Essais aux fanfics

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ShiroiRyu
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Re: Essais aux fanfics

Message par ShiroiRyu » lun. 30 août 2010, 11:21

Oups ... Là, ça, c'était peut-être pas trop voulu en un sens.
Du moins, j'ai bien voulu montrer qu'elle n'était vraiment constitué que de vert et orange ... Mais j'ai peut-être exagéré ?
Vous avez des idées pour changer un petit peu ça ? o/
Peut-être avec du genre "même couleur", etc ?
Une griffe à deux lames translucides sur la main gauche ... Une de couleur orange, l’autre de couleur verte. Sur la main droite, c’était autre chose ... Du métal noir, vert et orange ... avec au bout un orifice ... et entouré par deux fils de même couleur que la griffe qui se croisaient et se décroisaient.
Un petit peu mieux ?

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dragibus
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Re: Essais aux fanfics

Message par dragibus » lun. 30 août 2010, 13:03

Oui ^^
Je préfère.

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Drayker
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Re: Essais aux fanfics

Message par Drayker » lun. 30 août 2010, 13:08

Tu peux rajouter des "encore" ou des "toujours" vert et orange pour montrer qu'elle n'est constituée que de ça ^^

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ShiroiRyu
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Re: Essais aux fanfics

Message par ShiroiRyu » lun. 30 août 2010, 13:12

Le truc, c'est que l'arme de métal est composé aussi de noir ...
Donc je ne peux pas mettre "encore" dans ce cas précis. :)
Mais sinon, oui y avait ça aussi. ^^

Kiba'
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Re: Essais aux fanfics

Message par Kiba' » mar. 31 août 2010, 11:31

Salut a tous, je poste ici un lien menant a ma fan fiction, bien qu'elle ai déjà été validée, juste pour avoir les critiques, bonnes ou mauvaises, n'hésitez pas a être francs et franches^^

http://www.pokebip.com/pokemon/index.ph ... ic&f=15378
Image

Image
Hommage pour Laqua ...
(Pour Laqua)
Spoiler :
Image Ce n'est pas le plus beau de mes GFX, mais j’ai plus la force de continuer...

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dragibus
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Re: Essais aux fanfics

Message par dragibus » mar. 31 août 2010, 14:49

Si tu veux, tu peux aussi annoncer tes nouveaux chapitres sur ce topic :
http://www.pokebip.com/pokemon/fora/pos ... ml#p968887

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S3phiroth
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Re: Essais aux fanfics

Message par S3phiroth » lun. 06 sept. 2010, 21:30

Bonsoir tout le monde !

Je viens soumettre à vos expertises critiques le premier chapitre de ma première fan-fiction pokemon ! Apparemment, il ne faut pas poster tout un chapitre dans son intégralité, mais j'aimerai vraiment avoir votre avis sur celui-ci. C'est le début d'une histoire, et je tiens à ce qu'il soit réussi à la perfection.

Je met le tout en spoil au cas ce serai trop long.

Hobb - Chapitre 1 : Looking for ...
Spoiler :
Chapitre 1 : Looking for ...

Septembre, 1999.

Il était face à un grillage blanc, les bras croisés devant les yeux.
_ 11, 12, 13, 14 ...
Dans la cour de récréation de l'école primaire d'Ebenelle, un petit garçon brun de 7 ans faisait le décompte du temps que ses amis avaient pour se cacher ; tous se précipitaient derrièrent les arbres et les buissons qui perçaient, ça et là, l'épais revêtement de bitume.
_ 22, 23, 24 ...
_ Hé, Eric !
L'intéressé arrêta de compter et se retourna ; un petit blonc se tenait devant lui, tout guilleret.
_ Vu Matthew !
_ Roh mais non ! Pousse, j'arrête de jouer.
_ Pourquoi ?
_ T'as pas vu l'épisode en sortant de l'école hier ?
Matthew semblait surexcité.
_ Siii ! S'emporta aussi Eric. Quand Sacha se bat contre le bulbizarre et le capture à la fin ! C'était trop bien !
_ Moi j'ai vraiment aimé quand il arrive pour sauver le petit mystherbe au début. C'était mignon et bulbizarre avait trop la classe !
_ Je crois que c'est bulbizarre mon pokemon préféré maintenant !
Des étoiles dans les yeux, les deux enfants parlaient de leur nouvelle série animée préférée, nouvellement diffusée sur une chaîne satellite depuis la rentrée.
_ Moi aussi, plus tard, j'irai combattre les champions d'arène de Kanto ! Et je gagnerai tous les badges !
Eric se calma et demanda avidement :
_ Mais il faut avoir quel âge pour aller aux arènes pokemon ?
_ Mon papa m'a dit 18 ans.
_ 18 ans ? Mais c'est dans longtemps !
_ Ouais, on sera des grands, et on aura des vraies pokeball.
Matthew sortit une pokeball factice modèle réduit de sa poche et la brandit, bras tendu, comme le héros dont il était fan.
_ Je jure que quand je serai grand, je gagnerai tous les badges comme Sacha ! Et je deviendrai maître pokemon !!
Eric sorti une fausse pokeball de sa poche, identique à celle de Matthew.
_ On deviendra maître pokemon tous les deux ! Et on se battre l'un contre l'autre à la ligue !
_ J'suis sûr que je te battrai de toutes façons.
_ D'accord ! Alors on sera rivaux !
Ils baissèrent tout deux leur bras et se regardèrent, peinés.
_ Mais on reste amis ? S'enquit timidement Matthew.
_ Bien sûr Matt. Tu seras toujours plus mon ami que mon rival !


