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La Proie des Lames de Auraman



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» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 07/08/2012 à 21:28
» Dernière mise à jour le 07/08/2012 à 21:29

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Chapitre 12 : Le vrai visage de l'Ombre
Les sirènes hurlaient dans mes oreilles et je dois dire que j'étais un peu décontenancé. Je venais d'affronter l'un des criminels les plus recherchés au monde, je l'avais jeté par la fenêtre et maintenant ça ! Je manquais vraiment de bol.
Malgré les alarmes, j'entendis bien les pas qui se rapprochaient de plus en plus de la salle des archives. Il fallait se préparer. Je devrais sans aucun doute me battre et je commençais vraiment à en avoir plein le dos de toute cette histoire.
Je me cachai derrière une étagère et regardai depuis l'angle la porte qui menait aux archives.

Celle-ci parut littéralement voler en éclats, laissant apparaître une dizaines de Pokémon en uniforme.

-Sortez de votre cachette, s'écria l'un d'eux, qui semblait mener le groupe. Nous savons que vous êtes là et nous finirons par vous trouver !

Il se déplaça en direction de l'étagère derrière laquelle je m'étais caché, espérant qu'il ne me verrait pas. Mais il se contenta de tourner la tête vers la fenêtre qui avait été brisée.
Je ne vis pas ce qu'il fit à ce moment-là, mais j'entendis clairement sa voix.

-Ecoutez les gars, il est sans doute encore ici, alors on se disperse, allez, allez !

Cette fois, je n'avais pas d'échappatoire à part le combat. Mais ils étaient bien trop nombreux ! Jamais je ne parviendrais à les vaincre tous, cela paraissait évident.
J'entendis les pas d'un policier s'approcher de ma cachette, à la droite de l'étagère. Plus que quelques secondes avant qu'il ne me trouve. Je devais à tout prix bouger, faire quelque chose. Je tournai la tête à gauche et à droite.

Pour arranger mes affaires, un second Pokémon passait à gauche. Comment pouvais-je espérer m'en sortir ? Je regardai en l'air. L'Ombre s'était caché en haut d'une étagère, mais je n'étais pas aussi agile que lui...Pourtant, il fallait tenter le coup.
Je me mis à escalader la paroi de l'étagère, tout en regardant des deux côtés ; les policiers s'approchaient de plus en plus, je n'avais que dix secondes, voire moins pour monter.

Je parvins enfin à me hisser sur le rebord de l'étagère au moment où les deux agents entraient dans le rayon. Je les vis se faire un signe de la main et l'un d'eux resta dans l'étalage, sans doute pour vérifier que rien n'avait été volé, puisqu'il se mit à jeter un coup d'œil aux dossiers.
Pour ma part, je n'avais pas tellement de place là où je me trouvais ; j'étais obligé de rester accroupi pour ne pas être vu.
Quatre gardes restaient devant la porte pour empêcher le fugitif (moi, en l'occurrence) de quitter les lieux. J'étais dans un sacré pétrin.

Les seules issues étaient...les fenêtres. Mais contrairement à l'Ombre, je ne pouvais pas tellement éviter les chutes mortelles. A moins qu'un câble ne me permette de m'accrocher...
J'avais toujours mes gants en caoutchouc avec moi, peut-être pouvais-je quitter les lieux de cette manière ? Je regardai la fenêtre la plus proche. Il y avait en effet un câble électrique qui reliait le commissariat à un autre immeuble, semblable à celui qui m'avait amené.
Je ne pourrais pas utiliser la technique de la tyrolienne une seconde fois, en revanche. Mais si je parvenais à m'accrocher à ce fil électrique et que je le remontai à la main, je pourrais peut-être m'en sortir...

Il y avait toujours le problème du garde du dessous, qui donnerait l'alerte s'il me voyait.

-Tant pis pour toi, murmurai-je.

Je pris une grande inspiration et me jetai du haut de l'étagère sur lui. L'impact l'assomma sans bruit et je le laissai là. Je n'avais pas le temps de m'apitoyer sur son sort. Je regardai la fenêtre qu'il me fallait passer attentivement.

