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Die Sechs Dämonen de Styxi



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» Auteur : Styxi - Voir le profil
» Créé le 25/08/2015 à 21:45
» Dernière mise à jour le 28/08/2015 à 13:56

» Mots-clés :   Action   Aventure   Hoenn   Policier   Présence d'armes

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S1x04 - Cops and Master
Fatigué, il parcourait chaque ligne avec attention, ignorant les messes basses désagréables le concernant provenant de derrière. Repoussant machinalement une mèche grisonnante de temps à autre, il s'efforçait de rester concentré, et de faire abstraction de ce qui le taraudait. En effet, bien qu'il ait tendance à demeurer impassible en toutes circonstances, il lui arrivait parfois de craquer. A ce moment-là, il n'en était pas bien loin.

Les bruits agaçants des tasses de café que l'on pose sur le bureau commençaient à faire chanceler sa résistance mentale, au préalable bien affaiblie par la mort de son plus proche parent. De même que les grésillements des moniteurs qui faisaient surchauffer leurs processeurs, déjà quelque peu usagés.

- Monsieur Rochard, vous devriez vous reposer un moment, vous n'avez pas bonne mine... conseilla l'inspecteur en chef Waters, en lui tendant une tasse de thé, breuvage favori du jeune Maître.

Le trentenaire n'avait pas tout à fait tort ; le jeune homme avait les cheveux plus en bataille que d'habitude, l'œil torve et le teint un peu trop pâle pour être rassurant. Il accepta volontiers le thé, et se laissa tomber sur la première chaise venue.

- Je vais bien, inspecteur, ne vous inquiétez pas. C'est juste que... le deuil prend du temps, vous savez.
- Oui, je comprends. Ne vous surmenez pas trop.

Pierre hocha la tête et regarda partir l'autre homme. Son regard se reporta sur les six dossiers qu'il avait rassemblé ces dernières heures.

Le premier était celui de la tueuse au Cizayox, cette femme sans foi ni loi qui avait, de sang-froid, ôté la vie à la seule famille qui lui restait. Pour cela, il ne lui pardonnerait sans doute jamais. Dégoûté, il referma prestement la fine pochette qui contenait les documents se rapportant à cette femme.

Il parcourut sommairement, une dernière fois, les cinq autres dossiers. Lucyndia et Ronald Keats, des voleurs qu'il ne connaissait ni de Kyogre, ni de Groudon, semblant s'être acoquinés avec la fugitive. Warren Skye, un chirurgien clandestin dont il avait brièvement entendu parler, mais qui n'avait pas gardé une grande place dans sa mémoire. Horace Machfield, un mafieux américain plutôt dangereux, dont la renommée était déjà mondiale. Puis le dernier, Alyas Knightley. Un nom qu'il ne s'attendait certainement pas à revoir, surtout en de telles circonstances...


- - -


Le Bois Clémenti, bien qu'il ne s'étende pas sur plus de deux kilomètres, était un vrai dédale d'arbres, de sentiers et de clairières. Rien qu'en plein jour, il était très difficile de se repérer pour des non habitués, alors mieux valait garder ses distances avec le bois une fois la nuit tombée. Cette forêt faisait également office de zone de capture très prisée par les dresseurs en tous genres, qui voyaient là une occasion de remplir leur Pokédex ou bien d'agrandir leur équipe.

La réputation de ce bois n'était pas usurpée : Warren, même avec un plan, n'avait pas réussi à la quitter après deux heures passées dedans. L'heure du repas était passée depuis bien une demi-heure, et Allindra ne se gênait pas pour le faire remarquer au médecin.

- J'en peux plus, de ces fichus arbres à la noix qu'on se trimballe depuis au moins deux heures ! grommela la tueuse blonde.
- T'es pas contente tu descends de la voiture, ça nous fera des vacances ! répliqua le chirurgien sur le même ton agacé.
- Skye... je vais vraiment finir par te tuer !
- You really mean it*, miss Hunter ? s'étonna Alyas.

*you really mean it : vous le pensez vraiment ?

Allindra secoua la tête pour lui signifier que non, et reporta son regard sur le paysage forestier auquel elle avait pris le temps de s'habituer. Elle, qui aimait par-dessus tout la liberté, n'appréciait pas beaucoup le fait d'être assise dans une voiture, serrée comme une sardine à côté de trois autres personnes sur la banquette arrière.

