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Garous de GalloViking



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Informations

» Auteur : GalloViking - Voir le profil
» Créé le 08/11/2015 à 18:04
» Dernière mise à jour le 17/11/2015 à 20:40

» Mots-clés :   Présence d'armes   Présence de transformations ou de change   Région inventée   Science fiction

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La Rivière des Damnés (Sereina, date inconnue)

Comment décrire ce que je ressentais ? Mon cœur refusait de battre et mon corps sans vie flottait allègrement sur l'eau trouble du fleuve dans lequel je m'étais noyée. Pourtant, j'étais consciente. Autour de moi, j'entendais le doux son d'une fine pluie tomber sur de l'eau et sur mon propre corps. Je flottais, lentement emportée par le courant, seul mon dos dépassait de l'eau. La seule chose à laquelle je réussis à penser fut : comment pouvais-je flotter si mon corps était un cadavre ? Lentement, je sentis un froid envahir mon corps. Ce froid... Je l'avais déjà ressenti. Peu avant mon évolution, quand la vie menaçait de me quitter, alors que je m'éteignais dans les bras d'Isadore.

À peine eus-je pensé à Isadore que mon corps sembla reprendre vie. Un violent spasme me força à sortir la tête du fleuve et je me surpris à essayer de reprendre mon souffle, mais mes poumons remplis d'eau refusèrent la moindre molécule de dioxygène. Asphyxiée, je m'étranglais sur place à nouveau... Cela dura plusieurs minutes. Effrayée, j'essayais de comprendre ce qui m'arrivait. Était-ce l'Enfer ? Devais-je revivre ma mort éternellement, être perpétuellement noyée, jusqu'à ce j'en perde la raison ? Était-ce là tout ce que je méritais, après avoir passé ma vie à aider les autres ? Nouveau spasme. Cette fois-ci, mes poumons se comprimèrent avec violence et toute l'eau que j'avais dans le corps fut éjectée, accompagnée par un filet de sang froid. Alors que je me débattais pour faire cesser la douleur, mes pieds heurtèrent le lit du fleuve. Le choc me fit ouvrir les yeux, et je vis enfin où je me trouvais.

Tout autour de moi, il n'y avait que désolation et tristesse. Le fleuve était devenu un petit cours d'eau si noir qu'il m'était impossible de voir ne serait-ce que mes cuisses. L'eau m'arrivait jusqu'aux niveau des hanches. Une brume sinistre m'empêchait de voir à plus de dix mètres. De chaque côté du cours d'eau, il y avait un défilement d'arbres morts qui se reflétaient de manière surnaturelle sur l'eau. Au loin, derrière les arbres, je pouvais distinguer de vagues silhouettes de villes en ruines, de formes indistinctes qui courraient, qui tombaient... Mais le pire était derrière moi. Je me serais probablement souillée si j'étais encore vivante. Derrière moi, au loin, je pouvais apercevoir une épaisse fumée noire qui engloutissait tout sur son passage, telle une gomme effaçant un dessin. Qu'aurais-je donné pour avoir une seringue d'adrénaline et pouvoir nager à contre-courant !

Quelque chose toucha mon bras droit... Une seringue. De l'adrénaline. Incapable de me retenir, terrorisée à l'idée de disparaître à tout jamais dans cette brume noire, je m'injectai immédiatement le contenu de la seringue dans le bras. Mais rien ne se passa. Mon cœur ne battait toujours pas... L'espoir me quittait lentement. Le simple fait d'être là et de voir ce qu'il y avait autour de moi suffisait à emplir mon âme de tristesse. Je voulus nager à contre-courant, mais quelque chose -une main- m'empêcha de nager. J'aurai hurlé de peur si je le pouvais. Au loin, un long hurlement de terreur féminin retentit, et la main me lâcha. Alors, je me résolus à marcher lentement dans l'eau sombre... Si sombre, que je me demandais quel genre de choses pouvait se trouver sous sa surface, prêtes à se jeter sur moi.

La brume noire ne semblait pas gagner de terrain. Avançant tant bien que mal dans l'eau, je finis par entendre une voix. Mon sang se glaça encore plus qu'il ne l'était déjà.

