[Défi] Concours "amateurs" de fics!

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Domino
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Domino » mar. 15 mai 2012, 17:01

Si tu les as déjà faites, oui, histoire de pas avoir bossé pour rien :p
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Tous à la section fanfics !!!

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Pikadine
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Pikadine » mar. 15 mai 2012, 17:16

Oukay je poste de suite.
Sachez juste que j'ai bien pataugé pour les évaluations, parce que mine de rien je partais dans de gros délires philosophiques avec le thème X.X

Bref, voici :

Participation de DimoniaK :
Spoiler :
Au premier abord, j’ai bien rigolé en lisant le texte. L’écriture était légère et il y avait pas mal de touches d’humour un peu partout. Le fait qu’il y est des allusions aux membres de Bip était sympa (j’en apprends un peu plus sur vous comme ça.). Cependant, j’ai trouvé quelques vannes un peu lourdes, comme celle du début où la reine se plaint de sa villa et son jacuzzi non finis. Certes ça fait bien caprice de souveraine, mais j’ai trouvé ça lourd et très cliché.
Sinon, le fait que tu ais utilisé le modèle des Fermites qui rappelle l’exemple du « parfait citoyen » était bien trouvé. Bon ensuite, il faut aimer le parallèle avec les humains. Ca peut être sympa quand c’est bien manié, mais là j’admets avoir de la difficulté à apprécier. Mais ce n’est qu’un détail.

Niveau écriture, j’ai vu peu de fautes, ce qui est très bien, mais j’ai également trouvé que certains passages n’étaient pas assez expliqués, voir même détaillés, et c’est moins bien. Notamment celui-ci => « Mais à ce moment précis, je découvris toute l’ampleur, toute la monstruosité de son projet machiavélique : annihiler notre conscience, et nous remplacer par de pauvres nouveaux à qui on aurait lavé le cerveau. » j’ai beau la relire plusieurs fois, je ne vois pas pourquoi vous dire qu’en travaillant plus, vous gagnerez plus, serait vous lobotomiser le cerveau, tu aurais du plus creuser cette idée pour qu’elle soit bien claire.
Dans la même catégorie, je cite le passage où Simple met son plan à exécution dans la chambre de la reine. On voit bien là que tu l’as bâclé étant donné que la situation ne dure que trois lignes, et qu’on a l’explication quelques temps plus tard en trois lignes aussi (et qui, entre nous, est plutôt exagéré. Faire exploser la chambre, parce que la reine a jeté sa cigarette sous le lit… j’ai senti que tu ne savais pas trop quoi mettre ici, pour expliquer sa mort.).
C’est dommage d’avoir bâclé ces passages là, parce que c’étaient les passages clés que le lecteur attendait depuis le début. Tu as décrit la scène comme si c’était une éclipse, et qu’il n’était pas essentiel d’entrer plus dans les détails. Tu te pénalises bêtement.
J’ai également vu quelques problèmes de logique, notamment le passage où Fermithanio se retrouve les pattes ARRIERES coincées dans le ciment, et qu’elle fait tomber son bâton de dynamite. Je ne comprends pas pourquoi elle ne pouvait pas se servir de ses pattes avant pour pousser le bâton…

Enfin, au niveau du thème… je suis assez perplexe, étant donné que seuls le nom du personnage et peut-être la situation le respectent. Dans ton explication, tu parles de sortir de sa simplicité, mais je ne vois pas en quoi devenir Roi d’une colonie nous fait sortir de notre simplicité. Peut-être as-tu voulu mettre en valeur les différences entre classes sociales, mais ça serait hors sujet. Tu aurais peut-être du plus travailler le côté moral de ton personnage que son ascension dans les classes sociales. Du moins c’est comme ça que je le perçois.
Participation d'Artémis :
Spoiler :
Sache que j’ai énormément galéré à évaluer ton écrit, mais que j’ai également bien rigolé en le lisant la première fois. Bref, j’ai beaucoup aimé l’idée de la présentation aux élections, qui était bien dans notre contexte. D’ailleurs tu es la seule à avoir traité cette idée, ce qui te donne un petit avantage sur l’originalité.
J’ai vu peu de fautes dans le texte et je regrette même le fait qu’il soit aussi court.
En fait, le fait que tu ais utilisé le modèle des brochures rend ton texte assez pauvre en narration, tu aurais peut-être du rajouter un débat, voire une interview pour bien mettre en valeur les arguments quasi-inexistants et la simplicité du projet de notre candidat aux présidentielles.

Malgré ça, le thème est respecté, même si ce n’était pas évident à voir à la première lecture. L’explication était nécessaire. Tu l’as très bien expliquée. Ca ne m’a posé aucun problème de compréhension.
Participation de Raishini13 :
Spoiler :
Sache qu’à la fin de la lecture, j’ai du prendre l’air cinq minutes parce que j’étais hyper stressée…
Soit. J’ai adoré l’idée du tueur manipulé, même si j’ai été déçue de la fin. En fait, j’ai trouvé ça dommage que tu n’ais pas gardé l’idée d’un dédoublement de personnalité… j’ai l’impression que le personnage aurait pu mieux se défendre et garder plus facilement ses idées au claire. Même si c’est vrai que ça n’aurait plus trop eu de rapport avec Pokémon aussi, m’enfin….
D’ailleurs je suis restée surprise de voir qu’il ait compris comme ça, en un éclair que c’était la voix de son Pokémon… j’aurais plutôt imaginé qu’il aurait reconnu la voix de Zan dans sa tête, ou qu’il aurait eu des soupçons à son égard, mais non… il l’a compris, comme ça en un claquement de doigt.

Je peux faire le même reproche avec les explications de la fin. Il comprend tout à l’aide d’une simple phrase que Sidonie aurait pu dire avant afin d’éviter tout ça. C’est un peu gros je trouve, il aurait fallu qu’il ait un raisonnement qui se fasse petit à petit. Qu’il comprenne doucement, ou émette des hypothèses au cours de l’histoire.
Parce que le problème avec ton écrit, c’est que tout est basé sur sa relation avec Zan et non sur la vie du protagoniste, par conséquent le thème est un peu hors sujet, même si tu essaies d’y revenir. En disant qu’il a une vie compliquée, il aurait peut-être été plus utile de faire des flash-back, ou des comparaisons avec des personnages plus simples (tu n’as cité que quelques exemples dans le parc, mais c’est tout. De plus Sidonie a l’air d’avoir eu une vie assez mouvementée aussi, elle ne parait donc pas trop différente de lui.). En fait j’ai l’impression que le côté « compliqué » est pas assez détaillé, sûrement parce qu’on ne connaît pas trop le passé du personnage. C’est dommage, ça aurait du être plus approfondi de ce côté-là.

Sinon, j’ai décelé quelques petites fautes de frappes (notamment des mots manquant) mais dans l’ensemble le texte était très envoûtant et bien écrit. Le seul bémol étant les dialogues, puisque les personnages ont la fâcheuse tendance d’employer un vocabulaire plutôt recherché. Pour des adolescents, j’ai trouvé que ce n’était pas très cohérent. En revanche, pour Zan ça allait très bien.

Enfin, petit détail pas très important, mais qui m’a fait tout de même tiquée : Pourquoi le journaliste a fait une pause pour laisser les « âmes sensibles » éteindre la télé ? Quand je regarde les infos, les journalistes ont jamais fait ça… à croire que c’était juste fait pour stresser encore plus le malheureux Timothée.
Participation de Domino :
Spoiler :
J’ai beaucoup aimé ton texte, tu as réussi à mêler des phrases très simples à des phrases beaucoup plus complexes et poétiques. On sent bien, rien qu’avec ça, le contraste entre la naïveté et l’innocence de l’enfant contre la puissance et la dangerosité de Kyurem (du moins c’est comme ça que je le ressens) et c’est tout bonnement splendide. Bon, y a quelques fautes d’inattention par-ci, par-là, mais dans l’ensemble le texte était très agréable à lire.
J’ai pas trop compris la fin, mais j’imagine que c’était fait exprès pour justement donner un peu de suspens, j’ai pensé un à la fusion entre les deux, comme dans la suite de Noire et Blanc II, mais ça reste à vérifier. Après je suis restée un peu sidérée du comportement des gens d’Entrelasque, autant dans le jeu c’est vrai qu’ils paraissent très superstitieux, mais à ce point… c’est assez frustrant, bien que possible. J’ai également apprécié le fait qu’une simple action ait pu bouleverser le monde. En effet, juste en s’occupant un peu de Kyurem, elle a donné une grande leçon de morale à tout Unys. C’était un petit geste simple, mais qui a eu de lourdes conséquences. Ce contraste est tout simplement divin.
Voilà, bon j'ai pas mis les notes, puisque de toute façon, c'est plus nécessaire maintenant '^^
Encore désolée, j'ai trop honte >.<"

Edit : Voilàààà ! Ni vu, ni connu 8D
Modifié en dernier par Pikadine le mar. 15 mai 2012, 20:29, modifié 1 fois.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Drayker » mar. 15 mai 2012, 17:42

Envoie tes notes, j'ai pas encore fait les comptes (à moins que Srith aie ninja édit la première page, ce que je vais vérifier céans).

♣♦♣
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par ♣♦♣ » mar. 15 mai 2012, 17:46

Eh non, c'pas encore fait :lol:

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Pikadine » mar. 15 mai 2012, 17:47

D'accord.
Donc j'avais mis :

DimoniaK : 2,5/5
Artémis : 3/5
Raishini13 : 4/5
Domino : 4,5/5

Voilà ^^
Modifié en dernier par Pikadine le mar. 15 mai 2012, 20:28, modifié 1 fois.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Drayker » mar. 15 mai 2012, 19:07

Merci ^^ (ça m'intéressait personnellement aussi, j'avoue). J'te fais une fleur en intégrant tes notes au jugement (faut pas déconner, médecine c'est pas de la tarte, je reconnais) mais à l'avenir, passe au moins pour prévenir ou prends t'y à l'avance s'il te plaît.

Bref, compta faite, un concours assez laborieux selon moi :
Spoiler :
1 - Domino, avec 13,1875/15
2 - Raishini13, avec 10,75/15
3 - Artémis R, avec 9,725/15
4 - DimoniaK avec 8,675
Je modifie la première page pour tout remettre en place, et c'est reparti pour un cycle. Venez vous inscrire dès maintenant.

EDIT : pour des raisons logistiques, je remets les participations sur ce post.

Participation de DimoniaK
Spoiler :
Moi, Simple, ouvrier ordinaire, 30 cm



Alors que je me mettais à creuser durement la terre pour faire une galerie, j'entendis cette voix si caractéristique. Celle d'une reine mécontente de ses fiancés, de ses ouvriers, du magasin de luxe humain non loin de son habitation qui ne vendait pas de tenue pour les Fermite (et je haïssais d'ailleurs les développeurs idiots qui nous avaient donné ce nom alors que nous étions des fourmis), de ses ouvriers, de son fouet qui s'était cassé et enfin, de ses ouvriers. Cette même voix qui annonçait une sévère réprimande et une baisse de mon salaire déjà maigre, et que j'avais appris à redouter. Déjà, je l'entendais hurler "Mais qu'a-t-il de bon, ce fichu jour?" à mon collègue Artéfermis qui la saluait. Il n'y avait plus d'échappatoire possible. J'étais obligé de subir sa colère irraisonnée, et, déjà, je comptais les secondes qu’il me restait à vivre.

-Ferminiak, c'est quoi ce travail? Ma villa de surface n'est pas encore équipée d'un jacuzzi?

