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A la pension (two-shots: écho Dragibus) de illapa



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Informations

» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 25/02/2010 à 12:25
» Dernière mise à jour le 25/02/2010 à 12:25

» Mots-clés :   Absence de combats   Absence de poké balls   Drame   One-shot   Présence de personnages du jeu vidéo

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Version Dragibus - ECRITE PAR DRAGIBUS !
Au secours !...
Aide-moi !!
Fais-moi sortir !
Je t'en supplie !

Fais-moi sortir de cet endroit ignoble !
Je veux retrouver ma liberté. Mon libre-arbitre. Je veux pouvoir décider moi-même ce que je souhaite faire de ma vie.
Et de mes œufs.
Je veux pouvoir choisir avec qui je les conçois.

Tu m'as mise à la pension. De force. Sans me demander mon avis.
Tu avais besoin d'œufs de Roselia, as-tu dit. Pour des échanges de stratégiques et pour ta collection de shinies.
Aussi simple que ça.

A tes yeux, je suis une pondeuse. Rien d'autre. Ah, qu'on vienne encore me parler de ce lien unique et merveilleux qui unit un Pokémon à son dresseur !
Esclavagisme sexuel, oui !

Je me suis donc réveillée un beau matin à la pension, pendant que toi, pauvre abruti, tu faisais des allers-retours sur ton vélo en attendant ton œuf. MON œuf !

La vieille m'a attrapée et m'a collée sans ménagement dans une cage. J'ai bien tenté de protester, de me débattre, mais elle n'a rien voulu entendre.
Oui, personne ne se doute que sous ses allures de mamie bienveillante se cache une vraie maquerelle !
Je me suis retrouvée confinée dans un box sordide, inconfortable et puant des déjections de ses précédents occupants. Un cube de trois murs gris et nus fermé par une grille de barreaux métalliques.
Seule, abandonnée, apeurée.

Ah, vue de l'extérieur, la pension est engageante, on ne peut pas dire le contraire ! Une maisonnette proprette, tenue par deux gentils petits vieux, un vaste jardin où s'ébattent en toute liberté des Pokémon d'espèces différentes. Quel tableau idyllique !

Mais la réalité est toute autre ! La porte derrière le comptoir s'ouvre sur une immense pièce circulaire dont les murs sont entièrement occupés par les box des pensionnaires. La vieille trône au centre, à son bureau, d'où elle a une vue imprenable sur l'intérieur des cages. C'est là qu'elle note tous les renseignements, sur un grand registre. À l'ancienne.

Elle y indique scrupuleusement la date d'arrivée, de départ, le nom des Pokémon, de leurs propriétaires, le nombre d'accouplements et d'œufs conçus. Puis elle aligne les chiffres et calcule en suçotant son crayon le montant de sa prestation...
Un peu d'argent contre des œufs.
En d'autres termes, du trafic d'enfants.

Le vieux, lui, s'occupe des «rencontres». C'est un maquereau.
La première fois, il m'a présenté à un Ortide. Présenté est un euphémisme ! J'ai été traînée de force dans sa cage et on nous y a enfermés à double tour. L'Ortide était repoussant et puait du bec. Il bavait d'envie en me regardant. J'ai eu beau crier que je ne voulais pas, je n'ai pas eu le choix.
La vieille surveillait l'opération depuis son bureau central, chronométrant soigneusement le temps que ça durait. Pour pouvoir le facturer.
C'était horrible !
Après, je n'ai pas pu m'empêcher de vomir. L'odeur putride certainement, mais plus encore le dégoût de moi-même.

Plus tard, le vieux est venu vérifier si j'avais bien pondu. J'ai essayé de défendre mon œuf. Je m'étais blottie dans un coin du box et je le protégeais de mon corps. Mais il m'a attrapée par un bras et m'a tirée jusque dans mon box. J'ai hurlé, j'ai donné des coups de pieds, des coups de poings... J'ai fait tout ce que j'ai pu...

Ensuite, il est repassé devant ma cage avec mon œuf.
Mon bébé ! Mon tout petit à naître ! Accrochée aux barreaux, j'ai imploré, menacé, promis tout et n'importe quoi. J'ai pleuré jusqu'à ne plus avoir de larmes. Et puis je me suis effondrée, complètement déchirée, dans mon cœur comme dans ma chair.

Le vieux a dû te remettre l'œuf, et toi, tu as dû le faire éclore. Mais ça ne t'a pas suffi, puisque tu m'as obligée à recommencer. Encore et encore.

La fois d'après, ça s'est passé «chez moi». Papi maquereau a fait entrer un Tengalice, vieux, sale, libidineux. Pervers.
«Vos Pokémon n'ont pas l'air de s'aimer beaucoup »... Voilà ce qu'il va ensuite annoncer d'un air navré aux propriétaires. Mais rassurez-vous, gentils dresseurs, vous l'aurez quand même votre œuf !
Que ces mots ont l'air anodins...
Et combien de souffrances ils dissimulent...

J'ai également eu droit à un Granbull hideux. Qui s'est montré violent. J'en porte encore des traces.
Et aussi un énorme Florizarre boutonneux aux yeux globuleux.
Et encore un stupide Vortente au regard ahuri.
Et un Métamorph mou et caoutchouteux.
Et un Tropius archaïque .
Le pire, c'est quand on m'a conduite auprès d'un Noeunoeuf. Ils sont six... Solidaires...
Un vrai cauchemar !

Une seule fois, j'ai vécu une expérience heureuse. Un jeune Méganium, gentil et prévenant qui m'a prise en pitié et a tenté d'apaiser mes souffrances.
«Vos Pokémon ont l'air de bien s'entendre...» L'œuf est arrivé rapidement. Mais ça ne t'a visiblement pas satisfait, puisque aussitôt tu l'as fait remplacer...
Séparation, déchirement, sentiments explosés. Espoirs ruinés.

Depuis cette séance, je ne suis plus la même. Quelque chose en moi a lâché. Je regarde mes œufs partir sans protester. À quoi bon ?
Je me sens salie, humiliée. Je reste des heures prostrée au fond de mon box, guettant les pas du vieux, synonymes d'une nouvelle prestation...
Mon couleurs se sont affadies. J'ai perdu mon parfum. Tant mieux. Je paraîtrai moins attirante aux prochains candidats.

Quand tout cela va-t-il cesser ? Quand vas-tu enfin me faire sortir ?
Je rumine des pensées morbides. Auras-tu assez d'argent pour payer mon «séjour» ? Que fais-tu des œufs qui ne te conviennent pas ? Tu les jettes ...? Et ceux qui trouvent grâce à tes yeux, tu les élèves pour leur faire connaître ensuite le même sort que moi ?
Je crois que je ne pourrai plus jamais aimer, fonder un foyer, élever des petits.
Tu as brisé mon rêve d'amour.
Tu as détruit la fibre maternelle en moi.

Est-ce que tu m'entends au moins ?
Je veux mourir.
Au secours. Je veux mourir.
Au secours. Aidez-moi à mourir.
Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours.