La Maladie [One-Shot] de Christy

La maladie avait frappé sans prévenir.

Personne n'était épargné, ni humain ni pokémon.

On parlait de fin du monde.

Ils avaient raison.



Je n'étais qu'un petit pichu à l'époque. Je vivais avec mon dresseur et sa famille, c'était un grand scientifique qui développait une énergie nouvelle qui permettrait de propulser le monde dans une ère nouvelle. Sa femme était vraiment gentille et en plus, elle me préparait toujours des petits gâteaux rien que pour moi et leur fille, toute aussi gentille et répondant au nom d'Ariel. Quand je n'aidais pas son père dans ses recherches, je jouais avec elle et je trouvais que c'était l'humain le plus gentil du monde. Avec sa mère et son père.

J'adorais vraiment cette famille.

Et soudainement, des pokémons sont tombés malades. C'était une étrange maladie. Les dresseurs commencèrent à se bousculer aux portes des Centres Pokémons avec des pokémons qu'on aurait dit tirés tout droit de l'enfer tellement ils avaient de la fièvre. Ils eurent ensuite des frissons ainsi que des vertiges, des sensations de malaise. Puis sont apparus ces drôles de boutons qui ressortaient de la peau. C'était vraiment étrange. Mais après cette étape, les pokémons ayant ces symptômes moururent les uns après les autres. C'était l'incompréhension complète parmi les dresseurs. Pourquoi leurs pokémons chéris mourraient-ils sous leurs yeux sans raison ?

Puis ce fut le tour des dresseurs de mourir.

Le tout premier à avoir les symptômes était un petit garçon qui venait de débuter son aventure. Il n'avait pas supporté la mort de son pokémon et s'était enfui avec le corps du germignon loin du Centre. Ils étaient revenus un jour plus tard, fiévreux. Il n'a pas fallu longtemps pour que les autres symptômes apparaissent et qu'il meure. Mais très vite, la maladie s'est révélée contagieuse et d'autres dresseurs moururent. Et toujours plus de pokémon. Suivi d'encore plus de dresseurs. Cela touchait le monde entier.

Moi, j'avais peur pour ma famille. Je n'avais pas peur de mourir car quand j'y pensais, je ne ressentais rien. Si je devais mourir, c'est qu'il en était ainsi et j'accepterais mon destin. Mais ma famille, mon dresseur, sa femme et Ariel, leur petite fille. Je n'osais imaginer leur mort, ils étaient tout pour moi. Et évidemment, Ariel tomba malade.

Mon dresseur en devint malade mentalement. Il n'y avait aucun espoir qu'Ariel guérisse et sa femme avait décidé d'être au côté de sa fille jusqu'à la fin. Elle était donc destinée à mourir. Elles étaient destinées à mourir. Moi aussi je ne le supportais pas. Cela faisait bientôt un an que la maladie était apparue et j'étais certain que ma famille serait hors de danger mais je me trompais. Et il n'y avait aucune solution.

Enfin, c'est ce que je croyais.

Un jour, mon dresseur m'a demandé si j'étais prêt pour le tout dernier jour de travail. Je lui ai fit signe que oui et nous sommes partis dans ce grand bâtiment où il travaillait, je l'avais toujours trouvé bizarre avec sa grande cheminée en forme d'énorme cylindre. Là-bas, dans une grande salle avec énormément de boutons et des écrans partout. Il rentra des commandes et sur une carte du monde, des points rouges s'allumèrent un peu partout. Et il s'approcha d'un gros bouton rouge qui se trouvait sous une cloche en verre.

-Je vais les sauver de cette mort. Je le fais pour leurs biens, pour elles. Non ! Pour celui du monde.

Il répétait ces mots sans arrêt alors qu'il regardait avec intensité ce bouton. Je voyais bien à sa main qu'il hésitait à toucher à ce bouton. Finalement, il n'eut pas le temps de choisir car l'un de ses collègues entra.

-Ne fait pas ça ! On devait créer une nouvelle ère pour le monde mais pas de cette manière.

-Ma femme et ma fille vont mourir ! Je peux encore les sauver !

- Tu ne les sauveras pas ! Tu ne sauveras personne ! Tu les tueras tous ! Réfléchis !

-Tu ne comprends pas !

-Les médecins ont trouvé une solution ! Un remède ! Tu n'as pas besoin de faire ça.

-C'est vrai ?

-Oui, éteins tout ça et viens, on peut encore sauver ta famille.



Mon dresseur relâcha les épaules, l'annonce d'un remède l'avait soulagé. Mais moi je savais que c'était impossible. Jamais aucun pokémon ni dresseurs ne pourront guérir et la maladie continuera de se propager. Mais il préférait croire en cet homme égoïste qui ne voulait pas qu'on sauve ma famille. J'étais sûr qu'en plus il était contaminé et il contaminera mon dresseur et moi-même. Je ne pouvais le laisser faire !

Je lui ai sauté dessus et il s'écroula. Ma queue reprenant son aspect noir bien qu'on voyait encore le gris métal de l'attaque Queue de Fer. Ce fut un coup rapide et précis dans la nuque qui le tua sur le coup. Mon dresseur, horrifié, tenta de s'enfuir mais c'était trop tard. Il avait refusé de sauver le monde alors il mourrait. Je l'ai également tué d'un Queue de Fer dans la nuque.

Puis je me suis approché du bouton rouge.

Je savais exactement ce qui se passerait car j'avais assisté à toute la création de cette centrale. Il m'avait répété mille fois de ne jamais m'approcher de ce bouton. J'ai soulevé le verre qui emprisonnait le bouton et je l'ai regardé. Je savais ce qui se passerait. J'allais sauver tout le monde. Je serai un héros.

J'ai eu un petit rire, je sentais que je devenais différent. Le fait que je tue mon dresseur avait changé quelque chose en moi et je le remerciais. C'était tellement bon de se sentir comme ça avant de devenir un héros.

J'ai regardé le bouton.

J'ai appuyé dessus.

J'ai éclaté de rire, le rire d'un fou.



Le monde explosa.

J'ai ouvert les yeux. J'étais allongé sur le sol et je voyais le ciel, il était gris et quelque chose dans l'air avait changé. Je me suis relevé et autour de moi, il n'y avait que des ruines. Et plus un bruit. J'ai éclaté de rire : J'avais réussi. J'avais sauvé le monde.

Et je me suis mis à pleurer. En plus de sauver le monde, j'avais créé cette nouvelle ère que mon dresseur souhaitait. A l'entrée des ruines, j'ai essuyé les cendres qui recouvraient la plaque qui expliquait aux personnes où ils étaient et ensuite, je suis parti. J'étais seul et j'ignorais pourquoi j'étais toujours là. J'avais décidé de partir chercher d'autre pokémon qui seraient toujours en vie mais je savais que c'était impossible. Mais je suis quand même parti.

Sur la plaque, il était écrit « Centrale Nucléaire ».