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Kaminari no Kage de Raidemo



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Informations

» Auteur : Raidemo - Voir le profil
» Créé le 11/08/2005 à 21:27
» Dernière mise à jour le 12/08/2005 à 21:45

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Chapitre
Plus un cri. Plus un mot. Tous ces pleurs, ces gémissements... tout avait disparu, ne laissant derrière eux que les cadavres calcinés des mioches. Les monstres étaient partis, ils avaient senti Son approche. Les hommes en noir n'avaient pas prévu ça. Ils ne pensaient pas qu'ils viendraient si nombreux.
Leurs corps reposaient à présent parmi ceux des enfants, mélangeant leur sang à celui des gosses impurs. L'astre du jour aurait dû briller depuis plusieurs heures déjà. Mais il restait caché derrière d'épais nuages noirâtres. Une fumée fuligineuse empreinte d'une odeur atroce de chair brûlée. L'homme à la veste s'avança, repoussant à coup de pied les membres éparpillés qui jonchaient son
chemin. Un gros rocher couvert de cendres noires se dressait à quelques mètres de lui. L'homme souriait toujours. Il s'assit sur le bloc de granite pour attendre Sa venue.

Le noir. Le froid. Le silence le plus total. Plus rien. Plus personne à part lui, Miko, et cet être dont les yeux morts flottaient dans le gouffre d'un autre monde. Basho serra l'enfant dans ses bras. Le souffle rauque du gamin s'échappait de son visage consumé. Une faible brise griffa leur peau noircie par les décharges électriques. Miko se crispa, bien que son visage méconnaissable ne dégageât aucune souffrance. Juste une grimace figée découvrant la totalité de sa dentition juvénile. Basho souleva à nouveau le morceau de tissu devant lui, pour protéger le garçon du souffle caressant qui pourrait lui être fatale. Ils n'avaient qu'à rester ainsi. Des secours
viendraient tôt ou tard. Le cauchemar serait bientôt fini. Le grand chien au pelage recouvert de sang coagulé le fixait. Regard blanc, sans pupille, mais qui le fixait tout de même, l'enveloppant de toute sa haine, même après sa mort.
Un bruit. Un mouvement. Basho leva la tête, il serra plus fort encore l'enfant qui s'était à nouveau détendu. L'ombre descendit lentement du gros bloc rocailleux. Ça ressemblait... à un humain. Un humain jeune, pas beaucoup plus grand que lui. Il avançait en boitant légèrement.
_ ...Buson ?
La silhouette se laissa tomber à ses côtés et agrippa l'une de ses épaules.
_ Viens, dit le gosse blond d'une voix enrouée. Faut pas rester ici...
Il le tira vers lui. La vision de Basho s'éclaircit enfin.
_ Non.... on doit attendre. Les secours vont venir.
_ Dis pas de conneries ! Viens !
Il l'agrippa fermement par le bras, mais Basho le repoussa.
_ A...Arrête ! Il ne faut pas bouger ! Miko ne doit pas se lever !
_ Mais bon sang, tu vois bien quil est mort !
Le garçon tressaillit. Il resserra à nouveau son emprise sur le corps immobile.
_ Laisse-le, suis-moi...
_ Non ! Tu dis n'importe quoi ! Je l'ai entendu respirer !
_ C'est le vent !
_ Non ! Il... il a bougé tout à l'heure !
_ Ses vêtements bougent à cause du vent ! Regarde-le, merde ! Tu vois bien qu'il ne peut pas être en vie !
Lenfant baissa la tête vers Miko. La brume qui avait obstrué sa vue avait à présent disparue. Ce n'était pas lui. Ça ne pouvait pas être lui qu'il tenait dans ses bras. Le corps de Miko n'était pas noir comme du charbon. Ses bras n'étaient pas troués, laissant apparaître des os encore blancs. Sa maigre poitrine ne bougeait pas. Le vent traître s'engouffrait dans sa gorge mutilée,
laissant croire à un faible élan de vie. Il détacha sa main de la chevelure rousse, parsemée sur son crâne dont la peau avait été dévorée par des flammes invisibles.

Basho déposa Miko au pied du rocher, puis il suivit son ami. Tous deux s'éloignèrent lentement, avançant difficilement dans ce nouveau charnier. Le grand chien jaune et bleu, noyé dans son propre sang, les suivait de son regard livide. Son pelage se hérissa. Ses muscles se raidirent. Il approchait. L'air s'était chargé en électricité.

Mikaël leva la tête. Son sourire ne l'avait pas quitté. L'air était lourd, écrasant. Il était là.
Le fauve avança au milieu des carcasses. Ses énormes pattes aux muscles imposants de muaient sans peine, piétinant les charognes grillées. Son pas était souple, élégant. Il semblait danser, flotter sur ce vent pestilentiel que les corps honoraient de grincements répugnants. Le monstre se figea. Ses yeux pourpres aux pupilles rétractées se posèrent sur l'homme au sourire immortel.
« Un humain ? »
_ Depuis le temps...
« C'est l'un d'eux... »
_ Tout ce temps.
« Comme ces enfant...»
_ Enfin...
« C'est un Chasseur. »
_ ...Je te retrouve.
L'homme attrapa l'une des sphères qui ornaient sa ceinture. Le fauve l'observa de cet air hautain qu'on les félins. Il n'avait pas peur. Il n'avait plus peur des humains.
_ Viens te battre Raikou !
Le rugissement du monstre couvrit celui de son adversaire. Il se rua sur l'homme dans un vrombissement assourdissant, enveloppant la plaine entière de son cri bestial. Il serait le dernier. Le dernier de son peuple. Le dernier des chasseurs qui détruisirent autrefois les grands Dieux de la Foudre.