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Moon's Heaven Tome 1 de Auraman



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Informations

» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 11/10/2012 à 20:14
» Dernière mise à jour le 11/10/2012 à 20:15

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Chapitre 12 : Le Piège du Général Forra [Tjaurdin]
- Général Forra, combien de temps allons-nous encore voler ainsi ?! S'écria un des soldats de l'unité.

- ...

Léarco s'affairait plus à contempler les montagnes plutôt qu'à chercher les soldats égarés à l'intérieur mais comment l'expliquer ? Comment expliquer à ses soldats qu'il était à l'origine de la guerre ? Comment expliquer que c'était par sa faute que leurs compagnons mouraient ?

La première bataille avait eu lieu à Mauville et la victoire leur revenait de droit bien qu'ils aient essuyé des pertes. En vérité, cela le chamboulait peu ; la véritable cause était l'enterrement des soldats ennemis. Aller danser sur une tombe et se saouler dessus, Léarco en avait vomi son repas, et ses soldats insouciants avaient continué toute la soirée.

Quelques uns avaient échappé au piège, mais aussitôt, avec l'Escouade Draconique, ils avaient chevauché leurs Pokémon Dragons pour les coincer sur le plateau Indigo, une vaste plaine fourmillant de Pokémon sauvages, inexploitable à cause d'eux, d'ailleurs.

- Général ! Général ! Regardez, là-bas, il y de la fumée ! Vous pensez que...

Léarco, en tête, leva son bras vers la direction à prendre ; aussitôt l'escouade piqua esquivant in extremis les montagnes. Bien que dans cette situation, il effectua machinalement les gestes de commande à dessein de se rendre au lieu-dit. Les yeux rivés vers la petite bataille qui se déroulait en bas, Léarco ne souhaitait en aucun cas en perdre une miette. Couché sur son Pokémon, les pieds bien enfoncés dans l'étrier, les genoux bien serrés, Forra et le Pokémon en osmose ne formaient plus qu'un et tels une flèche, ils fonçaient vers la bataille.

De loin, il reconnut Ace et son Luxray qui menaient leur bataille habilement, écrasant leurs ennemis sans difficultés. Puis surgit un homme qui le mit à mal jusqu'à le faire tomber dans la chute d'eau.

L'escouade s'arrêta au mouvement du Général.

- Général, ils ne sont qu'à une centaine mètres ! Pourquoi on ne les finit pas ? Grâce à ce type, nous avons la chance de pouvoir les coincer sur la plaine !

Léarco observait le groupe. Ils étaient minables. Le Général eut une idée machiavélique et sur son visage se dessina un sourire.

- Puisque nous sommes une vingtaine, je veux que dix d'entre vous commencent à enflammer la plaine pour leur faire peur ; quant aux dix autres – moi compris – nous les suivrons de loin puis jouerons avec eux ; néanmoins, nous ne devons en aucun cas les tuer.

- Vous voulez qu'on les épuise et qu'on les laisse en plein milieu de cette campagne sauvage ?

- Que les dix du fond fassent un premier assaut ! Je veux que cinq commencent et que les cinq autres comblent le temps de rechargement pour ne laisser aucune pause ; organisez-vous à tour de rôle et visualisez leur direction. Quant aux autres, restez avec moi, nous partirons dès que je lèverai le bras et nous foncerons en même temps !

Les dix premiers s'exécutèrent avec brio, créant un brasier dantesque qui bloqua les Kantois. Ceux-ci ne savaient que faire, cherchant la sortie de ce piège retors.

Le Général, d'un mouvement souple, leva le bras, entouré de neuf personnes qui beuglaient contre le vent. Léarco abaissa le bras et presque aussitôt, ils commencèrent leur pluie de feu alors que la plaine s'embrasait à merveille, faisant fuir par la même occasion les Pokémon sauvages devenant fous.

Les soldats commençaient à réagir fuyant à toute allure, traversant les flammes avec courage.

- Dernière salve ! Cria Forra à ses soldats qui s'amusèrent à viser plus correctement les cibles détalantes.

Ceux qui répandaient le feu attendaient en hauteur. Forra sourit puis il fit un geste de la main aux autres, pour leur dire que cela suffisait amplement. Ils quittèrent le lieu sinistré d'où une chaleur insoutenable les rendait mous.

- S'ils survivent à ça, c'est que Lune est avec eux ! Rigola allègrement un des soldats.