-Votre suprême Majesté, je…

Cinq, quatre…

-Je quoi ? C’est inadmissible ! Pour ça, tu iras à la Cage !

Trois, deux, un…

-Simple, espèce de fainéant ! Je te paie à rien faire, ou quoi?

-Mais... qu'y a-t-il donc, Majesté? Répondis-je, en levant les yeux vers ce tyran nommé Fermibus, qui semblait presque joyeuse d’avoir emmené ce pauvre Ferminiak à la Cage, l’une des pires tortures jamais inventées à faire baver Attila.

-Ta galerie n'est même pas creusée alors que certains ont déjà mis leur ordinateur dedans, voilà ce qu'il y a! Tu veux que je t’envoie à la Cuve ?

Je frémis d’horreur à ces mots. Contrairement à la Cage, qui n’était qu’une torture où l’on laissait s’affamer le sujet avant de le libérer en très mauvais état, la Cuve était un système de meurtre à petit feu où l’on jetait dans un trou un ouvrier désobéissant ou qui ne travaillait pas à un assez bon rythme, sans possibilité pour celui-ci de remonter à cause des parois aspergées d’un liquide spécial qui empêchait l’adhérence. Ensuite, on faisait couler au compte-gouttes du ciment, et le sujet devenait, au bout de quelques heures, prisonnier du ciment. Oui, c’était pas tendre, sous l’ère Fermibus, sans parler des coups de fouet.

-Non, pas la Cuve, Majesté ! Je vais me mettre à travailler plus !

-C’est mieux comme ça ! En plus, grâce à ça, tu gagneras plus !

Gagner plus, mon abdomen. En voyant comment je suis payé actuellement, ce ne serait pas de gagner le cinquantième ou le centième de mon salaire en travaillant deux fois plus qui me rendrait joyeux. Elle me prenait pour un nouveau crédule ou quoi ?
Mais à ce moment précis, je découvris toute l’ampleur, toute la monstruosité de son projet machiavélique : annihiler notre conscience, et nous remplacer par de pauvres nouveaux à qui on aurait lavé le cerveau. Et, pendant que je travaillais, je pensais à un plan de résistance, puis de révolution, avec mes amis ouvriers. Je me voyais d’ici clamant à mes confrères : « Camarades, libérons-nous du joug du tyran nommé Fermibus ! ¡Viva la revolución! », acclamé de toutes parts. Je me voyais déjà le nouveau roi à la tête de cette colonie de Fermite, avec des habitations de surface. Sortant de cette simplicité qui me valait le nom idiot de Simple, me démarquant de la masse, pour jamais, ne plus jamais, être Simple.

Ce soir-là, personne ne dormait dans les galeries souterraines. J’avais aménagé une salle où nous pourrions discuter, avec Artéfermis, Fourmlowan et quelques autres. Et, alors que nous discutions, je me rendais compte que mes collègues ne semblaient guère réjouis d’être venus. Quelle bande de moutons, franchement !

-Eh, c’est quoi cette fête, Simple ? Y’a même pas d’alcool ! gueula Raishinite.

-Du calme, du calme ! criai-je. On va essayer de retrouver notre liberté et, par l’occasion, de sauver Ferminiak !

-Et pourquoi ? protesta Drayfer. Je te rappelle que j’étais son voisin, Iron Fermiden dans toute la galerie, non merci ! Y’a qu’à le laisser crever !

-Ecoutez-moi, tous ! hurlai-je, excédé. Qui n’a jamais rêvé d’être enfin libre, d’avoir des habitations de surface, de pouvoir se reposer, enfin ! Qui n’a pas envie de voir Fermibus tomber ? Toi Raishinite, ne veux-tu pas débuter enfin l’aventure du LoL, rendue impossible par l’emprisonnement de Ferminiak ?

-Oui ! Je veux le LoL ! Mort au tyran ! cria-t-il, suivi d’Artéfermis et de tous les Loleurs.

-Toi, Drayfer, ne regrette-tu pas le moment où tu étais dans son armée ?

-Ben, si, répondit l’intéressé… même que le bras droit de Fermibus, Fermithanio, n’arrêtait pas de me rabaisser ! J’en ai marre, je veux ma place ! Mort au tyran !

-On parle de moi ?

Horrifié, tout le monde se retourna vers la nouvelle arrivante : Fermithanio, le bras droit de Fermibus.

-Ah, vice-Majesté Fermithanio ! En réalité nous parlions du temps qu’il faisait, rien d’illégal… assurai-je précipitamment.

-Cessez vos mensonges idiots, pourquoi vous préoccuper de ça alors que vous vivez dans des galeries souterraines ?

-Ah ouais c’est vrai… je suis le seul coupable, les autres ont été entraînés malgré eux ! C’est moi qui leur ai demandé de venir ! Je suis prêt à me r…

-Trêve de bavardages, je suis avec vous. J’en ai marre que cette blondasse ne me laisse pas utiliser son jet privé quand elle veut se déplacer sur une plante à 10 mètres de nous !

Mon cœur sauta dans ma poitrine. Enfin, une puissante alliée, pour détruire de l’intérieur cette truie et la forcer à abdiquer ! La révolution était en marche, et nous prêtâmes serment de ne nous séparer que lorsque nous aurions obtenu une démocratie. Ou du moins, un système ou je serais à la tête. Nous appelâmes ce serment le « Serment des paumés », puis nous nous séparâmes avant que l’on ne remarque quoi que ce soit.

Mais je revins à la réalité. Une puissante alliée impliquait quelqu’un avide de pouvoir, qui n’hésiterait pas à prendre la première place en nous laissant comme des idiots. Il fallait empêcher ça. Au sommet, alors que Fermibus viendrait de rendre son dernier souffle, nous l’éliminerions froidement, pour sauver nos libertés.


*



Le lendemain matin, pour moi, c’était encore du travail, du travail, et rien que du travail. Comme d’habitude, remarquez. Mais les autres s’étaient mis en grève pour faire diversion, afin que je puisse placer quelques explosifs dans la chambre de notre Reine : une mission pas très simple, pour quelqu’un nommé Simple. Après quelques minutes, un petit Sssssss… BOUM !! se ferait entendre, et nous serions débarrassés du tyran. Rapidement, j’entrais dans la chambre, et je plaçai les charges, lorsque je tombai sur une photo de la reine à la plage, en maillot de bain. Terrifié, je me cachai sous le lit, et en oubliai de mettre le feu aux poudres. Résultat, je fus pris sur le fait et renvoyé, ainsi que mes camarades qui avaient osé faire grève. La reine nous annonça également que Ferminiak allait être conduit à la Cuve. Déjà, les réactions de mes collègues se firent entendre.

-Ha ben, bravo, au moins, Simple ! A cause de toi, on a perdu notre travail, on va mourir de faim et Ferminiak va être condamné à la Cuve ! pesta Fermblue.

-C’HONTEUX ! J’ RECLAME ‘A PEIN’ DE MORT ! ‘A G’YOTINE ! cria Raishinite, complètement ivre.

Je reconnus cela avec douleur et tristesse. J’avais fait une connerie pour laquelle il ne serait pas simple d’être pardonné, et aux yeux de tous mes amis ouvriers, j’étais devenu un simple traître. Je serais banni, et je vivrais à jamais seul et simple. Et je ne me sortirais jamais de cette simplicité exaspérante dans laquelle j’étais englué depuis ma naissance. J’étais condamné à rester simple. Condamné…
Mais alors que je me morfondais dans ces noires pensées de simplicité, une violente explosion réduisit en miettes la chambre de la Reine dans laquelle j’avais entreposé la dynamite. Mes amis, incrédules, se demandèrent comment cette explosion avait pu avoir lieu. En réalité, je le savais : si j’avais été renvoyé, ce n’était non pas car j’avais tenté de faire exploser une bombe pour tuer la Reine, mais car j’avais en fait repoussé la dynamite sous le lit d’un coup de patte et avais fait croire que je mettais une vieille perruque de la reine en me regardant dans le miroir, or, dans la colonie, il était interdit de se travestir. La Reine, dont j’avais remarqué en entrant dasn sa chambre qu’elle fumait, avait dû jeter une allumette sous son lit…

Je marchai en tête de ma troupe qui, après m’avoir rejeté, semblait m’avoir définitivement adopté comme leur nouveau leader, pour arriver vers les décombres de la galerie où une silhouette se tenait. Pensant que c’était celle de la Reine, nous nous élançâmes à sa poursuite, jusqu’à arriver dans la salle de la Cuve. La silhouette, vêtue d’une cape noire, commença à parler, et nous découvrîmes que cette forme encapuchonnée que nous avions suivie jusqu’ici n’était autre que Fermithanio !

-Ah, ah, ah… alors comme ça, la diversion a fonctionné. Quels idiots ! Dès lors que j’aurais tué le seul ouvrier qui connaît mon véritable plan, je deviendrais la nouvelle Reine, et je cesserais de m’occuper des marmots braillards de la Reine lors des grèves ! Je deviendrais… Fermithanio 1ère !

Ferminiak, attaché à une chaîne en acier, allait être plongé dasn la Cuve. Malgré son baillon, il chanta une dernière fois une chanson d’Iron Fermiden, dont je savais qu’elle était tirée d’une vieille série télé, avec Patrick MacFoorman, comme ceci :

Mppffff pffff mmmmgnnnppfff
[…]Gmpfdfnffffmpppppf

Mais tout le monde dans la colonie avait bien compris qu’il voulait en fait dire:

Not a prisoner i’m a free ant
And my exoskeleton is my own now
Don’t care what the past was
We’ll have democracy… now

Alors que Fermithanio allait abaisser la manette, je m’avançai soudainement d’un pas, pistolet à la patte, en criant :

-PLUS UN GESTE!

-Oh, mais regardez qui voilà ! Fit Fermithanio, un sourire glacial aux lèv… aux mandibules. Ce cher Simple ! Le même Simple avec qui je vais régler mes comptes, et dont les collègues resteront asservis jusqu’à la fin de leurs jours ! Mon pauvre, avec mon armure naturelle de Fermite, ce pistolet ne te servira à rien…

-Ah bon ?

Je tirai alors sur une autre chaîne qui plongea dans la Cuve et éclaboussa l’extérieur de ciment. Fermithanio avait désormais les pattes arrière emprisonnées dans le ciment. Mais elle sortit un bâton de dynamite et alluma la mèche avec son briquet.

-Ha ! Ha ! Que pouvez-vous maintenant faire, contre ça ?

Mais elle échappa le bâton de dynamite de sa patte.

-Ce n’est pas grave ! Je n’ai plus qu’à renvoyer d’un coup de patte la dynamite vers vous et…

Elle se rappela alors avec horreur que ses pattes étaient engluées dans le ciment. Elle cria, hurla de désespoir, mais rien n’y fit. La dynamite explosa, et Fermithanio, dans une fin pitoyable, se retrouva éparpillée aux quatre coins de la salle par le souffle de la dynamite.
Je m’avançai alors vers les autres et leur dit :

-Il y a une demi-heure à peine, vous vous foutiez de moi, n’est-ce pas ? Vous pensiez que j’étais simplement un con, un raté, qui avait échoué en tentant de faire renaître son peuple ?

-Oui, mais…

-Vous vous disiez « Au diable, Simple » ?

