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Smirnoff R. 2 de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 30/10/2009 à 11:11
» Dernière mise à jour le 30/10/2009 à 11:17

» Mots-clés :   Drame   Humour   Kanto   Romance

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074 - Douce Nuit
« Je suis une nocturne. Pour moi, la créativité vient de la nuit. Il se passe quelque chose avec la nuit. Une énergie différente. La nuit est un vide dans lequel je peux créer. »
(Grace Jones)



-Et ainsi s'achève mon passionnant cours sur les Pokémon qui apprennent Attraction. N'était-ce pas intéressant ?

Stuart et Edgar étaient à moitié endormis.

-Ouais visiblement ça vous a emballés. Bref. On dort. Faites attention, cette clairière est cernée de crottes de Persian, ils doivent trainer dans le coin…

Stuart et Edgar plissèrent les yeux en regardant de tous les côtés.

-Je plaisante. C'est les Grahyena dans cette forêt. Quoi qu'il en soit…

Roland lâcha ses six Pokémon.

-Ils nous défendront. Rassurez-vous, je les ai dressés à vous défendre aussi.
-Ca nous rassure… marmonna Stuart.

Le trio s'endormit. Les Pokémon de Roland se réunirent autour d'une souche et partagèrent un lot de baies que leur maître avait laissé.

***

Peu avant le début du voyage itinérant.

-Ca va être cool ! On va être avec un prof et on va genre aller dans tout Kanto !
-C'est très bien mon chéri mais… En quoi ça va t'aider à devenir meilleur ? Enfin je veux dire, moi je me suis orienté vers les études commerciales et regarde moi !

Edgar plissa les yeux.

-C'est indispensable pour ton diplôme, certes, mais ne t'y investis pas trop.
-Papa, c'est vachement important…

Un bruit sourd. Edgar et son père relèvent la tête.

« Oh non mais c'est pas vrai ! »

Un cri de bébé fille se fit entendre.

-Louise !! S'étonna le père d'Edgar.

Ils foncèrent et arrivèrent dans la salle de bains. La mère d'Edgar reculait et se tenait le visage en regardant le bébé qui pleurait.

-Chérie, ça va ?
-L… Louise, je l'ai lâchée et elle est tombée sur la table à langer !
-Ce n'est rien ! Allons !
-Je suis une mauvaise mère !! Je n'arrête pas de la lâcher au mauvais moment !
-Mais non !

Edgar regarda sa petite sœur et acheva de changer sa couche.

-Je me débrouillais mieux avec Edgar !! Pourtant j'étais plus jeune ! J'étais plus jeune avec Edgar et je me débrouillais mieux !
-Mais non, voyons, tu sais que c'est faux !

Edgar regarda son père, étonné. Lequel lui fit un clin d'œil. Edgar plissa les yeux.

-Mais ouais, maman, je suis sûre qu'avec moi tu étais cent fois plus merdique qu'avec Louise aujourd'hui.
-AAAAAAAAHNNNNN !!!!

La mère d'Edgar partit dans sa chambre en hurlant. Edgar la regarda.

-J'ai dit un truc de travers ?
-Edgar, ta mère traverse une période… difficile !
-J'ai cru comprendre… Qu'est-ce qu'elle a ?
-… Rien qu'un enfant de ton âge doive savoir.
-Oh. Elle fait de la parano, quoi.
-Edgar…
-Elle en fait quand même des tonnes, nan ? Des fois je me demande si elle fait pas semblant…

Le père leva la main, menaçant. Edgar recula par réflexe.

-Que je ne t'entende… JAMAIS… redire un truc pareil. Compris ?
-Mais papa, t'avoueras…
-EDGAR !
-Pardon Papa.
-Termine de changer ta petite sœur et ensuite… occupe-toi d'elle.
-Ouais…

***

-Je trouve ça bien, moi. Tu seras avec moi pendant deux mois ! J'aurais de la compagnie et toi tu seras tranquille.

Stuart soupira.

-Je veux faire ce voyage.
-Stuart, aucun handicapé n'a jamais effectué le voyage itinérant… Tu as la possibilité d'être tranquille, qu'est-ce que tu veux de plus ?
-La possibilité d'être normal.
-…

Stuart hocha la tête. Son père semblait embarrassé.

-Stuart, tu sais, ta mère…
-Quoi maman ?
-… Ta mère t'aimait beaucoup, et elle luttait pied à pied pour que tu sois le plus… normal et le plus choyé possible.
-C'est pour ça que dans les réunions familiales ils me regardent tous comme si j'avais un bras en moins ?
-…
-J'plaisante.
-Hm… Stuart, tu… n'es pas normal. Pas comme les autres enfants, tu vois. Tu as cette dégénérescence musculaire qui… fait que tu ne peux pas te mouvoir parce que les muscles de tes jambes, peu à peu, s'atrophient…
-Papa, c'est bon, je sais ce que le médecin a dit…
-Tu ne peux pas faire de voyage itinérant parce que… Tu ne peux pas marcher.
-… Et si j'essaie ? Si je tente le coup, si je fais fi des pressions…
-…

Le père de Stuart regarda son enfant.

-Alors… Je ferais tout ce que je peux pour te soutenir. Parce que ta mère aurait pris les armes pour que tu le fasses.

Stuart sourit.

***

Académie de Lavanville.

-C'est pour ça que les Barbicha ont de si longues moustaches. Ils contrôlent les basculements tectoniques et contrôlent ainsi les séismes. Voilà, à la semaine prochaine !

