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Fureur et Flammes de Momomolo



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Informations

» Auteur : Momomolo - Voir le profil
» Créé le 24/06/2014 à 10:53
» Dernière mise à jour le 18/07/2014 à 15:56

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1. Fuite
Lorsque Kerwan reprit conscience, il ne comprit pas tout de suite où il était. Ni même si il était quelque part. Il avança de quelques pas hésitants, en se demandant si il marchait vraiment sur quelque chose de solide. Il tenta de créer une flamme, mais l'obscurité l'avala en quelques secondes. Il n'y avait rien d'autre que le néant. Puis, par vagues, vint la douleur. D'abord négligeable, elle devint bientôt oppressante, puis insoutenable. Le Malosse se laissa tomber sur le flanc et ramena ses pattes contre lui. La douleur augmentait toujours, le submergeant de plus en plus. Il se mit à sangloter doucement dans les ténèbres. Il ne sut combien de temps il resta là, recroquevillé sur lui-même, à attendre en gémissant, avec pour seul réconfort, l'écho de ses plaintes. Soudain, quelque chose s'ouvrir au-dessus de lui, et une lumière rouge le toucha, chassant la douleur. La lumière l'entraîna au-dehors, et il se retrouva debout dans l'herbe.


D'abord aveuglé par la lumière, il put bientôt observer les alentours. Il se trouvait dans un espèce de clairière, entourée d'arbres. Il vit les herbes remuer devant lui, et comprit qu'il se trouvait en présence d'un Statitik. Kerwan entendit un cri derrière lui. Il tourna sa petite tête, et croisa le regard d'un humain qui gesticulait en criant:
« Flammèche, Malosse, utilise flammèche! »
Le jeune Pokemon comprit qu'il avait été capturé, et qu'il retournerai dans la balle une fois ce combat fini.
« C'est ma chance, se dit-il. »
Ignorant le Statitik et les cris du dresseur, il piqua un sprint vers sa droite et aperçut vaguement un rayon rouge passer au dessus de sa tête, bientôt suivi d'un autre, à sa gauche.


Il continua de courir bien après que les cris se furent tus, en proie à une terreur intolérable, et il se fit la promesse que plus jamais il ne rentrerai dans une balle. Ses pattes criaient grâce, mais son esprit était persuadé que l'homme était toujours derrière lui, près à le renvoyer dans la nuit et la douleur. Il perdit rapidement la notion du temps, ne pensant qu'à l'herbe qu'il voyait défiler sous ses pattes, et à ce qu'il arriverait si il se faisait rattraper.


Quand il fut enfin sûr de ne plus être suivi, il s'arrêta près d'une rivière, épuisé par sa course effrénée. Il se pencha pour boire, et regarda longuement son reflet, déformé par les ondes. Il se fit encore une fois la réflexion que ses problèmes venaient tous de sa couleur bleu ciel. Elle lui avait causé de nombreux soucis, et ça depuis son plus jeune âge. Impossible pour lui de défier les dresseurs, qui tentaient toujours de l'attraper. Et il ne voulait pas devenir un Capturé. De plus, les shineys souffraient d'une allergie aux balles, qui les faisaient souffrir horriblement. Il avait toujours pensé que ce n'était qu'une rumeur, mais par précaution, il s'était tenu à l'écart des humains toute sa vie. Jusqu'à ce que ce morveux vienne avec son horrible Machopeur. Il n'avait rien pu faire.


Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas tout de suite les bruits alentours. Il tourna la tête, étonné, quand il vit un Pokemon suivi par un Métang. Le Pokemon, un Teddiursa, tomba par terre, et vit le Métang lui foncer dessus. Sans réfléchir, Kerwan sauta sur l'agresseur et lui lança un Crocs de feu, qu'il n'oublierai pas de sitôt. Les deux Pokemons roulèrent au sol, les muscles endoloris du Malosse se plaignirent. La mêlée s'arrêta enfin en percutant le tronc d'un arbre. Le Métang se dégagea, et regarda tour à tour le Teddiursa et Kerwan. Il hésita, puis s'enfuit en disant qu'en trois contre un, il n'avait aucune chance.
« Trois, se demanda Kerwan ? »
Effectivement, quand il se retourna, il vit un Abo entouré autour du cou du Teddiursa, la tête posée sur le haut de son crâne dans un geste protecteur. Bien qu'il fut plus petit, on sentait que le serpent était plus âgé que l'ourson, qui ne prêtait pas une réelle attention à la situation. L'Abo prit la parole :
« Bonjour, qui es-tu, demanda t-il d'un air soupçonneux
-Je m'appelle Kerwan.
-Moi, c'est Ambre, cria le petit Teddiursa, et lui, c'est Argus. »
Le dénommé Argus décocha un regard noir à Ambre. Ce dernier ne le remarque même pas.
« Ravi de vous rencontrer.
-Que fais-tu ici ? Je ne t'avais jamais vu avant.
-Je n'étais jamais venu, répondit Kerwan, peu désireux de raconter sa fuite.
-Très bien...
-Tu veux rester avec nous quelques temps ? »
Le contraste entre la proposition d'Ambre et la méfiance à peine voilée d'Argus étonna Kerwan, au point qu'il se surprit à accepter. Il se maudit intérieurement contre sa stupidité. Ses poursuivants gagnaient probablement du terrain, et lui allait rester assis à bavasser avec deux parfaits inconnus dont un lui jetait des regards si noirs qu'il se demanda si l'intérieur de la balle n'était pas plus amusant. Il faillit se reprendre, mais la vue du Teddiursa qui sautait de joie l'en empêcha. Après tout, il pouvait bien rester quelques heures.


Kerwan et Ambre bavardèrent le reste de la soirée. Le Malosse tentait, puisqu'il en était là, de s'amuser un peu, mais la menace qu'il savait réelle, et le regard d'Argus, bloqué sur lui l'en empêchaient. Afin de détendre un peu l'atmosphère, il demanda :
« Et, vous vous êtes rencontrés comment, vous deux ? »
À ces mots, le regard froid d'Argus devint glacial, et Ambre, plein de vie quelques secondes plus tôt, se renfrogna :
« C'est une longue histoire, commença t-il... »