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Les formidables aventures de Siléas Ysalea [concours ROSA 2014] de illapa



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Informations

» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 14/11/2014 à 01:47
» Dernière mise à jour le 14/11/2014 à 01:58

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Chapitre 2 : Le Lac sans reflet.

Mois 1, Jour 10, Année 1

Enfin ! Le premier défi des grands explorateurs Siléas, Ladikara et Mira était prêt à être réalisé !
Les trous de la route 111, n'avaient plus qu'à bien se tenir ! Qu'allions-nous découvrir au fond de ces sombres et mystérieuses cavités ? Un objet mystérieux ? Un fossile de pokémon ? Une source d'eau plus pure qu'un flocon de neige qui serait une inestimable contribution scientifique ? Ou des couches de poussières donnant droit à un aller direct pour la douche ?
Siléas décida qu'il était temps de mettre en pratique ses cours de spéléologie ! Nous allions aller explorer le fond de ces antres.
Ces cavités étaient situées aux abords Nord du désert de la route 111. On les prétendaits conçues comme des abris destinés à loger les voyageurs exténués entre deux centres pokémons, c'était en tout cas ce que disait le guide touristique d'Hoenn. On les avais surnommées les « bases secrètes », même tout le monde savait qu'elles étaient là et n'étaient plus secrètes du tout, mais je crois qu'à l'origine, elles étaient utilisées par une confrérie secrète de dresseur, la team Lava -ou un truc du genre. En tout cas, Siléas était persuadé que ces caves recelaient autre chose, et il était bien décider à le prouver !

Évidemment, je n'étais pas très enthousiaste à l'idée d'aller ramper dans la fange. Siléas me traita de chochotte de service mais je répondis qu'on allait juste gagner le droit à un bain de boue suivi d'une bonne douche de sable, car les tempêtes étaient fréquentes dans ce désert. J'avais toujours préféré le côté recherche en bibliothèque des explorations, mois salissantes si on ne compte pas la poussière séculaire et les toiles d'araignées du rayon encyclopédie, moins dangereuses tant qu'on ne se coupait pas avec le papier ou qu'on ne se recevait pas une encyclopédie de deux milles page sur le crâne, moins fatigantes tant qu'on ne renversait pas malencontreusement une étagère pleine de romans à reclasser.
Mais après tout, c'était ça la vraie aventure.
Et puis il était hors de question que Mira soit plus enthousiaste que moi et me prenne ma place de premier dans son cœur. Même si elle était très belle.

Le premier des trous fut facile à trouver. En entrant dans le désert il suffisait de longer la paroi à l'Est, et passé la longue coulée de boue, la grotte n'était plus très loin. Nous le trouvâmes en début d'après midi.Ce n'était pas une grotte très grande. L'entrée était un peu étroite, mais une fois à l'intérieur, on y était plutôt confortablement installé. On y devinait d'ailleurs le passage régulier de dresseurs. Il y avait un petit tas de bois, un cercle de pierre délimitant un amas de charbon et de cendre tout près de l'entrée pour l'évacuation de la fumée. Il y avait même une grosse cantine métallique contenant du matériel de premiers soins.

Le second trou était un peu plus loin vers l'est et ressemblait fortement au premier. Je pense qu'il servait surtout quand le premier était plein et ne pouvait pas accueillir plus de visiteurs. Et j'étais surtout soulagé de voir que les lieux n'étaient pas humides et ne contenaient pas de flaque de boue, seulement une bonne couche de poussière sèche. Siléas lui, était un peu déçu de ne rien trouver d'intéressant, comme un vieux caillou qui aurait eu une forme de fossile, même très vaguement...

Je lui montrais alors une page du guide touristique d'Hoenn, et il reprit un peu espoir. On dénombrait quatre bases secrètes dans le coin, et d'autres plus loin, à plusieurs heures de marche. Les troisième et quatrième étaient apparemment mieux cachées, et se situaient plus en altitude, sur les plateaux surplombant le désert. Nous nous mîmes aussitôt à leur recherche et après un peu d'escalade et de recherches infructueuses, c'est Mira qui trouva la 3ème dans le début de la soirée. Elle était encore plus petite que les deux premières, et complètement abandonnée. Ce n'était qu'une petite cavité sans rien d'autres que de la poussière. Et après deux heures d'exploration nous trouvâmes la dernière, simple percée sur un bout de corniche assez étroit. Celle ci semblait à peine finie. Elle était à peine plus grande que la 3eme, mais tout aussi abandonnée.