- On est serrés comme pas possible derrière ! Skye, je monte devant après ! maugréa la trentenaire.
- Si tu commences à chanter Patrick Sébastien, sois sûre que plus JAMAIS tu ne remonteras dans cette caisse ! avertit Warren.
- Va pas lui donner des idées... soupira Horace, assis juste à côté de la blonde.
- Dites, les jumeaux... vous êtes bien silencieux... fit remarquer Allindra.

Lucyndia et son frère se regardèrent, interloqués. C'est vrai qu'ils n'avaient pas ouvert la bouche depuis qu'ils étaient entrés dans le véhicule. Le mafieux les regardait, lui qui ne s'était pas posé de questions à leur sujet auparavant.

- C'est quoi vos noms ? poursuivit-elle, curieuse. Il me semble pas vous avoir demandé...
- Lucyndia ! sourit la rouquine, visiblement ravie que son idole s'intéresse à elle.
- Et moi c'est Ronald... souffla son frère, bien moins enjoué.
- Vous n'avez pas de... je ne sais plus comment vous dites... last name* ? interrogea Alyas.
- Oh, vous voulez dire un nom de famille ! Si, on s'appelle Keats !

Le regard jusqu'à présent pétillant d'Allindra perdit de son éclat pour se ternir, et son expression devint plus grave. Certes, ça aurait pu être une coïncidence, mais entendre ce nom ravivait des douleurs qu'elle avait enfouies au plus profond d'elle-même. Warren sembla soulagé par ce moment de silence, arrachant un sourire au blond assis à ses côtés.

Il arrêta le véhicule dans une clairière entourée d'arbres épais. La tueuse à gages avait l'air ravie d'enfin pouvoir dégourdir ses jambes endolories. Le feuillage des arbres ne laissait filtrer que peu de lumière du soleil, donnant une atmosphère plutôt mystique au lieu.

- Bon, désolé, mais j'en ai assez de conduire. Prendra le relais qui voudra après la pause, annonça Warren en se laissant choir sur une souche d'arbre.
- Je prends, je suis une as de la conduite ! s'exclama Allindra, préférant éviter de se soucier de ses inquiétudes.
- I'm a bit worried about that*... mais je suppose que manger ne nous fera pas de mal, admit Alyas en s'asseyant, bien qu'un peu réticent, à son tour.

*I'm a bit worried about that : Je suis un peu inquiet à propos de ça...

Warren se gratta la tête, l'air désolé.

- A ce propos... je n'ai rien à manger dans ma voiture...
- Tu es en train de dire que... on va RIEN bouffer ? s'énerva la blonde.
- Crie encore plus fort, histoire qu'on se fasse repérer ! marmonna Horace.
- Hmmm... en attendant j'ai la dalle !

Le chirurgien, lassé, choisit de s'éloigner un peu du groupe. La tueuse en profita pour se rapprocher du jeune anglais, qui était plus impassible que jamais.

- You killed mister Rochard last night... Qu'est-ce que l'on ressent en ôtant la vie de quelqu'un ?
- Ah, eh bien... balbutia Allindra, déstabilisée par la question. Pour tout dire, je fais surtout ça pour l'argent, même s'il m'arrive d'apprécier les risques de mon boulot...
- Sadistic, huh ?
- N-non ! Pas à ce point-là, quand même ! Tu sais, je prends toujours la peine de faire ça vite, faire souffrir les gens, très peu pour moi !

Alyas acquiesça, l'air ni convaincu ni vraiment sceptique. Gênée, la trentenaire préféra changer de sujet pour oublier un moment les tracas de sa vie, qui étaient plutôt conséquents maintenant qu'elle avait osé tuer Robert Rochard.

Les jumeaux Keats, qui n'avaient pas dit grand chose depuis le début de leur fuite en voiture, restaient dans leur coin, moins affamés que les autres grâce à leur petit-déjeuner. Horace Machfield, intrigué par ces deux rouquins, les rejoignit.

- Yo les jumeaux... ça ne vous ennuie pas si je discute un peu avec vous ?
- Faites donc... souffla Lucyndia, ni ravie ni spécialement remontée.
- C'est quoi votre relation avec Hunter, exactement ?

