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Tome II : Le Nœud de Regigigas de Alecx



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Informations

» Auteur : Alecx - Voir le profil
» Créé le 03/03/2010 à 18:07
» Dernière mise à jour le 12/03/2010 à 18:58

» Mots-clés :   Action   Aventure   Sinnoh   Suspense

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Chapitre 16 : Prendre le large
Le premier était un petit garçon qui devait être âgé d'environ dix ans. Il était vêtu d'une chemise légère blanche à manches courtes dont les pans étaient rangés dans son short noir. Coiffé d'une raie, on pouvait penser qu'il sortait tout droit d'une bonne famille. Il se tenait bien droit à côté du second. Lui était très vieux. Il ne devait même pas mesurer un mètre soixante-dix et avait le dos voûté. Habillé lui aussi de vêtements soignés, seul ce bandage défait qui pendait le long de son bras venait entacher l'élégance de sa tenue. Tous deux regardaient dans le vide, droit devant eux. Sans doute étaient-ils de la même famille, car Lucas, qui se tenait en face d'eux, remarqua qu'ils avaient les mêmes yeux.

A sa gauche se dressait un somptueux fauteuil en cuir, tout proche de la cheminée. Hélas, le feu était éteint. C'était maintenant une bûche carbonisée qui régnait dans l'âtre froid.
-Où sommes-nous ? demanda Lucas.

Le garçon tourna son regard vers lui, l'air perplexe. Le vieil homme le regarda à son tour et lui fit un clin d'œil. Levant son bras gauche, il désigna du pouce par-dessus son épaule une porte qui se trouvait à quelques mètres derrière lui. Le garçon frappa dans les mains. Lucas sursauta. Le morceau de bois qui se trouvait dans le foyer de la cheminée s'embrasa instantanément. Le vieillard sourit d'un air entendu et claqua du doigt. Aussitôt, le feu s'éteignit. Puis les deux individus levèrent leurs mains droites, la paume tournée vers Lucas. Un symbole noir était gravé dans chacune, bien que le jeune homme ne parvînt pas à distinguer ce qu'il représentait.

Lucas sentait peser dans l'air comme une question sans réponse, une énigme à résoudre. Et, il en était certain, c'était à lui qu'elle s'adressait. Mais comment pouvait-il donner la réponse d'une question qu'il ignorait ?

Les symboles qu'affichaient les deux personnes devant lui se mirent à briller, l'obligeant à se couvrir les yeux. Il plaça sa main droite devant son visage, et alors tout ne fut plus que ténèbres.



Morgane lisait un article sur la Devon SARL dans la revue qu'elle s'était mise à feuilleter quelques minutes plus tôt lorsque Lucas leva la main pour se protéger de la lumière. Elle s'empressa de fermer sa revue se leva.
-Tu es réveillé ?

Il était maintenant seize heures et vingt minutes. Lucas avait dormi près de six heures. Six heures durant lesquelles il avait fait de nombreux rêves, même s'il ne gardait le souvenir d'aucun à son réveil. Sur la petite table de chevet placée à côté de son lit se trouvait des barres de céréales aux fruits, et d'autres au chocolat. Le jeune homme se redressa lentement et regarda autour de lui. Il était dans une vaste pièce où des dizaines et des dizaines de lits s'alignaient proprement. Au plafond, des néons étaient allumés et éclairaient la grande salle. Des gouttes de pluie martelaient les grandes vitres des fenêtres qui perçaient les murs de la façade Est. Il n'eut pas besoin de poser la question pour être sûr qu'il se trouvait au Centre Pokémon de Rivamar. Il s'interrogeait sur autre chose.
-Vous avez eu Hélio ? s'enquit-il.

Morgane le regarda, puis balança la tête de droite à gauche d'un air désolé.
-Quand tu t'es évanoui, le jour est revenu, puis un brouillard très épais s'est levé et nous avons perdu Hélio de vue. Il en a profité pour s'enfuir. Nous t'avons ramené ici et, pour ne pas alerter l'infirmière, nous avons dit que tu avais fait une crise d'hypoglycémie – d'où les friandises sur ta table de chevet.
-Où est Julien ?
-Avec Alice, dans le réfectoire. Il n'allait pas bien, j'ai pensé que sa compagnie pourrait lui remonter un peu le moral.
-Il ne va pas bien ?
-Sans Hélio, il ne pourra jamais retrouver le QG de la Team Galaxie.
-Morgane, fit Lucas. Je sais où se trouve son QG !