Ah, l'aventure... Je commençais à me dire qu'on en faisait grand cas pour finalement pas grand chose.
En désespoir de cause, Siléas promena le faisceau de sa lampe sur toutes les parois pour trouver un mécanisme secret qui, d'après lui, aurait révélé des souterrains liant toues ces anciennes bases secrètes entre elles, et menant vers des trésors enfouis de la team Pyra ou un truc du genre.

C'est ainsi que son faisceau se posa sur une petit truc brillant dans le sol.
Un écu ou un denier des temps anciens ? Une pièce d'un trésor ?
Siléas l'examina de plus près et je l'imitai. Ce n'était qu'une pointe métallique émergeant du sol. Je tirai dessus mais l'objet ne vint pas. D'un autre côté, j'avais un gabarit de danseuse et autant de muscle qu'un édredon à plume. Nous nous mîmes alors à racler le sol, heureusement très mou et friable à cet endroit. Et nous découvrîmes...

Une pelle.

Une simple pelle.
Rongée par la rouille, et dont le manche en bois commençait à pourrir sous l'humidité qui s'infiltrait dans le sol la nuit. Probablement oubliée là par ceux qui avaient creusé cet abri, cette mystérieuse team Flamma ou un nom de ce style.
Mais cette pelle serait probablement utile pour exhumer des trésors -au moins aussi précieux- et autres sombres mystères, -tellement mystérieux qu'ils seraient inexistants- du fond des ruines que nous allions visiter. Une noble et vénérable pelle qui avait vécu, creusé, qui avait l'expérience de la terre, d'après Siléas.
Aussi décida-t-il de la garder.
Son premier trésor...

Ladikara.

PS : Je crois que Siléas a vu trop de films à la télé. Il fallait que je jette un œil à son histoire...

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 2 : Le lac sans reflet.

Siléas entama donc son périple sur la route 111, qui rejoignait la route 113 à l'Est d'Autéquia. C'est sur cette route qu'il fit ses débuts d'explorateur. Il y avait en effet, sur le bord du chemin, un certain nombre de grottes, toutes attendant d'être découvertes. Qui avait creusé ces grottes ? Était-ce la mer qui s'était ensuite retirée pour ne laisser que le désert ? Était-ce des pokémons ? Était-ce les hommes ?
Et quoiqu'il en soit, c'était l'endroit rêvé pour un jeune explorateur en mal de découvertes sensationnelles.

Il explora trois des premières grottes, sans grand succès hélas. On y trouvait uniquement des trousses de soins pour aventuriers égarés, des feux de camps éteints, reliquats de passages de dresseurs perdus dans la tempête de sable qui faisait très fréquemment rage dans le désert. Si un mécanisme secret y était caché, il l'était un peu trop bien. La quatrième se révéla plus satisfaisante.
Comme pour les trois premières cavités, l'équipe tâtonna de partout, méthode brevetée et approuvée par tous les explorateurs de tous les univers pour trouver des passages secrets.


