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Apocalyptica de Drayker



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Informations

» Auteur : Drayker - Voir le profil
» Créé le 22/11/2015 à 20:03
» Dernière mise à jour le 06/01/2018 à 18:28

» Mots-clés :   Drame   Présence de poké-humains   Région inventée   Science fiction   Suspense

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Chapitre 34 : Salmyre
Les coups de feu déchirèrent l'air en même temps que les cris d'agonie des pillards postés à l'extérieur. La panique éclata presque instantanément. Les filles laissèrent tomber les provisions qu'elles étaient en train d'empaqueter et se précipitèrent aux fenêtres pour voir sur qui les pillards tiraient. Jade, prudente, jeta un coup d'œil au-dehors, tandis que le Riolu qu'elle venait de libérer regardait autour de lui sans comprendre.

Dehors, le soleil achevait à peine de se lever au-dessus des immeubles en ruines de Salmyre. Les rues jonchées de décombres étaient ensevelies sous la poussière et le sable du désert, qui grignotait petit à petit ce qui était jadis l'une des plus grandes villes de la région d'Algosya.

C'est alors qu'elle le vit. Le monstre.

Dès le premier regard, Jade sut qu'il n'était pas humain. Grand et vêtu d'une combinaison grise, le monstre marchait en titubant vers l'hôtel de ville, agitant ses deux bras si longs et si filiformes que l'on aurait dit des tentacules. Ces deux membres, terminés par des appendices coupants semblables à des excroissances chitineuses, virevoltaient nonchalamment à un rythme si lent qu'il en était presque hypnotisant. Les cheveux de la chose semblaient s'agiter eux aussi, comme dotés d'une volonté propre.

La créature continuait d'avancer vers l'hôtel de ville, tandis que trois autres monstres identiques émergeaient des décombres de Salmyre. L'un d'eux leva la tête vers Jade, qui rencontra son regard malfaisant ; une violente migraine l'assaillit alors, et la jeune femme se sentit chanceler. Ses jambes s'endormirent et elle se retrouva incapable de bouger, tandis que son esprit embrumé sombrait dans le noir. Luttant contre la présence qui envahissait son esprit, Jade voulut détourner le regard des yeux hypnotiques de la créature, mais elle était incapable de contrôler son propre corps.

Le Riolu qu'elle avait libéré lui tira alors la manche, et l'espace d'un instant, Jade reprit ses esprits. Terrifiée et soudain épuisée, elle tomba à genoux et s'éloigna précipitamment de la fenêtre, suivie du Pokémon qui la regardait d'un air circonspect. Avec horreur, la jeune femme se rendit alors compte que les autres filles continuaient de fixer l'extérieur, le regard vide et les bras ballants.

Jade se releva prestement et se dirigea vers l'une d'entre elles qui, stoïque et bouche ouverte, continuait de fixer les créatures au-dehors. Elle eut beau la secouer, la jeune femme ne bougeait pas, comme hypnotisée.

« Isa' ! Réveille-toi ! » supplia Jade, dont le cœur battait la chamade.

Le Riolu, comprenant la détresse de celle qui l'avait sorti de sa Pokéball, vint lui prêter assistance et se mit lui aussi à aboyer, tirant sur le jean de la jeune femme immobile. Sans succès.

Soudain, toutes les esclaves se tournèrent vers elle, les yeux vides. Jade recula d'un pas, interloquée.

Le Riolu se mit à grogner. Les coups de feu semblaient s'être tus.

« Isa ? Estelle ?  »

Pas de réponse. Jade continua de reculer, apeurée. Celles qui étaient jadis ses compagnes dans la misère avançaient vers elle, bras ballants, en titubant comme des somnambules.

« Arrêtez ! Réveillez-vous ! » gémit Jade.

L'une des esclaves lui attrapa le poignet, et Jade se dégagea en criant.

Le Riolu lui tira la manche et indiqua l'escalier. Sans demander son reste, la jeune femme suivit le Pokémon, terrorisée. Elle dévala les escaliers vers le rez-de-chaussée, priant pour que les pillards ne l'arrêtent pas. Pourquoi avaient-ils cessés de tirer sur ces choses ?