« Sereina... Sereina, aide-moi... Je ne veux... Pas mourir... Pas encore... »

Je me retournai. Le sujet 18B, l'Absol Garou, mort d'une crise cardiaque devant mes yeux, était derrière moi. Lentement, comme s'il n'était pas dérangé pour l'eau et le courant, il me suivait, les bras tendus vers moi, comme s'il voulait m'attraper et m'emporter avec lui dans les profondeurs. Va-t-en ! Eus-je envie de crier, une larme sur la joue. Tu es mort ! Tout ça n'est qu'un cauchemar, je vais me réveiller !

« Va-t-en ! Tu es mort ! Tout ça n'est qu'un cauchemar, je vais me réveiller ! »

Une voix féminine, loin devant moi, venait de crier mes pensées. Le Sujet 18B, derrière, ne voulait pas abandonner. L'eau était devenue rouge et épaisse, comme du sang dilué. Elle teintait mes bras du même rouge, rendant mon corps aussi sanglant que si j'avais commis un meurtre. Le courant emportait maintenant du matériel de laboratoire. Des blouses ensanglantées, des ordinateurs, des seringues vides, des papiers, des portes... Soudain, avec horreur, je vis que tous les Garous de la première génération -tous sauf Isadore et moi- émergeaient lentement de l'eau, et se dirigeaient, déterminés, vers moi. Leurs corps étaient criblés de balles. Au milieu d'eux, j'aperçus aussi des scientifiques démembrés.

« Sereina... Je suis désolé, d'avoir voulu te brutaliser... »

« Sujet 8F... Je ne veux pas rester ici... Sauve-moi... Sauve-nous... »

« Reste avec nous... Nous sommes pareils, après tout... Garous... Et morts... »

« Je m'en veux tellement d'avoir participé à de telles expériences... Pardonne-moi, je t'en supplie... »

L'un d'entre eux m'agrippa le bras. En panique, je me dégageai de sa faible emprise. Mes yeux croisèrent les siens. Le regard de l'Oursaring était empli de tristesse et de désespoir, de regrets et de remords. Un être humain essaya de m'attraper. Va-t-en ! Voulus-je hurler, en larmes. Je n'avais rien pu faire pour eux de mon vivant, que pouvais-je faire une fois morte? Arrêtez cette torture ! Pensais-je. Je ne la méritais pas !

« Va-t-en ! Arrêtez cette torture ! Je ne la mérite pas ! »

Il fut projeté au loin, dans l'eau, par une force invisible. Au loin, à travers la brume, je pus apercevoir une minuscule lueur. Je devais arriver là-bas, je devais sortir de ce cauchemar avant qu'il n'arrive à me garder prisonnière à tout jamais ! Même si j'étais morte, je ne méritais pas ça ! Continuant à avancer, ignorant les lamentations des Garous et scientifiques défunts derrière moi, je sentis le froid de la mort m'envahir, me ralentissant. Alors que je crus que tout était perdu, j'entendis une petite voix :

« Sereina, tiens bon ! Tu peux t'en sortir ! Je vais les retenir ! »

De l'eau émergea soudain un véhicule blindé. Le véhicule que j'avais un jour emprunté lors de mon évasion de l'hôpital... Un véhicule nommé Marcel, abandonné dans la neige, et sabordé pour notre survie. Lorsqu'il tourna sa tourelle vers moi, de l'écoutille émergea son pilote, Brice. Il avait la moitié de la tête arrachée, exactement comme elle l'était quand je l'avais vue juste après son suicide. Brice me fit un clin d'œil avant de retourner dans son char.

« Tu peux y arriver, Sereina ! Ne fait pas comme moi, tu dois garder espoir ! »

Son encouragement chassa ma tristesse et me redonna espoir. Tous ces morts n'étaient pas ma faute. Je ne devais pas culpabiliser sur des choses que je comprenais ni ne contrôlais, cela ne ferait qu'empirer ma situation. Lorsque je dépassai le char, il ouvrit le feu et projeta un obus au milieu des âmes en peine. Lorsque l'obus explosa, je fus projetée en avant, et, me retournant, je constatai qu'ils avaient tous disparus. Le char, les Garous, les humains. Seule la brume noire, avide, était visible. Elle était si loin, et semblait pourtant si proche...