*** ***

Mois 1, Jour 10, Année 1

J'avais bien fait de regarder ce que Siléas écrivait. J'allais pouvoir lui dire de corriger quelques trucs. Un explorateur qui trouve un mécanisme secret en tâtonnant partout... C'est d'un cliché !
Je le dis à Siléas. Il répliqua :
-C'est moi qui écrit, merci !
Je lui répondis :
-Et tu voudrais être lu un jour ?
Il s'indigna :
-Bien sûr ! Je n'écrirai pas sinon !
-Et tu crois que les gens auront envie de lire un truc qu'ils ont déjà lu 100 fois et vu 150 fois au cinéma ?
Siléas n'ajouta rien et me contempla comme si j'avais mis le doigt sur une épine qui le démangeait mais dont il ne voulait pas parler. Mira ajouta :
-Cry... cryptéro, cry ? Cryptéro.
Traduction : « Ben, si ils l'ont lu 100 fois c'est que la lecture des 99 premières fois ne les a pas lassés non ? Même chose pour la 150ème fois. » Mais je préférai ne pas traduire à Siléas. Il aurait répondu « Exactement ! » et la suite n'aurait pas été très amusante. Il se mit à mâchouiller furieusement son crayon. Je le soupçonnais parfois d'être un humain de type Ténèbres.
-Bon alors, comment ils le trouvent, le passage secret ?
Je me mis à réfléchir également. C'était vrai qu'on s'attendait tellement à trouver un mécanisme secret en tâtonnant partout qu'il nous semblait presque impossible qu'un explorateur trouve un tel dispositif d'une autre façon, sauf par hasard, ou parce qu'un membre du groupe avait déjà qu'il était là. Ce qui était encore des clichés.
Mira Ceti nous répliqua :
-Ptéro, cry, cry ? ( Il ne suffit pas de pousser un levier ?)
Et elle avait raison.

Ladikara.

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 2 : Le lac sans reflet. - suite

Pendant que la partie de l'équipe équipée de bras tâtonnait de partout le long des murs en s'éloignant petit à petit de l'entrée pour ne rien manquer, Mira, la partie féminine du trio, se dirigea directement dans un coin en face de l'entrée, et attira leur attention sur un objet long, comme un grand bâton planté dans une demi boite ronde, en métal, le tout d'un rouge pétant à rayures noires.
Siléas et Ladikara échangèrent un regard éloquent chargé d'embarras.
Puis l'explorateur s'approcha du levier. Un étrange logo était peint sur la base : un L rouge et noir. Le logo d'une fameuse team connue pour avoir posé des troubles dans Hoenn quelques années plus tôt : la team Lava – ou quelque chose comme ça.
Siléas toucha le levier. Il partait du principe que « qui ne tente rien n'a rien ».


*** ***

Mois 1, Jour 10, Année 1

-Et un piège auquel il aurait dû s'attendre s'abattit sur lui lorsqu'il actionna le levier. A peine avait-il poussé le manche qu'une pluie de flèches empoisonnées le clouèrent au sol et ainsi s'acheva son aventure avant même qu'elle n'ait commencé. Il aurait peut-être dû vérifier AVANT qu'il n'y avait pas un autre mécanisme d'ouverture de porte secrète dissimulé sur les murs.
Dis-je à Siléas qui me lança un regard noir.
-Il faudrait savoir ! On fait dans le cliché ou pas ?
Je haussai les épaules.
-Dans le cliché, oui, mais pas dans la stupidité. Je tiens à être un personnage intelligent dans ton livre, merci.
Il se remit alors à écrire en grommelant que la prochaine fois, il se vengerait en me transformant en femelle.

Ladikara.

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 2 : Le lac sans reflet. - suite 2.

Mais avant qu'il n'ait pu tirer le manche du levier, Ladikara retint son geste.
-Pas question de tomber dans un piège attrape-nigaud !
Dit-il d'un ton catégorique. Ils passèrent donc les trois heures qui suivirent à tâtonner chaque centimètre carré de mur, retourner chaque caillou pour s'assurer qu'il n'y avait pas un autre mécanisme secret, dont la présence signifierait que le levier était un piège fatalement mortel voire mortellement fatal.

Une fois leur vérification effectuée, Siléas déclara qu'il était plus que temps de tirer ce levier.
En réponse, Ladikara et Mira reculèrent de plusieurs mètres.
-Sympa votre soutient...
-Absolument ! Si un piège mortel te tombe dessus, on pourra le voir arriver de plus loin pour l'arrêter avec nos pouvoirs psy. Pas vrai, mira ?
-Cryptéro, cry !
-Exactement ! Elle a dit qu'il était plus raisonnable d'être prudent et de toujours faire en sorte de limiter les pertes au maximum.