Le hall de l'hôtel de ville était jadis bondé de monde. Aujourd'hui, les guichets déserts prenaient la poussière, les plantes vertes avaient fané et les canapés où les gens attendaient jadis avaient été renversés pour servir de protection.

Lorsqu'elle arriva au rez-de-chaussée, Jade retint un cri d'effroi. Les quelques pillards postés ici gisaient au sol, la gorge tranchée et les yeux révulsés. La jeune femme retint un haut-le-cœur, mais n'eut pas le temps de s'apitoyer.

De l'autre côté de la pièce se trouvaient deux créatures, qui lui tournaient le dos. L'une d'entre elles tenaient un pillard terrifié entre ses tentacules, tandis que l'autre semblait prendre un malin plaisir à lacérer le visage de l'homme à l'aide de ses appendices coupants. Jade se cacha presque aussitôt derrière un fauteuil renversé, haletante.

Celui qui se faisait torturer de l'autre côté de la salle était l'un de ceux qui l'avaient réduite en esclavage, mais Jade ne put s'empêcher de compatir à ses cris de douleur. Le Riolu, qui l'accompagnait toujours, lui indiqua l'une des vitres brisées dans le mur d'en face, à quelques mètres de là. Jade, tremblante, acquiesça doucement. Elle devait s'enfuir.

Jetant un regard prudent hors de sa cachette, la jeune femme avisa le cadavre du pillard qui tombait au sol, la gorge tranchée. Réunissant le peu de courage dont elle disposait, elle se leva et s'élança à toutes jambes vers la fenêtre, manquant de trébucher.

L'un des monstres la remarqua et poussa un cri rageur. Riolu aboya pour l'alerter. Jetant un regard par-dessus son épaule, Jade aperçut les deux créatures courir vers elle en titubant, tandis que les tentacules qui leur servaient de bras s'agitaient avec excitation.

Le Riolu, qui la devançait de peu, franchit la fenêtre d'un bond et se réceptionna avec souplesse dans la rue, de l'autre côté.

Les créatures la rattrapaient, et Jade accéléra, mue par l'énergie du désespoir.

La jeune femme sauta par la fenêtre au moment où deux tentacules lui frôlaient la jambe.

~*~
« Comment elle va ? » demanda Joshua.

L'adolescent se tenait à l'arrière du fourgon, au milieu des vivres et du matériel qu'ils avaient embarqué. Kate, qui conduisait, risqua un coup d'œil vers Lina, assise sur le siège avant, toujours inconsciente. Sa cage thoracique se soulevait faiblement, et ses vêtements étaient trempés de sueur.

« Elle respire toujours, rétorqua-t-elle simplement, concentrée sur la route. Tu as les médocs ?
- Juste ici. » répondit le garçon en montrant un sac.

Le fourgon conduit par Thrak passa devant eux et fila en direction des ruines de Salmyre qui se profilaient au loin. Le soleil se levait à peine, et la chaleur du désert se faisait déjà sentir, même à l'intérieur de la camionnette.

Ils avaient pris les quatre fourgons dont ils disposaient, et avaient emmené tout ce qu'ils pouvaient, laissant juste assez de place à l'arrière pour un troisième passager. Voilà quelques minutes qu'ils avaient quitté le laboratoire, et Kate continuait de penser à I.H.M. et au bassin rougi de sang dans lequel elle l'avait laissé.

« Tu l'as tué, hein ? fit alors Joshua.
- Pardon ?
- I.H.M. . C'est pour ça que tu t'es absentée avant qu'on parte. Tu l'as tué.
- Comment tu sais ?
- Je t'ai vue recharger ton revolver. Et il y a un peu de sang sur ta veste. »

Kate baissa légèrement le regard et remarqua en effet les projections de sang sur sa manche droite ; celle qui tenait le revolver qui avait ôté la vie de ce maudit ordinateur vivant.