Pas de seconde chance. C'était quitte ou double. Je respirai un grand coup, puis m'élançai en utilisant une Balle Graine pour briser la vitre. Aussitôt, j'entendis les cris des policiers derrière moi.

-Il est là ! Hurlaient-ils. Chopez-le, il doit pas s'en sortir !

Mais je ne leur prêtai qu'une très faible attention, me concentrant sur mon saut. J'arrivai enfin devant la fenêtre et plongeai à travers les derniers débris, sous les yeux médusés des Pokémon qui me poursuivaient.
Je parvins à m'accrocher au câble, comme prévu, mais celui-ci bougeait dangereusement. Il fallait que je me dépêche de traverser le précipice si je voulais rester en vie.

J'avançai donc le plus prudemment du monde, mais aussi vite que je le pouvais et ce n'est qu'au bout de trois minutes qui nous parurent interminables, à moi et à mes muscles, que je posai le pied contre le rebord d'une autre fenêtre.
Je la fis sauter à l'aide d'une Balle Graine sans attendre et pénétrai dans l'immeuble. J'avais atterri dans un petit appartement qui appartenait visiblement à un Noadkoko, puisque celui-ci me regardait avec stupéfaction.
Chacune de ses têtes-oeuf me considérait avec la plus absolue incrédulité du monde.

-Mais vous...commença t-il.

Je le bousculai rapidement avant d'ouvrir la porte qui se trouvait juste devant moi. Les policiers avaient eux-aussi vu où j'avais atterri et ils allaient sans aucun doute tenter de me rejoindre.
Je débouchai dans un petit couloir et descendit les escaliers le plus vite possible. Mes poursuivants n'étaient pas encore arrivés mais cela ne tarderait sans doute pas.
Une fois en bas, j'ouvris la porte au-dessus de laquelle était indiqué : « Local à poubelles » et je la fermai derrière moi.

Au bout de quelques secondes, les policiers qui se trouvaient dans la salle des archives déboulèrent à toute vitesse dans le couloir qui menait aux escaliers et au local à poubelles.

-Il a atterri là-haut, bougez-vous ! Cria leur leader.

J'entendis des pas pressés dévaler les escaliers, puis je rouvris la porte. Le couloir était parfaitement désert, comme je m'y attendais. Je quittai la petite pièce confinée et retrouvai l'air libre avec soulagement.
Il y avait une ruelle juste à côté de moi et je l'empruntai afin de disparaître dans les ténèbres de Doublonville.

---

Peut-être aurais-je dû attendre le retour de Rosélia avant de repartir. J'avais quitté l'appartement un quart d'heure plus tôt.
J'y étais resté caché quelques heures, le temps que les policiers m'oublient un peu. Mais à présent, il fallait que je me débrouille d'une façon ou d'une autre pour arrêter l'Ombre une bonne fois pour toutes.

Le problème étant que je n'avais absolument aucune preuve capable d'inculper le Pokémon qui se trouvait derrière le masque.
Le seul moyen de prouver mon innocence était de lui faire avouer directement son crime. Ca n'allait pas être facile, mais il me fallait tenter quelque chose. J'étais donc parti en laissant un petit mot sur la table qui disait « Parti chercher un truc » et je m'étais mis en route pour le commissariat ouest, où je pourrais peut-être faire changer les choses.

Des policiers patrouillaient devant la porte, ce qui ne m'arrangeait pas. Il me fallait parler à quelqu'un, à l'intérieur et ce, le plus rapidement possible. Je me débrouillai pour faire le tour du bâtiment sans être vu et me retrouvai à l'arrière.
Deux agents prenaient leur pause à cet endroit-là, discutant de choses diverses. J'attendis qu'ils terminent leur discussion et qu'ils disparaissent derrière une petite porte pour entrer. Comme je l'avais prévu, je me trouvais dans le couloir qui menait à la porte du commissaire.

Je le traversai rapidement et frappai à la porte sans me faire voir.

-Entrez, répondit la voix de Raichu.

J'ouvris la porte silencieusement et la fermai derrière moi. Raichu avait le nez plongé dans des papiers et n'avait pas fait attention à moi.