Siléas actionna donc le levier en se disant que les vrais explorateurs tels le célèbre Massachusetts Jones avaient bien de la chance de ne pas avoir de gardevoir dans leurs aventures. Cela dit, c'était sans doute pour cela que ses films marchaient si bien... ils avaient plus de spontanéité.
Pendant quelques secondes il ne se passa rien. Puis un grondement se fit entendre et un pan de mur se déplaça pour former un gouffre béant sur un escalier qui menait dans les ténèbres des profondeurs terrestres.
Rassemblant son courage, suivit de son bel assistant à la robe blanc pur et de son pokémon redoutable aux couleurs arc-en-ciel, et surtout accompagné de sa lampe torche, l'aventurier Siléas s'enfonça dans l'obscurité.

Il n'y avait pas d'autre son que le bruit de leurs pas sur les pavés et le froissement des ailes de la belle Mira, et le froufroutement de la robe de Ladikara. L'escalier descendait en spirale. Il s'enfonçait assez profondément et il leur fallut bien dix minutes pour en arriver au bout. Surtout parce que pris d'une lubie soudaine, Ladikara avait décidé de compter les marches.
Lorsque Siléas lui demanda pourquoi il faisait ça, le gardevoir répondit simplement :
-Tu savais que pour la plupart des gens, un escalier n'a jamais le même nombre de marches en montée qu'en descente ?
-Quoi ? Pourquoi tu me dis ça maintenant ?
-Oh ? Comme ça. Une chance qu'aucune n'était piégée, hein ?

L'aventurier eut la conviction que son gardevoir avait fait exprès de rester en arrière pour la même raison qu'il avait pris du recul face au levier. Cette fois-ci, il ne se gêna pas pour lui faire savoir que les vrais aventuriers, Massachusetts Jones par exemple, avaient vraiment de la chance de ne pas avoir de gardevoir avec eux.
-C'est vrai, mais Mr. Jones a un chapeau ridicule, toi au moins, tu échappes à ça.
-Et tu crois que je pourrais t'échanger contre un fouet ?
-Si tu pense qu'un fouet peut t'aider à tâtonner des murs pendant trois heures à la recherche de pièges...


*** ***

Mois 1, Jour 10, Année 1

Siléas se tourna vers moi en voyant mes commentaires et corrections sur son manuscrit et ronchonna :
-Tu es insupportable dans cette histoire.
-Réaliste.
-Les histoires n'ont pas à être réalistes !
-Cool, j'attends de voir les critiques des lecteurs quand ils liront qu'un fouet a aidé pendant trois heures à tâtonner des murs !
-Cryptéro, cry !
J'avais toujours aimé mes conversations avec Siléas. Pleine de feu et de passion. D'un autre côté on ne devient pas aventurier sans passion. Mais je m'égare...

Ladikara.

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 2 : Le lac sans reflet. - suite 2.

Après avoir fini de se chamailler, les aventuriers examinèrent les lieux. Ils étaient dans une grande cavité souterraine, si étendue que le faisceau de la torche ne parvenait pas jusqu'à l'autre bout. Mais plus intrigant, ils entendaient un clapotis régulier, indiquant indiquant la présence d'une grande quantité d'eau. Ils entendaient même le « ploc-ploc » régulier et amplifié par l'écho de la caverne de gouttes tombant vers une quantité plus importante d'élément liquide.
Et effectivement, ils découvrirent non loin de leur point de chute qu'ils se trouvaient sur la berge d'une étendue d'eau noire et calme qui s'étendait plus loin qu'ils ne pouvaient le voir avec leur lampe torche.
Ils décidèrent donc de longer l'étendue d'eau. Ils explorèrent d'abord la rive partant à droite de l'entrée mais tombèrent dans un cul-de-sac. Ils allèrent donc examiner l'autre direction. Et firent une découverte surprenante.