« Bien joué, monsieur le détective, répondit-elle sèchement.
- Tu l'as fait par vengeance, ou par compassion ? interrogea l'adolescent.
- Par compassion ? répéta Kate sans comprendre. Non. Je l'ai tué parce qu'ils nous a trahis.
- Ce que X-Corp lui a fait... il n'était même plus humain. Il se contentait d'obéir à des ordres, à un programme. Comme un ordinateur.
- Non. Il avait sa volonté propre.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Il m'a supplié de l'épargner. » répondit Kate d'une voix froide.

~*~
Kate sauta dans le sable et claqua la porte du fourgon derrière elle, avant de rejoindre les autres.

Ils étaient les derniers arrivés ; Thrak et les autres étaient déjà là, et discutaient de la marche à suivre. Ils s'étaient garés sur le parking d'un centre commercial, assez éloigné du centre-ville. Ce n'était pas la première fois que Kate ou Joshua venaient ici ; ils connaissaient la ville et ses dangers, et savaient qu'ils valaient mieux éviter de se faire repérer par les éventuels pillards qui pourraient encore traîner près de l'hôtel de ville, leur QG.

En revanche, la majorité des hybrides n'avait jamais mis les pieds à Salmyre, et nombre d'entre eux observaient les ruines de la ville d'un air à la fois perplexe et émerveillé. En silence, Kate s'approcha du groupe et écouta les consignes.

« On va s'installer dans le centre commercial pour l'instant. Il a été pillé il y a longtemps, et on ne trouvera ni eau, ni nourriture à l'intérieur. Pour ça, il faut fouiller ce qui n'a pas encore été vidé par les pillards.
- Évitez les endroits évidents comme les magasins alimentaires ou les restaurants, vous ne trouverez rien là-bas. Essayez plutôt de fouiller les maisons et les immeubles qui tiennent encore debout. La priorité, c'est l'eau, expliqua Amara.
- On va y aller tous ensemble ? objecta Benjamin. S'il y a encore des pillards dans le centre-ville, on va se faire repérer tout de suite.
- On va former des groupes de deux. On n'a pas beaucoup d'armes, et la majorité d'entre vous ne sait pas s'en servir. Les munitions sont précieuses, alors je veux que seuls ceux qui savent tirer forment des groupes. Les autres resteront ici et commenceront à s'installer dans le centre commercial, ou iront fouiller les résidences en banlieue. Ça devrait être moins dangereux que le centre. Amara restera ici avec son Tortank, au cas où. Ceux qui savent tirer, venez par ici. »

Kate s'avança, suivie de Joshua et de Benjamin. Thrak grommela. Cela n'avait rien d'étonnant. La majorité des hybrides n'avait jamais participé à la défense du canyon ou aux opérations de récolte, à l'époque ; les humains ne leur faisaient pas assez confiance pour leur permettre d'assurer leurs arrières.

« Bien. Joshua et Kate, ensemble. Benjamin, avec moi. Je dois vous rappeler la règle d'or ?
- On définit un point de repli. Si ça tourne mal, on s'y réfugie on s'attend cinq minutes et si l'autre ne vient pas, on s'enfuit, récita Joshua d'une voix monotone.
- Parfait. Benjamin et moi allons essayer le quartier résidentiel. On se retrouve ici vers midi. »

Ils acquiescèrent, et Thrak et Benjamin s'en furent, les laissant seuls sur le parking tandis que les autres survivants s'affairaient déjà à décharger les camionnettes. Kate vérifia que le barillet de son revolver était bien chargé et jeta un regard à Joshua.

« Ça te dit d'essayer l'hôtel de ville ? demanda-t-elle, un air de défi sur le visage.
- La cache des pillards ?
- S'ils sont tous au canyon... » commença la jeune femme en souriant malicieusement.

Joshua se gratta la joue, pensif, puis opina du chef.

« C'est risqué, mais si on peut leur faire le moindre coup bas, je dis pas non. En avant. »

~*~
Les rues de Salmyre étaient remplies de voitures. Les mouvements de panique déclenchés par les tremblements de terre pendant le Changement avaient rapidement congestionné le trafic et engendré de nombreux bouchons, poussant les conducteurs à abandonner leur véhicule pour tenter leur chance à pieds. La plupart des réservoirs avaient été siphonnés par les pillards ou les gens du canyon, rendant ces voitures inutiles. En revanche, pour Kate et Joshua, c'était une aubaine ; les nombreux véhicules abandonnées leur offraient une couverture idéale, et c'est ainsi, en progressant d'abri en abri, qu'ils se rapprochaient de l'hôtel de ville.