-Agent Tartard, je vous ai déjà dit que si vous vouliez une augmentation, fallait la mériter. J'ai accepté de vous voir pour mettre les choses au clair, disait-il, sans lever la tête, ce qui m'arrangeait. Vous savez aussi bien que moi que je ne...Jungko ?!

Il venait enfin de regarder qui était entré dans le bureau et son visage affichait une expression de totale incrédulité.

-Mais...Tu...
-Ferme-là, tonnai-je.
-N...Non ! Je suis d...désolé d'avoir dit ça de toi dans les journaux ! L'occasion était trop belle, tu...tu comprends ! Pitié, me tue pas ! Gémit-il.
-Mais tu vas la boucler, oui ?! Je suis pas là pour te tuer, mais pour discuter !
-Qu'est-ce que tu me veux ?
-Je viens te donner l'identité de l'Ombre.
-Alors...C'est...C'est pas toi ?
-Evidemment que non, je ne suis pas un meurtrier !

Il quitta alors son attitude de faiblesse et se mit à sourire méchamment.

-Ha ! Je le savais ! T'es vraiment idiot de t'être jeté dans la gueule du loup ! Lança t-il.
-Je t'ai dit de la boucler ! Tu vas m'écouter, espèce de crétin ! L'Ombre se terre dans tes rangs, tu comprends ? Ton Scalproie...Depuis le début, c'est lui l'assassin.
-P...Pardon ? Scalproie serait l'Ombre ? C'est stupide, c'est mon meilleur agent ! Si tu crois que je vais t'innocenter avec un mensonge aussi ridicule, tu te fous le doigt dans l'œil et bien profond !
-Je ne mens pas ! Appelle-le. Maintenant, ordonnai-je. Je vais t'en donner la preuve et tu pourras l'arrêter directement.
-Non, non, je crois pas, non, répondit Raichu. La seule chose qui va se passer, c'est les menottes autour de tes poignets. Je vais pas perdre mon temps à écouter un criminel aussi ridicule que...
-Je suis peut-être pas l'Ombre, rétorquai-je, mais ma patience a des limites !

Et je fis voler toutes les feuilles qui étaient posées sur le bureau pour illustrer mes paroles. Raichu perdit un peu de sa confiance en lui et il appuya sur le bouton de l'interphone.

-S...Scalproie ? Demanda t-il sans me quitter des yeux, l'air inquiet.
-Chef, répondit la voix du Pokémon. Qu'y a t-il ?
-P...Pourrais-tu monter dans le bureau cinq minutes ? On...Enfin, j'ai à te parler.
-Ok, j'arrive. Mais vous êtes sûr que tout va bien ?
-Im...Impec ! Dépêche-toi, c'est urgent !

Et il coupa la transmission avant de me regarder avec attention. Je me plaquai contre le mur dans lequel était incrustée la porte et j'attendis que le Pokémon arrive. Il toqua trois fois à la porte avant de l'ouvrir sur ordre du commissaire. Dès qu'il entra dans la pièce, je démarrai une attaque Lame-feuille et lui piquai le dos pour lui intimer de ne pas bouger.

-Que...C'est quoi cette histoire, chef ? Demanda le Scalproie, légèrement décontenancé.
-Je...commença le chef.
-Maintenant tu la fermes et t'écoute ce que lui et moi allons se dire ! Ordonnai-je.
-Commissaire Jungko ? Demanda Scalproie. Vous êtes...là ?
-Tu croyais peut-être que j'allais me faire capturer par les flics du commissariat sud, hein ?
-Non, je...Je n'en savais rien et...
-Si tu l'ouvres, à partir de maintenant, c'est pour passer aux aveux, compris ? Je sais que tu es l'Ombre, pas la peine de continuer à le cacher !
-Pardon ? Moi, l'Ombre ? Comment pourrais-je être un tel assassin ? Je n'ai jamais tué personne de ma vie et je travaille juste comme policier ici !
-Vous n'avez pas l'air bien inquiet alors que vous êtes menacé par un fugitif censé être dangereux...J'imagine que vous êtes habitué aux sensations fortes. Oh, et j'oubliais. Comment savez-vous que l'Ombre est un assassin des plus recherchés ?
-Je...Je l'ai lu dans un dossier d'une de mes affaires...
-C'est marrant, ça ! Lors du meurtre d'un certain ténor, le procureur Pingoléon m'a affirmé que les agents de police et même les inspecteurs n'avaient pas accès aux dossiers impliquant l'Ombre...