-Oui, mais…

-…Mais j’ai une mauvaise nouvelle pour vous, maintenant, je suis le chef. Leur répondis-je avec un air cruel. Et vous êtes mes esclaves ! Mauvais pari que d’avoir délaissé la simplicité…

*


Quelques jours après ma prise de pouvoir, j’étais heureux. J’étais le premier roi de la colonie, et je m’étais enfin séparé de cette terrible simplicité. Je ne manquais de rien, j’avais le pouvoir, les femmes, la fortune. Mais le comportement de ceux que j’avais en quelque sorte trahi m’inquiétait… une révolution se préparait-elle à nouveau ?
Participation de Artémis R
Spoiler :
PROGRAMME de TADMORV
– ELECTION PRESIDENTIELLE 2012

UBE : Union Boueuse des Égouts

UN PROGRAMME SIMPLE :

Economie :
  • • Je ferai construire une centaine de centrale nucléaire supplémentaire, afin de revendre l’électricité produite en masse aux pays voisins. Grâce à cette action, la dette devrait être réduite d’au moins 30% d’ici 2014. De plus, cela permettra la création de nouveaux emplois, ce qui baissera le taux de chômage
    • J’instaurerai une taxe visant à réduire le nombre de consommateur d’énergie verte (solaire, éolienne, hydraulique…) afin de laisser libre cours à la prolifération de centrales.
Santé :
  • • Je ferai voter le remboursement des cures « bains de boue lunaire » pour les Tadmorv & Grotadmorv anorexiques par la Sécurité Sociale.
    • Je veux assurer le remboursement total des fioles d’uranium (en pharmacie uniquement) par les mutuelles.
Environnement :
  • • Je protégerai les marais et les mares de boues en voie de disparition, ainsi que les espèces peuplant les milieux boueux, flasques et vaseux.
    • Je ferai proliférer un peu partout dans le pays des décharges supplémentaires pour le traitement en interne des déchets toxiques. De plus, je ferai voter une loi instituant aux grandes décharges d’organiser des journées portes ouvertes tous les dimanches, afin que la population puisse prendre des bains d’ordures.
Social :
  • • Je mettrai la retraite à 70 ans pour les ouvriers travaillant dans les centrales nucléaires, pour cause de « métier bénéfique ».
    • Le bain de boue pour tous ! Avec moi, tous les logements auront accès à un robinet déversant de la boue directement extraite des égouts.
Education :
  • • Réforme du programme d’Arts Plastiques : éducation à la façonnassion de statue en boue et en excréments.
    • Visite éducative des égouts pour tous les niveaux du CP à la Terminale.
Mes chers compatriotes, Tadmorv, Grotadmorv,

L’heure est venue de se révolter. De faire changer le monde.
Car, voyez-vous, nous sommes répudiés, rejetés, haïs par les autres Pokémons. Pourquoi devrions-nous subir leur propreté ? Alors que notre vie est à l’égout, à la saleté, à la boue ? Il est temps de nous imposer dans la société. Assez des prétendues énergies vertes qui nous font courir à notre perte ! Assez des idées anti-saletés ! Voici venu, avec mon élection, le temps des Tadmorv ! Votez pour moi, pour un monde meilleur !

Car avec vous, tout sera plus SIMPLE à faire !

Tadmorv Tadmorv
VOTEZ TADMORV, PRESIDENT !
Participation de Raishini13
Spoiler :
Les premières notes de l'indicatif annonçant le journal télévisé retentirent. Ses mains se crispèrent davantage sur les bras de son fauteuil tandis que la mélodie s'atténuait et que la retransmission du reportage se précisait. Seul dans le studio qu'il partageait en colocation avec sa cousine pour suivre ses études, il savourait la solitude. Cette meilleure compagne qu'aucune autre personne. Aujourd'hui, cependant, il avait une chose bien plus importante en tête. Les yeux rivés sur la télévision, il avait guetté le début du journal depuis plus d'une demi-heure. Il savait que patienter avant l'heure officielle était stupide. Mais c'était plus fort que lui. Inconsciemment, il n'avait pu s'empêcher de marteler la télécommande toutes les dix secondes, espérant trouver ce qu'il voulait. Et enfin, sur la première chaîne d'information de Hoenn, on en venait à ce qui l'intéressait.

L'écran afficha encore quelques instants des images floues et parasitées, puis tout devint parfaitement discernable. Un homme à la raie bien nette et aux cheveux gominés se tenait fébrilement en pleine rue, devant ce qui semblait être la façade d'un vieil immeuble. La mine soucieuse, il ajustait méticuleusement le col de sa chemise noire. Après un imperceptible geste de main du caméra-man, l'homme comprit finalement que la diffusion en direct avait commencée. Affichant une sorte de sourire d'excuse, le journaliste reprit contenance et s'éclaircit la gorge :

- Mesdames et messieurs, bonjour et bienvenue à l'antenne de SIMPLINFOS pour le journal télévisé de treize heures ! annonça-t-il, la voix animée et professionnelle. Nous sommes actuellement en direct de Mérouville, une mégalopole très connue de Hoenn...

Il renifla avec un mélange d'inquiétude et de mépris. Lui, Théodore Shade, savait pertinemment ce qui allait se dire. Toutefois, il voulait avoir la confirmation. La confirmation officielle que ce qu'il avait vu n'était pas juste un délire de sa part, mais bel et bien la détestable réalité. D'un autre côté, la folie ne serait-elle pas préférable ? Après tout, admettre qu'il avait imaginé tout cela lui remonterait considérablement le moral. On en viendrait certes au cas extrême où il serait obligé d'être interné, mais au moins sa vision ne serait-elle alors qu'une simple hallucination. Rien de plus qu'une hallucination...

- Me voici, moi et mon équipe, devant un vieil entrepôt désaffecté situé en bordure de la ville, reprit le journaliste. Le devoir m'impose de vous prévenir que les propos qui vont suivre pourraient choquer les âmes sensibles, ajouta-t-il, le timbre grave. Aussi ne saurais-je que trop conseiller à ceux qui sont dans ce cas-là de se retirer du petit écran.

L'homme laissa flotter un instant de silence, comme pour donner une marge d'action aux auditeurs. On sentait nettement la tension, la pesanteur qui régnait dans l'atmosphère. Comme si les murs gris du bâtiment en arrière-plan dégageaient une aura lugubre et oppressante. Comme si... de sombres événements s'étaient déroulés.

- Reprenons donc le reportage là où nous l'avons laissé, poursuivit le journaliste, considérant qu'il avait assez attendu. En ce lieu inhospitalier, semble-t-il, de dramatiques faits sont survenus.

Il tendit son bras d'un air magistral vers l'entrepôt. Le cadre effectua un rapide zoom sur la bâtisse délabrée, balaya sa surface terne puis se reporta de nouveau sur l'homme. D'un regard éloquent, celui-ci fit clairement comprendre sa déception aux spectateurs. Même le ciel gris perle qui grondait au-dessus de sa tête paraissait resplendissant en comparaison. Il s'agissait là d'un silence lourd de sens, et donc de conséquences. Théodore sursauta, comme soudainement électrisé.

Et voilà. Ce journaliste abordait le sujet qui lui tenait à cœur. Celui dont il souhaitait voir infirmée ou confirmée la véracité. Théodore inspira longuement, tétanisé. Dans ses yeux rouges comme deux rubis, une lueur fugitive brilla. Celle de la peur. Celle du doute. Il avait beau espérer que tout cela ne soit jamais arrivé, y croire de toutes ses forces, c'était peine perdue. Au fond de lui-même, il savait que ce n'était pas une fabulation de son esprit consécutive au manque de sommeil. Les révisions acharnées sur le plan de travail, -pendant des heures entières parfois-, n'y étaient absolument pour rien. Tout cela avait été réel et le demeurerait pour toujours, malheureusement...

- Dans le courant de la nuit, deux corps ont été découverts par un sans domicile fixe. Alors qu'il tentait de s'abriter de la pluie glaciale, il est tombé sur les cadavres, -les cadavres de deux jeunes femmes pour être exact. Selon l'avis des experts dépêchés sur place, les pauvres auraient été atrocement mutilées par une longue lame puis assommées à l'aide d'un objet contondant. Suite à quoi, elles seraient mortes du fait de leurs multiples hémorragies. Il n'y a pas eu d'actes sexuels mais les victimes revêtaient des habits froissés et déchirés, témoignages indéniables de la violence avec laquelle on les a traitées. Ligotées et bâillonnées, il semblerait qu'elles aient été laissées là sans aucune autre forme de procès, et ce jusqu'à ce que mort s'ensuive. C'est assurément un crime d'une rare violence qui relève de la plus grande cruauté et démontre le caractère instable et sadique du ou des meurtriers. En effet, les autorités compétentes n'excluent pas l'hypothèse d'une coopération entre criminels puisqu'il y avait deux victimes...

Le journaliste venait de débiter tout cela d'une traite, ne reprenant que brièvement son souffle. Son visage aux yeux brillants exprimait la compassion, mais aussi une haine des plus profonde. Sa voix, quant à elle, était chargée de rancœur. On percevait aisément le sentiment d'injustice qui l'habitait comme l'ombre d'un mauvais souvenir. Et il était dur de lui en vouloir. Qui donc aurait pu ne pas compatir à ce malheur tragique qui avait frappé deux jeunes femmes dans la force de l'âge ? Qui donc n'aurait pas esquissé une larme à l'annonce de ce sort funeste ? Théodore frémit. Lentement puis plus rapidement.

Ainsi, il n'avait pas déliré.

Ces corps exsangues au teint aussi pale que sa peau était crayeuse. Ces yeux caves au regard vide, ces joues cireuses et tendues dans une expression de terreur. Cette odeur putride et caractéristique de la chair tout juste en décomposition. Celle, plus âcre, du sang coagulé... Oui, tout cela, il y avait véritablement assisté. Aucun cauchemar, aussi saisissant de réalisme qu'il fut, n'aurait pu lui apporter cette sensation d'effroi, cette peur primitive qui lui avait glacé le sang...

Elle avait été bien réelle, cette vision qui l'avait marqué à jamais.

A la pensée de cette triste réalité, Théodore se prit la tête entre deux mains et hurla de désespoir. Hurla, encore et encore, jusqu'à ce que sa voix s'enroue et faiblisse d'elle-même. Les yeux baignés de larmes, le souffle court, il cherchait rapidement un espoir. Un espoir auquel se raccrocher. Sa quête fut toutefois vaine. Il n'y avait pas d'exutoire pour les gens dans son cas. Ni soutien, ni pardon. Seule venait la douleur du fautif, puissante et omniprésente. Seul ce pincement au cœur et cette affreuse contraction au niveau de l'estomac lui tenaient compagnie.

Seuls, les individus de son espèce étaient condamnés à l'être. D'une manière ou d'une autre, tel serait son destin. Il en avait la conviction intime. Pour lui, ni clémence, ni repentir. Rien de tout cela. Juste la culpabilité éternelle.

" Pourquoi donc te morfonds-tu sur le sort de ces pauvres sottes ? Elles n'en valent pas la peine. Elle n'en valent plus la peine. "

Plus frissonnant que jamais, Théodore écarquilla les yeux et tomba à genoux sur le carrelage du salon. Il plaqua les mains sur son visage, comme voulant se protéger d'une horrible scène. Plongé dans le noir des aveugles, le jeune homme entreprit de se reprendre, mentalement tout du moins. Cette voix inconnue avait à nouveau envahie son esprit. Habituellement, sa propre voix était douce et polie. En revanche, celle-ci avait un timbre caverneux, glacé. Sans parler de la petite inflexion ironique que l'on sentait percer entre deux mots. Théodore la détestait cordialement. Elle était annonciatrice de bien des problèmes à venir. Chaque fois qu'elle retentissait en lui, il faisait tôt ou tard quelque chose de répréhensible. Toujours.