« Je ne vois pas de pillards, murmura Joshua.
- Peut-être bien qu'ils sont tous partis. »

Ils avançaient avec prudence, arme dégainée, s'attendant à tout moment à voir une silhouette hostile là-haut, aux fenêtres.

L'hôtel de ville était un grand bâtiment de briques rouges, qui trônait au milieu de la place du centre-ville de Salmyre. Le lierre qui grimpait jadis aux murs était désormais rêche et cassant, et la fontaine qui gargouillait jadis devant les escaliers du hall s'était tarie depuis bien longtemps.

En soi, la planque était parfaite ; pour pénétrer à l'intérieur, il fallait traverser toute la place, et donc s'exposer à la vue de n'importe qui. Sachant pertinemment cela, Kate et Joshua préférèrent contourner l'entrée principale, cherchant un autre moyen d'entrer. Le silence qui régnait et l'absence de gardes visibles les enhardirent ; convaincus que les pillards s'étaient absentés, ils s'autorisèrent à approcher plus près de l'hôtel de ville qu'ils ne l'avaient jamais fait lors de leurs expéditions de récupération.

Alors qu'ils longeaient la façade ouest du bâtiment, Joshua tapota sur l'épaule de Kate et lui indiqua silencieusement une fenêtre brisée. Située à plus de deux mètres du sol, elle donnait directement sur le hall d'entrée.

« Tu me fais la courte échelle ? suggéra Joshua.
- Et pourquoi pas l'inverse ? Tu insinues que je suis plus lourde que toi ? » plaisanta Kate en s'approchant de la fenêtre.

Elle rengaina son revolver, joignit ses paumes et fit signe à Joshua de se lancer d'un signe de tête. En acquiesçant, le garçon prit son élan, prit appui sur la prise que lui offrait Kate et se raccrocha au bord de la fenêtre.

« Oh merde, souffla-t-il alors en passant la tête par l'ouverture.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu vois ?
- Merde... Kate, ils sont tous morts, là-dedans. Les pillards. Égorgés.
- Redescends. » ordonna aussitôt la jeune femme.

Joshua se réceptionna au sol en grommelant. Bien qu'il n'ait plus besoin de béquille, sa jambe blessée n'avait visiblement pas totalement guéri, contrairement à ce qu'il avait imaginé.

« Ça ressemble à quoi ?
- Un massacre. Ils sont lacérés de partout.
- Comme au canyon, murmura Kate. C'est récent ?
- Très. »

L'hybride Métamorph poussa un juron. Quoi que fut la chose qui avait attaqué la colonie du canyon, elle s'en était également pris aux pillards.

« Tu crois que c'est les Nettoyeurs ? demanda Joshua en jetant des regards méfiants aux alentours.
- Aucune idée. Mais si c'est encore dans les parages...
- Alors on est dans la merde. On fait quoi ? On rentre ?
- Non. Pas si près du but. S'il n'y a plus personne là-dedans, on peut au moins récupérer les armes, la bouffe...
- Alors on se dépêche. J'ai aucune envie de rester dans le coin. » grogna Joshua en raffermissant sa prise sur son pistolet rouillé.

Kate acquiesça et tous deux se dirigèrent vers l'entrée principale ; si tout le monde était mort, ils n'avaient plus à s'embêter. Avec prudence, ils pénétrèrent à l'intérieur, et Kate put constater l'ampleur du carnage mentionné par Joshua.

Une demi-douzaine de pillards baignaient dans leur sang. Les yeux révulsés et la gorge tranchée, ils présentaient des lacérations au visage, aux bras, aux jambes. Tout comme les gens du canyon, ils semblaient n'avoir eu aucune chance.

« Bon sang... C'est un massacre, murmura Joshua.
- Ne perdons pas de temps. »

En silence, Kate attrapa une carabine qui gisait par terre et la passa en bandoulière. Instinctivement, Joshua se mit à surveiller les alentours ; tous deux avaient participé aux expéditions de récolte, et savaient comment procéder : lorsque l'un fouillait, l'autre montait la garde.