Ronald grimaça. Déjà qu'il n'approuvait pas particulièrement l'admiration que suscitait la tueuse chez sa sœur, mais si en plus elle la partageait avec d'autres... Non, décidément, ça ne lui plaisait pas du tout de se retrouver dans une telle situation. Voyant que la jeune femme tardait à répondre, le mafieux leva les mains en signe d'apaisement.

- C'est bon, si tu veux rien dire, t'as le droit !
- En fait je cherchais surtout comment formuler ma réponse... répondit Lucyndia. On est pas allés à l'école depuis longtemps, comme on ne roule pas sur l'or, alors on est pas des as du langage !

"Et vas-y qu'elle déballe notre vie privée..." songea le rouquin, passablement irrité par le côté bavard de sa sœur.

Horace, en apprenant que la jeune rousse était là par admiration pour Allindra, se retint de pouffer. Bien que ce ne soit pas spécialement drôle, il peinait à comprendre pourquoi Lucyndia idôlatrait une femme aussi caractérielle que la tueuse au Cizayox. Il choisit de se préoccuper d'autre chose et sortit ses Pokémon. Spinda, Lockpin et Torterra le regardaient, perplexes. Eux qui n'avaient pas l'habitude de se retrouver en pleine forêt...

Warren, de son côté, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon, regardait fixement un groupe de Balignon qui semblaient chercher de quoi manger. Bien qu'il ait, depuis bien plusieurs mois, eu envie de captuer l'un de ces spécimens pour le faire évoluer, il ne prêtait que peu d'attention à ce qui se déroulait devant ses yeux. Le cœur n'y était pas, ça, c'était certain. Le médecin avait du mal à se faire à tous ces événements qui s'enchaînaient sans crier gare, et à une vitesse folle. Sa vie relativement simple et monotone avait certes de quoi l'ennuyer, mais il n'avait jamais demandé à se retrouver dans une situation aussi critique et précaire que celle-ci...


- - -


Assise sur l'épaisse branche d'un arbre plutôt haut, une jeune femme brune, habillée d'un costume blanc, un livre à la main, guettait de temps à autre les actions des six individus se trouvant en contrebas. Plongée dans sa lecture, elle tentait tant bien que mal d'ignorer son collègue qui avait la fâcheuse habitude de trop parler.

- Jill, tu m'écoutes ?

La dénommée Jill se tourna vers le trentenaire blond qui s'adressait à elle, vêtu de la même façon, pour lui lancer un regard noir pénétrant dont elle avait le secret. L'homme soupira.

- Si tu pouvais arrêter de faire ça... tu me détestes ou quoi ?
- Je ne te déteste pas, Kyle... souffla Jill. Simplement, nous sommes collègues, pas copains d'enfance. Alors évite de me déranger pendant notre mission.

"Et dire que c'est moi le plus haut gradé de nous deux"... songea Kyle.

Après un dernier coup d'œil en direction des six fugitifs, Jill referma son livre et se leva, s'appuyant à l'aide de son bras pour éviter une mauvaise chute. Elle sortit son Pokénav, un appareil spécial conçu par la société Devon, et tapa rapidement quelque chose. Son collègue l'imita et tous deux disparurent, ne laissant derrière eux qu'un silence de plomb.


- - -


Après leur pause - relativement courte, étant donné qu'ils ne pouvaient prendre la peine de se faire repérer par la police -, le groupe se remit en route, Allindra Hunter au volant. Warren, assis juste à sa droite sur le siège passager, s'efforçait de la guider avec le plan, mais ce n'était pas chose aisée...

- Je t'ai dit de tourner à droite, pas à gauche ! T'écoutes jamais rien, fichue tueuse !
- Skye, encore un mot de travers et je te massacre ! répliqua la blonde, pas moins tendue que le médecin.

L'homme soupira et replia la carte, lassé des enfantillages de la tueuse, qui n'en faisait qu'à sa tête - ou, selon ses propres dires, "écoutait son instinct". A l'arrière, les jumeaux étaient plus silencieux que jamais, les yeux rivés sur le paysage boisé qui s'étendait à perte de vue. Ils avaient presque perdu tout espoir de quitter un jour ce dédale naturel. L'ancien mafieux, lui, somnolait, ayant au préalable menacé la tueuse de mort - chose bien ironique - si jamais il n'avaient pas quitté la forêt à son réveil.

- Accélère, un peu, demain on y est encore... râla Warren.
- Mais va te faire foutre, espèce de ronchon ! Et après on dit que les femmes sont plus caractérielles que les mecs... je t'en foutrais du caractère moi ! grommela Allindra, hors d'elle.

