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Tome II : Le Nœud de Regigigas de Alecx



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Informations

» Auteur : Alecx - Voir le profil
» Créé le 13/11/2009 à 19:38
» Dernière mise à jour le 20/04/2010 à 19:57

» Mots-clés :   Action   Aventure   Sinnoh   Suspense

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Chapitre 11 : Et la pluie vint à tomber.
Cela faisait des jours que Julien et Morgane avaient quitté Joliberges en destination de Bonaugure, où ils espéraient trouver la deuxième des trois clefs qui permettraient, selon d'anciens textes, d'ouvrir la Porte du Cœur de Sinnoh. Le binôme ne s'arrêtait que pour dormir et manger, marchant neuf heures par jour à travers les petites routes de la région. La situation, ils le sentaient, se dégradait de plus en plus. Plus aucun Pokémon sauvage ne faisait son apparition dans les hautes herbes. Les médias ne parlaient plus que de ça. Des hypothèses étaient faites par dizaines, par centaines, certaines se rapprochant même de la vérité. Les événements du Mont Couronné refaisaient surface. Et si il s'était réellement passé quelque chose là-bas ? Une chose qui pourrait expliquer la fuite des Pokémon ? Les plus grands savants de la région, dont le célèbre Professeur Sorbier, se penchaient sur la question et travaillaient avec acharnement pour trouver une réponse.
-D'après la carte, nous devrions arriver à Littorella d'ici deux heures environ, dit Morgane.
-J'espère qu'on arrivera à temps pour se mettre à l'abri, ces nuages ne me disent rien qui vaillent. Je n'ai jamais vu un ciel aussi menaçant…

En effet, au-dessus d'eux, les nuages étaient presque noirs et semblaient prêts à éclater à tout moment. L'air était lourd et humide. S'ils n'avaient pas disparu, les Nirondelle voleraient bas.
-Peut-être que l'on éviterait la pluie si l'on marchait un peu plus vite, suggéra Morgane.
-Si seulement nous avions ces bicyclettes qu'ils vendent à Voilaroc… soupira Julien. Ce sont des vélos pliables faits dans un alliage ultralégers. Mais pour les avoir à un bon prix, il faut les acheter à la boutique. Et encore, ils restent chers !
-Donc dépêchons-nous.
-Je ne sais plus quoi penser… dit soudainement Julien. Cette histoire est absurde ! Et si il n'y avait rien ? Un Nœud dont dépendrait l'équilibre du monde… N'est-ce pas complètement dément ? Est-ce que j'ai quitté ma femme et mes enfants pour ça ?

Morgane marqua un silence et s'arrêta.
-Je pense que c'est dur. Mais je pense aussi que ce que nous faisons est justifié. Tu es l'Élu, la marque dans ta main le prouve. Nous voyons très bien qu'il se passe des événements étranges. Et nous sommes au courant. Nous devons faire quelque chose. Personne d'autre que nous ne peut agir…
-Et la Ligue ? Le Maître n'est-il pas là pour ça ? N'a-t-il pas pour devoir de protéger Sinnoh ?
-C'est déjà ce qu'il fait… Mais il n'a pas tous les éléments.
-Et pourquoi ne les lui fournirais-je pas ? Je lui donne Regigigas, toutes les informations, et je rentre m'occuper de ma famille !

Une lumière intense les interrompit. Le Symbole brillait. Julien, surpris, se mit à genoux et serra sa main contre son corps. Une sensation désagréable le traversait.
-Je suis désolé, murmura-t-il, je ne devrais pas m'énerver… Mais… Une si grosse responsabilité…
-Ce n'est pas grave, assura Morgane en lui tendant la main. Relève-toi.
-Merci… Je…

Il ne continua pas sa phrase. Il se sentait vidé, fatigué, las… Mais il devait continuer. Quand il pensait qu'un mois plus tôt, il ne se doutait de rien ! Mais l'heure n'était pas aux regrets. Les nuages s'amoncelaient, et il allait falloir faire vite si ils ne voulaient pas être arrosés.