L'eau ensanglantée avait été remplacée par de l'eau glaciale, recouverte de neige. La pluie avait laissé place à des flocons. Lentement, cette eau lava ma fourrure qui reprit sa couleur normale. J'avançais à un bon rythme, quand soudain, un bruit typique d'hélicoptère se fit entendre. Levant les yeux, j'aperçus le grand l'hélicoptère de transport où j'étais montée lorsque celui-ci avait été détruit par l'Armée Régulière. Il s'écrasa non loin devant moi, et projeta tellement d'eau que je fus repoussée plusieurs mètres en arrière. Paniquée, je fis de mon mieux pour me relever. L'eau était maintenant envahie de morceaux métalliques, de caisses en bois, de douilles, de toiles de parachute... J'accélérai, redoutant ce que j'allais croiser en arrivant au niveau de l'hélicoptère. Passant devant le cockpit, j'hurlai silencieusement quand Flint, le corps criblé de balles, se jeta subitement sur moi... Avant de s'arrêter, retenu par se ceinture. Un long hurlement féminin retentit depuis le fin fond de la rivière.

« Tout ça, c'est de ta faute, espèce de monstre ! Tu n'es qu'une erreur de la nature, tu ne mérites pas d'exister ! Me hurla Flint à la figure, enragé. »

Ses mots me frappèrent comme des balles, et je m'efforçai de les ignorer, avançant en me bouchant mes longues oreilles. Mais cela ne servait à rien, c'était comme si mes mains n'existaient pas et ne bloquaient aucun son. Soudainement, de l'intérieur de l'hélico sortirent les autres soldats Progressistes. Jack, Richard, Roland, Terrence, et enfin leur chef, Hilmar. Il me pointa du doigt et hurla :

« Maintenant Flint, ne bouge plus ! Les autres, feu ! »

Si seulement je pouvais utiliser mes pouvoirs psychiques et créer une protection ! Ils ouvrirent le feu sur moi à l'unisson, et le vacarme des fusils d'assaut me déchira presque les tympans... Mais je n'avais rien senti. Autour de moi, une lumière me protégeait. Une protection psychique.

« Hilmar, ça ne marche pas ! Cria Jack. Sortez la 12,7 ! »

J'avançais aussi vite que possible. Ma maigre protection ne résisterait pas à un tel calibre. Je ne serai jamais hors de portée, ils allaient me couper en deux ! La mitrailleuse tira, et ma protection éclata comme si elle avait été faite de verre. Les balles me transpercèrent, et je voulus hurler de douleur. Au même moment, un hurlement strident se fit entendre, au loin. Un hurlement de douleur aussi intense que celui que j'aurai lâché... Les balles me traversaient comme si elles étaient immatérielles. Je ne saignais pas, je n'avais aucun impact. Juste une douleur lancinante qui me faisait presque perdre la raison.

« Sereina, tiens bon ! J'arrive ! »

La voix masculine bourrue venait du ciel, derrière nous. Le pilote sans nom volait à mon secours, à bord d'un avion vert olive. Volant en rase-motte, il souriait. Son avion lança deux roquettes sur la carcasse de l'hélicoptère, qui explosa pour de bon cette fois-ci, au milieu des hurlements des soldats Progressistes. Puis, au loin devant, l'avion sembla se poser... Il flottait sur l'eau, de manière surnaturelle. Incapable de réfléchir correctement à cause de la douleur, j'avançais vers lui. Le pilote sans nom descendit et se précipita vers moi :

« Sereina ! Tiens bon. Ça ira. Ne pleure pas... »

Il me tendit une seringue de morphine. Après injection, je constatai qu'elle faisait effet normalement, et toute ma douleur disparut. Le pilote me souleva et me déposa sur ses épaules. Tant d'attention me fit chaud au cœur, et le froid en moi fut atténué.

« Sereina... Je veux que tu saches une chose. Quand ils sont venus me chercher, dans la forêt de Zvigold... Et qu'ensuite ils m'ont emmené pour m'interroger. Je me suis suicidé... Avec un sourire aux lèvres. En avalant ma pilule de cyanure, j'ai pensé à toi et à tout ce que tu as fait pour m'aider. Je suis mort heureux. Alors n'abandonne pas. Toi aussi, tu as le droit d'être heureuse. Mais tu n'as pas le droit de laisser tomber maintenant. »

Merci... Pensais-je. Si seulement je pouvais lui dire que j'avais remis son couteau à Jenna, pensais-je.