La jeune femme le regarda avec des yeux ronds. La chasse allait pouvoir continuer.



Cinq minutes plus tard, dans la salle de la cantine, Morgane et Lucas avaient rejoint Alice et Julien à table. Ils ne mangèrent pas, mais préparèrent un plan d'attaque.
-Si ça ne vous dérange pas… J'aimerais que l'on observe une minute de silence en la mémoire de ce vieil homme qui est mort pour nous aider… demanda Lucas.

Et c'est ce qu'ils firent, têtes baissées.
-Il va falloir que nous nous montrions prudents, souligna Lucas. Nous avons eu du mal à lui tenir tête quand il était seul et ce coup-ci, il sera entouré de tous ses hommes. Je pense que la meilleure chose à faire est de se montrer discrets.
-Tu penses vraiment que nous pouvons nous introduire dans leur base sans nous faire repérer ? demanda Julien, dubitatif.
-Oui. C'est un endroit top secret. Il n'y a pas de gardes pour le surveiller.
-Et ne pourrait-il pas y avoir des caméras ? fit Morgane.

Lucas réfléchit à la question.
-Je n'y avais pas pensé… Oui, c'est possible. Et même probable. Vu l'endroit où se trouve leur QG, il peut y avoir des caméras de partout.
-Avant de savoir comment nous allons opérer, il serait peut-être plus judicieux de se demander comment nous allons nous y rendre, vous ne croyez pas ? fit remarquer Alice.

Le QG de la Team Galaxie se trouvait sur la route 229, dans le Secteur de Combat. C'était un endroit exclusivement réservé aux dresseurs de haut niveau ayant vaincu le Maître de Sinnoh. Seule l'élite des dresseurs du monde entier y avait accès. Et l'unique moyen de s'y rendre était de prendre le bateau à Frimapic.
-Comment peut-on aller là-bas sans perdre de temps ? demanda Lucas, pris au dépourvu.
-Avion, bateau, Pokémon… résuma Morgane.
-A elle seule, la météo nous condamne les trois, soupira Julien, dépité.
-Mettons la météo de côté, reprit Lucas. Les seuls bateaux qui partent pour le Secteur Combat mettent à quai seulement à Frimapic. L'aéroport le plus proche est à Vestigion. Et nous n'avons pas assez de Pokémon pour nager ou voler jusque là-bas tous les quatre.
-Tu es certain que sa cachette est là-bas ? insista Julien.
-À 99%, assura Lucas.
-Alors nous devons rentrer à Frimapic…
-J'ai peut-être une solution commença Alice. J'ai un ami dont le père est propriétaire de nombreux bateaux, ici, à Rivamar. Il en a vraiment beaucoup, et de toutes les sortes. Je suis sûr qu'il pourrait nous emmener très rapidement là-bas.

Un jour, Loïc leur avait montré la quantité étonnante d'embarcations que possédait son père. Alice s'en remémorait un précisément qui lui avait alors paru rapide, bien qu'elle ne l'eût jugé que sur son allure. De taille moyenne, il avait certainement une capacité de transport suffisante pour eux quatre.
-Tu es sûre qu'il pourra nous emmener ? Nous n'avons pas de temps à perdre, précisa Julien.
-Non, je n'en suis pas sûre, comment le pourrais-je ? Mais c'est la seule solution que j'aie à vous proposer, alors si vous n'êtes pas content vous pouvez prendre la route tout de suite pour Frimapic !

Conscient d'être trop nerveux, le scientifique s'excusa.
-Je suis désolé. Tu comprends, j'ai envie de récupérer mes enfants…
-Ce n'est pas grave. Il est seize heures trente-trois. Les élèves de mon lycée finissent les cours dans deux minutes. Il faut que nous allions attendre Loïc à la sortie !



