pavés.
« - Maintenant tu vas m’écouter, Rym, tonna Leria d’un ton qui ne souffrait aucune réplique. Je te laisse une minute pour réfléchir, et te rendre compte de ce que tu es train d’abandonner. »

Sans savoir pourquoi il obéissait, Rym imagina. Il se vit franchissant une nouvelle et dernière fois les portes de l’arène de Flusselles. Il se vit affrontant Kan, lui arrachant son badge par une stratégie encore plus brillante que la sienne. Il se vit repartir sur les routes avec ses Pokémon. Terrassant tous les dangers, vainquant les dresseurs les dresseurs qu’il rencontrant, redécouvrant la joie d’avoir de tels amis. Il se vit retrouvant Leria devant les portes de la Ligue Pokémon. Il se vit défiant un à un les membres du Conseil 4, puis le Maître de la Ligue. Il se vit avec Leria, entrant tous deux dans l’histoire comme des dresseurs d’exception. Une étincelle passa dans ses yeux, et il se releva.

« - Alors, tu as réfléchi ?
- Tu vas regretter de m’avoir frappé…
- Vraiment ? Et que vas-tu me faire ?
- Simplement t’infliger la plus cuisante défaite que tu aies jamais connue dans un duel Pokémon, répondit Rym, un sourire aux lèvres, et une lueur de combativité dans le regard.
- Hoho… Monsieur veut jouer les durs ? demanda Leria en lui rendant son sourire. Je te préviens, Goupelin et moi ne nous sommes pas tournés les pouces pendant quatre ans…
- C’est bien ce que je compte vérifier ! »

En retournant chez lui, Rym était d’humeur enjouée, malgré la raclée magistrale qu’il avait reçue. Qui aurait cru que l’innocente Leria serait devenue aussi redoutable ? Il s’était fait balader de bout en bout. Peu importe, cette défaite, contrairement à celle que lui avait infligée Kan autrefois, n’était pas de taille à le faire reculer. Au contraire, il n’avait que plus envie de lui rendre la monnaie de sa pièce. Il songeait déjà à la tête que ferait son frère en le voyant revenir après quatre ans de pause. Il serait sûrement surpris, mais ne relâcherait pas sa garde pour autant. Tant mieux. Rym voulait une victoire nette et incontestable. Il rêva de ce combat, perfectionnant sa stratégie, songeant à toutes les possibilités. Puis, empli d’euphorie, il imagina ce qui lui arriverait après. Il avait encore tant de choses à découvrir à Kalos ! Sans oublier son rêve d’entrer dans l’histoire en tant que dresseur Pokémon. Voilà qui lui en faisait des objectifs, lui qui quelques minutes plus tôt était résigné à une vie plate, morne, et sans histoires… Il aurait sans doute besoin d’une bonne remise à niveau pour pouvoir espérer accomplir tous ces rêves. Mais peu importait. Il était prêt à se reprendre en main. En se pelotonnant dans ses couvertures, Rym rêvait déjà du lendemain…