*
* *

La sonnerie retenti, le tirant de sa torpeur. Contrairement à d'habitude, cela ne le contraria pas ; il avait eu du mal à s'endormir la veille, tant l'attente de ce jour l'excitait. Bizarre d'ailleurs comme ces quelques heures lui parurent si longues alors qu'il patientait depuis déjà presque 12 ans.
Le jeune homme s'étira en expirant de tout son soul, éteignit le réveil, rejeta les draps au pied du lit et s'empressa d'aller ouvrir les volets.
Du haut du premier étage, il vit le soleil matinal déjà radieu darder Ebenelle de ses rayons. Le jeune homme, ébloui, dû plisser les yeux quelques instants pour s'habituer à la lumière éclatante qui, par chance, aller accompagner son rêve.
Un léger heurt à la porte vint perturber cette scène idyllique.
_ Eric ? Tu es réveillé ?
Un sourire en coin, feignant l'agacement, il répondit :
_ Rôôôôôh... m'man ! Bien sûr que je suis debout. J'ai à peine pu fermer l'oeil de la nuit tellement j'attendais ce jour, exagera-t-il.
La mère d'Eric entra dans sa chambre, sans lui demander l'autorisation ; c'était un code qu'ils avaient entre eux, une sorte d'accord tacite : elle était toujours le bienvenue dans sa chambre, sauf s'il ne lui en refusait explicitement l'entrée.
Elle se tint dans l'enccadrement de l'huit, la main encore sur la poignée, couvant son fils de désormais 18 ans du regard, avec amour et tiraillement.
Du haut de son mètre soixante dix, il la dépassait d'une tête ; sans être petit, il n'était pas spécialement grand non plus, mais ses membres fins, sa musculature sèche et ses épaules carrées contribuaient à l'élancer même dans son pyjama rouge et jaune trop grand.
Un décalco du Petit Spirou en ornait le haut. "La classe", se dit ironiquement sa mère Inès, car elle savait qu'Eric ne nourrissait aucun culte des apparences et se fichait de ce dont il avait l'air. Cela là désolait quelque peu, car elle savait que derrière les longs cheveux noirs qui lui tombaient jusqu'aux épaules se trouvait un visage fin à la peau lisse, au nez droit et aux yeux gris débordant de gentillesse et de compassion.
Sans mauvaise intention aucune, Eric prenait soin de lui mais sans attention particulière pour se mettre en valeur. Il s'habillait par pudeur et se coiffait par obligation maternelle ; s'il ne l'avait pas écouté, il aurait les cheveux plein de noeuds et jusqu'en bas des fesses. Heureusement pour sa mère, Eric était imberbe. "Un soucis de moins", en riait-elle.
Elle inspira imperceptiblement, repoussa la frange brune de ses cheveux courts de devant ses yeux bleux clairs et lui dit gentiment :
_ Joyeux anniversaire mon grand.
Cette simple convenance le fit sourire d'une oreille à l'autre. Sa mère aussi souriait, mais dans son regard se peingaient quelques regrets.
_ Merci m'man ! Il sautilla et trépigna sur place, puis exulta finalement. Enfiiiin !! Enfin je peux aller récupérer les badges !! Gniiiiiii !
_ Calme-toi mon grand, s'amusa Inès. Je descend préparer le p'tit déjeuner.
_ J'ai une heure à tuer, quoi.
La réputation des mésaventures culinaires de sa mère n'était plus à faire. Tout le voisinage les connaissaient.
_ Pff, mauvaise langue ! Met donc ce temps à profit pour te coiffer. On dirait que tu as touché un Wattout.
Il leva les yeux au ciel et ce mis au garde à vous.
_ Oui chef !
Amusée, sa mère sorti de la chambre et ferma la porte derrière elle. Habituellement, elle ne laissait jamais le dernier mot à Eric ; mais aujourd'hui, c'était différent, il le savait. Elle n'avait par le coeur à casser son fils, que ce soit par humour complice ou par autorité parentale, car aujourd'hui, sa majorité acquise lui octroyait le droit de pourvoir à l'obtention des badges d'arènes des quatres régions de Pokepolis, et il comptait bien en profiter.
Il retourna à la fenêtre, se pencha par dessus le cadre et balaya le jardin de la famille du regard. Avec le soleil dans les yeux et la verdure de l'herbe touffue, il mis un peu de temps à trouver ce qu'il cherchait.
_ Botan !
En se mettant en mouvement, une petite forme verte se détacha du gazon ensoleillé. Un bulbizarre se retourna mollement vers Eric.
_ Eh bien mon p'tit père, t'as du mal à emerger ?
Pour seule réponse, Botan bailla et étira tous ses membres, lianes comprises.
_ Aller quoi, un p'tit effort. On part pour notre voyage de dresseur quand même.
Le bulbizarre cessa sa gymnastique et fixa Eric de ses yeux rouges.
_ Fais au moins semblant, j'sais pas moi, j'ai l'impression de te faire chier en te demandant ça.
_ Mmmmmhhhh...! Zarre !
Sans crier gare, Botan planta d'un coup ses lianes dans le sol et s'éjecta comme un missille en direction de la fenètre où se tenait son maître.
_ Eric à la réceptiooooooon !
Il lui ouvrit grand ses bras et l'attrapa au vol avec adresse. Apparrement, lanceur et receveur avaient l'habitude de ces acrobaties.
_ Hooooh mon bébé mon amour mon chéri mon kiki adoréééééééé !!!
Eric serrait Botan dans ses bras avec amour et hystérie, ce dont le bulbizarre semblait blasé et ne s'émeuvait même plus, restant inerte en attendant que son maître ait finit ses papouilles.
_ Je sais que je t'embête avec mes calins mais j'm'en fous... T'es trop beau !!!
Un dernier bizou sur le crâne et il desserra enfin son étreinte. Botan sauta à terre et s'ébroua comme pour se débarasser des embrassades d'Eric. Cela faisait rager ce dernier, mais il savait que ce n'était que pure taquinerie de la part de son pokémon ; d'ailleurs, il attendait la réaction d'Eric avec un faux air détaché, un petite sourire en coin.
_ Tu te donnes des airs cool en jouant les inatteignables mais tu serai bien embêté si je te pampougnait plus tous les matins.
Botan sourit carrément cette fois ; c'était une scène quasi-rituel entre les deux amis. Puis il pris un air attentif et se mit face à Eric.
_ Bon alors t'es prêt ?
_ Zarre !
_ Tu t'es étiré aprés l'entrainement hier soir ?
_ Zarre !
_ T'as pas trop bu avant de t'endormir ?
_ Zarre !
_ T'as capté assez de lumière ce matin ?
_ Zarre ?
L'intonation de cette dernière réponse differait des autres. Eric fronça légerment les sourcils et s'approcha de son pokemon qui se pencha en avant pour lui présenter son bulbe.
_ Mmmh... c'est vrai que l'interieur est encore un peu humide. Mais c'est pas grave, c'est ma faute, c'est moi qui t'es réveillé dans ton bain de soleil du matin.
Botan avait contracté une grave maladie propre aux pokemon plantes quelques mois plus tôt, mais il en avait heureusement réchappé : il s'agissait d'un parasite appellé le phyloxéra. Il s'attaquait d'ordinaire aux vignes, mais aussi en de rares occasions aux bulbizarres, germignons et tournegrains ; de très rares cas de tropius infectés avaient également été répertoriés.
Eric s'était beaucoup renseigné sur les différentes afflictions pouvant toucher les pokemon plantes depuis que Botan était tombé malade. Il savait que, même si son organisme était entierement débarassé du parasyte, les parties de chairs végétales que celui-ci avait dévoré à l'interieur de son bulbe pouvaient encore s'infecter si elles n'étaient pas scrupuleusement surveillées. Il n'y avait que comme ça que les blessures internes, invisibles à l'oeil nu, pourraient se refermer sainement.
En outre, l'humidité à l'interieur du bulbe dûe à la rosée du matin pouvait occasionner l'apparition de champignons potentiellement dangereux.
_ Aller hop, au hamam !
Eric attrapa une poche de plastique remplie d'un gel bleu et la mit dans un four à micro-onde posé sur son bureau. Au bout de deux minutes, il récupéra la poche de gel fûmante avec des gants de cuisine pour ne pas se brûler et l'emmitouffla dans une serviette éponge avant de l'enrouler autour de la base du bulbe de Botan. Il pris une poignée de coton dans un pot à côté du micro-onde et le tassa au sommet du bulbe.
La chaleur allait faire remonter l'eau jusqu'en haut du bulbe de Botan. Le coton était là pour capter la vapeur avant qu'elle ne se condense au contact de l'air ambiant et que les goutellettes ainsi reformées ne retombent dans le bulbe.
Botan, loin de se formaliser au vue de l'intimité de cet examen, se laissa au contraire tomber à plat ventre sur le parquet en ronronnant presque d'aise. La chaleur, c'était son dada.
_ T'es vraiment un prince : t'adores qu'on s'occupe de toi.
_ Mmmmh... zaaaaaaarre...
Des bruits de pas précipités résonnèrent sur le planchet du couloir.
_ Oh non...
Il se rapprochaient de plus en plus de la chambre d'Eric.
_ Pas elle...
La porte s'ouvrit à la volée et rebondie contre le mur. La jeune fille qui avait failli l'enfoncer la retint en claqua sa main contre le pan. Botan fronça les sourcils à la vue de la petite furie de 16 ans ; ses cheveux chatains foncé coupés au carré brillaient et sentaient bon ; ses vêtements avaient une coupe inpécable et des boucles d'oreilles stylisées pendaient à ses lobes. Dans tout son être au look soigné qui contrastait avec l'apparente négligence d'Eric, seuls ses grands yeux gris lui faisaient écho.
_ Putain Eric ! T'es pas encore parti !?!
_ Et toi ? Les parents t'ont pas encore jeté dehors ?
_ Gna gna gna ! Gros con !
_ Tiphanie ! N'insulte pas ton frère !
La mère d'Eric et de Tiphanie venait de parler depuis la cuisine. Malgré la douceur de sa voie, elle pouvait la faire porter. La bouche de Botan se mua en un rictus torve.
_ Mais c'est lui qui...!
_ Je ne l'ai pas entendu t'insulter, répliqua la matriarche, catégorique.
_ HaaaAN !
_ Alors p'tite soeur, pressée d'avoir la maison pour toi toute seule ?
_ Pff, c'est pas comme si on t'y voyais souvent, t'es toujours cloitrée dans ta chambre ou dans le jardin à t'entrainer avec ton crapaud.
Botan se leva en soupirant, énervé et lassé. Tiphanie avait pour la énième fois gâché son plaisir. Il se mit face à elle, fléchi les pates avant, tendis les posterieures, et força.
_ Il feule ton oignon maintenant ? se moqua Tiphanie.
La boule de coton humide qui tronait au sommet du bulbe de Botan fut ejectée par la pression des spores qu'il y accumulait et alla se coller en plein visage de sa tourmenteuse.
_ Mmfff ! Pouah ! Sale bête de merde à chier ! Vivement que tu te casses avec l'autre Pierrafeu !
_ Joli tir ! Eric félicitait Botan, clin d'oeil et pouce levé à l'appui.
Rageuse, Tiphanie sortie de la chambre à pas pressés en jetant ça et là les boules de cotons qu'elle décolait de son visage.
_ Plus ça va, moins tu te laisses embêter par Tifa. Heureusement que ça t'arrives que maintenant, sinon maman m'aurait tenu pour responsable de ton tempérament revenchard.
Botan fit le fier, une lueur de complicité dans le regard.
_ Hm hm... Mon premier pokemon est un froid calculateur. J'adore ! Bon ! Voyons si tu es sec.
Palpage, essuyage, confirmage.
_ Nickel chrome ! Maintenant que tu souffres de secheresse intime, allons réveiller Jerry.
Botan ne paru pas comprendre mais suivi quand même son maître jusqu'à la fenêtre d'où ils déscendirent en rappel grâce aux lianes du pokemon. Ils allèrent jusqu'à un bac à sable installé dans un coin du jardin et se penchèrent au dessus d'une masse qui y était terrée.
_ Jeeeeeerryyyyyyyy... murmura Eric.
Pas de réponse.
_ Jérichoooooo... appella-t-il.
Frémissement de la balle.
_ ZARRE !
Sursaut ! La croûte de sable humide éclot et laissa apparaitre une petite boule beige et blanche lovée en son sein. Encore assoupi, un petit sabelette se dressait difficilement sur ses pattes arrières, ne tenant nullement rigueur à Botan pour son reveil forcé.
_ Alors mon Jéricho d'amour ? Bien dormi ?
_ ...Mmf...
_ Dire que t'es plus du matin que Botan d'habitude...
Jéricho traversa à petits pas maladroits et endormis le bac à sable et se serra contre les genoux d'Eric en poussant de petits gémissement de pokemon transi d'amour.
_ Mais oui mon sabelette, je t'aime aussi.
Eric calinait toujours Jéricho plus modérément que Botan ; cet état de fait était sans doute dû au feint désintéret de Botan pour les cajoleries d'Eric et à la propantion de Jéricho aux démonstrations d'affection inconditionnelle. Comme dit le proverbe : "suit-moi, je te fuis, fuit-moi, je te suis".
_ Le petit déjeuner est prés les enfants !
_ Ah ! Maman a préféré la sécurité à l'esbrouffe ce matin.
En effet, une odeur de café soluble embaumait la cuisine. Inès avait disposé de la brioche industrielle et du chocolat sur la table et remplissait les mugs à l'aide d'une bouilloire électrique. Cela permettait d'éviter tout débordement, au sens propre du terme : le micro-onde se rappelait encore de la dernière fois qu'il avait fait bouillir du lait ! Ne parlons pas de la gazinière...
Eric entra dans la cuisine par la baie vitrée de la véranda. A sa suite, Botan. Accroché à son pyjama, Jéricho.
_ Eric ? Je te croyais encore dans ta chambre !
_ Baaaaaah non. J'suis allé réveillé Jerry.
_ Ne me dit pas que tu as encore escaladé le mur avec bulbizarre ?!
_ Ouais, t'as encore dû tout salopé !
_ Tiphanie ! Arrête de dire des gros mots à tout va.
_ J'étais pied nu cette fois, y a aucune marque.
_ J'espère pour toi mon grand, c'est pas toi qui va nettoyer une fois que tu seras parti.
_ C'est pas non plus papa. Je suppose qu'il est parti travailler très tôt ce matin ?
_ Trés tôt ou très tard, ça dépend. L'est même pas rentré hier soir le pater', informa Tiphanie.
_ Bon, tant pis.
Le père d'Eric et de Tiphanie, Antoine, s'absentait longtemps, souvent des jours d'affilés, pour rester à son bureau de Doublonville où il était courtier dans un cabinet indépendant. Depuis plusieurs mois, son patron lui avait signifiait qu'il était un des mieux placé pour pourvoir à un des trés rares et très recherchés postes de gérant de l'agence et de membre du conseil de la compagnie régionale. Il gagnerait ainsi beaucoup plus pour un simple travail d'administrateur.
Voulant mettre toutes les chances de son côté, il abattait le double, voire le triple de travail que ses collègues accomplissaient pour se faire bien voir pas les gros bonnêts.
Eric ne lui en voulait pas, mais il avait quand même du mal à être content ou fier de son père qui s'échiner à entretenir la famille alors que son fils ainé allait quitter la maison le jour de ses 18 ans. Mais bon, après tout, son père avait toujours eu des lubies obscesionnelles qui le travaillaient des jours voire des semaines entières, lui faisant perdre tout sens commun et l'écartant sensiblement de la famille le temps qu'elles duraient.
_ Par quel badge tu vas commencer ? Tiphanie coupa court à ses rêveries.
_ Je pensais d'abord me diriger vers Argenta en prenant le ferry de Tohjo et de la route Victoire. La-bas, j'affronterais le champion local.
_ Attend ! T'avais pas dit que John avait le mal de mer ?
John était un ami d'Eric et, accessoirement, la personne avec qui il allait entreprendre sa quête des badges d'arènes.
_ Si. Mais c'est lui qui a insisté pour qu'on prenne le bateau.
_ Tout de même, s'imissa Inès. Je n'aime pas trop ce John. Il est bizarre, et on ne connait presque rien de sa famille. C'est à peine si tu sais où il habite.
Ding Dong. La sonnette tinta doucement dans la maison. Inès se dirigea vers la porte d'entrée et découvrit sous le porche un grand jeune homme aux cheveux verts clairs en bataille et aux yeux cuivrés. Un sourire malicieux fendait son visage.
_ Bonjour madame la maman d'Eric. Je viens vous enlever votre enfant préféré pour l'accompagner dans des régions hostiles et inhospitalières où milles dangers inconnus nous attendent.
_ Bonjour John, répondit-elle sobrement. Eric n'est pas encore prêt et il ...
_ Ah bon ?! s'exclama John en s'engoufrant dans la maison sans y avoir était invité. Moi qui croyait qu'il dormirait pas de la nuit pour être prêt à partir dés le lever du soleil, je suis déçu.
Il débarqua dans la cuisine, suivit par une Inès désolée pour ses enfants. Mais en vérité, ils aimaient bien John tous les deux.
_ Eric, t'es pas un vrai, t'es pas un dur ! T'as intérêt à te magner le jonc parce que j'compte bien avoir haché la gueule de Pierre avant la fin de la semaine !
_ Hey, John ! On t'as jamais appris la politesse ? l'apostropha Tiphanie, friante de confrontations avec l'ami de son frère.
John se raidit. Son regard se durci et il pris un air grave. Il contourna la table de la cuisine, alla se planter devant Tiphanie et la toisa de toute sa hauteur, menaçant.
John n'était pas quelqu'un de dangereux...
_ Toi, t'as encore fais chier ton frère. Jusqu'à son départ, t'as pas intérêt à récidiver, sinon...
...mais il était parfaitement imprévisible.
_ Sinon quoi ? s'enquit Tiphanie d'un ton faussement assuré.
Pour seule réponse, il sortit son téléphone portable de sa poche, tapa sur deux ou trois touches et lui fit lire un message. Au fil de sa lecture, les yeux de Tiphanie s'écarquillaient et sa machoire béait.
_ Mais com... !?! J'l'ai dis à p... ! Enfoiré ! Connard ! Sac à merde ! Tu fais ça j'te...
_ Hey Tiphanie, la coupa-t-il avec un ton mielleux. On t'as jamais appris la politesse ?
_ Qu'est-ce que tu lui as montré ? demanda Eric.
_ Rien ! répondit aussitôt sa soeur. Et elle vissa son nez dans sa mug, les joues rosissantes.
Petit silence dans la cuisine. Inès et sa fille étaient gênées, alors qu'Eric s'amusait de la prise en main de la situation de son ami.
_ John, je te sert un café ? proposa la maîtresse de maison.
_ Non merci Inès, je ne voudrai pas tenter le sort.
_ OK ! Je vais dans ma chambre pour me préparer. John, tu m'accompagnes.
Ce n'était pas une question. Eric se faufila hors de la cuisine et monta les escaliers quatre à quatre, alors que John quittait les lieux du sinistre calmement, sans se presser, fier de son petit effet.
Lorsqu'il parvint en haut des escaliers, Eric l'attendait sur le palier.
_ T'es pas gêné toi ! lui reprocha-t-il en baissant le ton pour ne pas être entendu de sa mère. Tu sais bien que ma mère t'aime pas trop, alors évite de faire un scandale avant que je parte.
_ Pourtant je l'aime bien ta mère, moi. Elle est marrante à ne jamais s'emporter alors qu'elle bout de l'interieur.
_ Mais quel fouille merde...
_ J'aime bien ta soeur aussi, mais elle est trop facile à casser ; elle est trop ... transparente. Pourtant elle en a jamais assez et reviens toujours à la charge... c'est ce qui doit faire son charme.
Eric haussa les sourcils, surpris et embeté à la fois.
_ Par charme, j'entend l'envoutement qui m'empêche de me lasser de nos altercations alors que je sais que j'en sortirai systématiquement vainqueur.
_ Mouais... j'préfère.
Eric entra dans sa chambre, pris quelques vêtements sous le bras et se dirigea vers la salle de bain attenante.
_ Tu vas pas te laver maintenant ? C'est presque onze heure ! J'te signale que Sidonie est déjà prête.
_ Et alors ? J'en ai que pour cinq minutes.
_ Avec ta touffe et ta fleme légendaire ? Aucune chance ! T'auras tout le temps de te lisser la toison et de te oindre le derme dans notre cabine à bord du ferry ou dans un centre pokemon de Kanto. La crise les a salement laissé sur la paille, mais il paré qu'ils ont encore l'eau courante.
_ Ha ha... Je vais me doucher. Tu peux lire mes mangas ou aller sur l'ordi en attendant, mais n'embête pas Botan et Jerry !
Et il enclencha le loquet de la salle de bain. John resta planté dans la chambre. Botan et Jerry le regardaient suspicieusement.
_ Quoi ?! V'voulait vous battre ?
Les deux pokemon se firent face et commencèrent à discuter entre eux sans se soucier de la menace de John.
_ Mouais... j'vous l'ai faite trop souvent celle du mec agressif.
John se faisait clairement chier. Il s'était levé aux aurores, pressé d'entreprendre ce voyage avec son ami, et il se retrouvait finalement à devoir attendre que ce-dit ami soit propre. Quel barbe !
Il balaya la chambre du regard à la recherche d'un quelcquonque objet suceptible de susciter son interêt. Mais il ne vit sur les étagères que des mangas, des livres de fantasy et de science-fiction, et quelques volumineuses encyclopédies médicales pokemon vulgarisées.
Son regard fini par retomber sur Botan et Jerry qui papotaient toujours. Il se dit qu'ils ne verraient aucun inconvénient à être rejoint par un tierse invité.
_ Aller, Spade, va te dégourdir les pattes.
John fit sortir un malosse d'une pokeball. Le chiot noir s'approcha tranquillement de ses deux comparses et s'assit à leur côté. La discussion reprit.
L'eau coulait toujours dans la salle de bain. John se laissa tomber sur le lit et remarqua un cadre retourné sur la table de chevet. Il s'en emparra.
Il s'agissait d'une photo de classe de lycée ; celle de l'année de seconde d'Eric précisement. C'est cette année là que John avait rencontré Eric, Sidonie et Matthew pour la première fois.
_ Au fait Eric, tu veux savoir comment j'ai fait enrager ta soeur tout à l'heure ? demanda John à travers le mur.
_ Ouais, comment ? lui répondit-il, toujours sous la douche.
_ Ta soeur a un faible pour quelqu'un. Et je sais qui c'est.
Petit blanc entrecoupé par le bruit des goutes d'eau sur les vitres de la cabine.
_ Pff, n'importe quoi ! Tifa peut pas blairer les mecs. Elle traine jamais avec les garçons, alors de là à avoir un petit ami.
_ Pas un petit ami, juste un béguin. D'ailleurs l'intéressé n'est même pas au courant. Et puis, pourquoi crois-tu que ta soeur ait rougi aussi subitement ?
L'eau se coupa presque aussitôt. Moins de deux minutes plus tard, Eric sortait de la salle de bain, habillé. Il avait attaché ses longs cheveux mouillés en queue de cheval avec un élastique.
_ Alors, c'est qui ? J'espère que c'est pas une des racailles qui lui fait la court. Oh ! Salut Spade.
Le malosse le salua en retour par un petit glapissement.
_ Rassure-toi, c'est quelqu'un de parfaitement convenable. Tu le connais bien d'ailleurs, et il est sur cette photo.
John montra la photo de classe à Eric et désigna un adolescent de 15 ans aux cheveux blonds coupés courts et aux yeux noisettes. Un grand sourire ornait son visage rond alors qu'il était bras dessus bras dessous avec John et Eric, un de chaque côté.
_ Nooooooooon ! Matthew ? Ma soeur est amoureuse de Matthew ?!
_ Regarde donc ce qui lui a fait péter un plomb dans la cuisine.
John tendit son portable à Eric. Un message pré-enregistré dans les brouillons apparut à l'écran : "Mon départ et celui de ton frère te laisseront sans doute de marbre, mais sache que finalement, Matthew nous accompagne. Ne t'inquiète pas ! Je saurai garder le secret et je ne révelerai rien de ton amour pour notre blondinet préféré... ou pas ! Je me demande comment il réagira..."
Eric rendit son portable à John, lentement. Il paraissait assez surpris. John garda le silence, attendant qu'Eric lui fasse part de ses impressions à chaud.
_ Mince. Ma soeur est amoureuse d'un de mes amis.
_ Et ça t'embête ?
_ Je sais pas, avoua-t-il.
_ T'es même pas drôle ! Tu met autant de temps pour te faire une opinion de la situation que quand t'avais 15 ans.
_ De toute façon, on s'en fiche, on part pour un an en train-trip et vu que Matthew sera avec nous, ma soeur aura aucun moyen de le voir. Alors la question ne se pose plus.
_ Tu fuis la réalité Eric. Et j'm'en fous. Prend ton sac, j'ai envie qu'on décole !
John rappela Spade dans sa pokeball et Eric fit de même avec Jéricho et Botan. Il pris un grand sac à dos de voyage préparé la veille, le fit passer sur son épaule et suivit John dans les escaliers. Sans se retourner, il lui dit :
_ Traine pas trop pour leur dire au revoir. Je t'attend dehors.
Et il sorti sans un mot pour la mère et la soeur de son ami. Cela aurait pu leur parraître grossier en d'autres circonstances, mais personne ne lui en tint rigueur ; Inès, Tiphanie et Eric attendaient et redoutaient à la fois ce dernier moment à passer ensemble. En sortant précipitament, John fit comprendre à tout le monde que ce moment était venu, leur épargnant la gêne d'une entrée en matière forcée.
_ Maman, merci de m'avoir soutenu et même encouragé dans mon projet. Et merci aussi d'avoir accepté de subvenir à mes besoins durant cette année.
Eric avait posé son sac par terre et s'était jeté à l'eau.
_ Mon chéri, ne parlons pas d'argent maintenant. Tu sais bien que ça me fait plaisir, et je sais aussi bien que si je ne l'avais pas fait, tu aurais travaillé pour réunir les fonds nécessaires à ton voyage. Nous y trouvons tout les deux notre bonheur : toi, tu n'as pas à te soucier de quoi que ce soit, sinon à l'obtention des badges, et moi, je te saurai heureux et en bonne santé.
Eric ne pleurait pas facilement. Mais les larmes lui vinrent quand même aux yeux. Ils s'avança vers sa mère et la serra fort dans ses bras, comme pour étouffer les pleurs qui menaçaient de le submerger. Se séparer d'elle provoquait en lui un déchirement tel qu'il l'engloutissait sous la culpabilité.
Depuis des années, Inès travaillait à lui mettre de l'argent de côté pour qu'il puisse partir à la conquête des arènes ; pourtant, la dernière chose qu'elle souhaitait pour son fils était de commencer sa vie active par un voyage itinérant durant lequel il devrait subir les aléas de la vie au grand air : temps changeant, température peu clémente, nombreuses nuits à la belle étoile, danger sur les routes... Mais jamais elle ne lui fit part de ses doutes ni de ses craintes, préférant se soucier de la réalisation du rêve de son fils que des ses propres inquiétudes.
_ Je t'aime maman, marmonna-t-il sur son épaule.
Un sanglot failli trahir sa tristesse. Il avait tellement attendu ce jour qu'il ne voulait pas que sa mère le voit triste ; pas aprés tout ce qu'elle avait fait pour lui. Ce devait être un jour merveilleux.
_ Je sais mon chéri. Je t'aime aussi.
Sa voix était calme, sereine.
Eric desserra son étreinte et s'écarta de sa mère une fois qu'il fut sûr que son visage ne laisserai rien parraître de son chagrin.
_ Et moi ? Je pue ?
Tiphanie s'était levée depuis qu'Eric était entré dans la cuisine, mais elle avait préféré garder le silence pour ne pas déranger mère et fils durant leur séparation.
_ Oui. Mais comme que je ne te reverrai pas avant un an, je vais passer outre et te faire un calin.
_ Tu es tellement bon avec ta petite soeur, ironisa-t-elle. Mais fait vite ! Je ne vais pas pouvoir contenir la joie que m'inspire ton départ éternellement.
Eric sourit à la plaisanterie de sa soeur. Par moment, elle savait faire de bon traits d'esprits sans cumuller les grossieretés. Dommage que ce ne fut pas plus fréquent. Malgré leurs alltercations quotidiennes, elle allait lui manquer.
Eric serra tendrement sa petite soeur dans ses bras ; l'étreinte fut plus brève, et moins émouvante aussi. Eric était majeur, et Tiphanie le serait elle aussi d'ici deux ans. Tous les deux savaient que la vie allait les séparer afin que chacun puisse trouver son chemin. Cet au-revoir était une invitation au changement, un défi que leur fierté de jeunes adultes leur lançait : "dans un an, je ne serai plus comme tu me connais aujourd'hui ; dans un an, j'aurais grandi !" Tiphanie espérait avoir gagné en maturité d'ici là, et Eric souhaitait vivement que ce fut le cas, mais aussi qu'il aurait toujours conservé une longueur d'avance sur elle. Grand frère oblige.
_ Aller, va-t-en ! le poussa-t-elle. Ca fait 11 ans que tu nous tannes pour partir avec ton crapaud et ta belette, alors maintenant que tu le peux, fais pas genre les adieux t'incitent à revenir sur ta décision. Psshhhh !
Elle fit mine de le chasser comme elle l'aurait fait d'une bête errante sur le pas de sa porte.
_ D'accord. Alors salut soeurette !
Et il lui vola une bise sur la joue qu'elle ne put esquiver à temps.
_ Pouah ! Vil incestueux ! Casse-toi !
Tiphanie destestait les démonstration d'affection de son frère.
_ A bientôt maman. Je reviendrai triomphant et glorifié par mes nombreuses victoires, exagéra-t-il.
_ Reviens moi heureux et en un seul morceau, ça me suffira.
Et il se fire la bise.
_ A bientôt mon grand.
Eric resta quelques seconde face à sa famille presque au complet, sans rien dire. Ses secondes parurent des heures et, malgré leur mutisme, mère et enfants scélèrent beaucoup de liens dans cet adieu tacite. Il finit par ramasser son lourd sac de voyage, le mit sur son dos et se dirigea vers la porte d'entrée que John avait pris soin de laisser entrouverte pour écouter leur conversation. Mais Eric le vit comme un signe, un appel à l'aventure que son ami lui lançait.
John était près. Le sac à dos qu'il avait laissé sous le porche avant d'entrer était maintenant fermement arimé à ses épaules et ses chaussures de marches étaient lassées jusqu'en haut, à mi-mollet par dessus son pantalon cargo beige.
_ Près à partir ?
_ Prés.
Eric revint à la réalité. Ses esprits furent rapatriés de la cuisine jusqu'au moment présent, comme s'il émergeait d'un rêve. Il ne croyait toujours pas qu'il allait entreprendre son voyage dans quelques minutes.
_ Alors on y va ! Ikkimashooooouuuuu ! Hurla John, en bon fan d'anime qu'il était.
Et de son téléphone portable, de faire jouer une musique qui avait bercé l'enfance d'Eric.