La voix du démon qui sommeillait en lui. Son pendant maléfique. Voilà ce dont il devait s'agir. Le mal enfoui dans les tréfonds de son âme venait à nouveau lui susurrer des paroles destinées à le tromper. Aurait-il seulement la force de lui résister ?

- Laisse-moi tranquille ! hurla Théodore.

Il savait parfaitement qu'il devait avoir l'air idiot. Crier tout seul contre une voix provenue directement de sa tête n'était en effet pas le passe-temps de tout homme ordinaire. Mais Théodore savait depuis longtemps qu'il n'était pas un individu lambda. Il avait quelque chose... de spécial.

" Pourquoi donc te laisserais-je à nouveau le contrôle ? rétorqua la voix glacée avec un petit gloussement. Tu ne sais pas faire les choses comme il faut, et ce depuis toujours ! Jamais tu n'as eu
le courage d'exprimer ta haine envers les autres humains... jamais ! Tu es faible ! "

- Crois-tu donc que ne pas céder à tes vices est une faiblesse ? Crois-tu vraiment que se montrer fort, c'est commettre des meurtres et exterminer des innocents pour se venger de ceux qui ont foulés du pied mon honneur ?

Théodore tremblait et suait, son visage chauve encore plus blafard qu'auparavant. Le décor lui paraissait flou et instable, les paroles du journaliste lointaines...

" Alors tu as compris... ce que t'ai fait faire ? susurra la voix avec un plaisir malsain. Tu sais donc de quoi je suis capable...

- Quelles autres insanités m'as-tu forcé à accomplir ? tonna Théodore pour couvrir les propos de son sordide alter-ego.

" Outre le fait de t'avoir conduit au meurtre sanguinaire de deux jeunes femmes et à des violences sur des brutes de ton établissement ? Rien d'autre. Enfin... pas encore. "

L'étudiant étouffa une exclamation d'effroi. Comment ça, pas encore ? Que comptait-il lui réserver la prochaine fois ? Comme si violenter d'autres personnes n'était pas suffisant... Comme si un double homicide n'était pas suffisant ! En l'instant, Théodore se sentait en plein désarroi. Quelque chose était lourdement tombé en lui. Quelque chose qu'il avait perdu à tout jamais et qui ne reviendrait pas. Son innocence. Inconsciemment, des larmes lui montèrent aux yeux.

- Théo, c'est moi, je suis rentrée !

Bon sang ! Sa cousine revenait déjà de cours ? Sa petite voix cristalline était reconnaissable entre milles... Non, ce n'était pas, mais alors vraiment pas, le moment de rentrer ! S'il ne parvenait pas à dompter son mal intérieur, elle risquait... elle risquait...

Cette simple pensée lui arracha une grimace tandis qu'il essuyait ses larmes précipitamment. Un peu plus loin, il entendit le bruit de la porte d'entrée que l'on refermait puis les pas de sa cousine dans le couloir. Décidément, ce n'était pas le meilleur moment pour qu'elle vienne à lui. Résister... Il devait... résister.

" Alors que vas-tu faire, pauvre inconscient ? asséna la voix aiguë en paraissant ricaner de plaisir face à son dilemme grandissant. Il va falloir que tu te décides à agir... C'est soi toi, soi elle ! "

- Ne compte pas me gâcher encore longtemps l'existence ! siffla Théodore entre ses dents. Je suis mon seul maître !

- Tu disais ?

Théodore ouvrit les yeux de stupeur. Il ne s'était pas attendu pas à ce que sa cousine l'entende en
pénétrant dans le salon. Apparemment, elle avait pensée qu'il s'adressait à elle. Feignant la désinvolture, le jeune homme se retourna vers elle et lui adressa un de ses plus beaux sourires. Mais aussi l'un de ses plus naïfs. Combien de temps croyait-il pouvoir contrer le mal qui se répandait en lui comme le plus sinistre des poisons ?

- Rien, je parlais tout seul, assura Théodore avec maladresse, son visage juvénile trahissant un certain malaise en dépit de ses efforts.

- Oh, très bien, répondit sa cousine en posant sa sacoche sur l'étagère d'un meuble proche. J'oublie parfois que tu aimes bien réfléchir à voix basse...

- Ne t'en fais pas Sidonie, tu ne me gêne pas, ajouta Théodore en sentant son léger désappointement.

Sidonie échangea un regard complice et rassuré avec lui. Ces yeux d'un vert sombre et profond qui avaient si souvent scrutés son âme. C'était du moins ce qu'il ressentait une fois confronté à Sidonie. Aussi loin qu'il s'en souvienne, le visage angélique et maternel de sa cousine avait toujours été là pour l'accueillir lorsque le monde semblait basculer autour de lui. Son sourire éclatant l'avait maintes fois rassuré par le passé. Et aujourd'hui, Théodore n'aurait pu supporter de lui faire du mal. Eux deux, orphelins depuis leur tendre enfance, avaient toujours affrontés les durs lots de l'existence. On disait qu'ils étaient indissociables. Mais à présent, le moment de la séparation était enfin venu. Aucun retour en arrière n'était envisageable. Malheureusement, il s'agissait là d'une cruelle vérité.

- Tu ne peux pas savoir comment les cours ont étés pénibles ! commenta Sidonie en rajustant quelques mèches de cheveux auburn qui dépassaient sous son chapeau blanc. Madame Logsia est plus barbante que jamais... mais elle nous a gratifiée d'une magnifique crise de vomissements en plein cours, ajouta-t-elle, prise d'un fou rire. Du coup, j'ai pu abréger ma journée de deux heures et demie !

- Tant mieux pour toi ! assura Théodore avec un sourire forcé. Moi je peux toujours courir pour que Madame Syli tombe malade ! Elle est increvable celle-là !

- C'est vrai, admit Sidonie en se laissant tomber dans le second fauteuil du salon. Je suppose qu'il en faut des comme ça pour que le monde tourne... Tu as mangé au fait ? ajouta-t-elle.

- Oui, ne t'en fait pas. Je t'ai laissé un reste de rôti à réchauffer si tu veux.

Sidonie opina brièvement de la tête, se frotta les mains avec contentement et se releva.

- Excellent, tu sais que j'adore ça en plus ! C'est toujours utile d'avoir un cousin qui sait cuisiner, n'est-ce pas ?

Affichant une mine réjouie, Théodore s'efforça de faire taire la voix qui résonnait à nouveau en lui. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Parler tout en ayant le cerveau martelé par une autre voix était un exercice des plus difficiles. Assurément, il y avait de quoi s'arracher les cheveux. Si seulement il en avait eu. Quoiqu'il en soit, Théodore devait tout faire pour que Sidonie ne remarque rien de ce manège. Elle avait suffisamment de choses à gérer dans sa vie, inutile en plus de lui flanquer un poids mort tel que lui.

- Euh... je vais sortir en ville, tu veux que j'achète quelque chose par la même occasion ? proposa-t-il en haussant le ton pour couvrir la voix et parler à Sidonie qui se trouvait dans la cuisine.

- Du pain, ça serait bien, s'il te plaît ! répondit sa cousine d'une voix étouffée, comme si elle mangeait déjà. On en a plus !

- Très bien, j'en prendrai deux baguettes lorsque je passerai chez le boulanger... A tout à l'heure !

Théodore sortit avec soulagement. Son départ avait été tellement précipité que sa cousine n'avait même pas eu le temps de lui adresser une réponse. Probablement le trouvait-elle bizarre, voire quelque peu agité. Ce n'aurait pas été si étonnant de sa part, elle qui le connaissait comme une sœur pourrait connaître son frère.

Bientôt, il fut au pied du large immeuble en parpaing blanc où il logeait depuis quelques mois déjà. La rue sur laquelle il donnait était agitée et régulièrement traversée par une file de conducteurs venus travailler dans les buildings avoisinants. Un quartier de centre-ville tout ce qu'il y avait de plus banal en somme. Banal, oui. Tout le contraire de ce qu'il était, à vrai dire.

Depuis toujours, Théodore avait fait ce constat. Lorsqu'il était venu pour la première fois dans un parc et avait voulu jouer avec d'autre enfants, l'évidence lui était apparue dans toute sa splendeur. Il était différent. Personne n'avait voulu jouer avec le petit garçon frêle et chauve à la peau blanche comme un cadavre et aux yeux rouges. Ici comme ailleurs, on détestait instinctivement tout ce qui sortait du moule. Et il fallait dire qu'un enfant albinos n'était pas ce qu'il y avait de plus normal au milieu des stéréotypes.

Pourtant, la simplicité, Théodore l'avait toujours désespérément recherchée. Elle n'était jamais venue à lui. Son quotidien s'était révélé bien trop compliqué pour cela. Entre les visites quotidiennes à l'hôpital, les remarques déplaisantes sur son apparence et la disparition prématurée de ses parents, il n'avait pas eu le temps de vivre. Tout cela n'avait été pour lui qu'un simulacre d'existence. Un long fleuve qui se serait arrêté en plein dans son cours. Si sa cousine ne l'avait pas soutenu toutes ces années durant, il eut été certain qu'il aurait mit fin à ses jours.

Mais elle était là, à ses côtés, et il ne pouvait se permettre de gâcher tout les efforts qu'elle avait fourni pour raviver la flamme de l'espoir en lui. En aucun cas il ne pouvait se le permettre. Mordre la main qui le nourrissait... Et puis quoi encore ? Il était tout sauf ingrat !

Sa poche fut soudain saisie de tremblements, comme si quelque chose y remuait faiblement. Théodore porta la main à sa veste et en sortit une unique PokéBall. Pris d'une envie irrépressible, il la lança pour libérer son compagnon de voyage. Dans un rai de lumière, un humanoïde se profila. Plus blanc encore qu'il ne l'était lui-même, son regard perçant semblait sonder profondément les choses. Faisant cliqueter entre elles les lames qui se profilaient à chaque extrémité de ses coudes, le Pokémon se tourna vers Théodore. Son maître. Sous la surprenante chevelure verte plaquée sur son visage, il laissa l'ombre d'un sourire se dessiner.

- Tu avais envie de te dégourdir les jambes, Zan ? remarqua Théodore.

Pour la première fois depuis une heure, il sentit le poids qui pesait sur ses épaules s'envoler intégralement. Son Gallame, qu'il avait affectueusement surnommé Zan, était son seul Pokémon. Mais aussi son meilleur ami en dehors de Sidonie. Depuis qu'il l'avait attrapé en tant que Tarsal il y a un an, leur entente n'avait cessée de croître, devenant harmonieuse et indéfectible. S'il n'avait pas été depuis toujours d'un scepticisme rigoureux, Théodore aurait parfois eu tendance à croire que Zan comprenait tout. Qu'il comprenait les choses mieux que la grande majorité des humains. Qu'il pouvait communiquer avec lui sans rien d'autre qu'un simple regard et lire en lui comme dans un livre ouvert. En somme, qu'il était exceptionnel et doué d'un don inconcevable...

- Bon, tu sais où me conduire ? dit Théodore à son Pokémon en coupant le flot de ses pensées. On a du pain à aller chercher aussi... Allez, Téléport !

Avant même que quiconque ne remarque le phénomène, le Gallame et son dresseur avaient disparus dans un bref tourbillon de vent.