Finalement, il savait. Enfin, il avait obtenu des résultats concrets. Dans son QG, Hélio jubilait. Après des jours de recherches compliquées, effectuées par ses scientifiques, une piste était tombée.
-Frimapic, Bonaugure et Rivamar… articula-t-il lentement de sa voix grave tandis qu'il reliait les villes sur une carte.
-C'est exact monsieur. Nos équipes ont travaillé d'arrache-pied pour vous satisfaire. C'est en faisait une seconde analyse de l'ADN de vos trois golems que nous nous sommes rendus compte qu'une infime partie de leurs corps…
-…Était composée du sable de Rivamar pour Regirock, des minerais du sol de Bonaugure pour Registeel et de la glace éternelle de Frimapic pour Regice, l'interrompit Hélio. Je sais ! Ainsi, c'est là-bas qu'ils se rendent, continua-t-il pour lui-même d'une voix moins forte. Mais comment ont-ils su ?
-S'ils possèdent le Regigigas, peut-être que celui-ci fut apte à leur donner des informations qui…
-Tais-toi, ordonna doucement Hélio. Vous avez bien travaillé, reposez-vous.

Le scientifique resta muet d'étonnement. Les compliments de leur chef étaient très rares.
-Je t'ai dit de t'en aller, menaça Hélio.
-Oui ! Oui, bien sûr ! Merci beaucoup patron ! Merci !

Et il referma la lourde porte du bureau derrière lui. Hélio était seul. Maintenant qu'il savait où chercher, du travail l'attendait. Il ne voulait pas envoyer ses sbires chercher une chose dont lui-même ignorait la nature. Eux ne sauraient pas la repérer, lui si. Il allait donc lui falloir voyager. Si Julien était arrivé à Joliberges, alors il avait certainement pris la direction de Bonaugure. C'est donc là qu'il irait en premier. Ensuite, il irait à Rivamar. Il y avait fort à parier que le tandem avait déjà obtenu ce qu'il voulait à Frimapic. Arriverait-il avant eux ?

Hélio se tourna vers le mur derrière lui, qui était orné sur toute sa longueur d'une large bibliothèque remplie de livres divers, allant du simple roman au vieux livre de notes. Il devait se renseigner sur ce que pouvait être Bonaugure il y a plusieurs milliers d'années. Avec le temps, les régions changent, et le petit bourg n'avait certainement pas échappé à la règle. Du bout de son doigt, il effleurait la côte de ses livres, lisant les titres à la recherche de celui qui l'intéressait. Il finit par le trouver, « Étude des variations géographiques de la région de Sinnoh ». Le temps de lire l'essentiel, de préparer son voyage, distribuer les consignes, puis il s'en irait.



Après une longue marche sous un ciel qui se faisait de plus en plus menaçant, Julien et Morgane virent enfin se dessiner au loin les contours du petit village tant attendu. Littorella.

Quelques mois auparavant, l'endroit avait dû essuyer une violente tornade – phénomène rarissime dans la région – et beaucoup de maisons avaient été détruites. Devant l'ampleur des dégâts, certains avaient même supposé que l'incident n'était pas d'origine naturelle et qu'un Pokémon pouvait se cacher derrière tout ça. Mais la piste ne fut jamais exploitée. Et aujourd'hui, Julien pouvait constater que la petite bourgade avait même subi plus qu'il ne l'avait pensé ! Mais en se reconstruisant, le village s'était radicalement transformé pour prendre une taille démesurée. La petite ville s'étalait maintenant sur une large partie la route 202. Un zoo avait été ouvert en plein air. Les Pokémon, comme dans cette ville de la lointaine région de Kanto, se trouvaient dans des enclos qui n'étaient délimités que par des barrières en bois. Et ici et là, entre deux parcelles réservées aux Pokémon, se dressaient quelques petites maisons vacillantes visiblement construites à la hâte, tandis que d'autres, plus robustes, étaient en développement ailleurs. Des fondations d'immeubles étaient même visibles par endroit.
-Ça n'a plus rien du petit havre de paix que je connaissais ! s'étonna Julien.
-Et encore, aujourd'hui, la météo n'invite pas les familles à sortir, lui répondit une voix claire et mélodieuse dans son dos. Vous verriez le monde que l'on a quand il fait beau !