De là où je me trouvais, on aurait dit que le Pokémon avait reçu un seau d'eau gelée sur la tête. Il se tourna lentement vers moi, ma lame toujours pointée sur lui et me jeta un regard haineux.

-Tiens, ce regard me rappelle quelque chose...Mais oui, l'Ombre m'a jeté exactement le même avant de tomber de cet immeuble ! Et ces lames que vous portez sur votre ventre et vos bras, je jurerais en avoir vu de semblables sortir de la cape de cet assassin ! Si je me rappelle bien, il m'a lancé une attaque Tranche-Nuit, que les Scalproie sont capables d'utiliser...Ca fait pas mal de coïncidences, hein ?
-Héhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhé.....

Ce ricanement était si sinistre qu'il me fit froid dans le dos. J'avais l'impression de ne pas avoir le même Pokémon devant moi.
Je remarquai que l'atmosphère s'était refroidie brutalement. Raichu observait la scène avec des yeux emplis de stupéfaction.

-Bien joué, commissaire, finit par dire l'Ombre. Vous m'avez démasqué. Avec beaucoup d'intuition, je me trompe ? C'est vraiment bizarre...Avant de vous rencontrer, je n'avais jamais vraiment eu de problèmes dans mes contrats. Vous n'êtes pas n'importe qui, contrairement à ce que semblait dire mon patron...
-Qui est-il ? Interrogeai-je.
-Vous m'avez posé la question quelques heures plus tôt, dans ce bâtiment de police...Et j'ai refusé de vous répondre, à ce moment-là.
-Si vous refusez de me le dire pour le moment, alors dites-moi comment vous êtes parvenu à disparaître de la sorte après avoir traversé cette vitre.
-Rien de bien personnel. Une attaque Mur de Fer a amorti ma chute.
-Et les témoins ?
-J'ai fui le plus rapidement possible. Personne ne m'a poursuivi alors je ne me suis pas occupé de leur cas. Par ailleurs, j'ai beau avoir résisté à la chute, ça ne m'a pas empêché de prendre un sacré choc. Je suis revenu ici rapidement et j'ai fait de mon mieux pour récupérer.
-C'est vous qui avez agressé Pikachu dans le Parc Naturel et m'avez fait perdre connaissance, n'est-ce pas ?
-Ouaip. J'ai tout d'abord frappé Pikachu mais vous voyant arriver, j'ai raté le point vital et il s'en est sorti. Il me fallait rapidement trouver un moyen de vous piéger alors j'ai utilisé une attaque Clonage (les ct sont tout de même bien utiles) pour vous faire croire qu'il était en face de vous. Ensuite, je vous ai fait perdre connaissance à l'aide d'une technique d'arts martiaux (j'en maîtrise 5 différents) et vous ai fait accuser de l'agression...C'était un plan parfait, suggéré par mon patron.
-Pour la dernière fois, je veux que vous me donniez son nom ! Tonnai-je.
-...
-Très bien. Raichu ?
-Je...Oui, très bien, je vais devoir...Au nom de la loi, je vous arrête, lança le commissaire, décontenancé. Veuillez me suivre.
-Malheureusement cela va m'être impossible...
-Jouez pas à ça, Scalproie. Je vous rappelle que je peux vous transpercer à tout instant, dis-je.
-Ah, mais vous oubliez quelque chose.
-Et quoi donc ?
-Je ne suis pas devant vous.

Je compris le sens de ses paroles en voyant que ses lèvres n'avaient pas bougé d'un pouce tandis qu'il parlait. Je me retournai pour prendre une attaque Tête de Fer de plein fouet ; et de m'écrouler au sol.
Les dernières images que je vis furent celles de l'Ombre qui se dirigeait vers Raichu, tétanisé. Puis plus rien.