Quelques semaines plus tard…

« - Alors, ça y est, on l’a fait… dit Rym sur un ton calme
- Et oui, on a réussi, répondit Leria. »
Ils étaient sur le chemin du retour vers Bourg Croquis. Sur leurs bicyclettes, ils pédalaient vers leur village, pour retrouver la tranquillité du foyer après cet éprouvant voyage. Quelques jours plus tôt, ils étaient tous deux sortis exténués mais triomphants de la Ligue Pokémon, après leur victoire face à Dianthéa. Chacun avait utilisé son propre style de combat. Rym avait utilisé sa tendance naturelle à l’anormalité pour surprendre son adversaire par une équipe très inhabituelle, forçant ainsi Dianthéa à improviser une stratégie dans le feu de l’action, tandis que Leria avait préféré s’appuyer sur des combinaisons de talents et d’attaques destructrices, qui avaient conduit la championne droit à la défaite, malgré sa grande expérience dans l’art du combat Pokémon.
« - J’ai toujours du mal à me rendre compte de ce qu’on a fait… C’est quand même dingue, tu trouves pas ? demanda Rym.
- C’est vrai que ça semble incroyable. Bien sûr, on avait des rêves, mais ils semblaient tout de même…
- Inaccessibles ?
- Oui, c’est ça. Et finalement, on y est arrivés. Le rêve est concrétisé.
- Ça me rendrait presque triste…
- Comment ça ?
- Comment dire… Je vais avoir... dit Rym en cherchant ses mots, une espèce de vide. J’avais un rêve dans la vie. Et maintenant qu’il est accompli, je ne rêve plus. »
Un silence pesant s’installa, pendant qu’ils continuaient à pédaler vers Bourg Croquis. Puis, alors, qu’ils gravissaient une colline, Leria s’écria en freinant brusquement :
« - Allez, arrête-toi, sombre crétin.
- Pardon ?
- Fais ce que je te dis, dépêche-toi ! On a pas toute la journée, je veux être à la maison avant la nuit.
- Pourquoi s’arrêter, alors ? demanda Rym de plus en plus interloqué.
- Parce que si quelqu’un ne te remonte pas rapidement le moral, tu vas te remettre à déprimer, ce qui serait franchement hors de propos vu ce qu’on vient d’accomplir, tu ne crois pas ? Alors voilà ce qu’on va faire. Tu es triste de ne plus rêver ? Tu vas te trouver un autre rêve, c’est pas plus difficile que ça !
- Je suis déjà au Panthéon des dresseurs, je vois difficilement ce que je pourrais rêver de plus, mais explique-toi puisque visiblement, tu as une idée derrière la tête.
- Tu fais partie du Panthéon, c’est bien, je te l’accorde.
- Encore heureux !
- Mais tu peux faire beaucoup mieux ! s’exclama Leria d’un ton joyeux.
- C’est-à-dire ?
- Être un bon dresseur, c’est bien. Mais être le meilleur et le rester, c’est mieux. Alors maintenant qu’on a tenu notre première promesse, on va s’en faire une autre. Nous devons être les meilleurs dresseurs Pokémon de tous les temps, nous devons surpasser tous les autres, et faire en sorte que personne ne nous surpassera jamais !
- Ça semble un brin irréaliste, tu ne penses pas ?
- Et ton souhait précédent, il te semblait facilement accessible ? Tu m’as demandé du rêve, en voilà ! »
Rym songea à cette perspective. Ne pas se contenter d’être un excellent dresseur, mais s’améliorer sans cesse, se mesurer à plus fort que soi, et devenir le meilleur… Voilà un but qui en valait vraiment la peine. Leria avait raison, une fois de plus. Décidément, il devait cesser d’avancer uniquement grâce aux autres. Il devait se prendre en main. Quand il y réfléchissant, toute son existence avait été dominée par ses rêves. Déjà enfant, il rêvait d’aventure. Plus tard, ses rêves s’étaient concentrés sur la Ligue Pokémon. Désormais, il allait rêver du duel parfait.
« - Eh bien, Rym, tu rêves ?
- Oh ! Excuse-moi ! répondit celui-ci en émergeant de ses pensées.
- Pfff… Tu as gagné, la nuit commence à tomber, et on est toujours pas rentrés. Bon ! On sera en retard de toute manière, autant en profiter pour se dérouiller un peu, ça te va ?
- Pas de problème pour moi, c’est plutôt pour toi que je m’inquiète.
- Tu as raison, fais le malin tant que tu peux, rétorqua Leria, espiègle. Tu ne viendras pas te plaindre quand tu reviendras la queue entre les jambes ! »
Sortant leurs Poké Balls, ils commencèrent leur combat. Tous deux arboraient un sourire radieux. Ils combattaient pour déterminer lequel d’entre eux était le meilleur, mais peu importait après tout. Quel que soit le résultat, le vainqueur ferait tout pour garder sa place et le vaincu s’entraînerait dur pour lui ravir. Tout cela dans un unique but, continuer à rêver, continuer le songe de la vie.

Cette nuit, à Kalos, un rêve était concrétisé, et un nouveau commençait.
Spoiler :
Ecriture : très agréable. Pas de grands effets de styles, pas de fines et subtiles tournures de phrase, seul un style épuré, simple et efficace. La rythmique est pas trop mal, mais sans cesse cassée par tout ces voyages dans le temps. "Des années plus tôt", "Quelques heures plus tard", "Quatre ans plus tard"... Ces tournures coupent la narration en se répétant à outrance, et on aurait (peut-être) apprécié une temporalité plus centrée sur l'instant présent, avec des retours en arrière amenés de manière plus fluide. De même, certains dialogues, bien que sympathiques, demanderaient à gagner un peu plus en réalisme et en justesse. Certains passages sont trop brefs, d'autres font intervenir des sentiments de manières trop brusques... Enfin bref, plusieurs points négatifs viennent ternir le tableau, mais l'écriture reste relativement bonne, avec un style efficace sous sa forme la plus simple et ne demandant qu'à prendre son envol. Une écriture intéressante donc, surtout dans le cadre d'un one-shot où on veut faire vite et bien.
3.5/5