Il se retourna pour se trouver face à une fille à qui il donnait approximativement dix-sept ans, coiffée d'un bonnet en laine blanc sur lequel était cousu un motif rose et dont les cheveux bruns tombaient en cascade dans son dos à l'exception de deux mèches qui partaient sur ses épaules. Elle était vêtue d'une jupe courte à la longueur qui restait néanmoins décente et d'une veste d'une couleur crème sous laquelle se trouvait un débardeur noir aux motifs bleus. Elle portait une mitaine en cuir blanche à la main droite et une ceinture de PokéBalls ornait sa taille. À son cou pendait un petit bijou brillant en forme de Ball qui avait l'air très précieux.
-Je m'appelle Aurore, se présenta-t-elle en souriant, je suis la fondatrice de ce parc et l'assistante du Professeur Sorbier. J'ai capturé plus de la moitié des Pokémon que vous voyez ici.
-L'assistante du Professeur Sorbier ! répéta Julien, ébahi. Je m'appelle Julien, et voici Morgane, mon amie. Je suis un scientifique Pokémon et j'adorerais rencontrer le professeur ! Y aurait-il possibilité de… – Il laissa sa phrase en suspens. –
-Ah. Euh… Comme il n'y a personne aujourd'hui, pourquoi pas ? J'ai quelques petites choses à finir, puis j'irai lui en parler. Passez au labo dans une demi-heure ? leur proposa-t-elle.
-Nous n'y manquerons pas ! déclara Julien. Merci beaucoup mademoiselle.
-C'est rien vous savez, dit-elle en souriant. À tout à l'heure !

Et les laissant, elle s'en alla.
-Bon, nous avons une demi-heure, déclara Julien. Ca ne te dérange pas j'espère ?
-Pas du tout, assura Morgane. J'ai beaucoup aimé le livre de cet homme.
-En attendant, visitons le zoo…

Après une demi-heure passée à flâner entre les enclos et à observer les Pokémon qui, étrangement, ne fuyaient pas, le binôme se rendit au laboratoire. Julien, qui avait laissé à son Togekiss l'occasion de se dégourdir un peu, fit rentrer son Pokémon dans sa Ball avant de sonner à la porte. Ce fut un homme de petite taille, les cheveux bruns et une paire de lunettes calée sur le nez, qui leur ouvrit.
-Bonjour ! Aurore nous a prévenus de votre venue. Entrez, le professeur est là. Ne faites pas attention aux feuilles et instruments qui traînent, nous avons un travail monstrueux en ce moment !

Julien se rendit compte avec une certaine gêne qu'il interrompait le professeur dans ses analyses sur l'exode des Pokémon. L'homme, cheveux blancs, moustache broussailleuse, éteignit un écran d'ordinateur avant de se tourner vers eux. Il était grand et avait un regard calculateur. Julien se sentit jaugé.
-Bonjour, bonjour, leur dit le vieil homme en guise d'accueil. Bienvenue dans mon laboratoire.

Il s'approcha de Morgane et prit sa main dans les siennes.
-C'est un honneur de vous rencontrer mademoiselle, fit-il en exécutant un baisemain élégant. Julien, ajouta-t-il en lui tendant la main, votre visite était depuis longtemps attendue.
-Vous me connaissez ? demanda l'intéressé, étonné.
-Voyons, M. Niel était un de mes élèves avant de devenir votre professeur. Et il m'a énormément parlé de vous. Vous avez des sujets d'études proprement fascinants, vous allez changer le monde Julien. Et vous vous intéressez à tout, vos spécialités le prouvent.

Julien se sentit gêné face à tant de compliments.
-Vous savez, c'est à M. Niel que je dois tout.
-Si vous le permettez, j'aimerais vous montrer quelques brouillons qui pourraient vous intéresser. Lorsque votre professeur m'a parlé de vos recherches, je n'ai pas pu m'empêcher de m'y pencher un peu.
-Ce serait un grand honneur ! assura Julien.
-Mademoiselle, vous ne dites rien, remarqua Sorbier. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous ?
-Vous savez, je ne suis pas quelqu'un de très cultivée, je serais incapable d'entretenir un débat sur l'évolution des Pokémon ou quoi que ce soit d'autre.
-Au moins savez-vous que j'étudie l'évolution des Pokémon, souligna Sorbier.
-J'ai lu votre livre, avoua Morgane.
-Ah oui ? Vous a-t-il plu ?
-Cette histoire d'énergie dégagée par les Pokémon lors de leur évolution est intéressante. Et d'après vous, cela expliquerait pourquoi les légendaires n'évoluent pas. Des êtres parfaits n'ont pas besoin d'évoluer. Croyez-vous aux Pokémon légendaires professeur ?
-L'homme n'est pas le premier être à avoir foulé le sol de Sinnoh, et j'imagine difficilement une Rhinocorne, aussi puissant soit-il, mettre en place toutes ces choses propices à la vie.
-En avez-vous déjà vu ?