"Thème Pokémon" de notre enfance. (incruster un lien youtube avec le theme fr ? )

Le voyage avait commencé. Et Eric ne savait absolument pas dans quoi il s'embarquait.
Edit - V2 :
Spoiler :
Chapitre 1 : Looking for ...

La sonnerie retenti, le tirant de sa torpeur. Contrairement à d'habitude, cela ne le contraria pas ; il avait eu du mal à s'endormir la veille, tant l'attente de ce jour l'excitait. Bizarre d'ailleurs comme ces quelques heures lui parurent si longues alors qu'il patientait depuis déjà presque 11 ans.
Le jeune homme s'étira en expirant de tout son soul, éteignit le réveil, rejeta les draps au pied du lit et s'empressa d'aller ouvrir les volets.
Du haut du premier étage, il vit le soleil matinal déjà radieu darder Ebenelle de ses rayons. Le jeune homme, ébloui, dû plisser les yeux quelques instants pour s'habituer à la lumière éclatante qui, par chance, aller accompagner son rêve.
Un léger heurt à la porte vint perturber cette scène idyllique.
_ Eric ? J'espère que tu es réveillé ?
Soupirant de lassitude, il répondit :
_ Oui maman, je suis levé.
La mère d'Eric entra dans sa chambre, sans lui demander l'autorisation ; c'était un accord tacite qu'ils avaient entre eux ; ou plutôt, qu'elle croyait qu'ils avaient : elle pensait toujours être le bienvenue dans la chambre d'Eric, sauf s'il ne lui en refusait explicitement l'entrée, ce qu'il n'osait jamais faire.
Elle se tint dans l'enccadrement de l'huit, la main encore sur la poignée, couvant son fils de désormais 18 ans du regard, avec amour et tiraillement.

Du haut de son mètre soixante dix, il la dépassait d'une tête ; sans être petit, il n'était pas spécialement grand non plus, mais ses membres fins, sa musculature sèche et ses épaules carrées contribuaient à l'élancer même dans son pyjama rouge et jaune trop grand.
Un décalco du Petit Spirou en ornait le haut. "La classe", se dit ironiquement sa mère Inès, car elle savait qu'Eric ne nourrissait aucun culte des apparences et se fichait de ce dont il avait l'air. Cela là désolait quelque peu, car elle savait que derrière les longs cheveux noirs qui lui tombaient jusqu'aux épaules se trouvait un visage fin à la peau lisse, au nez droit et aux yeux gris débordant de gentillesse.
Sans mauvaise intention aucune, Eric prenait soin de lui mais sans attention particulière pour se mettre en valeur. Il s'habillait par pudeur et se coiffait par obligation maternelle ; s'il ne l'avait pas écouté, il aurait les cheveux plein de noeuds et jusqu'en bas des fesses. Heureusement pour sa mère, Eric était imberbe. "Un soucis de moins", en riait-elle.
Elle prit une grande inspiration, repoussa la frange brune de ses cheveux courts de devant ses yeux bleux clairs et lui dit gentiment :
_ Joyeux anniversaire mon grand.
Cette simple convenance le fit sourire d'une oreille à l'autre. Sa mère aussi souriait, mais d'un air contrit qu'elle ne cachait qu'à moitié.
_ Merci m'man ! Il sautilla et trépigna sur place, puis exulta finalement. Enfiiiin !! Enfin je peux aller récupérer les badges !! Gniiiiiii !
_ Calme-toi mon grand, s'amusa Inès. Je descend préparer le p'tit déjeuner.
_ J'ai une heure à tuer, quoi.
La réputation des mésaventures culinaires de sa mère n'était plus à faire. Tout le voisinage les connaissaient. Cependant, Inès n'aimait qu'on y fasse allusion ; elle n'aimait en général pas qu'on attente à sa fierté en lui rappelant ses erreurs et ses faiblesses.
_ Met donc ce temps à profit pour te coiffer. On dirait que tu as touché un Wattouat.
Il leva les yeux au ciel et se mit au garde à vous.
_ Oui chef !
Dubitative, sa mère sorti de la chambre et ferma la porte derrière elle. Habituellement, elle ne laissait jamais le dernier mot à Eric ; mais aujourd'hui, c'était différent, il le savait. Elle n'avait par le coeur à casser son fils, que ce soit par humour complice ou par autorité parentale, car aujourd'hui, sa majorité acquise lui octroyait le droit de pourvoir à l'obtention des badges d'arènes des quatres régions de Pokepolis, et il comptait bien en profiter.

Il retourna à la fenêtre, se pencha par dessus le cadre et balaya le jardin de la famille du regard. Avec le soleil dans les yeux et la verdure de l'herbe touffue, il mis un peu de temps à trouver ce qu'il cherchait.
_ Botan !
En se mettant en mouvement, une petite forme verte se détacha du gazon ensoleillé. Un bulbizarre se retourna mollement vers Eric.
_ Eh bien mon p'tit père, t'as du mal à émerger ?
Pour seule réponse, Botan bailla et étira tous ses membres, lianes comprises.
_ Aller quoi, un p'tit effort. On part pour notre voyage de dresseur quand même.
Le bulbizarre cessa sa gymnastique et fixa Eric de ses yeux rouges.
_ Fais au moins semblant, j'sais pas moi, j'ai l'impression de te faire chier en te demandant ça.
_ Mmmmmhhhh...! Zarre !
Sans crier gare, Botan planta d'un coup ses lianes dans le sol et s'éjecta comme un missille en direction de la fenètre où se tenait son maître.
_ Eric à la réceptiooooooon !
Il lui ouvrit grand ses bras et l'attrapa au vol avec adresse. Apparrement, lanceur et receveur avaient l'habitude de ces acrobaties.
_ Hooooh mon bébé mon amour mon chéri mon kiki adoréééééééé !!!
Eric serrait Botan dans ses bras avec amour et hystérie, ce dont le bulbizarre semblait blasé et ne s'émeuvait même plus, restant inerte en attendant que son maître ait finit ses papouilles.
_ Je sais que je t'embête avec mes calins mais j'm'en fous... T'es trop beau !!!
Un dernier bizou sur le crâne et il desserra enfin son étreinte. Botan sauta à terre et s'ébroua comme pour se débarasser des embrassades d'Eric. Cela faisait rager ce dernier, mais il savait que ce n'était que pure taquinerie de la part de son pokémon ; d'ailleurs, il attendait la réaction d'Eric avec un faux air détaché, un petite sourire en coin.
_ Tu te donnes des airs cool en jouant les inatteignables mais je sais que toi au moins tu penses pas des méchancetés de moi dans mon dos.
Et de penser à sa mère qui feignait le ravissement au vue du départ de son fils mais qui n'en pensait pourtant aucun bien.

Botan sourit à son maître, tout en lui tapotant le genoux du bout de la patte, réconfortant. Puis il pris un air serieux et s'assis devant Eric que les idées noires avaient quitté.
_ T'as raison. D'ici une heure, ni elle ni moi n'auront plus à jouer ces rôles de mère-fils modèles. T''es prêt à partir ?
_ Zarre !
_ Tu t'es étiré aprés l'entrainement hier soir ?
_ Zarre !
_ T'as pas trop bu avant de t'endormir ?
_ Zarre !
_ T'as capté assez de lumière ce matin ?
_ Zarre ?
L'intonation de cette dernière réponse differait des autres. Eric fronça légerment les sourcils et s'approcha de son pokemon qui se pencha en avant pour lui présenter son bulbe.
_ Mmmh... c'est vrai que l'interieur est encore un peu humide. Mais c'est pas grave, c'est ma faute, c'est moi qui t'ai réveillé dans ton bain de soleil du matin.
Botan avait contracté une grave maladie propre aux pokemon plantes quelques mois plus tôt, mais il en avait heureusement réchappé : il s'agissait d'un parasite appellé le phyloxéra. Il s'attaquait d'ordinaire aux vignes, mais aussi en de rares occasions aux bulbizarres, germignons et tournegrains ; de très rares cas de tropius infectés avaient également été répertoriés.

Eric s'était beaucoup renseigné sur les différentes afflictions pouvant toucher les pokemon plantes depuis que Botan était tombé malade. Il savait que, même si son organisme était entierement débarassé du parasyte, les parties de chairs végétales que celui-ci avait dévoré à l'interieur de son bulbe pouvaient encore s'infecter si elles n'étaient pas scrupuleusement surveillées. Il n'y avait que comme ça que les blessures internes, invisibles à l'oeil nu, pourraient se refermer sainement.
En outre, l'humidité à l'interieur du bulbe dûe à la rosée du matin pouvait occasionner l'apparition de champignons potentiellement dangereux.
_ Aller hop, au hamam !
Eric attrapa une poche de plastique remplie d'un gel bleu et la mit dans un four à micro-onde posé sur son bureau. Au bout de deux minutes, il récupéra la poche de gel fûmante avec des gants de cuisine pour ne pas se brûler et l'emmitouffla dans une serviette éponge avant de l'enrouler autour de la base du bulbe de Botan. Il pris une poignée de coton dans un pot à côté du micro-onde et le tassa au sommet du bulbe.
La chaleur allait faire remonter l'eau jusqu'en haut du bulbe de Botan. Le coton était là pour capter la vapeur avant qu'elle ne se condense au contact de l'air ambiant et que les goutellettes ainsi reformées ne retombent dans le bulbe.

Botan, loin de se formaliser au vue de l'intimité de cet examen, se laissa au contraire tomber à plat ventre sur le parquet en ronronnant presque d'aise. La chaleur, c'était son dada.
_ T'es vraiment un prince : t'adores qu'on s'occupe de toi.
_ Mmmmh... zaaaaaaarre...
Des bruits de pas précipités résonnèrent sur le planchet du couloir.
_ Oh non...
Ils se rapprochaient de plus en plus de la chambre d'Eric.
_ Pas elle...
La porte s'ouvrit à la volée et rebondit contre le mur. La jeune fille qui avait failli l'enfoncer la retint en claqua sa main contre le pan. Botan fronça les sourcils à la vue de la petite furie de 16 ans ; ses cheveux chatains foncé coupés au carré brillaient et sentaient bon ; ses vêtements avaient une coupe inpécable et des boucles d'oreilles stylisées pendaient à ses lobes. Dans tout son être au look soigné qui contrastait avec l'apparente négligence d'Eric, seuls ses grands yeux gris lui faisaient écho.
_ Putain Eric ! T'es pas encore parti !?!
_ Et toi ? Les parents t'ont pas encore jeté dehors ?
_ Gna gna gna ! Gros con !
_ Tiphanie ! N'insulte pas ton frère !
La mère d'Eric et de Tiphanie venait de parler depuis la cuisine. Malgré la douceur de sa voie, elle pouvait la faire porter. La bouche de Botan se mua en un rictus torve.
_ Mais c'est lui qui...!
_ Je ne l'ai pas entendu t'insulter, répliqua sèchement la matriarche.
_ HaaaAN !
_ Alors p'tite soeur, pressée d'avoir la maison pour toi toute seule ?
_ Pff, c'est pas comme si on t'y voyais souvent, t'es toujours cloitrée dans ta chambre ou dans le jardin à t'entrainer avec ton crapaud.
Botan se leva en soupirant, énervé et lassé. Tiphanie avait pour la énième fois gâché son plaisir. Il se mit face à elle, fléchi les pates avant, tendis les posterieures, et força.
_ Il feule ton oignon maintenant ? se moqua Tiphanie.
La boule de coton humide qui tronait au sommet du bulbe de Botan fut ejectée par la pression des spores qu'il y accumulait et alla se coller en plein visage de sa tourmenteuse.
_ Mmfff ! Pouah ! Sale bête de merde à chier ! Vivement que tu te casses avec l'autre Pierrafeu !
_ Joli tir ! Eric félicitait Botan, clin d'oeil et pouce levé à l'appui.

Rageuse, Tiphanie sortie de la chambre à pas pressés en jetant ça et là les boules de cotons qu'elle décolait de son visage.
_ Plus ça va, moins tu te laisses embêter par Tifa. Heureusement que ça t'arrives que maintenant, sinon maman m'aurait tenu pour responsable de ton tempérament revenchard.
Botan fit le fier, une lueur de complicité dans le regard.
_ Hm hm... Mon premier pokemon est un froid calculateur. J'adore ! Bon ! Voyons si tu es sec.
Palpage, essuyage, confirmage.
_ Nickel chrome ! Maintenant que tu souffres de secheresse intime, allons réveiller Jerry.
Botan ne paru pas comprendre mais suivi quand même son maître jusqu'à la fenêtre d'où ils déscendirent en rappel grâce aux lianes du pokemon. Ils allèrent jusqu'à un bac à sable installé dans un coin du jardin et se penchèrent au dessus d'une masse qui y était terrée.
_ Jeeeeeerryyyyyyyy... murmura Eric.
Pas de réponse.
_ Jérichoooooo... appella-t-il.
Frémissement de la balle.
_ ZARRE !
Sursaut ! La croûte de sable humide éclot et laissa apparaitre une petite boule beige et blanche lovée en son sein. Encore assoupi, un petit sabelette se dressait difficilement sur ses pattes arrières, ne tenant nullement rigueur à Botan pour son reveil forcé.
_ Alors mon Jéricho d'amour ? Bien dormi ?
_ ...Mmf...
_ Dire que t'es plus du matin que Botan d'habitude...
Jéricho traversa à petits pas maladroits et endormis le bac à sable et se serra contre les genoux d'Eric en poussant de petits gémissement de pokemon transi d'amour.
_ Mais oui mon sabelette, je t'aime aussi.
Eric calinait toujours Jéricho plus modérément que Botan ; cet état de fait était sans doute dû au feint désintéret de Botan pour les cajoleries d'Eric et à la propantion de Jéricho aux démonstrations d'affection inconditionnelle. Comme dit le proverbe : "suit-moi, je te fuis, fuit-moi, je te suis".

_ Le petit déjeuner est prés les enfants !
_ Ah ! Maman a préféré la sécurité à l'esbrouffe ce matin.
En effet, une odeur de café soluble embaumait la cuisine. Inès avait disposé de la brioche industrielle et du chocolat sur la table et remplissait les mugs à l'aide d'une bouilloire électrique. Cela permettait d'éviter tout débordement, au sens propre du terme : le micro-onde se rappelait encore de la dernière fois qu'il avait fait bouillir du lait ! Ne parlons pas de la gazinière...
Eric entra dans la cuisine par la baie vitrée de la véranda. A sa suite, Botan. Accroché à son pyjama, Jéricho.
_ Eric ? Je te croyais encore dans ta chambre !
_ Baaaaaah non. J'suis allé réveillé Jerry.
_ Ne me dit pas que tu as encore escaladé le mur avec bulbizarre ?!
Eric se rédit, près à essuyer le flôt de colère et de remontrances de sa mère prète à exploser. "En même temps, elle est toujours prète à exploser", se rappela-t-il.
_ Ouais, t'as encore dû tout salopé !
_ Tiphanie ! Arrête de dire des gros mots à tout va !
Malgré l'agacement que pouvait suciter chez Eric son caractère rebelle et sa manie d'insulter tout le monde, il devait reconnaitre que sa soeur avait le don d'épuiser leur mère plutôt que de la faire rager. Interieurement, il l'a remercia.
_ J'étais pieds nus cette fois, y a aucune marque.
_ J'espère pour toi mon grand, c'est pas toi qui va nettoyer une fois que tu seras parti. Et c'est non plus ton père.
_ Je suppose qu'il est parti travailler très tôt ce matin ?
_ Trés tôt ou très tard, ça dépend. L'est même pas rentré hier soir le pater', informa Tiphanie.
_ Bon, tant pis.