Un amas de caisses métalliques et conteneurs était posé là, tous estampillés du même logo « L » rouge et noir qu'ils avaient vu sur le levier en haut. Derrière cet entrepôt inattendu, ils découvrirent une grande tente rouge pétant portant le fameux symbo-L.
Et un générateur relié à de gros spots électriques. L'engin était complètement rouillé. Siléas appuya sur tous les boutons dans l'espoir de le faire démarrer. Ladikara trouva la solution en déclarant :
-On va faire dans le cliché, mais il faut bien un peu d'humour aussi.
Et il mit un grand coup de pied dans la machine. Enfin, c'était un petit coup de pied, parce que les ballerines d'opérette sont plus connues pour leurs pointes que leurs coups de tatanes -il le reconnaît lui même-, mais la machine tressauta, crachota péniblement quelques étincelles, et la lumière fut.
Pendant 47 secondes environ. Ensuite elle grésilla et l'âge l'emporta sur le bon sens, la machine s'éteignit. Mais cette presque minute fut suffisante à l'équipe pour voir où ils se trouvaient.
La lumière des spots révéla plus loin trois embarcations de type « vielles barques à la peinture rouge vif écaillée avec un L dessus » se tenaient même un peu plus loin. Et le plan d'eau était si étendu que même avec le gros éclairage, on ne parvenait toujours pas à voir de l'autre côté, mais ils avaient à présent une bonne idée de la nature des lieux.
Un lac souterrain.
Un lac sans reflet...

Qu'est-ce que la team Lava -ou un nom comme ça- était venue faire ici ? Siléas se dit que s'ils s'étaient servi des lieux comme entrepôt, ils n'auraient pas eu besoin d'embarcation, et qu'un lieu aussi humide n'était pas propice à la conservation sur le long terme. Il y avait autre chose.
Il fit part de ses réflexion aux autres qui approuvèrent. Ladikara répondit :
-Oui, il y a autre chose. Une barque. Ils ont voulu traverser le lac. Ce qu'ils cherchaient doit ou devait se trouver de l'autre côté.
Et il n'y avait qu'un seul moyen de vérifier. Moyen qui n'enchantait absolument pas le gardevoir.
Qui impliquait de prendre la barque et d'aller voir.
Les trois compagnons contemplèrent l'embarcation qui leur avait paru la moins abîmée. Ils tiendraient facilement à deux, Mira volant tranquillement autour d'eux pendant que la partie mâle de l'équipe prenait place. Ladikara râla :
-Si jamais ce truc prend l'eau et coule...
Indifférent, Siléas lui répondit :
-Et bien quoi ? Tu hurles ?
Le pokémon à la robe blanche répliqua d'un ton songeur :
-Y a des chances oui. L'eau m'a l'air glacée. Mais méfies-toi d'un hurlement avec un écho comme celui qu'on trouve ici...

Le gardevoir ayant autant de muscle qu'une chaise, Siléas prit automatiquement les rames et ils commencèrent à s'éloigner de la berge. Au bout d'un moment, ils se retrouvèrent au milieu de nulle part. Où que se posât le faisceau de la lampe-torche de Siléas, il n'y avait qu'une étendue noire, lisse, glacée, sans reflet.
Toujours aussi songeur, l'infernal pokémon blanc lâcha un :
-J'espère qu'on ne va pas se perdre. Ou percuter un récif.
-Encore un mot et je te jette par dessus bord.
-J'ai dans l'idée que tu vas nous y jeter de toute façon.
Ils ramèrent encore un peu en silence. Mais contrairement aux prévisions de Ladikara ils ne percutèrent pas de récif, ne prirent pas l'eau et ne coulèrent pas. En revanche la lampe-torche de Siléas se mit à grésiller dangereusement. Les deux compagnons bipèdes se regardèrent d'un air d'effroi.
Et la torche s'éteignit.

Dans le noir, la voix de Mira Ceti, qui voletait tranquillement sans trop se soucier du moment présent, du moins jusque là, demanda :
-Cryptéro, cry ?
-J'imagine que tu n'as pas appris Flash à Mira et que tu n'as pas de CT70 que je puisse utiliser là maintenant tout de suite ?
-Heu... non.
-Et j'imagine que tu n'as pas de piles neuves ?
-Elles doivent être quelque part par là.
Siléas se mit à farfouiller dans son sac. Il était en une journée - un temps record ! - passé maître dans l'art du tâtonnement. Il devait sans doute être moins difficile de trouver une boite de pile neuve dans un sac qu'un mécanisme secret dans une base secrète.