Le professeur de Stratégie rangeait ses affaires et reçut la visite de Stuart.

-Oh Stuart !
-Bonjour monsieur… Euh ce serait pour le voyage itinérant.
-Tu en es dispensé, tu passeras seulement un examen préparatoire avec les autres élèves dans ton cas.
-S'il vous plait…
-Désolé mais le règlement est très clair. Tu dois t'y plier.
-Et si j'ai pas envie ?

Le prof soupira.

-Tu sais combien personnellement j'aurais aimé ne pas faire mon voyage itinérant ? Tu as une sacrée chance !
-Et si j'ai envie !
-Ca n'est pas possible, c'est tout !
-Mais monsieur, c'est ridicule…
-Regarde comment tu te déplaces !

Stuart regarda ses béquilles, penaud.

-Et pis ?
-Tu te rends compte que tu devras marcher sur des kilomètres ??? Que tu vas parfois avoir affaire à des obstacles, des escaliers, des rues pavées…
-Et ô mon Dieu il s'avère que je passe mes journées à me plaindre de marcher ! Que ma vie doit être insupportable !

Le prof regarda Stuart, médusé.

-C'est ce que vous pensez n'est-ce pas ?
-… Stuart Gibson, tu es puni.
-Puni ??? Puni de quoi ?!
-PUNI C'EST TOUT ! ON NE DISCUTE PAS !

Stuart grimaça.

A la sortie du cours, il remarqua une affiche. Pour une association qui promeut le handicap à l'école.


***

Le Canarticho touillait dans la marmite. Il sortit son poireau de la soupe et la présenta à ses camarades.

Omar prit une louche et goûta.

-Manque de sel.
-C'est une excellente idée que tu as eu de capturer ce Pokémon ! Admit Léopold.
-Il a l'air tellement débile… songea Lila.
-T'auras pas de soupe alors s'il a l'air débile.
-J'vois pas le rapport !

Léopold soupira.

-J'espère qu'on trouvera le moyen d'aller à Parmanie… Je ne comprends pas que cette route soit bloquée !
-Moi non plus, pourtant j'ai l'impression d'avoir entendu parler de ça… songea Omar.
-Moi aussi, en plus ! Grommela Léopold.
-Mais où et dans quoi…

Lila soupira.

-Vous êtes à la ramasse tous les deux… Quelle question débile vous vous posez quand même…
-C'est quand même dingue que tous les dresseurs du coin doivent camper avant de passer !! Non, tu ne trouves pas ?! Soupira Léopold.
-JE M'EN FICHE !

Léopold ricana.

-Moins tu seras curieuse, moins vite tu progresseras.
-LE CHANTAGE PSYCHOLOGIQUE NE MARCHE PAS, MONSIEUR !
-Ok, ok… Comme tu veux !
-Et si vous nous reparliez de ce copain à vous dont la sœur a un Canarticho ?!

Léopold regarda Lila et Omar, silencieux et gêné.

-C'est un ami, c'est tout… Sa sœur a un Canarticho, ça m'a marqué c'est tout !
-Vous êtes tout rouge, monsieur… remarqua Omar.
-M'nan !!

***

Omar fumait tranquillement le narguilé en compagnie de Chaffreux qui dormait sur les coussins du salon. La mère d'Omar entra dans le salon.

-… Omar ! Je t'ai déjà dit de ne pas fumer ça !
-Désolé, maman…
-Tout de même !

Elle changea de pièce. Omar s'empara d'un bouquin et commença à le lire. Chaffreux miaula et Omar rangea le livre sous son coussin. Le père d'Omar arriva.

-Salam, fils.
-Salam, père. Bonne journée au travail ?
-On fait aller. Dis-moi, Omar…
-Ouiiiii…
-Ca va bientôt être ton voyage itinérant, c'est cela… Passe moi le narguilé.

Omar passa l'objet à son père en soupirant.

-Oui papa.
-Et à ce que j'ai cru comprendre, tu ne sais pas à l'avance qui sera ton professeur…

Omar haussa un sourcil.

-Et ?
-J'ai peur que tu tombes sur un détraqué. Ta mère a lu dans les journaux que des enfants avaient été séquestrés par leurs professeurs.
-Oh…
-Elle a entendu l'histoire d'un homme appelé Jools Siviter. Quel nom bizarre, tu ne trouves pas.
-Oui c'est… particulier !
-Eh bien il paraît qu'il éprouvait une certaine fascination pour les jeunes garçons. Une fascination malsaine.

Omar plissa les yeux.

-Et alors ?
-Omar, écoute-moi bien. Si jamais à un quelconque moment tu sens que ton professeur est bizarre… Appelle la police.
-Papa…
-Ou même si jamais tu passes près de la maison ou de mon travail, appelle-moi, je verrais moi si ce professeur est un type bien ou pas.
-Et si c'est une femme ?

Le père d'Omar agita la main.

-Si c'est une non-musulmane, méfie-toi.
-D'accord…
-Qu'est-ce que tu caches sous ton coussin ?
-Rien, père.
-Vraiment ? Lève-toi.

Omar soupira et se leva. Le père sortit le livre « L'Islam en questions »

-… Un livre sur l'Islam écrit par un occidental ? Qu'est-ce que je t'ai dit à propos de ce genre de littérature ?
-Interdite sous ce toit, père.

Le livre finit dans un feu. Omar soupira. « C'est parti pour l'amende à la bibliothèque. »

***

-Je veux juste savoir si je peux compter sur toi…Ouais, ouais, mais si elle crève pendant que moi je suis pas là… MAIS JE PEUX PAS FAIRE AUTREMENT PAUVRE CON ! TU M'ECOUTES OUI OU MERDE !!! C'EST POUR MON DIPLÔME !…… Nan je t'ai pas traité de con ! C'était pas sérieux ! Mais vas-y, c'est maman quand même !!

La mère de Lila arriva, chancelante, s'accrochant aux murs.

-Ouais bah j'en ai rien à foutre. J'ai besoin que tu t'occupes de maman ou que tu paies une infirmière à domicile !… Pas elle, c'est une connasse, elle croit que maman est dépendante à la Vicodin et elle la lui interdit. Moi j'lui en donne une quand ça va vraiment pas ! Et alors ? Mais t'as qu'à t'en occuper putain ! C'est pas que ta femme c'est ma mère aussi ! Trou du cul va !

Elle raccrocha et aperçut sa mère.

-Maman, tu devrais pas quitter ton lit !
-Ca va, j'ai un petit mieux. J'en profite… Tu étais au téléphone avec…
-Papa. Il doit essayer de te trouver une infirmière ou de s'occuper de toi.
-Ah… Ne parle pas sur ce ton à ton père tout de même.
-Maman t'es super malade, merde ! Et il a l'air de s'en foutre !
-Je ne veux pas que tu sabordes ta vie à cause de moi.
-T'y peux rien maman… Et de toute façon… J'y peux pas grand-chose non plus. Ce voyage itinérant c'est… un peu genre ma seule chance.

La mère de Lila hocha la tête, résignée.


***

Claire et ses élèves étaient sur un îlot au beau milieu de la route de pêche au sud de Lavanville.

-Essayez de dormir, les enfants, on verra demain si on peut essayer de rejoindre la rive…
-Tout ça craint un max… geignit Lenny.
-Ca pourrait être pire, on pourrait être trempés… soupira Stacy.

Claire soupira en repensant seulement à comment ils étaient arrivés ici. Elle posa sa tête sur l'oreiller et s'endormit.

***

Depuis quelque temps, Stacy avait de plus en plus de mal à prendre de notes en cours. Elle n'avait plus d'yeux que pour Omar en cours, et tout le monde s'en était aperçu, Omar compris. Il faut dire que Stacy ne tarissait pas d'éloges sur lui, et son admiration était parfois trop visible. Aujourd'hui c'est décidé : Elle irait lui parler. A la fin du cours de stratégie, elle alla le voir. Stuart était devant son chemin dans les escaliers descendant entre les tables ce qui fit qu'elle rata Omar.

-Omar ! Attends !

L'adolescent se retourna. « Qu'est-ce qu'elle a encore… »

Stacy approcha et ajusta ses cheveux blonds.

-Euh… Salut !
-… On s'est vus depuis ce matin, Stacy…
-Ah oui ! Euh… Bonne journée ?
-…………. Qu'est-ce que tu veux ?
-Ca… te dirait qu'on mange ensemble ?
-A la cantine, volontiers.
-Justement, non, à… l'extérieur de la cantine !
-Mais comment veux-tu qu'on mange à l'extérieur de la cantine…
-Dans un snack bar ou un fast-food…
-Mais on y mange très mal, et souvent du porc en plus !
-…………..awicévraiomondieu………… bah dans un restaurant alors !
-C'est beaucoup trop cher.
-… Bon, bah…
-On peut tout simplement manger à la cantine ensemble… demain !
-Oui… Euh…

Omar tourna les talons.

-J… J'ai pas envie qu'on soit séparés pour ce voyage itinérant !

Omar se retourna vers Stacy.

-M… Mais il n'y a pas de « On » ! Pas plus qu'entre les autres élèves de la classe ! Nous sommes bons camarades, je t'apprécie, tu m'es sympathique mais… pas plus loin. Voilà !

Stacy regarda Omar partir, la tête basse, se sentant profondément idiote.

***

-J'me sens tellement nulle !

Stuart et Gilles se regardèrent et regardèrent Stacy.

-Mais… pourquoi t'as voulu lui dire ça ?! Enfin j'veux dire…
-Demande-lui plutôt pourquoi elle vient nous en parler à nous… chuchota Gilles.
-Mais parce que ! Il fallait bien qu'il sache clairement ce que je ressens à son égard ! C'est important ce genre de chose !
-En tant que jeune fille réputée pour son originalité, pour le coup en matière d'amour tu respectes les clichés… marmonna Stuart.
-Tu as raison, en fait je devrais me contenter d'être normale avec lui… Enfin, normale à ma façon !
-Voilà !
-Et maintenant on va pouvoir manger ? Marmonna Gilles.

***

Omar revint à sa place, à côté de Youssef, l'élève noir - que certains ont affectueusement surnommé « Manioc ». Il trouva une fleur avec un petit mot.

« Une pensée pour toi, camarade - Ton amie Stacy »

Omar regarda l'objet de haut avec toute sa symbolique. Il eut un soupir bizarre, en inspirant, comme une sorte de sanglot silencieux. Il s'assit et se contenta de placer la fleur en herbier dans la couverture de son Coran.

-Pourquoi tu fais ça ?! S'étonna Youssef.
-… Parce que je suppose que si je la mets là, ça me permettra d'y penser sans pour autant y accorder autant d'importance.
-… Tu te fourvoies.
-Ouais… Tu t'imagines pas à quel point ce que tu dis là résonne en moi à double sens…

***

Lenny n'était pas stressé par cette idée de voyage itinérant à la base. Mais l'annonce involontaire du divorce de sa tante avait changé la donne. Il se demandait s'il devait vraiment partir en voyage itinérant. Lors du cours de Natation, il y réfléchissait de plus en plus. Gabriel, un élève pas vraiment très discret, en discuta dans les vestiaires.

-Un souci, Lenny ?
-Nan, nan…
-On est ronchon ?

Lui disant cela tout en essuyant virilement ses « parties ».

-… Juste des trucs dont j'ai pas franchement envie de discuter.
-Avec moi, c'est ça ?
-Tu es du genre à répandre des rumeurs en effet… On t'appelle pas Gaby Solis par hasard !
-Quel surnom affreux… Eva Longoria s'habille comme un sac à patates.
-Bref, j'ai pas envie d'en discuter.
-C'est dommage, j'aime bien discuter avec toi, à demi nus dans le vestiaire…
-Gabriel, tu franchis trop de barrières d'un seul coup là…
-Oh ça va, monsieur fait son désintéressé…
-Très bien, tu veux savoir. J'hésite à faire mon voyage itinérant.
-Bah voyons. Demande au coach de t'en dispenser !
-Déjà fait, refusé.
-Moi je veux en être. Peut-être serais-je avec un délicieux camarade hétéro que je devrais pervertir ou avec un prof dénué de morale !
-T'es vraiment dégueulasse !
-Tu n'espères rien de ce type de voyage ?
-Bah… Ca me place loin de ma famille en fait !
-Quel gros bébé… Allez, zou ! Y'a de vrais petits minets avides de culs rebondis par là !
-Bah voyons parce que toi tu es adulte, peut-être !
-… Moi j'assume mes choix !

Lenny plissa les yeux en soupirant. « Je suis vraiment SUPER MAL entouré ! »


***

-Que PERSONNE ne me dérange cette nuit ! J'ai mon masque de beauté nocturne !
-Comme si on avait envie de te déranger ! Soupira Gilles.
-Autant donner un concert de cinquante cornes de brumes… songea Malcolm.
-Voilà ! Bonne nuit messieurs et si je sens des mains sur moi…
-Profites-en, ce seront les seules qui s'aventureront sans que tu ne paies… soupira Malcolm.
-Mais qu'est-ce qu'elle va s'imaginer… grommela Gilles.

***

Marie-Hélène marchait dans les couloirs avec ses amies, Edwina et Gloria.

-Les filles, nous devrions réfléchir à un boycott total du Voyage itinérant.
-Hin-hin !
-Totalement !
-Je propose que nous fassions des crasses à nos professeurs quels qu'ils soient ! Pacte d'amitié ultime ?
-Pacte !
-Pacte !
-Super ! Bien, décidons maintenant de nos coiffures respectives et des assortiments de couleurs de robe à tenter !

***

-Le Voyage Itinérant, ma chère Marie-Hélène, est dans cette famille une réussite totale.

Marie-Hélène regardait sa mère, une grande blonde rachitique aux cheveux lisses et figés, ramenés vers l'arrière.

-Vous vous devez de représenter la famille D'Aubenant et ses armoiries du mieux que vous le pouvez.
-Mère, comment une famille aussi puissante que la nôtre peut s'adonner à un sport si dégradant !!
-Cela vient de votre arrière grand-père qui y voyait un exercice fort plaisant, un sport original de pauvre qu'il a transformé en distraction de riche.
-C'est d'un vulgaire…
-NE JUREZ PAS, Marie-Hélène ! Rien de tout cela n'est horrible ! J'ai moi-même fait mes armes dans le voyage itinérant avec le très compétent Rupert Hanson. Le pauvre homme, j'ai été à l'enterrement de son Galopa… Quelle tragédie…
-Mère ! Vous fréquentez des pauvres ?!
-Marie-Hélène, ce sont peut-être des pauvres mais ce sont des gens fort amicaux. Quand ils se taisent et qu'ils se sont lavés la veille.

Marie-Hélène soupira. Sa mère avait quand même des idées bizarres.

***

-Une association d'aide aux enfants handicapés ?!

Gilles rehaussa ses lunettes. Stuart acquiesça.

-Je les ai appelés, ils vont m'aider pour faire ce voyage itinérant.
-Vraiment ? Enfin, j'veux dire, tu vas vraiment le faire ?
-Ouais !
-Stuart c'est de la folie…
-Je sais que je peux le faire !
-Bah oui mais quand même… J'te signale que t'as du mal à avancer les jours de pluie à cause de la boue et des trottoirs glissants ! T'es pas ce qu'on peut appeler un grand marcheur.
-… Je serais accompagné !
-Imagine, Stu, que tu tombes sur une hystérique comme Marie-Hélène…
-Elle me traite avec dédain et mépris… Ce qui est déjà moins pire que les trois-quarts des élèves !
-Ou sur un égoïste comme Edgar…
-La tuile…
-Ou même sur cette maladroite de Betty Campton !
-La pauvre, elle fait tomber mon plateau quand elle m'aide…

Gilles soupira.

-Ce qui est énervant avec toi c'est que tu es trop optimiste.
-Toi tu devrais l'être plus !

***

Gilles rentra chez lui.

-P'pa, m'man, je suis rentré…
-Hm… marmonna la mère.
-Ouais… Et t'es devenu sportif entretemps ?
-… Non papa…
-Pschhh… Pourquoi j'ai pas un fils sportif…
-… Parce que… c'est moi ton fils et je suis pas un sportif !
-Ouais… Merci de me rappeler chaque jour à quel point tu me déçois…

Gilles soupira. « Laisse tomber la neige… »


***

Le pianiste s'activa sur les touches blanches et noires. Dans la Salle Privée du Gemini Cramoisi, le restaurant le plus huppé de Cramois'ïle, s'étaient réunis les membres les plus émérites de l'Ennéagramme. Il y avait Numéro 1, Dexter Stone, qui commençait à manger son Hachis Parmentier, Numéro 2, Nathan Vinner qui savourait de douces frites, Numéro 3, Ethel Wilde, qui se délectait de quenelles, Numéro 4, Max Perry, qui se contentait de pâtes à la carbonara, et enfin Numéro 8, Matt Clancy, qui se délectait de Makis au saumon qu'il prenait entre ses baguettes.

-J'ai tenu à vous réunir ici… afin de faire un point. Vous excuserez Numéro 9 qui est en ce moment à Sinnoh pour remplir sa mission, sourit Dexter.
-Il s'en sort ? Demanda Nathan.
-Comment veux-tu que je le sache ! Tu sais bien que cet hurluberlu coupe les télécommunications quand on lui confie une directive !
-Je sais pas, tu pourrais avoir des espions…
-Pas à Sinnoh ! Je conchie cette région, tu le sais !!
-Oui, oui, pardon…
-Bon… Numéro 8 !

Matt leva la tête.

-Chouette, on s'adresse à moi !
-Le recrutement de Trafalgar ?
-Ca avance. Il n'est pas aussi rude que la légende le prétend. On devrait pouvoir le présenter à tous les membres sous peu.
-Bien… Pas aussi rude, dis-tu ?
-La vie semble l'avoir affecté…
-Au point d'en faire une femmelette ?! S'étonna Dexter.
-Je ne dirais pas ça ! Personnellement je n'aimerais pas chercher des crosses à l'homme qui a condamné la Grotte Azurée, quel que soit son état psychologique.
-C'est vrai…
-Voyons, Numéro 1, c'est un allié de poids que j'ai recruté là ! Vous ne me faites pas confiance ?
-Si, si…
-On dirait que vous êtes embarrassés par quelque chose, Numéro 1... Marmonna Ethel.

Dexter se tourna vers la sombre jeune femme brune.

-Vous êtes toujours aussi perspicace, Numéro 3.
-N'est-ce pas.
-En fait je suis pointilleux sur le recrutement parce que je commence à reconsidérer l'entrée de certains membres dans le groupe.

Etonnement des autres membres. Numéro 4 soupira.

-Tu veux parler de Numéro 5 et Numéro 6 ?
-Voilà… Tu veux bien ne pas me tutoyer devant les autres membres ?
-Pourquoi, c'est encore une des règles que tu viens d'inventer ?
-… C'est une marque de respect à laquelle je tiens, surtout de ta part !
-Pschhhh… 25 ans et déjà un vieux schnok !
-GNNNNN….
-Du calme… soupira Nathan. C'est vrai, Numéro 5 et Numéro 6 ne font pas vraiment honneur à notre organisation… Que préconises-tu ?
-Un recrutement préventif. On va les envoyer en première ligne, ces deux là, et dans le même temps on recrute des membres sérieux et définitifs.

Les autres membres approuvèrent cet état de fait. Matt soupira.

-Eh bien, je n'ai jamais été aussi content d'être à une réunion ! Sourit le juriste.
-Vous êtes un membre indispensable, Numéro 8... N'ayez crainte, vous êtes bien le dernier que je songerais à remplacer… marmonna Dexter.
-Cool. Enfin, moins cool pour Numéro 5 et Numéro 6.
-J'ai simplement recruté numéro 5 en pensant qu'elle nous serait utile dans le but que nous visions, mais maintenant que ce problème est en suspens, je la perçois comme une nuisance. Numéro 6 est bruyant, stupide et je n'ai aucune envie de le garder très longtemps.
-On est d'accord ! Soupira Ethel.
-Tout à fait, souffla Max.
-Euh… Et concernant… Roland Smirnoff ?

Dexter regarda Nathan qui pencha la tête. Matt lança un regard intrigué vers le Numéro 2.

-Quoi, Roland Smirnoff ? Tu surveilles toujours celui qui a battu Burton ?
-Oui, oui bien sûr.

Matt plissa les yeux.

-Bon. Tant qu'on â la certitude qu'ils ne vont pas nous chercher pour nous attaquer, on peut laisser l'affaire Roland en suspend. Cela fait, il nous reste les affaires courantes. Numéro 8, nous vous en chargeons en compagnie de Trafalgar.
-… C'est-à-dire ?
-Il faut établir un lien de confiance sur la durée, ajouta Dexter.
-Je n'ai… pas très envie de l'utiliser…
-Alors ne le faites pas. Il n'est pas nécessaire de l'instrumentaliser, vous pouvez créer un véritable lien avec lui.
-… Bon, si ce sont les ordres…
-L'important est qu'il s'intègre.
-Compris, chef.
-Tu as des idées pour de nouveaux membres ? Marmonna Nathan.
-… Quelques-unes, et toi ?
-J'ai quelqu'un en tête, mais il faut que je vérifie quelque chose, admit Nathan.
-Bon. Je fais mes recherches de mon côté. Numéro 3, Numéro 4, vous continuez les affaires courantes…

Ethel acquiesça. Max secoua la tête.

-Je ne suis pas d'accord.
-… Pardon ?! S'étonna Dexter.
-Je sais que c'est vous le chef, et tout ça, mais j'ai une affaire à régler. Une affaire importante.

Dexter plissa les yeux.

-Qui a un rapport avec notre mission finale ?
-Non.

Dexter soupira.

-En ce cas, ça ne me plait pas. Numéro 4. J'ai besoin de toi frais comme un gardon.
-Si je ne tenais pas à la réussite de nos objectifs et à ton autorité, je ne t'en aurais même pas informé.

Dexter fronça les sourcils. Max joignit les mains devant lui.

-J'ai besoin d'effrayer quelqu'un. Quelqu'un qui commence à m'inquiéter et que j'ai besoin de ramener aux vraies valeurs.

Ethel plissa les yeux. Nathan haussa les sourcils. Matt but un coup, embarrassé par la tension de la pièce, et regarda Max.

-Affaire personnelle ? demanda le juriste.
-Plus ou moins.
-C'est… idiot… souffla Matt.
-Je règle mes propres affaires, je ne me préoccupe pas des tiennes.
-Parfois je me demande pourquoi tu restes avec nous, tu es tellement solo… marmonna Matt.

Le regard du frère de Claire croisa celui de l'ami de Charlie. Ethel leva les yeux au ciel. Nathan soupira.

-Ne vous battez pas…
-Très bien, Numéro 4, tu peux vaquer à tes occupations… lâcha Dexter.

Max balança Voltali dans la pièce. Matt soupira et lança Tritosor.

-Hmph… Double Pied !

Le Pokémon se lança vers Tritosor et se positionna pour donner des coups de pied.

-Armure !

Tritosor se figea et prit le coup sans dommage. Nathan geignit.

-Je vous en prie, messieurs…
-Je faisais seulement remarquer quelque chose de foncièrement notable et que les autres ont très certainement pensé aussi ! Boue Bombe !

L'attaque balança Voltali à travers la pièce. Le Pokémon se posa sur le mur auquel il adhéra sans problème.

-Personnellement je préfère que tu te taises si c'est pour dire pareilles insanités !! Dard Nuée !!

L'attaque fusa dans toute la pièce. Dexter soupira.

-Puissance Cachée !!

Tritosor s'entoura d'une aura blanche et se protégea avec de nombreuses sphères d'énergie. Les dards n'atteignirent même pas le Pokémon mais se heurtèrent à la barrière de Puissance Cachée. Max grogna de frustration.

-DERNIERECOUR !

Voltali s'entoura d'une aura néfaste jaune. Ses poils se dressèrent et il poussa un cri bestial.

-ABIME !!!

Tritosor commença à concentrer son énergie sur le sol, prêt à l'ouvrir. Dexter se leva, furieux.

-EBULILAVE !!!

Le choc.

Typhlosion s'est placé entre les deux Pokémon, ses bras entourés de flammes. Il retient Voltali et Tritosor à bout de bras. Dans le même temps, le Jungko de Nathan avait attrapé le Voltali de Max, et le Coudlangue d'Ethel s'était saisi du Tritosor de Matt.

-Ca suffit, tous les deux. Max, tu fais ce que tu veux. Matt, cesse de provoquer Max. J'ai autant besoin de lui que de vous tous. Il est hors de question qu'aucun de vous ne quitte l'Ennéagramme.

Chacun rappela ses Pokémon. Dexter se rassit.

-Bref… La tension est à son comble… Ca n'en est que mieux. Le moment venu, vous serez tous prêts.

Max, Ethel, Nathan et Matt hochèrent la tête.

-Je vais donc clore cette session et vous laisser à vos activités.

Chacun se leva pour partir. Matt attrapa Nathan par l'épaule.

-Vous lui avez menti.
-Pour ?
-Au sujet de l'adversaire de Numéro 7.
-… Comment savez-vous que j'ai menti ?
-Aucune importance. Vous avez menti à Numéro 1.
-Ce type n'est pas dangereux pour l'organisation. Je ne tiens pas à gaspiller mes forces à surveiller un type tout ce qu'il y a de plus calme.

Matt regarda Nathan et hocha la tête.

-Merci.
-… ? Merci pour quoi ?!

Matt s'en alla. Nathan plissa les yeux, intrigué. Dexter vint le rejoindre.

-Puis-je m'assurer de ton soutien total dans cette affaire ?
-Bien sûr !
-Alors pourquoi as-tu cessé d'espionner l'attaquant de Numéro 7 ?

Nathan écarquilla les yeux, surpris. Dexter soupira.

-Tu me prends pour un abruti ? Je sais que tu mens. Je te connais depuis bien assez longtemps pour savoir quand tu me mens. Bref. La plupart du temps quand tu me trahis c'est que tu n'oses pas me dire que je vais droit dans le mur…

Nathan hocha la tête.

-Je pense que tu commets une erreur en t'attaquant aux amis de Roland Smirnoff.
-Pourquoi ?
-… Parce que si notre cible est bien Roland Smirnoff, il faut se concentrer sur lui !
-Je tiens à faire coïncider l'attaque sur Roland Smirnoff avec l'attaque que nous allons mener sur la ligue Pokémon.

Nathan plissa les yeux.

-J'ai presque l'impression que… tu suis un agenda parallèle. En tant que Numéro 2... Non, en tant que ton meilleur et seul ami…

Dexter leva les yeux au ciel.

-Je te demande au moins de ne pas me laisser en dehors des grosses affaires. Et d'écouter un peu mon avis. Tu t'es laissé un délai de cinq mois ! Respecte-le ! T'attaquer à ses amis ne fera qu'aiguiser leur défense. J'ai cessé cette surveillance parce que j'estimais que ce pauvre garçon ne méritait pas ça.
-Bon sang, Nathan, ne t'entiche pas de nos ennemis !
-Ouais, ouais… En tout cas c'est regrettable pour moi que tu parles plus à Numéro 8 qu'à moi.

Dexter regarda Nathan, surpris.

-Plaît-il ?
-… Numéro 8 savait aussi que je ne surveillais plus l'immeuble ! Tu lui as forcément parlé !
-Absolument pas. Il n'était ici que parce que je voulais qu'il pense qu'il était important. C'est celui en qui j'ai le moins confiance entre nous tous. Mais ses qualités de juriste et ses aptitudes de combat nous sont plus qu'utiles en ce moment. Si ça ne tenait qu'à moi, ce rat n'aurait même pas franchi la porte de la salle privée.
-Dexter, ne joue pas avec les gens.
-Je ne joue pas, c'est de la stratégie de groupe.
-Tu en uses avec moi aussi ?

Dexter s'arrêta.

-Ce manque de foi est fort dérangeant…
-Ne cite pas Star Wars.
-… Tu te méfies de moi ?
-De plus en plus, depuis que je n'arrive plus à lire tes mouvements.
-Ca n'est pas une partie d'échecs, Nathan.
-Dans ce cas cesse de déplacer tes pions. Si on était dans une partie d'échecs je comprendrais que tu souhaites ne pas perdre de temps, en l'occurrence nous avons notre temps. Perfectionne la cohésion de groupe, intègre Trafalgar, cherche de nouveaux membres mais laisse le groupe de Roland Smirnoff tranquille.
-D'accord.
-Plus on s'enfonce dans cette affaire, plus je tends à croire que tu as un lien avec Roland Smirnoff que je ne soupçonne pas !

Dexter soupira.

-Veux-tu bien cesser de dire des inepties.
-… Quand tu mens, toi, c'est généralement que je touche un point sensible.
-Ca n'est pas une affaire de lien. Pas avec lui, du moins.
-Dexter…
-Ca suffit. On en rediscutera plus tard.
-La fuite aussi, c'est mauvais signe !
-Je ne fuis pas. Je suis épuisé. J'ai envie de dormir, il est tard.
-Ok, ok… Dexter…
-Hm ?
-…

Nathan inspira lourdement.

-Ne m'écarte pas.
-Arrête tes bêtises.

Dexter s'éloigna.

-Sans toi, Nathan, cette organisation n'aurait aucun sens pour moi.

Nathan hocha la tête, songeur.

-J'espère… quelque part…

***

-Jeune homme, nous allons pouvoir t'aider.

Stuart sourit alors que Lucien Marsh remplissait les papiers.

-Nous allons t'intégrer au programme de voyage itinérant de l'académie de Lavanville. Ce sera simple, on aura juste à ne pas signaler ton handicap. Quant aux pressions auxquelles tu auras à faire face… Eh bien qu'importe.
-Lucien, si je puis me permettre…

Lucien regarda une secrétaire.

-En théorie, professeur et direction administrative sont tenus de refuser quelque élève qui aurait l'outrecuidance de se présenter au voyage itinérant.
-… Il va falloir les cuisiner.

***

-Et donc… Voilà, madame la directrice. Stuart est très volontaire pour faire ce voyage, et si nous pouvions avoir votre appui…

Stuart regarda la vieille femme.

-J… Je vous promets de ne pas me plaindre…
-…

Elle se leva et se tourna vers sa fenêtre.

-Vous savez… Ca fait 35 ans que je suis la directrice de Lavanville. J'ai assisté à toutes les périodes de la vie enseignante. L'interdiction aux immigrés, la scission garçons/filles, les uniformes… Maintenant cette interdiction du voyage itinérant aux handicapés…

Stuart et Lucien regardèrent la directrice qui se retourna vers eux.

-Je prends ma retraite à la fin de cette année scolaire… Et ce serait un véritable point d'orgue pour moi que de faire entrer ce jeune homme dans le programme de voyage itinérant. C'est d'accord. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir.

Stuart et Lucien sourirent.

-C'est dans la poche !
-Pas sûr ! Le prof peut toujours refuser !
-On verra bien. Tu peux tomber sur quelqu'un d'agréable ! Sourit Lucien.

***

-C'est horrible, ce que je vais dire…

Omar soupira.

-Je suis délégué, je peux tout entendre…

Edgar soupira.

-Ca me fait plaisir, cette idée d'être hors de chez moi pour un temps. Loin de mon lourdingue de père et loin de… ma mère qui… a l'air complètement incapable de s'occuper de ma petite sœur !
-Je suis délégué, pas psy, inutile de rentrer dans les détails…
-Bref je vais être heureux de partir !
-Et… où est le mal ?
-Bah, je devrais rester avec ma mère pour l'aider, comme n'importe quel fils normal, je devrais être un soutien pour elle…
-Ca demande de la maturité de soutenir les gens…

Edgar sembla sonné par ce statut. Omar lui lança des regards significatifs.

-Tu… Penses que c'est ça ?
-Ah oui. Tu n'as pas les épaules pour supporter tout ça alors tu préfères prendre la fuite.
-Oh…
-Inversement quand les problèmes sont plus graves, s'éloigner…

***

-… est une preuve de maturité !

Lenny hocha la tête.

-Merci, Omar. T'es un vrai pote !

Lenny entra dans la salle d'attente des élèves pour le voyage itinérant. Omar soupira.

-Je suis pas ton « pote », je suis délégué…

Marie-Hélène arriva, portant le sac de Stuart et l'accompagnant.

-Pourquoi tu as fait ça ?
-Fait quoi ?
-M'accompagner.
-Tu es le plus lent de tous, avec toi au moins je suis sûre de ne pas arriver à l'avance.
-Oh.
-Mais dis-moi, tu n'étais pas censé ne pas le faire ce voyage ? Il me semblait avoir compris cela lors du discours préparatoire !
-… Non, tu as mal compris. J'avais le choix en fait.
-Oh. J'aurais peur de t'aider à faire quelque chose d'illégal.
-… Merci de m'aider en tout cas.
-Je fais juste ça pour être bien vue par tout le monde.
-…………………
« Quel duo improbable… » songea Omar en saluant Stuart.

Stacy observait Omar qui semblait attendre devant la salle. Elle approcha de lui.

-Hey, Omar !
-Stacy…
-Tu… attends quelqu'un ?
-J'entrerais en dernier, je tiens à rassurer les derniers arrivants. Parfois ce sont les plus hésitants.
-Oh… « C'est tellement admirable ! Quel gentil garçon ! Qu'est-ce qu'il est mignon dans cet habit strict ! »… Tu es très bien habillé !

Omar regarda sa chemise, sa cravate et son pantalon.

-Oui je… pense qu'une bonne tenue aide un professeur à mieux vous considérer. J'ai peur de tomber sur un gros raciste en fait !
-Oh… Mais… Non, Omar, ça ne se passera pas si mal, voyons ! Seules 5% des personnes ont une mauvaise opinion de leur voyage itinérant. J'ai lu ça dans le Journal du Dresseur !
-… C'est censé me rassurer ?!
-Bah… Oui ! Tu as aussi des chances de tomber sur un ou une prof formidable dont le souvenir t'animera toute ta vie d'un sentiment d'admiration et de fierté.

Omar regarda Stacy, étonné.

-… Hm. Tu as raison…
-Evidemment que j'ai raison ! A tout à l'heure, j'espère !
-…

Stacy entra. Omar la laissa rentrer. Il baissa la tête, au bord des larmes.

« Alors c'est ça… Cette sensation d'être rassuré par quelqu'un… D'habitude c'est tout le temps moi qui rassure les gens… Et là… Elle est tellement gentille avec moi alors qu'on me parle toujours négativement… »

Il releva la tête et prit une grande inspiration.

« Entre dans cette pièce, Omar, et… quel que soit le professeur qu'on t'accorde, fais la fierté de ta famille… Et ne pense qu'à apprendre. »

Lila arriva en retard.

« Fais chier… J'voulais pas lâcher maman avant que papa arrive… Putain cette situation entière me gave ! Mon prof n'a pas intérêt à être un connard !! J'suis pas d'humeur. »

Elle entra simplement dans la salle. Edgar arriva peu après elle.

-La vache, c'est stressant…

Il prit son portable et appela.

-… Allô, Papa ? J… Je suis devant la salle !
« … Et alors ?! »
-Je voulais juste savoir si ça allait à la maison !
« … Pourquoi ? »
-Baaaaaaaaah… Maman avait pas l'air super bien avant mon départ…
« Ca va, Edgar, je gère. Fais ton voyage et obtiens-nous ton diplôme ! Tu n'as pas à t'inquiéter des affaires des adultes ! »
-… T'es sûr ?
« Bien évidemment ! »

Edgar hocha la tête.

-Ok… Ok, d'accord… Bah… A dans trois mois, alors.
« Voilà ! Ne te fais pas de souci ! »

Edgar raccrocha et soupira.

-Bah voyons…

Edgar soupira et entra également dans la salle. Dans quelques dizaines de minutes, ils allaient être engagés dans les voyages itinérants…


***

Edgar soupira.

-Stuart ? Stuart !
-Mmmm quoi ?!
-J'arrive pas à dormir !
-C'est pas de bol.
-… Tu penses des fois à comment ça se passe à la maison ?
-Mon père doit se ronger les sangs…
-J'ai l'impression que quand je vais revenir j'aurais plus ni mère, ni sœur…
-Ca nous fera un point commun en plus.
-Eeeh !
-Dors, Edgar. On discutera demain si tu veux.
-Ok… Mais… Tu appréhendes, aussi ? Le retour à la maison ?
-… Forcément, comme tout le monde, je crois.
-Fermez-là !

Les deux élèves regardèrent Roland qui lisait un bouquin avec une lampe de poche.

-J'arrive plus à lire !! Faites dodo les enfants. Un peu de respect pour votre vieux prof insomniaque !