« Merci... Si seulement je pouvais te dire que j'ai remis ton couteau à Jenna... »

Il s'arrêta. Était-ce donc moi, la petite voix que j'entendais de temps à autre, venant du lointain ? Voilà pourquoi elle me semblait si familière, et si agréable.

« Sereina, merci du fond du cœur. Je ne peux plus t'aider, mais ton cauchemar touche à sa fin. Tu peux y arriver, je le sais ! Tu as toujours été chanceuse. Tu as échappé tellement de fois à la mort que je pense qu'elle n'a plus d'emprise sur toi. »

Il sécha en souriant les larmes sur ma joue.

« Adieu, Sereina. »

Et il me déposa dans l'eau, doucement, comme si j'avais été un enfant fragile. Lorsque je me retournai, il n'était plus là. Ni lui, ni les autres. Il n'y avait que moi et la brume noire, dangereusement plus proche. De plus belle, je me forçais à avancer, toujours plus loin, en direction de cette lumière qui devenait de plus en plus brillante. Je ne savais plus où j'avais entendu l'expression « Il ne faut pas s'approcher de la lumière », mais pour ma part, le choix était vite fait : entre ténèbres éternelles et petite lueur dans les ténèbres, je choisissais la lumière.

L'eau glacée saturée de débris, douilles et autres déchets militaires avait été remplacée par de l'eau boueuse. Dedans flottaient des morceaux de glace aiguisés comme des poignards qui m'entaillaient à chaque fois qu'ils entraient en contact avec mon corps.. Après une demi-heure de marche dans cette eau douloureuse, quelque chose sortit de l'eau derrière moi. Me retournant, je manquai de m'évanouir de peur. Une version monstrueuse du Dimoret Garou, le corps complètement déchiqueté et recouvert de balles, qui semblait avoir été recousu à la hâte, avançait dans l'eau avec la ferme intention de me tuer.

« Sereina ! Hurla-t-il. Ne te détourne pas ! Regarde ce que tu as fait de moi ! Regarde ce que je suis devenu à cause de tes caprices ! Tu mérites la même chose ! Regarde-moi ! REGARDE ! »

Non ! Pensais-je, retenant mes larmes. C'était uniquement de se faute et de sa soif de sang qu'il était mort, pas de la mienne !

« Non ! Cria ma voix, dans le lointain. C'est uniquement de ta faute et de ta soif de sang que tu es mort, pas de la mienne ! »

Ses yeux s'enflammèrent de rage.

« Nous allons en finir, ici et maintenant ! Tu ne peux pas t'échapper. Cet endroit sera ton tombeau, un tombeau où tu seras oubliée de tous, pour toujours ! »

Son type Ténèbre le protégerait contre les assauts psychiques qui m'avaient aidé plus tôt. Et malgré ses difformités effrayantes, il était plus rapide que moi, car il se semblait pas être dérangé par l'eau. Autour de lui, de nombreuses silhouettes émergèrent de l'eau. Des soldats progressistes... Ils avaient le corps transpercé de nombreux grêlons tranchants, et ils accompagnèrent le Dimoret Garou dans sa marche funèbre. Impossible de retenir des larmes de souffrance, la souffrance ne pas avoir été capable de sauver tout le monde qui en avait eu besoin pendant la grêle tranchante. Comme pour essayer de m'achever, ils se lamentèrent :

« Mentali... Pourquoi ? »

« Pourquoi les as-tu sauvés eux ? Et pas nous ? »

« Sereina ! Hurla le Dimoret. Retourne-toi ! Admire ce que tu as fait à toutes ces personnes qui croyaient en toi ! RETOURNE-TOI ! »

Ils étaient presque sur moi. L'un d'entre eux manqua de m'emporter dans l'eau avec lui en attrapant ma queue fourchue. Alors que tout semblait être fini, j'entendis une petite voix, sous l'eau. La voix de Jeff, la dernière voix que j'avais entendue avant de mourir.