Le professeur hésita.
-Pour être franc, non. Mais je connais des personnes qui auraient eu la chance d'assister à une démonstration de leur puissance.

Alors que Morgane allait continuer, la porte du laboratoire s'ouvrit, laissant apparaître Aurore.
-Excusez-moi, fit-elle, j'ai terminé de nourrir les Pokémon.
-Ce n'est rien Aurore. Veux-tu te joindre à nous ?
-Avec plaisir !
-Nous parlions justement de Pokémon légendaires avant que tu n'arrives.
-Ah… Il y a beaucoup de choses à dire sur ce que l'on ne connaît pas, n'est-ce pas ? dit-elle en souriant.
-Personnellement, reprit Morgane, celui qui m'intéresse le plus est Regigigas. J'étais la gardienne du temple de Frimapic avant sa destruction récente, expliqua-t-elle. Auriez-vous des choses à me dire sur lui ?
-Hélas mademoiselle, fit le professeur, je pourrais vous en dire beaucoup plus sur les trois Pokémon des lacs, sur les deux déités ou même sur Giratina, mais je n'ai pas encore eu l'occasion d'étudier les légendes ayant attrait à Regigigas. Cependant, maintenant, je comprends pourquoi vous voyagez avec Julien, fit-il. Un scientifique attiré par les mythes et légendes de Sinnoh habitant à Frimapic ne peut qu'être très renseigné sur ce Pokémon. Mais quel impoli je fais ! s'exclama-t-il soudain. Vous servirais-je quelque chose à boire ? demanda-t-il.
-Oh, vous savez, nous avons encore de la route. Nous aimerions être à Bonaugure avant la tombée de la nuit.
-Ah. Charmante bourgade, en effet… J'ai deux jeunes assistants de l'âge d'Aurore qui ont habité là-bas. J'ai eu la chance de leur remettre leurs premiers Pokémon. Peut-être avez-vous entendu parler de Lucas, ce jeune dresseur qui a traversé Sinnoh plus rapidement que quiconque depuis des années ?
-Sincèrement, non, confessa Julien. Je ne m'intéresse pas trop à l'actualité des dresseurs.
-Que c'est dommage ! Ce qui est regrettable dans l'avancée de Lucas, c'est qu'elle met dans l'ombre celle de son ami, Régis, qui est tout aussi spectaculaire. Ce jeune homme est le digne fils de son père, qui n'est autre que le célèbre Aigle de la Tour de Combat. Mais je ne vais pas vous retenir trop longtemps ! Vous avez encore beaucoup de route, dit-il. Mais je pense que vous y arriverez.
-Oui, Bonaugure doit être à trois heures d'ici maximum.
-En passant par des raccourcis, vous pourrez même y être en deux heures, leur dit Aurore.

Et peu de temps après, ils quittaient la compagnie du professeur Sorbier et de son assistante pour retrouver celle des cailloux qui jonchaient la route et de l'herbe qui la bordait. Au même moment, sans qu'ils ne le sachent, Hélio quittait son QG par la voie des airs, en direction du même village.

Après une heure et demie de longue marche, ils furent étonnés d'arriver déjà.
-Eh bien, s'exclama Julien, déjà ?
-Nous avons été rapides.
-Que fait-on maintenant ? demanda-t-il.
-Je suppose que le mieux que nous puissions faire est de chercher la clef, suggéra Morgane.
-Comme ça ? En soulevant les pierres et en inspectant le gazon ?
-Je n'en ai aucune idée. Commençons par faire un tour du village ?

