Chapitre II: La Révélation
-Il est 8h30, pensa Phoebe en entendant l'Horloge du Palais sonner, je devrais me mettre en route.
Après s'être étirée pendant quelques minutes, elle finit par dénier se lever de son lit. La jeune noble regarda avec inquiétude l'affreuse tapisserie qui s'était animé il n'y avait pas une heure. Tout ceci ne présageait vraiment rien de bon... Elle fixa encore longuement la tapisserie, espérant peut-être qu'elle puisse lui donner quelques brides de réponse aux questions qui obscurcissait son esprit.
Quand elle admit que rien ne se passerait à nouveau, elle entrouvrit la lourde porte de chêne de la chambre en faisant le moins de bruit possible, se faufila à travers cette maigre ouverture, puis elle (pas besoins du "elle") la referma tout aussi doucement qu'elle eut ouvert.
Le Palais commençait à s'animer. Des hommes et des femmes couraient en tous sens dans les couloirs pour se préparer au réveil du Duc et du père de Phoebe. Elle ne les voyait pas encore, mais entendait les dizaines de pieds résonner à l'étage d'en dessous. Heureusement, elle ne sera pas obligé de passer par le Couloir Central pour accéder à l'Aile Ouest qui accueillent en son extrémité la grande Bibliothèque. Elle avait fini par connaître tous les passages secrets du grand édifice, avec l'aide de Christian bien sûr. Christian... A chaque fois qu'elle pensait à son nom, la demoiselle sentait que son coeur s'emballaiter (Je trouve que "la demoiselle sentait son coeur s'emballer" est moins lourd que "la demoiselle sentait que son coeur s'emballait") . Et dire qu'elle devrait bientôt l'abandonner pour aller rejoindre cet arrogant prince en Suède...
-Non, s'écria l'esprit de la jeune fille, non, je ne me laisserai pas abattre!
Elle reprit donc le chemin qui devait la mener à la Bibliothèque millénaire, quand tout à coup, une femme grande et squelettique émergea à l'angle d'un couloir, juste devant elle. Elle sursauta violemment
-"Good morning", mademoiselle, salua Miss Toffle, l'intendante du Palais, avez-vous passé une bonne nuit?
Je suis navrée si je vous ai provoqué quelque frayeur.
-Bonjour, Miss ! Ce n'est rien, Madame, j'ai l'habitude. Ma foi, répondit Phoebe, j'ai eu le sommeil court: je me suis levé avant même que l'astre solaire ne fasse son apparition.
-Bon Dieu, très chère! vous êtes bien trop matinale! Si vous ne voulez pas avoir mauvaise mine le jour de votre union avec le Prince Guillaume, vous devriez vous couchez fort tôt ce soir, répondit la femme aux lèvres pincées d'un ton sec. Je demanderai à Maria qu'elle veille personnellement à cela.
-Oui, Madame, je vous remercie de vous inquiétez pour moi, articula la future Princesse, ayant beaucoup de mal à cacher sa colère et son agacement face à cette sorcière qui se mêlait toujours de ce qui ne la regardait pas. Si vous me le permettez, je vais prendre congé, j'aimerais pouvoir aller à la Bibliothèque ce matin.
-Vous avez raison, Mademoiselle, approuva la grande dame, allez donc vous instruire, cela vous fera le plus grand bien. Aurais-je le plaisir de vous revoir tout à l'heure pour le goûter des Pokémon ducaux?
-Très certainement, Madame, vous savez bien de le Duc doit m'offrir un oeuf de Manaphy comme cadeau... de noces.
Elle avait eut du mal à prononcer ce dernier mot, tellement il lui écorchait la bouche.
-Que je suis bête, s'esclaffa la sotte femme, j'avais presque oublié! Oh, vous et le Prince Guillaume ferez un très joli couple, j'en suis certaine!
-C'est ça oui, marmonna-elle. Et bien, Madame, l'heure tourne! Puisé-je me retirer maintenant, sans paraître impolie?
-Oh, oui, bien sûr! Je m'excuse, car en plus j'ai fort à faire également. "Have a nice day, Miss"!
-Vous aussi, très chère, imitant Miss Toffle. Au plaisir de vous revoir!
Enfin, pour le plus grand plaisir de la jeune aristocrate, la dame tourna les talons et disparu dans un corridor très sombre.
-J'ai cru que je n'allais jamais pouvoir m'en débarrasser, de celle là, pensa-t-elle! Bon, maintenant, il faut que je me hâte avant que Père ne se réveille et ne commence à me faire chercher. D'ailleurs, j'ai été sotte de dire à cette harpie où j'allais véritablement. Je ne peux pas réparer cela, donc hâtons-nous!
Et elle se mit à courir à travers les très nombreux corridors du château, qu'elle connaissait presque parfaitement. Après avoir passé trois bonne douzaines de corridors lugubres, elle avait finit par arrivé au Grand Couloir du Belvédère. Ce merveilleux passage, où elle adorait se promener, avait été édifié quelques années avant son arrivée. Cette longue galerie reliait ce que l'on appelait la Grande Ronde, le corps du Palais en fait, à l'Aile Ouest, le plus ancien bâtiment de ce dernier. [...]