* * * * * *



Le parc étendait ses vastes pelouses vertes sous le soleil éclatant. Une once de vent venait à peine agiter le feuillage du saule pleureur sous lequel Théodore et Zan se tenaient. Adossé à une curieuse cavité à la base même du tronc, l'étudiant songeait en contemplant le ciel d'un bleu myosotis. Quel magnifique panorama que celui s'offrant à lui...

Ce parc avait toujours constitué son lieu de plaisance, son abri contre les tracas et l'ennui. Lorsqu'il se sentait mal, c'était là qu'il se rendait. Ici, l'air était pur et la nature verdoyante. Quelques gazouillis par ci et quelques cris d'enfants par là venaient constituer un agréable fond sonore. Et surtout, personne pour le dévisager effrontément et laisser dans son sillage des commentaires acerbes sur son apparence...

Tout était parfait en ce lieu. Et c'était précisément sous ce saule centenaire qu'il avait rencontré Zan. L'un comme l'autre, ils avaient été perdus et en proie au désarroi du solitaire rejeté. L'un comme l'autre, ils s'étaient mutuellement trouvés. Comme si chacun avait son homologue dans l'espèce opposée. Lui, l'albinos orphelin, et Zan, le Tarsal aux pouvoirs démesurés qui avait effrayé ses pairs.

C'était du moins ce que Théodore avait cru comprendre en le dressant. Sa puissance au combat s'était en effet révélée proprement stupéfiante. Il avait dès les premiers instants su s'imposer dans les affrontements et ne se montrait amical qu'envers Théodore. Pour une raison que celui-ci ignorait, tout autre individu était irrémédiablement un ennemi dans l'esprit de Zan. Il ne faisait aucun doute que le Pokémon ne portait pas l'humanité en son cœur. Quoique, ce n'était pas son cas non plus et il devait bien s'admettre que Zan représentait pour lui autant qu'un frère. A l'instar de Sidonie, il avait su lui rendre une part de son âme...

Simplement... Vivre simplement... Voilà des mots que lui répétait souvent sa cousine. Et si depuis tout ce temps il n'en comprenait pas le sens strict, il leur attribuait tout de même une signification importante. Une fois la lumière faite sur cela, peut-être réaliserait-il alors la réelle ampleur de ces mots. Oui, peut-être...

Autour de lui, le monde changeait, évoluait. Mais c'était toujours de mal en pire. Théodore avait pu observer assez souvent le vice dont l'homme était atteint. Parfois même, il en avait subi les frais. Et pour qu'il ne l'oublie pas, la longue cicatrice qui lui barrait le torse constituait un rappel suffisamment pénible.

Paradoxalement, le jeune homme avait eu l'occasion d'assister à de biens plus heureuses scènes. Des parents qui jouaient avec leurs enfants, des frères et sœurs qui s'amusaient ensemble... Des amis entretenant des discussions sur le bon vieux temps. Et quelques fois, des amoureux transis échangeant des déclarations passionnées au dos de l'arbre qui l'abritait en ce moment même...

Tout cela, il y aspirait. Cette simplicité dans l'existence était son désir le plus cher, le plus inavouable. Lui aussi aurait bien voulu avoir des parents pour s'occuper de lui. Lui aussi aurait bien voulu avoir des frères et sœurs, des amis avec qui égayer ses journées. Lui aussi aurait bien voulu fonder une famille...

Mais Théodore savait qu'il n'était pas destiné à ce bonheur simple et si enivrant. Tout simplement car il était différent. Trop différent. Cette voix qui le harcelait de plus en plus souvent en était la preuve la plus irréfutable. Bien qu'elle ait cessée de murmurer à son esprit de sinistres paroles pour le moment, Théodore n'en restait pas moins sur ses gardes. A n'importe quel instant, il courait le risque de l'entendre à nouveau. Et alors, il irait, lui et son entourage, au devant d'un grand danger...

" As-tu donc si peur de moi ? "

Mince ! La voilà qui s'immisçait à nouveau en lui... Mais pourquoi donc était-il si malchanceux ? Quelle étaient les probabilités pour qu'il soit à la fois atteint d'albinisme et d'une sorte de dédoublement de la personnalité ? D'une sur un milliard ? Non, ce n'était plus une question de probabilités... c'était la fatalité, sans aucun doute. Et elle avait jeté son dévolu sur lui dès sa venue au monde, peut-être même avant.

Il eut été si simple pour lui d'abréger ses jours, d'apaiser égoïstement ses souffrances... Mais à chaque fois qu'une telle idée lui venait en tête, les images de Sidonie et Zan avaient tôt fait de l'en dissuader. Effectivement, Théodore ne pouvait se résoudre à abandonner les deux piliers de sa vie, ceux sans lesquels il aurait déjà plongé dans les affres de la folie...

" Pourquoi te refuses-tu à coopérer ? reprit la voix aiguë en lui donnant le tournis. Contrairement à ce que tu penses, je suis ton ami... "

Quelle ridicule aberration ! Son ami ? Certainement pas ! Celui de la folie qui menaçait de le submerger, peut-être bien. Mais assurément pas le sien !

" Écoute, je t'ai peut-être un peu trop brusqué tout à l'heure, et je le regrette... "

Et voilà, il nageait en plein délire. La voix éprouvait des regrets maintenant. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre...

" Si je m'insinue en toi et t'accable de commentaires rabaissants, crois-le bien, c'est pour ton propre bénéfice... "

Pour son propre bénéfice ? Et puis quoi encore ? Pour celui des deux jeunes femmes assassinées pendant qu'on y était ?

" Tu ne peux me cacher ta nature profonde... souffla la voix. Je sais que, tout comme moi, tu hais les humains. Seulement... tu n'as jamais eu le courage de leur faire payer les sévices que tu as enduré par leur faute. "

- Q... quoi ?

Cette fois-ci, Théodore n'avait pu réprimer une expression de surprise. Il se fichait pas mal de paraître dément à parler tout seul. Tout ce qu'il souhaitait nier lui était jeté à la figure par cette voix... Non, il ne pouvait sincèrement pas désirer... désirer... tuer ses semblables !

" Je veux pouvoir te donner l'occasion de remédier à toutes tes hésitations... Tout ce que tu n'as pas osé faire... tout tes souhaits insatisfaits... toute la haine que tu as contenue en toi... Tout cela, grâce à moi, tu n'auras plus à t'en soucier. Je vais ôter ce lourd fardeau qui pèse sur tes épaules... si seulement tu consens à partager de nouveau ta conscience avec moi. Je pourrais te forcer la main, mais je n'en ai pas la volonté. Je veux... que nous agissions ensemble. "

Théodore ouvrit des yeux ronds. La lumière s'était faite en lui. Ses doutes et ses appréhensions s'étaient envolés. Comme investi d'un soudain don d'omniscience, il avait comprit en l'espace d'un instant. Comprit que cette voix avait raison... Comprit qu'elle appartenait à...

- Zan ? Tu fais de la télépathie ?

Sous son regard ahuri, le Pokémon hocha la tête d'un air grave qui n'appartenait qu'à lui. Il l'approcha et mit une main conciliante sur son épaule...

" Tu te souviens de ces crétins qui t'ont fait une estafilade sur le torse avec un bout de verre, il y a huit mois en arrière ? dit Zan, le ton chargé de colère. Tu sais, ceux qui voulaient tester un nouveau jeu sur toi ? "

Théodore opina en ouvrant la bouche, toujours sous le choc de sa découverte.

" Et bien, que dirais-tu de leur rendre une petite visite... de courtoisie ? reprit Zan, sarcastique. J'ai retenu leur signature énergétique depuis ton agression et je peux te mener à eux en un rien de temps... Je peux même te dire qu'ils se trouvent exactement en bordure de la fameuse boulangerie où tu comptais aller... "

Dans un geste machinal, Théodore esquissa un pas en arrière... Mais quelque chose au plus profond de lui-même l'empêchait de reculer pour de bon... Mettre une raclée à ces lâches qui n'attaquaient qu'en groupe des individus isolés avait toujours revêtu un sens certain pour lui. Il s'agissait là d'un plaisir irrésistible que ses rêves avaient souvent projeté en film dans son esprit. Oui, voilà la volonté qu'il avait eu sans oser toutefois la concrétiser...

Ses iris rouges se voilèrent d'ombres inquiétantes, très différentes des lueurs dansantes qu'on y voyait habituellement. Enfin, Théodore répondit, ferme et animé d'une ardeur nouvelle :

- Très bien, on s'y met quand tu veux, Zan !

La face du Pokémon s'étira en une expression avide et malfaisante...

* * * * * *



- Dites-moi donc ce que ça vous fait... Avez-vous peur, bande de malfrats lâches et faibles ?

Un des hommes habillé en motard s'effondra dans une fontaine de sang, lacéré par Zan. Autour de lui, ses compagnons pourtant nombreux tressaillirent d'effroi. Les lamentations déchirantes de leur camarade et sa blessure qui saignait abondamment paraissaient agir comme un puissant sédatif sur eux. Pétrifiés telles des statues, ils restaient bras ballants. Leur regard empli de peur rappelait celui qu'avait parfois le gibier férocement traqué. Et Théodore aimait cette vision. Il s'en délectait, s'en repaissait même.

- Ah, depuis le jour que je guette le moment où je pourrais vous faire payer tout vos actes ! éructa Théodore en s'esclaffant sans dissimuler son allégresse. Pouvoir asséner des coups en retour, c'est... grisant !

Alors que le jeune homme levait ses mains agitées de légers spasmes, il parut plus dément que jamais. On aurait eu peine à croire qu'il s'agissait du même Théodore. Ses traits s'étaient durcis, son regard également. Quelque chose en lui avait radicalement changé. Quand bien même son corps demeurait d'une blancheur de craie, il émanait de lui une noirceur insoupçonnée, totalement contradictoire...

- Pitié ! l'implora un homme en se jetant à genoux devant lui. On ne fera plus jamais de mal, promit ! S'il vous plaît...

- Et vous, avez-vous fait preuve de clémence lorsque vous me tabassiez à dix contre un ? rétorqua Théodore d'un ton sentencieux et haineux. Pourvu que vous pouviez trouver un souffre-douleur, peut vous importait de gâcher la vie d'autrui ! A présent... je vais vous faire tellement souffrir que j'incrusterai le message directement dans votre peau !

L'homme s'affaissa dans un long râle, tailladé prestement par les lames effilées de Zan suite à un geste de l'étudiant. Le Pokémon exhalait une colère toute aussi vive que son maître, et le sang qui coulait le long de ses bras n'aidait en rien à le rendre moins effrayant.

C'est alors qu'une sirène stridente se fit entendre et vrilla les oreilles des présents. Théodore ne la reconnaissait que trop bien... Il y eut également des claquements de portes et une vague rumeur, comme si l'on s'entretenait discrètement derrière les palissades qui bordaient la cour. Un des hommes tenta de s'échapper en catimini alors que Théodore regardait ailleurs, mais Zan l'intercepta d'un coup précisément asséné en plein ventre et le regarda basculer en avant comme une feuille morte...

" Tu ne trouves pas que c'est tout simplement génial ? dit le Pokémon à Théodore par télépathie. On s'amuse comme des petits fous, non ? Personnellement, je considère ça comme l'extase suprême ! Cette ivresse qui me submerge... j'adore ! "

Théodore approuva en arborant un rictus proprement malfaisant. Que la police vienne à son encontre et il rirait davantage encore... Avec les capacités de Zan, il était invulnérable, il pouvait agir impunément !