Deux minutes plus tard, après avoir couru, tous les quatre se trouvèrent devant le lycée d'Alice, où des flots d'élèves sortaient en courant, certains abrités sous leurs capuches, d'autres tenant leurs sacs au-dessus de leurs têtes. Alice les regardait tous passer, un par un. Elle reconnut quelques visages mais n'alla saluer personne. Le groupe s'était justement placé un peu à l'écart pour éviter que quelqu'un ne vienne lui poser des questions gênantes. Officiellement, elle était en fugue après tout. Elle continuait de dévisager chaque personne qu'elle voyait lorsqu'elle eut un sursaut.
-Mes parents sont là ! murmura-t-elle. Cachez-moi !

En effet, de l'autre côté de l'entrée du lycée se tenaient son père et sa mère, réunis sous un parapluie. Eux aussi scrutaient les élèves avec l'espoir d'y retrouver leur fille. Ils ne comprenaient pas pourquoi elle avait voulu partir comme ça. Qu'avaient-ils fait qui ne lui avait pas plu ? Ils étaient en compagnie du proviseur de l'établissement. En les voyant ainsi, tristes, inquiets, Alice eut un pincement au cœur. Mais elle n'eut pas le temps pour les regrets, car elle repéra enfin celui qu'elle cherchait du regard depuis tout à l'heure.
-Il est là ! souffla-t-elle à voix basse. Il va venir par ici, il faut que je l'arrête et que je lui parle.

Le jeune homme qu'elle avait désigné – taille moyenne, une paire de lunettes et un manteau noir – se dirigea effectivement vers eux en adressant un dernier geste de la main à ses amis et en souriant. Quand il passa devant eux, Alice, toujours cachée au regard de ses parents par Morgane, Julien et Lucas, l'appela discrètement.
-Loïc ! Loïc !!

Surpris, le jeune tourna la tête et vit Alice. Il fit de gros yeux, puis regarda avec méfiance les personnes qui l'encadraient.
-Viens s'il te plaît ! le pria-t-elle en lui tirant la manche tandis qu'elle s'éloignait du bâtiment.

Le groupe traversa quelques rues avant de trouver un abri partiel. Ils s'arrêtèrent. Enfin, le jeune homme s'autorisa à parler.
-Qu'est-ce que tu fais Alice ? Le proviseur est venu dans notre classe cet après-midi pour nous dire que tu avais fugué ! Ça va pas ?! T'as laissé un mot à tes parents et tu t'es barrée, comme ça ? Tu sais que les flics vont bientôt te rechercher ?

Alice fut surprise.
-Ils ont prévenu la police ?
-Mais bien sûr ! Tu croyais quoi ? Qu'un petit mot écrit à la hâte sur une feuille volante allait te permettre de partir comme ça ? Ils ont vu ton message vers midi. Donc légalement, les policiers peuvent partir à ta recherche dès ce soir, minuit.

Un jour, Alice avait vu des agents de police patrouiller dans Rivamar avec leurs Caninos parce qu'une petite fille avait disparu. Ils avaient été très efficaces. Le lendemain, le journal local annonçait que la gamine avait été retrouvée, vivante, avec la cheville cassée.
-Écoute, lui dit-elle. Nous avons quelque chose de très importants à faire. Mais pour ça…
-Stop ! l'interrompit-il. Vous êtes qui vous ? Tu pars comme ça, avec des gens que tu connais pas ? Vous ne l'avez pas forcée à vous suivre j'espère ?
-Non, nous la forçons pas, dit Julien. Elle est libre de partir à n'importe quel moment.
-Mais pour l'instant, le seul endroit où je veuille aller, c'est le Secteur Combat. J'ai besoin de toi Loïc !
-Le Secteur Combat ? Alice, tu n'as même pas de badges !
-Je m'en fous, là n'est pas la question ! S'il te plaît, peux-tu demander à ton père de nous emmener là-bas ?
-C'est n'importe quoi Alice… Aymeric est super inquiet !
-Arrête d'essayer de me faire changer d'avis, tu n'y arriveras pas. Ce que je veux savoir, c'est si oui ou non tu peux demander à ton père de nous aider. Si c'est non, alors inutile de nous faire perdre notre temps plus longtemps.
-N'importe quoi Alice… Venez avec moi à la maison, je lui demanderai. Mais je te le répète : c'est n'importe quoi.

