Messages sans retour [One-Shot] de Solyx

Le 04/11/2037 à 22:38
Elody95 : Re ! T'es sympa toi quand même. On s'retrouve où pour le combat Pokémon ?


Méanbapt : Le p'tit stade vers l'arène de la ville, demain soir à 21h, ça te va ?

Elody95 : Oh oui, j'ai hâte, tu vas voir ça va être génial, j'te montrerai mes Pokémon !


Méanbapt : Ouaip, ça fait longtemps que j'ai envie de faire ta connaissance réellement.


Elody95 : Trop, la même.

Méanbapt : J'suis fatigué, j'vais m'coucher.
Elody95 : Oki, à demain alors, et cette fois en vrai ;)

Méanbapt : Bisouuuus ! <3

Elody95 : Bisouuuuuuuuuus :$


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Mes doigts frôlent les touches de mon clavier, tapotant encore et encore, sans interruption. Les personnes avec lesquelles je discute régulièrement sont toutes issues d'un site Pokémon, qui est très bien conçu, sans doute le meilleur, bien que les informaticiens de Volucité en aient crée une dizaine. Les membres que je côtoie demeurent tous sympathiques, je ne pourrais vivre sans eux je pense, même si cela paraît absurde. A vrai dire, dans mon petit village de Méanville, je ne sors que rarement, voire jamais, ce que me reproche souvent ma mère. Et puis je suis timide, aussi.

Tiens, quelqu'un engage la discussion.

Le 12/11/2037 à 21:18
Méanbapt : Salut !


Mais c'est... Mais oui, le voilà, le beau-gosse de service ! Allez, courage Amandine, tu vas réussir à dégoter un petit rendez-vous pour enfin le connaître réellement.


Pokéamandine : Coucou toi ! Ca va ? Des nouvelles d'Elody ?


Méanbapt : Ouaip, et toi ? Non, pas récemment.

Pokéamandine : Ouais, elle est vraiment... Sinon, moi j'vais super bien.


Méanbapt : Cool alors =D J'pensais à quelque chose...

Pokéamandine : Oui, quoi ?


Méanbapt : Je n'ose pas trop te le demander... :/


Eh, mais... S'il voulait que l'on se rencontre vraiment ? Peut-être qu'il partage la même idée que moi, sur ce point là. Et puis, l'échange de photos... Il est si craquant ! Si ça se trouve... Calme-toi, n'en demande pas trop quand même. C'est vrai, il a mon âge, il est beau, il aime les combats, ses Pokémon paraissent aussi adorables que lui... Nous nous connaissons comme un Posipi et un Négapi. Etant donné toutes nos heures de discussion que l'on ne pourrait même plus dénombrer, c'est un peu normal.
Il faut que je lui réponde, il faut qu'il me le dise, il faut qu'il me l'avoue !


Pokéamandine : Tu sais très bien que je suis ouverte à tout :p


Méanbapt : ...

Pokéamandine : Allez, accouche ^^


Méanbapt : Tu pourrais m'aider pour mes exos de ESC ?


Je n'y crois pas ! Il m'a fait croire des choses alors que c'est juste pour des exercices !? C'est vrai que je suis assez calée en « Etudes des Stratégies de Combat » mais quand même, se gêner pour me demander ça, c'est un peu abusé. Peut-être qu'il souhaite que je fasse le premier pas ? Pour ça, vu ma timidité, il peut rêver.


Pokéamandine : ... Si ce n'est qu'ça, 'faut pas s'gêner avec moi, tu le sais bien !


Méanbapt : Okay, je t'envoie l'énoncé dans la semaine, c'est sur l'étude du type glace.

Pokéamandine : C'est pas mon point fort, mais j'taiderai quand même ;)


Méanbapt: Je reviens dans quelques minutes, un p'tit truc à régler.

Pokéamandine : 'kay ! =D


Quelques minutes à attendre... Il me manque même pendant ce court instant, c'est fou. Pourtant, je ne l'ai jamais rencontré... Ce qui ne saurait tarder. Oh, voilà ma petite Pyroli qui vient se loger sur mes genoux, elle veut encore que je la caresse comme toujours, mais je ne m'en lasse pas. D'ailleurs, il faut que je la motive si l'on rencontre Baptiste, car si je me rappelle bien de tout ce qu'il m'a conté, il doit être doué pour ce genre d'épreuve.

Ça fait déjà cinq minutes, il se grouille ou quoi ? Ou il m'a lâchée ? Non, je ne pense pas, ce n'est pas un gars de ce genre-là. Peut-être qu'il règle des problèmes familiaux ou des choses de ce type. Pendant qu'il fait ses petites affaires, mes mains sont bien réchauffées pendant qu'elles réalisent des allers-retours dans la chaude fourrure de mon cher Pokémon, car vu le froid qu'il fait dehors...

Le voilà, l'icône en bas de mon ordinateur clignote du orange au noir, enfin ! Et hop, directement je réengage la conversation, comme si c'était un automatisme.