Le père d'Eric et de Tiphanie, Antoine, s'absentait longtemps, souvent des jours d'affilés, pour rester à son bureau de Doublonville où il était courtier dans un cabinet indépendant. Depuis plusieurs mois, son patron lui avait signifiait qu'il était un des mieux placé pour pourvoir à un des trés rares et très recherchés postes de gérant de l'agence et de membre du conseil de la compagnie régionale. Il gagnerait ainsi beaucoup plus pour un simple travail d'administrateur.
Voulant mettre toutes les chances de son côté, il abattait le double, voire le triple de travail que ses collègues accomplissaient pour se faire bien voir pas les gros bonnêts.
Eric ne lui en voulait pas, mais il avait quand même du mal à être content ou fier de son père qui s'échiner à entretenir la famille alors que son fils ainé allait quitter la maison le jour de ses 18 ans. Mais bon, après tout, son père avait toujours eu des lubies obscesionnelles qui le travaillaient des jours voire des semaines entières, lui faisant perdre tout sens commun et l'écartant sensiblement de la famille le temps qu'elles duraient.

_ Par quel badge tu vas commencer ? Tiphanie coupa court à ses rêveries.
_ Je pensais d'abord me diriger vers Argenta en prenant le ferry de Tohjo et de la route Victoire. La-bas, j'affronterais le champion local.
_ Attend ! T'avais pas dit que John avait le mal de mer ?
John était un ami d'Eric et, accessoirement, la personne avec qui il allait entreprendre sa quête des badges d'arènes.
_ Si. Mais c'est lui qui a insisté pour qu'on prenne le bateau.
_ Tout de même, s'imissa Inès. Je n'aime pas trop ce John. Il est bizarre, et on ne connait presque rien de sa famille. C'est à peine si tu sais où il habite.

Ding Dong.

La sonnette tinta doucement dans la maison. Inès se dirigea vers la porte d'entrée et découvrit sous le porche un grand jeune homme aux cheveux verts clairs en bataille et aux yeux cuivrés. Un sourire malicieux fendait son visage.
_ Bonjour madame la maman d'Eric. Je viens vous enlever votre enfant préféré pour l'accompagner dans des régions hostiles et inhospitalières où milles dangers inconnus nous attendent.
_ Bonjour John, répondit-elle d'un air pincée. Eric n'est pas encore prêt et il ...
_ Ah bon ?! s'exclama John en s'engoufrant dans la maison sans y avoir été invité. Moi qui croyait qu'il dormirait pas de la nuit pour être prêt à partir dés le lever du soleil, je suis déçu.
Il débarqua dans la cuisine, suivit par une Inès désolée pour ses enfants. Mais en vérité, ils aimaient bien John tous les deux.
_ Eric, t'es pas un vrai, t'es pas un dur ! T'as intérêt à te magner le jonc parce que j'compte bien avoir haché la gueule de Pierre avant la fin de la semaine !
_ Hey, John ! On t'as jamais appris la politesse ? l'apostropha Tiphanie, friante de confrontations avec l'ami de son frère.
John se raidit. Son regard se durci et il pris un air grave. Il contourna la table de la cuisine, alla se planter devant Tiphanie et la toisa de toute sa hauteur, menaçant.
John n'était pas quelqu'un de dangereux...
_ Toi, t'as encore fais chier ton frère. Jusqu'à son départ, t'as pas intérêt à récidiver, sinon...
...mais il était parfaitement imprévisible.
_ Sinon quoi ? s'enquit Tiphanie d'un ton faussement assuré.
Pour seule réponse, il sortit son téléphone portable de sa poche, tapa sur deux ou trois touches et lui fit lire un message. Au fil de sa lecture, les yeux de Tiphanie s'écarquillaient et sa machoire béait.
_ Mais com... !?! J'l'ai dis à p... ! Enfoiré ! Connard ! Sac à merde ! Tu fais ça j'te...
_ Hey Tiphanie, la coupa-t-il avec un ton mielleux. On t'as jamais appris la politesse ?
_ Qu'est-ce que tu lui as montré ? demanda Eric.
_ Rien ! répondit aussitôt sa soeur. Et elle vissa son nez dans sa mug, les joues rosissantes.
Petit silence dans la cuisine. Inès et sa fille étaient gênées, alors qu'Eric s'amusait de la prise en main de la situation de son ami.
_ John, je te sert un café ? proposa la maîtresse de maison, se voulant accueuillante sans en avoir réellement envie.
_ Non merci Inès, je ne voudrai pas tenter le sort.
_ OK ! Je vais dans ma chambre pour me préparer. John, tu m'accompagnes.
Ce n'était pas une question. Eric se faufila hors de la cuisine et monta les escaliers quatre à quatre, alors que John quittait les lieux du sinistre calmement, sans se presser, fier de son petit effet.

Lorsqu'il parvint en haut des escaliers, Eric l'attendait sur le palier.
_ T'es pas gêné toi ! lui reprocha-t-il en baissant le ton pour ne pas être entendu de sa mère. Tu sais bien que ma mère t'aime pas trop, alors évite de faire un scandale avant que je parte.
_ Pourtant je l'aime bien ta mère, moi. Elle est marrante à ne jamais s'emporter en public alors qu'elle bout de l'interieur.
_ Mais quel fouille merde... Bon, tu l'as bien cernée et elle le sait ; mais c'est pas la peine de la pousser dans ses derniers retranchements sous prétexte que tu sais qu'elle nosera pas compromettre ses apparences d'hôte modèle.
_ Mais c'est si bon ! J'aime bien ta soeur aussi, mais elle est trop facile à casser ; elle est trop ... transparente. Pourtant elle en a jamais assez et reviens toujours à la charge... c'est ce qui doit faire son charme.
Eric haussa les sourcils, surpris et embeté à la fois.
_ Par charme, j'entend l'envoutement qui m'empêche de me lasser de nos altercations alors que je sais que j'en sortirai systématiquement vainqueur.
_ Mouais... j'préfère.
Eric entra dans sa chambre, pris quelques vêtements sous le bras et se dirigea vers la salle de bain attenante.
_ Tu vas pas te laver maintenant ? C'est presque onze heure ! J'te signale que Sidonie est déjà prête.
_ Et alors ? J'en ai que pour cinq minutes.
_ Avec ta touffe et ta fleme légendaire ? Aucune chance ! T'auras tout le temps de te lisser la toison et de te oindre le derme dans notre cabine à bord du ferry ou dans un centre pokemon de Kanto. La crise les a salement laissé sur la paille, mais il paraît qu'ils ont encore l'eau courante.
_ Ha ha... Je vais me doucher. Tu peux lire mes mangas ou aller sur l'ordi en attendant, mais n'embête pas Botan et Jerry !

Et il enclencha le loquet de la salle de bain. John resta planté dans la chambre. Botan et Jerry le regardaient suspicieusement.
_ Quoi ?! V'voulait vous battre ?
Les deux pokemon se firent face et commencèrent à discuter entre eux sans se soucier de la menace de John.
_ Tu leur as trop souvent fait le coup du mec agresif, lui dit Eric depuis la douche. Ils y croient plus maintenant.
_ Ou alors c'est le syndrome de Stockholm : tes pokemon m'aiment, moi, leur agresseur. Tout comme tu aimes ta mère malgré le fait qu'elle pense que tu foutes ta vie en l'air en commençant ta vie active par un voyage itinérant.
Silence. Eric réfléchissait à la justesse de la remarque.
_ Ce qui m'embête le plus, c'est que je la soupçonne d'espérer que ce voyage ne me plaise pas et que je rentre prématurement, juste pour me dire "tu vois ? Je te l'avais dit", et qu'elle me ressorte ses sermonds habituels : fait des études, travaille bien, et tu auras tout ce que tu veux...

John ne répondit pas, n'en sachant rien lui-même. Et puis, il se disait que s'il ne parlait pas à Eric, celui-ci mettrait moins de temps pour se laver.
Il balaya la chambre du regard à la recherche d'un quelcquonque objet suceptible de susciter son interêt. Mais il ne vit sur les étagères que des mangas, des livres de fantasy et de science-fiction, et quelques volumineuses encyclopédies médicales pokemon vulgarisées.
Son regard fini par retomber sur Botan et Jerry qui papotaient toujours. Il se dit qu'ils ne verraient aucun inconvénient à être rejoint par un tierse invité.
_ Aller, Spade, va te dégourdir les pattes.
John fit sortir un malosse d'une pokeball. Le chiot noir s'approcha tranquillement de ses deux comparses et s'assit à leur côté. La discussion reprit.
L'eau coulait toujours dans la salle de bain. John se laissa tomber sur le lit et remarqua un cadre retourné sur la table de chevet. Il s'en emparra.
Il s'agissait d'une photo de classe de lycée ; celle de l'année de seconde d'Eric précisement. C'est cette année là que John avait rencontré Eric pour la première fois.

Il fut tiré de sa contemplation par la vibration de son téléphone. Un texto :

"Où es-tu ? Quelque chose a changé. Il faut impérativement que je te vois avant que ton plan ne débutes."

Il le lit rapidement et fronça les sourcils. John réfléchi quelques instants, quelque peu affolé, puis répondit. Aussitôt son message envoyé, il repirt la discution :

_ Au fait Eric, tu veux savoir comment j'ai fait enrager ta soeur tout à l'heure ? demanda John à travers le mur.
_ Ouais, comment ? lui répondit-il, toujours sous la douche.
_ Ta soeur a un faible pour quelqu'un. Et je sais qui c'est.
Petit blanc entrecoupé par le bruit des goutes d'eau sur les vitres de la cabine.
_ Pff, n'importe quoi ! Tifa peut pas blairer les mecs. Elle traine jamais avec les garçons, alors de là à avoir un petit ami.
_ Pas un petit ami, juste un béguin. D'ailleurs l'intéressé n'est même pas au courant. Et puis, pourquoi crois-tu que ta soeur ait rougi aussi subitement ?
L'eau se coupa presque aussitôt. Moins de deux minutes plus tard, Eric sortait de la salle de bain, habillé. Il avait attaché ses longs cheveux mouillés en queue de cheval avec un élastique.
_ Alors, c'est qui ? J'espère que c'est pas une des racailles qui lui fait la court. Oh ! Salut Spade.
Le malosse le salua en retour par un petit glapissement.
_ Rassure-toi, c'est quelqu'un de parfaitement convenable. Tu le connais bien d'ailleurs, et il est sur cette photo.
John montra la photo de classe à Eric et désigna un adolescent de 15 ans aux cheveux blonds coupés courts et aux yeux noisettes. Un grand sourire ornait son visage rond alors qu'il était bras dessus bras dessous avec John et Eric, un de chaque côté.
_ Nooooooooon ! Matthew ? Ma soeur est amoureuse de Matthew ?!
_ Regarde donc ce qui lui a fait péter un plomb dans la cuisine.
John tendit son portable à Eric. Un message pré-enregistré dans les brouillons apparut à l'écran :

"Mon départ et celui de ton frère te laisseront sans doute de marbre, mais sache que finalement, Matthew nous accompagne. Ne t'inquiète pas ! Je saurai garder le secret et je ne révelerai rien de ton amour pour notre blondinet préféré... ou pas ! Je me demande comment il réagira..."

Eric rendit son portable à John, lentement. Il paraissait assez surpris. John garda le silence, attendant qu'Eric lui fasse part de ses impressions à chaud.
_ Mince. Ma soeur est amoureuse d'un de mes amis.
_ Et ça t'embête ?
_ Je sais pas, avoua-t-il.
_ T'es même pas drôle ! Tu mets autant de temps pour te faire une opinion de la situation que quand t'avais 15 ans.
_ De toute façon, on s'en fiche, on part pour un an en train-trip et vu que Matthew sera avec nous, ma soeur aura aucun moyen de le voir. Alors la question ne se pose plus.
_ Tu fuis la réalité Eric. Et j'm'en fous. Prend ton sac, j'ai envie qu'on décole !
John rappela Spade dans sa pokeball et Eric fit de même avec Jéricho et Botan. Il pris un grand sac à dos de voyage préparé la veille, le fit passer sur son épaule et suivit John dans les escaliers. Sans se retourner, il lui dit :
_ Prends ton temps pour leur dire au revoir. Je t'attend dehors.

Et il sortit à la hâte sans un mot pour la mère et la soeur de son ami. Cela aurait pu leur parraître grossier en d'autres circonstances, mais personne ne lui en tint rigueur ; Inès, Tiphanie et Eric attendaient et redoutaient à la fois ce dernier moment à passer ensemble. En sortant précipitament, John fit comprendre à tout le monde que ce moment était venu, leur épargnant la gêne d'une entrée en matière forcée.
_ Maman, merci de m'avoir soutenu et même encouragé dans mon projet. Et merci aussi d'avoir accepté de subvenir à mes besoins durant cette année.
Eric avait posé son sac par terre et s'était jeté à l'eau de façon assez formelle.
_ Mon chéri, ne parlons pas d'argent maintenant. Tu sais bien que ça me fait plaisir, et je sais aussi bien que si je ne l'avais pas fait, tu aurais travaillé pour réunir les fonds nécessaires à ton voyage. Nous y trouvons tout les deux notre bonheur : toi, tu n'as pas à te soucier de quoi que ce soit, sinon à l'obtention des badges, et moi, je te saurai heureux et en bonne santé.
Elle avait appris son discours par coeur, se disait Eric. Il en était persuadé, car ce qu'elle venait de lui dire d'une traite était l'exact opposé de ce qu'elle ressentait réellement.

Pourtant, il s'agissait bien de leur arrangement : elle avait bel et bien consentit à accepter de financers son voyage pour les raisons qu'elle avait citée ; mais pas avec l'entrain et la bonne grâce qu'elle y mettait aujourd'hui. Elle ne dit rien sur son mécontentement et en resta là. C'était déjà ça.
_ Je t'aime maman.
Malgré leur divergence d'opinion, c'était la vérité.
_ Je sais mon chéri. Je t'aime aussi.
Sa voix était calme, sereine.
Eric s'avança et serra sa mère dans ses bras.
_ Et moi ? Je pue ?
Tiphanie s'était levée depuis qu'Eric était entré dans la cuisine, mais elle avait préféré garder le silence pour ne pas déranger mère et fils durant leur délicate séparation.
_ Oui. Mais comme que je ne te reverrai pas avant un an, je vais passer outre et te faire un calin.
_ Tu es tellement bon avec ta petite soeur, ironisa-t-elle. Mais fait vite ! Je ne vais pas pouvoir contenir la joie que m'inspire ton départ éternellement.
Eric sourit à la plaisanterie de sa soeur. Par moment, elle savait faire de bon traits d'esprits sans cumuller les grossieretés. Dommage que ce ne fut pas plus fréquent. Malgré leurs alltercations quotidiennes, elle allait lui manquer.
Eric serra tendrement sa petite soeur dans ses bras ; l'étreinte fut plus brève, mais émouvante. Eric était majeur, et Tiphanie le serait elle aussi d'ici deux ans. Tous les deux savaient que la vie allait les séparer afin que chacun puisse trouver son chemin. Cet au-revoir était une invitation au changement, un défi que leur fierté de jeunes adultes leur lançait : "dans un an, je ne serai plus comme tu me connais aujourd'hui ; dans un an, j'aurais grandi !" Tiphanie espérait avoir gagné en maturité d'ici là, et Eric souhaitait vivement que ce fut le cas, mais aussi qu'il aurait toujours conservé une longueur d'avance sur elle. Grand frère oblige.

_ Aller, va-t-en ! le poussa-t-elle. Ca fait 11 ans que tu nous tannes pour partir avec ton crapaud et ta belette, alors maintenant que tu le peux, fais pas genre que te séparer de ta petite soeur t'incite à rester. Psshhhh !
Elle fit mine de le chasser comme elle l'aurait fait d'une bête errante sur le pas de sa porte.
_ D'accord. Alors salut soeurette !
Et il lui vola une bise sur la joue qu'elle ne put esquiver à temps.
_ Pouah ! Vil incestueux ! Casse-toi !
Tiphanie destestait les démonstration d'affection de son frère.
_ A bientôt maman. Je reviendrai triomphant et glorifié par mes nombreuses victoires, exagéra-t-il, un peu pour se moquer d'elle, mais surtout pour se mettre au défi de la surprendre.
_ Reviens moi heureux et en un seul morceau, ça me suffira.
Et il se fire la bise.
_ A bientôt mon grand.
Eric resta quelques seconde face à sa famille presque au complet, sans rien dire. Il aurait voulu partir en courant pour profiter de sa liberté, mais il ne voulait pas gâcher ces séparations diplomatiques par un geste irréfléchi. De plus, laisser sa petite soeur toute seule avec sa mère tyranique et son père lunatique le désolait pour elle.