Autour du cercle qu'il formait avec son compagnon et ses victimes, des rangs serrés de policiers en uniforme bleu se formèrent rapidement. Les représentants de l'ordre les cernaient à présent, détaillant la scène d'un regard vif et alerte. La petit cour ensanglantée où Théodore se trouvait ressemblait vaguement à un champ de bataille et personne ne s'y trompa. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le jeune homme fut mis en joue par une vingtaine de policiers.
Ce cliquetis si caractéristique des pistolets que l'on arme... Théodore n'aurait jamais pensé l'entendre si distinctement un jour. Peut-être son heure était-elle venue, qui sait ? Peut-être était-il temps pour lui de passer à autre chose ?

" N'aie crainte et ne laisse en aucun cas le doute t'assaillir, murmura Zan en ressentant son hésitation soudaine. Tant que je suis là, il ne peut rien t'arriver. Au milieu de tous ces ennemis, je suis ton seul ami, et réciproquement... ajouta-t-il avec une sorte d'émotion plutôt rare de sa part. Ne l'oublie jamais. "

Alors qu'il en venait à la conclusion que Zan avait effectivement raison sur toute la ligne, le regard de Théodore fut interpellé fugitivement. Interpellé par une tignasse auburn qui avait flotté comme une bannière au-dessus du rideau de policiers... Mais il dut bien se détourner de cette étrange vision car un des hommes en bleu s'adressa à lui :

- Veuillez cesser toute résistance et aucun mal ne vous sera fait ! Dans le cas contraire, nous serons contraints d'employer la force ! C'est à vous de choisir !

Théodore éclata d'un rire long et moqueur, levant la tête au ciel en se tenant le ventre. Vraiment, ces hommes ne doutaient de rien ! A côté de lui, Zan était secoué d'un fou rire silencieux. Devant ces réactions peu équivoques, le policier qui avait parlé marmonna à ses coéquipiers :

- Très bien, veuillez lâcher la brigade de Caninos d'attaque. Peut-être est-il encore possible de limiter l'effusion de sang...

- Très bien Chef ! acquiesça un de ses vis-à-vis en se mettant au garde-à-vous.

Le leader soupira tandis qu'un de ses hommes partait en trombe. Il avait une grande expérience de ce type de situation. Et il était rare qu'elle s'achève sur une note gaie. Toutefois, l'espoir de résoudre le problème sans trop de violence était encore envisageable. Si seulement le camp adverse obtempérait, tout cela se terminerait pacifiquement. De toute évidence, l'individu n'était pas armé. Faire tomber son Pokémon reviendrait donc à régler le dilemme qui frappait la police.

- Zan ! hurla Théodore en pointant du doigt le chef. Je crois bien qu'il mijote quelque chose ! Sois prudent !

" Très bien. Je l'avais noté de toute façon. Ils vont probablement essayer de s'en prendre à moi avec d'autres Pokémon... Damnation ! Faire usage d'une telle bassesse, utiliser des frères contre moi, c'est bien typique des humains ça ! Mais soit, si c'est la guerre qu'ils veulent... "

Peu de temps après, alors que le silence s'était fait et que personne n'osait bouger d'un pouce, des aboiements sonores résonnèrent dans l'air. Enfin, un groupe de chiens à la fourrure tigrée perça le mur de policiers, grognant farouchement. De leurs regards perçants, ils fustigeaient Zan. Chaque Caninos, au nombre d'une vingtaine environ, était fermement campé sur ses appuis. On les sentait prêt à bondir à tout moment. Théodore les voyait déjà se ramasser et plonger sur Zan toutes dents dehors. Il les voyait déjà déchiqueter son fidèle compagnon au terme d'une lutte sanglante et acharnée...

- Théo ! Cesse tout cela avant qu'il ne soit trop tard ! intervint une voix en déchirant le silence que seuls les Caninos troublaient. Tu peux encore arrêter ce désastre ! Je sais que tu en es capable !

Désabusé, Théodore observa Sidonie se frayer un chemin entre les policiers à grands renforts de coups de coudes et de cris. Ainsi, il ne s'était pas trompé. L'espoir bien illusoire qu'il avait entretenu venait de s'envoler. S'il avait prié pour que les cheveux de tout à l'heure n'appartiennent pas à sa cousine, il n'en était plus rien à présent... Pourquoi fallait-il toujours qu'elle prenne des risques pour un incapable comme lui ?

- Que fais-tu ici ? balbutia-t-il en ouvrant des yeux ronds. Pars, je ne veux plus te voir ! Tu m'exaspères !

Il venait d'être pris d'un brusque accès de colère. Si la repousser était le seul moyen de la préserver, alors il sacrifierait leur amitié...

- Ne crois pas que j'abandonnerai sous prétexte que tu m'ignores, Théodore Shade ! l'admonesta Sidonie en levant un index réprobateur, l'autre main sur la hanche. Je te connais par cœur et ce genre de procédé ne prend pas avec moi ! Tu ne t'en sortiras pas si facilement ! Aurais-tu donc oublié tout ce que nous avons traversé ensemble ? Hein, dis-le moi !

En l'espace d'un instant, l'attention s'était reportée sur Sidonie et Théodore. Les yeux étaient rivés sur eux comme autant de petits phares qui les auraient sondés de leur lumière. Dans le silence de nouveau rétabli, on percevait la tension. Les souffles étaient suspendus et les expressions anxieuses et intéressées à la fois. C'était une ambiance irréelle, presque indescriptible.

- Alors, que comptes-tu faire ? reprit Sidonie en soutenant le regard de son cousin sans sourciller, quoique ses lèvres tremblaient. Tu vas prendre le risque de gâcher ta vie pour une poignée de moins que rien ? Tu vas vraiment me laisser seule et compromettre égoïstement tout ce que nous avons bâti pour le futur ?

Théodore détourna les yeux d'un air fuyant, partagé entre deux choix. Peu lui importait d'avoir à affronter toute une horde de Caninos et une légion de policiers... Peu lui importait aussi de mourir pour satisfaire son désir de vendetta... En revanche, il ne pouvait pas affronter le regard de Sidonie, ni imaginer le chagrin qui serait le sien si d'aventure il venait à périr idiotement pour sa petite vengeance personnelle. Oui, il était égoïste. Cela le dégoûtait de lui-même. Sa cousine s'était souciée de son bien-être quand les autres l'ignorait avec mépris. Elle avait dépensé son temps et ses efforts sans compter pour qu'il vive simplement et connaisse l'affection d'un semblable. Et malgré tout cela, comment la remerciait-il ? En se ruant inconsidérément dans le gouffre obscur de la violence et de la haine. Ni plus ni moins. Il s'agissait là d'une trahison offensante, d'une honte infamante pour celle qui avait toujours été disponible et affectueuse pour lui.

- N'oublie pas que tu es tout ce qu'il y a de plus précieux pour moi... et je ne veux pas te perdre ! déclara Sidonie, perdant le contrôle et s'arrachant des cheveux. Tu m'entends ? Je veux que tu vives !

Livré à un cruel dilemme, Théodore observa succinctement Zan. Lorsque leurs yeux se croisèrent et que leurs pensées ne firent plus qu'une, le jeune homme comprit. Ses bras retombèrent le long de ses flancs tandis que son Pokémon s'agenouillait. Leur volonté avait flanchée. Finalement, ils ne l'auraient pas fait. Ils n'auraient pas achevés leur vengeance...

* * * * * *



Ses pas résonnaient en échos dans le long couloir à l'aspect synthétique qu'elle parcourait, flanquée de deux gardes aux airs patibulaires. A proprement parler, elle n'aimait pas cette escorte plutôt austère, ni même cette prison. Mais elle devait pourtant s'y habituer. Ce serait désormais son lot quotidien si elle espérait voir Théodore.

Sidonie franchit une double porte et déboucha dans un vaste parloir. Scindé en deux parties égales par un comptoir surmonté d'une vitre en plexiglass, il n'accueillait pas foule. Des téléphones étaient fixés sur le comptoir à intervalles réguliers. D'un pas malaisé, la jeune femme s'en approcha et prit place sur un tabouret indiqué par ses gardes. Puis elle attendit, seule et emmurée dans son silence.

Enfin, après cinq minutes qui lui avaient parues des heures, il arriva. Menotté et sévèrement surveillé par un groupe de policiers, mais apparemment en forme. Une barbe naissante lui mangeait le menton en le vieillissant de plusieurs années et des cernes bleues marquaient ses yeux. Hormis cela, Théodore paraissait se porter comme un charme dans son uniforme rapiécé de prisonnier. Si l'on considérait ce qu'il avait vécu durant ces trois derniers jours, c'était plutôt encourageant.

Les cousins se firent face à travers la vitre et s'emparèrent d'un même geste du téléphone placé à leur droite.

- S... salut Théo, bredouilla Sidonie en sentant l'émotion la gagner. Alors, comment vas-tu maintenant que les choses se sont calmées ?

D'une certaine manière, elle redoutait encore l'expression démente et meurtrière qu'elle avait pu lire sur le visage de son cousin. Mais heureusement, ce fut avec son habituel sourire que Théodore l'accueillit et lui répondit :

- On peut affirmer que je vais bien, dit-il en affichant clairement sa volonté d'être pardonné. D'après le juge, j'aurai le droit à des circonstances atténuantes vu que le traducteur Pokémon a obtenu des aveux de Zan. Il a assumé l'entière responsabilité de mes actes et affirmé que j'agissais sous sa contrainte... Le double homicide est également reconnu comme étant son œuvre et il risque la peine capitale ! ajouta-t-il d'une voix devenue hachée. Dire que je ne sais toujours pas pourquoi il hait les humains ! Dire qu'il y a tant de choses que j'ignore de lui et que j'aurais pu apprendre en sa compagnie ! Dire qu'à présent... je ne le reverrai certainement plus jamais !

Le jeune homme se tut et soupira longuement. Sa main était crispée sur le combiné à un tel point que les jointures semblaient sur le point de craquer. Visiblement, le Pokémon occupait encore son esprit. En dépit de ce tout ce qu'il avait pu faire, il était évident que Théodore n'était pas prêt à en faire le deuil, à se séparer de lui. Sidonie, pour sa part, tiqua à l'annonce de cette information. Ainsi, Zan s'était sacrifié pour son dresseur... Peut-être, au fond, n'était-il pas si mauvais que cela, pensa-t-elle. En tout cas, il avait par cette action fait preuve de plus d'humanité que la majorité de ses congénères à elle. Et c'était tout à son honneur.

- Je suis vraiment... balbutia soudain Théodore, les yeux inondés de larmes.

- Tais-toi ! le coupa Sidonie, la voix tremblante. C'est bon, je ne veux pas t'entendre te confondre en excuses. Te voir plutôt bien portant, tant sur le plan physique que moral, constitue pour moi la meilleure des récompenses. Je n'ai pas besoin que tu me le dises pour savoir que ta rédemption est sincère, d'accord ? Alors ne me sors pas de stupides formules toutes faites du genre : " Je suis désolé, arriveras-tu à m'accorder ton pardon ? ". De toute façon, je n'aurai que faire de telles simagrées !

Théodore tamponna ses yeux humides avec une manche de son uniforme. Puis il sourit plus largement que précédemment et baissa la tête, comme plongé dans d'heureux souvenirs. Ce qui d'ailleurs ne lui était pas coutume.