Dix minutes plus tard, ils se trouvaient devant un immense hangar à bateaux, qui était à cheval sur la mer et la terre. Julien osa à peine imaginer le nombre de navires qui tenaient là-dedans. Un panneau blanc sur lequel s'étalaient de grandes lettres bleues indiquait « Chez Bénéteau, promenades en mer et location de bateaux ».
-Suivez-moi, leur dit Loïc.

Ils pénétrèrent dans la structure à sa suite. Elle abritait un vaste plan d'eau où étaient amarrés des dizaines de bateaux différents, de tous les types et de toutes les tailles. Entre eux serpentaient des ponts de bois qui permettaient de tous les atteindre.
-Mon père est le propriétaire de tous les bateaux que vous voyez ici, les informa Loïc, non sans une pointe de fierté.

Julien était abasourdi. Rivamar n'était pas une ville portuaire pour rien. Même à Joliberges, il n'était pas sûr d'en avoir vu autant.
-Papa ? cria Loïc. J'ai des gens qui aimeraient te voir !

De l'une des embarcations émergea un homme, grand et fort, dont le visage était orné d'une moustache broussailleuse et d'une fine barbe qui ne devait pas avoir plus de trois jours. Il regarda en direction de l'entrée de son hangar et vit le groupe de quatre personnes qui se trouvait en compagnie de son fils.
-Je peux vous aider ? demanda-t-il depuis le petit bateau dans lequel il se trouvait.
-On ne demande pas mieux, répondit Julien.

L'homme, qui devait avoir environ cinquante ans, les rejoignit. Quand il fut arrivé, il leur demanda :
-Alors, que puis-je faire pour vous, messieurs dame ?
-Nous pourrions nous entretenir… en privé ? demanda Julien en regardant Loïc.
-Ça va, j'ai compris ! On donne un coup de main, on reçoit un coup de pied ! Salut Alice.
-Merci beaucoup Loïc ! Sincèrement. Dis-leur que je reviendrai bientôt…
-Fais pas de bêtises s'il te plaît.
-Le moins possible.

Quand Loïc s'en fut allé, Julien prit les devants.
-Monsieur… Nous sommes désolés de vous déranger ainsi mais… Nous avons un service à vous demander.

L'homme ne dit rien, le laissant continuer.
-Voilà. En fait… Nous avons besoin de nous rendre au Secteur Combat. Seulement… Nous devons y être dans les plus brefs délais, et Frimapic est très loin d'ici.
-Je suis désolé, mais il est fortement recommandé de ne pas se rendre en mer durant la tempête, s'excusa le marin.

L'homme dû se rendre compte de l'air abattu de Julien, car il demanda :
-Votre affaire ne peut vraiment pas attendre ?
-Mes enfants ont été kidnappés… avoua Julien à voix basse.

M. Bénéteau eut soudain un air grave. Sans doute se remémorait-il le suicide tragique de l'un de ses amis qui avait été dans une situation similaire, si ce n'est pire, il y a une vingtaine d'années. Les policiers n'avaient pas été assez rapides, et ce pauvre homme avait perdu ses deux enfants. Aujourd'hui, il y avait fort à parier qu'ils ne prendraient pas la mer si ce jeune père allait leur demander de l'aide. Après un silence, le père de Loïc prit la parole.
-Vous savez naviguer ?

Personne ne répondit.
-Je m'en doutais. Je peux vous accompagner là-bas si vous voulez. Et même dès ce soir. Laissez-moi le temps d'aller informer mon fils. Il le dira à ma femme. Si c'est moi qui lui dis, elle ne me laissera jamais partir.
-Nous ne voudrions pas vous mettre dans l'embarras monsieur, précisa Alice.
-S'il arrivait quelque chose à mes enfants, je prierais n'importe quel dieu pour que quelqu'un me vienne en aide, répondit-il. Nous partons dès que je reviens, soyez prêts.

Et il les laissa. Ils durent attendre un peu plus de douze minutes pour le voir revenir. A dix-sept heures et six minutes, le bateau quittait le hangar. Ce n'était pas celui que s'était imaginé Alice, mais il y ressemblait néanmoins. Il ne disposait que de quatre couches – deux lits superposés –, mais M. Bénéteau – Steven – avait ajouté un lit pliant dans la cabine de pilotage. Les matelas étaient assez petits et inconfortables, mais ils n'auraient normalement pas à s'en servir plus d'une nuit.