Il finit par ramasser son lourd sac de voyage, le mit sur son dos et se dirigea vers la porte d'entrée que John avait prit soin de laisser entrouverte pour écouter leur conversation. Mais Eric le vit comme un signe, un appel à l'aventure que son ami lui lançait.
En sortant, Eric ne trouva pas John sous le porche comme il s'y attendait ; il était un peu plus loin, dos à lui sur le trottoir en train de discuter avec un vieil homme au cheveux blancs coupés court. Alors qu'Eric s'approchait d'eux sans rien dire, le vieil homme l'aperçu et intima à John de regarder dans sa direction.
En se retournant, Eric pu voir qu'il était paré pour le départ. Le sac à dos qu'il avait laissé sous le porche avant d'entrer était maintenant fermement arimé à ses épaules et ses chaussures de marches étaient lassées jusqu'en haut, à mi-mollet par dessus son pantalon cargo beige.
_ Ah tiens Eric, enfin t'arrives ! Désolé monsieur, je ne peux pas vous aider, je ne sais pas où se trouve cet endroit.
D'un air las, le vieil homme salua john et partit sur un petit "merci quand même".
_ C'était qui ? Demanda Eric.
_ Un vieux qui m'a demandé son chemin. Il cherchait la rue je-sais-plus-quoi, mais j'sais pas où c'est.
_ Peut-être que je peux l'aider, aprés tout, je connais bien le quartier. Monsieur ?
_ Non ! Non ! Laisse-le. Il a pas l'air net ce gars. Et puis il puait la gnole quand il parlait, laisse le se perdre. Comment ça s'est passé avec ta mère ?
_ Bof. Ni bien ni mal. Ca s'est passé, c'est tout, répondit-il mornement.
_ T'as pas intérêt à te laisser abattre. Pas aujourd'hui ! Regarde le bon côté : t'es libéré de l'emprise de ta mère pour la première fois de ta vie, alors profites-en !
Eric releva la tête et sourit.
_ T'as raison ! En plus c'est onze heures passées, on ferait peut-être mieux de se dépècher si on veux avoir le ferry.
_ Alors on y va ! Ikkimashooooouuuuu ! Hurla John, en bon fan d'anime qu'il était.
Et de son téléphone portable, de faire jouer une musique qui avait bercé l'enfance d'Eric : le thème français de la première saison de pokemon.

Le voyage avait commencé. Et Eric ne savait absolument pas dans quoi il s'embarquait. John, plus informé, semblait pourtant tout aussi incertain.
Voilà. J'espère que ce chapitre vous donne envie de lire la suite. Ou au moins qu'il donne l'envie d'être lu jusqu'au bout, ce serait déjà ça. Sinon, je serai heureux de savoir pourquoi.

Merci à tous et vive Pokebip pour ses fan-fictions qui roxx !
Modifié en dernier par S3phiroth le mar. 07 sept. 2010, 20:44, modifié 1 fois.

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Re: Essais aux fanfics

Message par dragibus » mar. 07 sept. 2010, 13:44

C'est très bien écrit, vraiment, et très bien décrit.
Les personnages sont attachants et ont de la personnalité.
Maintenant, ça reste un voyage initiatique... Un énième voyage initiatique... Il faudra faire preuve de beaucoup d'originalité pour accrocher le lecteur %)
Quelque chose qui me dérange un peu : le texte est monobloc, ça fait vraiment "pavé". Essaie de l'aérer en faisant davantage de sauts de ligne.

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Re: Essais aux fanfics

Message par S3phiroth » mar. 07 sept. 2010, 14:04

Merci dragibus, pour ta lecture et ton compliment.

Après, oui, je trouve aussi que ça fait trop pavé, mais j'avais la flem de retravailler la forme du texte hier soir avant de poster. Je le ferais, promis !

Pour le voyage initiatique, en fait, c'est le problème. Ce n'est que le départ ; s'en suivra beaucoup d'évènements qui vont non pas perturber le voyage, mais carrément le faire cesser et le récit prendra une toute autre tournure. Mais les lecteurs ne sont pas sensés le savoir au début. Pourtant, j'ai peur qu'ils s'arrêtent sur l'étiquette du "voyage initiatique" et que cela ne les rebute.

Penses-tu que je doive distiller plus d'informations sur ces fameux éléments perturbateurs dans ce premier chapitre (sous forme d'indices, de sous-entendu, de non-dits, ou encore d'actions étranges dont les conséquences seront pour l'instant laissées à l'imagination du lecteur), afin d'enrichir l'intrigue dés le début ? Ou est-ce que ça fera trop lourd pour un premier chapitre ?

Dernière question pour la route : trouves-tu qu'Eric soit trop effacé par John dans ce premier chapitre ou non ? Parce qu'un héros relégué au second plan dés le début ... ça craint !

Merci dragibus, et désolé pour cet interrogatoire.

p.s : les autres, je vous enjoins vous aussi à lire ce premier chapitre. Enjoy ^^

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Re: Essais aux fanfics

Message par Drayker » mar. 07 sept. 2010, 16:43

J'ai lu aussi ton chapitre, alors j'vais moi aussi dire ce que j'en pense :)
D'abord, l'expression: c'est bien (d)écrit, peu de fautes même si une relecture te serait bénéfique: j'ai vu des confusions ("Ses" au lieu de "Ces", par exemple), des lettres qui manquait et des erreurs de conjugaison ("Je sait"). Sinon, c'est très bon ;)
Niveau histoire, j'ai eu une légère impression de lenteur; l'histoire avance relativement lentement. Eric, c'est le héros? Parce qu'entre le Matthieu du début et le John, je n'ai pas compris ça comme ça ^^ Et je pense, pour répondre à ton post précédent, qu'introduire des éléments d'intrigue serait profitable.

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Re: Essais aux fanfics

Message par dragibus » mar. 07 sept. 2010, 18:23

Si le récit prend une autre direction que celle du voyage initiatique, alors oui, c'est mieux. Mais les gens vont sûrement avoir la même réaction que moi à la lecture du 1er chapitre.
Il vaut donc mieux y introduire ces petits indices dont tu parlais.
Pour ne pas allonger ce 1er chapitre (qui est déjà trop long à mon goût, mais ça c'est purement subjectif, ça n'enlève rien à la qualité de la fic', hein %) ), tu peux très bien faire un prologue, très énigmatique, qui va accrocher le lecteur. (Il peut être très court).

En ce qui concerne le héros, tu peux aussi scinder le chapitre en 2 : un chapitre sur Eric, l'autre sur John, et tu relies les deux personnages à l'issue.

Voici ce que ça pourrait donner :
- prologue mystérieux (avec ces fameux sous-entendus)
- chap 1 : ce qui est en italique + Eric
- chap 2 : John + lien avec Eric
Tu posterais les 3 en même temps pour faire valider ta fic'.

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S3phiroth
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Re: Essais aux fanfics

Message par S3phiroth » mar. 07 sept. 2010, 20:40

J'ai bien pris note de vos remarques et conseils (même l'orthographe, la grammaire et les conjugaisons se sont vu passés au crible) et j'ai refait ce premier chapitre.

Par contre, je n'ai pas voulu le scinder en 2 parties comme tu me l'avais proposé dragibus, et ce pour une raison simple : si le départ pour le voyage initiatique se fait au chapitre 2, ça va paraitre encore plus long. J'ai donc préféré faire un chapitre 1 de 9 pages (ouais j'avoue c'est long, mais ce sera la longueur moyenne des futurs chapitres aussi) qui se finit sur le départ pour que l'histoire puisse être lancée.

Voici la liste (non-exhaustive) des modifications :

_J'ai rajouté quelques indices et de nouveaux éléments d'intrigues assez intrigant (ha ha...) pour rehausser l'intérêt de tout ça.
_J'ai aussi retravailler Inès, la mère d'Eric : j'avais du mal à la faire paraître stricte lors du premier jet, mais maintenant ça va mieux et elle ressemble à l'image que je m'en faisais à l'origine. John aussi a subi un petit approfondissement (ce n'est pas une métaphore) et cela permet de placer pas mal de début d'intrigues.
_Le début en italique avec Matthew est reporté au chapitre 2 vu que Matthew n'est pas présent dans ce chapitre là (logique me direz-vous, mais bon, faut l'temps parfois...).
_Et puis pas mal de fautes assez aberrantes ont été gommées. Merci de m'avoir incité à relire ce chapitre d'un oeil plus critique.
Spoiler :
Chapitre 1 : Looking for ...

La sonnerie retenti, le tirant de sa torpeur. Contrairement à d'habitude, cela ne le contraria pas ; il avait eu du mal à s'endormir la veille, tant l'attente de ce jour l'excitait. Bizarre d'ailleurs comme ces quelques heures lui parurent si longues alors qu'il patientait depuis déjà presque 11 ans.
Le jeune homme s'étira en expirant de tout son soul, éteignit le réveil, rejeta les draps au pied du lit et s'empressa d'aller ouvrir les volets.
Du haut du premier étage, il vit le soleil matinal déjà radieu darder Ebenelle de ses rayons. Le jeune homme, ébloui, dû plisser les yeux quelques instants pour s'habituer à la lumière éclatante qui, par chance, aller accompagner son rêve.
Un léger heurt à la porte vint perturber cette scène idyllique.
_ Eric ? J'espère que tu es réveillé ?
Soupirant de lassitude, il répondit :
_ Oui maman, je suis levé.
La mère d'Eric entra dans sa chambre, sans lui demander l'autorisation ; c'était un accord tacite qu'ils avaient entre eux ; ou plutôt, qu'elle croyait qu'ils avaient : elle pensait toujours être le bienvenue dans la chambre d'Eric, sauf s'il ne lui en refusait explicitement l'entrée, ce qu'il n'osait jamais faire.
Elle se tint dans l'enccadrement de l'huit, la main encore sur la poignée, couvant son fils de désormais 18 ans du regard, avec amour et tiraillement.

Du haut de son mètre soixante dix, il la dépassait d'une tête ; sans être petit, il n'était pas spécialement grand non plus, mais ses membres fins, sa musculature sèche et ses épaules carrées contribuaient à l'élancer même dans son pyjama rouge et jaune trop grand.
Un décalco du Petit Spirou en ornait le haut. "La classe", se dit ironiquement sa mère Inès, car elle savait qu'Eric ne nourrissait aucun culte des apparences et se fichait de ce dont il avait l'air. Cela là désolait quelque peu, car elle savait que derrière les longs cheveux noirs qui lui tombaient jusqu'aux épaules se trouvait un visage fin à la peau lisse, au nez droit et aux yeux gris débordant de gentillesse.
Sans mauvaise intention aucune, Eric prenait soin de lui mais sans attention particulière pour se mettre en valeur. Il s'habillait par pudeur et se coiffait par obligation maternelle ; s'il ne l'avait pas écouté, il aurait les cheveux plein de noeuds et jusqu'en bas des fesses. Heureusement pour sa mère, Eric était imberbe. "Un soucis de moins", en riait-elle.
Elle prit une grande inspiration, repoussa la frange brune de ses cheveux courts de devant ses yeux bleux clairs et lui dit gentiment :
_ Joyeux anniversaire mon grand.
Cette simple convenance le fit sourire d'une oreille à l'autre. Sa mère aussi souriait, mais d'un air contrit qu'elle ne cachait qu'à moitié.
_ Merci m'man ! Il sautilla et trépigna sur place, puis exulta finalement. Enfiiiin !! Enfin je peux aller récupérer les badges !! Gniiiiiii !
_ Calme-toi mon grand, s'amusa Inès. Je descend préparer le p'tit déjeuner.
_ J'ai une heure à tuer, quoi.
La réputation des mésaventures culinaires de sa mère n'était plus à faire. Tout le voisinage les connaissaient. Cependant, Inès n'aimait qu'on y fasse allusion ; elle n'aimait en général pas qu'on attente à sa fierté en lui rappelant ses erreurs et ses faiblesses.
_ Met donc ce temps à profit pour te coiffer. On dirait que tu as touché un Wattouat.
Il leva les yeux au ciel et se mit au garde à vous.
_ Oui chef !
Dubitative, sa mère sorti de la chambre et ferma la porte derrière elle. Habituellement, elle ne laissait jamais le dernier mot à Eric ; mais aujourd'hui, c'était différent, il le savait. Elle n'avait par le coeur à casser son fils, que ce soit par humour complice ou par autorité parentale, car aujourd'hui, sa majorité acquise lui octroyait le droit de pourvoir à l'obtention des badges d'arènes des quatres régions de Pokepolis, et il comptait bien en profiter.

Il retourna à la fenêtre, se pencha par dessus le cadre et balaya le jardin de la famille du regard. Avec le soleil dans les yeux et la verdure de l'herbe touffue, il mis un peu de temps à trouver ce qu'il cherchait.
_ Botan !
En se mettant en mouvement, une petite forme verte se détacha du gazon ensoleillé. Un bulbizarre se retourna mollement vers Eric.
_ Eh bien mon p'tit père, t'as du mal à émerger ?
Pour seule réponse, Botan bailla et étira tous ses membres, lianes comprises.
_ Aller quoi, un p'tit effort. On part pour notre voyage de dresseur quand même.
Le bulbizarre cessa sa gymnastique et fixa Eric de ses yeux rouges.
_ Fais au moins semblant, j'sais pas moi, j'ai l'impression de te faire chier en te demandant ça.
_ Mmmmmhhhh...! Zarre !
Sans crier gare, Botan planta d'un coup ses lianes dans le sol et s'éjecta comme un missille en direction de la fenètre où se tenait son maître.
_ Eric à la réceptiooooooon !
Il lui ouvrit grand ses bras et l'attrapa au vol avec adresse. Apparrement, lanceur et receveur avaient l'habitude de ces acrobaties.
_ Hooooh mon bébé mon amour mon chéri mon kiki adoréééééééé !!!
Eric serrait Botan dans ses bras avec amour et hystérie, ce dont le bulbizarre semblait blasé et ne s'émeuvait même plus, restant inerte en attendant que son maître ait finit ses papouilles.
_ Je sais que je t'embête avec mes calins mais j'm'en fous... T'es trop beau !!!
Un dernier bizou sur le crâne et il desserra enfin son étreinte. Botan sauta à terre et s'ébroua comme pour se débarasser des embrassades d'Eric. Cela faisait rager ce dernier, mais il savait que ce n'était que pure taquinerie de la part de son pokémon ; d'ailleurs, il attendait la réaction d'Eric avec un faux air détaché, un petite sourire en coin.
_ Tu te donnes des airs cool en jouant les inatteignables mais je sais que toi au moins tu penses pas des méchancetés de moi dans mon dos.
Et de penser à sa mère qui feignait le ravissement au vue du départ de son fils mais qui n'en pensait pourtant aucun bien.

Botan sourit à son maître, tout en lui tapotant le genoux du bout de la patte, réconfortant. Puis il pris un air serieux et s'assis devant Eric que les idées noires avaient quitté.
_ T'as raison. D'ici une heure, ni elle ni moi n'auront plus à jouer ces rôles de mère-fils modèles. T''es prêt à partir ?
_ Zarre !
_ Tu t'es étiré aprés l'entrainement hier soir ?
_ Zarre !
_ T'as pas trop bu avant de t'endormir ?
_ Zarre !
_ T'as capté assez de lumière ce matin ?
_ Zarre ?
L'intonation de cette dernière réponse differait des autres. Eric fronça légerment les sourcils et s'approcha de son pokemon qui se pencha en avant pour lui présenter son bulbe.
_ Mmmh... c'est vrai que l'interieur est encore un peu humide. Mais c'est pas grave, c'est ma faute, c'est moi qui t'ai réveillé dans ton bain de soleil du matin.
Botan avait contracté une grave maladie propre aux pokemon plantes quelques mois plus tôt, mais il en avait heureusement réchappé : il s'agissait d'un parasite appellé le phyloxéra. Il s'attaquait d'ordinaire aux vignes, mais aussi en de rares occasions aux bulbizarres, germignons et tournegrains ; de très rares cas de tropius infectés avaient également été répertoriés.

Eric s'était beaucoup renseigné sur les différentes afflictions pouvant toucher les pokemon plantes depuis que Botan était tombé malade. Il savait que, même si son organisme était entierement débarassé du parasyte, les parties de chairs végétales que celui-ci avait dévoré à l'interieur de son bulbe pouvaient encore s'infecter si elles n'étaient pas scrupuleusement surveillées. Il n'y avait que comme ça que les blessures internes, invisibles à l'oeil nu, pourraient se refermer sainement.
En outre, l'humidité à l'interieur du bulbe dûe à la rosée du matin pouvait occasionner l'apparition de champignons potentiellement dangereux.
_ Aller hop, au hamam !
Eric attrapa une poche de plastique remplie d'un gel bleu et la mit dans un four à micro-onde posé sur son bureau. Au bout de deux minutes, il récupéra la poche de gel fûmante avec des gants de cuisine pour ne pas se brûler et l'emmitouffla dans une serviette éponge avant de l'enrouler autour de la base du bulbe de Botan. Il pris une poignée de coton dans un pot à côté du micro-onde et le tassa au sommet du bulbe.
La chaleur allait faire remonter l'eau jusqu'en haut du bulbe de Botan. Le coton était là pour capter la vapeur avant qu'elle ne se condense au contact de l'air ambiant et que les goutellettes ainsi reformées ne retombent dans le bulbe.