- Dans ce cas, tu vas encore trouver le moyen de me traiter d'idiot, dit-il en rigolant nerveusement, quelque peu nostalgique. Parce que j'aimerais te présenter... mes plus plates excuses pour le tort que je t'ai causé. Jamais je ne pourrai réparer le mal que j'ai fait, tout ces crimes que j'ai perpétrés...

- Je t'ai dis que ça m'était égal ! s'exclama Sidonie en sentant les larmes lui venir à son tour. Je te pardonne ! Oui, je te pardonne d'être si idiot ! Je te pardonne aussi de ne pas avoir compris... de ne pas avoir compris que le plus important ne résidait pas dans le regard des autres, mais dans celui des personnes qui t'aiment !

A ce moment là, Théodore releva brusquement la tête. Et leurs regards se croisèrent. L'émeraude plongea dans l'abîme des iris rouges et y décela une lueur. Voilà précisément ce que Sidonie cherchait. Son cousin avait enfin compris. Sur le visage de Théodore, elle pouvait lire toute la reconnaissance, toute l'affection qu'il lui portait. Ce regard... Il reflétait la vie, l'amour et l'espoir. Tout cela étira un sourire à Sidonie. Enfin, après toutes ces années, elle voyait autre chose en lui que des émotions négatives. Son cousin était prêt. Prêt à affronter la vie en venant tel qu'il était, sans se soucier de l'avis des médisants.

- C'était donc ça que tu voulais dire, murmura le jeune homme en rayonnant fugitivement. La vie est simple... quand on a le choix. Et je crois que pour moi, le plus simple serait encore de rester tel que je suis. Voilà tout. Certains se cherchent toute leur vie durant. Moi, en revanche, j'ai la chance de savoir qui je suis depuis ma naissance. J'ai également la chance de t'avoir toi, Sidonie. Et cela, c'est un don plus précieux que nul autre au monde.

Le visage éclairci de bonté, il se contenta de souffler un ultime mais magnifique mot :

- Merci.
Participation de Domino
Spoiler :
Kogoeru Sekai

Ce village ne payait pas de mine, et c’était bien tout ce qu’on pouvait en dire sans mentir ou exagérer. Sa construction rappelait celle d’un nœud, et nul doute que les gens avaient l’esprit taillé à l’identique. Ces esprits obtus, comme la plupart du temps, semblaient s’être réunis au même endroit afin de rester entre gens capables de se supporter afin de ne pas incommoder les autres, dans une sorte de réflexe inconscient de survie.

Dans cet enchevêtrement de maisons, il y avait une fillette qui n’avait pas de famille. Elle vivotait entre le Centre Pokémon où on la laissait manger, en tant qu’orpheline, et une petite maisonnette ressemblant plus à une grande cabane qu’autre chose. Cette petite enfant, prénommée Michelle, portait toujours des habits blancs. Certains villageois savaient d’où elle venait, ce qui occasionnait des regards blessants pour une si jeune enfant. Quelque chose de particulier avec cette enfant : Elle ne courrait jamais, elle ne se pressait jamais, elle parlait avec modération aux adultes et avait continuellement la tête un peu basse, ses longs cheveux raides, bruns et gras pendant autour de ses yeux, comme pour ne surtout pas importuner les cieux avec la candeur de son visage sali par le dénuement.

Elle approchait souvent d’une grotte non loin du village. Les gens ne l’en empêchaient pas, bien qu’ils pensaient tous cette grotte dangereuse. La rumeur expliquait que cette antre servait de refuge à un monstre. Disons que si cette petite fille sans parents ni attache disparaissait dans cette grotte, cela n’avait pas d’importance. Disons même que cela arrangerait bien certaines personnes.

Le danger était virtuel et de l’ordre de la légende urbaine, mais les superstitions avaient la vie dure, et ainsi chaque nuit, toutes les portes du village étaient closes, et chacun des habitants se calfeutrait dans sa maison. Michelle faisait généralement de même, mais un jour elle prit une sorte de résolution ferme, une résolution d’enfant. Celle d’aller jusqu’au fond de la grotte, afin de voir ce qui s’y trouvait. C’était un simple challenge, une simple façon de tuer le temps. Elle avait exploré maintes fois cette grotte, chaque fois elle s’arrêtait à un certain point, pas certaine de ce qu’elle pourrait réveiller. Elle avait fait des Pokémon qui l’habitaient ses seuls amis, les nourrissant ou leur accordant des caresses amicales qu’ils n’avaient pas souvent. La grotte était très étrange, inhabituelle. Elle avait un début, une forme de spirale, et au bout de ce chemin en colimaçon, une sortie. Quand Michelle atteignait cette sortie, elle débouchait sur une gigantesque réserve naturelle, une petite forêt dans ce volcan éteint – c’est ce qu’on lui avait raconté du moins – qu’elle avait pris beaucoup de plaisir à visiter la première fois qu’elle y était allée.

Cependant.

Cependant il y avait un petit lac duquel elle n’osait s’approcher. Un courant d’air frais, d’une froideur extrême, quelque chose qui l’empêchait intimement de marcher vers cette petite étendue d’eau pourtant anodine. Elle sentait qu’elle approchait le nombril de quelque chose de trop lourd pour elle, qu’elle n’en sortirait, pour ainsi dire, pas vraiment morte, mais pas vraiment vivante non plus. Toutefois, au fur et à mesure de ses escapades, elle avait gagné une certaine assurance qui lui disait peu à peu que s’aventurer près d’une mare, après tout, ne ferait pas s’effondrer les fondations du monde. Cette sensation qui lui disait de ne pas s’approcher, elle la mettait sur le compte d’une peur éventuelle de se noyer. Et peut-être aussi du fait que les Pokémon sauvages eux-mêmes ne s’en approchaient pas.

Michelle décida donc que cette fois elle irait jusqu’au bout. Elle s’introduit dans la grotte en début d’après-midi, résolue à aller au bout. Elle franchit le chemin sinueux à l’intérieur de la grotte, elle arriva dans la grande cavité du cratère, elle passa entre les arbres et les dunes, et peu à peu elle arriva au lac. Le peu de Pokémon qui la suivait s’arrêta net au moment où elle franchit une certaine ligne. Elle ne leur en tint pas rigueur et le leur fit savoir en un sourire. C’est donc avec la joie des jours sans haine qu’elle approcha du lac. L’air devint tout à coup glacé, et Michelle regretta de ne pas avoir ses habits d’hiver. Le lac laissa échapper une étrange émanation blanche duveteuse. Michelle eut à peine le temps de voir l’émanation se répandre que le cratère entier était recouvert de neige. C’était un océan de néant, une mer de neige. Il n’y avait plus rien d’autre qu’un enfer blanc. Même les Pokémon qui étaient avec elle jusqu’alors avaient tout bonnement disparu.

D’abord paniquée par cette évidente démonstration de sorcellerie, Michelle découvrit une cavité rocheuse par laquelle elle n’était jamais passée, qu’elle n’avait même jamais vu ou remarqué. Elle traversa le désert floconneux qui semblait immense, ses ballerines usées s’enfonçaient peu à peu dans la neige à mesure qu’elle avançait vers la grotte mystérieuse.

Au dehors, la grotte dégageait une étrange température, presque ambiante. Michelle entra rassérénée dans l’alcôve qui était largement plus vivable que le reste du cratère. Mille questions naissaient dans sa tête, mais aucune ne trouverait de réponse.

Dans la grotte où elle venait de pénétrer, une étrange créature géante lui tournait le dos. Michelle observa, médusée, l’étrange chose, un Pokémon difforme, sans la moindre harmonie, un débris de cauchemar au milieu d’un paysage surréaliste constitué de pierre et de glace. La créature tourna la tête pour observer l’intruse, puis se retourna dans son entièreté pour mieux observer ce qui venait d’entrer. Michelle n’avait jamais rien vu de tel. Un monstre vouté, semblable à un oiseau déplumé, gigantesque et effrayant mais semblant également d’une faiblesse poignante. La naïveté d’enfant de Michelle lui permit d’avancer sans crainte vers cette chose inconnue, gigantesque et probablement dangereuse. Mais le dragon n’attaqua point la fillette. Elle caressa son museau oblique et irrégulier. La créature fixa l’enfant avec ses yeux lumineux et fins pendant un long moment alors que la fillette examinait la créature comme si elle était une grande et majestueuse statue. Mais c’était bien un être vivant à la respiration sifflante mais audible dans la résonnance de cette grotte.

Après un long moment, Michelle s’éloigna, salua la créature et repartit. Le dragon des glaces observa cette étrange petite chose sans vraiment comprendre ce qui s’était passé, pourtant quelque chose s’était bel et bien passé. Un être humain était entré en contact avec une chose exilée, séparée de l’humanité. Un lien famélique, quasi invisible, s’était créé entre deux univers.

De retour au village, Michelle avait une impression étrange. L’impression qu’il y faisait plus froid encore que dans la grotte avec le dragon géant. Les gens du village étaient toujours aussi glaçants avec elle, toujours aussi méprisants, comme si le poids d’un passé inconnu pesait encore dans leur regard sur elle.

Michelle retourna voir son étrange nouvel ami géant avec de la nourriture, cette fois. Il l’accepta avec ce qui sembla être une certaine joie. Michelle était heureuse d’apprendre à connaître cette créature inconnue, au départ si fermée mais peu à peu ouverte au monde. L’enfant avait même pris pour habitude de faire boire à la créature l’eau salée du lac qui cernait la grotte à l’exception de l’entrée avec l’aide d’un plateau légèrement incurvé. Le seigneur des lieux se pliait à cet exercice sans broncher, et la petite souriait là où n’importe qui aurait frissonné face à un tel animal.

Chaque fois, la petite Michelle partait de bon matin pour revenir le soir. Et avec les autres habitants, elle s’enfermait chez elle, dans son petit débarras. Ce rythme immuable allait être brisé par un incident d’une importance gravissime.

Michelle, celle qui ne se pressait jamais, avait un jour passé un peu trop de temps avec le monstre du fond du cratère, et lorsque le crépuscule montra ses premières pénombres, elle s’inquiéta de ne pouvoir revenir à temps. Elle se mit alors à courir, mais ses jambes maladroites qui n’avaient jamais pris l’habitude de ne serait-ce que trotter, la firent glisser sur une flaque de verglas qu’habituellement elle évitait sans peine avec son pas lent et prudent. Cette fois, elle ne put éviter la glissade, et manque de chance, elle tomba dans le lac glacé faisant le tour de la grotte.

Immédiatement, le dragon des glaces plus connu sous le nom de Kyurem s’ébranla. Il se précipita au secours de la fillette, plongea sa tête dans l’eau pour la recueillir en la prenant par le col avec sa bouche. Il la reposa ensuite sur la terre ferme. La voyant inerte, il tenta de lui presser le ventre avec le bout de son museau, ce qui fit recracher un peu d’eau à l’enfant qui retrouva le souffle, mais pas la conscience. Afin de la réchauffer, Kyurem couvrit son corps d’une couche de neige épaisse mais poreuse qui la tint au chaud à la manière d’un igloo. L’imparfaite et incomplète créature sortit ensuite de la grotte qui perdit sa température semi-ambiante pour redevenir chaude et accueillante. De la vapeur s’échappa du lac, et même la couverture de neige de Michelle commençait à fondre doucement.