« Sereina, je suis tellement désolé de t'avoir fait subir ça. Mais je n'avais pas le choix... J'espère que tu me sauras me pardonner après ça. »

Jeff... Même si je ne l'avais presque connu, je compris qu'il ne l'avait pas fait de son plein gré. Il avait obéi à ses ordres, qui étaient de me tuer ou d'être tué. Même si aux yeux de ses camarades il était mort en héros, il était mort en martyr, et j'étais la seule à le savoir. Oui, je l'avais pardonné.

« -Oui, je t'ai pardonné.
-Alors accepte ce cadeau. Soit forte... »

Une main émergea de l'eau juste derrière moi. Cette main tenait une grenade à manche, plus couramment appelée grenade presse-purée par les Progressistes. Elle était dégoupillée. Cinq secondes. Les âmes en peine derrière moi s'arrêtèrent et fixèrent la grenade. Quatre secondes. Ils hurlèrent de peur. Trois secondes. Le Dimoret se jeta dessus et tenta d'arracher la grenade de la main de Jeff. Deux secondes. Je me jetai sous l'eau. Une seconde. Le Dimoret récupéra la grenade et essaye de la lancer ailleurs, mais trop tard. Zéro seconde. La grenade explosa dans les mains du Dimoret, provoquant une gigantesque vague qui m'emporta au loin. Si je ne m'étais pas abritée sous l'eau, je serai probablement tombée dans l'inconscience à cause du son. Me relevant rapidement, je me retournai. Ils n'étaient plus là... Mais la brume était proche, beaucoup trop proche. Moins de dix mètres derrière moi. De sa noirceur surnaturelle, elle semblait engloutir tout sur son passage, arbre, eau, absolument tout.... Et bientôt moi. Je ne pouvais pas disparaître ici, par comme ça !

Le lumière devant moi était devenue aveuglante, mais cela ne m'empêcha pas d'accélérer, mue par l'énergie de l'espoir et de la peur. Le peur de disparaître à tout jamais, et de finir oubliée de tous. Repensant à tout ce que j'avais vu pendant ce cauchemar, je redoublai mes efforts, comme si l'adrénaline injectée au début de mon périple macabre faisait enfin effet. Alors que la brume noire était si proche que j'aurai pu la toucher en tendant ma main, je serrai ma queue contre moi pour ne pas qu'elle se fasse happer par les ténèbres. Devant moi, la source de la lumière ressemblait à un cocon. Au milieu de ce cocon brillant... Se trouvait une Mentali Garou, en position fœtale, au fond de l'eau. Elle était tourmentée et s'agitait, gémissait et pleurait, les yeux fermés. Elle était sur le point de mourir. Cette Mentali, c'était moi, la vraie moi, pas celle coincée dans ce cauchemar. Alors que la brume de ténèbres infinies me touchait le dos, je voulus hurler : Non ! Pas maintenant ! J'y suis presque !

« Non ! Pas maintenant ! J'y suis presque ! Hurla la voix, qui émanait de la bulle. »

Je disparaissais lentement dans les ténèbres. Déterminée à réussir, seul l'espoir me permettait de continuer à avancer, incapable de voir où j'allais. Une main en avant, je devais à tout prix réunifier mon corps en souffrance, enfermé dans sa protection, et mon esprit, perdu dans ce cauchemar sans nom. Les ténèbres faisaient maintenant disparaître mon bras tendu. Je les sentais envelopper mon épaule... Puis mon coude... Puis mon poignet... Lorsque je crus que tout était perdu, mon index toucha la bulle. La Sereina à l'intérieur se réveilla alors instantanément, me saisit la main, et me tira vers elle de toutes ses forces, m'arrachant aux ténèbres. Une fois à l'abri avec elle dans ce cocon lumineux, nous nous blottîmes l'une contre l'autre, alors que la brume recouvrait notre petit sanctuaire. L'autre moi se calma lentement, les yeux toujours fermés. Sa chaleur chassa définitivement le froid mortel que j'avais en moi. Mon petit cœur recommença à battre à l'unisson avec le sien. Mon corps et mon esprit étaient enfin réunis, nous étions redevenues Sereina. Le cauchemar était terminé, et j'allais me réveiller.