Botan, loin de se formaliser au vue de l'intimité de cet examen, se laissa au contraire tomber à plat ventre sur le parquet en ronronnant presque d'aise. La chaleur, c'était son dada.
_ T'es vraiment un prince : t'adores qu'on s'occupe de toi.
_ Mmmmh... zaaaaaaarre...
Des bruits de pas précipités résonnèrent sur le planchet du couloir.
_ Oh non...
Ils se rapprochaient de plus en plus de la chambre d'Eric.
_ Pas elle...
La porte s'ouvrit à la volée et rebondit contre le mur. La jeune fille qui avait failli l'enfoncer la retint en claqua sa main contre le pan. Botan fronça les sourcils à la vue de la petite furie de 16 ans ; ses cheveux chatains foncé coupés au carré brillaient et sentaient bon ; ses vêtements avaient une coupe inpécable et des boucles d'oreilles stylisées pendaient à ses lobes. Dans tout son être au look soigné qui contrastait avec l'apparente négligence d'Eric, seuls ses grands yeux gris lui faisaient écho.
_ Putain Eric ! T'es pas encore parti !?!
_ Et toi ? Les parents t'ont pas encore jeté dehors ?
_ Gna gna gna ! Gros con !
_ Tiphanie ! N'insulte pas ton frère !
La mère d'Eric et de Tiphanie venait de parler depuis la cuisine. Malgré la douceur de sa voie, elle pouvait la faire porter. La bouche de Botan se mua en un rictus torve.
_ Mais c'est lui qui...!
_ Je ne l'ai pas entendu t'insulter, répliqua sèchement la matriarche.
_ HaaaAN !
_ Alors p'tite soeur, pressée d'avoir la maison pour toi toute seule ?
_ Pff, c'est pas comme si on t'y voyais souvent, t'es toujours cloitrée dans ta chambre ou dans le jardin à t'entrainer avec ton crapaud.
Botan se leva en soupirant, énervé et lassé. Tiphanie avait pour la énième fois gâché son plaisir. Il se mit face à elle, fléchi les pates avant, tendis les posterieures, et força.
_ Il feule ton oignon maintenant ? se moqua Tiphanie.
La boule de coton humide qui tronait au sommet du bulbe de Botan fut ejectée par la pression des spores qu'il y accumulait et alla se coller en plein visage de sa tourmenteuse.
_ Mmfff ! Pouah ! Sale bête de merde à chier ! Vivement que tu te casses avec l'autre Pierrafeu !
_ Joli tir ! Eric félicitait Botan, clin d'oeil et pouce levé à l'appui.

Rageuse, Tiphanie sortie de la chambre à pas pressés en jetant ça et là les boules de cotons qu'elle décolait de son visage.
_ Plus ça va, moins tu te laisses embêter par Tifa. Heureusement que ça t'arrives que maintenant, sinon maman m'aurait tenu pour responsable de ton tempérament revenchard.
Botan fit le fier, une lueur de complicité dans le regard.
_ Hm hm... Mon premier pokemon est un froid calculateur. J'adore ! Bon ! Voyons si tu es sec.
Palpage, essuyage, confirmage.
_ Nickel chrome ! Maintenant que tu souffres de secheresse intime, allons réveiller Jerry.
Botan ne paru pas comprendre mais suivi quand même son maître jusqu'à la fenêtre d'où ils déscendirent en rappel grâce aux lianes du pokemon. Ils allèrent jusqu'à un bac à sable installé dans un coin du jardin et se penchèrent au dessus d'une masse qui y était terrée.
_ Jeeeeeerryyyyyyyy... murmura Eric.
Pas de réponse.
_ Jérichoooooo... appella-t-il.
Frémissement de la balle.
_ ZARRE !
Sursaut ! La croûte de sable humide éclot et laissa apparaitre une petite boule beige et blanche lovée en son sein. Encore assoupi, un petit sabelette se dressait difficilement sur ses pattes arrières, ne tenant nullement rigueur à Botan pour son reveil forcé.
_ Alors mon Jéricho d'amour ? Bien dormi ?
_ ...Mmf...
_ Dire que t'es plus du matin que Botan d'habitude...
Jéricho traversa à petits pas maladroits et endormis le bac à sable et se serra contre les genoux d'Eric en poussant de petits gémissement de pokemon transi d'amour.
_ Mais oui mon sabelette, je t'aime aussi.
Eric calinait toujours Jéricho plus modérément que Botan ; cet état de fait était sans doute dû au feint désintéret de Botan pour les cajoleries d'Eric et à la propantion de Jéricho aux démonstrations d'affection inconditionnelle. Comme dit le proverbe : "suit-moi, je te fuis, fuit-moi, je te suis".

_ Le petit déjeuner est prés les enfants !
_ Ah ! Maman a préféré la sécurité à l'esbrouffe ce matin.
En effet, une odeur de café soluble embaumait la cuisine. Inès avait disposé de la brioche industrielle et du chocolat sur la table et remplissait les mugs à l'aide d'une bouilloire électrique. Cela permettait d'éviter tout débordement, au sens propre du terme : le micro-onde se rappelait encore de la dernière fois qu'il avait fait bouillir du lait ! Ne parlons pas de la gazinière...
Eric entra dans la cuisine par la baie vitrée de la véranda. A sa suite, Botan. Accroché à son pyjama, Jéricho.
_ Eric ? Je te croyais encore dans ta chambre !
_ Baaaaaah non. J'suis allé réveillé Jerry.
_ Ne me dit pas que tu as encore escaladé le mur avec bulbizarre ?!
Eric se rédit, près à essuyer le flôt de colère et de remontrances de sa mère prète à exploser. "En même temps, elle est toujours prète à exploser", se rappela-t-il.
_ Ouais, t'as encore dû tout salopé !
_ Tiphanie ! Arrête de dire des gros mots à tout va !
Malgré l'agacement que pouvait suciter chez Eric son caractère rebelle et sa manie d'insulter tout le monde, il devait reconnaitre que sa soeur avait le don d'épuiser leur mère plutôt que de la faire rager. Interieurement, il l'a remercia.
_ J'étais pieds nus cette fois, y a aucune marque.
_ J'espère pour toi mon grand, c'est pas toi qui va nettoyer une fois que tu seras parti. Et c'est non plus ton père.
_ Je suppose qu'il est parti travailler très tôt ce matin ?
_ Trés tôt ou très tard, ça dépend. L'est même pas rentré hier soir le pater', informa Tiphanie.
_ Bon, tant pis.

Le père d'Eric et de Tiphanie, Antoine, s'absentait longtemps, souvent des jours d'affilés, pour rester à son bureau de Doublonville où il était courtier dans un cabinet indépendant. Depuis plusieurs mois, son patron lui avait signifiait qu'il était un des mieux placé pour pourvoir à un des trés rares et très recherchés postes de gérant de l'agence et de membre du conseil de la compagnie régionale. Il gagnerait ainsi beaucoup plus pour un simple travail d'administrateur.
Voulant mettre toutes les chances de son côté, il abattait le double, voire le triple de travail que ses collègues accomplissaient pour se faire bien voir pas les gros bonnêts.
Eric ne lui en voulait pas, mais il avait quand même du mal à être content ou fier de son père qui s'échiner à entretenir la famille alors que son fils ainé allait quitter la maison le jour de ses 18 ans. Mais bon, après tout, son père avait toujours eu des lubies obscesionnelles qui le travaillaient des jours voire des semaines entières, lui faisant perdre tout sens commun et l'écartant sensiblement de la famille le temps qu'elles duraient.

_ Par quel badge tu vas commencer ? Tiphanie coupa court à ses rêveries.
_ Je pensais d'abord me diriger vers Argenta en prenant le ferry de Tohjo et de la route Victoire. La-bas, j'affronterais le champion local.
_ Attend ! T'avais pas dit que John avait le mal de mer ?
John était un ami d'Eric et, accessoirement, la personne avec qui il allait entreprendre sa quête des badges d'arènes.
_ Si. Mais c'est lui qui a insisté pour qu'on prenne le bateau.
_ Tout de même, s'imissa Inès. Je n'aime pas trop ce John. Il est bizarre, et on ne connait presque rien de sa famille. C'est à peine si tu sais où il habite.

Ding Dong.

La sonnette tinta doucement dans la maison. Inès se dirigea vers la porte d'entrée et découvrit sous le porche un grand jeune homme aux cheveux verts clairs en bataille et aux yeux cuivrés. Un sourire malicieux fendait son visage.
_ Bonjour madame la maman d'Eric. Je viens vous enlever votre enfant préféré pour l'accompagner dans des régions hostiles et inhospitalières où milles dangers inconnus nous attendent.
_ Bonjour John, répondit-elle d'un air pincée. Eric n'est pas encore prêt et il ...
_ Ah bon ?! s'exclama John en s'engoufrant dans la maison sans y avoir été invité. Moi qui croyait qu'il dormirait pas de la nuit pour être prêt à partir dés le lever du soleil, je suis déçu.
Il débarqua dans la cuisine, suivit par une Inès désolée pour ses enfants. Mais en vérité, ils aimaient bien John tous les deux.
_ Eric, t'es pas un vrai, t'es pas un dur ! T'as intérêt à te magner le jonc parce que j'compte bien avoir haché la gueule de Pierre avant la fin de la semaine !
_ Hey, John ! On t'as jamais appris la politesse ? l'apostropha Tiphanie, friante de confrontations avec l'ami de son frère.
John se raidit. Son regard se durci et il pris un air grave. Il contourna la table de la cuisine, alla se planter devant Tiphanie et la toisa de toute sa hauteur, menaçant.
John n'était pas quelqu'un de dangereux...
_ Toi, t'as encore fais chier ton frère. Jusqu'à son départ, t'as pas intérêt à récidiver, sinon...
...mais il était parfaitement imprévisible.
_ Sinon quoi ? s'enquit Tiphanie d'un ton faussement assuré.
Pour seule réponse, il sortit son téléphone portable de sa poche, tapa sur deux ou trois touches et lui fit lire un message. Au fil de sa lecture, les yeux de Tiphanie s'écarquillaient et sa machoire béait.
_ Mais com... !?! J'l'ai dis à p... ! Enfoiré ! Connard ! Sac à merde ! Tu fais ça j'te...
_ Hey Tiphanie, la coupa-t-il avec un ton mielleux. On t'as jamais appris la politesse ?
_ Qu'est-ce que tu lui as montré ? demanda Eric.
_ Rien ! répondit aussitôt sa soeur. Et elle vissa son nez dans sa mug, les joues rosissantes.
Petit silence dans la cuisine. Inès et sa fille étaient gênées, alors qu'Eric s'amusait de la prise en main de la situation de son ami.
_ John, je te sert un café ? proposa la maîtresse de maison, se voulant accueuillante sans en avoir réellement envie.
_ Non merci Inès, je ne voudrai pas tenter le sort.
_ OK ! Je vais dans ma chambre pour me préparer. John, tu m'accompagnes.
Ce n'était pas une question. Eric se faufila hors de la cuisine et monta les escaliers quatre à quatre, alors que John quittait les lieux du sinistre calmement, sans se presser, fier de son petit effet.

Lorsqu'il parvint en haut des escaliers, Eric l'attendait sur le palier.
_ T'es pas gêné toi ! lui reprocha-t-il en baissant le ton pour ne pas être entendu de sa mère. Tu sais bien que ma mère t'aime pas trop, alors évite de faire un scandale avant que je parte.
_ Pourtant je l'aime bien ta mère, moi. Elle est marrante à ne jamais s'emporter en public alors qu'elle bout de l'interieur.
_ Mais quel fouille merde... Bon, tu l'as bien cernée et elle le sait ; mais c'est pas la peine de la pousser dans ses derniers retranchements sous prétexte que tu sais qu'elle nosera pas compromettre ses apparences d'hôte modèle.
_ Mais c'est si bon ! J'aime bien ta soeur aussi, mais elle est trop facile à casser ; elle est trop ... transparente. Pourtant elle en a jamais assez et reviens toujours à la charge... c'est ce qui doit faire son charme.
Eric haussa les sourcils, surpris et embeté à la fois.
_ Par charme, j'entend l'envoutement qui m'empêche de me lasser de nos altercations alors que je sais que j'en sortirai systématiquement vainqueur.
_ Mouais... j'préfère.
Eric entra dans sa chambre, pris quelques vêtements sous le bras et se dirigea vers la salle de bain attenante.
_ Tu vas pas te laver maintenant ? C'est presque onze heure ! J'te signale que Sidonie est déjà prête.
_ Et alors ? J'en ai que pour cinq minutes.
_ Avec ta touffe et ta fleme légendaire ? Aucune chance ! T'auras tout le temps de te lisser la toison et de te oindre le derme dans notre cabine à bord du ferry ou dans un centre pokemon de Kanto. La crise les a salement laissé sur la paille, mais il paraît qu'ils ont encore l'eau courante.
_ Ha ha... Je vais me doucher. Tu peux lire mes mangas ou aller sur l'ordi en attendant, mais n'embête pas Botan et Jerry !

Et il enclencha le loquet de la salle de bain. John resta planté dans la chambre. Botan et Jerry le regardaient suspicieusement.
_ Quoi ?! V'voulait vous battre ?
Les deux pokemon se firent face et commencèrent à discuter entre eux sans se soucier de la menace de John.
_ Tu leur as trop souvent fait le coup du mec agresif, lui dit Eric depuis la douche. Ils y croient plus maintenant.
_ Ou alors c'est le syndrome de Stockholm : tes pokemon m'aiment, moi, leur agresseur. Tout comme tu aimes ta mère malgré le fait qu'elle pense que tu foutes ta vie en l'air en commençant ta vie active par un voyage itinérant.
Silence. Eric réfléchissait à la justesse de la remarque.
_ Ce qui m'embête le plus, c'est que je la soupçonne d'espérer que ce voyage ne me plaise pas et que je rentre prématurement, juste pour me dire "tu vois ? Je te l'avais dit", et qu'elle me ressorte ses sermonds habituels : fait des études, travaille bien, et tu auras tout ce que tu veux...

John ne répondit pas, n'en sachant rien lui-même. Et puis, il se disait que s'il ne parlait pas à Eric, celui-ci mettrait moins de temps pour se laver.
Il balaya la chambre du regard à la recherche d'un quelcquonque objet suceptible de susciter son interêt. Mais il ne vit sur les étagères que des mangas, des livres de fantasy et de science-fiction, et quelques volumineuses encyclopédies médicales pokemon vulgarisées.
Son regard fini par retomber sur Botan et Jerry qui papotaient toujours. Il se dit qu'ils ne verraient aucun inconvénient à être rejoint par un tierse invité.
_ Aller, Spade, va te dégourdir les pattes.
John fit sortir un malosse d'une pokeball. Le chiot noir s'approcha tranquillement de ses deux comparses et s'assit à leur côté. La discussion reprit.
L'eau coulait toujours dans la salle de bain. John se laissa tomber sur le lit et remarqua un cadre retourné sur la table de chevet. Il s'en emparra.
Il s'agissait d'une photo de classe de lycée ; celle de l'année de seconde d'Eric précisement. C'est cette année là que John avait rencontré Eric pour la première fois.

Il fut tiré de sa contemplation par la vibration de son téléphone. Un texto :

"Où es-tu ? Quelque chose a changé. Il faut impérativement que je te vois avant que ton plan ne débutes."

Il le lit rapidement et fronça les sourcils. John réfléchi quelques instants, quelque peu affolé, puis répondit. Aussitôt son message envoyé, il repirt la discution :

_ Au fait Eric, tu veux savoir comment j'ai fait enrager ta soeur tout à l'heure ? demanda John à travers le mur.
_ Ouais, comment ? lui répondit-il, toujours sous la douche.
_ Ta soeur a un faible pour quelqu'un. Et je sais qui c'est.
Petit blanc entrecoupé par le bruit des goutes d'eau sur les vitres de la cabine.
_ Pff, n'importe quoi ! Tifa peut pas blairer les mecs. Elle traine jamais avec les garçons, alors de là à avoir un petit ami.
_ Pas un petit ami, juste un béguin. D'ailleurs l'intéressé n'est même pas au courant. Et puis, pourquoi crois-tu que ta soeur ait rougi aussi subitement ?
L'eau se coupa presque aussitôt. Moins de deux minutes plus tard, Eric sortait de la salle de bain, habillé. Il avait attaché ses longs cheveux mouillés en queue de cheval avec un élastique.
_ Alors, c'est qui ? J'espère que c'est pas une des racailles qui lui fait la court. Oh ! Salut Spade.
Le malosse le salua en retour par un petit glapissement.
_ Rassure-toi, c'est quelqu'un de parfaitement convenable. Tu le connais bien d'ailleurs, et il est sur cette photo.
John montra la photo de classe à Eric et désigna un adolescent de 15 ans aux cheveux blonds coupés courts et aux yeux noisettes. Un grand sourire ornait son visage rond alors qu'il était bras dessus bras dessous avec John et Eric, un de chaque côté.
_ Nooooooooon ! Matthew ? Ma soeur est amoureuse de Matthew ?!
_ Regarde donc ce qui lui a fait péter un plomb dans la cuisine.
John tendit son portable à Eric. Un message pré-enregistré dans les brouillons apparut à l'écran :

"Mon départ et celui de ton frère te laisseront sans doute de marbre, mais sache que finalement, Matthew nous accompagne. Ne t'inquiète pas ! Je saurai garder le secret et je ne révelerai rien de ton amour pour notre blondinet préféré... ou pas ! Je me demande comment il réagira..."

Eric rendit son portable à John, lentement. Il paraissait assez surpris. John garda le silence, attendant qu'Eric lui fasse part de ses impressions à chaud.
_ Mince. Ma soeur est amoureuse d'un de mes amis.
_ Et ça t'embête ?
_ Je sais pas, avoua-t-il.
_ T'es même pas drôle ! Tu mets autant de temps pour te faire une opinion de la situation que quand t'avais 15 ans.
_ De toute façon, on s'en fiche, on part pour un an en train-trip et vu que Matthew sera avec nous, ma soeur aura aucun moyen de le voir. Alors la question ne se pose plus.
_ Tu fuis la réalité Eric. Et j'm'en fous. Prend ton sac, j'ai envie qu'on décole !
John rappela Spade dans sa pokeball et Eric fit de même avec Jéricho et Botan. Il pris un grand sac à dos de voyage préparé la veille, le fit passer sur son épaule et suivit John dans les escaliers. Sans se retourner, il lui dit :
_ Prends ton temps pour leur dire au revoir. Je t'attend dehors.