"Je pense qu'elle est mal placée pour dire ce genre de choses...", songea Ronald.

- Essaie un peu de dire que t'es pas caractérielle, espèce de harpie !
- Non mais, t'es un putain de goujat ! C'est pas parce qu'on a passé une nuit ensemble que tu...
- J'étais bourré, tu penses bien que j'aurais évité sinon, sorcière ! répliqua le médecin.
- Please ! J'en ai plus qu'assez de vous entendre, ça ne vous dirait pas de la fermer un bon coup ? intervint Alyas, légèrement énervé par les deux braillards.

Warren ne répondit rien et se contenta de regarder le paysage maintenant devenu monotone. Il aurait bien aimé que Jirachi se montre, histoire d'exaucer son vœu le plus cher : faire disparaître cette furie de sa voiture.

Allindra en revanche, poussa ce qui s'apparentait à... un cri de joie. Le médecin n'allait pas tarder à en comprendre la raison. En effet, la sortie de la forêt s'offraient à sa vue. Elle débouchait sur la petite route 104, bien connue pour la maison de M. Marco le pêcheur, un vaillant marin désormais à la retraite, qui ne quittait jamais son Goélise, Piko.

- C'est Clémenti-Ville ça ? s'étonna Lucyndia. Sur les photos, ça ressemblait pas à ça, avant...
- La ville a été rénovée il y a cinq ou six ans, maintenant c'est une cité portuaire, un peu comme Poivressel et Nénucrique, expliqua la tueuse au Cizayox.

En effet, la plage non loin de la ville était devenue bien plus touristique qu'auparavant, et bon nombre de bateaux étaient amarrés au récent port qui faisait désormais la fierté de Clémenti-Ville. La conductrice stoppa la voiture sur un parking à l'entrée de la cité et, annonca, non sans une pointe de soulagement :

- Bienvenue à Clémenti-Ville, mes cocos !


- - -


- Monsieur Rochard, un appel pour vous ! s'exclama un policier.

Pierre hocha la tête et s'empara du téléphone, curieux de savoir ce qu'on lui voulait. Il espérait que les recherches qu'il avait entamées portaient leurs fruits.

- Allô ?
- Ici Reddington, monsieur.
- Je croyais avoir précisé à Shore de m'appeler, pas à vous... s'étonna le Maître de Hoenn.
- Disons... que j'ai jugé bon de le faire à sa place, il n'est pas assez concentré.

Pierre se surprit à sourire, dégageant une mèche qui retombait, inlassablement, sur son visage fatigué.

- Vous êtes décidément une perfectionniste rigoureuse, mademoiselle Reddington... comment avancent les recherches ?
- Tout va pour le mieux, les six fugitifs sont passés par le Bois Clémenti. A l'heure qu'il est, ils devraient avoir atteint Clémenti-Ville, l'informa la dénommée Reddington.
- Je vous remercie. Oh, et... dites à Shore de se ressaisir, je risque d'avoir besoin de vous deux plus souvent qu'à l'accoutumée.

La femme au bout du fil le gratifia d'un "Bien, monsieur", et raccrocha. Le jeune homme s'empressa d'aller retrouver l'inspecteur en chef Waters pour lui faire part de l'avancement des recherches.

- Vraiment ? Eh bien, je suis content de travailler avec vous, ça rend la tâche moins ardue... souffla l'enquêteur. Mais dites-moi... comment avez-vous déniché ces informations ?

Pierre s'apprêta à quitter le bureau de l'inspecteur Waters, mais se retourna vers lui pour répondre à sa question :

- Disons que j'ai des sources sûres.


- - -


CASIER JUDICIAIRE NUMERO H-44258
NOM : SKYE
PRENOMS : WARREN, STEVEN
DATE DE NAISSANCE : 09/01/1985
LIEU DE NAISSANCE : DOUBLONVILLE, JOHTO
PROFESSION : CHIRURGIEN CLANDESTIN

- CRIMES REPROCHES -
PRATIQUE ILLEGALE DE LA MEDECINE, MEURTRE PRESUME DE 16 PATIENTS AVANT RETRAIT DE SA LICENCE

- POKEMON -
ZOROARK ; ALAKAZAM ; SMOGO
Pokémon #571Pokémon #65Pokémon #109