« Euh... Kate ? » lâcha soudain l'adolescent.

La jeune femme, qui fouillait un autre corps, leva les yeux et vit Joshua, qui désignait le haut des escaliers d'un doigt tremblant. Interloquée, l'hybride Métamorph suivit son regard et avisa la dizaine de jeunes femmes qui se tenaient là, bras ballants, le regard vide. Kate dégaina immédiatement et les mit en joue, bien qu'aucune d'elle ne semblât armée.

« Qui êtes-vous ? » lança-t-elle d'un ton méfiant.

Aucune réponse. Les filles se contentèrent de les regarder sans les voir, les yeux écarquillés, immobiles. On aurait dit des somnambules. Un frisson parcourut l'échine de Kate.

« J'aime pas ça... murmura Joshua.
- Ohé ? Ça va ? demanda Kate en agitant la main devant elle, comme pour les ramener à la réalité.
- Merde, Kate, j'aime pas ça. On dirait qu'elles sont complètement déconnectées. Viens, on se barre, la pressa l'adolescent, méfiant.
- On ne peut pas les laisser comme ça ! On doit... »

Elle s'interrompit soudain en voyant la silhouette qui se tenait dans l'embrasement de la porte.

Là, à quelques mètres d'eux, se tenait une créature comme Kate n'en avait jamais vu. Elle reconnut immédiatement qu'il s'agissait d'un hybride ; grand de près de deux mètres, il portait la combinaison grise des cobayes de X-Corp. Ses deux bras étaient longs, trop longs, et pendait mollement à ses côtés. En guise de mains, la chose possédait deux appendices coupants à l'aspect chitineux, pareils à des excroissances osseuses. Son visage, violacé, n'arborait aucune expression, et ses cheveux épais s'agitaient au-dessus de sa tête comme des tentacules.

Kate croisa le regard de la chose, et se sentit soudain étrangement faible. Ses jambes devinrent cotonneuses tandis qu'elle s'abîmait dans le regard hypnotique de la créature. La jeune femme n'entendit même pas la voix de Joshua qui lui hurlait quelque chose.

Soudain, une déflagration déchira l'air. Joshua venait de tirer sur l'hybride, qui recula en titubant. Un second tir suivit, mais l'un des tentacules coupants de la chose fendit l'air et intercepta la balle.

Kate sentit une violente migraine lui vriller le crâne. Elle chancela, et manqua de tomber. Joshua la soutint d'une main, tandis que de l'autre, il vidait son chargeur sur la chose, qui continuait d'avancer vers eux.

« Kate ! Kate, putain, reprends-toi ! » jura l'adolescent.

La jeune femme reprit lentement ses pensées, et, instinctivement, se mit elle aussi à tirer sur l'hybride. La chose, qui peinait à se protéger des balles, recula lentement, sans un bruit. Avec l'aide de Joshua, Kate parvint à se relever, encore fébrile.

« On se barre ! Par la fenêtre ! Viens ! » lui cria le garçon.

L'hybride Métamorph acquiesça et tous deux se dirigèrent vers la fenêtre, tandis que la créature avançait à nouveau vers eux. Le chargeur du garçon était vide, et Kate était trop déboussolée pour viser correctement.

Joshua l'aida à franchir le rebord, et la jeune femme s'étala de tout son long sur le bitume de l'autre côté, meurtrie. La douleur lui fit l'effet d'une décharge, et elle retrouva sa lucidité, encore surprise.
L'adolescent la rejoignit bientôt alors que deux tentacules rageurs fendait l'air près d'eux. Kate vida son barillet sur la créature, qui battit en retraite avec un gémissement.

« On court ! » hurla Joshua.

Kate s'élança à sa suite, jetant un coup d'œil par-dessus son épaule. Pataude, la créature franchissait à son tour la fenêtre, et continuait à avancer vers eux.

C'est alors qu'ils entendirent les cris d'agonie.

Des cris lointains et déformés par la douleur, mais des cris que Kate et Joshua reconnurent immédiatement.

Des cris qui venaient du centre commercial.