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L'espoir de Noël [Concours Fanfic Hiver 2011] de MM-Blue



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Informations

» Auteur : MM-Blue - Voir le profil
» Créé le 09/02/2012 à 18:19
» Dernière mise à jour le 23/02/2012 à 20:54

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Marche pour vivre.
Une vieille femme se tenait sur une chaise, grinçant à chacun de ses mouvements. Autour d'elle se tenaient ses trois petits enfants. Le feu de cheminée illuminait la pièce. L'atmosphère était calme et chaleureuse. Les enfants riaient et la vieille les observait, le sourire aux lèvres.

« Les enfants, et si je vous racontais une histoire ? »

Les jeunes cessèrent leurs jeux et s'étaient tournés vers leur grand-mère, les yeux pétillants.

« Oui ! Une histoire, une histoire »
« Bien les enfants. C'est une histoire qui commence comme toutes les histoires. Mais l'histoire que je vais vous raconter n'est pas une simple histoire: c'est une histoire qui porte en elle l'espoir de Noël...

Tout commence dans un vaste désert. Il faisait chaud et le soleil brillait de tout son éclat. Là, au milieu de rien, deux créatures marchaient avec détermination. Bravant les vents chargés de sables qui fouettaient leurs corps endoloris, elles marchaient. Il s'agissait d'un petit Osselait et de sa mère.

Là où une bête avec un minimum de conscience aurait abandonné, les deux créatures, elles, n'avaient de cesse d'avancer.

« Marche pour vivre. »

Voilà ce qu'elle lui répétait, sa mère. Mais lui était fatigué, extrêmement fatigué. Mais il continuait de marcher, pour aller toujours plus loin dans le désert.

Ils étaient en fuite. Un groupe d'hommes les traquaient, ils criaient vengeance.

Sa venue au monde avait été une maléfice. Dans une société où l'église dictait les pensées de chacun, la naissance d'une créature au crâne découvert n'était que blasphème. S'entêtant à essayer d'éradiquer les populations d'Osselait et d'Ossatueur, un groupe d'hommes pieux avait prit en chasse la famille du petit Osselait. Sur la dizaine qu'ils étaient au départ, il ne restait plus que sa mère et lui.

Alors, ils marchaient. Ils avaient pensé que dans le désert, ces hommes ne les suivraient pas. Mais ils étaient fous.

Le vent soufflait sur le désert, effaçant les traces des deux fugitifs. Mais malgré tout, les hommes les retrouvaient, à chaque fois.

Le crépuscule avait gagné le ciel et ils marchaient toujours. Au loin, la mère de l'Osselait remarqua une petite oasis. La nuit allait bientôt tombée et c'était l'endroit parfait pour se reposer. Le petit était ravi. Il allait enfin pouvoir s'asseoir et faire reposer ses pieds blessés. Une fois à l'oasis, l'Ossatueur remarqua qu'ils n'étaient pas les seuls à être venu se reposer ici: un vieux Libegon s'était construit un abri de fortune devant un petit feu de bois. L'Ossatueur décida de s'y arrêter tout de même. A l'arrivée des deux fuyards, le Libegon les accueilli chaleureusement. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas vu âme qui vive, le vieil ermite.

Après avoir bu et mangé convenablement, les trois compagnons d'infortune s'installèrent devant le feu. La mère de l'Osselait était anxieuse: la fumée qui s'élevait du bûcher pouvait trahir leur position. Mais le Libegon essaya de la rassurer tant bien que mal. L'Osselait, lui, profitait de ce moment de quiétude.

« Et, que faites vous ici ? »
« Nous fuyons. »

Le Libegon hochait la tête, pensif. L'Ossatueur était impassible, toujours à l'affût du moindre danger.

« Et vous ? Et vous ? Vous faites quoi ici, vieux monsieur ? »
« Moi ? J'attends. J'attends que le Créateur me reprenne dans ses bras! »

Le Libegon éclata d'un rire sonore, s'attirant le regard furax de la mère du petit. L'Osselait, lui, ne comprenait pas bien. Qui était le Créateur et que voulait dire le vieux dragon ? Devant l'incompréhension de la petite créature au crâne d'ivoire, le Libegon s'expliqua. Plus il parlait, et plus le petit Osselait semblait effrayé. Ainsi, le vieux n'attendait que de mourir ? Il trouvait ça horrible et courageux à la fois. Sa mère et lui ne faisaient que fuir la Mort, mais celle-ci se rapprochait toujours plus.

L'Ossatueur s'était endormie, épuisée. L'Osselait écoutait les histoires du vieux Libegon. Il avait beaucoup voyagé, le vieux fossile ! Le petit était complètement pendu aux lèvres de l'ermite, buvant paroles après paroles. Le Libegon avait côtoyé les hommes, aussi. Il racontait le monde des hommes à la créature qui les fuyait.

« Il y a une tradition humaine que l'on appelle Noël et qui rassemble autour de nous les gens que l'on aime. La nourriture y est abondante et la joie de vivre anime les esprits. Alors, tout ce qu'il y a de mauvais en cette terre s'évapore et il ne reste plus que la magie du cœur et la bonne humeur. A Noël, les rêves deviennent réalité. »

Le vieux Libegon pointa du doigt l'étoile la plus scintillante du ciel et l'Osselait leva la tête en direction de celle-ci.