Histoire : cool. C'est vraiment agréable de voir un dresseur qui ne réussit pas tout ce qu'il entreprend, qui se sent perdu, qui ne sait pas où il en est. Bon bien sûr, il faut qu'il se retrouve perdu contre son frère pour donner un aspect un peu plus dramatique, tout ça tout ça, mais ça reste original.
Le timing est très bon quant à lui, nous placer le personnage dans l'attente de son rendez-vous pour nous faire remémorer les instant importants, puis laisser place à la suite des évènements, pas à pas, c'est là encore simple mais efficace. On regrettera cependant la fin assez rapide, dans le sens où la solution et la prise de conscience du personnage semblent arriver très rapidement, la résolution de son problème initial étant elle aussi trop brève. Les protagonistes sont quant à eux au bon nombre, juste assez développés pour nous laisser un sentiment durable, et leur interaction touchante, même si encore une fois tout se résout peut-être trop vite et trop simplement.
4/5


Traitement du thème : nickel.
On a une nuit.
On a un songe, une perte dans les pensées, une certaine rêverie (le songe à son sens premier).
On a aussi cette image d'un idéal à atteindre, un rêve d'une vie, une espérance qui peut sembler vaine ou impossible à atteindre mais à laquelle on se raccroche (et c'est là le sens figuré du mot songe).
On a aussi une étape de désillusion, avec un coup de poing bien placé (même si je pense pas qu'aller jusqu'à mettre un Stratopercut dans la mâchoire du gars et le faire voler sur le trottoir d'en face soit une bonne chose, une bonne baffe aurait suffit ^^).
Enfin bref, le thème est très bien traité, sous plusieurs angles (je sais pas si ce traitement du double sens est voulu ou pas). Rien à redire à ce niveau-là, la simplicité a largement payé, et le thème sert l'intrigue autant que l'intrigue sert le thème.
4.5/5


WIF (What I Feel) : un récit très agréable à lire, court, simple et efficace. Les personnages sont sympas, on en découvre à peine sur eux, juste ce qu'il faut pour servir et étayer l'intrigue de ce one-shot. La narration est plaisante, les dialogue manque un peu de réalisme et on saute vite aux conclusions, mais ça reste plaisant.
Je déplore un peu l'absence de Pokémon dans cette fic, on a une brève mention à un moment et c'est tout. D'un côté c'est assez sympa, ça montre que tu te centres vraiment sur le dresseur, ses sentiments, son idéal, que t'es pas là pour nous servir un prétexte à un combat Pokémon (d'ailleurs j'aime beaucoup le fait que les combats soient éludés). Mais on reste dans une fic Pokémon, donc ça peut faire légèrement défaut.
Pour tout le reste, les points forts et points faibles ont déjà été dits. Je note cependant que la forme du one-shot utilisée ici est très bien maîtrisée. On a une petite histoire sympa, aux personnages présents, à la réfexion touchante. J'apprécie vraiment le fait que tu traites la difficulté de certains face à leur rêve, leurs idéaux, lorsque ceux-ci se heurtent à d'autres dogmatismes (ici, son rêve d'entrer au Panthéon s'oppose à sa place de petit frère, son petit traumatisme lorsque son grand frère est parti, c'est un peu un genre d'étape dans sa vie, c'est très intéressant). J'aime encore plus ce traitement de l'après-rêve, une fois que l'idéal est atteint et qu'on a un arrière gout de je-ne-sais-plus-quoi-faire-de-ma-vie, mais qu'en se rattrapant aux autres et à ce qu'on aime, on se redéfinit et on se retrouve. Tout ceci est juste traité un peu trop rapidement, en allant assez rapidement et facilement aux conclusions. Mais malgré ça, ce récit à beaucoup de charme, et une certaine profondeur lorsqu'on y regarde bien.
4/5
On se retrouve donc à 15 pour Une Nuit de Songe à Kalos et 16 pour Songe d'une vie passée et rêves d'avenir, ce qui signifie que la victoire revient à Kurotsuki. Je tiens cependant à dire que les deux textes furent très durs à départager. Je voudrais aussi saluer Illapa pour son style travaillé et son humour sympathique, qui mériteraient largement un point bonus (ce dernier aurait changé le résultat final pour une égalité, illustrant bien à quelle point il est difficile de départager vos textes à la lecture).
Bravo aux participants, et sincèrement: vos écrits sont super encourageants pour la suite, vous êtes deux bipiens à suivre!

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dragibus
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » jeu. 24 déc. 2015, 17:38

Bravo à vous ! Je ne m'attendais pas à des textes aussi longs !
Et effectivement, il est très difficile de vous départager tant la qualité est bonne.