Et il sortit à la hâte sans un mot pour la mère et la soeur de son ami. Cela aurait pu leur parraître grossier en d'autres circonstances, mais personne ne lui en tint rigueur ; Inès, Tiphanie et Eric attendaient et redoutaient à la fois ce dernier moment à passer ensemble. En sortant précipitament, John fit comprendre à tout le monde que ce moment était venu, leur épargnant la gêne d'une entrée en matière forcée.
_ Maman, merci de m'avoir soutenu et même encouragé dans mon projet. Et merci aussi d'avoir accepté de subvenir à mes besoins durant cette année.
Eric avait posé son sac par terre et s'était jeté à l'eau de façon assez formelle.
_ Mon chéri, ne parlons pas d'argent maintenant. Tu sais bien que ça me fait plaisir, et je sais aussi bien que si je ne l'avais pas fait, tu aurais travaillé pour réunir les fonds nécessaires à ton voyage. Nous y trouvons tout les deux notre bonheur : toi, tu n'as pas à te soucier de quoi que ce soit, sinon à l'obtention des badges, et moi, je te saurai heureux et en bonne santé.
Elle avait appris son discours par coeur, se disait Eric. Il en était persuadé, car ce qu'elle venait de lui dire d'une traite était l'exact opposé de ce qu'elle ressentait réellement.

Pourtant, il s'agissait bien de leur arrangement : elle avait bel et bien consentit à accepter de financers son voyage pour les raisons qu'elle avait citée ; mais pas avec l'entrain et la bonne grâce qu'elle y mettait aujourd'hui. Elle ne dit rien sur son mécontentement et en resta là. C'était déjà ça.
_ Je t'aime maman.
Malgré leur divergence d'opinion, c'était la vérité.
_ Je sais mon chéri. Je t'aime aussi.
Sa voix était calme, sereine.
Eric s'avança et serra sa mère dans ses bras.
_ Et moi ? Je pue ?
Tiphanie s'était levée depuis qu'Eric était entré dans la cuisine, mais elle avait préféré garder le silence pour ne pas déranger mère et fils durant leur délicate séparation.
_ Oui. Mais comme que je ne te reverrai pas avant un an, je vais passer outre et te faire un calin.
_ Tu es tellement bon avec ta petite soeur, ironisa-t-elle. Mais fait vite ! Je ne vais pas pouvoir contenir la joie que m'inspire ton départ éternellement.
Eric sourit à la plaisanterie de sa soeur. Par moment, elle savait faire de bon traits d'esprits sans cumuller les grossieretés. Dommage que ce ne fut pas plus fréquent. Malgré leurs alltercations quotidiennes, elle allait lui manquer.
Eric serra tendrement sa petite soeur dans ses bras ; l'étreinte fut plus brève, mais émouvante. Eric était majeur, et Tiphanie le serait elle aussi d'ici deux ans. Tous les deux savaient que la vie allait les séparer afin que chacun puisse trouver son chemin. Cet au-revoir était une invitation au changement, un défi que leur fierté de jeunes adultes leur lançait : "dans un an, je ne serai plus comme tu me connais aujourd'hui ; dans un an, j'aurais grandi !" Tiphanie espérait avoir gagné en maturité d'ici là, et Eric souhaitait vivement que ce fut le cas, mais aussi qu'il aurait toujours conservé une longueur d'avance sur elle. Grand frère oblige.

_ Aller, va-t-en ! le poussa-t-elle. Ca fait 11 ans que tu nous tannes pour partir avec ton crapaud et ta belette, alors maintenant que tu le peux, fais pas genre que te séparer de ta petite soeur t'incite à rester. Psshhhh !
Elle fit mine de le chasser comme elle l'aurait fait d'une bête errante sur le pas de sa porte.
_ D'accord. Alors salut soeurette !
Et il lui vola une bise sur la joue qu'elle ne put esquiver à temps.
_ Pouah ! Vil incestueux ! Casse-toi !
Tiphanie destestait les démonstration d'affection de son frère.
_ A bientôt maman. Je reviendrai triomphant et glorifié par mes nombreuses victoires, exagéra-t-il, un peu pour se moquer d'elle, mais surtout pour se mettre au défi de la surprendre.
_ Reviens moi heureux et en un seul morceau, ça me suffira.
Et il se fire la bise.
_ A bientôt mon grand.
Eric resta quelques seconde face à sa famille presque au complet, sans rien dire. Il aurait voulu partir en courant pour profiter de sa liberté, mais il ne voulait pas gâcher ces séparations diplomatiques par un geste irréfléchi. De plus, laisser sa petite soeur toute seule avec sa mère tyranique et son père lunatique le désolait pour elle.

Il finit par ramasser son lourd sac de voyage, le mit sur son dos et se dirigea vers la porte d'entrée que John avait prit soin de laisser entrouverte pour écouter leur conversation. Mais Eric le vit comme un signe, un appel à l'aventure que son ami lui lançait.
En sortant, Eric ne trouva pas John sous le porche comme il s'y attendait ; il était un peu plus loin, dos à lui sur le trottoir en train de discuter avec un vieil homme au cheveux blancs coupés court. Alors qu'Eric s'approchait d'eux sans rien dire, le vieil homme l'aperçu et intima à John de regarder dans sa direction.
En se retournant, Eric pu voir qu'il était paré pour le départ. Le sac à dos qu'il avait laissé sous le porche avant d'entrer était maintenant fermement arimé à ses épaules et ses chaussures de marches étaient lassées jusqu'en haut, à mi-mollet par dessus son pantalon cargo beige.
_ Ah tiens Eric, enfin t'arrives ! Désolé monsieur, je ne peux pas vous aider, je ne sais pas où se trouve cet endroit.
D'un air las, le vieil homme salua john et partit sur un petit "merci quand même".
_ C'était qui ? Demanda Eric.
_ Un vieux qui m'a demandé son chemin. Il cherchait la rue je-sais-plus-quoi, mais j'sais pas où c'est.
_ Peut-être que je peux l'aider, aprés tout, je connais bien le quartier. Monsieur ?
_ Non ! Non ! Laisse-le. Il a pas l'air net ce gars. Et puis il puait la gnole quand il parlait, laisse le se perdre. Comment ça s'est passé avec ta mère ?
_ Bof. Ni bien ni mal. Ca s'est passé, c'est tout, répondit-il mornement.
_ T'as pas intérêt à te laisser abattre. Pas aujourd'hui ! Regarde le bon côté : t'es libéré de l'emprise de ta mère pour la première fois de ta vie, alors profites-en !
Eric releva la tête et sourit.
_ T'as raison ! En plus c'est onze heures passées, on ferait peut-être mieux de se dépècher si on veux avoir le ferry.
_ Alors on y va ! Ikkimashooooouuuuu ! Hurla John, en bon fan d'anime qu'il était.
Et de son téléphone portable, de faire jouer une musique qui avait bercé l'enfance d'Eric : le thème français de la première saison de pokemon.

Le voyage avait commencé. Et Eric ne savait absolument pas dans quoi il s'embarquait. John, plus informé, semblait pourtant tout aussi incertain.
Peut-être n'aurez-vous pas le courage de tout relire. Aussi, je place un petit argument pour vous y inciter : c'est pas parce que je l'ai modifié et ré-écrit qu'il est plus long... petit argument, j'vous avais prévenu ^^

Merci pour vos conseils !

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dragibus
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Re: Essais aux fanfics

Message par dragibus » mar. 07 sept. 2010, 20:56

Oui, c'est mieux %)
Dernière remarque : les tirets d'un traitement de texte se font avec la touche 6 (-) et pas la 8 (_)

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S3phiroth
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Re: Essais aux fanfics

Message par S3phiroth » mar. 07 sept. 2010, 21:33

Dernière remarque : les tirets d'un traitement de texte se font avec la touche 6 (-) et pas la 8 (_)
Lol. Ça va pas être chiant de tous les changer -__-'

Merci en tous cas. Je peux m'atteler à l'écriture de la suite l'esprit tranquille ;)

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Re: Essais aux fanfics

Message par Drayker » sam. 25 sept. 2010, 12:48

Bon, voilà, j'avais une idée d'OS qui me trottait dans la tête depuis un sacré moment, j'ai donc décidé de stopper ma fic en cours quelques temps et de l'écrire =) C'est un OS assez mature, je pense le mettre en accès restreint, à la fois pour certaines scènes et que les lecteurs trop jeunes ne comprendront pas tout ^^
Voilà l'essai:
Spoiler :
Obsession
Je m'appelle Althea. Mes parents trouvaient que ça sonnait bien pour une fille, alors ils m'ont appelée comme ça. Paraît que ça veut dire « Vérité » dans une vieille langue. Tss. Quand j'y pense, je me dis que la vie est bien ironique.

Depuis ma plus tendre enfance, dans tous les contes et légendes, on n'arrête pas de répéter la même chose, encore et encore: les Pokémon légendaires sont gentils, ils méritent notre admiration, ils nous sont supérieurs, à tel point que seul un être au coeur pur et à l'âme sans tâche, « L'Elu », peut les voir.

L'un de ces Pokémon en particulier fait l'objet de toutes les croyances, de tous les cultes. Arceus.
Il aurait surgi du Néant et créé notre monde avec ses mille bras. Partout, dans toutes les régions, on vénère le Pokémon Alpha, l'Origine, la Source.

Tout ça, c'est des conneries.

Mes parents, ils croyaient en la bonté et la suprématie d'Arceus. Un accident de voiture les a fauché tous les deux quand j'avais onze ans, et mon frère n'en avait que six. J'ai du me débrouiller toute seule, ou presque.

Mon petit frère, Lucas, il y croyait aussi. Il s'est jeté dans le Lac Vérité l'année dernière. Ironie du sort, vérité, c'est aussi mon prénom. Des gamins le persécutaient à l'école. Il avait treize ans.

J'y croyais aussi. Plus maintenant. Si Arceus était aussi généreux qu'on le dit, il aurait sauvé mes parents. Il aurait empêché Lucas de se suicider.

Je vais prouver à tous ces gens qu'ils se gourrent. Je vais tuer Arceus.
***
Je suis enfin arrivée devant la bibliothèque de Rivamar.

A l'entrée, la secrétaire a voulu me souhaiter la bienvenue, tout ça, mais je suis passée en coup de vent. J'étais pressée. Je suis grimpée dans les étages sous les regards étonnés des visiteurs, pour arriver à l'endroit où on pouvait lire les bouquins sur les légendes de Sinnoh. J'ai embarqué plusieurs livres, me suis assise à une table et j'ai commencé ma lecture.

Faut bien dire que j'avais déjà lu plus intéressant. Malgré tout, j'épluchais ces bouquins un à un, bien décidée à ne pas en rater une ligne. La pile de livres s'entassait à côté de moi mais mes yeux ne se fermaient pas. La nuit était bien avancée et la bibliothèque allait bientôt fermer quand j'ai trouvé ce que je cherchais. Le moyen d'appeler Arceus.
C'était un tout petit extrait d'un bouquin appelé « Mythes de la Création ». Il était écrit:

« Aucun objet façonné de la main de l'homme ne peut appeler l'Origine. Mais un objet divin a ce pouvoir. Seule la Flûte Azurée permettra à l'Elu au coeur pur d'entrevoir Arceus et d'accéder à la Salle Originelle. »

Encore ces conneries d'Elu au coeur pur. Tss. Bref, quoi qu'il en soit, mon idée était vraie. La Flûte Azurée pouvait appeler Arceus. Manque de bol, je savais (pour l'avoir entendu à la télé il y a quelques semaines) que cette vieille babiole avait été vendue aux enchères récemment, et que c'était un riche collectionneur qui l'avait achetée. Quand je dis riche, c'est du genre j'ai une cuillère dans la bouche et un balai dans le... Hum, passons. Si je voulais la Flûte, je devrais convaincre ce vieux fana d'antiquités de me la donner... Ou alors la lui voler.

Je ne sais pas vous, mais personnellement, le choix était vite fait. Et même si ça me dégoûtait d'avance, j'étais prête.
***
Littorella, 21h02

J'ai saisi le flacon de teinture et j'ai jeté un coup d'oeil à ma montre. Ça y était, mes cheveux étaient normalement secs. Je me suis ruée dans la salle de bains pour m'examiner.
Mes longs cheveux auparavant blonds cendrés étaient parfaitement noirs, merci à la teinture. Je portais des lentilles vertes, et il aurait fallu bien me connaître pour deviner qui j'étais. Ce qui était précisément ce que je souhaitais éviter. Ah, j'oubliais: j'ai dix-neuf ans. Ayant quitté le lycée l'année dernière, je n'aurai aucun mal à me faire passer pour une étudiante, hm?

Au tour de la garde-robe.

Honnêtement, je haïssais le personnage que j'allais incarner. La lycéenne chaudasse par excellence. Longs cheveux (désormais noirs) qui tombent jusqu'aux reins, mini-jupe bien courte, talons hauts, et même un sac noir, une horreur offerte par une de mes tantes pour mon passage en Terminale.
Mais c'était nécessaire. Tout le monde savait que le riche collectionneur qui avait la flûte avait été suspecté déjà plusieurs fois de harcèlement sexuel. Le genre pépé qui sort qu'avec des filles assez jeunes pour être ses enfants. Mais quand on a de l'argent, on a un bon avocat, et rien n'a jamais été prouvé.

Je me suis examinée une dernière fois, dégoûtée d'avance, et je suis sortie. En route.
***
Feli-Cité, 21h32

Ma Roucarnage m'a déposée au beau milieu de la chaussée, et aux regards masculins qui se sont tournés vers moi, j'ai deviné que mon costume était réussi. Berk. J'ai pris une profonde inspiration, puis j'ai expiré lentement, la seule technique de relaxation qui marchait vraiment avec moi. J'avais toujours été trop active, qu'on me disait. Une fois dans la peau de mon personnage, je me suis dirigée vers le restaurant où je savais que je rencontrerai l'homme que je cherchais.

L'ambiance à l'intérieur était riche, des lustres illuminaient la salle. Des dizaines de clients discutaient de politique, de mode, de ces choses qui ne m'ont jamais intéressés et ne m'intéresseront jamais. Soudain, je l'ai vu. Jacques Maltar, collectionneur et acheteur d'antiquités, l'un des hommes les plus riches du continent. Suffisait de voir les deux types à la dégaine de molosse (ou d'agents secrets, accessoirement) qui l'entouraient pour comprendre qu'il avait les moyens de s'offrir ce qu'il voulait. Gros, le crâne dégarni, ce Maltar me répugnait déjà. Il mangeait seul à sa table. Ni une, ni deux, j'en ai profité et je me suis approché d'un air innocent.

- Monsieur Maltar? Je me présente, Amanda Eilan. J'étudie l'archéologie Pokémon et je voulais savoir si vous pouviez m'accorder quelques minutes de votre précieux temps, ai-je menti.

Je lui ai tendu une main qu'il a serré tout en me détaillant de haut en bas d'un oeil inquisiteur. Les deux gorilles allaient pour me demander de partir quand il a dit:

- Je vous en prie, mademoiselle Eilan, asseyez-vous. Je suis enchanté de faire la connaissance d'une aussi belle demoiselle que vous.

« Et moi donc », ai-je pensé. Je me suis assise tandis que d'un claquement de doigts, Maltar congédiait les deux gardes du corps. Evidemment, ils restèrent à proximité, mais au moins ils n'entendaient pas ce qu'on disait. J'ai croisé les jambes et j'ai posé mon menton dans ma main d'un air toujours aussi stupide et innocente. Honnêtement? Je me faisais un peu l'effet d'une pute. Mais à ce moment, Althea flottait, lointaine et distante, seule parlait et agissait Amanda, la gentille et jolie étudiante.

- Vous prendrez quelque chose, mademoiselle?

- Non, non, merci. Je ne voudrai pas abuser de votre patience.

- Que souhaiteriez-vous savoir, ma chère... Amanda, c'est cela?

- Oui. A vrai dire, je dois réaliser un exposé sur la création du monde dans la mythologie, et je me suis dit que vous pourriez m'apprendre beaucoup de choses, ai-répondu en battant des cils.

Il s'est lancé dans une grande explication sur les légendes de la formation du monde, de la naissance d'Arceus, tout ça. Maltar avait au moins le mérite d'être intelligent. J'ai fait semblant d'écouter tout en hochant la tête et en prenant des notes. A un moment, un peu lassée, j'ai commencé à lui faire du pied. Discrètement, hein. Vu l'effet que ça lui a fait... Quoi qu'il en soit, j'avais enfin touché au but:

- Que diriez-vous de venir chez moi, mademoiselle? Je pourrai vous en dire plus.

J'ai accepté d'un air enthousiaste et conquise. La pouf parfaite, quoi. J'ai rangé mon bloc-notes dans mon sac (enfin, dans l'horreur synthétique qui me servait de sac) et nous nous sommes levés tous les deux. J'ai suivi Maltar et les deux gardes du corps jusqu'à une limousine, je suis entrée et le gros pervers m'a rejoint. Je voyais bien qu'il mourrait d'envie de se retrouver seul avec moi, et j'ai fait de mon mieux pour paraître engageante.