Il passa une nuit, un jour, et une autre nuit avant que Michelle se réveille enfin. Kyurem était en dehors de la grotte, et lorsqu’il la vit s’asseoir, hébétée mais vivante, il rentra en l’évitant soigneusement pour ne pas l’écraser. La grotte retrouva vite sa température initiale. Michelle se leva et racla sa gorge, assoiffée. Kyurem arriva vers elle et leva sa tête au-dessus de la sienne. Lorsque Michelle leva la tête, le Pokémon distilla sa propre glace pour la faire boire à l’enfant sous forme liquide. Michelle but ce qu’elle put, songeant qu’il avait pris soin d’elle pendant tout ce temps. Lorsque Kyurem recula pour observer plus encore l’enfant, celle-ci sembla tiraillée entre sa compagnie et le monde extérieur. Kyurem, semblant comprendre sa peine, se retira dans le fond de sa grotte, laissant l’enfant libre de son choix. Michelle partit, ne serait-ce que pour rassurer les habitants d’Entrelasque.

Lorsqu’elle revint, c’était le chaos absolu. Certains priaient pour que le monstre de la nuit ne les mange pas. D’autres étaient outragés de voir l’enfant déambuler naturellement dans les rues. D’autres encore étaient en pleine crise de nerfs, incapable de retrouver la raison, pris par la folie et la peur. Lorsque la fillette daigna demander ce qui se passait à quelqu’un, c’est une autre personne qui lui répondit. Une femme d’âge mûr sale, méchante, qui avait l’air bête et qui parlait comme un animal. On l’appelait Clarence. Elle railla la gamine pour son irresponsabilité, elle lui signala que pendant deux nuits et un jour, la ville avait été recouverte par un brouillard opaque et glacé, et qu’ils avaient beau chercher, la seule qui était absente du village, c’était elle. Elle l’accusa d’avoir apporté le malheur sur la ville et d’avoir condamné tous ses habitants à une mort prochaine, lente et inéluctable. Elle appela à ce que la ville entière punisse l’enfant pour sa désinvolture et son manque d’intérêt envers son prochain.

Et c’est ainsi qu’un déchainement inouï et inexplicable de violence s’abattit sur la petite Michelle. Comme pour faire la catharsis de leurs peurs respectives, les habitants, un par un, giflaient ou griffaient la petite fille, lui crachaient dessus pour expurger leur peur et leur superstition. Michelle eut beau crier, pleurer, geindre, se cacher, elle fut retrouvée et chaque fois, traînée hors de sa cachette sur le bitume, plus battue et plus violentée qu’avant. Les enfants de la ville lui jetaient des pierres, les femmes l’insultaient et la pinçaient, certains vieillards en profitaient même un peu trop pour expier des vices qui ne pouvaient être mis sur le compte d’aucune frayeur.

Vers la fin de la journée, Michelle avait été laissée à l’abandon, dehors, à terre, couverte de bleus, d’ecchymoses et de griffures, plus sale et plus débraillée que jamais. Sa robe blanche était à présent une guenille, un vulgaire bout de tissu qui la couvrait à peine.

Elle se releva.

D’un coup, tout devint simple.

Michelle marcha vers la grotte.

De son pas lent et simple, dodelinant, grinçant des dents sous les douleurs qui lui avaient été infligées, Michelle parcourut la grotte, sortit sur le cratère, ressentit cet air vivifiant et pur.

Une question lui vint : Pourquoi être partie ? Elle n’en savait rien elle-même, par soumission envers l’autorité.

Mais quelle autorité recevoir de gens qui vous rejetaient ?

Elle arriva dans l’antre de Kyurem, épuisée, endolorie, maltraitée. Kyurem l’observa un court moment. Michelle tendit la main vers lui, dans l’espoir qu’il l’aide. Mais Kyurem savait déjà ce qu’il allait faire. Fou de rage, il sortit de la grotte et alla se placer dans le centre du cratère de la grotte Cyclopéenne. Le monstre de glace émit un cri sourd. La neige devint encore plus blanche. La pierre devint de plus en plus sombre, presque noire. Le contraste entre le noir et le blanc se fit de moins en moins strict quand les frontières de la pierre fusionnèrent avec les frontières de la neige pour ne former plus qu’une lave informe nourrissant une colère insondable, sans limites.

La terre trembla. Il y avait des gens à punir, des gens qui méritaient vraiment de ne plus voir le soleil, de rester emprisonnés à tout jamais dans le silence.

Kyurem leva la tête vers le ciel et poussa un rugissement infâme. Entrelasque se retrouva violemment gelée. Les femmes, les enfants, les vieillards, les hommes, tout le monde se retrouva littéralement frigorifié sur place, couverts de givre. Probablement morts sur le coup. L’ère glaciaire avait une telle puissance que personne n’en avait réchappé.

Ce n’était pas fini. Kyurem ressentait à présent une telle haine pour l’humanité que sa rage avait atteint un pinacle insoupçonnable. L’ère glaciaire s’étendit donc, encore et encore, et encore…




Lorsque Michelle se réveilla, elle était sur un coussin de neige poudreuse. Elle regarda en l’air. Le ciel était bleu, mais aucun oiseau ne gazouillait.

Autour d’elle, la glace infinie. Mais il ne faisait pas froid. Il faisait même très bon. Michelle s’étonna également d’avoir retrouvé sa robe dans son état initial, et de n’être plus blessée nulle part. La situation était étrange.

Un Sorbébé arriva à ses côtés. Michelle le regarda, le caressa, même. Le petit Pokémon, joyeux et sympathique, guida l’enfant. Michelle le suivit. Ses pieds nus adhéraient bien à la glace qui ne glissait pas, à priori, qui était très polie, presque chaude, une glace étrange, uniforme, claire…

Michelle regarda en bas. Elle ne voyait rien d’autre que le néant de la transparence de la glace. Le noir infini, le fond du glacier. L’abysse du zéro absolu.

Elle marcha longuement sous le soleil d’Unys, toujours guidée par Sorbébé qui arriva à un endroit et s’y arrêta. Michelle s’arrêta aussi. La glace s’arrêtait enfin, au-dessus des nuages, c’était une falaise d’où s’écoulait une très fine rosée de gouttelettes cristallines brillant au soleil. Michelle regarda Sorbébé qui bougea dans un mouvement semblable à un haussement d’épaule.

Michelle regarda en bas, et finalement elle se laissa glisser. Sorbébé la regarda glisser du toboggan de cristal. Le Pokémon sembla fondre et se mélanger à nouveau à cette énorme bloc de glace.

Michelle glissa longuement avant d’atterrir dans une ville à l’apparence ancienne : Janusia. Les habitants étaient tous étonnés de voir l’immense glacier, mais plus encore de voir une enfant en descendre. Un journaliste qui se trouvait là accourut pour interroger l’enfant.

- Petite ? Petite ? Tu étais au cœur du drame ? Tu as quelque chose à en dire ? Petite ? La moitié d’Unys a été gelée, tu sais quelque chose ?

N’ayant pas de réponse, il se remit à parler à la caméra alors que Michelle partait, mue par un but imperceptible. Elle marcherait probablement pour tout le reste de sa vie.

- Mesdames et messieurs, la nouvelle continue de stupéfier les habitants d’Unys. Quelques heures après, nous ne savons toujours pas pourquoi ni comment la moitié de la région s’est retrouvée plongée sous ce qui ressemble à un énorme glacier compact d’où RIEN ne peut sortir. Je… Je rends l’antenne jusqu’à ce que j’aie plus de détails… Petite ! Petite, n’as-tu donc rien à dire ? Petite ?

Tout ce que remarquaient les gens, c’était ce visage absolument neutre de l’enfant. Neutre, sans aspérité. Comme si plus rien, à présent, ne pouvait l’atteindre ou la toucher.
Modifié en dernier par Drayker le mar. 15 mai 2012, 19:13, modifié 1 fois.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » mar. 15 mai 2012, 19:12

Je m'inscris (je pense que j'aurais le temps :v). Sinon en effet, concours laborieux. La faute a une période étudiante en pleine effervescence à mon avis.
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » mar. 15 mai 2012, 19:17

Pikadine a écrit :Participation de Dominiak

Dominiak, nouvel auteur sur le point de publier une fic à gros succès, "SmirLoL".

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Drayker » mar. 15 mai 2012, 19:17

Oui, Mai/Juin ça promet d'être compliqué.
Première page remise à neuf, j'ai inscrit ceux qui se sont désignés, viendez nombreux. :v

EDIT : nice troll dragilarve :lol:

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » mar. 15 mai 2012, 19:25

dragibus a écrit :
Pikadine a écrit :Participation de Dominiak

Dominiak, nouvel auteur sur le point de publier une fic à gros succès, "SmirLoL".
:lol: Ton esprit d'analyse ne te fait pas défaut dis-moi ! Pas mal l'intervertion de Pikadine ^^
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Pikadine » mar. 15 mai 2012, 20:27

Drayker a écrit :Merci ^^ (ça m'intéressait personnellement aussi, j'avoue). J'te fais une fleur en intégrant tes notes au jugement (faut pas déconner, médecine c'est pas de la tarte, je reconnais) mais à l'avenir, passe au moins pour prévenir ou prends t'y à l'avance s'il te plaît.
Merci beaucoup et encore désolée. ><
J'ai vraiment cru que j'avais le temps... ça me servira de leçon pour la prochaine fois...
*se faisant fouetter en punition*
dragibus a écrit :
Pikadine a écrit :Participation de Dominiak

Dominiak, nouvel auteur sur le point de publier une fic à gros succès, "SmirLoL".
... Faute de frappe 8D
Le pire c'est que j'ai relu trois fois pour comprendre où était mon erreur... X.X'
J'vais modifier de suite =D
Sinon, l'arbitre n'a rien vu, ça joue toujours 83
*fufu*

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Amélie1997 » mer. 16 mai 2012, 13:12

Je m'inscris au concours. Le thème m'a bien inspiré.
Image
Merci Tipwasson pour le Kit et Skye pour la Darkrai.
Mes fics (New Fic):

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » dim. 20 mai 2012, 13:57

Bon, je vais me désister tout simplement parce que l'idée que j'ai eu est trop importante pour faire un O.S. Désolé de faire faux bond, surtout qu'il n'y a pas beaucoup de participants ^^'
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Demoizel » mer. 23 mai 2012, 17:43

Je peux participer ? *se prend une brique dans les dents*

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dragibus
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » mer. 23 mai 2012, 20:11

Bien sûr ^^

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S°Eater
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par S°Eater » mer. 23 mai 2012, 20:36

Je tente le coup.
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Grand merci à Citron pour la signature :)
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par ♣♦♣ » mer. 23 mai 2012, 20:42

Pour ma part, je ne pourrai pas, je suis surbooké. Une prochaine fois ^^

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Demoizel
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Demoizel » jeu. 24 mai 2012, 19:13

dragibus a écrit :Bien sûr ^^
o>

en attendant, j'imagine que vu le thème il ne faut surtout pas raconter l'histoire d'un Pokémon Spectre qui hante un château :paf:
Personnellement, j'hésite entre faire une prose dédiée à la vie de chateau d'un Spectrum et écrire un OS sur l'ère Poké Moyen-âgeuse. The Hat va décider pour moi, mais je plencherai plus au premier abord pour la seconde idée.

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Drayker
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Drayker » jeu. 24 mai 2012, 20:18

Il n'y a pas de "truc à surtout pas faire". Bien présenté, même un poulet frites peut passer pour un plat sophistiqué, en écriture c'est pareil.
Après si on est pas sûr de son talent, vaut mieux éviter de prendre un sujet bateau. :v

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Demoizel
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Demoizel » jeu. 24 mai 2012, 20:22

Wait & see concernant mon talent :tssk:

Ou c'est le fouet :shlak:

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