Merci à Yûn pour son travail :jap:

Et bon réveillon à tous %)

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Malak » jeu. 24 déc. 2015, 17:44

J'ai lu.
C'est bien.
( oui, je reste sobre, reveillon incoming )

Approved by Malak.
Le seul dieu dont j'accepte le joug est la raison.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par KurotsukiDracomew » sam. 26 déc. 2015, 16:48

Etant parti en vacances au ski, j'arrive après la bataille...
Et ben. Si je m'attendais à gagner... Je dois dire que je pensais pas avoir un tel résultat, surtout que c'est seulement une fois qu'on est devant sa feuille blanche qu'on se rend compte à quel point il est difficile d'avoir des idées...
Pour revenir sur ce qui a l'air d'être mon principal point faible, à savoir une action un peu trop rapide, je dois dire que j'en suis moi-même parfaitement conscient. Malheureusement, la prépa me demande énormément de temps, et je n'ai pas eu le temps de passer plus d'une demi-heure d'affilée sur cette fic, ce qui cassait assez franchement mon rythme d'écriture...

Toutes mes félicitations à illapa, qui je pense mériterait largement au moins une égalité, sinon la victoire !
Yûn a écrit :vous êtes deux bipiens à suivre!
A ce point là ? Je dois dire que ce compliment m'a vraiment touché, moi qui adore raconter des histoires. Merci !
Et bien, pourquoi pas ? Je vais peut être me mettre sérieusement à l'écriture de fics, il vous faudra être patient, mais ça pourrait devenir intéressant ^^
Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par illapa » sam. 26 déc. 2015, 22:13

Alors, tout d'abord : Félicitations Kurotsuki !
Je voudrais aussi saluer Illapa pour son style travaillé et son humour sympathique, qui mériteraient largement un point bonus (ce dernier aurait changé le résultat final pour une égalité, illustrant bien à quelle point il est difficile de départager vos textes à la lecture).
Toutes mes félicitations à illapa, qui je pense mériterait largement au moins une égalité, sinon la victoire !
Merci à vous ! ^^

Sinon oui, mais non.
La Malédiction de la Seconde Place a encore frappé ! Gare à quiconque osera me délivrer de cette malédiction, il risque de disparaître à jamais dans les tréfonds des abysses bipiennes ! On se débarrasse pas d'une Malédiction Millénaire (enfin millénaire depuis 2009) sans conséquences ! :p
Je me rappelle notamment le passage du train où plusieurs noms apparaissent sans qu'on sache forcément de qui ou de quoi il s'agit, et je ne pense pas que jeter des noms à la volée en début de récit soit une bonne chose.
J'aurais dû préciser que c'est un chapitre qui ouvre un tome 2 (enfin p'tetr même un tome 5, en fait...), donc y a déjà du monde qu'on connaît...
En soit, leur aventure IRL est plutôt plate, ils arrivent dans une nouvelle ville et se font prendre par le mauvais temps. Rien à dire là dessus, on demande pas Indiana Jones, d'ailleurs la situation est plutôt bien relevée ça et là par les dialogues et les interactions entre les deux protagonistes, mais il manque tout de même un petit truc pour rehausser le tout.
C'est vrai qu'à Mozheim, j'ai eu du mal à voir ce qu'ils pouvaient faire, et y a des choses que je dois garder pour plus tard dans la fic, car comme tu l'as dit, c'est effectivement une fic à chapitres qui s'ouvre avec celui-là.
Mais tu viens de me filer une idée du tonnerre !
La répétition de cette expression donnait plus l'impression qu'elle était dans le texte pour montrer que l'auteur respecte son thème plutôt que pour servir l'intrigue.
C'est exactement ça ! ^^ Le concours était un bon prétexte pour me remettre à écrire. Et effectivement c'est surtout le 1er chapitre d'une fic plus longue, donc c'était moyennement un truc de concours. ^^

Cela dit, ça m'a bien remis dans l'écriture ce concours, donc MERCI A TOUS ! ^^
C'est pas parce qu'on vieillit qu'on arrête de s'amuser, mais c'est parce que l'on arrête de s'amuser qu'on commence a vieillir....

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Voltali Fessenheim
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Voltali Fessenheim » mar. 29 déc. 2015, 11:04

illapa a écrit : La Malédiction de la Seconde Place a encore frappé ! Gare à quiconque osera me délivrer de cette malédiction, il risque de disparaître à jamais dans les tréfonds des abysses bipiennes ! On se débarrasse pas d'une Malédiction Millénaire (enfin millénaire depuis 2009) sans conséquences ! :p
Je te décerne la première place dans la catégorie "Second Rôle"
Et maintenant tu fais quoi ? :huhuhu:

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par illapa » ven. 01 janv. 2016, 22:17

Hm... Ce que je fais d'une première place ?
Ben...
J'en fais l'esplanade du parvis de l'agora de la plazza des Premiers Seconds et des Seconds Premiers ! :p
Avec le siège des Emplacements mal placés ! :p
C'est pas parce qu'on vieillit qu'on arrête de s'amuser, mais c'est parce que l'on arrête de s'amuser qu'on commence a vieillir....

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