Lorsqu'ils furent montés à bord, Steven leur expliqua comment se déroulerait le trajet.
-C'est très simple, dit-il alors que tout le monde l'écoutait attentivement, nous allons longer la terre pendant presque tout le trajet. Seulement nous ne nous tiendrons pas trop près pour éviter les récifs. Rassurez-vous, la portion immergée de ce bateau est inférieure à un mètre cinquante, donc les risques sont minimes. La partie délicate de notre parcours se situe dans ce que nous autres marins appelons le Chas Fourchu.
-Le Chat Fourchu ? l'interrompit Julien, qui s'imaginait un Miaouss, ou n'importe quel autre Pokémon de la race des félidés.
-C'est un passage très étroit entre le continent et l'île de la Ligue Pokémon, expliqua Alice.
-Exactement ma grande ! On l'appelle comme ça à cause de son étroitesse et de la difficulté qu'ont les marins à le traverser. Aussi dur que de mettre un fil dans le chas d'une aiguille !
-Ah oui ? Et pourquoi fourchu ?
-A cause des fourches de pierre qui dépassent de l'eau. Ce passage nous prendra beaucoup de temps. Une fois que nous l'aurons franchi, nous serons presque arrivés. Nous mouillerons dans le port de l'Aire de Détente. Le trajet devrait nous prendre entre huit et douze heures.

Tandis qu'il mettait un terme à ses explications, la grande double-porte du hangar finissait de s'ouvrir, dévoilant une mer agitée et un ciel plus sombre que jamais.



La pluie, triste et froide, tombait sur tout Sinnoh avec force en cette sombre soirée. Le vent soufflait, les arbres tremblaient. Cela faisait plus de vingt-quatre heures que l'averse avait commencé, et elle n'était pas prête de s'arrêter. Dans chaque ville, les toits des maisons luisaient, humides. La route 212 était plus marécageuse que jamais. Le niveau des lacs était plus élevé qu'à l'habitude. Certaines villes faisaient face à des inondations, comme Joliberges. Les Pokémon avaient disparu.

Et plus le temps passait, plus les choses empiraient.

Dans une maison située non loin d'Unionpolis, un homme lisait dans la presse les articles inspirés par ces événements. Alors que tout le monde cherchait une explication à ces phénomènes étranges, lui connaissait la réponse : le Nœud de Regigigas était en danger. « Si le Nœud de Regigigas venait un jour à être défait, l'équilibre du monde serait à jamais corrompu. » Ainsi disaient les textes anciens. Et un profond déséquilibre se faisait ressentir à mesure que les trois Clefs se rapprochaient de leur serrure.

Le Grand Commandeur de la Dominus Regi avait suivi les événements depuis le début. Non pas depuis que le Roi avait été réveillé, ni même depuis que Hélio avait capturé les trois Serviteurs, mais depuis que l'adolescent avait accompli la première prophétie. Celle qui déclenchait les autres. La prophétie de Darkrai, la prophétie de Giratina, la prophétie de Regigigas… Toutes s'enchaînaient dès lors que la première était réalisée.

La Dominus Regi était une société secrète très fermée fondée il y a plusieurs siècle par un homme très instruit qui connaissait à la fois l'existence des prophéties et le pouvoir du Nœud de Regigigas. Ayant eu peur de mourir avant que les prophéties ne se réalisent, il fonda une association à effectif réduit à laquelle il transmit son savoir et ses richesses. Et bien qu'elle eût quelque peu changé depuis sa création, la Dominus Regi avait su perdurer à travers le temps. Elle comptait aujourd'hui trente membres et leur chef, Steve Espiantia, le Grand Commandeur. C'était lui qui avait accès à la fortune qu'avait su engendrer l'organisation depuis sa création, ainsi qu'à l'immense bibliothèque qu'elle s'était constituée. Espiantia parlait un grand nombre de langues et avait lu des milliers de textes, dont certains perdus depuis des siècles. Il avait ainsi acquis un savoir considérable, bien supérieur aux vulgaires connaissances de ce Hélio.

Maintenant que les trois Clefs étaient réunies, la Dominus Regi allait pouvoir passer à l'action. Mais avant, il lui fallait éliminer ses ennemis.

Accepter la compétition, c'est accepter d'envisager la défaite.