Voyage à travers les mondes de Folly

Il faisait terriblement froid. Dans une rue bruyante et sale, deux garçons avançaient en grelottant. Le plus petit, les cheveux longs et d'un blond doré, avec les yeux de la même couleur et un regard plein de détermination, s'arrêta devant une affiche placardée sur le mur. On y voyait un dessin très ressemblant d'une adolescente, des mèches sur le front, dont trois plus longues que les autres qui descendaient jusqu'au nez, et deux qui cachaient la base des oreilles. Elle avait des cernes marquées sous les yeux et des anneaux aux oreilles. Le jeune homme regarda l'affiche quelques instants avant que son compagnon ne lui donne un petit coup de coude dans les côtes pour le faire avancer.

- On devrait se mettre au chaud, grand frère, fit le jeune homme aux cheveux plus foncés, les yeux gris et un regard bien plus innocent que son frère.

- Ouais, t'as raison, frangin, fit l'intéressé en s'engouffrant dans une ruelle annexe.

Les deux frères avançaient rapidement, collés l'un à l'autre pour se réchauffer. À chaque expiration, un petit nuage blanc s'échappait de leur bouche, témoignant du froid sibérien qui régnait. Les nuages étaient très sombres et il semblait qu'une averse de neige approchait. Cependant, personne n'avait l'air de s'en réjouir, et la seule expression lisible sur les visages était la lassitude, et parfois un peu de colère sur les visages renfrognés.
Soudain, le plus grand s'arrêta brusquement. Son frère fit de même, et ils restèrent un instant, scrutant les environs d'un œil méfiant. Un homme sortit de derrière une poubelle en tenant un revolver.

- On ne m'avait pas menti à votre sujet, vous savez quand quelqu'un vous suit…

- Qu'est-ce que vous nous voulez ? lança le blond aux yeux dorés.

- Où cachez-vous la fille ? Vous avez déjà tenté de vous introduire chez nous, et je vous ai vu regarder cette affiche bizarrement… Dites-le moi et il ne vous sera fait aucun mal !

- Mon œil, oui… Al, enfuis-toi, vite… souffla le grand frère.

- M… Mais, Ed… Tu es sûr que…

Le dénommé Al n'eut pas le temps de finir sa phrase. Un coup de feu avait sifflé de derrière lui et avait effleuré l'inconnu au bras.

- Je déteste ces trucs… C'est trop sensible, ça part tout seul, ça te dépiaute l'épaule quand c'est trop puissant, et on en trouve partout, fit une voix féminine à l'endroit où le coup était parti.

L'adolescente de l'affiche sortit de l'ombre, se frottant l'épaule, apparemment endommagée par le recul de l'arme à feu dans sa main.

- Horok a le chic pour recruter des incapables… Soit vous ne remarquez rien, soit vous remarquez des choses là où il n'y en a pas…

- Enfin trouvée ! jubila l'homme. Maintenant, suis-moi, où sinon je tue ces deux-là !

- Hey ! Mais pourquoi nous ? On n'a rien fait ! fit Al.

- Pourquoi vous ? Parce qu'ils me veulent vivante, donc il a pris le premier moyen de pression qu'il avait à portée de main… Mais je crois que le petit blondinet devant ne se laissera pas faire, non ?

Le dénommé Ed tiqua, et Al recula.

- Je peux savoir qui tu es pour dire que je suis petit ?! T'es mal placée pour dire ça, demi-portion !

- Je te signale que je suis plus grande que toi, espèce de rase-moquette ! Et d'après ce que je sais, t'es plus vieux que moi !

- Viens te battre, si t'es… Si t'es pas une lâche !

- Cause toujours, rasibus !

- … Hey, restez où vous êtes, fit l'homme armé alors que les deux se rapprochaient avec des éclairs dans les yeux. J'aimerais pas tirer sur des gosses, alors du calme !!!

Ed et l'adolescente s'arrêtèrent brusquement.

- Alors là, t'as poussé le bouchon trop loin…

- Tu vas morfler !!! éructa Ed en se jetant sur l'homme.

- Hé… Hey ! N'approche pas !!!

Le coup partit tout seul. La balle percuta le bras droit du garçon, qui sous l'impact, recula. À travers le trou qu'avait fait la balle, on pouvait voir une lueur métallique.

- Pas de sang ? s'étonna le tireur.

- J'avais bien observé tes mouvements, je me doutais bien que quelque chose clochait au niveau de ton bras droit et de ta jambe gauche, mais j'aurais jamais imaginé que tu t'étais fait greffer une armure… conclut l'adolescente.

- Abrutie, c'est une prothèse ! hurla Ed en se jetant sur l'homme et en l'assommant. Au fait, je suppose que tu as du entendre nos noms, mais le tien, c'est quoi ?

- T'as pas lu les avis de recherche ? Ils en ont mis partout, et même si c'est pas une photo, c'est quand même assez ressemblant… A moins que tu ne saches pas lire !

- Bien sûr que si ! Alors comme ça, c'est toi, la fameuse terroriste qui a fait exploser l'usine à la sortie de la ville ?

- Nan, ça, c'était pas moi, c'est… Horok. Et il s'amuse à me faire porter les responsabilités de toutes ses expériences… Alors, vous, c'est Edward et Alphonse Elric, non ?

- Oui… dit Al. Et toi, c'est Syllia ?