Mais avant qu'il n'ait eu le temps de les trouver (il en était au niveau des chaussettes) Mira se mit à s'agiter.
-Cryptéro ! Cryptéro !
-Siléas, tu devrais voir ça... il y a de la lumière là-bas !
Le concerné releva la tête. Il y avait surtout de l'obscurité, mais il put distinguer au loin, une petite loupiote qui émettait une petite lueur bleue clair. Si faible qu'il n'aurait pas pu la voir avec l'éclat de sa torche devenu éblouissant dans de telles ténèbres.
Il attrapa donc les rames et dirigea son équipe vers la lumière. Qui ne se contenta pas de grossir avec le rapprochement, mais se dédoubla, se multiplia... et devint, devant leurs yeux émerveillés un tunnel éclairé par une multitude de cristaux bleus ciels qui émettaient une lueur douce et féerique. Il y avait même des plantes qui poussaient sur les murs, des champignons comme ceux poussant sur le bois, avec un gros chapeau tout plat et quasiment pas de pied, des mousses et des lichens qui pendaient...
Leur arrivée enchanteresse sur ces lieux de toute beauté fut un peu gâchée lorsque leur barque s'arrêta net en touchant terre. Ce tunnel était à sec. Mais le choc fit hurler Ladikara :
-Un récif ! On va tous couler ! Oh. C'est la rive.
Siléas protesta :
-C'était mes oreilles, merci !
Le gardevoir hausa les épaules :
-J'avais prévenu.

Ils calèrent donc leur embarcation en la tirant dans le couloir, puis ils entreprirent d'explorer les lieux. Ils marchèrent quelques minutes à la lueur de ces étranges cristaux. Siléas ouvrait la marche, Mira volait sereinement derrière lui et Ladikara suivait en regardant s'il n'allait pas y avoir de piège.
Il n'y eut rien de tel, mais ils arrivèrent dans une immense sale. C'était un grand dôme taillé dans cette roche unique, au centre duquel quelqu'un avait bâti un genre de pyramide à étage. Elle n'était pas très haute, elle arrivait à peut près au même niveau que le 2ème étage d'un immeuble et des marches assez raide permettaient d'accéder à son sommet.
Et en haut, il n'y avait qu'une table de pierre, comme un autel sur laquelle était posée...
Une pelle.

Une magnifique pelle. Elle avait un manche en bois noir sculpté d'étranges runes qui n'avait pas été altéré par le temps et sa partir pointue était forgée dans un métal lisse mais que Siléas ne sut pas identifier. Il n'y avait aucune trace de rouille. Siléas voulu s'en saisir, mais Ladikara le mit encore une fois en garde contre les pièges. Ils examinèrent la tablette et n'en virent aucune trace.
Siléas se saisit donc du précieux artefact. Il ressentit alors une grande force parcourir son bras. L'objet était sans conteste doté d'un pouvoir mystérieux qu'il lui faudrait découvrir.
Aucun piège ne se déclencha, au grand soulagement de Ladikara, mais Siléas semblait légèrement déçu. L'aventure ne tenait pas autant de promesses en matière de danger qu'elle aurait dû.
Sur le retour, il se demanda si l'obtention de cette mystérieuse pelle n'allait pas réveiller un monstre séculaire endormi dans le lac.
Il fut évident que non lorsqu'ils atteignirent l'autre rive. Voyant sa mine déconfite Ladikara suggéra alors que le monstre avait sans doute dû être occis par la team Lava -ou quelque chose comme ça- lorsqu'elle fouillait les lieux.

En attendant ils avaient eu leur premier trésor, les dangers pourraient toujours arriver dans d'autres aventures. Et surtout ils avaient de nombreuses questions à résoudre : pourquoi la team Lava -ou un nom dans ce genre- voulait-elle cette pelle ?
Étaient-ils partis avant d'avoir trouvé la pelle à cause d'un danger ou d'une malédiction de cette caverne ou parce qu'ils avaient été vaincu avant par ce héros de Hoenn ?