On a démarré et je me suis rapprochée de lui, comme si j'avais été déséquilibrée par la secousse. Une pouf, je vous ai dit! Bref. On est rapidement arrivés à une sorte de grand palace. On est sortis et les gardes sont restés à l'entrée.

Je me suis retrouvée dans un grand hall riche. Les murs de marbre blancs étaient décorés de tableaux anciens, des dizaines de babioles couvraient les meubles. J'ai suivi Maltar jusqu'à une petite pièce plongée dans l'obscurité, et là, quand il s'est avancé vers moi, j'ai vraiment dû me retenir de vomir.

Il a commencé par s'approcher de moi et à me caresser. Les hanches, le dos, puis il est remonté. J'ai senti un frisson de dégoût parcourir ma colonne vertébrale, mais il a dû prendre ça pour un tremblement de plaisir et il a continué. J'étais vraiment horrifiée. Quel pervers! Il a commencé à malaxer ma poitrine d'un air avide, manquant de déchirer mon chemisier, et je l'ai poussé sur la moquette avant de me coucher sur lui. Il s'est attaqué à ma minijupe et je me suis rapidement retrouvée en petite culotte. Puis, ça a été au tour du chemisier. J'ai fait mine de l'enlever moi-même et j'ai sorti le flingue que je cachais sous mon haut depuis le début. Le pépé gâteau s'est retrouvé avec un canon sur le front.

- Tut tut, monsieur Malar, on ne joue pas comme ça avec des jeunes femmes.

- Que... Qu'est-ce que vous voulez?

- Vous vous êtes bien amusé. Maintenant, donnez-moi la Flûte Azurée. S'il vous plaît, ai-je fait en chuchotant.

Il tremblait de peur. Je me suis redressée et je me suis assise sur lui de manière à bien le garder en joue. J'ai fait une boucle de mes cheveux d'un air joueur et je l'ai tortillée quelques instants, l'air douce et innocente, toujours en sous-vêtements. Il a finit par céder:

- D'accord, d'accord! Dans le coffre du mur, la combinaison est 1-5-8-7-0.

Je me suis relevée, toujours en petite culotte (fallait dire que je n'y pensais pas vraiment à ce moment), et j'ai tapé la combinaison sur le coffre-fort encastré dans la paroi. A l'intérieur, j'ai trouvé ce que je cherchais: un instrument de musique, composé d'une partie violette-mauve percée de plusieurs trous et d'un manche rouge. J'ai refermé le coffre, ai glissé la Flûte Azurée dans mon sac et me suis à nouveau allongée sur Malar, toujours terrifié.

- Que diriez-vous de finir ce que vous avez commencé? ai-je murmuré en battant des cils.

Je me suis assise sur lui. Il avait peur, très peur, ça se voyait. J'ai ressorti mon arme et l'ai assommé avec la crosse.
Il ne se réveillerait pas de sitôt. Je me suis redressée, j'ai rajusté mon haut et remis ma jupe. La sensation de ses mains contre ma peau me fit à nouveau frissonner et j'ai failli vomir. Les gardes n'étaient pas idiots; ils savaient très bien ce qu'on était censés être en train de faire, Malar et moi. Enfin je vous épargne les explications.

Je devais donc attendre un peu, histoire de rendre tout ça plus crédible. J'ai sorti la Flûte de mon sac et l'ai examinée. C'est vrai, elle semblait surnaturelle. En tout cas, ou celui qui l'avait sculptée était très doué de ses dix doigts... ou bien elle n'était pas d'origine humaine.

J'ai attendu une dizaine de minutes et je suis ressortie, à nouveau sous le masque d'Amanda Eilan, jeune étudiante aguicheuse. J'ai essayé d'avoir l'air satisfaite et je suis ressortie avec un grand sourire innocent. Bam, les gardes sont tombés dans le panneau. J'ai même cru entendre un des deux dire « Vous avez passé un bon moment? ». En tout cas, vu comment ils se sont tous les deux marrés, ça devait être quelque chose du genre. Je me suis éloignée, bondissante, et quand je me suis retrouvée dans une ruelle, seule, j'ai sorti une Pokéball de mon sac et me suis envolée sur le dos de ma Roucarnage, direction mon appart' de Litorella.
***
En rentrant, je me suis jeté dans la salle de bains et j'ai pris un bon bain chaud, comme pour effacer les souillures de mon corps. J'étais franchement dégoûtée. Puis, j'ai entrepris de me décolorer les cheveux. J'avais aucune envie d'être retrouvée, c'était d'ailleurs pour ça que je m'était teint les cheveux en noir. Heureusement, la coloration n'était pas faite pour durer, et j'ai fini par retrouver mes cheveux blonds cendrés. J'ai ôté mes lentilles vertes. Amanda Eilan était brune aux yeux verts, j'étais blonde aux yeux bleus. Qui aurait fait le rapprochement? De toute façon, Amanda Eilan n'existait pas, j'avais donné un faux nom, bien sûr. Exténuée, je me suis glissée sous la couette.

Il se faisait tard, mais malgré la fatigue, je n'ai pas réussi à dormir. J'avais la Flûte! Je peinais à y croire. Cela faisait un an, une longue année, que je préparais ce plan. Et j'avais enfin réussi.

La nuit ayant filé rapidement malgré tout, je me suis débarbouillée, j'ai avalé deux-trois trucs vite fait, histoire de pas affronter Arceus le ventre vide. Oui, j'ai bien dit: affronter Arceus.

Parce que c'est ce que je compte faire. Je vais tuer Arceus. L'Origine. L'Alpha. Tout ça, c'est des conneries. Arceus est responsable de beaucoup de morts, il ne mérite pas de vivre.
***
J'étais déjà allée aux Colonnes Lances, et ma Roucarnage n'a eut aucun mal à retrouver le chemin. C'était un grand espace, parsemé de piliers de pierres plus ou moins abîmés, d'arches archaïques et de motifs ancestraux sur les dalles de pierre. J'ai sorti la flûte de mon sac (mon vrai sac, pas cette atrocité synthétique), et là, le doute m'a envahi. Et si c'était vrai? Si seul un Elu pouvait voir Arceus? Si la Flûte ne marchait pas?

Ne pas se poser de questions.
Agir.
Juste agir.

Je me suis avancée, et j'ai soufflé dans la flûte. Elle a émit un son à la fois grave et aigu, comme si la mélopée venait d'un autre monde. Un son discret et sonore en même temps. Je n'arrivait pas à la décrire.

Et là, ça a marché. Je ne saurai pas dire comment, mais d'un coup, un escalier est apparu devant moi. Un escalier dont les marches étaient faites de lumière. L'escalier qui menait à Arceus.

J'avais le coeur qui battait la chamade. Je suis montée sur la première marche. Je ne la traversai pas, la lumière était dure sous mon pied. Je voyais le sol en dessous.
Alors, je suis montée. C'était long. Heureusement que je n'avais pas le vertige, parce que je voyais mes pieds qui flottaient au-dessus du vide. Et puis, je suis arrivée en haut.

Devant moi, une longue plate-forme de lumière. Et au bout...

Tout. Ou rien. Un flash de lumière. Un reflet. Un miroir. Aucune idée de ce que c'était, mais je savais comment ça s'appelait: Arceus.

J'arrivais à peine à la regarder, cette lumière, parce qu'elle me brûlait les yeux. Et j'étais à cent mètres de distance. J'ai mis une main devant mes yeux, et malgré tout, quelques rayons traversaient encore mes paupières closes. J'ai avancé en criant:

- Arceus! Je m'appelle Althea, et je suis venue mettre un terme à tout ça!

D'un coup, la lumière a disparu. J'ai rouvert les yeux et je me suis retrouvée face à une sorte de Pokémon bizarre. Grand, quadrupède, blanc, des anneaux jaunes entouraient son dos, son ventre. Sa tête était noire, avec plusieurs yeux verts et rouges. Puis, il s'est mis à changer. Flash de lumière. Humain. Pokémon. Flash de lumière. Humain. Pokémon.

Moi.

Je me retrouvais face à ma double, mêmes habits, même visage, même position. J'ai accusé le coup mais j'étais déterminée.
Ma jumelle a ouvert la bouche et a dit avec ma voix:

- Tu es venue me tuer?
- Oui! Par votre faute, mes parents, mon frère... Trop de gens sont morts, et vous n'avez rien fait. Tous ces gens qui croient en vous sont aveuglé!

- C'est donc pour ces personnes que tu es venue me tuer? reprit ma clone.

Je ne comprenais pas où Arceus voulait en venir. Pourquoi prendre mon apparence? C'était sensé me dérouter? Une tactique pour me dissuader?

- Ou alors... C'est par vengeance personnelle?

- Que... Vous avez tué ma famille! ai-je crié.

- Non... Non. Je n'ai tué personne. Pas... directement. Votre monde vous appartient; c'est à vous de vous en occuper. Je n'ai pas à intervenir.

- Alors vous avez créé ce monde et vous l'abandonnez? Alors que vous savez que les humains sont loin d'être de taille?!

- Même si je le voulais, je ne pourrais pas intervenir, mon enfant. L'univers repose sur un équilibre fondamental. Tout le monde naît, vit et meurt. Il ne faut pas changer cela.

A ce moment, je ne me rappelle plus très bien ce qu'il s'est passé. Je tremblais de rage et je me suis mise à hurler quelque chose comme « C'EST VOTRE FAUTE! ». Je me souviens juste m'être jetée sur ma double, mais un grand flash m'a brûlé les yeux, me catapultant à l'autre bout de la plate-forme de lumière. J'ai lâché la Flûte.

J'ai été plongée dans le noir. J'avais peur. J'ai senti que tout mon corps avait été brûlé par l'explosion de lumière, que mes vêtements étaient en majorité carbonisés, mais seuls mes yeux avaient gravement souffert. Une voix immense, magnifique, ni masculine, ni féminine, a retenti:

- Connaître le visage de Dieu, c'est connaître la folie. C'est un de vos proverbes. Sois heureuse que je t'ai épargné cette épreuve.

- MES YEUX! JE NE VOIS PLUS RIEN! VOUS AVEZ BRÛLE MES YEUX!

- Tout le monde naît, vit et meurt. Personne n'échappe à cette règle, répondit simplement la voix étrange.

- ALORS TUEZ-MOI, SI C'EST CE QUE VOUS VOULEZ! MES PARENTS SONT MORTS! MA MERE EST MORTE! TUEZ-MOI!

Il y eut un silence. Mon coeur battait les cents coups dans ma poitrine. J'étais convaincue que j'allais mourir. Je m'en fichais. J'avais vécu et j'avais souffert. La vie n'avait rien d'intéressant pour moi. Au fond de moi, j'espérais rejoindre ma famille... de l'autre côté.

- Je suis né. J'ai vécu, longtemps, assez longtemps pour créer l'univers, le façonner, le peupler et le surveiller. Tu es la première personne que je rencontre à vouloir me tuer, a dit alors la voix.

Je n'ai pas compris tout de suite. Mes yeux me brûlaient et je brûlais de haine, mon coeur s'emballait. Je ne voyais rien. J'étais devenue aveugle. Le noir total. J'avais peur. Peur de ne plus revoir ce monde que je haïssais tant. Je sais, c'est paradoxal.

- La vie elle-même est un paradoxe, a dit la voix étrange, lisant mes pensées. J'ai vécu. Mais je ne suis pas mort. Qui suis-je pour me permettre d'échapper à la règle que j'ai moi-même instaurée? On naît, on vit, on meurt. Je suis né, j'ai vécu, mais je suis toujours là, des milliards d'années plus tard. Paradoxe. J'aime ce mot. Je dois avouer que, quelque part, je suis fier de l'humanité. Déçu, oui, bien sûr. Peu d'entre vous comprennent le monde. Mais je suis satisfait de ceux-là, même s'ils ne sont qu'une minorité. Ils ont compris la vie. Le monde. Votre monde.
Ce monde. J'y tiens énormément, autant qu'à ses habitants. J'espérais que l'humanité pourrait s'en occuper seule, sans l'abîmer, sans le polluer. Ce ne fut pas le cas. Mais une minorité de personnes ont compris ce que je souhaitais, inconsciemment. Les Pokémon savent ce que je souhaite. Et toi aussi, à présent, tu dois savoir ce que je veux.

Cette longue tirade a, d'un coup, fait retomber toute ma fureur, toute ma douleur et ma haine. Il ne restait plus que la stupéfaction en moi.

-Vous... Vous voulez mourir? ai-je bafouillé. Et... et nous? Les gens qui croient en vous?

- Il y a quelques minutes, tu souhaitais me tuer, non? dit la voix magnifique dans ce qui semblait être un rire.

Je n'ai pas su quoi répondre. En quelques mots, Arceus m'avait complètement chamboulée. J'étais venue avec la ferme idée de mettre un terme à son existence, sans savoir comment, et même le pourquoi n'était pas clair. Et maintenant, j'essayais de le convaincre de ne pas se tuer.
Tout à coup, j'ai retrouvé la vue. La lumière a pénétré dans mes yeux et j'ai revu le monde. En face de moi, ma clone. J'ai jeté un coup d'oeil à mon propre corps: j'étais nue, mes vêtements réduits à un tas de cendres à mes pieds. Mes bras, mes jambes, mon corps était couvert de brûlures. Mais bizarrement, je n'avais pas mal, comme si Arceus n'avait pas réellement voulu me faire souffrir.

- Tues-moi, maintenant. Ne t'inquiètes pas, je te garantis que l'humanité ne sera pas livrée à elle-même.

- Je... Non...

- Tues-moi, Althea!

C'était la première fois qu'Arceus prononçait mon nom. Ça m'a surprise. Je ne savais pas pourquoi, mais je me suis dirigée vers ma clone et je l'ai étranglée. Arceus me l'avait demandé et se laissait faire. J'étais en train de tuer mon créateur... Et il se laissait faire.

J'étais comme en transe, hypnotisée. Je serrai, serrai, plus fort que je ne l'avais jamais fait. Et tout à coup, ma clone a cessé de respirer. Puis elle a explosé en un flash de lumière blanche. Cette fois, je n'ai pas été brûlée. Au contraire.

J'ai tout compris.
Tout.
Je n'étais plus Althea.
J'étais tout. « L'humanité ne sera pas livrée à elle-même. » J'ai compris pourquoi l'ancien Arceus avait dit cela.
On meurt tous un jour. J'étais morte, dans un sens. Et là, j'étais de nouveau née.
Je me suis relevée. Mon corps a commencé à changer, mais je ne peux pas le décrire. Ça vous rendrait fou. L'ancienne déité m'avait légué ses pouvoirs quand je l'avais tuée.
Je n'étais plus Althea. J'ai tout su. Tout appris. Je voyais tout. J'ai senti un pouvoir immense déferler en moi.
J'ai repris mon apparence d'humaine. Je me suis envolée et j'ai contemplé le monde.

Une nouvelle ère se levait pour l'humanité. J'avais compris ce qu'il me restait à faire.

Une nouvelle Arceus était née.
En le relisant, je me dis qu'il y a pas mal de défauts mais je n'arrive pas à voir quoi. :/
Ah, et, pour info, Althea est une déformation de Aléthéia, qui signifie vérité, en grec.

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Re: Essais aux fanfics

Message par TORTANKMASTER » sam. 25 sept. 2010, 17:38

C'est magnifique et touchant mais il faudrait le développer, et en effet tu as fais quelques fautes d'orthographes mais rien de très grave ne t'inquiète pas. Parc contre je n'avais jamais lu de chose où après ce que dit le personnage on met ceci : "ai-je menti." ce n'est pas censé être avais-je menti ou mentis-je. Il me semble que tu emplois le mauvais temps.

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Re: Essais aux fanfics

Message par Drayker » sam. 25 sept. 2010, 17:47

Mentis-je, exact, bien vu ^^ Après, pour le développement, ce n'est qu'un brouillon, une trame, j'étofferai au fil du temps ^^ Les deux scènes qui ont, pour moi, le plus besoin d'être travaillées sont celle au restaurant avec Maltar et la confrontation avec Arceus. Si tu as des conseils ou des questions, hésite pas ^^

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Re: Essais aux fanfics

Message par dragibus » sam. 25 sept. 2010, 18:09

Oui, l'idée est super !
Il faut absolument développer, en faire une fic.
C'est même dommage que tu aies déjà spoilé la fin %)
J'adore le personnage féminin cynique.

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Re: Essais aux fanfics

Message par Drayker » sam. 25 sept. 2010, 19:22

Tu veux dire, en faire une fic à chapitres? J'avais toujours eu l'idée d'en faire un OS, moi x) Je vois pas trop comment développer pour arriver à faire une fic de plusieurs chapitres, rien qu'une dizaine ça serait coton...

Et oui, Althea est un personnage que j'aime beaucoup, il faut dire que la narration à la première personne c'est prenant ^^

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Re: Essais aux fanfics

Message par dragibus » sam. 25 sept. 2010, 20:09

C'est drôle comme on peut avoir une perception différente de l'histoire : moi je la vois à chapitres (mais tu feras comme tu voudras, hein ? %) )
Tu peux développer l'enfance d'Althéa, la mort de ses parents, le fait qu'elle cherche secours dans la religion, mais qu'elle soit déçue, ajouter quelques rebondissements dans sa quête d'Arceus...

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