Le retour s'effectua le sourire aux lèvres ; de retour au campement, Forra fit son rapport qu'il attacha à un Noarfang s'en allant directement vers Doublonville. Puis il convoqua ses généraux pour voir quelle était la situation ; le Seigneur de Mauville se joignit égoïstement avec sa suite mangeant et buvant devant lui et ce, pendant la réunion. Ses gradés le regardaient de travers : déjà qu'ils haïssaient les Nobles, alors là...

- Commencez.

- Nous avons donné une autre version à notre victoire, elle est plus épique et gomme les rumeurs qui se propageaient dans les villes, commença l'un des généraux avec assurance.

Puis tous enchaînèrent leur rapport avec plus ou moins de facilité, déconcertés par le Seigneur, jusqu'à que l'un d'eux évoque un jeune arrêté prétendant être le fils du Général Forra. Peu sûrs de ce qu'il racontait, ils avaient préféré l'enfermer plutôt que de le laisser en liberté dans le camp.

- Mais j'ai un fils, bougres d'idiots, vous êtes au courant, non ? Grogna Léarco en se levant pour partir le voir.
Pourquoi était-il venu ici ? Quelles raisons l'avait motivé à se déplacer au fin fond de la campagne ?

Léarco se dirigea vers le donjon tout en haut dans une tour, traversa le poste de garde où les soldats dormaient allègrement en ronflant ; sur la table reposait des assiettes vides et par terre des coupes de vin dont le liquide s'était échappé.

Le Général se moqua d'eux et alla tout en haut où il découvrit son fils enfermé, couché sur la paillasse et tournant le dos à la grille.

- Qu'est-ce tu fais là ? Ta mère est au courant ?

Il se retourna brusquement regardant son père avec de gros yeux. A côté de lui se trouvaient une gamelle remplie d'eau ainsi qu'un large morceau de pain sec.

- Père ? Vous êtes revenu ?

- Oui, comme tu peux le voir. Maintenant réponds à ma question.

- Bien sûr que Mère est au courant, elle aussi s'inquiète pour vous, les hérauts content votre gloire dans tout le pays mais le discours est trop mielleux pour être vrai. Puis me voilà.

- Sortons, l'ambiance est malsaine par ici. Les gardes n'ont pas été trop durs ?

- L'un d'eux s'est réveillé pour me donner ces présents puis il est descendu pour boire et manger, j'imagine. Père, cela peut vous sembler bizarre mais cette guerre est louche, enfin je trouve tout ça trop succinct, comme si tout avait été réglé par une seule et même personne. Des soldats qui ravagent un village de Kanto, et aussitôt la guerre. Il y a un problème quelque part, non ?

- Je ne suis qu'un stratège, mon fils. Si tu veux, pour toi, j'enquêterai afin de voir si ce n'est pas un Seigneur qui est derrière tout ça, ce sont des gens vraiment étranges qui n'ont que pour passe-temps de se moquer du malheur des autres.

- Ne sommes-nous pas, d'une certaine manière, des Seigneurs ? Nous avons des privilèges aussi.

- Certes, cependant moins qu'eux et à la moindre erreur on peut facilement m'éjecter vers la prison ou me faire tomber dans la disgrâce.

Le Frère Suprême bénissait des familles victimes de pertes ou rassuraient les soldats. Tout le monde le traitait avec égards, pas comme un Seigneur, mais plus comme un Dieu capable de faire pleuvoir en claquant des doigts.

Son corps frêle interpella encore Léarco alors qu'il venait de quitter son fils dans le couloir.

- Général Forra ! Croassa-t-il se dirigeant vers moi.

- Que voulez-vous, Frère Suprême ?

- Mon petit Ace n'est toujours pas rentré ?

- Non, je l'ai vu tomber dans une chute d'eau. J'imagine qu'il n'en est pas ressorti. Nous n'avions de toute façon ni le temps, ni les possibilités d'explorer cet endroit.

Léarco se tourna pour abandonner le Frère Suprême qui faisait une grimace horrible. La colère se lisait dans ses yeux.

Soudainement il lui attrapa l'épaule et l'obligea à se retourner.

- Nous sommes liés, n'oubliez pas ce que vous devez aux Messagers de la Lune, mon cher.

- ... Très bien, une escouade ira le chercher demain. Nous devrions avoir un plan environnant des lieux. Du moins, je l'espère.

---

- Général, votre fils est introuvable. Il serait parti avec l'escouade ce matin même, c'est vous qui lui auriez donné l'autorisation.

- Pardon ?