Pokéamandine : Ah bah quand même ! Ca fait au moins dix minutes –-'


Méanbapt :Tu changeras jamais. Il y a trois minutes j'étais encore là x)

Pokéamandine : Pas faux.


Arcéus, pourquoi tu m'as fait don de cette immense timidité qui m'entrave ? Il n'enchaîne pas, il faut que j'évoque un autre sujet. J'aimerais tellement que l'on parle d'une vraie rencontre... Mais cette aumône empoisonnée que m'a transmis l'Originel me l'empêche. Je vais essayer de rouvrir la discussion sur Elody alors, qui était mon amie virtuelle, sans doute la meilleure, et qui nous a tous lâché.


Pokéamandine : N'empêche qu'il faudrait retrouver Elody.


Méanbapt : Elle était sympa, la dernière fois que je lui ai parlé c'était y'a une semaine.

Pokéamandine : Ah ouais ? Elle t'a dit quoi ?


Méanbapt : On a parlé de tout et de rien. Mais je pense que...

Pokéamandine : Que..?


Méanbapt : Qu'elle s'est dégonflée et qu'elle a quitté le site. Je lui avais proposé de nous rencontrer en plus...


Ouah, je rêve !? Il lui avait proposé une rencontre ! Une réelle rencontre ! Ça veut dire que j'ai toutes mes chances qu'il accepte la mienne !? Génial, il faut que j'essaie de lui faire sortir une telle proposition. Et s'il refuse Pyroli sera là pour me consoler, mais je ne pense pas que ce sera nécessaire.


Pokéamandine : Tu lui as suggéré ça ? Elle en a de la chance ^^


Méanbapt : Tiens, en parlant de ça, tu voudrais toi aussi ?


Et bien voilà ma belle, t'a réussi ! Je suis tout émue, ça a été si facile, j'ai été bête de ne pas oser lui demander pendant tous ses mois passés « ensemble ». Il faut que je lui réponde, courage :


Pokéamandine : Ouais, ça serait super génial ! On s'fait ça quand et où ?


Méanbapt : Le p'tit stade vers l'arène de la ville, demain soir à 21h, ça te va ?

Pokéamandine : Parfait ! Mais j'dois aller me coucher, sinon j'vais m'faire engueuler ^^


Méanbapt : Bonne nuit, à demain et cette fois, en vrai ! ;)

Pokéamandine : A demain ! =3


Toute cette causerie m'a donné envie de me coucher. Et puis même si je n'en avais pas envie d'ailleurs, je serais obligé : l'heure, c'est l'heure, sinon, engueulade familiale assurée ! Je vais m'enfiler sous la couette avec ma belle Pyroli qui me donnera encore plus de chaleur. Que je l'aime, nous sommes comme inséparables, voire plus que cela : aucun mot ne pourrait définir cet état. Il faut que je sois en forme pour demain, et aussi, il se fait tard : j'éteins ma lampe de chevet.


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Il n'est que dix heures trente-deux !? Je suis réveillée par les roucoulements des Etourmi à dix heures trente-deux !? Un samedi !? Ah mais j'oubliais, c'est vrai que j'ai mon rendez-vous ce soir. Heureusement que ma mère est sympathique et qu'elle m'a autorisée à sortir ce soir, sinon c'était foutu.
Qu'est-ce que je vais mettre ce soir d'ailleurs ? Une jupe ? Trop vulgaire. Un jean ? Trop coincée. Une robe ? Pourquoi pas, mais il faudrait que j'en achète une. Je vais aller faire les soldes, ça me fera une sortie. Et un petit tour aux « Terrains de combats » pour m'entraîner pour mon combat avec Baptiste ne me ferait pas de mal.


***

Elle est magnifique ! Rose, avec une pointe de violet et une myriade de petites pétales imprimées... Juste parfaite pour ce soir. Je sais bien que ce n'est pas un dîner aux chandelles non plus, mais j'aime me sentir bien dans ma peau quand je vais quelque part, en compagnie d'une personne, plus précisément d'un garçon. Il est vingt heures, juste le temps de me mettre un peu de maquillage, et je serais prête.

J'appréhende un petit peu, c'est assez stressant au final de se préparer à une rencontre organisée entre deux personnes qui ne se connaissent pas. Mais ma chère Pyroli me donne confiance en moi, n'est-ce pas ma chérie ? Toi aussi tu vas venir avec moi, mais pour une fois, je vais te mettre dans ta Pokéball puisque nous allons dans les rues. Ne t'inquiète pas, je te relâcherais dès que nous serons arrivées. Prépare-toi moralement pour l'affrontement, nous allons gagner !

Vingt heures quarante-sept. Je prends mon courage à deux mains, et je pars !


***

Qu'est-ce que la légère brise d'été est agréable, et marcher dans les rues en un tel temps l'est tout autant. Pyroli aurait bien profité de ce moment de chaleur, mais elle est contrainte à rester une petite durée dans sa boule bicolore qui lui est propre. Je pensais qu'à cette heure si tardive, les artères de la ville étaient désertes mais je me trompais : elles sont finalement agrémentées de promeneurs et de flâneurs en tout genre, eux aussi profitant de la chaude saison. Je m'étonne qu'encore quelques boutiques sont ouvertes, outre les centres et les bars populaires.

Dire qu'enfin je vais découvrir le garçon qui se cache derrière son pseudonyme, qu'enfin je vais pouvoir lui parler en face à face, qu'enfin nous allons pouvoir nous amuser, combattre et assurément rire. Il doit sûrement établir les mêmes interrogations que moi. Mais contrairement à ce que j'aurais pu penser, je ne me presse pas : à l'inverse, je me contente d'admirer le majestueux couché de soleil qui surplombe le ciel, celui-ci étant d'un teint orangé dû à l'auguste phénomène que je lorgne sans interruption. Que c'est beau ! Je pense que je réitérerais cette promenade estivale plusieurs fois ce mois-ci, même directement demain.

Me voilà arrivée devant le « Terrain de combat », entouré de quelques bâtiments et de zones de verdure. Ici, l'afflux de marcheurs s'est calmé, et en plus de ce silence mélodieux, l'endroit m'offre une vue sans obstacle sur le spectacle céleste.
Visiblement, Baptiste n'est toujours pas arrivé. Où vais-je patienter ? Je pense que le banc sidérurgique et verdâtre sera parfait. Et ça y est, je stresse de plus belle. Je vais d'abord poser mon sac à côté de moi pour pas paraître trop coincée, et me mettre à l'aise. Sur un banc en métal ce n'est pas facile mais je vais néanmoins essayé de me mettre à l'aise.

Déjà cinq minutes de retard... Et s'il a oublié ? Non, ce n'est pas possible, il n'aurait pas pu...

« Bonsoir, Amandine. »

C'est lui ! Enfin ! Je sens sa main qui s'est posée sur mon épaule. Allez, tout va bien se passer, je crée divulgue chaleureux sourire sur mon visage et je le salue à mon tour.

« Bonj... »

Cette vision m'horripile. Ce n'est pas le Baptiste que j'ai connu par messages, mais un homme d'une vingtaine d'années ou plus, complètement différent des photos que l'on avait échangé. Je veux m'exprimer mais je n'ai pas le temps de répondre : il m'enveloppe la partie inférieure de mon visage, probablement pour que je ne demande pas d'aide. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Que va-t-il me faire ? L'étreinte qu'il exerce envers moi est si forte que je ne peux me débattre, et il marche envers une bâtisse non-loin du lieu de rendez-vous.

Je sais ! Je vais faire appel à Pyrol... Eh mince, j'ai laissé mon sac sur le banc, quelle idiote. Dans quoi je me suis fourrée encore !? Et il court, traversant un champ manquant de verdure, en prenant bien soin de ne pas minorer sa force qui m'enlace. Nous sommes maintenant au pied d'un immeuble imposant mais extrêmement vieux et aliéné. Sans un mot, il m'entraîne au rez de chaussée, puis dans un petit appartement ni meublé, ni dépoussiéré. Cette espèce de mantille qu'il m'a mis sur le visage m'empêche toujours de dire ne serait-ce qu'un seul mot.

Mais à présent rentrés dans une grande pièce, cette vision m'effraie encore plus : le corps d'Elody, dénudé et sans vie, correspondant aux photos que l'on avait échangé gît au sol, voisinant deux autres jeunes défuntes toutes dans le même état. Il m'enlève d'un coup la fine écharpe qui recouvrait une partie de ma figure : c'est ma seule chance de tenter d'attirer l'attention. Mais il cale sa main contre ma bouche d'une fermeté sans pareille m'empêchant catégoriquement d'émettre le moindre son.
Il commence à me déshabiller. Non mais sale pervers ! Je me débats comme je peux, mais il continue toujours sans éprouvé le moindre repentir.
Je me débats de plus en plus, chose qu'il a du mal à gérer. Il descend sa main délivrant ma bouche : mais je ne peux pas pour autant crier, la pression qu'il a relâchée vient se rabattre sur ma gorge.

Je me sens partir, ne pouvant plus respirer. Et c'est comme ça que je vais mourir ? Sans adieux, sans rien et sans aucune dignité ? Et Arcéus sait ce qu'il va faire de mon corps lorsque je serais morte.
Il me jette au sol, mais c'est trop tard, je n'arrive plus à respirer, je faiblis... Voilà ma fin. Une fin tragique. Juste mes yeux peuvent encore résister, et ils le voient se relever, et partir en me laissant derrière lui, agonisant. Mes paupières se ferment, faute de force. Je me sens enveloppée d'un froid décisif, mes battements cardiaques ralentissent...


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Le 15/11/2037 à 12:38
TheMargot : Coucou !


Méanbapt : Salut !

TheMargot : Alors, comment on fait pour demain ?


Méanbapt : Le p'tit stade vers l'arène de la ville, demain soir à 21h, ça te va ?

TheMargot : Ouais pourquoi pas ! Ça va être fantastique :p


Méanbapt : Ouais, ça va être mortel.