Et ils entamèrent une visite du petit bourg, qui s'avéra vite être vraiment minuscule. Ils en firent rapidement le tour sans rien repérer qui puisse leur indiquer qu'une relique se fût trouver là.
-Après tout ce temps, on n'a aucune chance, soupira Julien.
-Il ne faut pas désespérer, on peut demander aux habitants.

Et ils commencèrent, comme Ambre plusieurs semaines avant eux, à frapper aux portes pour poser des questions. Les habitants de Bonaugure étaient pour la plupart des personnes âgées, et une vieille dame put bientôt leur répondre.
-Si je sais des choses à propos de Bonaugure ? Vous avez frappé à la bonne porte ! Mais entrez donc.

Quand elle eut installé de force le tandem dans de vieux fauteuils qui avait dû voir passé beaucoup de monde avant eux, elle partit dans de longues explications.
-J'ai passé ma vie ici, commença-t-elle. Et ma famille avant moi ! Je sais tout ce qu'il y a à savoir sur Bonaugure. Que voulez-vous savoir exactement ?
-Nous sommes à la recherche de vestiges d'anciennes civilisations, expliqua Julien. Des civilisations qui peuplaient Sinnoh des millénaires avant nous.
-Bien sûr ! Alors sachez qu'avant, Bonaugure était une très grande ville. Maintenant écoutez bien. Je suis peut-être la dernière à savoir ça et je n'ai jamais eu de descendance. Après moi, vous serez donc les seuls à savoir ceci. Ma défunte mère m'a raconté qu'autrefois, Bonaugure était l'une des quatre grandes villes vénérées par les hommes. Elle était l'une des villes à qui le Roi Pokémon avait confié l'un de ses biens les plus précieux. Et à cette époque, Bonaugure s'étendait plus à l'Ouest. Et quelque part dans la forêt, là-bas, se trouvent les vestiges de ces civilisations anciennes. Une ville fantôme…
-Mais bien sûr ! s'écria Julien. Madame, merci beaucoup pour vos informations. Vous venez de participer à la sauvegarde de Sinnoh, lui dit-il solennellement. Grâce à vous, nous trouverons peut-être ce que nous cherchons.
-Sauver Sinnoh ? Avez-vous un rapport avec Regigigas ? demanda-t-elle.
-Oui, dit Julien en lui montrant la paume de sa main.
-Alors j'ai des informations pour vous ! Beaucoup ! Mais allez donc faire ce que vous avez à faire, vous repasserez quand vous aurez trouvé. J'aurai le temps de vous préparer une tarte dont vous me direz des nouvelles.
-Avec plaisir Madame.
-Allez, ne perdez pas de temps les amoureux ! Partez !

Le couple n'osa rien dire et tous deux prirent congé, non sans remercier véhémentement la vieille dame. Quand ils furent à l'orée des bois qui entouraient la partie ouest de Bonaugure, Morgane prit la parole :
-Pourquoi lui as-tu tout dit, comme ça ?
-Je ne sais pas… Mais je suis certain d'avoir bien fait. Je le sens. Cette femme a joué un rôle important. Peut-être même plus que l'on ne peut le penser.
-Tu dois savoir ce que tu fais… supposa Morgane, à moitié convaincue.
-Avant, Bonaugure était donc beaucoup plus grande… Nous sommes bêtes, nous aurions dû regarder dans ce livre que tu as emprunté.
-Pardon ? Ah, oui ! Il me semble que c'est toi qui l'as.
-Oui, attends…

Il fouilla dans son sac à la recherche de l'ouvrage de la bibliothèque de Joliberges, « Cartes d'autrefois de la région de Sinnoh ».
-Le voici, dit-il en l'extrayant précautionneusement. Alors… Bonaugure, Bonaugure… Voilà ! – il se tourna vers les bois – La ville se trouvait à un ou deux kilomètres dans cette direction. Mais je n'ai aucune idée de sa taille. Nous allons nous y rendre, peut-être que les vestiges nous indiqueront comment chercher.

Et tandis qu'à proximité de Féli-Cité, l'avion d'Hélio se posait, Julien et Morgane s'engageaient dans les bois de Bonaugure sous la faible lueur que laissaient filtrer les nuages et les arbres.

Sur le toit des maisons vinrent s'écraser les premières gouttes de pluie de l'orage torrentiel qui allait bientôt éclater.