« Il te suffit de regarder cette étoile puis de fermer les yeux en pensant très fort à ton souhait. Quand tu les rouvriras, ton vœu sera devenu réalité. »

Le Libegon et l'Osselait restèrent un moment à contempler cette étoile. Le Libegon attrapa le petit Osselait et le rappela à l'ordre en lui disant de filer se coucher. L'Osselait riait aux éclats et alla se blottir contre sa mère afin de la rejoindre aux doux pays des rêves. Le Libegon resta là un moment, contemplant le magnifique ciel étoilé. Il ferma les yeux et se laissa choir en arrière, soulevant un fin nuage de sable.

« Bonne nuit, petit. »

Le soleil venait à peine de montrer le bout de son nez que le petit Osselait était déjà debout, grimpant sur le dos de sa mère endormit. Il aimait la taquiner, la créature qu'il aimait le plus au monde. Celle-ci ouvrit un œil et s'étira de tout son long. Elle se leva difficilement, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas autant dormi. L'Osselait s'était précipité sur le vieux Libegon endormit. Il lui tirait les joues, le chatouillait mais le Libegon ne semblait pas vouloir se réveiller. L'Osselait, impatient, lui tapotait le ventre et le secouait mais rien n'y faisait.

Au bout de quelques minutes, il sentit la main de sa mère sur son épaule. Quand il se retourna, il vit son visage fermé et grave.

« Il faut marcher pour vivre. »

Elle le prit dans ses bras, très fort. Alors, c'était ça? Le rêve de ce vieux Libegon était donc devenu réalité? L'Osselait se sentait triste, tout comme quand sa famille lui avait été enlevé. Il observa une dernière fois le vieux sage: il semblait si paisible, si calme. Un léger sourire était dessiné sur son visage. On aurait vraiment dit qu'il dormait.

Sa mère le pressa afin de reprendre la marche. Il laissa derrière lui son vieil ami et continua sa traversée. Le soleil était toujours plus fort et le vent toujours aussi violent. Il aurait voulu rester à l'oasis avec son ami, loin de la peur, loin des hommes. Mais il devait marcher. Et plus il marchait, plus il s'éloignait du petit paradis. Il se retournait quelques fois et il apparaissait toujours plus loin. Jusqu'à qu'il disparaisse complètement. Il s'arrêta un moment mais sa mère le sorti de ses rêveries afin de reprendre la marche.

Et les jours passèrent ainsi. Ils marchaient, ils fuyaient. Comment pouvaient-ils encore les suivre, ces fous ?! Ils ne s'en sortiraient pas vivant, eux non plus. Même s'ils venaient à leur faire la peau, le soleil finirait par les griller. Alors pourquoi tant d'acharnement ? Parce que les hommes sont des fous. Le petit Osselait repensa aux paroles du Libegon, à la tradition de Noël ; c'était bien loin des intentions des hommes qui les pourchassaient.

Une nuit, après des jours de marche, l'Ossatueur jugea qu'ils pouvaient se permettre une nuit de repos afin de reprendre des forces. Blotti contre sa mère, le petit Osselait posa son regard sur l'étoile étincelante qui régnait dans le ciel. Il ferma alors ses yeux.

« Oh, petite étoile, fait que ma mère et moi puissions vivre en paix. »
« Soit. »

Surpris, l'Osselait rouvrit les yeux. Une lumière blanche et pure éblouissait sa vision et il se sentait aussi léger que l'air. Il entendait une voix, au loin. C'était la voix tendre et suave de sa mère. Il se mit alors à courir vers elle et lui sauta dans les bras. Il voyait sa mère, heureuse, le soulever délicatement. Il la sentait fort contre elle, il sentait sa chaleur. Et ils étaient heureux. Là, il vit le vieux Libegon qui riait aux éclats et sa famille. Tous les accueillir chaleureusement. Il y avait la petite oasis, ce petit paradis. Tous étaient enfin réunis. Ils étaient enfin en paix, pour l'éternité.

« Joyeux Noël. »

Le soleil était déjà haut dans le ciel. Le petit Osselait semblait dormir paisiblement. Un léger sourire se dessinait sur son visage. Son petit corps était immobile. Au-dessus de lui, le corps de sa mère l'enlaçait, comme pour former un bouclier protecteur. Le vent fouettait ces deux corps immobiles criblés de balles. »

Les enfants étaient pendu aux lèvres de leur grand-mère. Après avoir fini son histoire, elle les emmena au lit et leur déposa un baiser sur le front. Ils étaient exténués et ne tardèrent pas à s'endormirent. La vieille, trainant les pieds, éteignit la lumière et se dirigea vers la fenêtre. Là, dans le ciel, une étoile brillait d'un éclat mille fois supérieur aux autres. La vieille femme ferma les yeux et s'en alla.

Dehors, la neige tombait à gros flocon et un silence pesant régnait sur la ville illuminée des lumières de Noël. Le bruit d'un moteur d'avion vînt alors rompre ce silence. Puis il eut des sifflements funestes. Et enfin, des explosions.

De la ville bombardée, il ne resta plus rien. Tout avait été rasé, détruit, anéanti. Seuls les rêves et les espoirs persistaient.

« Bonne nuit et joyeux Noël, mes petits. »